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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Années 50 -

Années 50 - Les "Combines" de Robert Rauschenberg

Publié à 10:12 par acoeuretacris Tags : années 50 robert rauschenberg
Années 50 - Les "Combines" de Robert Rauschenberg

 

Rauschenberg "Charlene" 1954



"Je désire intégrer à ma toile n’importe quel objet de la vie" Robert Rauschenberg




Après avoir étudié l'art aux Etats-Unis et à Paris, Robert Rauschenberg (né en 1925) expose pour la première fois ses tableaux en 1951.Il s'agit alors de monochromes, les White Paintings. En 1952 il entreprend d’effacer à la gomme un dessin de Willem de Kooning (c'est le scandaleux Erased De Kooning drawing), figure emblématique de l'expressionnisme abstrait qui dominait l’art américain de cette époque. Il rencontre John Cage et Merce Cunningham au mythique Black Mountain College en Caroline du Nord, et fait la connaissance de Jasper Johns à New York. Il se lie d'amitié avec le peintre Cy Twombly avec qui il voyagera en Europe et en 'Afrique du Nord et avec qui il exposera en 1953 à New York, à son retour aux États-Unis.

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Robert Rauschenberg

A partir de 1954, Rauschenberg, marqué par les assemblages de Kurt Schwitters, réalise des oeuvres dans lesquelles les objets font leur apparition.C'est la naissance des "Combines paintings",mêlant sculpture, peinture, collages, une forme de composition nouvelle, qui préfigure le pop art. Son idée est de créer un lien entre l'art et la vie. "Je les appelle "combines", c'est à dire œuvres combinées, combinaisons. Je veux ainsi éviter les catégories. Si j'avais appelé peintures ce que je fais, on m'aurait dit que c'étaient des sculptures, et si j'avais appelé cela des sculptures, on m'aurait dit qu'il s'agissait de bas reliefs ou de peintures." R. Rauschenberg. On peut noter que, en 1955, ce que les Américains appellent «combine», c’est la moissonneuse-batteuse...

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Robert Rauschenberg en 1958 et en 1961

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Rauschenberg ""Minutiae" 1954 - Merce Cunningham danse "Minutiae" en 1954

Ni peinture ni sculpture les Combines de Rauschenberg, véritables rébus visuels, envahissent l’espace."Dans l’œuvre de Rauschenberg, l’image ne repose pas sur la transformation d’un objet, mais bien plutôt sur son transfert. Tiré de l’espace du monde, un objet est imbriqué dans la surface d’une peinture. Loin de perdre sa densité matérielle dans cette opération, il affirme au contraire et de manière insistante que les images elles-mêmes sont une sorte de matériau" (Rosalind Krauss)

L'aventures des "Combines", commence avec "Charlene" et "Minutiae" (1954).Minutiae est œuvre en trois dimensions rassemble les éléments chers à Rauschenberg : textiles, bois et miroirs. C'est un décor pour "Minutiae", une chorégraphie de Merce Cunningham, créée le 8 décembre 1954 à la Brooklyn Academy of Music, sur une musique de John Cage, on verra les danseurs traverser l'oeuvre et se déplacer à l’intérieur.

A partir de ce moment la surface des tableaux de Rauschenbergcombinent les matériaux les plus divers, des objets tels des cravates, des petites cuillères ou des coupures de journaux ainsi que coqs, poules et autres chèvres, empaillées.

"A.. P. :Pourquoi intégrez–vous dans vos oeuvres des bouteilles, des ficelles, des chaises, des objets divers ?
R.. R.. :je n'ai aucun but. Les peintres emploient des couleurs qui, elles aussi, sont fabriquées. je désire intégrer à ma toile n'importe quels objets de la vie. [ ... ]L'erreur c'est d'isoler la peinture, c'est de la classifier. J'ai employé des matériaux autres que la peinture, afin qu'on puisse voir les choses d'une manière neuve, fraîche." (Entretien avec André Parinaud -1961)

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Rauschenberg "Monogram" 1955

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Robert Rauschenberg - Canyon 1959 - Black Market 1961

Le plus célèbre des "Combines" de Rauschenberg est sans aucun doute "Monogram" (1955-1959): Association improbable d’une chèvre angora au museau peint, (debout sur une toile horizontale) ceinte d’un pneu d’automobile, et de différents collages (d’une balle de tennis à différents papiers imprimés). Renvoi à l'enfance de Rauschenberg prés d'une usine de pneu et au souvenir de sa chèvre "Bily" tuée un jour par son père. Ce même père qui quelques années plus tard, a propos des oeuvres de son fils s'étonnera que l'on parvienne à "vendre des merdes pareilles". Monogram, refusé par le MoMA de New-York a été acquis en 1965 par le Moderna Museet de Stockholm.

Dans la même année 1955 il commence une autre "Combine" Odalisk, et il réalise le célèbre Bed : Rauschenberg a badigeonné de peinture les draps et le couvre-lit en patchwork qui constituent la matière même de l'œuvre, perçue comme un objet et une surface horizontale, que l’artiste présente à la verticale accrochée au mur. Pour la petite histoire ce légendaire Bed qui faisait partie de l'exposition organisée par Leo Castelli à New York en 1958 (qui fit scandale) sera acheté par Leo Castelli lui même.

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Robert Rauschenberg, Odalisk, 1955/58

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Robert Rauschenberg. Bed. 1955


Avec Black Market exécuté pour l’exposition L’Art en mouvementorganisée par le Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1961 Rauschenberg propose une œuvre interactive. À l'origine, la valise posée ouverte recélait divers objets, elle était reliée à la toile par une corde ou étaient fixés 4 bloc-notes, un par objet qu'elle contenait. Les spectateurs étaient invités à prendre un objet et à déposer dans la valise l'un de ses objets personnels. Chaque objet déposé dans la valise devait être décrit sur le bloc-notes correspondant.

Les Performances de Rauschenberg

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"Pelican" 1963 Rober Rauschenberg Carolyn Brown et Alex Hay

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"Elgin Tie" 1964 Rober Rauschenberg

En 1961 Rauschenberg réalise sa série des "Time Paintings" :trois tableaux réalisés pendant une performance qui eut lieu au théâtre de l’ambassade des Etats-Unis à Paris. A la toile installée dos au public afin que celui ci ne puisse en voir l’élaboration était attaché un micro qui permettait d'"écouter" le peintre en action. Un réveil collé sur la toile déterminait par sa sonnerie la fin de l’œuvre, et alors, Rauschenberg emportait son tableau sans le montrer aux spectateurs.


Au début des années 1960 Rauschenberg collaboreavec le Judson Dance Theater, un collectif composé de ces danseurs et plasticiens tels Trisha Brown, Robert Morris, Steve Paxton, Yvonne Rainer, et Carolee Schneemann. Entre 1963 et 1967, Rauschenberg chorégraphie et interprète pas moins de onze performances, parmi lesquelles Pelican (1963), Elgin Tie (1964) Urban Cycle (1967), Spring Training (1965), Map Room II (1965) ou Linoleum (1966).

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Robert Rauschenberg - "Pilgrim" 1960 - "First Landing Jump" 1961

Rauschenberg remporte le prix de la Biennale de Venise de 1964,signant la fin de la suprématie de l’École de Paris, au détriment de celle de New York. A Paris, "Combat" parle d'"un affront fait à la dignité de la création artistique", "l'Osservatore romano" lui dénonce "la défaite totale et générale de la culture".

Par la suite, Rauschenberg, tout en poursuivant ses réalisations composites, s'essaie à la techniques des Silkscren,utilisant le transfert d'images sur soie à l'aide d'essence. En 1966, il fonde les "Experiments in Art and Technology" (avec l’ingénieur Billy Klüver). Ce groupe a pour but de faciliter un échange entre les artistes et les ingénieurs.Dans sa série Carboard (1971 - 72), il s'est borné à l'utilisation de boîtes de carton, ce qui élimine pratiquement toutes les images, la réduction de la palette à un quasi monochrome, commentaire sur le matérialisme et jetabilité de la vie moderne. Dans les années 80 il passera au métal comme support: aluminium la série Urban Boubon, cuivre de la série Borealis

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Rauschenberg - "Cardboard"

Années 50 - l'Ericofon -

Publié à 14:39 par acoeuretacris Tags : ericofon années 50
Années 50 - l'Ericofon -

 

L'Ericofon (contraction d"’Ericsson compagnie téléphone") est le premier téléphone à porter un nom au lieu d'un numéro. Dès le début des années 40, Hugo Blomberg et Ralph Lysell de la société Laars Magnus Ericsson déposent un brevet de téléphone monobloc. Le projet un temps mis en sommeil sera repris par Gösta Thames.

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C'est l'invention du plastique ABS qui a permit sa réalisation. La mise au point de l'appareil a exigée de concevoir de nouveaux composants transformateurs, cadran, condensateurs existants sont trop lourds et volumineux C'est le premier téléphone monobloc, le premier en plastique et le premier disponible en plusieurs couleurs. C'est un panel de 25 femmes qui déterminera les couleurs de l'appareil. six couleurs et dégradés seront retenus , dont le rouge, le bleu clair, le bleu-gris, l’ivoire, le vert et le gris clair.

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Il est présenté en 1953 et il sera commercialisé à partir de 1956. Au départ, l’Ericofon est utilisé dans les hôpitaux pour son côté pratique, il suffit de prendre en main le combiné pour que la tonalité apparaisse. Mais les particuliers plébiscitent immédiatement l'appareil... pas son nom cependant, ils le rebaptisent Cobra. Et il deviendra une icône du téléphone "moderne". Bien que ce premier modèle ne soit pas homologué en France cela ne l'empêchera pas d'arriver dans les entreprises et chez les particuliers.

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Le modèle évoluera peu, en 1958 arrivera un modéle avec un angle de courbure plus important. En1976 Ericson sortira le modele 700 au design plus anguleux, qui sera un échec. La carriére de l'Ericofon, alias "Cobra" a duré 20 ans. Il a désormais acquis le statut d'objet d'art et est exposé au Muséee d'art moderne de New-York.

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Années 50 - Christian Dior -

Publié à 13:51 par acoeuretacris Tags : années 50 christian dior
Années 50 - Christian Dior -

 

 

La première collection de Dior, le 12 février 1947, baptisée " new look" par Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar, teintée d’historicisme, avec ses épaules rondes, sa taille de guêpe et ses jupes longues, est en nette rupture avec la mode de guerre.Dans une France exsangue d’après-guerre, un jeune créateur impose sa vision de la femme et de l’élégance au monde entier. Christian Dior est un homme simple. Il n’avait pas prévu de devenir couturier et était extrèmement mal à l’aise vis à vis de son double mondain, faiseur de rêve de la haute société et patron d’une grande maison avec plus de 900 personnes dépendant de ses créations. La presse, propulse cet homme réservé sur le devant de la scène et contribue à rehausser la place des grands couturiers dans le champ de la mode et de la culture et à redonner à la mode française la place prédominante qu’elle avait avant le conflit.

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Christian Dior 1947 (à gauche le tailleur "Bar")


Né en 1905 en Normandie dans une famille d’industriels , Christian Dior grandit dans une ambiance très Belle-Époque.Lors d’une kermesse en Normandie en 19119, une chiromancienne lui prédit un bel avenir auprès des femmes: "C'est par elles que vous réussirez. Vous en tirerez de gros profits..." Ce que l'intéressé commente avec humour dans son autobiographie (Christian Dior et moi) : "L'équivoque est aujourd'hui dissipée, mais je crois bien qu'à l'époque elle était aussi obscure pour mes parents que pour moi, car ils se trouvaient certainement aussi mal renseignés sur les bénéfices de la traite des Blanches que sur ceux de la haute couture."


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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, à Paris il se lie d’amitié avec les artistes des Années Folles : Gaxotte, Bérard, Sauguet, le poète Max Jacob et Jean Cocteau. Sa mère veut qu'il suive une carrière diplomatique, et Christian Dior s'inscrit à l’Ecole des Sciences Politiques, qu’il quitte en 1926 sans le moindre diplôme. Il ouvre alors une galerie d'art dans laquelle il expose des toiles de Picasso, Matisse ou encore Dali. Mais Sa mère meurt brusquement en 1931 et son père est ruiné par la crise ; et Christian Dior découvre en même temps le dénuement et la liberté. Soutenu par quelques amis artistes, il crée, comme lors de son enfance, des costumes pour le cinéma et le théâtre. Il fait également le siège des grandes maisons de l'époque, et parvient à vendre certains de ses croquis à Nina Ricci, Balenciaga ou encore Claude Saint-Cyr.

En 1938, il est engagé par Robert Piguet en tant que modéliste et signe d’entrée trois collections. Le tailleur en pied-de-poule noir et blanc est son premier best-seller. On commence à parler de lui lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Il passe alors un an sous les drapeaux, puis, démobilisé, il entre chez Lucien Lelong. En 1945 il fait la connaissance de Marcel Boussac, le roi du coton, qui croit immédiatement en son talent. Boussac investit 60 millions de francs et lui accorde tout : une maison à son nom; l'hôtel du 30, avenue Montaigne dont il rêvait avant même qu'il ne se libérât, une équipe de familiers, des boiseries blanches, des tentures grises, une minuscule boutique tapissée de toile de Jouy, des montagnes de fleurs et des kilomètres de tissu.

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1) Brigitte Bardot en Dior 1950 - 2) Irène Dunne (actrice américaine) chez Dior en 1951

En février 1947, Christian Dior enflamme littérale- ment la mode d’après- guerre avec son premier défilé, fruit d'un intense travail de collaboration avec son équipe, dont Pierre Cardin en est le premier tailleur. C’est la naissance d’une nouvelle femme, d’une conception radicalement avant-gardiste : taille cintrée, poitrine haute et ronde, épaules étroites, jambes découvertes jusqu’à 30 cm au-dessus du sol. Pour le tailleur intitulé «bar» du «New Look», la jupe descendait à 30 cm du sol et utilisait 40 mètres de tissu ! En ces périodes de restriction de l’après guerre, ce fut un véritable scandale mais aussi un tournant radical et un vent frais pour la mode après les années d’austérité de la guerre. Pour la petite histoire, en fait il s’agissait d’un stock de tissu de toile de parachute fabriqué par la société Boussac pendant la guerre, les parachutes étaient alors en soie. Jamais une mode n’a déclenché un pareil mouvement d’opinion.

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Aux actualités cinématographiques, on voit des scènes de femmes qui se battent en plein Paris et s’arrachent leurs vêtements. Ce sont des ménagères de la rue Lepic qui entrent en furie quand elles voient les premières robes new look , s’en prennent à celles qui les portent, empoignent leurs corsages et les déchirent en morceaux.

La carrière de christian Dior fut de courte durée: 10 ans de 1947 à 1957. Soit 22 collections en tout. A chaque saison il lançait une nouvelle ligne: H, A,Y, 8, verticale, oblique, profilée...Il n’hésite pas à se démoder lui-même pour surprendre, notamment avec sa ligne "haricot vert"où il efface les volutes des collections précédentes. Dans les années 1950, il libère la taille des femmes avec Ligne H. Il lance, en même temps que sa maison de couture et sa première collection, une société de parfum.

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Christian Dior - 1950

Il pose les fondations d'un véritable empire en institutionnalisant la licence et le dépôt de marque en louant son nom pour griffer des articles fabriqués en gros par des industriels qui lui reversent des royalties. Il ouvre des bureaux de relations publiques à travers le monde, organise des défilés à l'échelle planétaire, il est le couturier des stars. En 1957, sa maison assure plus de la moitié des exportations de la couture française, et Time Magazine le consacre à sa Une. En onze ans, son activité s'étend dans quinze pays et assure l’emploi de plus de deux mille personnes.

En octobre 1957, il est foudroyé en Italie, où il y séjournait quelques jours pour se remettre en forme. D’aucuns diront qu’il a été rappelé par Dieu pour rhabiller les anges. C'est Yves Saint Laurent qui prendra sa succession pour la collection de 1958.


Carolle ou NewLook ?

La première collection de Christian Dior, en février 1947, s'intitulera la Ligne Carolle. L’expression "New Look » est l’œuvre de Carmel Snow, rédactrice en chef du Harper's Bazaar, qui en voyant les nouveaux modèles de Dior s’exclama : « Dear Christian, your dresses have such a new look ! »

"On sortait de la guerre et de ses horreurs; on était toujours dans les privations. Les femmes portaient elles aussi une sorte d'uniforme: une jupe courte, un chemisier, une veste à épaules carrées. En plus, elles taillaient leurs vêtements dans les vieux costumes de leurs maris. Imaginez le retour à une poitrine et des hanches naturelles, de petites épaules et une taille de guêpe. Et des jupes dont l'enver- gure demandait parfois 40 mètres de tissu... Tout le monde voulait être habillé comme ça. Les femmes qui n'avaient pas beaucoup de moyens cousaient un grand volant écossais à leur jupe courte, pour lui donner la bonne longueur et un peu d'ampleur." André Levasseur, modéliste de Dior.

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Ligne H -1954

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Ligne Y -1955

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Automne hiver -1955-56

Années 50 - Action painting -

Publié à 10:23 par acoeuretacris Tags : action painting années 50
Années 50 - Action painting -

Jackson Pollock et Lee Krasner - 1949

Action painting, les peintres dans l'arène

"Ce qui doit passer sur la toile n’est pas une image, mais un fait, une action" Harold Rosenberg


Le terme  Action Painting, littéralement   "peinture d’action" ou "peinture gestuelle",est proposé en 1952 par Harold Rosenberg dans un article de la revue "Art News" afin de caractériser le travail d'une des deux grandes tendances de l'école de New-York jusqu'alors regroupées sous le terme ambigu d'Expressionnisme abstrait. Harold Rosenberg définit ainsi  l'Action Painting :  "A un certain moment, les peintres américains [...] commencèrent à considérer la toile comme une arène dans laquelle agir, plutôt que comme un espace dans lequel reproduire, recréer, analyser ou “exprimer” un objet réel ou imaginaire. Ce qui devait passer sur la toile n’était pas une image, mais un fait, une action.  Ce n'est plus avec une image dans l'esprit que le peintre approchait de son chevalet ; il y venait, tenant en main le matériau qui allait servir à modifier cet autre matériau placé devant lui. L'image sera le résultat de cette rencontre..."

Dans cette "peinture d'action", c'est l'acte physique de peindre qui est privilégié,seule importe la révélation contenue dans l'acte.  Le geste pictural, devient expression en soi, cette évolution annonçant les happenings où la performance se fera spectacle. À ce courant se rattachent en particulier les  Jackson Pollock, Willem de Kooning, Franz Kline.

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Jackson Pollock "Stenographic" 1942

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Jackson Pollock  "The Key"  1946


Jackson Pollock, Jack "The Ripper"

Pollock est né dans le Wyoming en 1912, il s'installe à New-york en 1930  où il connaît une misère extrême durant les années de crise, dès 1936, il souffre des conséquences de son alcoolisme  Il s'intéresse à la peinture murale des artistes mexicains Orozco et Siqueros, puis en fréquentant le cercle de Peggy Gugenheim  au surréalisme. Il a l'occasion de voir les œuvres d'André Masson, inventeur du dessin automatique, exposées au Museum of Modern Art, qui lui ouvrent la voie d'une peinture "gestuelle".  Il a vécu fort modestement durant la majeure partie de sa vie dans sa ferme de Long Island, aux côtés de sa femme Lee Krasner, peintre elle aussi. Sa mort prématurée en 1956, dans un accident automobile, n'a fait que  renforcer sa stature mythique, il est le protagoniste majeur de l’une des avant-gardes les plus fécondes de l'art du xxe siècle.

Il est exposé pour la première fois par Peggy Guggenheim en 1943 dans sa galerie "Art of this Century", sans grand succès , si ce n'est auprès du critique Clement Greenberg (Greenberg soutiendra Pollock tout au long de sa brève carrière) qui voit dans l'oeuvre de Pollock et plus particulièrement dans deux toiles "Guardians of the Secret" et "Male and Female" un talent volcanique, explosif et trouble.

A la suite de Hans Hofmann, Jackson Pollock utilise dès 1947 le "dripping" et le "pouring":  la couleur est égouttée ("dripping") ou déversée ("pouring") de manière aléatoire sur une toile, généralement de très grand format, posée à même le sol,  la peinture, dans l’instant où elle se trouve entre la main de l’artiste et le support pictural, échappe à toute influence volontaire;  " j’aborde la peinture comme on aborde le dessin ; c’est-à-dire directement. Je ne travaille pas à partir de dessins, je n’utilise pas d’esquisses en couleur ni de dessins en vue d’une peinture définitive. Je pense qu’aujourd’hui…plus la peinture est immédiate et directe ..plus nombreuses sont les possibilités d’affirmer sa pratique ." disait-il.  Ses drippings, exposés à partir de 1947 à la galerie new-yorkaise de Betty Parsons  le rendent célèbres (Life titrait en 1949 «Pollock est-il le plus grand peintre vivant?»)  . Clement Greenberg, théoricien fervent d'une abstraction postcubiste à l'américaine sut très tôt voir la part considérable d'élaboration esthétique dans les toiles de Pollock "the dripper" là ou d'autres ne voyait qu'agitation d'un excité, déguisé en cow-boy et souvent ivre, en proie à des états d'âme. "C'est seulement quand je perds contact avec le tableau que le résultat est un gâchis. Autrement, il y a harmonie totale, échange facile, et le tableau est réussi" disait Pollock.

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Jackson Pollock  "Lavender Mist Number 1" 1950

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Jackson Pollock  "convergence " 1952

Pour Jackson Pollock, il s’agit de distribuer sur  l'ensemble du tableaul’énergie pure de la matière picturale. L’attention n’étant plus captée par l’émergence d’un détail ou d’un point précis de la surface, ses peintures sont  all-over  "c’est-à-dire couvertes d’un bord à l’autre [...] et suggèrent ainsi la possibilité de répéter le tableau au delà de son cadre à l’infini".

La période des drippings (1947-1951)  verra naitre entre autres "Full Fathom Five" (1947),  ou sont intégrés divers éléments : clous, semences, boutons, clefs, monnaie..; noyés, perdue dans un enchevêtrement de lignes et recouverts de peinture…  ou "Sea Change" (1947), "Alchemy" (1947) et  "Autumn Rythm : Number 30" (1950).

Fin 1952, Pollock expose pour la première fois à Paris et voit une rétrospective de son oeuvre organisée par Clement Greenberg. Son travail prend une nouvelle direction, il réintroduit des figures humaines. Son chef d'oeuvre de cette période est sans doute "Portrait and dream" ou à coté d'un visage dans un enchevêtrement de lignes on devine des corps enlacés, paradigme du déchirement de Pollock entre figuration et abstraction.

En novembre 2006, une toile peinte en 1948par Jackson Pollock s’est échangée dans une vente privée, sans enchères et de gré à gré, 140 millions de dollars, devenant ainsi la toile la plus chère du monde.

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Jackson Pollock  "Ocean Greyness " 1953

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Elaine et Willem de Kooning 1953


Willem de Kooning

Willem de Kooning est né en 1904 aux Pays Bas,il suit les cours de l’Académie des beaux-arts de Rotterdam. En 1926 il s'embarque  pour les États-Unis et s'installe à New York. Il se lie avec  les premiers abstraits américains et en 1935 et décide de se consacre à la peinture. Atteint depuis 1989 d'Alzheimer, il meurt en 1997.

En 1936 il travaille sous la direction de Fernand Légerà une peintre murale pour le port d'embarquement des "French Lines" à New-York. Il partage jusqu'en 1947 un atelier avec Arshile Gorky. Ses premières œuvres sont des représentations, à la limite de l’abstraction, de silhouettes masculines, inspirées du surréalisme et de Picasso.


Sa première exposition personnelle a lieu à New-york en 1948.L' action painting de Willem de Kooning est faite de coups de brosse ou de couteau très visibles, gestuels et vigoureux, dont "Asheville" en 1948 et "Excavation"  en 1950 sont particulièrement représentatifs.

En 1950 il reprend une série intitulée Women, commencée à la fin des années 40,"Les premières des Women sont assises convenablement, comme dans les portraits réalisés par Ingres au XIXe siècle. Progressivement, les figures deviennent plus tourmentées.. En robe d’été ou en maillot de bain, debout ou assises, les Women de cette époque sont captivantes, obsédantes... De Kooning peignait femme après femme, pour finir par atteindre une impasse infranchissable, un blocage. Il mettait alors son tableau hors de sa vue. Une visite de l’historien Meyer Schapiro sauva probablement cette œuvre, et permit en tout cas de conclure qu’elle devait rester dans l’état où elle était. De Kooning passa alors aux Walkyries qui constituent la série des Women numérotées de II à VI. " Sally Yard. Philippe Sollers raconte que De Kooning "supprimait souvent ses tableaux, et ceux qu’il gardait étaient désignés par lui d’un dédaigneux : non à détruire".

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Willem de Kooning "Painting" 1948

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Willem de Kooning "Excavation" 1950

Il expose cette série, exécutée de façon agressive,sur le mode de l’action painting,  à la matière picturale épaisse, chair aux roses et rouges dominants (« la chair est la raison pour laquelle on a inventé la peinture ») en 1953. Et en 1954 il exposera sa toile peut être la plus "célèbre Marilyn Monroe".

De Kooning a toujours refusé de choisir entre abstraction et figuration,pratiquant l'une et l'autre approche de même qu'il refusa toute affiliation "Personnellement, disait-il , je n'ai besoin d'aucun mouvement. [...] De tous les mouvements, c'est le cubisme que je préfère. Il y avait cette atmosphère merveilleuse, fragile, de réflexion [...]. Le cubisme est devenu un mouvement, il ne s'est pas posé comme tel. Il y a une force en lui, mais ce n'était pas un  mouvement forcé."

À la fin des années cinquante, il réalise des œuvres plus abstraites.En 1962 De Kooning obtient la nationalité américaine. En 1968 une grande rétrospective de son œuvre a lieu  au  Stedelijk Museum de Rotterdam et dans les plus grands musées américains. En 1969 il se tourne vers la sculpture et réalise des bronzes.

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Willem de Kooning -  "Woman I" 1950 - "Marilyn Monroe" 1953


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Franz Kline

Franz Kline

Franz Kline est né en 1910  dans ville minière de Pennsylvanie,il fait des études artistiques à Philadelphie, Boston et Londres avant de s'installer à New York. A Londres il rencontre sa future femme, une danseuse du Sadler's Wells Ballet Company , Elizabeth Vincent Parsons . Entre 1938 et 1957 Kline déménagera 14 fois pour cause de loyer impayé. En 1946 sa femme atteinte de schizophrénie est internée pour 6 mois et en 1948 elle le sera de nouveau, cette fois jusqu'en 1960. En 1952 il enseigne  au Black Mountain College(Caroline du Nord), puis au Pratt Institute à Brooklyn, et enfin à la Philadelphia Museum School of Art. Kline meurt à New York en 1962.

Dans les années quarante, sa peinture est figurative.En 1943 il rencontre Willem de Kooning.  On date de 1948 son passage à Action Painting, année ou  De Kooning  fait découvrir à Kline les possibilités du travail à l'aide d'un épiscope et le pousse à étudier des images agrandies  de certains de ses dessins. "Un dessin de 4 par 5 pouces d'un rocking chair…surgit dans une gigantesque touche noire qui éradique toute image, la touche étendue comme une entité en elle-même, sans relation à une autre entité que celle de sa propre existence" Franz Kline

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Franz Kline  1941

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Franz Kline sans titre 1948

Il expose seul pour la première fois en 1950 une série de onze grands format sen noir et blanc à la Egan Gallery.Même si ces œuvres semblent jaillir d'un geste purement spontané, l' émail noir inscrit les trajectoires du geste sur la surface.,de nombreuses esquisses les précèdent sur du papier journal ou des feuilles d'annuaire.

Pour lui la peinture en noir en blanc n'est pas un choix intellectuelmais un processus qui s'est développé logiquement à partir de dessins au pinceau. De lui Clement Greenberg  dira que ses œuvres ont "la tension évidente qui s'identifie avec la peinture moderniste depuis Cézanne. Kline aussi a "démonté" son art ".

Robert Rauschenberg lui, déclarera :"J'aimais l'expressionnisme abstrait, mais j'ai été très attentif à ne rien en apprendre. J'ai toujours pensé qu'il y avait assez de place pour tout le monde. Je n'avais pas à envier Willem De Kooning. Le seul que j'ai quand même un peu envié, c'est Franz Kline . On apprend toujours de ses pairs, mais il faut l'utiliser comme un avantage, non le subir comme un poids."


Il réintroduit la couleur dans son travail en 1955.Parmi ses derniers tableaux, figurent Dahlia (1959) ou Meryon (1960-1961).

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Franz Kline Pinting two 1954

Années 50 - Saul Bass -

Publié à 15:42 par acoeuretacris Tags : années 50 saul bass
Années 50 - Saul Bass -

 

"Mon but au travers du générique est de préparer le spectateur à l’émotion du film, à lui ouvrir l'appétit, à le plonger dans l'ambiance de l'histoire" Saul Bass

Saul Bass : l'homme qui révolutionna le générique de film

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Saul Bass (1920-1996) est non seulement un des grands noms du graphisme du milieu du 20ème siècle, mais aussi  le maître incontesté d'une nouvelle conception de l'animation graphique.  Il a créé plus de 50 génériques pour des réalisateurs comme Otto  Preminger, Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, John Frankenheimer ou Martin Scorsese


Saul Bass nait dans le Bronx à new-York, il est le fils d'un émigré, artisan fourreur.Il étudie à la Art Students League de New-York  puis au Brooklyn College ou il reçoit l'enseignement de Gyorgy Kepes un designer hongrois, qui avait travaillé à Berlin dans les années 30 avant de fuir le nazisme. Il fait découvrir à Bass le Bauhaus et le constructivisme russe et l'initie à l'esthétique moderniste.



Il débute à la Warner Bros comme graphiste, il y restera jusqu'en 1946.Il s'installe alors  à Los Angeles, où il travaille pour diverses agences de publicité, il conçoit en 1949 les placards publicitaires du film "Champion" de Mark Robson avec Kirk Douglas.



A partir des années 50 il travaille en indépendant et ouvre son propre studio "Saul Bass and associates",et va développer son style personnel, une conception que Scorcese définira comme la création "d'une image emblématique, immédiatement reconnaissable et immédiatement lié au film".

 

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Saul Bass - Saul Bass et Alfred Hitchcock sur le tournage de "Psychose"


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En 1954 Preminger, séduit par son travail pour l'affiche de son  film "Carmen Jones" lui demandera de créer aussi le générique. Ce travail le fit connaitre et lui permit de travailler en 1955 sur les affiches de deux films  "The Big Knife"  de Robert Aldrich et "The 7 year itch" de Billy Wilder


Mais c'est le film suivant de Preminger "L'homme au bras d'or"(The Man with the golden arm) en 1955 qui fera de lui le maitre incontesté du générique. Le film raconte d'un musicien de jazz (joué par Frank Sinatra) contre l'héroïne. Saul Bass se servira de l'image d'un bras en papier noir découpé comme symbole de l'addiction à la drogue tant dans l'animation du  générique que  pour l'affiche.


"Mon but au travers du générique est de préparer le spectateur à l’émotion du film,à lui ouvrir l'appétit, à le plonger dans l'ambiance de l'histoire, en abordant déjà, et de manière métaphorique, tous les thèmes présents dans le film. C’est une sorte de conditionnement, une expérience qui fait que lorsque le film commence, le public a déjà ressenti une résonance émotionnelle". Saul Bass disait vouloir dans ses génériques imaginer ce qui a pu se passer  avant les premières images filmées par le réalisateur.


Traditionnellement les projectionnistes américains n'ouvraient les rideaux dévoilant l'écran qu'après le générique,aussi Preminger fit mettre sur toutes les bobines une note intimant ""Projectionists – pull curtain before titles" (ouvrez le rideau avant le générique), tant il estimait que le générique de Bass était une partie intégrale de son film, avis que partageait totalement Martin Scorcese "Ses génériques ne sont pas de simples étiquettes sans imagination - comme c'est le cas dans de nombreux films -, ils font partie intégrante du film en tant que tel. Quand son travail apparaît à l'écran, le film lui-même commence vraiment" Martin Scorcese. La collaboration Preminger-Bass se poursuivra sur dix autres films dont, avec notamment, en 1957  "Saint Joan", ainsi qu'en 1958  "Bonjour Tristesse"  et en 1959 ""Autopsie d'un meurtre" (Anatomy of a murder) puis en 1960  "Exodus", en 1963  "The Cardinal" et enfin en 1979 "The Human Factor"


Outre la conception de génériques de plusieurs dizaines de films [Spartacus (1960), West side Story (1961), The Victors (1963), It's a Mad, Mad, Mad, Mad World (1963) Goodfellas (1990), Doc Hollywood (1991), Cape Fear (1991) and The Age of Innocence (1993) and Casino (1995)] il aura l'occasion de collaborer par ses story boards à la réalisation de séquences de film comme la scène de la douche dans le film Psychose (Psycho - 1960) de Hitchcock ou les combats de Spartacus dans le film de Kubrick.

Il va par ailleurs réaliser en propre plusieurs courts métrages d'animation dans les années 60.En 1964, il réalise "The Searching Eye" coproduit avec Sy Wexler et en 1968 "Why Man Creates". n 1974 il réalisera son seul long métrage en tant que réalisateur, un film de science fiction, "Phase IV".


Il a mené parallèlement réalisé de multiples logospour de grandes firmes américaines la  Bell Telephone logo (1969), AT&T globe (1983), Continental Airlines (1968), Dixie (1969) ou United Way (1972).


Saul Bass a marqué de son empreintele générique de film ainsi que l'art de l'affiche cinématographique.

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Anatomy (1959)


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North by Northwest (1959)


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Cardinal (1959)


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Advise and consent (1962)


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story board de Bass pour "Psychose" -


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Phase IV


Saul Bass réalise Phase IV en 1974, sur un scénario de Mayo Simon. Deux scientifiques cherchent à savoir pourquoi une variété de fourmis noires élimine un à un tous ses ennemis.  elles n’ont plus de prédateurs, mantes religieuses, araignées.. disparaissent mystérieusement.  Les fourmis semblent avoir subi une mutation qui les rend capables d'actions intelligentes. Les deux scientifiques Installés dans une station expérimentale finissent par s'apercevoir qu'ils font l'objet d'un siège en bonne et due forme de la part dela colonie de fourmis....   Celles ci vont entreprendre  de saboter le système de climatisation afin de parayser les ordinateurs des deux observateurs.


Saul Bass parvient à installer un climat de menace éprouvant, pour rendre compte de la lutte qui s"engage entre les hommes et la colonie de fourmis ou tous les individus sont au service du groupe social. Un rythme lent et des effets visuels innovants en font une œuvre atypique mais prenante.


Une grande réussite et un classique de la science-fictionqui n'a pas trouver son public à sa sortie, sans doute victime du mauvais travail du distributeur qui l'a a ffublé d'un mauvaise affiche évocatrice d'un film d'horreur. Un comble pour le film d'un affichiste idôlatré.

Années 50 - Le roi de la boxe et la reine de la chanson -

Publié à 15:21 par acoeuretacris Tags : années 50
Années 50 - Le roi de la boxe et la reine de la chanson -

 

Le roi de la boxe et la reine de la chanson


«Si un jour, la vie t'arrache à moi,
Si tu meurs, que tu sois loin de moi,
Peu m'importe, si tu m'aimes,
Car moi je mourrai aussi...»


Hymne à l'amour


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17 mars 1948 Edith Piaf et Marcel Cerdan débarquent à Orly


Ils se rencontrent le 7 juillet 1946, Cerdan assiste au spectacle d'Edith au club des cinq après son match contre l'américain Williams, mais leur véritable histoire commencera plus tard. La première tournée américaine de Piaf démarre en 1947. Les premiers concerts au Playhouse, cabaret new-yorkais, n'attirent guère les Américains qui ne comprennent pas grand chose au personnage de Piaf. Cependant, sur le point de rentrer en Europe, Piaf décide de rester après avoir lu une excellente critique dans un des plus grands quotidiens de New York. Elle retrouve alors un engagement au Versailles, l'une des boîtes les plus huppées de New York ou elle remporte un triomphe.


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Première rencontre Piaf Cerdan au théâtre Club des Cinq en 1946

 

Ce passage à New York est marqué pour la chanteuse par deux rencontres essentielles. Tout d'abord, elle devient très amie avec Marlène Dietrich avec qui elle restera en contact jusqu'à sa mort.


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Edith Piaf et Marlène Dietrich à New York


Mais surtout, elle tombe follement amoureuse du boxeur Marcel Cerdan. C'est aprè l'avoir revue, en 1948, au Versailles que le boxeur l'invite à dîner et qu'ils deviennent amants. La chanteuse le rejoint discrètement dans son camp d'entraînement de boxe, à Lock Sheldrake. Surprise par des admirateurs américains au parc d'attractions de Coney Island, on lui demandera de chanter en pleine rue sa célèbre chanson, La Vie en Rose. Édith Piaf et Marcel Cerdan sont tous deux au sommet de leurs gloires respectives.Édith avouera : «Il est si pur dans son coeur que, quand il me regarde, je me sens lavée de tout.»; ce qui ne l'empêche pas d'etre follement jalouse : elle cherche chicane à Cerdan parce qu’il a déjeuné avec l’actrice Mae West, laquelle avait alors plus de soixante ans ! Cerdan était profondément croyant, et Piaf professait une foi catholique superstitieuse, allant même jusqu’à coudre dans la culotte de combat de son amant de petites médailles protectrices de sainte Thérèse de Lisieux !


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Accueil triomphal à Orly pour Cerdan en septembre 1948 après sa victoire contre Zale


Octobre 1949 : après un match-exhibition à Troyes, sur un coup de fil d’Edith Piaf, Cerdan change son départ pour New-York en bateau pour l’avion, afin de la rejoindre plus vite. Dans la nuit du 27 au 28 octobre, le Constellation s'écrase contre le pico de Vara (paroisse Nordestinho) sur l'île de Sao Miguel aux Açores, avec 48 passagers dont la célèbre violoniste Ginette Neveu. Ce sera le premier accident enregistré par Air France sur la ligne Paris – New-York, après plus de 2 000 traversées. Il n'y aura aucun survivant. Marcel avait 33 ans. L’avion-cargo «Liberator», qui ramène le corps des Açores, se pose sur l’aéroport de Casablanca. On installe Marcel dans une chapelle ardente au Stade Lyautey. Durant deux jours et deux nuits, toute la ville défile devant le catafalque.


Le soir même, contre l'avis de tous, «plus petite, plus perdue que d'habitude», terrassée par la douleur, Édith Piaf exerce son métier : chanter. Cette histoire d’amour hors du commun inspira à Piaf sa plus belle chanson, Hymne à l’amour, prémonitoire. Elle l’avait écrite en juin 1949 pour Yvette Giraud qui devait l’enregistrer. Et puis, à la mort de Cerdan, elle demandera à son consœur de retarder la sortie de son disque afin de l’enregistrer elle-même, ce qu’elle fit le 2 mai 1950. Hymne à l’amour est l’un des titres les plus bouleversants de Piaf, nourri de sa vraie chair, et deviendra un de ses plus grands succès. Après la mort de Marcel Cerdan, Edith et Marinette, la femme de Marcel Cerdan, devinrent amies, même si la dernière idylle qu’avait vécue son mari resta toujours pour cette dernière un sujet particulièrement douloureux.


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Cerdan et Piaf au restaurant


Fragilisée par cet événement, Piaf, déjà très croyante, se réfugiera dans le mysticisme. Elle ne cesse cependant pas de travailler et en 1950, elle remonte sur scène à Paris à la salle Pleyel. Édith s'essaye même à la comédie musicale. Marcel Achard lui a écrit La P'tite Lili, qui durant sept mois tiendra l'affiche à l'A.B.C., salle fétiche. Eddie Constantine, qui partageait la vedette avec Piaf, témoigne : «Elle m'a donné confiance en moi... Pour que je devienne quelqu'un, elle m'a fait croire que j'étais quelqu'un.» A cette même époque, le jeune auteur-compositeur Charles Aznavour devient son "homme-à-tout-faire", secrétaire, chauffeur et confident. Dès 1945, elle l'a aidé à faire ses preuves sur scène mais jamais elle ne prend sa carrière en main comme pour Montand ou Les Compagnons de la Chanson. Cependant, Aznavour, qui lui écrira des titres tels que "Jézébel" ou "Plus bleu que tes yeux", restera un de ses fidèles jusqu'au bout.


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Edith et Marcel
Claude Lelouch 1983


Deux histoires d'amour en parallèle : celle de la chanteuse Edith Piaf et du boxeur Marcel Cerdan,et celle de Margot de Villedieu et Jacques Barbier. Tandis que les souvenirs d'Edith refont surface, ils croisent une autre histoire d'amour, mettant en scène de moins illustres personnages. Margot de Villedieu, sosie de la chanteuse, a épousé Jacques Barbier au sortir de la guerre. Mais elle en aime un autre : Francis Roman, un comédien qui fut naguère le compagnon d'armes de Jacques. Deux histoires qui finissent mal.



Marcel Cerdan Junior, après le suicide de Patrick Dewaere qui devait l’interpréte, incarne le rôle de son propre père. Ainsi qu’il en témoigne dans son livre de souvenirs Piaf et moi (paru chez Flammarion en 2000), sa mère n’apprécia que modérément le film de Lelouch.

 

 

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L'homme aux mains d'argile
Léon Mathot 1949


La carrière de Marcel Cerdan d'après un livre de Lucien Roup, son manager, Dix ans avec Marcel Cerdan. Ses principaux matches, ses espoirs, ses découragements et ses triomphes en Europe et en Amérique. Avec Marcel Cerdan dans son propre rôle.

Années 50 - Alfred Kinsey et la révolution sexuelle -

Publié à 10:15 par acoeuretacris Tags : années 50
Années 50 - Alfred Kinsey et la révolution sexuelle -

 

1953 - les "Barry sisters "  et Beverly Lawrence lisent un article sur le rapport Kinsey

"il n'y a que trois formes d'anomalies sexuelles: l'abstinence, le célibat et le mariage remis à plus tard" Alfred Kinsey

Alfred C Kinsey, (1894-1956) est zoologue de formation, sa première publication porte sur les plantes comestibles d'Amérique du Nord, un sujet assez éloigné de celui qui fera de lui un des scientifiques les plus controversé dans l'Amérique des années 50. Alfred Kinsey  reçoit une éducation ultra conservatrice de son père, un pasteur méthodiste. Il suit des études de psychologie et de biologie et en 1919, il sort diplômé d'un Doctorat es Sciences de l'Université de Harvard. Dès 1920 Alfred Kinsey exerce comme professeur assistant en zoologie à l'Université d'Indiana, il consacre les 20 premières années de sa vie professionnelle à l'entomologie. C'est à l'Université d'Indiana qu'il rencontre Clara McMillan qui  deviendra sa femme et accompagnera toute sa carrière.
Kinsey offre en apparence l'image du parfait représentant de l'américain moyen et de sa pruderie(on verra plus loin qu'en matière de sexualité il a savamment mêler curiosité scientifique et expérimentation personnelle), faisait preuve d'un totale tolérance pour les comportements sexuels. Il avait épousé la première femme avec laquelle il était sorti et passa toute sa vie avec elle et ses valeurs personnelles étaient on ne peut plus traditionnelles. Pater familias, Kinsey aimait  réunir le  dimanche  collègues et  étudiants pour écouter des disques de musique classique, tout en dégustant du café et des tartes faites maison. Pour avoir suggéré  de plutôt passer un boogie-woogie l'épouse de l'un de ses assistants fut bannie de ces soirées dominicales. L'un de ses collègues Wardell Pommeroy le surnommait "La Mère supérieure". Mais en lui le scientifique restait toujours aux aguets, ainsi à un postulant à un poste d'assistant il répond : "vous venez de me dire que les relations sexuelles avant le mariage peuvent avoir un effet nocif sur celui-ci, que les relations extra conjugales brisent les mariages, que l'homosexualité est anormale et que l'idée de relations sexuelles avec des animaux est grotesque. Apparemment, vous connaissez déjà toutes les réponses.

Pourquoi tenez vous autant à faire de la recherche ?"

1948 - Alfred C. Kinsey  et ses assistants Wardell Pomeroy & Clyde E. Martin - Life

C'est "accidentellement" qu'il change de discipline.En 1938 alors qu'il enseigne à 'université de Bloomington dans l'Indiana, un groupe d'étudiants réclame un cours sur la sexualité et le mariage c'est à Kinsey qu'il échoit.  Il constate alors l'absence quasi totale de sources documentaires sur le sujet. Il questionne tout d'abord ses étudiants sur leurs comportements sexuels. Il dira plus tard que ces entretiens ont été pour lui une mine d'or; De plus en plus fasciné par son sujet, il y consacre de plus en plus de temps déclenchant une série de plaintes contre son cours de la part de parents, du clergé local et de quelques collègues conservateurs. Il renonce alors à l'enseignement pour se consacrer à la recherche. Cette nouvelle recherche comprend des milliers de questionnaires anonymes, ainsi que des « tests pratiques » menés par lui-même et ses collaborateurs. A la suite de ses travaux Kinsey constate l'abime qui sépare les pratiques sexuelles telles que la société les voudrait et les pratiques réelles. En 1943 il obtient un don de 23 000 dollars de la fondation Rockfeller.

En 1948 en présentant son rapport sur "Le comportement sexuel de l'homme" ("Sexual Behavior in the Human Male")Kinsey constate que la sexualité des animaux est mieux connue que ele des hommes. Cinq mille trois cent américains blancs, différents par l'age, le niveau d'instruction, la profession, leur situation conjugale... ont répondu à cinq cents questions sur leur vie sexuelle. L'ouvrage est publié chez un éditeur d'ouvrages médicaux, pour éviter tut caractère sensationnaliste, il comptait huit cent quatre pages, Kinsley avait abandonné ses droits d'auteur au profit de son équipe de l'Institut de recherche sexuelle de l'Université d'Indiana "(Institute for Sex Research", rebaptisé plus tard rebaptisé plus tard "Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction" ). Ses conclusions peuvent sembler aujourd'hui banales : de bonnes relations sexuelles font un bon mariage, l'homosexualité est plus répandue qu'on ne veut bien le croire, la masturbation ne rend pas malade, les relations sexuelles avant le mariage donnent des couples mieux assortis... mais a replacer dans le contexte d'une Amérique où les censeurs interdisaient encore que l'on montre, au cinéma, un couple dans une chambre à coucher. Il examine avec un regard dépourvu de tout jugement de valeur les différentes pratiques sexuelle avec un seul critère : leurs représentativités statistiques. la personnalité psychique de l’individu importe peu pour cette comptabilité sociale.

1948 - Alfred Kinsey et sa femme chez eux - Life

Au bout de 10 jours, de réimpression en réimpression l'ouvrage de Kinsley atteint 185 000 exemplaires,selon «Time Magazine»: «Les libraires n'ont rien vu de tel depuis "Autant en emporte le vent"!» «Le best-seller le plus sensationnel de la saison», avance «Newsweek». «Pour trouver un livre scientifique approchant les ventes de celui-ci, il faut probablement remonter à "l'Origine des espèces" de Darwin», note «Life». L'ouvrage  bien accueilli dans un premier temps, dans les milieux scientifiques comme auprès de l'homme de la rue, il doit ensuite faire face à la réplique de ses adversaires face aux remise en cause qu'il déclenche.  C'est une bombe atomique sociale«, écrit le  Time. Bruce Bliven, journaliste au New Yorker, pense que le rapport Kinsey contient plus de dynamite qu’aucun autre document scientifique publié depuis le livre de Darwin sur l’origine des espèces. "Le rapport Kinsey nous révèle que 85 % des jeunes gens du pays sont théoriquement des “criminels” " notent M.L. Ernst et D Loth (l'adultère est alors un délit dans la plupart des états et l'homosexualité est durement réprimée, la Géorgie condamne la sodomie, ainsi que 13 États fédérés, situés en majorité dans le sud des États-Unis,  le Texas, le Kansas, l'Oklahoma, le Missouri, condamnent, eux,  la fellation.).
Harolds Dodds, président de Princeton déclare"Il est bien possible que les journaux de bas étage qui ont fait le lien entre le rapport et les mots orduriers que les petits garçons écrivent sur les palissades aient révélé une vérité scientifique plus profonde que la surabondance de propos vulgaires accumulés dans le rapport lui-même". Les conservateurs chrétiens qualifient Kinsey de maniaque sexuel et lui reprochent d’inciter à l’homosexualité, la pédophilie et autres pratiques sexuelles « perverses ». Mgr Sheehy, de l'Université catholique de Washington, dénonce le «livre le plus antireligieux de notre époque». Margaret Mead, anthropologue célèbre, dénonce ce livre qui ne guide pas les jeunes gens et ne leur suggère «aucun moyen de choisir entre une femme et un mouton»...

La fondation Rockfeller subit des pressionspour supprimer ses subventions à Kinsey, elle se voit menacée d'une enquête sénatoriale et est prise a partie par divers théologiens.

Nus de Platt Lynes

En France "Jusqu’au début des années 1950, seuls la presse à sensation, les humoristes ou les amateurs de littérature érotique se sont emparés du premier rapport. Pour Daniel Guérin, ce sont des « ânes qui s’imaginent qu’il suffit d’avoir tiré un coup pour comprendre l’amour, ils ont haussé les épaules et fait les marioles ». L’allusion à Kinsey fonctionne alors comme un clin d'œil égrillard censé faire rire et surtout vendre. Avec un humour bon enfant, Roger Pierre et Jean Richard écrivent dans leurs « célèbres monologues » un sketch sur le rapport Kinsey, l’occasion est trop bonne de rire des choses du sexe : « quant aux bonnes femmes qui vous disent : “je suis frigide !” tiens mon œil ! Ça dépend de quel bois elles se chauffent ! » Propos qui ne trahissent d’ailleurs pas le point de vue de Kinsey. Plus moralisateur, Jean-Bernard Luc tourne en dérision le rapport dans sa comédie en trois actes La feuille de vigne jouée au théâtre de la Madeleine en mars 1952 sous la direction d’André Brûlé. Dans son introduction, l’auteur joue le romantisme français contre la froide statistique : « persuadé pour ma part, que le pays de Rabelais et de La Fontaine n’est pas encore mûr pour le Kinsysme : ceux qui savent aimer le vin savent aussi respecter l’amour et souhaitent les tout premiers que les feuilles de vigne continuent à pousser partout où le désir trouve bon qu’elles poussent ». Le rapport Kinsey peut également parfois servir de prétexte à une littérature érotique tel ce livre au titre prometteur, Mon comportement sexuel, une Française répond au questionnaire Kinsey, où toutes les expériences sexuelles de la jeune femme sont racontées par le menu" "Kinsey en France" - Sylvie Chaperon

En 1949 Kinsey, dans le cadre de sa recherche sur l'homosexualité et l'érotisme masculin gayentame une relation amicale et professionnelle avec le photographe Platt Lynes. Il lui achète plus de six cents tirages et plusieurs centaines de négatifs pour ses archives. A la m^me époque trouvant dans "Un tramway nommé Désir" de Tennessee Williams  le pendant artistique de son travail, il  écrit à Tenessee Wiliams : "Nous avons entrepris une étude extensive de l'érotisme dans l'art. Cela recouvre la peinture, l'écriture, la scène, etc. L'une des pièces que nous avons étudiées en détail est votre"Tramway". Nous avons eu le bonheur d'obtenir les confidences d'une bonne partie des acteurs des deux compagnies qui l'ont montée, ce qui nous a permis de mettre leur jeu en corrélation avec leur histoire personnelle sur le plan sexuel.. Il y a un très grand nombre de points de la pièce que nous aimerions discuter avec l'auteur...."

Révérend Billy Graham (1951) - le théologien Henry Van Dusen (1958)

Alfred Kinsey  avec son équipe de l'université d'Indiana (1953) - Hulton Archive

Le deuxième ouvrage "Le comportement sexuel de la femme" ("Sexual behavior in the human female")parait à l'automne 1953. Kinsey a parfaitement conscience du caractère encore plus subversif de ce rapport. Ce qui  pouvait être (relativement) acceptable pour les hommes ne l’est pas pour les femmes. Entre autres, Kinsey réfute totalement l’orgasme vaginal en affirmant l'insensibilité presque complète de l’intérieur du vagin et du col de l’utérus, considérant le clitoris comme l'organe principal du plaisir sexuel féminin. Kinsey rapproche la sexualité féminine de celle des hommes, physiologiquement, il constate que l’excitation, l’acmé et la détumescence sont identiques pour les deux sexes

Le tirage atteint 250 000 exemplaires et déclenche la tempête.Le révérend Billy Graham déclare "Il est impossible d'estimer les dégâts que fera ce livre sur la morale déjà si détériorée de l'Amérique", le théologien Henry P Van Dusen  enfonce le clou "Les aspects les plus inquiétants sont l'absence du moindre écœurement éthique spontané devant les apriori de l'étude et l'incapacité, de la part des lecteurs, à mettre le doigt sur la fausseté de ces a priori; Car les présupposés du rapport Kinsey sont strictement bestiaux..."

Ce deuxième rapport est plus que n'en peut supporter la fondation Rockfellerqui met fin à ses subventions. L'Amérique n'est pas prête à entendre que 62% des femmes interrogées se masturbent ou que 26% trompent leur mari, ni qu'une nymphomane pour Kinsey c’est tout simplement «quelqu’un qui fait l’amour plus souvent que vous». "Kinsey établissait, en outre, une échelle, allant de l’hétérosexualité exclusive à l’homosexualité exclusive, qui contredisait la théorie selon laquelle les homosexuels constitueraient un groupe à part à l’intérieur de la population, et remettait en cause l’assimilation de l’homosexualité à une pathologie. Ces conclusions allaient, de plus, à l’encontre des stéréotypes qui tendaient à associer homosexualité masculine et féminité, lesbianisme et masculinité, offrant une grille de lecture beaucoup plus complexe des relations entre genre et homosexualité." Florence Tamagne. «Presque toutes les prétendues perversions sexuelles relèvent de la normalité biologique», dit-il à ses étudiants, et «il n'y a que trois formes d'anomalies sexuelles: l'abstinence, le célibat et le mariage remis à plus tard».

Alfred Kinsey et sa famille en 1953,  sa fille  Joan Reid, sa femme, son fils Bruce, son gendre Warren Corning, sa fille  Anne Corning  et son autre gendre le  Dr. Robert Reid. - Hulton archive

Kinsey redouble alors d'efforts, «Depuis qu'il s'intéresse au sexe, c'est à peine si je vois mon mari le soir.» disait  Clara Kinsey,mais souffrant de problèmes cardiaques il est hospitalisé à plusieurs reprises et il meurt, à 62 ans, le 25 aout 1956. Son courage et sa curiosité scientifique ont largement contribué à la libération des mœurs. En 1997 James Jones révèle, dans "Alfred Kinsey : A Public/Private Life"  que Kinsey avait entretenu, des années durant, une relation homosexuelle avec l'un de ses assistants et  que le réunions musicales du dimanche lui permettaient  de filmer les ébats de ses collègues et de leurs épouses, dans le cadre de ses recherches,  Kinsey lui même  ou son épouse passant sans problème de l'autre côté de la caméra. Il adorait apparemment jardiner quasi nu, bien en vue. Son autre biographe Jonathan Gathorne-Hardy affirme que l'appétit de Kinsey pour le sexe hors norme et son dédain de la morale sexuelle traditionnelle de l'époque, l'ont incité à éliminer la culpabilité entourant le sexe et à miner la moralité traditionnelle. Mais comme le demande Eric Frassin dans Le Monde « pour faire œuvre de savant, un brevet de bonnes mœurs serait-il requis ? »

60 ans après  Kinsey reste la cible des fondamentalistes et des franges les plus conservatrices de la société américaine,en guerre contre la libération des mœurs : «On ne peut certes pas attribuer la révolution sexuelle à une seule personne, mais pour ce qui est de fournir une excuse scientifique pour attaquer la moralité la plus élémentaire, Kinsey a montré le chemin», dit par exemple Robert Knight. «Ces attaques virulentes contre Kinsey montrent que les conservateurs sentent qu'ils perdent la partie. La controverse que Kinsey a précipitée en 1948 a exposé des lignes de fracture de notre société, sur la vie privée, qui n'ont pas changé depuis; ce qui a changé, ce sont les mœurs des Américains, qui se sont nettement rapprochés de Kinsey.» dit James Jones.

Alfred Kinsey et William Faulkner

Couverture du Time  - aout 1953

Kinsey et sa femme à Paris

Années 50 - Emile Couzinet,Napoléon du navet

Publié à 11:04 par acoeuretacris Tags : emile couzinet années 50
Années 50 - Emile Couzinet,Napoléon du navet
"Trois vieilles filles en folie" -
"On y rit, on ira"
(Emile Couzinet)

L'improbable  Emile Couzinet (1896 - 1964) est une exception dans le cinéma français(c'est d'ailleurs heureux d'une certaine façon). Fils d'un menuisier, il est d' abord projectionniste ambulant, puis  dans les années 20 il devient distributeur de films avec sa société Burgus Films et  propriétaire exploitant de  salles de cinéma. Il fait même construire à Bordeaux, en 1932, une salle de huit cents places dont il dessine les plans, réplique du cinéma parisien  "atmosphérique" (comprendre "décor d'atmosphère", colonnades, balustres, loggias, sculptures, toiles décoratives et une voûte étoilée) Le Rex.

En 1937 il  installe dans les locaux du Casino de Royan (dont il est directeur depuis 1931) "Les studios de la Côte de beauté". Sans complexe il devient aussi réalisateur et y réalise son premier film en 1938  "Le club des fadas" (Couzinet est un admirateur de Pagnol, tous les extérieurs seront tournés à Marseille, on retrouve dans le film  des acteurs ayant joué pour Pagnol, pas les  têtes d’affiche, trop chers,  mais les artistes de second plan : Fernand Charpin, Alida Touffe...), suivront "L'intrigante ou La belle bordelaise (1939)," Andorra ou Les hommes d’Airain (1941) ("drame pyrénéen",  qui restera 56 semaines à l’affiche) et " Le Brigand gentilhomme" (film historique involontairement comique avec ses mousquetaires qui ont l’air de sortir de la Cage aux Folles - 1942).

Ses studios de Royan sont détruits lors du bombardement de la ville en 1945 et il décide de tout réinstaller à Bordeaux.Et en 1946 il y construit Les Studios de la Côte d'Argent : trois plateaux de tournages, des ateliers, des magasins de décor, des salles de visionnage et de montage,  le tout à la pointe de la technique de l'époque. Clef de voûte d'un "empire" régional intégrant production, distribution et diffusion de ses propres films, empire en autarcie totale Couzinet allant jusqu'à nourrir techniciens et acteurs dans son propre restaurant et à les loger dans des hôtels lui appartenant.

Paris, la queue pour "Andorra ou les hommes d'Airain," janvier 1943 - Parisienne de photographie

Le premier film qu'il tourne dans ses nouvelles installations est "Colomba" en 1946(avec le ténor bordelais José Luccioni dans le rôle de Don José), en 1948 il réalise "Le bout de la route" (d'après la pièce de Giono), la critique est unanime dans la condamnation du film et de sa médiocrité.

Au début des années 50, Emile Couzinet change de répertoire et  se reconvertit dans la comédie polissonne de série Z.Avec "pour décor, quelque minuscule patelin, pittoresquement "ben d'chez nous" (...) Pour personnage, les notables locaux (...) et par opposition, les joyeux loustics (...). Pour thèmes interchangeables, les héritages farfelus, les épousailles difficultueuses, les cocufiages à rebondissement, les travestissements. Pour ingrédients les calembours éculés et navrants (...) les sous entendus grassement gaudriolesques (...) les saynètes lestes de music hall ou de cabaret..."(Jean-Pierre Bouyxou)
On y croise les grands seconds rôles de l'époque :Pierre Larquey, Jean Tissier, Frédéric Duvallès, Jeanne Fusier Gir, Robert Lamoureux, Jean Carmet... promus là vedettes, dans des comédies aux titres révélateurs "Trois marins dans un couvent" (1949), "le don d'Adèle" (1950),  "Trois vieilles filles en folie" (1951), "Ce coquin d'Anatole" (1951), "Buridan, héros de la Tour de Nesle" (1951),  "Le curé de Saint Amour" (1952), "Quand te tues tu" (1952), "La famille Cucuroux" (1953), "Le congrès des belles-mères" (1954), "Mon curé Champion du régiment" (1955).

Emile Couzinet en tournage

"Ah, les belles bacchantes"

Cela n'améliore pas ses rapports avec la critique, qui descend impitoyablement ses "œuvres".Couzinet, promoteur d’un cinéma populaire sans prétention (ou populiste et salace si on se veut moins complaisant), réplique : "Je suis paysan, j’ai de la paille dans mes sabots, je ne cherche pas à remporter le prix du festival de Cannes mais à offrir aux travailleurs, à la ménagère, une distraction saine et facile pour le samedi soir.", fidèle a sa devise "On y rit, on ira..." « Il fallait, pour mesurer la vertu ludique du cinoche couzinien, voir une salle entière trépigner de joie tout au long du Congrès des Belles-Mères, assurément le chef-d’œuvre de Couzinet car il s’agit de son film le plus trépidant, le plus hystéro, le plus allègrement vulgaire et le plus puissamment craignos. Les dialogues y sont d’une obscénité renversante, les gags (dignes, par leur agressivité, des Trois Stooges) d’une dinguerie épileptique ». (Jean-Pierre Bouyxou)

Ceci dit le genre est "d'époque" : dans ce registre de comédie polissonne naviguent divers petits maitres.Jean Loubignac, met en scène une enquête du commissaire Leboeuf dans les coulisses d'une revue, prétexte à divers strip-tease et scènes de voyeurisme plus ou moins hypocrites dans son le film le plus connu "Ah les belles bacchantes" (1954 - avec De Funes et Robert Dhéry), un genre de chef d'œuvre du burlesque érotique, interdit au moins de 16 ans à sa sortie. Henry Lepage s'adonne lui au grivois dans tous les genres, le film de "nudisme" ( "L'Ile aux femmes nues" 1952), le polar ("Dupont Barbes 1951), la comédie de boulevard ("Les maitres nageurs" 1950). Jean Boyer réalise "Une femme par jour" en 1948 et "Femmes de Paris" en 1952, Alfred Rode, lui mise sur la plastique de sa femme Claudine Dupuis, dans une série de films dits de cabaret ("Boite de nuit", "Tourbillon", "la môme Pigalle"...)

"Mon curé champion du régiment"

'Trois marins dans un couvent"

L'objectif de Couzinet n'était nullement artistique, on s'en doute, mais économique: réduire les investissement, maximiser les bénéfices. Les moyens étaient clairs pour lui : caresser les gouts du public dans le sens du poil, éviter les vedettes couteuses mais utiliser les seconds rôles connus qui apportaient leur notoriété sans couter trop cher. L'homme était connu pour sa ladrerie proverbiale sauf pour ce qui concernait la table. Fin gastronome, il payait misérablement mais nourrissait fort bien. Durant le tournage de "Buridan" Couzinet demanda à Nadine Olivier, par ailleurs Miss France, de dévoiler sa poitrine, celle ci accepta moyennant une somme une prime de 20 000 francs, Couzinet jugea alors qu'un sein suffirait et octroya donc une prime de 10 000 francs à la starlette. Selon tous ceux qui ont travaillé avec lui  Couzinet était convivial et sa bonne humeur contagieuse, à défaut d'être payé,  on s'amusait bien sur les tournages.

Les films d'Émile Couzinet avec leur comique troupier, leurs chansons à boire et  leur "polissonnerie"ne survivront pas à l’évolution des goûts et des comportements du public français. La concentration de l'industrie cinématographique et l’arrivée de la Nouvelle Vague précipite le déclin du genre cinématographique "Couzinesque", le public a changé et veut autre chose..  Descendu par par la critique, vilipendé par l'Office Catholique en raison  de quelques nudités dévoilées, Couzinet  n'en écrira dialoguera et réalisera pas moins plus de vingt longs métrages; Il reste sans doute le seul cinéaste au monde a avoir cumuler les fonctions de scénariste, dialoguiste, réalisateur, producteur, distributeur, exploitant et  propriétaire de studio.

"Ce coquin d'Anatole"

"Mon curé champion du régiment"

Son dernier film "Cézarin joue les étroits mousquetaires" en 1962ne sera projeté qu’en région bordelaise, pour le critique Jean-Pierre Bouyxou c'est "Le seul film comique du monde qui ne fasse pas sourire une seule fois, dont tous les gags tombent à plat". Son "empire" disparait avec lui en 1964, les studios sont laissés à l'abandon.

Pour la petite histoire Couzinet tenta de dissuader son assistant Sergio Roberti,jugé trop lent et donc nuisant à la rentabilité de la production de faire carrière dans le cinéma, cinq ans plus tard ce dernier prit le pseudonyme de Sergio Leone... La notice nécrologique de "Positif" ironiquement indulgente rappelait néanmoins que Couzinet avait été "l'animateur le plus brillant le plus brillant du cinéma dans le Sud Ouest"concluait "vraisemblablement il aimait le cinéma".

Un prix "Emile Couzinet"récompense chaque année le plus mauvais film français.

"Le curé de Saint Amour"




Jeanne Fusier Gir

Jeanne Fusier Gir (1885 -1973), fille de l' artiste dramatique Léon Fusier,  est l'élève de Firmin Gémier (créateur du Théâtre National Populaire). Elle interprète a ses côtés de nombreux classiques au théâtre Antoine. Elle devient une des interprètes attitrée de Sacha Guitry. "J'ai connu Guitry quand j'avais seize ans. Il en avait à peine davantage et il vint au cours d'art dramatique où je travaillais. Tout de suite, je compris qu'il ne venait pas pour apprendre à jouer, mais prospecter pour découvrir de futurs interprètes. Je lui donnais la réplique de Suzanne dans Le Mariage du Figaro, et ce n'est que plusieurs années plus tard qu'il me donna le petit rôle d'une bonne abrutie qui téléphonait au troisième acte de L'Illusionniste : une « panne » qui me lança."

Au cinéma Guitrylui offre un rôle dans "Le Destin fabuleux de Désirée Clary", "Donne-moi tes yeux", "La Malibran", "Le Diable boiteux", "Toa", "Le Trésor de Cantenac", "Tu m'as sauvé la vie", "Debureau", "La Poison...".

Le congrès des belles-mères

En tout elle tiendra  un "second rôle" dans plus de cent films  :"Un carnet de bal", de Julien Duvivier, "Mon curé chez les riches", de Jean Boyer, "Le Corbeau", "Quai des Orfèvres", "Miquette et sa mère", de H.G. Clouzot, "Ma tante d'Honfleur", de Jayet, "Les Vignes du seigneur", de Boyer, "Le Jardinier d'Argenteuil", de Le Chanois.... Son physique particulier voix haut perchée, petits yeux , un long nez et  chignon en font un personnage comique rival de Pauline Carton autre second rôle incontournable du paysage cinématographique français de l'époque.

Vieille fille refoulée, bigote hypocrite, cuisinière exaltée, duchesse despotique, servante dévouéeelle a tout joué. " Museau de carlin et mines de guenon, c'est une force de la nature: enfant de Marie prolongée, bonniche qui titube dans l'office entre la chopine et l'encaustique, paysanne à bavolet douairière à fanfreluches, elle fait siens tous les ridicules, elle exploite toutes les exagérations. Sa frange sur le front, ses yeux doucement bridés, sa voix toute en susurrements et en pâmoisons, sa démarche chaloupée, ses mines pointues, sa bouche plissée la projettent hors du commun.(...)  Jeanne Fusier-Gir faisait partie de " cette race d'artistes qui, d'une silhouette de trois lignes, tiraient un rôle marquant dont les silences étaient éloquents et qui, à la demande, pouvaient tout se permettre : tirer la langue, siffler un litre, danser le cancan mais aussi verser de vraies larmes. " (Raymond Chirat et Olivier Barrot. " Les excentriques du cinéma français ", Veyrier, 1983).

Jean Tissier

Jean Tissier (1896 - 1973)commence une carrière de journaliste puis débute au théâtre aux côtés de la comédienne Réjane. Il apparait au cinéma des 1927 dans le Napoléon d’Abel Gance. Par la suite Il tourne avec Claude Autant-Lara, Roger Vadim, Christian-Jaque, Gilles Grangier, André Cayatte, Marcel Carné...

Diction traînante, regard ahuri et sournois, nonchalanceet un rien de mollesse, son personnage le plus célèbre sera celui du fakir dans L'assassin habite au 21d'Henri-Georges Clouzot. Il a incarné plus de 200 personnages. "Comme mon personnage était différent de celui que j'avais été pendant mes années d'adolescence et de maturité, avec mon lyrisme, mes emballements, mes fougues ! …Un nouvel être avait surgi en moi … J'étais devenu inséparable d'une certaine conception languissante…flasque…j'étais un mou.. .pendant des années, les provinces françaises ont applaudi ce mou…qu'on a ensuite trouvé irrésistible…"

À l'aube des années 1960, son étoile palit.Ses deux dernières apparitions sur le grand écran se font dans «la Veuve Couderc» de Pierre Granier-Deferre (1971 et dans «Sex-shop» de Claude Berri (1972)..

Jean Tissier, Suzy Delair,  "L'assassin habite au 21"

Années 50 - Le début des supermarchés -

Publié à 10:59 par acoeuretacris Tags : années 50 début des supermarchés
Années 50 - Le début des supermarchés -
le 1er supermarche de France - Rueil-Malmaison - 16 octobre 1958


La fin des années 1950, le début des années 1960 est une période de prospérité en France. Le taux d’activité des femmes se développe fortement. Une partie de la population rurale quitte les campagnes pour s’installer dans la périphérie des villes. Le pouvoir d’achat des ménages explosent. Ceux-ci s’équipent de voitures, de réfrigérateurs. Tout est réuni pour voir éclore et prospérer des grandes surfaces, à la place des commerces traditionnels.

Le concept de points de vente distribuant des produits en quantité importante, moins cher que dans le commerce traditionnel – car vendus en grande quantité avec des marges et des coûts réduits - nécessitait de grandes surfaces, construites à moindre coût. Ces nouvelles grandes surfaces ne pouvaient essentiellement s’implanter qu’en périphérie des villes, là où existaient des terrains peu onéreux. Cette localisation n’était réellement possible qu’à partir justement du moment où les ménages français commencèrent à posséder une voiture.


La hausse du pouvoir d’achat des français se traduisit aussi par la démocratisation du réfrigérateur, inventé dans les années 1910 aux Etats-Unis. Le réfrigérateur permet de conserver les produits frais, et donc d’espacer les visites chez les commerçants. Faire des courses importantes devient possible aussi par rapport au souci de conservation des produits.

On trouve trace des premiers supermarchés aux États-Unis dans les années vingt, peu après l'invention du libre-service. Ces magasins dépouillés sont aménagés dans de vieilles granges, des usines ou des patinoires désaffectées. Les produits sont disposés à même le sol ou sur de simples planches de bois, avec à la clef des prix 20 à 50 % moins élevés que dans les épiceries traditionnelles.


En France, la première ébauche de supermarché est l'œuvre de la Grande épicerie Bardou en 1957 à Paris. Le premier véritable supermarché avec parking ouvre en octobre 1958 dans la nouvelle cité de à Rueil- Malmaison, en région parisienne.
Il s'agit de l'Express-Marché de la société Goulet-Turpin :

14 octobre 1958, veille de l’ouverture. On s’active bruyamment tout autour de l’Express-Marché. Les rues ne sont toujours pas bitumées. Les terrassiers en sont encore à poser des canalisations. Toutes les barres d’immeubles bordant le supermarché ne sont pas achevées. 3 000 logements doivent être livrés au printemps 1959. Le centre commercial lui-même n’est pas terminé. Le Grand magasin Paris Prix n’ouvrira ses portes qu’en décembre. La première cliente franchit le seuil de l’Express-Marché peu avant 9 heures. Pour fêter l’ouverture du magasin, Goulet-Turpin lui offre le montant de ses achats. Elle est d’abord incitée à se saisir de l’un des 150 chariots rangés à droite après l’entrée. Les abris-chariots dispersés aux quatre coins du parking n’existent pas. En observant les photos de l’époque, on est frappé par la petite taille des chariots. Ils sont à peine plus grands que ceux que l’on donne aux enfants aujourd’hui. Leur contenance est de 50 litres seulement (les chariots actuels ont une capacité quatre à cinq fois plus importante). Un bambin assis dans le chariot suffisait à le remplir. Les premières clientes mettent un peu de temps pour s’habituer à manier leur chariot, un engin inconnu. "Un sondage réalisé avant l’ouverture indiquait que 90 % des personnes interrogées refusaient de prendre un chariot. Les gens avaient peur d’être ridicule", précise Jean Goulet, ancien Pdg de Goulet-Turpin. Dans les allées, les collisions sont monnaie courante. Lors de l’ouverture d’un autre supermarché quelques mois plus tard, des clients réclameront la mise en place de voies de circulation à sens unique dans le magasin.

Le chariot de supermarché


Le chariot de  S. Goldman

En 1936, N. Goldman, qui possédait une chaîne d’épiceries dans l’Oklahoma, mit à la disposition un "porte paniers" à roulettes, sur laquelle on pouvait disposer deux paniers métalliques superposés.


Le chariot téléscopable de Watson

En 1946, un dessinateur industriel du Kansas, Orla E. Watson, eut l’idée de fixer les paniers sur le chariot et de les rendre emboîtables plus besoin d’un employé pour plier et déplier les chariots et ranger les paniers. Le client se chargeait lui-même de désencastrer et de ranger l’engin. O.E. Watson breveta son invention et se préparait à la commercialiser quand il s’aperçut que S.N.

Goldman n’était pas resté les bras croisés :
sans doute averti, il avait copié le chariot emboîtable de O.E. Watson, en l’équipant plus simplement d’un seul grand panier. Suivit une querelle de brevets, d’où S.N. Goldman sortit commercialement vainqueur, O.E. Watson ne conservant que les royalties de son idée. Le chariot de supermarché était né.


En france Raymond Joseph, patron d'une petite entreprise en Alsacequi fabrique des paniers à salade et des égouttoirs connaît donc bien l'utilisation du treillis en acier. En 1934 après un voyage à Chicago où les supermarchés sont déjà bien inplantés, il dépose le premier brevet du chariot pour supermarché qu'il nomme "caddie" (Caddie est une francisation du mot anglais "Caddy" ). Depuis avec ses 160 brevets déposés, la société Caddie S.A. est leader du marché européen.

Années 50 - Sens dessus dessous -

Publié à 09:29 par acoeuretacris Tags : sens dessus dessous années 50
Années 50 - Sens dessus dessous -
Avant, aprés, le résultat - publicité du fabricant Spencer 1947

Démonstration de la solidité des bas nylon sur le stand Dupont de Nemours - Uniforme et bas nylon pour Marlène Dietrich venue soutenir les troupes.

1947 La France voit le retour de la guêpière pour affiner la taille aux
49 centimètres de la silhouette coquetier : c’est le new-look lancé par Dior

En 1939, l’américain W. H. Carothers découvre le nylon, fibre" aussi solide que l’acier, aussi fine que la toile d’araignée et d’un magnifique éclat ". Le 15 mai 1940, les bas sont mis en vente avec succès aux États- Unis : 4 millions de paires sont vendues en quatre jours. La lingerie connaît une parenthèse avec la guerre 39-45, par manque de matériel.La fabrication de parachutes prévaut alors sur celle des porte-jarretelles. Après-guerre les sous-vêtements libèrent bras, jambes et gorges. Le cinéma titille les libidos. «Gilda», Rita Hayworth déshabille langoureusement son bras ganté comme elle enlèverait une culotte. Les affiches se peupleront de vamps glamour : Betty Grable, Ava Gardner, Jayne Mansfield , Marilyn Monroe . L’après-guerre, c’est aussi de nouvelles inventions : le latex, la fermeture éclair et le retour de disponibilité du nylon pour les bas.

1945 La guerre est finie la fabrication des bas Nylon reprend et essaie de faire face à l'inflation de la demande.Chez Macy's à New York 50.000 paires sont vendues en 6 heures, on les essaye dans la rue

Dans les années 50, les poitrines des femmes suivent les caprices de la mode :Sous les vêtements deux articles de base : un soutien gorge dont la forme conique était sructurée par une couture en spirale, dans les années 50 on ne se promenait pas sans soutien gorge, et une gaine élastique, qui prenait du dessus de la taille à la naissance des cuisses. "Le Tiki de Lou reste pointu même sous le pull", "Le Lou n° 9 est le seul soutien- gorge qui fait pigeonner les petites poitrines, elles en rêvent toutes", etc… La femme-objet est devenue le sanctuaire populaire du sexe. Les années 50 ignoraient la révolte, la consommation était reine. Trois nouveautés, les grands magasins,, les fibres artificielles et la confection, permirent à de larges couches de la société d'imiter le styler des riches.

"N'oubliez jamais que vous êtes épouse avant tout" recommandait la styliste américaine Anne Fogarty, et elle recommandait de ne jamais porter de jeans, même pour le ménage, et de toujours porter une gaine solide assurant un maintien parfait. On ne sortait pas sans chapeau ni gants, on asortissait sac et chaussures toujours à talons hauts et avec des bas nylon. A la maison on porte des twin sets sur des jupes plissées, pour l'extérieur le tailleur est de rigueur sur une jupe étroite ou large avec un jupon de taffetas de polyamide et de tulle, ou de coton. Les adolescentes, copiant Brigitte Bardotportaient elles fréquemment jusqu'à quatre jupons superposés

Publicités 1952 - 1956 - 1960

Peu à peu, la «Vamp» se fait ravir la couronne par la pin-up, argument plus commercial, plus déshabillé aussi. Le magazine Paris- Hollywood se charge d’éduquer ces Messieurs intéressés par la mode légère et moderne. Les jupes remontent aussi vite que la reprise économique. Dans les années 60, les adolescents, découverts et courtisés en tant que consommateurs dans les années 50, remettent en question les us de leurs parents et proposent leur propre contre-culture.

Mary Quant

Mary Quant, un ancien mannequin, lance la «mini». Une période noire pour les fétichistes commence.

"Elle" 1950

Le slip Kangourou :
gloire des années 50

Lors d'une visite dans la pampa, un représentant de commerce, Georges Jonathan,découvre que les cavaliers portent un slip renforcé pour monter à cheval. D'où l'idée de fabriquer un modèle à poche dans son atelier de bonneterie de Nîmes. Il baptise sa marque Eminence et prend le cardinal de Richelieu pour emblème.

A la suite d'Eminence plusieurs bonneteries se lancent dans le slip ouvert à grosses cotes dont l'ouverture ressemble véritablement à la poche d'un kangourou. Comme le marsupial, la poche est accessible par le haut, et non pas le côté comme la plupart des sous-vêtements du genre. Derby, un fabriquant de slip fait même déposer sa marque Kangourou qui deviendra un nom commun.

Le ruban adhésif :
secret de décolletés avantageux

Sophia Loren Jayne Mansfield

Les généreux et opulents décolletés des stars de l'époque devaient souvent leur bonne tenue à un ruban adhésif pour tapis !On doit ce détournement d'usage aux stars d'Hollywood. Selon le bon usage du commerce la demande créant l'offre on mit au point des rubans adhésifs plus "confortables" et même des coques adhésives.

1948

1957