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Date de création : 09.08.2009
Dernière mise à jour : 31.01.2016
113496 articles


POEME VICTOR HUGO

a celle qui est violee

Publié à 16:10 par angeoudemongif Tags : moi monde amour homme chez fond belle femme sourire dieu nuit mort enfant bleu pensées éléments oiseau
a celle qui est violee

Tu me parles du fond d’un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l’écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.

Je suis l’algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l’ombre
Couvre sans éteindre mon cœur.

Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l’habitant tranquille
De la foudre et de l’ouragan.

Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante loin du bruit,
Avec la chouette et l’étoile,
La sombre chanson de la nuit.

Toi, n’es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vif,
Ame, c’est-à-dire problème,
Et femme, c’est-à-dire exil ?

Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !

Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l’ange pensif !

Sois l’asile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh ! viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;

Car la nuit engendre l’aurore ;
C’est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !

Dans ce ténébreux monde où j’erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !

Tu me dis de loin que tu m’aimes,
Et que, la nuit, à l’horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.

Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l’atome
Ressemblant à l’immensité,

Tu compares, sans me connaître,
L’onde à l’homme, l’ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l’astre étoilant l’infini !

Parfois, comme au fond d’une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l’Inconnu d’où tombe
Le pur baiser de l’Idéal.

A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l’arbre intérieur.

Mais tu ne veux pas qu’on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m’appelle amour.

Oh, fais un pas de plus ! viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L’esprit lion, le cœur enfant ;

Viens voir le désert où j’habite,
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l’ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.

Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes œuvres sombres
Ton doigt d’où sort une lueur !

Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J’entrevois les choses divines… —-
Complète l’apparition !

Viens voir le songeur qui s’enflamme
A mesure qu’il se détruit,
Et de jour en jour dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !

Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d’où l’esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.

Tout s’éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.

Avant d’être sur cette terre,
Je sens que jadis j’ai plané ;
J’étais l’archange solitaire,
Et mon malheur, c’est d’être né.

Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d’un oiseau.

Oui, mon malheur irréparable,
C’est de pendre aux deux éléments,
C’est d’avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !

Hélas ! hélas ! c’est d’être un homme ;
C’est de songer que j’étais beau,
D’ignorer comment je me nomme,
D’être un ciel et d’être un tombeau !

C’est d’être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C’est de porter la hotte humaine
Où j’avais vos ailes, mon Dieu !

C’est de traîner de la matière ;
C’est d’être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,

Même quand je m’écrie : Amour!

helas tout est sepulcre

Publié à 16:10 par angeoudemongif Tags : moi nuit horreur
helas tout est sepulcre

Hélas ! tout est sépulcre. On en sort, on y tombe :
La nuit est la muraille immense de la tombe.
Les astres, dont luit la clarté,
Orion, Sirius, Mars, Jupiter, Mercure,
Sont les cailloux qu’on voit dans ta tranchée obscure,
Ô sombre fosse Éternité !

Une nuit, un esprit me parla dans un rêve,
Et me dit : — Je suis aigle en un ciel où se lève
Un soleil qui t’est inconnu.
J’ai voulu soulever un coin du vaste voile ;
J’ai voulu voir de près ton ciel et ton étoile ;
Et c’est pourquoi je suis venu ;

Et, quand j’ai traversé les cieux grands et terribles,
Quand j’ai vu le monceau des ténèbres horribles
Et l’abîme énorme où l’oeil fuit,
Je me suis demandé si cette ombre où l’on souffre
Pourrait jamais combler ce puits, et si ce gouffre
Pourrait contenir cette nuit !

Et moi, l’aigle lointain, épouvanté, j’arrive.
Et je crie, et je viens m’abattre sur ta rive,
Près de toi, songeur sans flambeau.
Connais-tu ces frissons, cette horreur, ce vertige,
Toi, l’autre aigle de l’autre azur ? — Je suis, lui dis-je,

L’autre ver de l’autre tombeau.

on loge a la nuit

Publié à 16:08 par angeoudemongif Tags : coeur dieu nuit bleu texte cheval
on loge a la nuit

Aventurier conduit par le louche destin,
Pour y passer la nuit, jusqu’à demain matin,
Entre à l’auberge Louvre avec ta rosse Empire.

Molière te regarde et fait signe à Shakspeare ;
L’un te prend pour Scapin, l’autre pour Richard trois.
Entre en jurant, et fais le signe de la croix.
L’antique hôtellerie est toute illuminée.
L’enseigne, par le temps salie et charbonnée,
Sur le vieux fleuve Seine, à deux pas du Pont-Neuf,
Crie et grince au balcon rouillé de Charles neuf ;
On y déchiffre encor ces quelques lettres : – Sacre ; -
Texte obscur et tronqué, reste du mot Massacre.

Un fourmillement sombre emplit ce noir logis.

Parmi les chants d’ivresse et les refrains mugis,
On rit, on boit, on mange, et le vin sort des outres.
Toute une boucherie est accrochée aux poutres.
Ces êtres triomphants ont fait quelque bon coup.
L’un crie : assommons tout ! et l’autre : empochons tout !
L’autre agite une torche aux clartés aveuglantes.
Par places sur les murs on voit des mains sanglantes.
Les mets fument ; la braise aux fourneaux empourprés
Flamboie ; on voit aller et venir affairés,
Des taches à leurs mains, des taches à leurs chausses,
Les Rianceys marmitons, les Nisards gâte-sauces ;
Et, – derrière la table où sont assis Fortoul,
Persil, Piétri, Carlier, Chapuys le capitoul,
Ducos et Magne au meurtre ajoutant leur paraphe,
Forey dont à Bondy l’on change l’orthographe,
Rouher et Radetzky, Haynau près de Drouyn, -
Le porc Sénat fouillant l’ordure du grouin.
Ces gueux ont commis plus de crimes qu’un évêque
N’en bénirait. Explore, analyse, dissèque,
Dans leur âme où de Dieu le germe est étouffé,
Tu ne trouveras rien. – Sus donc, entre coiffé
Comme Napoléon, botté comme Macaire.
Le général Bertrand te précède ; tonnerre
De bravos. Cris de joie aux hurlements mêlés.
Les spectres qui gisaient dans l’ombre échevelés
Te regardent entrer et rouvrent leurs yeux mornes
Autour de toi s’émeut l’essaim des maritornes,
A beaucoup de jargon mêlant un peu d’argot ;
La marquise Toinon, la duchesse Margot,
Houris au coeur de verre, aux regards d’escarboucles.
Maître, es-tu la régence ? on poudrera ses boucles
Es-tu le directoire ? on mettra des madras.
Fais, ô bel étranger, tout ce que tu voudras.
Ton nom est million, entre ! – Autour de ces belles
Colombes de l’orgie, ayant toutes des ailes,
Folâtrent Suin, Mongis, Turgot et d’Aguesseau,
Et Saint-Arnaud qui vole autrement que l’oiseau.
Aux trois quarts gris déjà, Reibell le trabucaire
Prend Fould pour un curé dont Sibour est vicaire.

Regarde, tout est prêt pour te fêter, bandit.

L’immense cheminée au centre resplendit.
Ton aigle, une chouette, en blasonne le plâtre.
Le boeuf Peuple rôtit tout entier devant l’âtre
La lèchefrite chante en recevant le sang ;
A côté sont assis, souriant et causant,
Magnan qui l’a tué, Troplong qui le fait cuire.
On entend cette chair pétiller et bruire,
Et sur son tablier de cuir, joyeux et las,
Le boucher Carrelet fourbit son coutelas.
La marmite budget pend à la crémaillère.
Viens, toi qu’aiment les juifs et que l’église éclaire,
Espoir des fils d’Ignace et des fils d’Abraham,
Qui t’en vas vers Toulon et qui t’en viens de Ham,
Viens, la journée est faite et c’est l’heure de paître.
Prends devant ce bon feu ce bon fauteuil, ô maître.
Tout ici te vénère et te proclame roi ;
Viens ; rayonne, assieds-toi, chauffe-toi, sèche-toi,
Sois bon prince, ô brigand ! ô fils de la créole,
Dépouille ta grandeur, quitte ton auréole ;
Ce qu’on appelle ainsi dans ce nid de félons,
C’est la boue et le sang collés à tes talons,
C’est la fange rouillant ton éperon sordide.
Les héros, les penseurs portent, groupe splendide,
Leur immortalité sur leur radieux front ;
Toi, tu traînes ta gloire à tes pieds. Entre donc,
Ote ta renommée avec un tire-bottes.
Vois, les grands hommes nains et les gloires nabotes
T’entourent en chantant, ô Tom-Pouce Attila !
Ce boeuf rôtit pour toi ; Maupas, ton nègre, est là ;
Et, jappant dans sa niche au coin du feu, Baroche
Vient te lécher les pieds tout en tournant la broche.

Pendant que dans l’auberge ils trinquent à grand bruit,
Dehors, par un chemin qui se perd dans la nuit,
Hâtant son lourd cheval dont le pas se rapproche,
Muet, pensif, avec des ordres dans sa poche,
Sous ce ciel noir qui doit redevenir ciel bleu,

Arrive l’avenir, le gendarme de Dieu.

halte en marchant

Publié à 16:07 par angeoudemongif Tags : bonne vie moi homme coeur histoire belle dieu nuit fleurs enfant bleu
halte en marchant

Une brume couvrait l’horizon; maintenant,
Voici le clair midi qui surgit rayonnant;
Le brouillard se dissout en perles sur les branches,
Et brille, diamant, au collier des pervenches.
Le vent souffle à travers les arbres, sur les toits
Du hameau noir cachant ses chaumes dans les bois;
Et l’on voit tressaillir, épars dans les ramées,
Le vague arrachement des tremblantes fumées;
Un ruisseau court dans l’herbe, entre deux hauts talus,
Sous l’agitation des saules chevelus;
Un orme, un hêtre, anciens du vallon, arbres frères
Qui se donnent la main des deux rives contraires,
Semblent, sous le ciel bleu, dire: A la bonne foi!
L’oiseau chante son chant plein d’amour et d’effroi,
Et du frémissement des feuilles et des ailes
L’étang luit sous le vol des vertes demoiselles.
Un bouge est là, montrant dans la sauge et le thym
Un vieux saint souriant parmi des brocs d’étain,
Avec tant de rayons et de fleurs sur la berge,
Que c’est peut-être un temple ou peut-être une auberge.
Que notre bouche ait soif, ou que ce soit le coeur,
Gloire au Dieu bon qui tend la coupe au voyageur!
Nous entrons. -Qu’avez-vous! — Des oeufs frais, de l’eau fraîche.-
On croit voir l’humble toit effondré d’une crèche.
A la source du pré, qu’abrite un vert rideau,
Une enfant blonde alla remplir sa jarre d’eau,
Joyeuse et soulevant son jupon de futaine.
Pendant qu’elle plongeait sa cruche à la fontaine,
L’eau semblait admirer, gazouillant doucement,
Cette belle petite aux yeux de firmament.
Et moi, près du grand lit drapé de vieilles serges,
Pensif, je regardais un Christ battu de verges.
Eh! qu’importe l’outrage aux martyrs éclatants,
Affront de tous les lieux, crachat de tous les temps,
Vaine clameur d’aveugle, éternelle huée
Où la foule toujours s’est follement ruée!

Plus tard, le vagabond flagellé devient Dieu.
Ce front noir et saignant semble fait de ciel bleu,
Et, dans l’ombre, éclairant palais, temple, masure,
Le crucifix blanchit et Jésus-Christ s’azure.
La foule un jour suivra vos pas; allez, saignez,
Souffrez, penseurs, des pleurs de vos bourreaux baignés!
Le deuil sacre les saints, les sages, les génies;
La tremblante auréole éclôt aux gémonies,
Et, sur ce vil marais, flotte, lueur du ciel,
Du cloaque de sang feu follet éternel.
Toujours au même but le même sort ramène:
Il est, au plus profond de notre histoire humaine,
Une sorte de gouffre, où viennent, tour à tour,
Tomber tous ceux qui sont de la vie et du jour,
Les bons, les purs, les grands, les divins, les célèbres,
Flambeaux échevelés au souffle des ténèbres;
Là se sont engloutis les Dantes disparus,
Socrate, Scipion, Milton, Thomas Morus,
Eschyle, ayant aux mains des palmes frissonnantes.
Nuit d’où l’on voit sortir leurs mémoires planantes!
Car ils ne sont complets qu’après qu’ils sont déchus.
De l’exil d’Aristide, au bûcher de Jean Huss,
Le genre humain pensif — c’est ainsi que nous sommes –
Rêve ébloui devant l’abîme des grands hommes.
Ils sont, telle est la loi des hauts destins penchant,
Tes semblables, soleil! leur gloire est leur couchant;
Et, fier Niagara dont le flot gronde et lutte,
Tes pareils: ce qu’ils ont de plus beau, c’est leur chute.

Un de ceux qui liaient Jésus-Christ au poteau,
Et qui, sur son dos nu, jetaient un vil manteau,
Arracha de ce front tranquille une poignée
De cheveux qu’inondait la sueur résignée,
Et dit: -Je vais montrer à Caïphe cela!-
Et, crispant son poing noir, cet homme s’en alla.
La nuit était venue et la rue était sombre;
L’homme marchait; soudain, il s’arrêta dans l’ombre,
Stupéfait, pâle, et comme en proie aux visions,

Frémissant! — Il avait dans la main des rayons.

tout s en va

Publié à 16:05 par angeoudemongif Tags : merci moi homme chez france oiseaux pensée coeurs chiens poésie
tout s en va

LA RAISON

Moi, je me sauve.

LE DROIT

Adieu ! je m’en vais.

L’HONNEUR

Je m’exile.

ALCESTE

Je vais chez les hurons leur demander asile.

LA CHANSON

J’émigre. Je ne puis souffler mot, s’il vous plaît,
Dire un refrain sans être empoignée ait collet
Par les sergents de ville, affreux drôles livides.

UNE PLUME

Personne n’écrit plus ; les encriers sont vides.
On dirait d’un pays mogol, russe ou persan.
Nous n’avons plus ici que faire ; allons-nous-en,
Mes soeurs, je quitte l’homme et je retourne aux oies.

LA PITIÉ

Je pars. Vainqueurs sanglants, je vous laisse à vos joies.
Je vole vers Cayenne où j’entends de grands cris.

LA MARSEILLAISE

J’ouvre mon aile, et vais rejoindre les proscrits.

LA POÉSIE

Oh ! je pars avec toi, pitié, puisque tu saignes !

L’AIGLE

Quel est ce perroquet qu’on met sur vos enseignes,
Français ? de quel égout sort cette bête-là ?
Aigle selon Cartouche et selon Loyola,
Il a du sang au bec, français ; mais c’est le vôtre.
Je regagne les monts. Je ne vais qu’avec l’autre.
Les rois à ce félon peuvent dire : merci ;
Moi, je ne connais pas ce Bonaparte-ci !
Sénateurs ! courtisans ! je rentre aux solitudes !
Vivez dans le cloaque et dans les turpitudes,
Soyez vils, vautrez-vous sous les cieux rayonnants !

LA FOUDRE

Je remonte avec l’aigle aux nuages tonnants.
L’heure ne peut tarder. Je vais attendre un ordre.

UNE LIME

Puisqu’il n’est plus permis qu’aux vipères de mordre,
Je pars, je vais couper les fers dans les pontons.

LES CHIENS

Nous sommes remplacés par les préfets ; partons.

LA CONCORDE

Je m’éloigne. La haine est dans les coeurs sinistres.

LA PENSÉE

On n’échappe aux fripons que pour choir dans les cuistres.
Il semble que tout meure et que de grands ciseaux
Vont jusque dans les cieux couper l’aile aux oiseaux.
Toute clarté s’éteint sous cet homme funeste.
Ô France ! je m’enfuis et je pleure.

LE MÉPRIS

Je reste.

quand l eunuque regnait a coté du cesar

Publié à 16:04 par angeoudemongif Tags : femme
quand l eunuque regnait a coté du cesar

Quand l’eunuque régnait à côté du césar,
Quand Tibère, et Caïus, et Néron, sous leur char
Foulaient Rome, plus morte, hélas ! que Babylone,
Le poëte saisit ces bourreaux sur leur trône ;
La muse entre deux vers, tout vivants, les scia.
Toi, faux prince, cousin du blême hortensia,
Hidalgo par ta femme, amiral par ta mère,
Tu règnes par décembre et tu vis sur brumaire,
Mais la muse t’a pris ; et maintenant, c’est bien,
Tu tressailles aux mains du sombre historien.
Pourtant, quoique tremblant sous la verge lyrique,
Tu dis dans ton orgueil : – Je vais être historique. -
Non, coquin ! le charnier des rois t’est interdit.
Non, tu n’entreras point dans l’histoire, bandit !
Haillon humain, hibou déplumé, bête morte,

Tu resteras dehors et cloué sur la porte.

toulon

Publié à 16:02 par angeoudemongif Tags : histoire france nuit mort hiver pensée
toulon

En ces temps-là, c’était une ville tombée
Au pouvoir des anglais, maîtres des vastes mers,
Qui, du canon battue et de terreur courbée,
Disparaissait dans les éclairs.

C’était une cité qu’ébranlait le tonnerre
A l’heure où la nuit tombe, à l’heure où le jour naît,
Qu’avait prise en sa griffe Albion, qu’en sa serre
La République reprenait.

Dans la rade couraient les frégates meurtries ;
Les pavillons pendaient troués par le boulet ;
Sur le front orageux des noires batteries
La fumée à longs flots roulait.

On entendait gronder les forts, sauter les poudres
Le brûlot flamboyait sur la vague qui luit ;
Comme un astre effrayant qui se disperse en foudres,
La bombe éclatait dans la nuit.

Sombre histoire ! Quels temps ! Et quelle illustre page !
Tout se mêlait, le mât coupé, le mur détruit,
Les obus, le sifflet des maîtres d’équipage,
Et l’ombre, et l’horreur, et le bruit.

Ô France ! tu couvrais alors toute la terre
Du choc prodigieux de tes rébellions.
Les rois lâchaient sur toi le tigre et la panthère,
Et toi, tu lâchais les lions.

Alors la République avait quatorze armées ;
On luttait sur les monts et sur les océans.
Cent victoires jetaient au vent cent renommées.
On voyait surgir les géants !

Alors apparaissaient des aubes rayonnantes.
Des inconnus, soudain éblouissant les yeux,
Se dressaient, et faisaient aux trompettes sonnantes
Dire leurs noms mystérieux.

Ils faisaient de leurs jours de sublimes offrandes ;
Ils criaient : Liberté ! guerre aux tyrans ! mourons !
Guerre ! – et la gloire ouvrait ses ailes toutes grandes
Au-dessus de ces jeunes fronts !

II

Aujourd’hui c’est la ville où toute honte échoue.
Là, quiconque est abject, horrible et malfaisant,
Quiconque un jour plongea son honneur dans la boue,
Noya son âme dans le sang,

Là, le faux monnayeur pris la main sur sa forge,
L’homme du faux serment et l’homme du faux poids,
Le brigand qui s’embusque et qui saute à la gorge
Des passants, la nuit, dans les bois,

Là, quand l’heure a sonné, cette heure nécessaire,
Toujours, quoi qu’il ait fait pour fuir, quoi qu’il ait dit,
Le pirate hideux, le voleur, le faussaire,
Le parricide, le bandit,

Qu’il sorte d’un palais ou qu’il sorte d’un bouge,
Vient, et trouve une main, froide comme un verrou,
Qui sur le dos lui jette une casaque rouge,
Et lui met un carcan au cou.

L’aurore luit, pour eux sombre et pour nous vermeille.
Allons ! debout ! Ils vont vers le sombre océan.
Il semble que leur chaîne avec eux se réveille,
Et dit : me voilà ; viens-nous-en !

Ils marchent, au marteau présentant leurs manilles,
À leur chaîne cloués, mêlant leurs pas bruyants,
Traînant leur pourpre infâme en hideuses guenilles,
Humbles, furieux, effrayants.

Les pieds nus, leur bonnet baissé sur leurs paupières,
Dès l’aube harassés, l’œil mort, les membres lourds,
Ils travaillent, creusant des rocs, roulant des pierres,
Sans trêve, hier, demain, toujours.

Pluie ou soleil, hiver, été, que juin flamboie,
Que janvier pleure, ils vont, leur destin s’accomplit,
Avec le souvenir de leurs crimes pour joie,
Avec une planche pour lit.

Le soir, comme un troupeau l’argousin vil les compte.
Ils montent deux à deux l’escalier du ponton,
Brisés, vaincus, le cœur incliné sous la honte,
Le dos courbé sous le bâton.

La pensée implacable habite encor leurs têtes.
Morts vivants, aux labeurs voués, marqués au front,
Ils rampent, recevant le fouet comme des bêtes,
Et comme des hommes l’affront.

III

Ville que l’infamie et la gloire ensemencent,
Où du forçat pensif le fer tond les cheveux,
Ô Toulon ! c’est par toi que les oncles commencent,
Et que finissent les neveux !

Va, maudit ! ce boulet que, dans des temps stoïques,
Le grand soldat, sur qui ton opprobre s’assied,
Mettait dans les canons de ses mains héroïques,

Tu le traîneras à ton pied !

puisque le juste est dans l abime

Publié à 16:00 par angeoudemongif Tags : coeur enfants mer affiche
puisque le juste est dans l abime

Puisque le juste est dans l’abîme,
Puisqu’on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis,
Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu’on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays ;

Ô République de nos pères,
Grand Panthéon plein de lumières,
Dôme d’or dans le libre azur,
Temple des ombres immortelles,
Puisqu’on vient avec des échelles
Coller l’empire sur ton mur -

Puisque toute âme est affaiblie,
Puisqu’on rampe, puisqu’on oublie
Le vrai, le pur, le grand, le beau,
Les yeux indignés de l’histoire,
L’honneur, la loi, le droit, la gloire,
Et ceux qui sont dans le tombeau ;

Je t’aime, exil ! douleur, je t’aime !
Tristesse, sois mon diadème !
Je t’aime, altière pauvreté !
J’aime ma porte aux vents battue.
J’aime le deuil, grave statue
Qui vient s’asseoir à mon côté.

J’aime le malheur qui m’éprouve,
Et cette ombre où je vous retrouve,
Ô vous à qui mon coeur sourit,
Dignité, foi, vertu voilée,
Toi, liberté, fière exilée,
Et toi, dévouement, grand proscrit !

J’aime cette île solitaire,
Jersey, que la libre Angleterre
Couvre de son vieux pavillon,
L’eau noire, par moments accrue,
Le navire, errante charrue,
Le flot, mystérieux sillon.

J’aime ta mouette, Ô mer profonde,
Qui secoue en perles ton onde
Sur son aile aux fauves couleurs,
Plonge dans les lames géantes,
Et sort de ces gueules béantes
Comme l’âme sort des douleurs.

J’aime la roche solennelle
D’où j’entends la plainte éternelle,
Sans trêve comme le remords,
Toujours renaissant dans les ombres,
Des vagues sur les écueils sombres,

Des mères sur leurs enfants morts.

explication

Publié à 15:58 par angeoudemongif Tags : vie nuit mort
explication

La terre est au soleil ce que l’homme est à l’ange.
L’un est fait de splendeur; l’autre est pétri de fange.
Toute étoile est soleil; tout astre est paradis.
Autour des globes purs sont les mondes maudits;
Et dans l’ombre, où l’esprit voit mieux que la lunette,
Le soleil paradis traîne l’enfer planète.
L’ange habitant de l’astre est faillible; et, séduit,
Il peut devenir l’homme habitant de la nuit.
Voilà ce que le vent m’a dit sur la montagne

Tout globe obscur gémit; toute terre est un bagne
Où la vie en pleurant, jusqu’au jour du réveil,
Vient écrouer l’esprit qui tombe du soleil.
Plus le globe est lointain, plus le bagne est terrible.
La mort est là, vannant les âmes dans un crible,
Qui juge, et, de la vie invisible témoin,
Rapporte l’ange à l’astre ou le jette plus loin.

O globes sans rayons et presque sans aurores!
Énorme Jupiter fouetté de météores,
Mars qui semble de loin la bouche d’un volcan,
O nocturne Uranus! ô Saturne au carcan!
Châtiments inconnus! rédemptions! mystères!
Deuils! ô lunes encor plus mortes que les terres!
Il souffrent; ils sont noirs; et qui sait ce qu’ils font?
L’ombre entend par moments leur cri rauque et profond,
Comme on entend, le soir, la plainte des cigales.
Mondes spectres, tirant des chaînes inégales,
Ils vont, blêmes, pareils au rêve qui s’enfuit.
Rougis confusément d’un reflet dans la nuit,
Implorant un messie, espérant des apôtres,
Seuls, séparés, les uns en arrière des autres,
Tristes, échevelés par des souffles hagards,
Jetant à la clarté de farouches regards,
Ceux-ci, vagues, roulant dans les profondeurs mornes,
Ceux-là, presque engloutis dans l’infini sans bornes,
Ténébreux, frissonnants, froids, glacés, pluvieux,
Autour du paradis ils tournent envieux;
Et, du soleil, parmi les brumes et les ombres,

On voit passer au loin toutes ces faces sombres.

on est tibere on est judas on est dracon

Publié à 15:56 par angeoudemongif Tags : mort
on est tibere on est judas on est dracon

On est Tibère, on est Judas, on est Dracon ;
Et l’on a Lambessa, n’ayant plus Montfaucon.
On forge pour le peuple une chaîne ; on enferme,
On exile, on proscrit le penseur libre et ferme ;
Tout succombe. On comprime élans, espoirs, regrets,
La liberté, le droit, l’avenir, le progrès,
Comme faisait Séjan, comme fit Louis onze,
Avec des lois de fer et des juges de bronze.
Puis, – c’est bien, – on s’endort, et le maître joyeux
Dit : l’homme n’a plus d’âme et le ciel n’a plus d’yeux.-
Ô rêve des tyrans ! l’heure fuit, le temps marche,
Le grain croît dans la terre et l’eau coule sous l’arche.
Un jour vient où ces lois de silence et de mort
Se rompant tout à coup, comme, sous un effort,
Se rouvrent à grand bruit des portes mal fermées,
Emplissent la cité de torches enflammées.

 

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