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Le Mégalodon (Otodus megalodon) est une espèce éteinte de requins lamniformes ayant vécu du Miocène (Aquitanien) au milieu du Pliocène (Zancléen), il y a entre 23 et 3,6 millions d'années, bien que d'autres estimations fixent sa date d'extinction au Pléistocène inférieur (Calabrien) soit il y a 1,6 million d'années. La classification et la disparition du mégalodon, qui n'est connu que par ses dents, sont l'objet de débats : appartient-il à la famille des Lamnidés (comme le grand requin blanc Carcharodon carcharias qui pourrait alors être une forme devenue « naine » faute de proies suffisantes) ou bien à la famille éteinte des Otodontidés (c'est cette dernière hypothèse qui semble prévaloir de nos jours). Des divergences subsistent en ce qui concerne son genre : Carcharocles, Megaselachus, Otodus ou encore Procarcharodon. Le genre le plus admis aujourd'hui est Otodus.
Les scientifiques suggèrent que le Mégalodon serait soit une version trapue et géante du grand requin blanc, soit un proche du requin pèlerin ou du requin-taureau. Considéré comme l'un des prédateurs marins les plus importants et les plus puissants à avoir jamais existé, les dents fossiles de mégalodon suggèrent qu'il aurait pu atteindre une longueur de 14,2 à 20,3 mètres, avec une taille moyenne de 10,5 mètres, ce qui en fait l'un des plus grands poissons de l'histoire, en rivalité avec le requin-baleine et Leedsichthys. En se basant sur les mâchoires de requins actuels, celles du Mégalodon pouvaient exercer une force de morsure allant de 108 500 à 182 200 newtons (soit environ 11-18,5 tonnes-force), ce qui en fait la plus puissante de tout le règne animal. Ses dents étaient épaisses et robustes, conçues pour saisir les proies et briser les os.
Le Mégalodon a probablement eu un impact majeur sur la structure des communautés marines. Les fossiles indiquent qu'il avait une répartition cosmopolite. Il ciblait probablement de grandes proies, telles que les baleines, les phoques et les tortues de mer. Les juvéniles habitaient les eaux côtières chaudes où ils se nourrissaient de poissons, de petits cétacés et de pinnipèdes. Contrairement au grand requin blanc, qui mord les parties molles de ses proies, le mégalodon a probablement utilisé sa forte mâchoire pour percer la cavité thoracique et toucher ses proies au cœur et aux poumons.
L'animal a eu à faire face à la concurrence de cétacés carnivores se nourrissant de baleines, tels que Livyatan, Hoplocetus et d'autres cachalots, qui ont persisté jusqu'au Pliocène. Des orques ancestraux telles qu'Orcinus citoniensis, apparues au milieu du Pliocène, ont également été citées comme concurrentes du requin, bien qu'elles soient plus petites que les orques contemporaines. Comme le mégalodon préférait les eaux chaudes, on pense que le refroidissement océanique associé au début des périodes glaciaires, ainsi que l’abaissement du niveau de la mer et la perte des zones de reproduction adaptées, pourrait avoir contribué à son déclin. Une réduction de la diversité des baleines à fanons et un déplacement de leur répartition vers les régions polaires pourraient avoir réduit la principale source de nourriture du mégalodon. La disparition du Mégalodon a affecté d'autres animaux : par exemple, la taille des baleines a considérablement augmenté après la disparition du requin.
Description
Le Mégalodon est principalement connu grâce aux multiples glossopètres (dents) et quelques vertèbres fossilisées que l'on a retrouvées. Il s'agit, au même titre que les requins modernes, d'un poisson cartilagineux, c’est-à-dire dont le squelette est constitué de cartilage et non pas d'os, ce qui explique pourquoi peu de squelettes fossilisés ont été retrouvés. Cependant, les grandes dents du Mégalodon ont traversé les âges et s'avèrent similaires en de nombreux points à celles du grand requin blanc. Elles mesuraient jusqu'à 20,3 centimètres pour les plus longues jamais trouvées et étaient plus larges qu'une paume de main. Des études ont suggéré que le mégalodon était un proche parent du Grand requin blanc actuel, mais un nombre croissant de chercheurs contestent cette proche parenté et voient dans les similarités dentaires le fruit d'une évolution convergente. Néanmoins, ce sont des extrapolations entre la taille des dents de Mégalodons et celles de requins modernes qui ont permis d'évaluer les caractéristiques de ce prédateur. La taille de ce requin est depuis toujours un sujet de débat, mais voici les extrapolations les plus récentes :
La première reconstitution de mâchoire de Mégalodon date de 1909 au Muséum américain d'histoire naturelle. Le professeur Dean Bashford avait monté une mâchoire mesurant 2,70 m de hauteur et 1,80 m de large, pour des dents de 12 cm. L'animal était censé mesurer 24 mètres. On sait aujourd'hui que la mâchoire est incorrecte car fondée sur une mauvaise connaissance du ratio entre les dents et la longueur du corps. Dans les années 1980 et début 1990, plusieurs scientifiques ont ramené la taille du Mégalodon à 13 et 12 mètres de long.
Le prothésiste dentaire et paléontologue Daniel Pouit effectue en 1991 la 1re reconstitution européenne de mégalodon pour le Bioparc de Doué-la-Fontaine, commune déléguée de Doué-en-Anjou (Maine-et-Loire, France) à partir de dents des faluns (sables coquilliers) d'Anjou-Touraine du Miocène moyen et supérieur. La plus grande dent des faluns d'Anjou mesure 16 cm dans sa hauteur (dent antérieure de la mâchoire supérieure) et la mâchoire reconstituée d'1,80 m d'ouverture buccale avec 150 dents pour 3 rangs de dents fonctionnelles.
En 1996, le paléontologue Mike Gottfried et son équipe ont procédé à une nouvelle étude, basée sur une dent antérieure de la mâchoire supérieure de 16,5 cm. En calculant le ratio exact avec les dents du grand requin blanc, ils sont parvenus à une longueur de 15,90 mètres pour le propriétaire de cette dent. Par ailleurs, l'aspect massif des dents du mégalodon et la forme de toute la denture disponible, des dents de la mâchoire supérieure aux plus petites latérales, ainsi que l'étude des rares vertèbres retrouvées leur ont permis de donner un aspect plus précis de l'animal. Selon ces considérations, le mégalodon était beaucoup plus massif en proportion que le grand requin blanc, pesant près de 50 tonnes pour un animal de 15 mètres. Son corps était plus musclé, ses mâchoires étaient plus larges à cause de l'absence des deux dents latérales légèrement atrophiées que le requin blanc possède. Son museau plus trapu, ses nageoires pectorales plus développées. Son nombre de vertèbres aurait aussi été plus élevé. Le mégalodon possédait l'allure d'un gigantesque Carcharodon carcharias « bodybuildé ». Mike Gottfried a par ailleurs hypothétiquement estimé, en se basant sur les plus grands individus de requins blancs actuels, que les plus grands Mégalodons atteignaient 20,2 mètres.
Le collectionneur renommé Vito Bertucci, ayant étudié les dents de requins fossiles pendant plus de 20 années, avait retrouvé en 2002 une dent latérale de plus de 18 cm, les plus grandes dents étant celles sur la mâchoire supérieure. Bertucci était d'ailleurs à l'origine de la plus grande reconstruction de mâchoire au monde ; mesurant 3 m de hauteur et 3,30 m de large, elle contient 182 dents, dont les plus grandes dépassaient 18 cm. Le spécimen qui aurait porté cette mâchoire était estimé avoir mesuré plus de 22 mètres pour Bertucci.
Le spécialiste des requins Cliff Jeremiah a quant à lui établi une méthode d'estimation basée sur la largeur totale des dents antérieures de la mâchoire supérieure. Il estime que pour chaque centimètre en largeur de dent, il y a approximativement 1,37 mètre de longueur de corps. Une dent de Mégalodon large de 12 centimètres proviendrait donc d'un individu mesurant environ 16,4 mètres. À noter qu'un certain nombre de dents dépassent ces dimensions.
Mais d'après les techniques de mesure scientifiques les plus étudiées, celle de Mike Gottfried en se basant sur la longueur de la dent et celle de Cliff Jeremiah en utilisant la largeur de la racine, il apparaît que si la taille du mégalodon a longtemps été débattue et erronée, à la suite d'une mauvaise connaissance de la physiologie des requins lamnoïdes à l'époque, les experts actuels accordent généralement au Mégalodon une taille à l'âge adulte de 15,9-20,3 mètres, et un poids compris entre 40 et 60 tonnes. C'est largement supérieur aux dimensions des plus grands cachalots et reptiles marins connus du mésozoïque (à l’exception peut être des plus grands ichtyosaures). Le Mégalodon est de ce fait couramment considéré comme le plus grand macroprédateur marin fossile connu.
Le Mégalodon semble avoir possédé une mâchoire puissante. Une équipe de paléontologues australiens dirigée par le docteur Stephen Wroe, a mené une série d'études sur ordinateur pour connaitre la puissance exercée par le grand requin blanc et son cousin fossile le mégalodon. Il apparaît que là où Carcharodon carcharias possède une morsure estimée à 2 tonnes/cm2 de pression, la morsure du mégalodon aurait été 6 à 10 fois supérieure, soit entre 12 et 20 tonnes/cm2 de pression, suffisant pour arracher une nageoire ou broyer la cage thoracique d'une baleine de taille moyenne. Le Mégalodon posséderait ainsi la plus puissante morsure du règne animal. De nos jours, la plus puissante morsure du règne animal appartient à l'alligator du Mississippi, suivi par les crocodiles, l'orque et enfin le grand requin blanc.
Étymologie et dénomination
D'après les récits de la Renaissance, on pensait autrefois que les dents fossiles gigantesques et triangulaires souvent trouvées incrustées dans des formations rocheuses étaient les langues pétrifiées de dragon et de serpents, et on leur donnait le nom de glossopetrae. Cette interprétation a été corrigée en 1667 par le naturaliste danois Nicolas Steno, qui les a identifié comme des dents de requin et a publié une représentation célèbre d'une tête de requin portant de telles dents. Il a décrit ses découvertes dans le livre The Head of a Shark Dissected, qui contenait également l'illustration d'une dent de mégalodon.
Le naturaliste suisse Louis Agassiz a donné à ce requin son nom scientifique, "Carcharodon megalodon", dans son ouvrage de 1843 "Recherches sur les poissons fossiles", basé sur des dents fossilisées Le paléontologue anglais Edward Charlesworth, dans son article publié en 1837, utilisa le nom de Carcharias megalodon en citant Agassiz comme auteur, indiquant qu'Agassiz avait décrit l'espèce avant 1843. En 1928, le paléontologue anglais Charles Davies Sherborn a énuméré une série d'articles d'Agassiz publiés en 1835 contenant la première description scientifique du requin. Le nom spécifique Megalodon se traduit par "grosse dent", de grec ancien : μέγας et οδόντος ( odontús ), « dent ». Les dents du Mégalodon sont morphologiquement similaires à celles du grand requin blanc et, sur la base de cette observation, Agassiz a mis le mégalodon dans le genre Carcharodon.
Répartition géographique
Répartition des fossiles de Mégalodon.
Des dents de Mégalodon ont été retrouvées dans les quatre coins du monde (Europe, Asie de l'Est, Amérique, Caraïbes et dans l'Océanie), ce qui indique, comme certains requins actuels, qu'il devait avoir une répartition cosmopolite.
Taxinomie
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Relation entre le mégalodon et d'autres requins, y compris le grand requin blanc ( Carcharodon carcharias ). |
Bien que les premiers restes connus de mégalodon remontent à l'Oligocène supérieur, il y a environ 28 millions d'années, un désaccord subsiste quant à sa date d'apparition, avec des dates pouvant aller jusqu'à 16 millions d'années. Les auteurs pensaient que le mégalodon s'était éteint vers la fin du Pliocène, il y a environ 2,6 millions d'années, parce que les allégations relatives aux dents de mégalodon du Pléistocène, âgées de moins de 2,6 millions d'années, sont considérées comme non fiables. Une évaluation plus récente remet la date d'extinction au début du Pliocène, il y a 3,6 millions d'années.
Le Mégalodon est maintenant considéré comme un membre de la famille Otodontidae, au genre Otodus et au sous-genre Megaselachus, par opposition à sa classification antérieure dans la famille Lamnidae et le genre Carcharodon. La classification du mégalodon dans Carcharodon était due à une similitude dentaire avec le grand requin blanc, mais la plupart des auteurs pensent actuellement que cela est dû à une évolution convergente. Dans ce modèle, le grand requin blanc est plus étroitement apparenté au requin mako à grandes dents (†Cosmopolitodus hastalis) qu'au Mégalodon, comme en témoigne une dentition plus semblable chez ces deux requins. Les dents du mégalodon ont des dentelures bien plus fines que les dents du grand requin blanc. Ce dernier est plus étroitement apparenté au requin mako (Isurus spp.) avec un ancêtre commun autour de 4 millions d'années, tandis que le Mégalodon est apparenté à Otodus obliquus.
Le genre Palaeocarcharodon a été créé à côté de Procarcharodon qui représente le début de la lignée et dans lequel le mégalodon et le grand requin blanc sont étroitement liés à leur dernier ancêtre commun. Il est supposé être une impasse évolutive sans rapport avec les requins Carcharocles par les auteurs qui rejettent ce modèle.
Le genre Otodus contient actuellement 12 espèces qui sont :
† Otodus aksuaticus
† Otodus limhamnensis
† Otodus minor
† Otodus naidini
† Otodus obliquus
† Otodus poseidoni
† Otodus megalodon
† Otodus chubutensis
† Otodus aksuaticus
† Otodus auriculatus
† Otodus sokolovi
† Otodus angustidens
Mais le sous-genre Megaselachus ne contient que Otodus (Megaselachus) megalodon
Le genre Charcharocles est désormais souvent considéré comme invalide, et le mégalodon peut appartenir au genre Otodus, le rendant ainsi Otodus megalodon. Une étude réalisée en 1974 sur les requins paléogènes par Henri Cappetta a créé le sous-genre Megaselachus, classant le requin dans Otodus (Megaselachus) megalodon, ainsi que O. (M.) chubutensis.
Extinction
On ignore les causes de son extinction, mais son temps d'existence, Miocène et Pliocène, correspond en grande partie à celui du pélagornis, oiseau marin de 7 mètres d'envergure, et on peut supposer que leur disparition est peut-être liée et due à la raréfaction de leurs proies, des poissons de grande taille, elle-même liée au refroidissement du climat durant le Pliocène. En effet, n'importe quelle perturbation prolongée de la chaîne alimentaire est à même d'éradiquer un prédateur ayant de tels besoins métaboliques.
Si l'on suppose qu'il se nourrissait principalement de dugongs et cétacés, on peut penser que le Carcharocles megalodon s'est éteint lorsque les mers polaires, en se refroidissant, devinrent trop froides pour les requins, mais purent constituer un refuge pour les cétacés à sang chaud. L'émergence de grands cétacés prédateurs chassant en groupe tels que l'orque n'a pas contribué à l'extinction du mégalodon, mais ces espèces ont pu profiter de la raréfaction du grand requin. Contrairement à lui, les orques ont la capacité de vivre en eau glaciale.
Il n'y a pas d'indices d'une concurrence entre les orques et le mégalodon. Durant le règne du requin, aucun mammifère marin carnivore ne l'a supplanté, mais des espèces de cétacés carnivores comme les orques sont apparues, et d'autres ont disparu avant l'extinction du mégalodon. Il est possible que ce soient d'autres requins plus petits et mieux adaptés à la chasse aux proies plus modestes, mais plus nombreuses (pinnipèdes, poissons pélagiques) qui ont concurrencé le mégalodon, trop grand et trop spécialisé dans la chasse aux grands cétacés qui purent se réfugier aux pôles.
Autre supposition : le début des glaciations, en provoquant l'abaissement du niveau marin, aurait fait émerger, donc disparaître en tant que milieux marins, les larges plates-formes épicontinentales peu profondes où le mégalodon se reproduisait et grandissait, dans les herbiers à l'abri des prédateurs du large (dont les adultes de sa propre espèce).
Le mégalodon et l'homme
Quelques cryptozoologistes ont suggéré que le requin aurait bien pu disparaître plus récemment, voire être encore vivant, alors qu'on n'en trouve pas de trace plus récente que 1,6 million d'années. Passant outre le fait qu'une dent est l'élément squelettique le plus solide, le mieux conservable, et le plus long à se minéraliser (fossiliser), ils avancent les arguments suivants :
à la fin du XIXe siècle, le navire océanographique Challenger aurait remonté des fonds du Pacifique des dents longues de 12,5 cm (ce qui est nettement supérieur aux 7,5 cm en moyenne chez les requins blancs que nous connaissons), vieilles seulement de 10 000 ans et non-fossilisées ;
des dents vieilles de seulement 5 000 ans auraient été retrouvées non-fossilisées au large de la côte australienne (état de Victoria) ;
Pierre Clostermann rapporte dans son livre Des poissons si grands (1969) un incident survenu 15 ans auparavant au large de Timor (Indonésie), et attribué à un gigantesque requin blanc : « [...] en mars 1954, le cotre australien Rachel Cohen passait en cale sèche à Adélaïde pour un carénage. 17 dents de Carcharodon carcharias ayant en moyenne 8 cm à la base et 10 cm du collet à la pointe, furent extraites de la quille en bois, juste à l'aplomb de l'arbre d'hélice tordu. Le demi-cercle décrit par l'implantation des dents et des traces avait pratiquement un mètre de rayon ! » « Le capitaine du Rachel Cohen se souvenait d'un choc nocturne violent lors d'une tempête au large de Timor et avait conclu à une collision avec un des nombreux troncs d'arbre flottant dans cette mer. » « Les ichtyologues australiens ont attribué environ 24 m de long au possesseur d'une telle denture, attiré probablement, comme cela est très fréquent, par les reflets de l'hélice. ». L'estimation faite sur la taille du spécimen reste relative aux connaissances de l'époque ;
le biologiste marin David George Stead (en) a mentionné plusieurs observations de requins blancs de grande taille dans les eaux australiennes : « En mai 1939, au cours de discussions dans la presse de Sydney au sujet de la taille des requins, le capitaine J. S. Elkington du Queensland m'écrivit pour me parler d'une observation qu'il fit en 1894 d'un grand requin au large de Townsville Breakwater. (Je puis mentionner que le capitaine Elkington a passé une partie considérable de sa vie au service de la mer, et a toujours été un observateur avisé de la nature.) Il disait que pendant que la chaloupe de 35 pieds [10,5 m] dans laquelle il était se trouvait à l'arrêt durant une demi-heure, ce requin resta à dix pieds [3 m] de la chaloupe, lui donnant l'ample occasion de l'observer. "Ce n'était pas un requin pèlerin, écrivait-il, mais un vrai de type blanc ou jaunâtre, qui se projetait de quelques pieds au moins au-delà de chaque côté de la chaloupe. Cet observateur connaissait le requin pèlerin et il était sûr que celui qu'il avait vu était le grand requin blanc. »,
la chaîne de télévision Discovery Channel a diffusé en août 2013 un documentaire intitulé « Megalodon: The Monster Shark Lives », soit « Mégalodon, le requin monstrueux est vivant ». Ce documentaire était censé apporter des preuves de l'existence contemporaine du mégalodon, en particulier la photo d'un sous-marin U-Boat avec en arrière-plan l'aileron d'un requin espacé de 64 pieds (près de 20 m) de sa nageoire caudale. Outre le fait que la taille du spécimen serait alors largement supérieure à toutes les estimations de mensurations maximales, il a été démontré que la photo était truquée car construite à partir d'un film où l'aileron ne figure pas.
Deux des dents récoltées par le HMS Challenger en 1875 en Polynésie française ont été datées par Tschernezky Wladimir en 1959. Il a mesuré les croûtes de dioxyde de manganèse présentes sur les dents et en déduisit qu'une des dents a 11 333 ans et l'autre 24 206 ans. Cependant, plusieurs critiques peuvent être apportées à cet article. Tout d'abord, le texte comporte une erreur de calcul : la dent N2 est datée de 24 206 ans alors qu'une fois le calcul revérifié, elle aurait plutôt 24 267 ans. Ajoutons que l'auteur n'utilise que la valeur minimale de précipitation donnée par Pettersson (1955) qui est de 0,15 mm de dioxyde de manganèse en 1 000 ans. Le chiffre maximal (de 1,4 mm pour 1 000 ans) donne donc les âges suivants : 1 214 ans pour la dent N1 et 2 600 ans pour la dent N2. Enfin, Tschernezky s'est trompé dans sa conclusion. Par une telle procédure, il n'a pas daté l'âge des dents, mais le temps de formation des croûtes de dioxyde de manganèse et, par conséquent, le temps d'exposition des dents sur le fond océanique. Notons également que les chiffres donnés par Pettersson sont des chiffres établis dans des conditions physico-chimiques et biologiques bien précises, et que donc les temps de formation sont à prendre avec beaucoup de précautions. La seule méthode de datation viable serait une étude approfondie des roches sédimentaires des fonds marins, plaçant ainsi les dents de mégalodon dans un contexte géologique rigoureux.
Concernant les tailles extraordinaires, il faut signaler que, pendant des décennies, des captures de requins blancs de plus de 10 m voire 11 m ont été signalées : les vérifications scientifiques ont toutefois établi que ces dimensions étaient exagérées, et qu'aucun requin atteignant 7 m n'a jamais été capturé. Toutefois, le record de taille et de poids d'un grand requin blanc, a été établi lors d'une prise en Méditerranée, au large de la Tunisie, soit : 7,10 m de longueur, pour une masse de 1 500 kg. Il s'agissait très probablement d'une femelle. Précisons aussi que le grand requin blanc est un requin d'eau froide et tempérée. Grand nageur (nageoire caudale homocerque), il est plutôt donné pour un requin côtier.
En fait, aucune preuve ne soutient ces allégations, considérées comme fantaisistes d'un point de vue scientifique, mais dignes de la fascination que les grands requins exercent dans la culture populaire.
Culture populaire
Le Mégalodon est bien connu du public, car étant plus grand que le grand requin blanc, il est perçu comme plus dangereux et redoutable.
Le Mégalodon est très apprécié des scénaristes, notamment pour les films d'horreur comme Shark Attack 3: Megalodon ou bien Mega Shark vs Giant Octopus, mais leur taille y est, le plus souvent, exagérée. Le Mégalodon est au centre de l'histoire de l'album de bande dessinée Carthago (actuellement 8 volumes), qui reprend l'hypothèse de la survie de l'espèce jusqu'à nos jours, et fait référence à diverses découvertes de fossiles récents de mégalodon. Il est aussi présent en tant que « easter eggs » dans le jeu vidéo Battlefield 4. Après une quasi absence au cinéma depuis 2002 (les apparitions étant majoritairement dans des direct-to-video ou à la télévision), il y marque son retour en apparaissant en 2018 dans le film En eaux troubles dans lequel il est l'antagoniste principal ; sa taille y est, pour une fois, proche de celle de la réalité.
On peut également voir le Mégalodon dans le docu-fiction produit par la BBC Les Monstres du fond des mers, où il est incorrectement désigné comme l'ancêtre du grand requin blanc.
Les œuvres cinématographiques ou télévisuelles suivantes mettent en scène un ou plusieurs Mégalodons :
2001 : Shark Hunter de Matt Codd
2002 : Shark Attack 3: Megalodon de David Worth
2003 : La Chasse au Requin Tueur (Hai Alarm Auf Mallorca) de Jorgo Papavassiliou
2003 : Les Monstres du fond des mers (Sea Monsters) (série documentaire), épisode 3e océan le plus dangereux de tous les temps
2004 : Killing Sharks (Megalodon) de Pat Corbitt
2009 : Psycho shark de John Hijiri
2009 : Mega Shark vs. Giant Octopus (Mega Shark Versus Giant Octopus) (direct-to-video) de Jack Perez
2010 : Mega Shark vs. Crocosaurus (direct-to-video) de Christopher Douglas-Olen Ray
2011 : Super Shark de Fred Olen Ray
2012 : Sharkzilla (téléfilm) de Michael J. Miller, John Tindall et John Blush
2014 : Mega Shark vs. Mecha Shark (direct-to-video) de Christopher Douglas-Olen Ray
2015 : Mega Shark vs. Kolossus (direct-to-video) de Christopher Douglas-Olen Ray
2016 : Sous les mers (série d'animation), épisode Étrange migration (Strange Migration) - La famille Nekton découvre deux mégalodons, un mâle et une femelle, encore vivants.
2018 : En eaux troubles (The Meg) de Jon Turteltaub
2018 : Megalodon de Pat Corbitt, avec Michael Madsen
Dans le jeu arcade de Sega The Ocean Hunter (1998), l'un des boss, le second, est un mégalodon nommé « Léviathan », créé par une divinité appelée « Rahab » pour contrôler la mer "Luna Sea", le second niveau.
Dans Jaws Unleashed (2005), le requin que le joueur incarne, bien qu'identifié comme un grand requin blanc, a une taille exagérée (un humain peut tenir entier dans sa mâchoire) et proche de celle d'un mégalodon.
Dans le jeu Endless Ocean 2 : Aventuriers des fonds marins (2009), l'un des animaux légendaires récurrents, Thanatos, est un immense requin insensible aux effets du pulsar (arme qui délivre des décharges électriques) ; bien qu'étant identifié comme un grand requin blanc, sa taille laisse à penser qu'il s'agit d'un mégalodon.
Dans Jaws Ultimate predator (2011), le requin que contrôle le joueur fait face à un mégalodon dans l'un des niveaux du jeu.
Dans les applications Android Jurassic Park Builder (2012) et Jurassic World le jeu, il est possible de faire évoluer des Mégalodons.
Dans la franchise Hungry Shark, comme Hungry Shark Evolution (2012) et Hungry Shark World (2016), il est possible d'obtenir le Mégalodon.
Dans Battlefield 4 (2013), le Mégalodon est présent comme "easter egg" dans l'une des cartes du jeu, pour le faire apparaître, il suffit qu'un nombre déterminé de joueurs se tiennent près d'une balise, en mer, pour que le requin apparaisse et les écrase.
Dans le jeu Stranded Deep (2015), le joueur peut rencontrer et tuer des mégalodons.
Dans Ark: Survival Evolved (2017), l'un des animaux marins que le joueur peut rencontrer parmi le bestiaire du jeu est le Mégalodon, qu'il peut apprivoiser.
Le mégalodon est présent en tant que boss dans le jeu Sea of Thieves (2018).
Dans le jeu Maneater (2020), l'évolution ultime du requin-taureau que le joueur incarne est le Mégalodon.
Dans le jeu sur Steam Depth, il existe un mode dans lequel des plongeurs doivent tuer un Mégalodon, le joueur qui achève la créature se voit permis d'incarner cette dernière.
Dans le jeu sur Steam Feed and Grow: Fish, des Mégalodons apparaissent dans une zone de la carte Océan.
Des Mégalodons apparaissent quelquefois dans les aventures du super-héros DC Aquaman.
Le grand requin blanc est également le thème dans Carthago, série de bande dessinée fantastique française dessinée par Éric Henninot et écrite par Christophe Bec depuis 2007.
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