Le yaourt, yahourt, yogourt ou yoghourt, est un lait fermenté par le développement des seules bactéries lactiques thermophiles Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus qui doivent être ensemencées simultanément et se trouver vivantes dans le produit fini. C'est la définition officielle française depuis 1963 précisée par le décret de 1988. D'un pays à l'autre, les législations peuvent cependant différer.
Il fait partie des nombreux types de laits fermentés, et est introduit par les Turcs Seldjoukides dès le début du XIe siècle au Moyen-Orient, puis dans les Balkans par les Ottomans dès le XIVe siècle. Très populaire encore aujourd'hui, il est fait maison par de nombreuses familles dans les pays turcophones (Turquie, Azerbaïdjan, Kazakhstan...), dans les Balkans (Bulgarie, Roumanie, Grèce...) mais aussi au Proche-Orient (Syrie, Irak, Liban...). Sa standardisation et sa production industrielle dans la seconde moitié du XXe siècle, en ont fait un produit de grande consommation dans de nombreux pays du monde.
Dans les pays développés et en développement, ce mets naturellement acide est souvent additionné de sucre et de fruits pour être consommé en dessert ou au petit-déjeuner.
Spécificités du yaourt
En France, le terme « lait fermenté » est réservé à un produit à base de lait qui a subi une fermentation lactique aboutissant à la formation d'un gel. Il doit être distingué du « fromage frais à fermentation lactique » par le fait qu'il n'y a pas de fragmentation du gel suivie d'un égouttage, afin d'éliminer en partie la phase aqueuse.
Les premières productions de lait fermenté ont été faites à partir de fermentations spontanées dues au développement de la microflore naturellement présente dans le lait frais, les outres en peau de chèvre et l'environnement. Les agents de la fermentation sont principalement des bactéries lactiques qui transforment les sucres du lait en acide lactique. L'acidification du milieu déstabilise les agrégats de protéines en suspension aqueuse et entraîne la formation d'un gel (le caillé). Mais la fermentation peut être aussi affectée par les micrococcus, les corynéformes, les levures et les moisissures. D'une région à l'autre, la très grande diversité des souches fermentaires et des techniques de fabrication artisanale conduit à des produits de goût, de couleur et de texture très différents. Les bactéries lactiques de nombreux genres ont été identifiées dans les laits fermentés traditionnels (Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc, Pediococcus, Streptococcus, et Bifidobacterium) mais aussi des bactéries pathogènes comme Escherichia coli, Staphylococcus aureus ou Listeria monocytogenes.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, lorsque les yaourts sont devenus des produits de grande consommation vendu sur un marché de plus en plus large, le besoin s'est fait sentir de savoir à quoi référait de manière précise et constante l'étiquette « yaourt ».
Si en France, pour avoir droit à l'appellation de yaourt, le produit doit être ensemencé avec les bactéries lactiques, Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus, qui doivent se retrouver vivantes dans le produit consommé, la réglementation prévoit toutefois que le yaourt peut aussi contenir des morceaux de fruits, du sucre, du miel, des arômes... à raison de moins de 30 % du produit final.
Les produits laitiers contenant des additifs (colorants), des agents de texture (émulsifiants, stabilisants, épaississants ou gélifiants (amidon, pectine, gélatine)), ou ayant subi un traitement thermique après la fermentation, tuant les bactéries lactiques, n'ont plus droit à l'appellation « yaourt ». Ce sont les « laits fermentés aromatisés », « boissons à base de lait fermenté », et « laits fermentés ayant subi un traitement thermique après fermentation » et « boissons à base de lait fermenté ayant subi un traitement après fermentation ».
Le yaourt est un produit vivant très différent des produits traités thermiquement (étuvés ou pasteurisés) dont on allonge la durée de conservation en inactivant leur flore bactérienne. L'intérêt d'avoir un produit vivant tient au fait que les cultures vivantes améliorent la digestion du lactose chez les individus ayant des difficultés à les digérer.
Plusieurs laits fermentés traditionnels sont appelés yaourt, bien que les bactéries lactiques entrant dans leur fabrication ne soient pas les mêmes que celles du yaourt (Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus).
Étymologie
On dénombre environ quatre cents dénominations différentes des laits fermentés dans le monde : yo’ourt (yoğurt) en Turquie, yaourti (γιαούρτι) en Grèce, kisselo mlyako (Кисело мляко) en Bulgarie, kisselo mleko (Кисело млеко, qui signifie lait acide) en Serbie et Macédoine, viili en Finlande, zabade en Égypte, rayeb (رَآيب) au Maghreb et Proche-Orient, matsoni en Géorgie, madzoun en Arménie, mast (ماست) en Iran, dahi (दही) en Inde, katyk (et l’airag fait avec le lait de jument) en Mongolie... Hormis la plupart des langues européennes qui ont emprunté leur vocable au turc yoğurt, les autres langues utilisent des termes sans parenté indiquant probablement des créations locales indépendantes d'autres variétés de lait fermenté.
Le terme yogourt est un emprunt au turc yoğurt, mot qui lui-même dérive du verbe obsolète turc yoğmak signifiant « cailler, coaguler », yogourt signifie donc « caillé ». La lettre ğ était traditionnellement rendue par gh dans les translittérations latines d'avant 1928, époque où l'alphabet arabe fut abandonné pour l'alphabet latin-turc. En turc moderne, cette lettre est élidée devant une voyelle arrière, donnant ainsi la prononciation /joˈuɾt/, ce qui adapté au français a donné yaourt.
La première mention en turc médiéval du terme yoğurt date de l'année 1070, époque où le terme apparaît dans deux ouvrages qui décrivent l'usage du yaourt par des populations turques nomades.
En français, le terme de yogourt apparaît sous la plume de Bertrandon de la Broquière, un voyageur intrépide qui dans les années 1432-1433, après avoir visité Jérusalem, entreprend de faire le chemin de retour par voie de terre, déguisé en Turc. Dans son ouvrage "Le voyage d'outremer", il écrit : « Les Turquemans nous baillerent une grande telle de lait quaillié qu'ils appellent yogourt ».
Le terme de yaourt est plus récent et est arrivé au 18e siècle venant également du turc mais en passant par l'anglais qui originellement avait adopté ce terme là avant d'adopter yogurt.
Usage actuel : « yaourt » ou « yogourt »
En France, yaourt est le terme d'usage courant alors qu'en Belgique, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Suisse, yoghourt et yogourt sont plus usuels.
En Belgique, l'usage de yoghourt peut s'expliquer notamment par la présence du néerlandais yoghurt dans les publicités bilingues. Au Québec la prononciation de yogourt omet le t final.
L'appareil servant à fabriquer le yaourt/yogourt est une yogourtière en Suisse et au Québec, et une yaourtière en France. En Belgique, les deux sont utilisés
Charles Gérard, de son vrai nom Gérard Adjémian, né le 1er décembre 1922 à Constantinople et mort le 19 septembre 2019 à Versailles, est un acteur, réalisateur et scénariste français d'origine arménienne.
Ami de Jean-Paul Belmondo, il interprète souvent son acolyte au cinéma, notamment dans L'Incorrigible, L'Animal ou encore Flic ou voyou. Il a également été dirigé près de vingt fois par son ami Claude Lelouch.
Biographie
Jeunesse
Charles Gérard naît Gérard Adjémian le 1er décembre 1922 à Constantinople en Turquie dans une famille arménienne. Ses parents fuient l’Arménie soviétique en 1920, car son père était un général tsariste.
Ils émigrent en France dans les années 1920. Après un séjour à Marseille, ils s’installent au Pré-Saint-Gervais. Ses deux parents meurent en 1942 pendant l’Occupation et Charles Gérard se retrouve seul. Il s’essaie à la boxe et fait quelques combats dont il ressortira quatre fois KO, ce qui met fin à ses ambitions.
Au cinéma
Il apparaît dans le paysage du cinéma français en 1946 avec Destins, il a alors 24 ans.
D'abord réalisateur, dans les années 1960, il réalise plusieurs films policiers dont L'Ennemi dans l'ombre ou À couteaux tirés. Mais c'est lorsqu'il devient comédien qu'il se fait remarquer du public. Fidèle second rôle de Claude Lelouch, on peut le voir dans la majorité de ses films, depuis son rôle dans Le Voyou en 1970. Il joue aux côtés de Lino Ventura dans L'aventure c'est l'aventure et La Bonne Année. Puis il retrouve son ami Jean-Paul Belmondo dans L'Incorrigible de Philippe de Broca, L'Animal de Claude Zidi, Flic ou Voyou et Le Guignolo de Georges Lautner... Charles Gérard est dirigé par nombre de cinéastes populaires des années 1970 et 1980 : Claude Pinoteau, Henri Verneuil, Francis Veber, Élie Chouraqui. En 2009, il tourne une dernière fois avec Belmondo dans Un homme et son chien, puis en 2012 il participe au film Les Infidèles avec Jean Dujardin et Gilles Lellouche.
Il est un ami proche de Jean-Paul Belmondo pendant plus de soixante-dix ans et ce jusqu'à sa mort. Ils partagent la même passion du sport, de la boxe et du tennis en particulier.
Il meurt le 19 septembre 2019 à Versailles, à l'âge de 96 ans. Ses cendres sont répandues en mer.
Filmographie
Cinéma
1946 : Destins, de Richard Pottier
1957 : Tous peuvent me tuer, d'Henri Decoin : un détenu
1970 : Le Voyou de Claude Lelouch : Charlot
1971 : Smic, Smac, Smoc de Claude Lelouch : Smac (Jean)
1971 : Ça n'arrive qu'aux autres de Nadine Trintignant
1972 : L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch : Charlot
1973 : La Bonne Année de Claude Lelouch : Charlot
1973 : Un homme libre de Roberto Muller : Félix
1973 : Far West de Jacques Brel : le fakir
1974 : Toute une vie de Claude Lelouch : l'ami de Simon
1974 : La Gifle de Claude Pinoteau : le voisin de Christine
1974 : Mariage de Claude Lelouch : un ancien combattant
1975 : Le Crocodile (projet de film) de Gérard Oury : rôle indéterminé
1975 : Un jour, la fête de Pierre Sisser : Marcel
1975 : L'Incorrigible de Philippe de Broca : Raoul
1976 : Le Corps de mon ennemi d'Henri Verneuil : le chauffeur de taxi
1976 : Le Jouet de Francis Veber : le photographe
1977 : L'Animal de Claude Zidi : Hyacinthe
1978 : Ne pleure pas de Jacques Ertaud : l'entraîneur Deltreuil
1978 : Les Bidasses au pensionnat de Michel Vocoret : le gardien du pensionnat
1978 : Les Ringards de Robert Pouret : Charlot, dit l'Empereur
1979 : C'est dingue, mais on y va... ! de Michel Gérard : Charles Beausourd
1979 : Les Givrés d'Alain Jaspard : le dragueur 1
1979 : Flic ou Voyou de Georges Lautner : Cazauban
1979 : Le Mors aux dents de Laurent Heynemann : Ménard, le commissaire des jeux
1979 : Les Charlots en délire d'Alain Basnier : Charles-Roger Chabot
1980 : C'est encore loin l'Amérique ? de Roger Coggio : André
1980 : Le Guignolo de Georges Lautner : Abdel Fahrad
1980 : Les Uns et les Autres de Claude Lelouch : Charlot
1981 : Pétrole ! Pétrole ! de Christian Gion : Prince Atiz
1982 : Qu'est-ce qui fait courir David ? d'Élie Chouraqui : William
1982 : Les Diplômés du dernier rang de Christian Gion : le colonel
1982 : Édith et Marcel de Claude Lelouch : Charlot
1984 : Ni avec toi ni sans toi d'Alain Maline : le Parisien
1984 : Viva la vie de Claude Lelouch : Charles
1984 : La Smala de Jean-Loup Hubert : le C.R.S.
1984 : Partir, revenir de Claude Lelouch : Tenardon
1984 : Adieu blaireau de Bob Decout
1986 : Attention bandits ! de Claude Lelouch : Tonton
1986 : Un homme et une femme : vingt ans déjà de Claude Lelouch : Charlot
1986 : Kamikaze de Didier Grousset : un flic
1987 : Club de rencontres de Michel Lang : le commissaire
1989 : France, images d'une révolution d'Alec Costandinos : le cardinal
1989 : Il y a des jours... et des lunes de Claude Lelouch : l'homme au couteau
1992 : La Belle Histoire de Claude Lelouch : Didier Louis
1992 : Tout ça... pour ça ! de Claude Lelouch : un policier
1994 : Le Voleur et la Menteuse de Paul Boujenah : Charlot
1998 : Hasards ou Coïncidences de Claude Lelouch
1999 : Une pour toutes de Claude Lelouch : inspecteur Charlot
2002 : And now... Ladies and Gentlemen de Claude Lelouch : le directeur du bateau-mouche
2003 : Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie : l'homme qui vend sa Mercedes
2004 : Les Parisiens de Claude Lelouch : Charles
2005 : Le Courage d'aimer de Claude Lelouch : un client de la bijouterie
2009 : Un homme et son chien de Francis Huster : le clochard
2012 : Les Infidèles d'Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Alexandre Courtès, Jean Dujardin, Michel Hazanavicius, Éric Lartigau et Gilles Lellouche : Richard
2013 : Turf de Fabien Onteniente : Casquette
2015 : La Dernière Leçon de Pascale Pouzadoux : Charly
Télévision
1980 : Médecins de nuit de Jean-Pierre Moscardo, épisode : La décapotable (série télévisée) : le vendeur
1984 : Les Ferrailleurs des lilas (téléfilm) : Gaston
1990 : Commissaire Moulin (série télévisée) : Mario Balestra
1993 : Navarro (série télévisée) : Gilbert Tardieu
1998 : Deux mamans pour Noël (téléfilm) : Édouard
2011 : Belmondo, itinéraire... de Vincent Perrot et Jeff Domenech (téléfilm) : Témoignage
Réalisateur
1958 : Une balle dans le canon (avec Michel Deville)
1960 : L'Ennemi dans l'ombre
1961 : Les Démons de minuit (avec Marc Allégret)
1962 : La Loi des hommes
1964 : À couteaux tirés
1966 : La Bande à Bebel
1967 : L'Homme qui trahit la mafia
1979 : La Fabuleuse Histoire de Roland Garros
Publication
La vie... c'est pas toujours du cinéma, Ramsay, coll. « Ramsay cinéma », 1994, 225 p.