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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Art pictural -L'art parietal-representations

Publié à 11:59 par acoeuretacris Tags : art pictural art parietal representations
Animaux, femmes, hommes, l'homme préhistorique a peint son environnement, mais aussi de mystérieux signes...
Les sujets.
Les sujets figurés se répartissent en trois catégories principales : la faune, les humains, et les signes.
L'artiste préhistorique a représenté principalement la faune de son époque, délaissant la flore, les éléments géologiques, et ses propres outils. Sans que l'on sache pourquoi, les représentations humaines sont rares...
La faune - les animaux.
Plus de 90 % des représentations sont consacrées aux animaux
Bison, cheval, mammouth, bouquetin, lion, pingouin... l'homme préhistorique a représenté toute la faune qui l'entourait (et pas forcément celle qu'il chassait le plus...). Tres rarement, on assiste à une véritable mise en scène animalière : troupeau de mammouths en mouvement, mère léchant son petit...A noter, les artistes ont généralement particulièrement soigné les représentations d'animaux : proportions respectées, soucis du détail...
Grotte de Chauvet
Les animaux, en général de grands herbivores, forment la catégorie de loin la plus nombreuse, la plus connue parce que la plus spectaculaire, celle aussi où la qualité artistique est la plus accomplie. En nombre les chevaux et les bisons (fig 1) sont largement dominants, un second groupe est formé par le mammouth (fig 2) , le bouquetin (fig 3), la biche et l’aurochs, viennent ensuite les animaux rares : ours, félins (fig 4) , rhinocéros (fig 5) ou exceptionnels : oiseaux, poissons…Il existe également, en petit nombre, des animaux fabuleux (licorne de Lascaux fig 6), des monstres formés par des parties d’animaux différents ou des figures mi-animales mi- humaines.
1 - Bison
2 - Mammouth
3 - Niaux - Bouquetin
4 - Felins - Chauvet
5 - Rhinoceros
6 - Licorne - Lascaux
Beaucoup de ces animaux appartiennent à des espèces disparues dont ils présentent certaines particularités anatomiques caractéristiques, tel est le cas des chevaux qui sont des chevaux de Prjevalski (Fig 6), animaux de petite taille, hirsutes, à grande queue présentant sur l’encolure un tache caractéristique en forme de M aplati, ou des ours, Ursus spaeleus, espèce aujourd'hui disparue reconnaissable par la présence d’un stop prononcé (décrochement au niveau de la racine du nez) sur le profil du crâne (fig 7) ….
6 - Cheval de Prjevalski -Niaux
7 - Ours des cavernes - Chauvet
Des règles dans la composition
Des règles dans la composition
Au-delà de cette dimension naturaliste évidente, les représentations animalières pariétales présentent un certain nombres de traits communs qui sont souvent autant de nuances à leur apparent réalisme.
- Tous les animaux, à de très rares exceptions près, sont représentés de profil, mais bien souvent la vue de profil est altérée par le procédé de la perspective tordue, ainsi de nombreux bisons ont des cornes de face.
- Les superpositions sont fréquentes.
- Les tailles respectives d’animaux voisins ne sont pas respectées.
- Des espèces qui dans la nature ont des habitats différents sont représentées côte à côte, par exemple les bisons et les chevaux.
- La ligne d’horizon n’est jamais figurée.
- Le sol est parfois évoqué par un élément naturel, corniche, mais n’est jamais représenté directement.
- Certains animaux sont représentés dans des positions impossibles : pattes en l’air, en position oblique ascendante ou descendante forte.
- Les paysages, les arbres, les pistes si importantes pour les chasseurs ne sont jamais représentés.
- Les espèces figurées répondent à un choix très précis ne correspondant pas à la liste de celles qui étaient consommées.
- Les scènes sont rarissimes.
Les humains
Peu nombreuses, juste esquissées, mal proportionnées, les figures humanoïdes n'ont pas été un sujet premier pour nos artistes du passé. Les hommes préhistoriques ont délibérement pris plus de temps pour représenter la faune que leur propre espèce.
Une constante également : l'être humain est représenté seul. Il est très rarement accompagné d'animaux... voire mélangé avec eux... ce qui peut donner des êtres hybrides, mi-homme, mi-animal...
Grotte de Lascaux
Les hommes
Par rapport à celui des animaux l’effectif des humains est très faible. Dans l'art pariétal les représentations masculines sont toujours traitées de façon assez sommaire (fig 8) , souvent en érection (fig 10). Plusieurs de ces représentations sont mi-humaines mi-animales (fig 9).
Les femmes
Les femmes, sont, elles, sur représentées dans l'art mobilier. Elles bénéficient souvent d’un traitement artistique plus soigné. Dans l'art pariétal les gravures féminines sont les plus nombreuses.
8 - Homme bléssé
9 - Mi-humain, mi animal
10 - Anthropomorphe utilisant un relief naturel pour représenter le sexe
Les mains positives et négatives
Les mains plus souvent négatives que positives forment une catégorie intermédiaire entre les humains et les signes. Elles sont très fréquentes aussi bien en France qu’en Espagne. Les mains positives sont formées par l’application sur la paroi de la main enduite d’ocre. Pour les mains négatives le colorant est soufflé à la bouche sur la main appliquée sur la paroi. Certaines mains négatives présentent des amputations apparentes dans ce cas la main est appliquée dos sur la paroi et un ou plusieurs doigts sont repliés.
Dans la grotte de Gargas ( Pyrénées) la multiplicité des type de mains négatives permet à certains scientifiques d'y voir l'expression d'un langage symbolique (à l'image du langage des sourds-muets).
Les signes
Grotte de Pasiéga
Des points, des lignes, des cercles, des rectangles... dès l'aurignacien l'homme préhistorique a manipulé des figures géométriques.
Souvent il utilise les signes en superposition avec des représentations animales (voir les chevaux "ponctués" de la grotte de Pech-Merle).
Première forme d'écriture
, mode de calcul, signe de reconnaissance... toutes les interprétations sont possibles mais, pour l'instant, aucune explication n'est communément admise.
Au magdalénien, le nombre de signes va prendre de plus en plus d'importance...
Les signes sont aussi nombreux que variés, ils peuvent être classés en deux catégories suivant que leur signification est ou non connue.
Dans la première catégorie se rencontrent des signes féminins vulves, profils fessiers, et par assimilation les claviformes.
Les vulves s’observent pendant toute la durée du paléolithique et sur un territoire immense, des vulves gravées sur des objets mobiliers sont connues jusqu’en Pologne. Ce sont des signes simples constitués par des triangles parfois plus ou moins arrondis dont un des angles porte une bissectrice. Il s’agit en fait de triangles pelviens mais l’usage est de les appeler des vulves (fig 11). Cette figure est couramment considérée comme réaliste alors que la ligne bissectrice qui lui donne son sens en représentant la fente vulvaire n’est, en fait, pas visible sur la femme adulte debout. Le procédé relève de la perspective tordue. Les vulves peuvent être gravées, peintes ou tracées voire modelées dans l’argile.
Les profils fessiers type Lalinde Gönnersdorf sont eux aussi fréquents. Leur signification féminine est clairement établie par des pièces les montrant sous deux formes avec et sans sein.
Les claviformes (fig 14) peints ou gravés sont formés par une ligne droite plus ou moins verticale présentant sur un de ses cotés un renflement qui représenterait le massif fessier. La signification féminine des claviformes a été proposée par André Leroi-Gourhan mais reste hypothétique.
11 - Angles sur l'Anglin - Vulve
12 - Abri Cellier -
Vulve
13 - Le Tuc d'Audoubert - Vulve
14 - Le Tuc d'Audoubert - Claviforme
La seconde catégorie comprend une multitude de signes mystérieux allant de formes élémentaires points isolés ou groupés en lignes ou en nappes, tirets, lignes, zigzag…. à des formes complexes signes quadrangulaires aviformes tectiformes…
15 - Combel - Points rouges
16 - Marsoulas - Signes barbelés
17 - La Mouthe - Signe
Les tracés digitaux.
Plusieurs grottes (Pech-Merle, Rouffignac, Grotte de Lascaux, Cosquer…) présentent des panneaux de tracés digitaux ou macaronis. Ce sont des surfaces, parfois importantes, pouvant atteindre plusieurs mètres carrés portant un entrelacs de tracés irréguliers, enchevêtrés formés en promenant la pointe de deux ou trois doigts sur une surface rocheuse recouverte d’une couche naturelle d’argile. Certains de ces tracés paraissent avoir été faits avec des instruments à dents en pierre ou en bois. Aucune image nette ne peut être identifiée en dehors de quelques contours, probablement fortuits, évoquant un profil animal. On a voulu voir dans ces panneaux l’origine de l’art paléolithique. Cette théorie, ancienne et maintenant à peu près abandonnée, n’avait pas d’autre justification que le désir de ses auteurs de voir l’art évoluer du simple au complexe et du fortuit à l’élaboré.