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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Archéologie-préhistoire -Les premières sculptures-

Publié à 11:59 par acoeuretacris Tags : Archéologie
Archéologie-préhistoire -Les premières sculptures-

Les premières sculptures de la Préhistoire

 

Des milliers d’années avant les célèbres Vénus du gravettien, nos ancêtres sculptaient des êtres hybrides, des animaux et des danseuses. 

Ces figurines, vieilles de plus de 30 000 ans avant notre ère, remettent en question l’origine de l’art.
Les gisements de Vogelherd, de Hohenstein-Stadel ou de Hohle Fels ont livré d’extraordinaires créations.
L’homme de Cro-Magnon n’était pas le seul à s’intéresser à l’art. Des réalisations d’Homo erectus ont été découvertes.
 

L’art est bien plus ancien qu’on ne le pense traditionnellement. 
  
Les vénus et l’art pariétal 
  
On pense souvent que les hommes préhistoriques ont inventé l’art figuratif en peignant notamment des animaux sur les parois des grottes. 

L’art pariétal a été pendant longtemps considéré comme le père de tous les arts à venir comme le montrent certaines peintures de la grotte Chauvet, âgées d'environ 31 000 ans. 
 
 
 
Grotte Chauvet 
 
Les célèbres Vénus du gravettien, âgées d’environ 28 000 ans, sont quant à elles considérées comme les premiers symboles de la féminité et de la fertilité. Elles marquent les premières valeurs de l’humanité, centrées sur la mère. 
 
 
 
Vénus de Laussel ou "Dame à la corde". 44 cm de haut. Bas-relief sur roche. Musée d'Aquitaine. 
 
Ces idées schématiques ont été remises en cause par la découverte de statuettes qui remontent à au moins 34 000 ans, pour les plus anciennes.
Ces gisements ont été mis au jour en Allemagne. Ces figures appartiennent à la culture aurignacienne, la même que celle de la grotte Chauvet.
 
 
 
 
Les premières idoles de la préhistoire 
  
  
Il y a 35 000 ans, l’homme de Cro-Magnon, en Europe, sculpte, grave, poli et peint l’ivoire et la pierre.
Son imaginaire symbolique ne fait aucun doute. Les gisements allemands nous ont livré d’extraordinaires statuettes.
 
 
L’archéologue américain, Nicolas Conard, a notamment mis au jour ce qui pourrait être la plus ancienne des œuvres d’art. 

Il s’agit d’une statue d’homme-lion exhumée dans la grotte de Hohle Fels, à côté d’Ulm, dans le sud de l’Allemagne. 
 
Les représentations figuratives sont animales mais également humaines. Elles remontent à – 34 000 ans au minimum. 
 
Il s’agit de figurines d’os ou d’ivoire en forme de cheval principalement et à forme humaine. 
 
 
 
Figurine en forme de cheval. Musée d'Ulm. 
 
La représentation de l’homme est assez ambiguë car il s’agit d’êtres hybrides avec un corps d’homme et un visage caché, comme par une cagoule, ou avec une tête animale. 
 
 
Ces figurent seraient plutôt masculines comme en atteste la proéminence visible à l’entrejambe.
Sur ce point, tous les préhistoriens ne sont pas d’accord. La reconstitution de la statuette à tête de félin serait une femme-lionne, dans la mesure où elle ne porte pas de crinière.
 
 
Le débat reste ouvert... 
 
 
 
 
"Femme-lionne". 
 
L’homme-lion mesure 28,6 cm de haut. Les morceaux de cette statue en ivoire de mammouth ont été retrouvés en 1939 parmi des centaines de fragments.
Non étudiés, ces débris ont été redécouverts en 1969. La reconstitution a pris près de 20 ans.
 
 
La danseuse de Galgenberg 
 
On l’appelle « Fanny » ou encore « la Danseuse ». Elle a été découverte en 1988 près de Stratzing, en Autriche. 
 

Elle est la plus ancienne Vénus paléolithique connue. Haute de 7,2 cm, cette représentation féminine vieille de 32 000 ans a été sculptée dans du schiste vert. 
 
 
Elle ne ressemble nullement aux opulentes Vénus ultérieures. Elle s’apparente plus à une jeune danseuse.
Son sein gauche est déporté par un mouvement que l’artiste a très bien suggéré.
 
 
 
 
Vénus baptisée "La danseuse". 
 
De même, la Dame à la capuche, trouvée à Brassempouy (Landes, en France) qui date de – 29 000 ans, semble trop frêle pour incarner une lourde déesse de la fertilité. 
 
 
 
Dame de Brassempouy. (Musée des Antiquités nationales). 
 
L’aurignacien n’était peut-être pas plus matriarcal que ne l’est notre époque. 
 
Le bestiaire de Vogelherd 
 
C’est dans la première moitié du XXe siècle que ces statuettes ont été exhumées. Elles sont datées de – 32 000 ans. 
Le bestiaire est très riche : cheval, lion ou bison. Les statuettes ont été sculptées dans l’ivoire. 
 
 
 
Statuette de Vogelherd. 
 
Ces figurines, au modelé remarquable, ont le corps orné de petites cupules et de croisillons gravés. 
Il est difficile de croire, face à ces réalisations exemplaires, que l’art en était alors à ses débuts. Elles témoignent d’une tradition artistique certainement bien plus ancienne. 
 
La vénus de Berekhat Ram 
 
 
Taillée dans du tuf basaltique, cette figurine a été découverte sur le site acheuléen de Berekhat Ram, à la frontière israélo-syrienne.
Ce serait la plus ancienne sculpture du monde.
 
Œuvre probable d’Homo erectus, la statuette a été retrouvée entre deux niveaux de cendres volcaniques datés de – 230 000 ans et – 800 000 ans. 
 
 
 
Vénus de Berekhat Ram. 
 
Face aux doutes soulevés par cette découverte, les analyses microscopiques effectués par l’anthropologue américain A.Marchack, ont incontestablement démontré que cette figurine a été taillée par l’homme. 
Une autre création d’Homo erectus aux formes humaines plus marquées a été dégagée en 1999, à Tan-Tan, dans le sud du Maroc.
Son âge se situerait entre 300 000 et 500 000 ans.
 
 
Symbolisme du premier art préhistorique 
 
 
Les statuettes de l’aurignacien ont été rarement retrouvées à proximité de tombes. Elles ne faisaient donc pas forcément partie d’un rite funéraire.
On peut bien sûr y voir des dieux ou des déesses. L’homme-lion nous fait penser à la déesse égyptienne Sekhmet.
 
Cependant, cet art démontre que les facultés d’abstraction de ces hommes n’étaient pas si différentes des nôtres.
Il s’agit là de la représentation de la réalité. Nous sommes très loin des monstrueuses vénus du gravettien.
 
Les statuettes ne sont nullement figées. La femme danse et le cheval galope. Il faudra attendre l’époque magdalénienne (Grottes de Lascaux et d’Altamira) pour retrouver cette dynamique figurative. 
 
 
 
Vache et cheval polychromes qui figurent dans l'une des frises principales. (Reproduction de la peinture originale).
 
 
L’art de l’aurignacien qui semble surgir du néant reste à ce jour une énigme.