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Triangle rose

Triangle rose

Le triangle rose (en allemand : Rosa Winkel) était dans l'univers concentrationnaire nazi le symbole utilisé pour « marquer » les homosexuels masculins. Pouvant être de taille supérieure aux autres triangles marquant d'autres catégories de détenus, ce symbole de persécution, de discrimination, a été repris par la communauté homosexuelle comme symbole identitaire. Act Up, entre autres, s'en est servi dans un contexte différent : celui de l'épidémie du sida.

 

Historique

 

En Allemagne nazie, la déportation des homosexuels masculins répondait non pas à une logique de persécution systématique (comme ce fut le cas notamment pour les populations juives ou roms), mais s'inscrivait dans une logique de répression des « indésirables » (asociaux, criminels…) ou des personnes considérées comme dangereuses par le régime en raison de leurs convictions (opposants politiques, Témoins de Jéhovah…). Étaient généralement déportés les homosexuels condamnés pénalement deux fois, dont une fois au moins au titre du paragraphe 175.

La déportation des lesbiennes est moins bien documentée et connue. À cela plusieurs raisons : tout d'abord, et contrairement aux homosexuels de sexe masculin, aucun texte en Allemagne nazie ne condamnait les actes sexuels entre femmes. La classification concentrationnaire ne comportait d'ailleurs pas non plus de triangle de couleur spécifique pour stigmatiser les seules lesbiennes. Les lesbiennes qui furent déportées l'ont été pour d'autres motifs, principalement la judaïté. Les cas recensés sont très rares, et on ne connait pas non plus de personnes pour lesquelles le lesbianisme fut explicitement invoqué comme unique motif de déportation. On a pu penser que les lesbiennes furent déportées comme « asociales » (catégorie comprenant entre autres les réfractaires au travail, les marginaux, des avorteuses, etc.) et donc porteuses du triangle noir. Là aussi, il n'existe pas de cas avéré répertorié à ce jour.

Les chiffres les plus fiables à ce jour ont été donnés par le sociologue allemand Rüdiger Lautmann (en), qui estime le chiffre des déportés homosexuels dans les camps de concentration entre 10 000 à 15 000, dont environ 53 % ont été tués.

 

Débats et reconnaissance

 

 
Le mur du souvenir au camp de concentration de Natzweiler-Struthof avec la plaque à la mémoire de la déportation homosexuelle.
 
 

La commémoration de la déportation homosexuelle est assez récente. Elle est le fait d'historiens ou encore d'associations identitaires. En France, les Flamands roses ou Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle sont des associations qui ont impulsé cette dynamique de mémoire.

En France, une polémique éclate en 2012, quand dans le cadre d'une interview, Christian Vanneste qualifie de « légende » la déportation de personnes homosexuelles en France lors de la Seconde Guerre mondiale : « en dehors des trois départements annexés [à l'Allemagne], il n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France ». Alors qu'il est violemment attaqué dans la presse et par plusieurs associations LGBT, l'historien Serge Klarsfeld confirme qu'il n'y a pas eu en France de politique de déportation des homosexuels, hormis en Alsace-Moselle, région allemande à cette période. Les données les plus récentes des historiens montrent en effet que l'homosexualité n'est mentionnée dans les motifs de l'arrestation que pour 62 Français emprisonnés ou déportés, sur lesquels seulement 7 ou 8 l'ont été hors du Reich ou de la zone annexée, et parmi eux, 6 déportés l'ont été sous le motif principal de déportés politiques. La justice confirme à plusieurs reprises que les propos incriminés, conformes à la vérité historique, ne peuvent pas constituer un négationnisme, et ne tombent donc pas sous le coup de sanctions pénales.

À l'heure actuelle, c'est principalement l'association Les « Oublié(e)s » de la Mémoire qui œuvre pour la connaissance et la reconnaissance de cette mémoire en France. Elle a notamment obtenu en février 2008 qu'une rue de Toulouse porte le nom de Pierre Seel, seul Français à avoir obtenu le titre de déporté à la suite de la répression de l'homosexualité par le régime nazi en Alsace annexée. Il faut cependant noter que Pierre Seel n'a jamais porté le triangle rose et n'était pas détenu en camp de concentration. Après une longue bataille personnelle, les autorités françaises l'ont assimilé à un déporté politique - comme la majorité des autres internés du camp de redressement de Schirmeck où il fut prisonnier de mai à novembre 1941. Son homosexualité avait néanmoins été l'élément déclenchant de son arrestation par les nazis. Ce sont aussi Les « Oublié(e)s » de la Mémoire qui ont soutenu le projet visant à faire apposer à Mulhouse une plaque honorant sa mémoire ainsi que celle d'autres anonymes de cette ville, arrêtés et déportés pour motif d'homosexualité. Enfin, c'est à l'initiative de cette même association que, le 25 septembre 2010, une plaque dédiée « À la mémoire des victimes de la barbarie nazie, déportées pour motif d'homosexualité » a été inaugurée en Alsace, sur le site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof : c'était une nouvelle étape dans la reconnaissance de la déportation pour ce motif, à partir d'un territoire français annexé par l'Allemagne nazie.

Ailleurs dans le monde, des plaques ou monuments rappellent la déportation des homosexuels par les nazis. On peut citer les villes d'Amsterdam, Tel Aviv, Berlin, Bologne, La Haye, Francfort, Cologne, Anchorage, Sydney, San Francisco et Montevideo. De même, des plaques ont été apposées sur les sites d'anciens camps de concentration, notamment : Mauthausen, Neuengamme, Dachau, Sachsenhausen, Ravensbrück et Buchenwald.

Le dernier survivant connu de cette déportation était Rudolf Brazda8 qui fut déporté près de trois ans à Buchenwald, faisant suite à deux condamnations au titre du paragraphe 175. Il est mort le 3 août 2011 à l'âge de 98 ans.

 

Cinématographie

 

Bent, de Sean Mathias, 1997.

Paragraph 175 de Rob Epstein et Jeffrey Freidmann, Ours d'or du meilleur documentaire à la Berlinale 2002.

Un amour à taire, de Christian Faure, 2005.

Il Rosa Nudo, Italie, 2013, est un travail de cinéma expérimental réalisé par Giovanni Coda inspiré de la biographie de Pierre Seel.

 

Musique

 

L'étoile rose, chanson écrite et composée par Philippe Marlu, enregistrée sur le 45 Tours du duo Bal Perdu (avec Mélécass en face B), puis reprise par Casse-Pipe (figurant sur leur premier album). L'étoile y remplace le triangle pour rappeler le fait que les « anciens combattants ont toujours refusé le statut de déportés [aux homosexuels] au même titre que les Tziganes »

L'Ange aux Cheveux Roses, chanson de Michel Berger extrait de l'album Différences (1985). Le chanteur fait référence à l'apparition des visages androgynes, qui assument leur originalité, malgré la montée de l'extrême droite et du néo-nazisme. La périphrase de « l'Ange aux cheveux roses » évoque évidemment le triangle rose.

 

Bibliographie

 

Heinz Heger (trad. Alain Chouchan, préf. Jean Le Bitoux), Les hommes au triangle rose [« Die Manner mit dem rosa Winkel »], Béziers (Hérault, H & O, 2006, 179 p. 

Jean-Luc Schwab et Rudolf Brazda, Rudolf Brazda : itinéraire d'un triangle rose, Paris, Massot, 2010, 253 p. 

Jean, Les oubliés de la mémoire : la persécution des homosexuels en Europe au temps du nazisme, Paris, Hachette littératures, coll. « Histoire », 2002, 304 p. 

Pierre Seel et Jean Le Bitoux, Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel, Paris, Calmann-Lévy, 1994, 198 p. 

Pierre Seel et Hervé Joseph Lebrun, De Pierre et de Seel : dialogue et photographies, 2 octobre 2000, CreateSpace, 2010, 100 p. 

André SarcqLa guenille, Arles, Actes Sud, coll. « Un endroit où aller » (no 4), 1995, 35 p. 

Régis Schlagdenhauffen (préf. Annette Wieviorka), Triangle rose la persécution nazie des homosexuels et sa mémoire, Paris, Éd. Autrement, coll. « Mutations / sexes en tous genres » (no 264), 2011, 308 p. 

Miroslav Dragan, Milorad Vicanović-Maza, Christian Lerolle, Triangle rose, Éditions Quadrants, 2011. (Bande dessinée)

Marc DevirnoyLes ondes de la tourmente : roman historique, Villeneuve-la-Garenne, Mémoire collective éd, 2011, 187 p.

 

  Système de marquage nazi des prisonniers
  Triangle noir
  Triangle rose
  Triangle rouge