Ulysses S. Grant, né Hiram Ulysses Grant le 27 avril 1822 à Point Pleasant et mort le 23 juillet 1885 à Wilton, est un homme d'État américain, 18e président des États-Unis mais il est également largement connu pour avoir commandé les armées unionistes durant la guerre de sécession. Après une brillante carrière militaire, il fut élu président en 1868. Sa présidence fut marquée par ses tentatives visant à intégrer davantage les anciens États confédérés dans l'Union, à éliminer les vestiges du nationalisme sudiste et à protéger les droits des Afro-Américains. La fin de son mandat fut néanmoins ternie par les dissensions du Parti républicain, la panique bancaire de 1873 et la corruption de son administration.
Né dans l'Ohio, Grant s'orienta rapidement vers une carrière militaire et il fut diplômé de l'académie militaire de West Point en 1843. Il participa à la guerre américano-mexicaine de 1846-1848 et au début de la guerre de Sécession en 1861, il rejoignit l'armée de l'Union. L'année suivante, il fut promu major-général et son commandement victorieux à la bataille de Shiloh lui valut une réputation de commandant agressif. En juillet 1863, il s'empara de Vicksburg et le contrôle unioniste du Mississippi coupa la Confédération en deux. Après la bataille de Chattanooga en novembre 1863, le président Abraham Lincoln le promut lieutenant-général avec autorité sur toutes les armées de l'Union. En 1864, il coordonna une série de sanglantes batailles (Overland Campaign) qui permirent d'isoler le général sudiste Robert E. Lee à Petersburg. Après la prise de la capitale confédérée de Richmond, la Confédération s'effondra et Lee se rendit à Appomattox en avril 1865 pour signer la fameuse reddition d'Appomattox (ou reddition de Lee) qui marqua la capitulation de l'Armée de Virginie du Nord, principale armée confédérée.
Considéré comme le sauveur de l'Union et comme un véritable héros de guerre, Grant fut facilement choisi par la convention républicaine pour briguer la présidence et il remporta aisément l'élection. Durant cette période appelée la « Reconstruction », il s'efforça d'apaiser les tensions provoquées par la guerre de Sécession. Il encouragea l'adoption du 15e amendement de la Constitution garantissant les droits civiques des Afro-Américains et fit appliquer fermement ses dispositions dans le Sud, notamment en faisant appel à l'armée. Les démocrates reprirent néanmoins le contrôle des législatures sudistes dans les années 1870 et les Afro-Américains furent écartés du jeu politique pendant près d'un siècle. En politique étrangère, le secrétaire d'État Hamilton Fish régla la question des réclamations de l'Alabama avec le Royaume-Uni et évita que l'affaire Virginius ne dégénère avec l'Espagne. En 1873, la popularité de Grant s'effondra en même temps que l'économie américaine qui était frappée par la première crise industrielle de son histoire. Ses mesures furent globalement inefficaces et la dépression dura jusqu'au début des années 1880. En plus des difficultés économiques, son second mandat fut marqué par les scandales au sein de son gouvernement et deux membres de son cabinet furent accusés de corruption. Après avoir quitté ses fonctions, Grant se lança dans un tour du monde de deux ans et tenta sans succès d'obtenir la nomination républicaine pour l'élection présidentielle de 1880. Ses mémoires, rédigées alors qu'il souffrait d'un cancer de la gorge, connurent un large succès critique et populaire et plus d'1,5 million de personnes assistèrent à ses funérailles. Admiré après sa mort, les évaluations historiques de sa présidence sont néanmoins devenues très défavorables en raison de la corruption de son administration ; son engagement en faveur des droits civiques et son courage dans la lutte contre le Ku Klux Klan sont cependant reconnus.