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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Undandy est un homme se voulant élégant et raffiné, se réclamant du dandysme, courant demode et de société venant de l'Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, mais aussi d'une affectation de l'esprit et de l'impertinence.
L'origine du mot est obscure. Le terme d'excentricité, défini comme une manière d'être, notamment dans l'habillement et l'apparence, qui rompt totalement avec la règle du commun des hommes, a commencé à s'appliquer au comportement humain dans les années 1770 ; parallèlement, le mot dandy apparaît vers la fin duxviiie siècle, se distinguant de l'excentricité car il « joue avec la règle » mais la respecte encore : dans les années précédant laRévolution américaine, le premier couplet et refrain de la chansonYankee Doodle tourne en dérision la pauvreté et les manières vulgaires des colons américains, suggérant qu'un américain moyen possédant un simple poney et un vêtement orné pouvait être qualifié de « dandy » par rapport à ses compatriotes, suggérant aussi qu'un beau cheval et des vêtements à galons d'or permettaient de distinguer lemacaroni anglais (appelé en France l’« élégant » ou le « merveilleux »).
SelonDaniel Salvatore Schiffer, biographe d'Oscar Wilde qui fut le premier à théoriser sur le dandysme, le mot dandy date d'environ 1780 : dans une ballade écossaise anonyme est mentionné un jeune homme efféminé surnommé Andrew (diminutif Andy), « coq du village » raillé par la population notamment lorsqu'il se dandine derrière une jeune fille («Andy is dandeling »). Dandy serait donc unmot-valise formé à partir du verbe «dandle » et d'« Andy », désignant dans la région frontalière entre l'Angleterre et l'Écosse (Border ballad) de jeunes gens qui fréquentaient l'église ou la foire annuelle dans une tenue excentrique.
Au XXIe siècle, le mot dandy est un adjectif badin, souvent sarcastique pour signifier « beau ». Lorsqu'il est utilisé sous la forme d'un substantif, il se réfère à un homme à l'apparence soignée et bien habillé, plus souvent à un homme narcissique.
Cultivant l'élégance, la finesse et l'originalité, le style « dandy » s'attache principalement au langage et à la tenue vestimentaire.
La définition d'un dandy pourrait être « homme à l'allure précieuse, originale et recherchée, et au langage choisi ». Mais le dandysme n'est pas une esthétique fixée : il peut être protéiforme, et le dandysme d'unGeorge Brummell, souvent considéré comme originel, est très différent du dandysme d'unOscar Wilde.
Le dandysme constitue aussi unemétaphysique, un rapport particulier à la question de l'être et du paraître, ainsi qu'à la modernité. De nombreux auteurs, la plupart du temps eux-mêmes des dandys, se sont interrogés sur son sens. Ainsi, dans un contexte de décadence,Baudelaire identifie le dandysme comme le « dernier acte d'héroïsme » possible, recherche de distinction et de noblesse.
Baudelaire par Nadar
« Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir »
(Baudelaire, Mon coeur mis à nu)
Identifié, souvent à tort, comme une simple frivolité, le dandysme, au contraire, se pense par ses pratiquants, surtout au XIXe siècle, comme une ascèse et une discipline extrêmement rigide et exigeante. Ainsi, toujours selon Baudelaire :« Le mot dandy implique une quintessence de caractère et une intelligence subtile de tout le mécanisme moral de ce monde.
Le dandysme constitue un jeu permanent sur l'être et le paraître qui explique que l'on ne distingue pas véritablement les dandys de chair de ceux de papier.
Dans les romans de La Comédie humaine, Honoré de Balzac a présenté toute la gamme des dandies dont les représentants les plus caractéristiques sont Henri de Marsay : « [...] le jeune comte entra vigoureusement dans le sentier périlleux et coûteux du dandysme. Il eut cinq chevaux, il fut modéré : de Marsay en avait quatorze. » ou Maxime de Trailles : «"Monsieur de Trailles, la fleur du dandysme de ce temps là, jouissait d'une immense réputation".
Henri de Marsay, parBertall.
Dans la vie réelle, Balzac avait une grande admiration pour le « dandy-lion »Charles Lautour-Mézeray, journaliste et mondain, qui lui a servi de modèle pour le personnage d'Émile Blondet. Il a en outre donné de nombreuses interprétations sur la notion de dandysme dans des articles parus dansLa Mode et dans sonTraité de la vie élégante,1830.
Le dandy le plus connu étaitGeorge Brummell, dit le « beau Brummell ». C'était un courtisan qui fréquentait la cour d'Angleterre. Ses héritiers sont notammentBarbey d'Aurevilly,Oscar Wilde,Robert de Montesquiou,Paul Bourget ouBaudelaire en France.
Le Beau Brummel
Le dandysme suppose un caractère personnel très altier, élégant, raffiné, voire arrogant, et il est une idée très répandue d'estimer que le dandysme perdure de nos jours par cette forme. Mais il s'agit là plus de l’« esprit dandy » que de dandysme véritable, le mouvement comprenant en sa définition même son caractère autodestructeur.
Un père découvre la tenue de son fils devenu macaroni, 1774.
Le terme de macaroni (ou maccaroni dans la littérature anglaise du XVIIIe siècle) apparaît vers 1770 en Angleterre pour désigner un mouvement de jeunes hommes qui s‘habillent de façon extravagante et outrancière. Ce terme par lequel eux-mêmes se dénomment donnera son nom au « club des Macaronis », créé à la même époque à Londres.
Comme les dandys du XIXe siècle, les macaronis naissent en Angleterre. Ce mouvement de mode est d‘abord une réaction aux normes vestimentaires et morales qui s‘installent à la Cour de Saint-James, puis dans l‘aristocratie londonienne, sous le règne du populaire « Farmer George », le roi George III : redingotes sombres, pantalons ou culottes de drap noir, étiquette réduite, vie familiale et fidélité matrimoniale privilégiées. En opposition à ces tenues et ce protocole pré-bourgeois, les macaronis réagissent par une mise exagérée, colorée et maniérée.
Leur tenue particulièrement voyante s‘inspire des petits-maîtres de la cour de Louis XIV : culottes de soie, bas immaculés, veste de brocart, fausses pierreries et rubans, escarpins garnis de boucles ostentatoires, talons rouges « à la française » et, surtout, perruque poudrée d‘une hauteur démesurée, au sommet de laquelle se perche généralement, comme un petit oiseau, un minuscule tricorne. Les vêtements très serrés et l‘utilisation fréquente de rayures verticales allongent exagérément la silhouette.
Ce mouvement de mode apparaît au début des années 1770. Il est spontané, éphémère mais précisément codé, comme tout mouvement de mode et comme le sera au siècle suivant — de façon plus exigeante encore — le dandysme. La pose outrancière du macaroni est obligatoirement affectée, à la limite de l‘efféminé. Elle contraste avec le dédain du regard et le flegme du langage. Les contemporains parlent d‘une « langueur froide ».
Dès son apparition, le macaroni suscite la satire. Le Oxford Magazine note en 1770 : « Il y a en vérité une sorte d‘animal ni mâle ni femelle, une sorte de chose du genre neutre qui vient d‘émerger parmi nous. On l'appelle macaroni. Cela parle sans vouloir rien dire, cela rit sans civilité, cela mange sans appétit, cela monte à cheval sans en faire, cela court les filles sans passion.
En 1773, l‘écrivain James Boswell fait un voyage à cheval en Écosse avec le respecté auteur et essayiste Samuel Johnson. Celui-ci se disant meurtri par la selle, Boswell le plaisante : « Vous êtes un Londonien délicat, vous êtes un macaroni, vous ne pouvez voyager à cheval. »
Cette pose qui suscite l‘amusement des contemporains est celle de quelques adolescents aristocrates mais surtout de jeunes anglais de la bourgeoisie moyenne émergente, contestataires de leur milieu d‘origine. Leur mouvement s‘appuie sur la nostalgie d‘une aristocratie insolente et ostentatoire, en même temps qu‘il critique, par son agressivité voyante, ce qu‘ils considèrent comme une morosité de la roture enrichie. Un « club des Macaronis » sera créé pour eux à Londres à cette époque.
Bien que ce mouvement ait été passager, le souvenir des macaronis, nom dont l‘origine ne semble pas avoir été élucidée, perdure au XXIe siècle siècle. Un oiseau de l‘espèce des Spheniscidae vivant en Antarctique, le gorfou doré, est communément appelé gorfou macaroni en raison de son aigrette jaune très apparente. Ce surnom, toujours en usage, lui a été donné par dérision, lors de sa découverte au XVIIIe siècle par des marins anglais.
Une autre persistance date du début de la Guerre d'indépendance des États-Unis en 1775. Lorsque les soldats britanniques découvrent les colons américains dépenaillés, ils composent une chanson ironique évoquant leur accoutrement, dont le premier couplet est le suivant : « Yankee Doodle went to town / A-ridin' on his pony / Stuck a feather in his cap / Anda called it macaroni ».(« Yankee le bouffon est venu en ville, chevauchant son poney, une plume sur son chapeau, et je l‘ai appelé macaroni. ») Malgré la référence vestimentaire aux macaronis, Yankee Doodle est aujourd‘hui un air patriotique américain et l‘hymne national du Connecticut.
Un Incroyable et une Merveilleuse.
Les Incroyables et Merveilleuses sont un courant de mode de la France du Directoire caractérisé par sa dissipation et ses extravagances, en réaction à la sombre tristesse qu'avait répandue la Terreur.
Le 27 juillet 1794, la chute de Robespierre marqua le début de la réaction thermidorienne. Dès le lendemain de sa mort sur l’échafaud, on vit reparaître les carrosses ; il y eut de nouveau des maîtres et des domestiques. Quand la loi du maximum fut abolie, et surtout, quand le Directoire eut succédé à la Convention, les magasins se signalèrent par leurs étalages.
Au lendemain de la Terreur, les Français sortis des prisons ou revenus d’exil, ou tout simplement soulagés de voir la fin de la Terreur, se jetèrent avec frénésie dans tous les plaisirs.
Parmi les trente ou quarante théâtres et 644 bals publics qui faisaient recette, il y avait les bals des victimes, où n’étaient admis que ceux qui affirmaient avoir perdu des parents par l’échafaud, où l’on dansait en habits de deuil, et où l’on saluait d’un coup sec de la tête, comme si elle eût été frappée du couteau de la guillotine. Dans les théâtres, on applaudissait les allusions qui semblaient avoir trait au jacobinisme, à la tyrannie ; la « jeunesse dorée », les muscadins, ainsi nommés parce que le parfum du musc et celui de la muscade faisaient alors fureur, applaudissaient les allusions hostiles à la République.
Muscadins - Peinture de Louis Alexandre Eustache Loursay
Le chant du Réveil du peuple, qui passait pour réactionnaire, retentissait partout. Le chansonnier Ange Pitou colportait dans les rues et les carrefours des chansons contre le Directoire.
Les Incroyables
C’est dans cet environnement que la jeunesse, qui décidait du suprême bon ton de l’époque, depuis le choix du costume jusqu’aux formes du langage, lança une nouvelle mode : les hommes, élégants, muscadins, merveilleux ou incroyables, portaient de longues tresses de cheveux, tombant sur les épaules, ou les cheveux abattus le long des tempes que l’on nommait « oreilles de chien » ; un peigne d’écaille relevait, derrière la tête, de manière à figurer un chignon et à rappeler la toilette des condamnés à mort, des cheveux qui devaient être coupés avec un rasoir et non des ciseaux, jugés trop vulgaires. Ils portaient, d’immenses anneaux aux oreilles, d’énormes lunettes sur le nez ou bien un énorme binocle à long manche devant les yeux, comme s’ils étaient affectés de myopie.
Un Incroyable. Dessin de Desrais.
Les signes principaux auxquels se reconnaissaient les élégants de cette époque étaient des redingotes très courtes, un habit à grand collet, faisant une gibbosité sur le dos, comme s’ils eussent été bossus, une gigantesque cravate semblant cacher un goitre ou des écrouelles, des culottes de velours ou de nankin noir ou vert mal ajustées et faisant paraître leurs genoux cagneux, des bas chinés, tire-bouchonnés sur la jambe, comme s’ils avaient été dépourvus de mollets. En grande toilette, l’incroyable remplaçait sa redingote courte par un habit à taille carrée et à grands revers, un chapeau claque d’une dimension énorme se glissait sous son bras, et ses souliers pointus rappelaient les chaussures à la poulaine du Moyen Âge.
Des incroyables se serrant la main,
Caricatures Parisiennes, 1810
Non contents de paraître myopes, contrefaits et malingres, les Incroyables et les Merveilleuses se signalaient également par la singularité et l’affectation de leur manière de prononcer les mots : la lettre « r » ayant encouru leur disgrâce pour constituer la première lettre du mot « Révolution » qui, disaient-ils, leur avait « fait tant de mal », ils refusaient de la prononcer : si on leur racontait quelque chose qui les étonnait, ils s’écriaient : « Ma pa’ole d’honneu’ ! C’est inc’oyable ! », habitude qui leur fit donner dans la société, le nom d’« Incroyables », tandis que la classe plus basse les appela des muscadins.
Si étiolés qu’ils voulussent paraître, les Incroyables ne sortaient pourtant qu’avec un énorme gourdin, noueux ou en spirale, qu’ils appelaient leur « pouvoir exécutif », et dont ils se servaient pour traquer et rosser les Jacobins. En signe de ralliement, ils avaient adopté la perruque blonde et le collet noir, ce qui amenait des rixes continuelles, soit avec les collets rouges démocratiques, soit avec les soldats républicains.
Madame Tallien
Les salons de Barras, le moderne régent, ceux de Thérésa Tallien, le lycée-bal de l’hôtel Thellusson furent les principaux lieux de réunion de cette « jeunesse dorée ». On y voyait figurer, avec les beaux danseurs du temps, les Trénitz, les Lafitte, un certain nombre de jeunes gens, dont les noms aristocratiques avaient eu un tout autre genre d’illustration dans l’Ancien Régime. On y remarqua également souvent un homme à qui ne devait guère coûter une extravagance de plus, le vieux duc de Lauraguais, imitant, outrant même le costume baroque et l’incompréhensible zézaiement de la jeune génération.
Les Merveilleuses
Les élégantes de 1797 ne restèrent pas en arrière de leurs cavaliers : les Merveilleuses, empruntant à l’Antiquité païenne. Elles prétendirent s’habiller ou plutôt se déshabiller à la grecque ou à la romaine, leur toilette consistant principalement en manteaux, costumes, tuniques à la grecque.
Parisiennes en costume d’hiver pour 1799. Caricature anglaise de Cruikshank.
La mythologie étant à l’ordre du jour, il y eut des tuniques « à la Cérès » et « à la Minerva », des redingotes « à la Galathée », des robes « à la Flore », « à la Diane », « à l’Omphale ». Ne se vêtant que d’étoffes légères et même diaphanes, ces robes étaient trop collantes pour qu’on puisse y faire des poches, elles imaginèrent de porter le mouchoir dans un sac appelé, d’un mot grec, « balantine » ou, d’un mot latin, « réticule ».
Se chaussant de cothurnes, de sandales attachées au-dessus de la cheville par des rubans entrecroisés ou des lanières garnies de perles, quelques-unes joignirent à l’adoption de ces costumes de nouvelles excentricités : la reine des merveilleuses, Thérésa Tallien ayant imaginé d’orner les doigts de ses pieds laissés à nu de bagues de prix, elles l’imitèrent et portèrent des cercles d’or aux jambes.
Tantôt, sur une vaste perruque blonde, elles arboraient des chapeaux immenses ; tantôt elles portaient les cheveux courts et frisés, comme ceux des bustes romains. Les reines de la mode d’alors étaient, outre Thérésa Tallien, que l’on appelait alors « Notre-Dame de Thermidor », Fortunée Hamelin, qui poussa le plus loin l’audace dans la nouveauté, Juliette Récamier, dont David et le baron Gérard ont laissé le portrait. Germaine de Staël et Madame Raguet, que l’on comparait à Minerve et à Junon…
Madame Hamelin par Andrea Appiani (1798)
Voulant se faire remarquer davantage, plusieurs Merveilleuses imaginèrent de se montrer, dans les promenades et les jardins publics, couvertes seulement de toilettes de gazes transparentes, de robes si légères, si diaphanes, en quelque sorte plus indécente qu’une entière nudité, qu’on pouvait les nommer de l’air tissu. Le public s’en étant scandalisé, une réprobation générale s’éleva contre ces ultra-merveilleuses, qui furent contraintes de renoncer à ces innovations.
« Ah ! S’il voyait ! »
Gravure satirique anonyme de 1797
montrant un "aveugle" déchirant
"par mégarde" la robe transparente
d'une merveilleuse qui expose ainsi ses
fesses au public.
On vit aussi, à cette époque, plusieurs parvenues du jour, dont Madame Angot, offrir le spectacle burlesque de se travestir en merveilleuses et porter les vêtements grecs avec une risible et ridicule gaucherie.
Carle Vernet a donné, dans ses caricatures d’Élégants de 1795, d’Incroyables et de Merveilleuses du Directoire, de curieux spécimens du costume des classes oisives qui obtinrent un succès populaire.
La crinoline est un sous-vêtement du XIXe siècle. À l'origine, la crinoline est une étoffe formée d'une trame de crin de cheval d'où elle tire son nom et d'une chaîne de fil de lin ou parfois de coton, qui en fait un tissu épais et résistant permettant, quand il est transformé en jupon, de supporter le poids de la jupe et de lui donner de l'ampleur. Puis ce terme désigne les structures métalliques plus solides et plus amples qui sont l'évolution de ces jupons rigides.
Robe à crinoline
La crinoline est d'abord apparue dans les années 1830, sous forme de jupons que l'on mettait sous la jupe, pour lui donner de plus en plus d'ampleur au fur et à mesure que la forme en A, soit un triangle, de la fin des années 1820 s'arrondit sur les hanches. C'est aux alentours de 1839 qu'apparut l'usage du jupon de crin. Au cours des 25 années suivantes, le volume donné par la crinoline fut augmenté par l'ajout d'autres jupons, de plus en plus nombreux, empesés, garnis de volants et de rangs de corde. Au début des années 1850, une femme (de la haute société) pouvait porter jusqu'à sept jupons sous sa robe en plus de la crinoline rendant la marche difficile, en raison de la lourdeur de l'ensemble et de la quantité de tissus autour des jambes.
Séquence de pose d'une crinoline, vers 1860
Pour remédier à ces désagréments, on commença à fabriquer des jupons renforcés par des cerceaux de baleine ou d'osier. En 1856 fut inventée la crinoline «cage», formée de cerceaux baleines ou de lames d’acier flexibles reliés entre eux par des bandes de tissus et attachés à une ceinture, qui reprit à son compte le nom de crinoline ; elle remplaça le jupon de crin jusqu'au début des années 1870. Ce nouveau modèle était beaucoup plus léger que ses prédécesseurs et dispensait la femme de porter plus d'un jupon par-dessus la crinoline (pour éviter que les cerceaux ne forment un relief disgrâcieux sur la robe) et un autre, moins ample, en dessous, pour garantir sa pudeur si jamais l'appareil se soulevait lors d'un coup de vent ou d'une valse enlevée.
Pendant les années suivantes, la largeur de la crinoline ne cessa de s'étendre, en faisant la cible préférée des caricaturistes. Malgré cela, la crinoline fut portée pendant près de la moitié du XIXe siècle, ce qui en fait l'un des articles de mode les plus portés de l'histoire du costume, avec les jupons et les corsets.
À partir de 1863, la forme de la crinoline commença à changer. Le volume, auparavant également réparti autour de celle qui la portait, s'aplatit sur l'avant et se déplaça vers l'arrière - ce que l'on appelle la crinoline elliptique.
Crinoline elliptique
Puis en 1866 les jupes se firent moins amples, non plus froncées ou plissées à la taille mais composées de panneaux en triangle ou en trapèze - parallèlement, les crinolines adoptèrent une forme de cône.
Crinoline en forme de cône
Sur la fin des années 1860, on commença à relever la jupe en draperies sur l'arrière. Afin de mieux supporter le volume de celles-ci, il fallut avoir recours à un autre artifice, la tournure.
Le costume masculin évolue peu dans la première moitié du siècle. Le costume féminin subit quant à lui plusieurs évolutions majeures qui seront dues à la guerre, au sport et à l'essor de l'automobile.
Années 1900
Les femmes portent d'immenses chapeaux, des boléros à cascade de dentelle, des jupes en corolle et des corsages ornés de perles ou de franges.
La tournure devient une robe à traîne qui sera le symbole de la Belle Époque.
À la Belle Époque, c'est aussi la mode des moustaches et des barbes pour les hommes qui se doivent d'avoir un pli parfait, pour se faire ils dorment avec un fixe-moustache.
Les femmes se doivent d'avoir une silhouette en S grâce à un corset ou une guêpière visant à faire ressortir la poitrine et d'accentuer la cambrure. Les éventails sont en vogue. C'est l'apparition des premiers manteaux de fourrure, l'apogée du haut-de-forme, et des manches gigot pour les femmes.
Années 1910
Après la Belle Époque, la guerre prend le pas sur la frivolité de la mode, l'industrie textile est mobilisée par l'effort de guerre, la mode ne réapparaît que dans les années 1920.
La Première Guerre mondiale paralyse le monde de la mode mais apporte des sous-vêtements plus confortables.
Pour les femmes
C'est le retour de la jupe-culotte ou jupe-pantalon sous une autre forme que celle lancée par l'essor de la bicyclette, la culotte ressemble plus à un large pantalon de satin et descend désormais en bas des jambes avec une jupe drapée par dessus.
La mode est à la silhouette allongée et dans cet esprit le sac à main se porte en bandoulière sur l'épaule tombant jusqu'aux chevilles.
Le corset dit ligne normale fait son apparition.
En 1914, les perruques de couleurs sont de mise avec une tenue de soirée.
À La Parisienne, Hiver 1913-1914
Pour les hommes
L'avènement du complet révolutionne la mode masculine.
Années 1920
La mode réapparaît transformée par les privations : les jupes se portent courtes (en dessous du genou), le tailleur a été adopté : tenue de ville confortable et pratique.
Grâce aux grands paquebots qui relient l'Europe et les États-Unis, les deux continents s'influencent en termes de mode.
Le sport et l'automobile influencent de plus en plus les vêtements.
Pour les femmes
La silhouette est allongée et droite ; le buste est plat, la poitrine gommée et la taille très basse.
En été, les bras et le cou sont découverts ainsi que les jambes jusqu'au-dessous du genou.
Les costumes de bains prennent l'allure de véritable maillots de bain même s’ils restent encore très couvrants sur les cuisses ou les épaules.
En hiver, pour le ski notamment, c'est le retour de la culotte collante portée avec des guêtres.
Le manteau est croisé, long et fermé par un col roulé moulant.
C'est l'apparition de la coiffure dite garçonne et du chapeau dit cloche.
Le corset a définitivement été remplacé par le porte-jarretelles et le soutien-gorge, la lingerie disparaissant presque totalement.
Avec l'essor de l'automobile, le vêtement féminin a nettement évolué pour passer en à peine 20 ans du haut corset avec jupe traînante, chignon, ombrelle et chapeau lourdement orné à voilette au chandail échancré à bras nus avec jupe aux genoux et chapeau-cloche.
Pour les coiffures, c'est l'avènement de la Mise-en-pli qui restera en vogue aussi dans les années 1930.
Pour les hommes
L'allure sportive est de mise, le complet se porte avec des motifs à carreaux, le pantalon de golf est très tendance.
Peu d'évolution, la veste est devenu veston et le chapeau se porte mou. La tenue de soirée reste le smoking.
L'essor de l'automobile ayant aussi apporté quelques éléments à la tenue : cache-poussière, casquette, lunettes et gants de cuir.
Années 1930
Le sport fait évoluer les vêtements et la mode.
Pour les femmes
La gaine en latex redessine les contours de la femme.
La robe longue refait son apparition sous forme de robe de soirée, mais le tailleur reste de mise en tenue de ville.
En été 1933, le short apparaît massivement sur les plages parfois assorti avec un dos nu.
Le manteau se porte court, bordé de fourrure et porté avec une toque assortie ou en cape.
Le chapeau est un béret ou un feutre.
Le corsage est sanglé dans la ceinture.
La jupe remonte progressivement au-dessus du genou pour être alors qualifiée de très courte.
C'est en été 1939 que le pantalon s'impose dans la mode féminine avec une coupe large et des revers.
Le maillot de bain une pièce et son bonnet deviennent un véritable vêtement à nager.
Pour les hommes
Le costume de golf en Prince de Galles (tissu) avec casquette assortie est en vogue dont Tintin immortalisera le pantalon.
Années 1940
La guerre paralyse de nouveau l'industrie du textile, les matières premières sont rares et chères. Cette situation impose une mode de circonstance due aux privations : jupe courte (en dessous du genou), épaules carrées, petit chapeau bricolé avec des morceaux de rideau ou turban, chaussures à semelles compensées ou en bois. On peint une fausse couture sur les jambes pour imiter les bas, et puis on s'en passe : à la fin de la guerre, il n'est plus inconvenant de sortir en sandales avec des socquettes.
C'est aussi l'apparition des zazous.
C'est en 1947 que Christian Dior relance la mode en instaurant le New Look : ligne ample, taille fine et hanches marquées.
Années 1950
En 1954, Coco Chanel lance le tailleur comme une sorte de réaction au New Look.
Le duffle coat et le chignon choucroute deviennent populaires. Les jupes sont parfois gonflées de jupons en tulle.
Les chaussures à bride sont en vogue pour les femmes. Les hommes portent des jeans .
Tailleur Chanel
Années 1960
Les années 1960 marquent l'essor du prêt-à-porter.
Pour les femmes
Pour la soirée, la silhouette féminine se définit encore par une taille de guêpe et une jupe ou une robe longue (au-dessous du genou).
En tenue de ville, les jupes vont progressivement remonter sur les jambes pour passer de dessous le genou au début de la décennie à la minijupe en fin de décennie (à partir de 1965), favorisant du même coup le port des collants. La première minijupe est en effet apparue en 1962 à Londres, créée par la styliste Mary Quant.
Les vestes ou les cardigans sont simplement fermés bord à bord sans moyen de fixation ou alors par un unique bouton près du col.
Les manches sont longues et collantes. Les motifs notamment à pois et rayures sont en vogue.
Les accessoires essentiels sont le chapeau en forme de toque, le bandeau ou le foulard dans les cheveux et les lunettes fantaisies voire futuristes. Les bijoux sont multicolores et en plastique.
Les bottes sont à la mode. Bouleversement radical à partir de 1965: le talon aiguille galbé cède la place au talon droit et carré (haut ou plat). Le bottier Durer innove dans la couleur des cuirs, lance la cuissarde et les sandales tressées main. La silhouette féminine devient géométrique (André Courrèges, Pierre Cardin), sans taille ni poitrine, et la coiffure courte et casquée (Mireille Mathieu à ses débuts).
André Courrèges
Années 1970
C'est l'apparition de nouvelles matières dont le plastique.
Pierre Cardin crée des robes en plastique moulé et des justaucorps en résille de vinyle. Paco Rabanne crée une robe en métal.
Pour les femmes
C'est l'essor du tee-shirt imprimé et du pantalon qui se porte désormais en toutes circonstances, notamment le blue-jeans.
L'androgynie commence son apparition via les coiffures : femmes à cheveux court, hommes à cheveux long ; les femmes portent de plus en plus facilement des costumes d'homme.
Les manteaux sont amples, coupé en forme de robes ou de capes. Les pantalons ont des pattes d'éléphant.
Les chaussures sont des bottes ou sont à plate-forme. Les cuissardes lancées par les plus grands stylistes, au départ en vinyle, deviennent très vite à la mode.
Les impressions textiles s'inspirent de motifs orientaux ou des fourrures (panthère ou ocelot dans des couleurs fantaisistes bleu, rose, etc.). Les couleurs qualifiées de couleur soleil sont mises en avant pour les tenues de ville, mais le noir garde un côté sophistiqué et distingué favorisé pour les tenues de soirées.
L'essor des matières plastiques pour les accessoires (bijoux, ceinture, etc.) accentue cette tendance multicolore.
Le sous-pull devient un basique, vu comme unisexe et non lié à une classe spécifique. Ce vêtement moulant, en particulier lorsqu'il est blanc, est alors un article standard de garde-robe, utilisé par les deux sexes pendant cette période.
Le brillant est très en vogue et s'exprime sur toute la décennie via des matières brillantes (satin, vinyl, etc.) ou par les paillettes présentent autant dans le vêtement que le maquillage. Cette tendance au brillant donnera naissance à la mode du strass en fin de décennie. Le maquillage évolue aussi des paillettes vers le nacre.
La silhouette de femme devient fuselée au milieu de la décennie et c'est le début des échancrures sur les cuisses pour les maillots de bain. Dès 1979, Thierry Mugler invente la silhouette des années 1980 : veste épaulée, jupe droite, escarpins fins.
La mode en 1900 ou mode de la Belle Époque se caractérise, dans la silhouette féminine, par un goût pour les lignes souples, les courbes, les volutes et les dentelles, dans l'esprit direct de l'Art nouveau, tandis que la silhouette masculine reste très sobre, très sombre et mince, comme tout au long du XIXe siècle. Cette période de prospérité et de relative insouciance donne lieu à une mode qui oscille entre luxe abondant et désir de légèreté.
L'évolution de la silhouette masculine
Un homme du monde en 1895.
Il y a eu très peu d'évolution tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle, dans le très simple costume trois pièces (pantalon, veste et gilet) noir ou sombre porté aussi bien par les hommes les plus aisés que par la bourgeoisie plus modeste. Les différences, subtiles, se font sur les accessoires : qualité des tissus, montre à chaînette d'or, canne à pommeau sculpté, gants de chevreau, etc. font la panoplie de l'homme du monde ou du dandy.
L'élégant Robert de Montesquiou, dandy et poète.
De même, les tenues des ouvriers et des paysans restent très figées, comme tout au long du siècle précédent.
Les cheveux étaient généralement portés courts ; ni favoris ni cheveux mi-longs n'étaient plus en faveur. La moustache était très à la mode, et dans une moindre mesure, une petite barbichette pointue.
L'évolution de la silhouette féminine
Gravure de mode en 1892.
Vers 1892.
En 1895 : le summum de la mode des manches gigot.
En 1897 : les manches redeviennent plus simples.
De façon générale, la jupe a perdu de l'ampleur de façon assez régulière, des années 1870 à 1910, tandis que le haut du corps, après avoir commencé à s'élargir pour compenser (manches gigot des années 1895), s'est mis lui aussi à s'amincir. À quelques exceptions près, la silhouette n'a cessé de perdre de l'ampleur et de la superbe, avant d'aboutir aux vêtements basiques et utilitaires du XXe siècle.
En 1901, la nouvelle silhouette en S
- Passage de la crinoline à la tournure des années 1870-1900, puis à une jupe de beaucoup moins d'ampleur portée sur de simples jupons.
- Évolution de la silhouette : grâce au nouveau corset droit devant élaboré par Inès Gaches-Sarraute, les hanches et fesses sont projetées en arrière, les reins très cambrés, tandis que la poitrine pigeonne. De profil, la femme a donc une silhouette dite en S.
Publicité d'un corsetier pour ses corsets nouveaux.
- Nouvelles tenues féminines conçues exclusivement pour le sport : la bicyclette, la natation, le corset permettant l'équitation ou le golf. Elizabeth Smith Miller, une Anglaise, a inventé au milieu du XIXe siècle des culottes bouffantes. Elles sont popularisées par Amelia Bloomer et vont porter son nom, les bloomers. Décriées comme inconvenantes et pratiquement pas portées à leur invention, celles-ci vont trouver leur usage à partir des années 1890-1900, dans la pratique de la bicyclette - même si certains les critiquent encore, pensant que seule la jupe longue puisse convenir à une femme, elles seront communément utilisées, mais pour cette seule activité, inaugurant ainsi, avec les tenues de bain, les vêtements spécifiques à un sport coutumiers de nos jours. Les bloomers disparaissent dans les années 1910-1920.
À bicyclette. La jeune femme porte des bloomers.
Envie de porter sa tenue de bicyclette à la ville.
Costumes de bain en 1898.
Pin-up sur la plage. (1903)
The winning girl (la gagnante). Corset facilitant le sport.
Les dessous de la Belle Époque mettent à l'honneur la dentelle, les rubans, et représentent un peu l'âge d'or du frou-frou.
La femme revêt, dans l'ordre : une longue chemise (en coton, en batiste, etc.), par-dessus laquelle elle lace son corset (qui n'est jamais placé à même la peau, ce qui le salirait trop vite et obligerait à des lavages et un rachat trop fréquents). Puis elle met, souvent, un cache-corset brodé (qui tend à disparaître au début du XXe siècle cependant), des pantalons au bas de dentelles, une tournure (descendante de la crinoline), un ou des jupons et enfin sa robe.
Les dessous de 1895-1900
1901 voit la création du tout nouveau corset "droit devant".
Les accessoires de mode
En 1800
La mode masculine est influencée à partir des années 1780, par l'Angleterre où de nombreux aristocrates vivent à la campagne et privilégient des vêtements pratiques comme la redingote, le gilet court, les bottes de cuir. Les vêtements se simplifient sans pour autant cesser d'être ornés dans les fêtes officielles et à la Cour impériale.
Les femmes adoptent les robes à la grecque, silhouette héritée du Directoire (1795-1799) à la taille haute remontée sous les seins et largement décolletée que couvre une veste courte appelée spencer ou un long châle de cachemire. Ces robes d'abord à longue traine, deviendront de plus en plus courtes sous l'Empire.
Les hommes portent les cheveux courts et sans poudre. Leur costume reste influencé par la mode anglaise.
En France, c'est sous l'impulsion du peintre David et de l'art néo-classique que la mode cherche à imiter l'Antiquité gréco-romaine. Hommes et femmes se coupent les cheveux courts et bouclés « à la Titus ». Les femmes portent des robes décolletées à la Psyché, à la romaine, à la Flore avec des manches très courtes et bouffantes afin de porter de longs gants.
Les grands châles de cachemire sont en vogue et le resteront pendant soixante ans. C'est sous l'Empire que le noir commence à s'imposer dans la bourgeoisie.
En 1820
En France, à la mort de Napoléon Ier (1821) le style néo-classique est abandonné et la taille reprend peu à peu sa place normale. Le corset réapparait et la jupe adopte la forme d'un cône. Les manches deviennent de plus en plus bouffantes et pour les rendre encore plus volumineuses, on les double avec du carton, ce qui a l'avantage de rendre la taille encore plus mince. Sous Charles X (1825-1830), les jupes raccourcissent à la cheville et gagnent en volume. Les chapeaux prennent des proportions gigantesques, couverts de plumes et de rubans. Le soir, les femmes se coiffent en hauteur d'un chignon dit en nœud d'Apollon postiche maintenu en équilibre par un grand peigne à l'espagnole. Le romantisme influence la mode féminine.
Servant de faire-valoir à la toilette féminine, la mode masculine est toujours inspirée par le chic anglais : sobriété des couleurs et des formes. Le pantalon, héritage de la Révolution, est généralement porté et la culotte est abandonnée petit à petit. On porte de grandes capes et le chapeau haut de forme devient l'accessoire indispensable de tout homme qui se respecte jusqu'à la première guerre mondiale.
En 1830
Sous le règne de Louis-Philippe (1830-1848) la mode s'assagit. Jusqu'en 1835, la silhouette féminine évolue peu : épaules dénudées par le décolleté bateau couvertes de grands cols de lingerie, dits canezous, sorte de pèlerine en mousseline brodée dont les pans sont passés sous la ceinture très large. Les manches à gigot sont enflées jusqu'au coude puis étroites sur l'avant-bras. Les jupes bouffent grâce à un jupon de crin dit crinoline et recouvrent désormais la chaussure. La coiffure se simplifie : le nœud d'Apollon est remplacé par un chignon tressé et des bandeaux plats recouvrent les oreilles. Les chapeaux immenses disparaissent pour faire place à de petits bibis préfigurant les capotes de la prochaine décennie.
En 1840
Mode féminine
Sous l'influence anglaise, la silhouette féminine se simplifie : Le jour, on élimine les accessoires trop voyants pour ne conserver que l'essentiel, donnant à l'ensemble un aspect austère.
Le buste étroit et busqué, une robe unie de couleur sombre, engoncée dans un châle-pèlerine, cachant son teint blafard sous une vaste capote, la femme à la mode s'efface désormais en société.
On porte indifféremment des bandeaux plats ou des "anglaises", tire-bouchons de cheveux tombant sur les épaules. Le soir, on arbore le grand décolleté, volants et rubans de dentelles à la jupe gonflée de crin, fleurs et bijoux à profusion.
Mode masculine
Chez les hommes, le vêtement évolue au cours de la décennie :
Les vestes sont à grandes basques et à larges revers, le gilet est élégant et brodé, la cravate se porte ample en foulard.
Le pantalon se porte ample et couvrant les 3/4 du pied.
Les souliers se portent indifféremment avec ou sans guêtres.
De nombreux accessoires sont présents : lorgnon, binocle, canne, montre à gousset, boutons travaillés.
En 1850
Mode féminine
Le velours fait son apparition, la richesse de l'étoffe la dispense d'ornements surperflus et les robes retrouvent une certaine simplicité.
Le corsage se porte toujours aux épaules et il n'est orné de jabot ou de dentelles que pour accompagner les robes en soie ou en toile.
Les manches sont larges en haut et ouvertes et très larges en bas pour laisser tomber la dentelle mettant en valeur la finesse d'une main gantée si possible.
Vers 1856 apparait le jupon dit crinoline qui va peu à peu remplacer le jupon et redonner une allure imposante aux jupes.
Mode masculine
L'habit noir fait loi : la veste a une coupe large et se porte avec une cravate blanche cachant jusqu'au col de la chemise. Le gilet est droit et discrètement orné aux boutons. Le pantalon peu large tombe droit sur une botte vernie. Le tout porté sous un petit manteau à larges manches ou une redingote courte.
Les chapeaux se portent avec des bords évasés relevés doit sur les côtés.
En 1860
Mode féminine
Le drapé amorce son retour sur les robes, mais aussi via les capes, châles et autres capelines.
Les manches s'aplatissent en hiver mais restent larges pour l'été.
Les bottines vernies sont de plus en plus présentes.
Les chapeaux s'élargissent et les bijoux prennent une importance grandissante.
Les accessoires essentiels sont le foulard et la longue ceinture style turban et souvent ornée.
Le manteau se porte court, ajusté et arrondi sur le devant.
Vers 1865, la mode est aux rayures et aux coiffures dite à l'antique constituées d'une tresse en diadème sur le devant et d'un chignon derrière.
C'est aussi l'apparition de véritable robes avec jupe et corsage cousus : la jupe comporte souvent avec une légère traîne et le corsage est simple à basques découpées en pointe.
En 1870
Mode féminine
La traîne s'est peu à peu remontée sur les hanches pour devenir tournure qui sont ornées de rubans ou de dentelles.
La silhouette se transforme radicalement au cours de la décennie, la traine remontant sur les fesses à mesure que la robe s'ajustera au corps oubliant de fait la crinoline.
Les chapeaux redeviennent petits, ils sont surtout garnis de fleurs, de rubans ou de voiles et se portent penchés sur le devant.
Les manteaux sont amples et longs sauf s’ils sont assortis à la robe alors ils sont au contraire ajustés.
L'ombrelle reste un accessoire indispensable en été, même si sa taille se réduit.
Mode masculine
La tenue reste sobre mais gagne en ampleur.
Les manteaux sont longs et larges.
La cravate laisse place au nœud papillon.
Le haut-de-forme est toujours de rigueur.
En 1880
Mode féminine
La broderie est très présente autant sur les jupes que sur les manteaux.
Le drapé reste aussi très présent.
Les chapeaux gagnent en extravagance à mesure que passent les tenues de la journée pour terminer avec des bords très larges et un panache en soirée.
Les jupes sont coupées plates et les corsages se ferment en biais.
Les gants qui se portent toute la journée sont simples et montant sur la manche, souvent rehaussés d'un bracelet.
La montre est l'accessoire de la décennie, elle se trouve partout sur les bracelets, au bout d'une chaîne, sur le manche des parapluies, etc...
Mode masculine
Chez les hommes, c'est l'apparition du smoking qui révolutionne la mode. Tout en gardant un côté sobre voire strict au costume.
En 1890
mode féminine
Le chapeau est la capeline ornée de plumes ou de rubans.
Le manteau se porte très long, croisé avec une double rangée de boutons sur une veste-jaquette cintrée à manches bouffantes en haut et serré par de longs gants en bas.
Le satin souvent orné velours et les paillettes sont à la mode.
Le corsage est froncé sur le buste ou avec un plastron et les manches sont bouffantes.
Le bracelet et le collier de velours ou de rubans assortis sont les accessoires essentiels ; les colliers de ce genre s'appellent tour de cou.
Devant le fort essor de la bicyclette, d'autres éléments du costume apparaissent : la culotte courte et froncée aux genoux, elle se porte avec des jambières ou des bas et un corsage cintré à encolure dégagée et manches bouffantes. Il est possible d'ajouter une jupe courte sur la culotte voire une jupe-pantalon. Le tout assorti d'une veste-jaquette flottante à larges revers portée avec ou sans cravate bouffante ce qui préfigure déjà le tailleur.
Au XVIIIe siècle, la mode avait une influence forte sur les Français. Colbert a bien expliqué cela quand il a dit « La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l’Espagne». Au XVIIIe siècle, la mode en France réfléchissait les attitudes sociales et politiques, les arts, et bien sûr, la richesse et la classe sociale des gens. Le XVIIIe siècle a apporté un nouveau roi et un nouvel espoir à la France : Louis XV et une période de gaieté succédèrent à la fin rigide, solennelle et endeuillée du règne de Louis XIV. À l’avènement du roi, la lourdeur et les couleurs noires de la période précédente disparurent et furent remplacées par les pastels, la lumière, et une certaine liberté d’esprit. C'était l'époque de la Régence et du Rococo.
Les maîtresses du nouveau roi (à partir de 1736), les goûts féminins de ce dernier et son amour pour les divertissements, influencèrent la culture du temps. Les arts, le théâtre, l'architecture et la mode s'en ressentirent. Avec le libertinage du régent puis la jeunesse du roi arriva également un sens de la liberté et une joie de vivre qui se reflétaient bien dans la mode de l’époque. À la cour, une certaine frivolité se développait. Le politique et l’administration du pays étaient oubliées par la noblesse et le roi. Les affaires du pays étaient abandonnées aux gens de la classe moyenne pendant que les nobles et la royauté poursuivaient les divertissements et le plaisir. L’éloignement du gouvernement, conjugué à un nouveau scepticisme, a écarté les styles de la mode traditionnelle masculine ; dans la transition du Baroque au Rococo, ce changement a amené les styles élégants, doux, et féminins. Les tissus doux et les motifs à fleurs ont gagné en popularité.
Partout à cette époque, les styles des vêtements sont devenus moins chargés tandis que les tissus devenaient plus précieux. Les silhouettes devenaient plus naturelles et moins volumineuses, et les couleurs commençaient à s’éclaircir vers le style Rococo. Les styles pour les deux sexes ont trouvé une conformité simple.
Vêtements masculins
L'article de première nécessité pour les hommes était le costume. Chaque homme avait un justaucorps, des culottes courtes, une longue veste, et parfois un jabot blanc.
Les vestes, généralement de brocart, étaient très ajustées en haut, et en bas, elles s'évasaient du corps, laissant une place pour l'épée pour descendre jusqu'au genou. Les manches sont ajustées et ornées de galons.
La chemise se porte avec un gilet aussi long que la veste à boutonnage serré et avec des poches basses. La chemise se porte parfois avec un jabot blanc. Ces hommes mettaient, sous les culottes serrées juste en haut des genoux, des bas de soie. Les chaussures plates et noires avec une boucle finissaient la tenue. Toutes les classes sociales ont mis ces costumes pendant le siècle entier sans beaucoup de changements.
La coiffure consiste en des rouleaux de cheveux couvrant les oreilles aussi appelés ailes de pigeon ; cette coiffure élaborée entraïne souvent le port de perruque l'imitant.
Entre les classes économiques et sociales, le style des vêtements ne différait pas vraiment ; mais c’était par les tissus qu'elles étaient facilement distinguées.
Les classes supérieures utilisaient les soies, les brocarts et le velours pour les costumes et les robes, pendant que la classe ouvrière utilisait la laine et le coton, qui étaient moins chers. Les vestes de la noblesse avaient les embellissements, des broderies et des douzaines de boutons qui étaient considérés comme des bijoux. Les hommes des classes supérieures mettaient aussi des postiches blancs poudrés avec des boucles de cheveux près du visage et une queue. La classe ouvrière portait les vestes très peu ornées et les cheveux longs en queue de cheval nouée sur la nuque.
Vêtements féminins
Se faisant l’écho du gouvernement, les vêtements des femmes de cette époque adoptèrent une mode plus informelle. Les formes des robes devenaient plus naturelles. Comme pour les hommes, ce n'est pas par leur forme mais par leurs tissus que les vêtements des femmes riches différaient de ceux des femmes modestes.
Pendant la plus grande partie du XVIIIe siècle, la mode pour les femmes fut aux robes flottantes. Elles avaient des jupes amplement drapés par-dessus des paniers. La silhouette des femmes qui les portaient semblait une grande cloche avec une très petite taille et de larges hanches. La plupart des robes étaient à taille basse, en pointe. Sous chaque robe les femmes mettaient un corps baleiné et des jupons.
Les corsets étaient essentiels pour obtenir une petite taille et pour maintenir la forme des corsages, et les jupons aidaient à soutenir les paniers sous les jupes. Des plis Watteau couvraient les dos des manteaux et une traîne complétait ces robes élégantes. En 1740, la silhouette des robes a été transformée. Les paniers ont pris de l'ampleur autour des hanches, les jupes se mettant à ressembler à des boîtes. Juste avant que cet engouement ne disparaisse, l’ampleur de certaines de ces robes atteignait quatre mètres. Mais après cette brève lubie, les formes plus naturelles sont revenues.
Cette mode des robes imposantes et incommodes pour se présenter en société va amener l'apparition du négligé afin de revêtir une tenue confortable chez soi.
Jusqu'en 1720, la mode est à la coiffe fontange consistant en un bonnet garni d'une forme en fil de fer assez élevée composée de plusieurs degrés garnis de mousseline, de rubans, de fleurs et de plumes.
Les cheveux ne se coupent plus, on en ajoute même des postiches pour gagner du bouffant. De nombreux accessoires (fleurs, oiseaux, poupée, animaux, etc.) s'ajoutent à la coiffure pour exprimer les goûts de celle qui les portent. Ils se poudrent aussi afin d'être blanc.
Elles portent parfois un laissez-tout-faire qui est un tablier orné qui se porte par élégance. C'est la mode des ombrelles. Les chaussures sont des escarpins ou des mules en soie à talons très haut.
Comme Louis XV, les femmes riches utilisaient les tissus de luxe pour leurs robes. Le satin, le taffetas, le velours, et les soies étaient populaires, et les robes étaient souvent couvertes de broderie fleurie, dans le style féminin du Rococo. Les bourgeoises utilisaient le coton et la laine et elles mettaient des jupons rigides au lieu de paniers. Le détail et les bijoux manquaient dans les robes de paysans, mais la forme fondamentale restait la même. Sans exception, tout le monde essaie d’être à la mode. Les gens riches, même les paysans, imitaient les styles du roi et de sa cour.
Les classes sociales ont certainement influencé la mode au XVIIIe siècle, mais la mode a également influencé les classes sociales.
La mode de 1645 à 1675
La mode de 1645 à 1675 témoigne de la magnificence du règne de Louis XIV.
Costume masculin
Le costume masculin de cette époque se caractérise par son ampleur et par la somptuosité, l'extrême diversité et l'extravagance de ses détails.
À partir de 1650, le costume tourne le dos à la sobriété du règne de Louis XIII. Sous Louis XIV apparaît la rhingrave. Il s'agit d'une culotte dont les jambes sont très larges avec de nombreux plis. Cette pièce est tellement large qu'elle ressemble à une jupe ; la rhingrave est garnie de dentelles et de boucles de ruban très abondantes. Sur les souliers, les roses succèdent à des nœuds en ailes de moulin. La rhingrave atteint son maximum en largeur en France, en Allemagne et en Angleterre alors que l'Espagne paraît ne pas être influencé par cette mode.
Louis XIV recevant les ambassadeurs des treize cantons suisses, 1663. Antoine van der Meulen. Versailles, musée national du château. Sur ce tableau, on peut voir un modèle de rhingrave avec l'abondance caractéristique de cette époque de boucles de ruban (petites oies). Les souliers ont des rubans en ailes de moulin.
Après 1680, ces haut-de-chausses bouffants deviennent de moins en moins larges jusqu'à devenir collants.
Le pourpoint se raccourcit et s'ouvre sur le devant pour laisser entrevoir entre celui-ci et les chausses la chemise portée bouffantes. Les manches sont très courtes. Le costume est surchargé de garniture (notamment de bouclettes de ruban appelées petites oies). Puis le justaucorps fait son apparition et se porte sur la veste.
La veste, anciennement appelé le pourpoint, est un vêtement de dessous. Le devant et les manches de la veste sont en riche tissu et le dos en étoffe commune. Avec le temps, la veste se réduit en longueur et perd ses manches pour devenir le gilet.
Le chapeau est en feutre et empanaché, mode suivi dans la rue avec une plume de faisan en garniture.
Le costume féminin
Le costume féminin affiche une certaine sobriété au service d'une délicate coquetterie. Il est ainsi très différent du costume masculin qui a opté, à de nombreuses reprises, pour une ornementation très riche.
La forme du costume féminin ne change pas fondamentalement pendant le règne de Louis XIV. On notera tout de même une plus grande somptuosité dès 1670 qui à nouveau cédera la place à une mode plus austère et simple (sous l'influence de Madame de Maintenon).
Le corps de la jupe recouvre un corps baleiné rigide qui tombe plus bas que la taille. Le décolleté est en ovale. La dentelle de la chemise dépasse au niveau de ce décolleté. Ce col de lingerie ou de dentelle (voire de mousseline drapée) qui suit la forme ovale du corsage plutôt que d'entourer le cou est la seule innovation du costume féminin sous Louis XIV. Les manches de la chemise sont elles aussi visibles sous les manches de la robe. Un bijou peut être placé sur le devant du corps, bijou qui est appelé boute-en-train ou tâtez-y. Le corsage très serré donne un aspect guindé.
Portrait de Susanna Huygens (1667-1669) par Caspar Netscher. Le corps de la jupe recouvre un corps baleiné rigide qui tombe plus bas que la taille. Le décolleté est en ovale. La dentelle de la chemise dépasse au niveau de ce décolleté.
Dès 1680, le bas de jupe de dessous et le devant du corsage sont recouverts de passements, de broderies et de nœuds de ruban appelés galans. Le manteau, auparavant dit jupe de dessus ou robe, est relevé de chaque côté par des rubans. Le manteau se termine par une traîne dont la longueur à la cour est fonction du rang social. La jupe du dessous est en taffetas alors que le manteau est en étoffes damassées (tissu où sur l'endroit des motifs brillants apparaissent sur un fond mat et inversement sur l'envers du tissu) ou brochées (l'étoffe est tissé avec des fils de soie, d'or ou d'argent de façon à former des motifs en relief). Il y a d'abord une préférence pour les étoffes rayées et moirées et par la suite pour les ramages (décorations qui reproduisent des motifs de feuillages). Le costume de cour dispose de manches courtes d'où sortent les manches de la chemise ; les dentelles qui garnissent les manches sont parfois amovibles. À partir de 1672, on adopte les déshabillés pour l'été et l'hiver. Pour l'hiver, les femmes portent des mantelets et des manchons et les robes sont doublées de panne.
Les coiffures prennent de la hauteur : quand elles dégagent les oreilles, il est question de coiffure à l'effrontée (car elle permet d'entendre les propos coquins) ; cette élévation de la chevelure mènera à la mode de la perruque. La mouche est en vogue. Très souvent, les dames se bouclaient les cheveux au fer.
Les jupes prennent de l'ampleur et à la fin du XVIIe siècle, la tournure est inventée afin de faire bouffer le manteau. Les brandebourgs sur les costumes féminins font leur apparition comme sur les costumes masculins.
La mode de 1675 à 1705
La mode de 1675 à 1705 annonce un esprit nouveau qui se traduit dans le costume par les prémices d'une mode féminine nouvelle.
Le port du justaucorps se diffuse ; il est généralement en drap de bonne qualité, en velours ou en soie. Dans le costume masculin, on note deux changements principaux : les poches, avant réalisées verticalement, deviennent horizontales. Deuxièmement, les basques du justaucorps se raidifient et s'augmentent de plis creux séparés par une fente boutonnée.
La forme du costume féminin se métamorphose très peu. Le seul changement à remarquer concerne l'accroissement du nombre d'ornement. On peut voir sur le devant des jupes des falbalas (volants), des prétintailles (motifs découpés dans différentes étoffes et qui sont appliqués). La robe est considérablement relevée sur les hanches dévoilant ainsi le devant de jupe. Celui-ci est maintenu par des jupons raidis.
Bal à la Française, almanach, 1682. Paris. Bibliothèque nationale de France, cabinet des Estampes
D'autres évolutions pointent légèrement à la fin du XVIIe siècle, principalement à travers les robes dites innocentes, battantes, déshabillées ou négligées. Ces types de robe, introduites par Madame de Montespan par souci de cacher ses grossesses, sont les prémisses des modes assouplies du XVIIIe siècle. La mode féminine ne se métamorphose de façon importante qu'à partir de 1705.
Madame de Montespan
On peut souligner aussi le décolleté carré avec un volant de dentelle ou de lingerie, toujours, appartenant à la chemise et des manches plates avec un revers d'où déborde l'engageante de dentelle ou de linon.
Les modes nouvelles du début du XVIIIe siècle sont reçues avec beaucoup de succès. Cela montre une société en marge de Versailles, composée d'individus plus jeunes et issus des nouveaux milieu financier et du commerce. Ces jeunes gens sont affranchis des modes de Versailles et des obligations de la cour. Ils préfèrent chercher leur bien-être que d'obéir à l'autorité du souverain.
Au début du XVIIIe siècle, les arts et par extension le costume cherche à décrire les aspects de la vie et de l'individu par la lumière et les couleurs. Le costume va retranscrire la nouvelle sensibilité de l'époque ainsi que l'émergence de nouveaux besoins : plus de légèreté et plus de fantaisie.
La mode de 1590 à 1645
De 1590 à 1645, le costume va passer du luxe sous Henri IV à l'austérité sous Louis XIII.
Le costume au début du siècle
Le costume masculin et féminin au début du siècle montre peu de changements par rapport au costume de la période précédente.
Le costume masculin se compose du pourpoint (vêtement d'homme qui couvre le torse jusqu'au-dessous de la ceinture) ; ce pourpoint est arrondi dans sa partie inférieure, comporte des épaulettes et des ailerons (manches très courtes au-dessus de l'épaule), à petites ou grandes taillades (Fente aux manches qui laissent apercevoir la doublure).
un collet (col ou collerette) droit avec une fraise tantôt ronde, tantôt souple et tombante, ou alors un collet monté ou rotonde.
Lestrousses (haut-de-chausses court et relevé) se font remplacer par les chausses dites en bourses ou par d'autres plus allongées dites à la gigotte et à la vénitienne.
À la fin du XVIe siècle, le costume français est influencé par la mode espagnole : c'est l'austérité espagnole contre l'extravagance des Valois. Il reste au début du XVIIe siècle encore quelques éléments de la Renaissance, dont dans le costume féminin les crevés (ou taillades), qui étaient à la mode sous François Ier.
Henri IV par Pourbus.
Dans la mode féminine, les manches sont volumineuses. Le célèbre vertugadin se métamorphose : d'abord bourrelet (sorte de petit coussin) porté sur les hanches,
il devient un plateau, toujours porté sur les hanches.
La jupe est très froncée à la taille. Tous ces éléments donnent à la silhouette féminine une forme de tambour. Pourtant, au début du XVIIe siècle, on ne peut pas encore entr'apercevoir l'apparition d’une mode nouvelle. Cette dernière n'est jamais figée et d'influences politiques et économiques en nouvelles tendances artistiques ou intellectuelles, elle ne cesse d'évoluer.
Portrait de Anna Boudaen Courten, par Salomon Mesdach. 1619.
Au XVIIe siècle, les bourgeois sont à l'affût des modes lancées par les gens de la noblesse. Sous Louis XIII, tout le monde souhaite être élégamment vêtu et tous les hommes veulent porter l'épée. Les bourgeois, catégorie sociale apparue au XIIe siècle, possèdent parfois une fortune plus que confortable, leur permettant d'acquérir des tissus onéreux portés par la noblesse. Il existe donc une forte imbrication de ces deux catégories sociales, particulièrement visible au travers des évolutions vestimentaires.
Le costume constituant un indicateur du rang social d'un homme, la noblesse surenchérit de luxe et d'extravagance. Afin de ne pas être confondus avec les bourgeois et dans le but de maintenir un certain prestige, les nobles élaborent différentes stratégies distinctives : par exemple, ils se changent tous les jours ce qui, bien entendu, a un prix très élevé surtout lorsqu'une fortune est malmenée par une dépréciation de la monnaie. De ce fait, les gens de la noblesse utilisent des bas à bottes de drap et non de soie, plus coûteuse et plus fragile. Les bourgeois imitent alors cette mode qui, néanmoins, vise à restreindre les dépenses. On perçoit ici clairement la combinaison de différents facteurs sociaux, économiques et esthétiques dans ces évolutions.
De nombreux édits et règlements tentent d'enrayer ce phénomène de surenchérissement. Ils visent à réguler et à canaliser ces comportements de distinction en spécifiant, par exemple, quels tissus doivent être portés ou en prohibant broderies, dentelles, ornements en or ou en argent. Pour illustration, un règlement indique que les bourgeois ne doivent pas avoir plus d'un laquais, habillé de bure brune et non de drap teint. Certaines matières, telles que le velours, sont interdites aux laboureurs et aux gens de basse condition. Toutefois, les lois somptuaires sont très rarement suivies par la société parisienne.
Sous Louis XIII (1610-1643), les costumes masculin et féminin s'orientent vers moins de garniture, privilégiant une sobriété élégante.
L'édit somptuaire de 1633 enlève toutes extravagances et recommande fortement une mode austère : des étoffes unies, des manchettes et des cols sans dentelles. Le caractère très pieux de Louis XIII semble avoir influé la mode dans ce sens.
Le pourpoint est uni ou à taillades et il possède des basques longues (tassettes). Il se boutonne en haut et s'ouvre sur le devant en bas pour laisser entrevoir le jabot (en lin ou en dentelle) de la chemise. Les manches sont tailladées ou fendues dans la longueur pour laisser voir la chemise ; elles se resserrent aux poignets.
Les haut-de-chausses s'arrêtent aux genoux, étant soit serrés sur la jambe, soit laissés flottant en pantalon.
Charles Ier roi d'Angleterre (1625-1649) par Daniel Mytens.
La cape ou désormais manteau se porte sur les deux épaules ou sur une (à la Balagny). Il existe plusieurs sortes de manteaux dont : la hongreline (doublée de fourrure), la casaque et le rochet. Le caban du XVe siècle reste en vogue.
Hongreline
Ce " tournant d'austérité " n'élimine pas pour autant toutes les fantaisies. Ainsi, les bas en soie existent de toutes les couleurs et les chaussures sont travaillées de manière à laisser apercevoir les bas de soie. Pour l'hiver ainsi que pour la chasse, les bas sont en laine. Les bas à bottes sont en toiles et se mettent par-dessus celui en soie ; ils sont dits à étrier lorsqu'ils sont sans bout et sans talon. Les bas à bottes ont dans leur partie haute un entonnoir en dentelle qui se met par dessus l'entonnoir de la botte.
La silhouette de la femme se métamorphose : l'emplacement de la taille se rehausse et les épaules s'élargissent.
Le corps de jupe (c’est-à-dire la partie haute de la jupe, le corsage) est baleiné avec un plastron rigide dont la pointe déborde sur le bas de jupe (deuxième partie de la jupe). Ce plastron est recouvert de busquière.
Le corps de jupe et le bas de jupe sont toujours de couleurs claires et à motifs alors que la robe (par-dessus la jupe) est noire. Celle-ci possède des mancherons fendus et noués au coude sur la manche du corps.
Portrait de Marguerite de Lorraine par Anthonis van Dyck (1599-1641).
La robe s'ouvre sur la jupe ou cotte. Cette dernière est parfois relevée sur la cotte de dessous. Ces trois jupes l'une sur l'autre s'appellent respectivement : la modeste (avec des mancherons garnis de rubans), la friponne et la secrète (en dessous).
Les dessous que portent les femmes n'ont pas beaucoup changé et se composent d'une chemise et du caleçon du XVIe siècle, auquel sont rattachés les bas.