Cher père Noel, cette année je veus juste te demander quelques faveurs, Procure de l'espoir a ceux et celles qui l'ont perdu... Distribue de l'amour a ceux et celles qui ne l'ont pas trouver... Donne de la joie et du bonheur a ceux et celles qui ont du chagrin.... Apporte la santé a tous ceux et celles

Tradition : pourquoi offrir des cadeaux à Noël ?

LES cadeaux.  

Les cadeaux sont une promesse d’abondance dont on retrouve la trace dans l’Antiquité. Les Romains en échangeaient lors des Sigillae, au dernier jour des Saturnales, accompagnés de vœux. Si les premiers chrétiens critiquent la dimension païenne et superstitieuse de cet usage, l’Église se garde tout de même de l’interdire. L’usage d’offrir des jouets au lieu d’aliments ne se développe qu’au XIXe siècle, avec l’essor de la bourgeoisie. Ce geste ancestral n’est pas sans rappeler, selon l’historienne Nadine Cretin, une forme du "gaspillage cérémoniel" lié à toute fête.

LE SAPIN.

Au IIIe siècle, en Afrique romaine notamment, il était d’usage d’allumer des lampes et de disposer du laurier dans les maisons au moment du solstice. La coutume, considérée comme issue d’une tradition païenne liée au culte des arbres et à la conjuration de l’hiver, fut condamnée par les Pères de l’Église. Toutefois, des couronnes de verdure continuèrent à décorer certaines demeures jusqu’au Moyen Age. À cette époque, le conifère décoré de pommes rouges figure l’arbre du paradis.

La tradition du sapin, semble, quant à elle, originaire d’Allemagne :

"En 1419, la confrérie des garçons boulangers de la ville de Fribourg avait dressé dans la salle de réunion de l’hôpital du Saint-Esprit un grand arbre de Noël, écrit Martyne Perrot. On avait le droit de secouer cet arbre garni de sucreries, et les pauvres pouvaient ramasser fruits et friandises."

En France , c’est d’abord en Alsace que le sapin apparaît. "En 1521, à Sélestat, un édit municipal autorise les gardes forestiers à laisser les habitants couper de petits sapins pour les fêtes de Noël. Strasbourg bénéficie d’une décision identique en 1539." Longtemps, le clergé français – qui ne jure que par la crèche – regarde d’un mauvais œil ce sapin venu des terres protestantes. Sapin qui finit tout de même par s’inviter à la cour du roi Louis-Philippe en 1837. "Mais il faudra attendre encore quelques décennies pour que la coutume se popularise à l’ouest des Vosges !" 

LA BÛCHE.

Jusqu’au siècle dernier, à la veille de Noël, une bûche était placée dans l’âtre. Pièce de chêne ou d’arbre fruitier – selon qu’il s’agissait de s’attirer robustesse ou fertilité –, elle devait se consumer lentement. Ce feu domestique du solstice d’hiver rappelle celui de la Saint-Jean, six mois plus tôt. On retrouve également cette union du feu et du bois dans les Saturnales romaines et le « feu nouveau » des Celtes. Tous ces rituels ont une vocation propitiatoire ou divinatoire. En outre, le feu de l’âtre permettait de condamner l’unique lien vers l’extérieur d’une demeure aux portes et fenêtres closes. Passage par lequel les mauvais esprits pouvaient s’infiltrer. Cet usage de la bûche a inspiré un dessert à l’origine controversée. On la dit inventée à Paris en 1879, mais on lui prête aussi des origines lyonnaises. Elle parvient à s’imposer en quelques décennies dans tout l’Hexagone, aux dépens de spécialités régionales.

Sous les Tropiques Outre-Mer on fête Noël aussi, certes sans neige ou sapin, mais cela ne gâche rien à la ferveur des fêtes. A La Réunion , Noël symbolise des moments de retrouvailles en famille et dans les maisonnées, une branche de filaos fait office de sapin. Le soir de Noël, lors de la messe de minuit, on peut entendre dans toutes les églises les chants de Noël envahir tout le village. Les familles créoles se retrouvent ensuite pour un repas de fête réunionnais "lontan" composé de riz, cari et rougail suivis de letchis et de mangue.

La Tante francomtoise Airie Dans le Pays de Montbéliard en Franche-Comté , c'est une bonne fée du folklore franc-comtois qui vole la vedette au Père Noël. Airie ou Arie est un personnage dont la légende remonte au XVe siècle. Ce personnage fantastique recevait dans sa grotte les habitants du pays, transis de froid, et réchauffait leur cœur par des prédictions ou des miracles. Toujours accompagnée de son âne Marion, cette bonne fée écoute les rêves des enfants sages portés par le vent. Le soir de Noël, elle offre des cadeaux merveilleusement emballés aux enfants sages, tandis qu'elle ne dépose qu'une botte de brindilles devant la porte de ceux qui le sont moins. Beaucoup plus ancré dans la réalité, le réveillon de Noël ! En Franche-Comté on y déguste des marrons chauds accompagnés de vin doux.

Gastronomie en Gascogne Le soir de Noël, la tradition veut que certains villages d'Aquitaine , à la nuit tombée, le "halha de Nadau", une gerbe de paille et de feuilles de maïs, est enflammée pour célébrer le solstice d'hiver. Toujours pratiquée à Bazas ou Saint-Sever, cette tradition est accompagnée d'une crèche vivante réunissant sur le parvis de la cathédrale de vrais animaux et une quarantaine de personnages. On dit même que la lueur du "halha de Nadau" guiderait les Rois Mages jusqu'au berceau du Christ. Pour le réveillon, les Gascons se régalent d'huitres et de saucisses grillées, tandis que l'on dépose dans l'âtre une bûche de Noël qui devra durer jusqu'au 1er janvier afin de porter bonheur à toute la maisonnée.

Noël gourmand ardennais Veillée autour du feu, messe de minuit et pain béni font partie des incontournables de Noël en Champagne-Ardenne . Pour la veillée de Noël, avant de se rendre à la messe de minuit, les Champenois avaient coutume de déguster des gaufres et les enfants se disputaient le "ramédon" ou le "petit Jésus", à savoir la dernière gaufre incomplète de la fournée. Le jour de Noël, les enfants recevaient de leur parrain et marraine un bourde, de longues brioches, fendues par les deux bouts, et sur lesquelles on faisait des ronds avec des dés à coudre. Spécialité ardennaise d'antan, les bourdes refont leur apparition peu à peu dans les vitrines des boulangers de la région.

Bienvenue à Saint-Nicolas La Saint-Nicolas, est une fête immanquable pour les Lorrains qui la célèbrent depuis près de mille ans. Une légende qui a fait de Saint-Nicolas le protecteur des enfants qui leur distribue des présents et friandises, à condition qu'ils soient sages, tandis que le Père Fouettard punit les vilains garnements. Jusqu'au XIXe siècle, les sapins étaient décorés de fruits, mais suite à une mauvaise récolte qui priva l'arbre de ses traditionnelles décorations, un souffleur de verre strasbourgeois eut l'idée de l'orner de boules en verre. La mode était lancée, et les boules en verre soufflé, peintes à la main fabriquées à Meisenthal en Moselle devinrent célèbres. En Lorraine , le boudin noir et les gaufres constituent le repas de Noël traditionne

Contes et légendes normands Dans la tradition normande , le soir de Noël l'aïeul de la famille dépose dans la cheminée les tisons de l'an passé qu'il mêle à la bûche nouvelle, qu'on appelle la souche ou la coque de Noël. Au moment on l'on allume le feu, les enfants s'éloignent pour prier que cette souche leur fasse des présents, à leur retour ils découvrent des paquets d'épices, de dragées et de fruits confits. C'est donc autour de feu que se déroulaient les veillées de Noël normandes, et c'est également lors de ces réunions que les légendes et les histoires étaient contées. On y racontait par exemple que les animaux se mettent à genoux pendant la célébration de la messe de minuit, mais il était bien dangereux d'aller dans l'étable pour le vérifier, car les animaux surpris auraient pu se ruer sur les hommes.

Dans les Pays de la Loire Noël se nomme Nan et donne lieu à quelques coutumes ancestrales. En Anjou, tuer le cochon fait partie des préparatifs de Noël. Devenu jambon, il sera béni lors de la messe de minuit, puis sera placé dans la cheminée jusqu'au printemps. Très populaires en Anjou, les naulets, de petits santons représentatifs du terroir angevins, ornent les crèches. Tandis que la messe des Naulets, la veille de Noël, fait revivre en patois les musiques et costumes traditionnels du Maine-et-Loire.

Les crèches vivantes Nostalgiques des Noël d'autrefois, les Catalans du Languedoc-Roussillon, remettent au goût du jour leurs crèches vivantes, qu'on appelle Pessebre. De tradition ancestrale, le pessebre vivant est un spectacle reconstituant la scène de la nativité où les personnages interprètent des chansons traditionnelles. Un moment de recueillement et de fête auquel on assiste le soir de Noël dans les églises de Perpignan et des villages alentour.