Années 50 - Le début des supermarchés -

Publié à 10:59 par acoeuretacris Tags : années 50 début des supermarchés
Années 50 - Le début des supermarchés -
le 1er supermarche de France - Rueil-Malmaison - 16 octobre 1958


La fin des années 1950, le début des années 1960 est une période de prospérité en France. Le taux d’activité des femmes se développe fortement. Une partie de la population rurale quitte les campagnes pour s’installer dans la périphérie des villes. Le pouvoir d’achat des ménages explosent. Ceux-ci s’équipent de voitures, de réfrigérateurs. Tout est réuni pour voir éclore et prospérer des grandes surfaces, à la place des commerces traditionnels.

Le concept de points de vente distribuant des produits en quantité importante, moins cher que dans le commerce traditionnel – car vendus en grande quantité avec des marges et des coûts réduits - nécessitait de grandes surfaces, construites à moindre coût. Ces nouvelles grandes surfaces ne pouvaient essentiellement s’implanter qu’en périphérie des villes, là où existaient des terrains peu onéreux. Cette localisation n’était réellement possible qu’à partir justement du moment où les ménages français commencèrent à posséder une voiture.


La hausse du pouvoir d’achat des français se traduisit aussi par la démocratisation du réfrigérateur, inventé dans les années 1910 aux Etats-Unis. Le réfrigérateur permet de conserver les produits frais, et donc d’espacer les visites chez les commerçants. Faire des courses importantes devient possible aussi par rapport au souci de conservation des produits.

On trouve trace des premiers supermarchés aux États-Unis dans les années vingt, peu après l'invention du libre-service. Ces magasins dépouillés sont aménagés dans de vieilles granges, des usines ou des patinoires désaffectées. Les produits sont disposés à même le sol ou sur de simples planches de bois, avec à la clef des prix 20 à 50 % moins élevés que dans les épiceries traditionnelles.


En France, la première ébauche de supermarché est l'œuvre de la Grande épicerie Bardou en 1957 à Paris. Le premier véritable supermarché avec parking ouvre en octobre 1958 dans la nouvelle cité de à Rueil- Malmaison, en région parisienne.
Il s'agit de l'Express-Marché de la société Goulet-Turpin :

14 octobre 1958, veille de l’ouverture. On s’active bruyamment tout autour de l’Express-Marché. Les rues ne sont toujours pas bitumées. Les terrassiers en sont encore à poser des canalisations. Toutes les barres d’immeubles bordant le supermarché ne sont pas achevées. 3 000 logements doivent être livrés au printemps 1959. Le centre commercial lui-même n’est pas terminé. Le Grand magasin Paris Prix n’ouvrira ses portes qu’en décembre. La première cliente franchit le seuil de l’Express-Marché peu avant 9 heures. Pour fêter l’ouverture du magasin, Goulet-Turpin lui offre le montant de ses achats. Elle est d’abord incitée à se saisir de l’un des 150 chariots rangés à droite après l’entrée. Les abris-chariots dispersés aux quatre coins du parking n’existent pas. En observant les photos de l’époque, on est frappé par la petite taille des chariots. Ils sont à peine plus grands que ceux que l’on donne aux enfants aujourd’hui. Leur contenance est de 50 litres seulement (les chariots actuels ont une capacité quatre à cinq fois plus importante). Un bambin assis dans le chariot suffisait à le remplir. Les premières clientes mettent un peu de temps pour s’habituer à manier leur chariot, un engin inconnu. "Un sondage réalisé avant l’ouverture indiquait que 90 % des personnes interrogées refusaient de prendre un chariot. Les gens avaient peur d’être ridicule", précise Jean Goulet, ancien Pdg de Goulet-Turpin. Dans les allées, les collisions sont monnaie courante. Lors de l’ouverture d’un autre supermarché quelques mois plus tard, des clients réclameront la mise en place de voies de circulation à sens unique dans le magasin.

Le chariot de supermarché


Le chariot de  S. Goldman

En 1936, N. Goldman, qui possédait une chaîne d’épiceries dans l’Oklahoma, mit à la disposition un "porte paniers" à roulettes, sur laquelle on pouvait disposer deux paniers métalliques superposés.


Le chariot téléscopable de Watson

En 1946, un dessinateur industriel du Kansas, Orla E. Watson, eut l’idée de fixer les paniers sur le chariot et de les rendre emboîtables plus besoin d’un employé pour plier et déplier les chariots et ranger les paniers. Le client se chargeait lui-même de désencastrer et de ranger l’engin. O.E. Watson breveta son invention et se préparait à la commercialiser quand il s’aperçut que S.N.

Goldman n’était pas resté les bras croisés :
sans doute averti, il avait copié le chariot emboîtable de O.E. Watson, en l’équipant plus simplement d’un seul grand panier. Suivit une querelle de brevets, d’où S.N. Goldman sortit commercialement vainqueur, O.E. Watson ne conservant que les royalties de son idée. Le chariot de supermarché était né.


En france Raymond Joseph, patron d'une petite entreprise en Alsacequi fabrique des paniers à salade et des égouttoirs connaît donc bien l'utilisation du treillis en acier. En 1934 après un voyage à Chicago où les supermarchés sont déjà bien inplantés, il dépose le premier brevet du chariot pour supermarché qu'il nomme "caddie" (Caddie est une francisation du mot anglais "Caddy" ). Depuis avec ses 160 brevets déposés, la société Caddie S.A. est leader du marché européen.