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Oise : 71 infractions, 10 000 euros d’amende et 100 points de permis annulés dans le cortège d’un mariage
Ce dimanche, à Laigneville, une trentaine de véhicules célébrant un couple de mariés a commis de multiples infractions au code de la route en passant dans cette commune adepte de la vidéoverbalisation...
Laigneville, ce dimanche. Le cortège des mariés, composé d'une trentaine de véhicules, est passé deux fois dans la rue principale de la commune (Capture d'écran de la vidéoverbalisation). Mairie de Laigneville
Par Raphaël Thomas Le 20 septembre 2021 à 18h47, modifié le 21 septembre 2021 à 06h27
C’est un record pour la police municipale de Laigneville (Oise) : 71 infractions, 9585 euros d’amendes et 100 points retirés dimanche, en une seule journée. Les agents ont ainsi sanctionné les invités d’un mariage ayant traversé en trombe et en voiture cette petite ville de 4500 habitants. Entre 13 heures et 13h30, le cortège de berlines est passé à deux reprises sur la route principale de la commune au son des klaxons. « Ils ont commis tous les types d’infractions possibles, lance le maire (SE), Christophe Dietrich. Dépassement en ville, non-port de la ceinture, feux rouges grillés et circulation à contresens. On ne leur a pas fait de cadeaux. »
«J’ai été obligée de me garer sur le bord de la route»
Une fête qui n’est pas passée inaperçue. « Ils étaient sur les deux voies de circulation, je me suis retrouvée coincée avec ma voiture au milieu du cortège et j’ai été obligée de me garer sur le bord de la route pour les laisser passer », raconte une habitante de l’Oise, jointe par téléphone, qui travaillait ce jour-là à Laigneville. L’ « événement » a également déclenché de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.
A Laigneville, le panneau indiquant la présence de vidéoverbalisation est pourtant bien visible à l'entrée de la commune.
« J’ai prévenu les deux policiers d’astreinte qui ont bien fait de ne pas intervenir en personne pour ne pas envenimer la situation, poursuit Christophe Dietrich. Tout s’est fait par vidéoverbalisation. » Un système mis en place en décembre 2018 à Laigneville. Dans l’Oise, 62 communes utilisent ou comptent utiliser la vidéo pour sanctionner les infractions routières. « Ici, nous ne sanctionnons que les infractions flagrantes et dangereuses, prévient le maire. Là c’est clairement le cas, et ils n’ont aucune excuse, il y a un gros panneau fluorescent à l’entrée de la ville pour prévenir de la présence des caméras. »
Les invités de ce mariage n’ont pas encore reçu la note dans leurs boîtes aux lettres mais Christophe Dietrich, lui, est fier de son coup de filet. « Vive les mariés ! » ironise-t-il dans un post Facebook publié ce lundi sur son compte personnel et sur celui de la commune. « Je les avais entendus de chez moi, sacré bordel, réagit une habitante en commentaire. Comme on dit, ils ont joué, ils vont assumer les conséquences. »
Le char B1 est un char lourd, conçu en France au cours des années 1930. Ce char est souvent appelé improprement Renault B1, mais Renault n'en était que le plus gros producteur. Le B1 fut développé et produit par un ensemble de sociétés, FAMH, FCM et AMX, travaillant de concert, sous la direction technique de l'arsenal de Rueil. Sa conception et sa mise en production furent longues et coûteuses, si bien qu'à l'entrée en guerre de la France, en septembre 1939, fort peu avaient été produits. Grâce à un effort industriel important, leur nombre augmenta rapidement pendant la drôle de guerre mais, selon certains, comme le colonel Charles de Gaulle, cet effort aurait été mieux investi dans des chars plus simples à produire comme le D2.
Long développement et production difficile
En 1921, le général de division Estienne demande aux sociétés Renault, FAMH, Schneider, Delaunay et FCM de développer des prototypes de chars d'assaut, d'une masse de quinze tonnes, armés d'un canon de 47 ou 75 millimètres en casemate et de deux mitrailleuses en tourelle. Ces blindés, propulsés par un moteur de 307 chevaux, doivent être capables d'une autonomie de 30 heures, être blindés à 50 millimètres à l'avant, 30 sur les côtés et 15 au plancher et au toit. Cette spécification est assortie d'un accord prévoyant la production de 120 chars par société. Entre 1922 et 1924, pas moins de quatre prototypes différents sont proposés. Deux le sont par Renault, les SRA et SRB, tous les deux mus par un moteur de la marque de 180 chevaux et armés d'un canon Schneider de 75 mm en casemate disposant d'un champ de tir de 1°30 de part et d'autre de l'axe du véhicule. Ils possèdent une mitrailleuse en tourelle. Le SRB se distingue du SRA par l'emploi d'une transmission hydraulique, pour assurer le pointage du canon par virage. FAMH et Delaunay proposent, eux, un modèle propulsé par un moteur Panhard de 120 chevaux avec une transmission hydraulique Jeanney, une suspension pneumatique et armé d'un canon FAMH de 75 mm. Enfin, le prototype de FCM, le FCM-21, utilise le même canon que le précédent modèle mais utilise des embrayages latéraux pour assurer le pointage en direction. Tous ces véhicules sont testés à l'annexe de Rueil, de l'atelier de construction de Puteaux, le 13 mai 1924. Les résultats sont assez décevants, seul le train de roulement du FCM donne satisfaction. En mars de l'année suivante, le général Estienne, partant du SRA et du SRB, définit le futur char B, seul le moteur étant déplacé pour dégager un couloir d'accès aux mécanismes. Il décide d'adopter la suspension pneumatique FAMH, le train de roulement du FCM-21, porte le blindage latéral à 25 millimètres et celui du toit et du plancher à quinze. Parallèlement, il lance aussi deux autres projets, les B2 et B3, blindés à 50 millimètres, mais leur masse dépassant quarante-cinq tonnes provoquera l'abandon de ces projets. Le 27 janvier 1926, il est décidé de produire trois prototypes du Char B, un assemblé par Renault, un autre par FAMH et le dernier par FCM. Les deux premiers exemplaires sont armés par le canon de 75 FAMH, le dernier embarque le canon Schneider.
Le premier de tous les chars B, le no 101 produit par Renault avec un blindage en acier doux, est fini en 1929. Il va devenir le banc d'essai de toutes les améliorations étudiées sur les chars de la série. Les deux autres sont terminés l'année suivante et, après la mise au point du refroidissement et de la transmission, les trois chars sont regroupés en octobre 1931, au sein d'un détachement d'expérimentation. Après quoi, ils font le trajet de Rueil jusqu'au camp de Mourmelon puis, après des manœuvres et un examen par une commission dirigée par le général Delalain, en reviennent, le tout par leurs propres moyens, parcourant en tout près de mille kilomètres, sans autres incidents que la panne et le changement du système Naëder de l'un entre eux. Les deux années suivantes, les trois chars participent à d'autres manœuvres et font de nombreux adeptes, comme le général Dufieux et le colonel Delestrain. Une première commande de sept chars avec un blindage de quarante millimètres, envisagée dès 1932, n'est finalement signée qu'en mars 1934, à cause des discussions portant sur le prix relativement élevé de 2 millions de francs français et la répartition des commandes entre les différentes sociétés. En plus de leur blindage plus épais, ces chars embarquent un nouveau canon de 75 mm, conçu par l'atelier de construction de Bourges, une nouvelle tourelle APX-1 avec un canon de 47 mm SA34, un moteur plus puissant. Ils sont livrés au mois d'avril de la même année et rejoignent alors les no 102 et no 103, au sein du 511e régiment de chars de combat, basé à Verdun. Par contre, la livraison de la commande suivante, portant sur vingt exemplaires et son additif de cinq véhicules, elle, sera retardée jusqu'en 1936 pour être pourvue de pièces de blindage coulées, d'une modification du bronze employé dans la fabrication de l'appareil Naëder, et à cause des mouvements sociaux précédant le Front populaire. Au 9 juin 1936, 34 chars B1 sont en service dans l'armée française.
En 1937, de nouvelles commandes sont passées pour une version améliorée dont le blindage et les capacités antichars ont été améliorés : c'est le B1 bis. Le moteur Renault développe maintenant 300 chevaux, le blindage passe à 60 mm à l'avant et à 55 mm sur les flancs, comme préconisé par le général Velpry, alors inspecteur des chars, qui craint les nouvelles armes antichars ayant commencé à apparaître, en particulier lors de la guerre d'Espagne. On monte la nouvelle tourelle APX-4 qui, armée d'un canon de 47 mm SA35, ajoute enfin au char une réelle capacité antichar. La masse du véhicule passe de 28 à 31 tonnes. L'autonomie surtout, en souffre, bien qu'elle puisse atteindre 180 kilomètres à basse vitesse avec les 400 litres des trois réservoirs mais, à la vitesse de 20 km/h, elle n'est plus que de six heures soit 120 kilomètres. Mais en situation de combat, en tout terrain, l'autonomie devenait très faible et complètement dérisoire, à tel point que bien des offensives en mai et juin 1940 furent arrêtées faute d'une autonomie suffisante. De plus, faire le plein de 400 litres était très long car l'armée française utilisait des fûts de 200 litres beaucoup trop lourds et difficiles à manier, ce qui compliquait encore les services d'intendance. À l'opposé, les Allemands utilisaient des jerricans de 20 L faciles à transporter et à manier, leurs chars étaient moins gourmands car beaucoup moins lourds. Des essais avec une remorque spéciale, contenant 800 litres de carburant supplémentaires furent menés mais leur emploi fut abandonné, sûrement à cause du danger de transporter du carburant d'aviation, hors du blindage.
Pour répondre à la demande plus importante de refroidissement du moteur, la grille latérale du ventilateur fut agrandie. Certains y ont vu un point faible du char (les servants des panzerabwehrkanone allemands (canons antichar) s'efforçant d'y placer leurs obus). Cette assertion, basée sur un événement réel au cours duquel trois canons de 37 mm mirent hors de combat deux B1 bis, près de Stonne, le 16 mai 1940, semble peu fondée car la grille avec ses barreaux en V d'acier épais de 28 mm, n'était pas théoriquement plus vulnérable que les flancs de 55 mm et était capable de résister aux canons de 20 mm et 37 mm allemands. En réalité, seul un B1 bis fut mis hors de combat de cette manière, les fragments de l'obus endommageant le moteur par ricochets, le char fut par ailleurs réparé et repartit au combat.
En cours de production, le B1 bis bénéficiera d'améliorations progressives, du no 306 au 340. L'emport initial d'obus de 47 mm était de 62, celui du nombre de cartouches de 7,5 mm était lui de 4 800. Ils passèrent respectivement sur les modèles suivants à 72 obus et 5 250 cartouches au début de 1940. Le poste de radiotéléphonie ER-53 ne permettant que des liaisons en morse, céda la place à un ER-51 Modèle 38 permettant des liaisons en phonie2. Les chars de commandement au niveau de la compagnie et du bataillon recevaient en prime un ER-55, pour communiquer avec leurs supérieurs. Enfin, en juin 1940, les derniers exemplaires produits reçurent un réservoir supplémentaire de 170 litres.
Les commandes furent passées pour ce nouveau modèle, dès 1937, avec 35 B1 bis pour le 510e RCC (ils furent livrés en 1938), puis 35 autres, en 1938, pour le 508e RCC, 70 en 1939, pour le 512e RCC et un bataillon de marche. Après la déclaration de guerre, les commandes affluèrent, si bien qu'à l'armistice, elles totalisaient 1 144 exemplaires, mais furent bien loin d'être honorées par l'industrie, qui réussit en tout et pour tout à produire : 35 chars B1 et 369 B1 bis soit un total de 404 chars. Avant le 1er septembre 1939, seuls 129 B1 bis avaient été livrés. En novembre 1939, 61 de plus furent fournis. Les efforts de mobilisation industrielle de la 12e direction de l'armée ne porteront leurs fruits que par la suite, les cadences mensuelles passèrent de trois à neuf chars, entre 1937 et 1939, et finiront par atteindre un chiffre remarquable, vu la complexité du char, en mai 1940, avec 41 véhicules. La production aurait dû encore augmenter à partir de l'été 1940, grâce au remplacement du B1 bis, par un nouveau modèle le B1 ter, dont la production était grandement simplifiée par l'abandon du système Naëder, pour un canon de 75 mm, orientable sur dix degrés. Le B1 ter était prévu avec des blindages latéraux de 70 mm en forme de V, des chenilles protégées par un tunnel en blindage moulé et une nouvelle boîte de vitesses mécanique, beaucoup moins encombrante. Malheureusement, les études commencées dès 1935 furent retardées à plusieurs reprises. Le prototype, apparu en retard du fait des grèves, put être présenté avec une tourelle de B1 bis, la sienne n'étant prête qu'en 1937. Le premier exemplaire de présérie, construit par ARL, sortit en 1939. Il fut évacué en 1940 à Saint-Nazaire, en compagnie du second assemblé à l'usine Fives-Lille, mais les deux chars disparurent lors du torpillage du navire, le Mécanicien principal Carvin), qui les évacuait vers l'Afrique du Nord. Seul survécut le troisième exemplaire en cours de montage chez FCM, qui fut caché aux commissions d'armistice, et servit à des expérimentations en zone libre[réf. nécessaire]. Un projet amélioré, le B40, avec un blindage de 80 millimètres, était aussi envisagé, le train de roulement lui étant destiné servira en 1944, à la production du char ARL 44.
Caractéristiques techniques
La caisse du B1 est réalisée par le boulonnage d'éléments en acier. Elle est divisée en deux compartiments, séparés par une cloison coupe-feu, la partie avant accueillant l'équipage, celle arrière le moteur, la transmission et le réservoir de carburant. L'organisation interne du véhicule est issue de la nécessité de servir l'arme principale, le canon de 75 mm ABS modèle 1929 car, au démarrage du projet, la tourelle n'était censée être armée que d'une mitrailleuse, et sa fonction était plutôt celle d'un poste d'observation pour le chef de véhicule. Ce canon, fixe en site, est pointé en direction avec la caisse, c'est donc le conducteur qui l'utilise, à partir de son poste de pilotage situé sur la gauche de l'arme. Pour arriver à un pointage précis de l'arme, il a été nécessaire de développer un appareillage spécifique pour effectuer des virages précis, grâce à un volant actionnant le dispositif hydrostatique Naëder (huile de ricin). Outre le volant de conduite, le conducteur dispose donc aussi d'un volant pour affiner le pointage en direction de la pièce, et d'un autre pour régler la hausse. Il effectue toutes ces opérations en visant l'objectif dans la lunette de tir placée devant lui.
Derrière le canon, prend place le pourvoyeur qui, lui aussi, a plusieurs fonctions : il doit, en effet, charger le canon de 75 avec des obus sur lesquels il visse les fusées, mais aussi passer au chef de char des munitions pour recompléter celles situées en tourelle. Il travaille dans une position inconfortable, accroupi derrière l'arme, et doit aller chercher les munitions, parfois jusque dans le compartiment moteur, auquel on accède par une porte dans la cloison coupe feu. À sa gauche, le radiotélégraphiste est un peu mieux logé, cependant son matériel est tout sauf moderne, les transmissions ne s'effectuant non en phonie, mais en morse. Dernier homme d'équipage, le chef de char est sans doute le plus débordé : en plus de l'observation du champ de bataille et de la localisation des objectifs, il doit, en effet, pointer et approvisionner les deux armes de sa tourelle monoplace. Souvent, le mécanicien affecté au véhicule se joignait à l'équipage, devenant le cinquième homme de celui-ci.
Sur le B1 bis, le moteur est un Renault de type aviation renforcé, avec six cylindres en ligne et une cylindrée de 16,5 litres, qui développe 307 chevaux à 1 900 tours par minute. Il est monté au centre du véhicule, juste derrière la tourelle. Il est refroidi par un radiateur et un ventilateur, placés sur sa gauche, alimenté en air par une ouverture protégée par des persiennes en blindage. Sur sa droite, une coursive permet à l'équipage d'aller inspecter, tous les éléments du moteur et de la transmission. Derrière le moteur, reliée par un coupleur, la boîte de vitesses, avec cinq rapports avant et un arrière, est surmontée par le dispositif hydrostatique Naëder, qui contrôle les différentiels auxiliaires, permettant de faire varier la vitesse de chaque chenille de façon souple et régulière. Deux freins à tambour, sur ces mêmes différentiels, sont utilisés eux aussi pour les changements de direction à plus grande vitesse.
Malgré son emploi lors de la Seconde Guerre mondiale, le B1 présente de nombreuses caractéristiques qui rappellent que sa conception eut lieu à la fin des années 1920. Son train de roulement, par exemple, conçu par FCM, est extrêmement complexe, il enveloppe tout le pourtour de la caisse, comme sur les chars Mark I anglais, ce qui marque la préoccupation de lui donner de bonnes capacités dans un terrain bouleversé, comme celui rencontré lors d'une guerre de tranchées. Chaque chenille est guidée, en plus du barbotin et de la poulie de tension, par trois chariots porteurs et quatre galets tendeurs. Chaque chariot comprend quatre roues, regroupées par deux sur un petit balancier, puis par quatre sur un plus grand qui lui, est suspendu à la caisse par un gros ressort vertical. Il bénéficie de caractéristiques inhabituelles, comme la présence d'un ressort sur la poulie tendeuse, ce qui permet de régler la tension de la chenille directement de l'intérieur du véhicule. Il est aussi protégé par le blindage latéral qui est boulonné sur son extérieur.
Entretien
Du fait des nombreux éléments mobiles, il doit être entretenu régulièrement, nécessitant, en particulier, un abondant graissage, réalisé par quatre graisseurs sur chaque côté tous les 150 km. Il nécessite une vidange du moteur tous les 300 km et de la boîte de vitesses tous les 1 000 km, une visite détaillée tous les 1 000 km au 1er degré et une révision générale tous les 4 000 km. Il est résistant en dépit du manque d'entretien dont il fera l'objet en campagne. Son moteur est robuste, les accessoires sont toutefois d'un accès difficile et le circuit de charge est insuffisant. La boîte de vitesses est solide mais le demi-arbre gauche est sujet aux ruptures car plus long que celui de droite. Les freins sont insuffisants et difficiles à réparer. La direction hydrostatique (le Naëder) est délicate, demandant une bonne formation du pilote. Les pannes du système Naëder ont provoqué bien des pertes et, les Allemands avançant, ils durent être abandonnés souvent sabordés. Le train de roulement est très résistant, il présente cependant une faiblesse au mécanisme de tension de la chenille. En dépit de ses défauts, il fera l'objet de beaucoup d'éloges
Au combat
Les chars B1 avaient pour mission, en temps de guerre, d'attaquer les zones fortement fortifiées par l'adversaire. Pour ce faire, ils étaient regroupés au sein d'unités formées à la mobilisation, les divisions cuirassées (DCr), qui restaient à la disposition du grand quartier général pour mener des attaques planifiées contre les défenses adverses, en coopération avec les divisions d'infanterie. Ce type de division blindée n'avait pas été conçu pour une guerre de mouvement, menée de façon autonome, comme l'étaient les panzerdivision en Allemagne. Ce rôle était confié, en France, aux divisions de la cavalerie en cours de motorisation, les divisions légères mécaniques (DLM) (dotées de chars moyens et légers). Les DCr manquaient cruellement d'appui pour faire opérer leur chars : peu d'infanterie et de génie d'accompagnement, lesquels étaient de toute façon embarqués sur des camions. Les services n'étaient pas dimensionnés pour opérer en avant, dans la profondeur du dispositif adverse, mais pour mener des attaques à but tactique, en soutien de certains corps d'armée. Une fois une percée assurée, son exploitation était confiée à la cavalerie ou à l'infanterie ; la DCr engagée était alors recomplétée, et renvoyée vers l'arrière pour être réengagée ailleurs. Mais, en mai 1940, le front stable que nécessitait cette doctrine n'exista pas, et les DCr durent être engagées dans un rôle pour lequel elles n'avaient pas été conçues.
En septembre 1939, il existait quatre bataillons équipés de chars B1, les 8e, 15e, 28e et 37e bataillons de chars de combat, chacun avec 33 chars. Le dernier était équipé de la première version du char, les autres mettant en ligne des B1 bis. Le 16 janvier 1940, ils formèrent la base pour la création des deux premières divisions cuirassées, la 1re et la 2e, dont ils formaient la première demi-brigade de chars. Le 20 mars, la troisième DCr fut formée avec, entre autres, deux bataillons de B1 bis formés à Bourges, les 41e et 49e (15 B1-bis issues de ces deux formations se sacrifièrent au Nord de Vadenay le 12 juin 1940 pour freiner l'avance allemande) . Une quatrième DCr était en cours de formation, au moment de l'attaque allemande, comprenant deux nouveaux bataillons équipés de B1 bis, les 46e et 47e bataillons de chars de combat, formés respectivement à Bourges et Vanves (La 4e DCr fut confiée au colonel de Gaulle)
Bien qu'engagé en urgence, et dans un rôle pour lequel il n'a pas été conçu, le B1 bis posa de très nombreux problèmes aux troupes allemandes, son épais blindage résistant à toutes les armes antichar. Les Allemands durent alors improviser pour le mettre hors de combat, en utilisant leurs pièces d'artillerie en tir tendu, en particulier les canons antiaériens de 88 mm (Le B1 bis nommé Jeanne d'Arc, par exemple, encaissa 90 impacts d'antichars avant d'être incendié par un 88). Malgré cette supériorité écrasante, tous les défauts du B1 bis et des divisions cuirassées empêchèrent la relative impunité des B1 d'avoir une influence sur le cours de l'offensive allemande, car les offensives des chars lourds n'étaient pas exploitées faute de véhicules de transport, et à cause de l'énorme consommation de ce char.
Tout d'abord, la faible autonomie des B1 bis, aggravée par la faiblesse des services de ravitaillement des DCr, provoqua l'abandon de nombreux véhicules à court d'essence, auxquels s'ajoutèrent ceux victimes de pannes mécaniques, en particulier à cause du système Naëder se déréglant vite et sujet aux fuites d'huile. Dépassées en nombre, les DCr, devant reculer, durent de ce fait abandonner de nombreux véhicules en panne, qu'elles ne pouvaient ni réparer, ni ravitailler. De plus, la répartition peu logique de l'armement du B1 bis, pourtant puissant, nuisit grandement à son efficacité sur le terrain : du fait de la complexité de leurs tâches, les équipages devaient être très expérimentés et, même dans ce cas, il était quasiment impossible au chef de véhicule d'observer convenablement la situation pour anticiper les menaces contre le char. Cette dernière faiblesse eût été moins déterminante si les B1 bis avaient été accompagnés par une infanterie nombreuse. Mais les chasseurs portés, dont c'était le rôle, n'étaient déployés qu'à raison d'un bataillon par DCr et ces chasseurs portés manquaient cruellement de camions : ils montaient au front à pied donc arrivaient toujours trop tard. Dernière faiblesse, la qualité des matériels de communication était mauvaise : les équipages disposaient soit du poste ER53, transmettant en morse, soit du ER51 modèle 38 en phonie, mais ce dernier était quasiment inemployable dans l'ambiance sonore du char, poussant les équipages de la 1re DCr à conserver les postes originaux. Et les pannes étaient fréquentes.
Après la défaite française, les Allemands récupérèrent 161 chars B1 et B1 bis comme Beutepanzer, qu'ils utilisèrent en juin 1941 au cours de Barbarossa mais qu'ils reléguèrent rapidement dans des tâches secondaires : entraînement et opérations de maintien de l'ordre et anti-partisans sous la désignation de Panzerkampfwagen B-2 740 (f). Ils furent, par exemple, utilisés par la Panzer-Kompanie 12 lors de l'opération Fruška Gora. Soixante de ces chars furent par la suite convertis en chars lance-flammes sous le nom de Flammwagen auf Panzerkampfwagen B-2 (f), et seize autres en canons automoteurs de 105 mm. Certains de ces chars furent ensuite repris par les Français, lors de la Libération, et réutilisés dans les opérations contre la poche de Royan.
Variantes
Versions françaises
B1 - première version produite, blindage à 40 mm, tourelle APX-1 avec canon SA34, moteur Renault de 250 cv. Numéros de série compris entre 101 et 135, 35 exemplaires réalisés.
B1 bis - seconde version de production, blindage augmenté à 60 mm sur l'avant, et 55 mm sur les flancs, tourelle APX-4, avec canon SA35, moteur Renault de 300 ch. Numéros de série compris entre 201 et 856, en fonction des différents constructeurs, 369 exemplaires réalisés.
B1 ter - troisième version dont la production aurait dû commencer lors de l'été 1940, canon de 75 mm avec un pointage en azimut de 10°, blindage de 70 mm incliné sur les côtés, capacités des réservoirs accrus, tourelle Fives-Lille mue électriquement avec un chemin de roulement double, 4 exemplaires réalisés.
B2 et B3 - projets de chars blindés à 50 mm, abandonnés du fait d'une masse avoisinant les 45 tonnes.
B40 - projet d'amélioration du B1 ter, avec des blindages frontal et latéral portés à 80 mm et un canon de 105 mm au lieu du 75 mm. Prévu également avec un canon de 75 mm en tourelle.
B1 bis FFI - 15 chars réalisés à partir de 42 carcasses abandonnées par les Allemands et réparées dans les usines Renault à partir de 1944.
Conversions allemandes
« Flammpanzer B2 (f) » : conversion du B1 bis en char lance-flammes. Ils connaîtront le front russe lors de l'opération Barbarossa au sein de la « Panzer-Abteilung (Flamm.) 102. ».
« 10.5-cm leichte Feldhaubitze 18/3 (Sf.) auf Geschützwagen B2 (f) 740 (f) » - 16 exemplaires : en mars 1941, Hitler ordonne le développement de canons automoteurs venant en appui des chars lance-flammes précédemment cités. Le 28 mai 1941, le Waffenprüfamt Nr 6 commande un prototype à Rheinmetall-Borsig, prototype assemblé en juin 1941. Les chars lance-flammes auront donc dû se passer de leur appui, puisque la Panzer-Abteilung 103. est dissoute peu après. Les seize appareils sont produits entre janvier et mars 1942, et sont livrés à la 26e Panzerdivision, I. Abteilung de l'Artillerie-Regiment 93. En mai 1943, les quatorze véhicules restants, remplacés par des Wespe, sont versés à la 90. Panzergrenadier Division en Sardaigne
L'explosion de l’usine AZF de Toulouse est un accident industriel survenu le 21 septembre 2001 à Toulouse. Dans l’usine de production d’engrais azotés située en zone urbanisée, un stock de 300 à 400 tonnes de nitrate d'ammonium explose à 10 h 17, entraînant la mort de trente-et-une personnes, faisant deux mille cinq cents blessés et de lourds dégâts matériels.
Après seize ans d’enquête et de procès, la responsabilité pénale du directeur de l’usine au moment des faits, Serge Bichelin, et de la société Grande Paroisse, propriétaire de l’usine, est définitivement reconnue en 2017. Plusieurs théories alternatives ont été avancées pour écarter cette responsabilité, mais sont aujourd’hui réfutées ou reconnues comme complotistes.
L’accident compte parmi les plus graves explosions accidentelles impliquant du nitrate d’ammonium. Il occasionne des dommages considérables au bâti du sud-ouest de l’agglomération toulousaine, puis une rénovation et la création de nombreux équipements publics dont l’oncopole de Toulouse mis en service à partir de 2009. La garantie des catastrophes technologiques est par ailleurs créée par une loi de 2003 à la suite de cet accident
L'autochenille Citroën/Unic P107 est un véhicule utilisé massivement à partir de 1935 par l'Armée de terre française pour mécaniser son artillerie tractée.
France
La Citroën/Unic P107 est adoptée par l'armée de terre française en 1935 pour prendre la succession de la Citroën-Kégresse P17. Le véhicule est conçu par la firme Citroën, mise en faillite en 1936. Il est produit de 1937 à 1940 par Unic à 3 276 unités
Deux versions sont mises en service :
le tracteur d'artillerie, pour les canons antichars et de campagne (75 mm et 105 mm)
le véhicule dédié aux troupes du génie.
Les Citroën/Unic P107 servent durant les combats de la Bataille de France.
Reich allemand
La Wehrmacht récupère de nombreux exemplaires sous le nom de Leichter zugkraftwagen 304 (f), pour tracter des canons Pak 35/36 et 97/38. À l'image des SdKfz 250, le semi-chenillé P107 est doté d'un blindage fortement incliné, renommé Leichter Schützenpanzerwagen auf UNIC P-107 U-304 (f) et utilisé comme transport de troupes.
Plusieurs versions sont dérivées :
Leichter Granatwerferpanzerwagen auf UNIC P.107 U-304 (f) : porte-mortier de 8 cm
Leichter Schützenpanzerwagen (Funk.) auf UNIC P.107 U-304 (f) : véhicule de commandement
Leichter Sanitatspanzerwagen auf UNIC P 107 U-304 (f) : ambulance
Schützenpanzerwagen U304 (f) - 37 mm Pak 35/36 : chasseur de char
Selbstfahrlafette 2 cm Flak 38 auf Gepanzert UNIC P-107 U-304 (f) : véhicule anti-aérien
L'ambulance est principalement utilisée par les troupes cantonnées en France, où elle voit le feu durant les combats de 1944
La mitrailleuse Hotchkiss de 13,2 mm modèle 1929 conçue par Hotchkiss est une arme de défense anti-aérienne.
Caractéristiques
Cette arme à refroidissement par air est dotée d'un canon de 76 calibres, ces canons Hotchkiss ont une cadence cyclique de 450 coups par minute, mais la cadence pratique est de 200 / 250 coups par minute pour permettre le rechargement de leurs magasins de 30 balles.
Elle fut utilisée par l’Armée de l’air et la Marine nationale.
Dans la Marine nationale, elle était montée en bitube et en quadritube, cette dernière disposition étant inventée par Yves Le Prieur, sur la quasi-totalité des navires de guerre construits dans les années 1930, mais elle était également utilisée à terre en défense des côtes.
L’Armée de l’air l’utilisait en bitube seulement pour la défense des bases aériennes sous le nom de mitrailleuse de 13,2 mm CA mle 1930.
Elle fut également fabriquée sous licence au Japon pour la marine impériale japonaise sous le nom de Type 93.
L'Italie en fit une copie sous le nom de Breda Mod. 31 avec, en outre, un mode de chargement différent avec des bandes de munitions souples utilisée par la Regia Marina.
Modèle 1930
L’Armée de terre refusa le modèle 1929 pour le tir anti-aérien au prétexte que les balles étant trop lourdes, elles risquaient de blesser les troupes en retombant.
Elle utilisa la mitrailleuse Hotchkiss de 13,2 mm modèle 1930, strictement identique au modèle 1929, comme arme anti-personnel ou anti-char uniquement dans les casemates des basses Vosges et des berges du Rhin de la ligne Maginot pour tirer sur les moyens de franchissement.
Elle était montée sur un chariot suspendu identique à celui qui supportait le canon anti-char de 37 mm afin de pouvoir être retirée du créneau pour la mise en place d’un Jumelage de mitrailleuses Reibel (JM)
Cette arme fut montée sur divers véhicules blindés comme l'AMD Laffly 80 AM, l'AMR 35 et la chenillette T13, et fut utilisée en Espagne, en Belgique et en Chine
Le Type 45 est un modèle de camion de la marque Citroën, fabriqué pendant 20 ans, entre 1934 et 1954. Il sera remplacé par le Type 55.
Histoire
Après le T 23, le T 29, et le T 32 avec des moteurs dérivés de voitures, type Rosalie où Traction Avant, le T 45 sort en 1933 avec un moteur à essence de 6 cylindres en ligne, et un châssis permettant une charge utile de 3,500 t en version courte. Une version longue de 4,500 t sera ensuite proposée. Un moteur diesel de 12 chevaux fiscaux sera ensuite présenté. Le châssis court ou long sera également employé pour d'autres versions.
T 45 S, Autocar 33 places, équipant entre autres le réseau des Transports CITROEN en 1948
T 45 D, tracteur diesel pour semi-remorque
T 45 U, fourgon pompe-tonne d'incendie
Toutes sortes de carrosseries pouvaient être adaptées sur le châssis court ou long.
Pendant la guerre 39/45, il pourra même est équipé d'un gazomètre en version plateau avec ridelles et fourgeon, livré d'usine - version 45 G.
L'armée allemande, ayant saisie à son arrivée à Paris l'usine du Quai de Javel, en possédera plusieurs centaines en version camouflage. Très robuste, il sera d'un grand succès à l'exportation et dans toutes les colonies françaises. Les entreprises de déménagement seront très souvent équipées de ces engins, en fourgon à deux essieux et châssis long ou avec tracteur routier et semi-remorque.
(Références et données techniques, Constructeur)
L'AMC 35 (de Automitrailleuse de combat Renault modèle 1935), aussi connu sous le nom de Renault ACG-1, était un char moyen français développé dans les années 1930, soit vers la fin de l'entre-deux-guerres. Il servit durant la Seconde Guerre mondiale.
Il a été produit dans l'usine Renault d'Issy-les-Moulineaux et a été développé en raison du changement des spécifications qui avaient mené à la conception de l'AMC 34, exigeant un véhicule non seulement bien armé mais également bien blindé.
Du fait de problèmes financiers et économiques, la production a été retardée et limitée. La Belgique fut la seule utilisatrice de ce char dans des unités actives avant la guerre. L'AMC 35 était l'un des seuls chars français de l'époque comportant une tourelle pour deux hommes.
Développement
Renault a développé l'AMC 34 selon les caractéristiques du plan de 1931. Le 26 juin 1934, ceux-ci ont été changés : on exige maintenant que le véhicule atteigne une vitesse maximale de 50 km/h et qu'il soit immunisé contre les armes à feu antichars. Le 7 mars 1936, un nouveau prototype a été fourni par Renault, qui a demandé que le véhicule soit accepté s'il répondait aux nouvelles caractéristiques. Après tout, l'AMC 34 avait été accepté pour la production alors qu'il ne présentait que de légers changements. L'institution faisant alors autorité en la matière, la Commission de Vincennes, s'est montrée méfiante cependant, du fait du changement de l'appellation d'usine, passant de Renault YR à Renault ACG. Quand la commission a inspecté le prototype le 9 mars, les représentants du constructeur précisent que le prototype est d'une conception complètement nouvelle. En conséquence, un programme d'essais est lancé, et il s'achève le 27 novembre. À cette date, la commission a jugé que, en dépit de nombreux changements, le modèle était encore inadapté pour le service à cause de son manque de fiabilité mécanique. Toutefois, au printemps suivant, inquiétée par la remilitarisation de la Rhénanie, la commission passe une première commande de dix-sept véhicules. Plus tard, elle passe à 50 unités. Pour des raisons politiques, la commission n'a pas osé décommander, elle a accepté le modèle ; notant tout de même qu'il serait fortement recommandé d'examiner les modèles et de les tester avant de les recommander. Le premier véhicule de la cavalerie française a été reçu le 1er novembre 1938.
Description
L'AMC 35 a des dimensions à peu près identiques à celles de l'AMC 34. Cependant, la coque est plus longue, atteignant 4 572 mm, ce qui lui permet d'accueillir un moteur V-4 de 11,08 litres développant 180 chevaux, version raccourcie du moteur V-6 équipant le char B1. L'AMC 35 a cinq roues de route. La suspension utilisée est faite de ressorts horizontaux cylindriques en caoutchouc. N'atteignant que 42 km/h, le véhicule était plus lent que la vitesse exigée par le cahier des charges de la Commission de Vincennes. Un réservoir de carburant de 300 L lui permettait de parcourir environ 160 km. Il pouvait franchir un gué n’excédant pas 60 cm, et sa capacité de franchissement est de 2 m. Son blindage, en plaques de tôle rivetées et boulonnées, n'atteint que 25 mm, la protection offerte étant là encore en deçà de l'exigence au cahier des charges.
Le prototype avait une tourelle APX2 pour deux hommes, avec le commandant, chargeur du côté gauche, et l'artilleur du côté droit. La tourelle est composée de deux pièces de métal moulé, soudées et rivetées ensemble.
La tourelle hébergeait initialement un canon antichar SA de type « région fortifiée » de 25 mm jumelé à une mitrailleuse de 7,5 mm Reibel. Les canons antichars de 25 ayant tous été livrés dans les ouvrages de la ligne Maginot, c'est finalement le canon SA modèle 35 de 47 mm qui est mis en œuvre dans la tourelle1. Le char emporte 120 obus pour le canon et 5 250 coups pour la mitrailleuse. La variante belge emporte un canon FRC de 47 mm
Production et exportation
L'armée belge passe commande pour vingt-cinq caisses d'AMC 34 à Renault le 13 septembre 1935, à un prix unitaire de 360 000 francs français, et aussi pour des tourelles APX2 à livrer à Batignolles-Châtillon. Le montant total de la commande atteint 18,5 millions de francs belges. Les caisses livrées sont définies comme étant des coques « de deuxième série », c'est-à-dire des caisses d'AMC 35, par opposition à l'AMC 34. Leur livraison était censée débuter en octobre 1935. Cependant, c'est lors de ce mois-ci que Renault a commencé la production de l'AMC 34 d'origine ; jusqu'à présent il ne pouvait pas fabriquer la version améliorée. En décembre 1936, la division militaire de Renault est nationalisée et restructurée, devenant la nouvelle usine AMX. Des problèmes technologiques, financiers et sociaux ont donné lieu à des retards de livraison lors de la même année. Comme les commandes militaires importantes étaient devenus rares, le projet est devenu secondaire. Une seule automitrailleuse est livrée le 4 juin 1937 et est testé par les chasseurs ardennais
Ce résultat embarrassait cependant le gouvernement français puisqu'il mettait Renault sous pression afin d'accepter un nouvel arrangement. Au milieu des années 1930, l'usine Renault disposait des matériels nécessaires pour construire 75 chars ; elle en construit d'abord 50. Il a ensuite été accepté le 21 avril 1938 d'achever les 25 véhicules possibles restants, dont 9 sont livrés à la Belgique (en plus de celui déjà livré). La Belgique devait également recevoir cinq jeux de pièces de rechange et huit lots de plaques de blindage. Le nouveau contrat est signé le 15 juin et stipule que les chars seraient livrés avant le 31 juillet
Historique opérationne Belgique
Un des véhicules belges immobilisé en mai 1940 et incendié pour les besoins du film de propagande Sieg im Westen (en).
Quand chacune des neuf coques est enfin arrivée en Belgique, on a bientôt découvert que l'usage de moteur, de transmission et de suspension était excessif. En janvier 1940 les deux chars qui étaient en plus mauvaise condition ont été sélectionnés pour le transport à l'arsenal d'Etterbeek, afin d'être cannibalisés et garder les autres en fonction; l'un des deux a été employé pour la formation des conducteurs.
Les huit autres chars ont été concentrés dans l'Escadron d'Auto Blindés du Corps de Cavalerie qui a été créé le 1er septembre 1939 à Watermael-Boitsfort. Le terme de véhicule blindé lourd ou Zware Pantserwagen, a été employé pour éviter le terme politiquement sensible de char. L'unité s'est ensuite déplacée à Gand pour sa première formation, recevant plus de véhicules de Carels. Plus tard, elle s'est déplacée de nouveau à Bruxelles. L'escadron a eu trois pelotons : un peloton « personnel et services » et deux pelotons de quatre chars chacun. Le personnel était un mélange des soldats du 2e régiment de Lancers et le premier régiment de guide francophone, les deux unités partageant la même caserne (Caserne de Witte-De Haelen) à Etterbeek.
Quand la guerre a éclaté le 10 mai, le char de formation des conducteurs a été uni aux sept autres pour rapporter à l'escadron à sa force de huit. Ceux-ci ont lutté contre les forces terrestres de l'Allemagne entre les 17 et 27 mai 1940. Quatre ont été détruits par des canons PAK de 37 mm en contre-attaquant, deux ont été décomposés et deux ont été rendus à l'armée allemande le 28 mai 1940 quand l'armée belge a déposé ses armes.
Le musée de l'armée à Bruxelles montre une tourelle simple prise d'une des deux qui ont défendu l'entrée du port de Zeebrugge. La tourelle est propriété de la ville de Bruges qui l'a prêtée au musée de l’armée de Bruxelles pendant 99 ans.
France
AMC 35 au musée des Blindés de Saumur.
Au début les chars français n'ont équipé aucune unité ; aucun équipage n'a été formé pour utiliser ce type de char. Après la percée allemande à Sedan, il a été décidé d'envoyer au front toute la réserve de matériel de char. Plusieurs unités ont été formées à la hâte. Douze premiers AMC 35 ont été employés pour équiper le 11e Groupement de Cavalerie; alors cinq Corps-francs motorisés ont été formés, chacun a été équipé de sept chars, mais seulement cinq AMC 35 pourraient d'abord être préparés pour eux ; sept autres ont été livrés plus tard. Les équipages ont rapporté que le matériel était peu fiable, et qu'ils ont extrêmement souffert de leur courte portée en terrain accidenté. Le CFM a livré une bataille retardatrice entre les rivières de la Seine et de la Loire.
Dans la littérature anglophone, l'AMC 35 est souvent dépeint comme une occasion manquée importante pour les Français qui auraient pu retourner la situation avec l'Allemagne. La tourelle pour deux hommes de l'AMC 35 était mieux adaptée aux exigences de la guerre moderne de manœuvre. Toutefois, une telle tourelle n'était blindée qu'à 25 mm, alors que la tourelle monoplace du S35 était blindée à plus de 40 mm.
Ce type de char peut cependant également être interprété comme un exemple des contraintes de conception de la France.
Une épave d'AMC 35 a été récupérée et restaurée au musée des blindés de Saumur, où elle est exposée depuis 2006
Allemagne
Des véhicules capturés par l'Allemagne pendant la chute de la France ont été employés par la Wehrmacht comme PzKpfw AMC 738 (f), pour la formation des conducteurs.
Projets
Une caisse d'AMC 35 a été convertie en véhicule d'appui pour les unités de cavalerie. Nommé Renault ACG-2, il était équipé du même canon de 75mm que le Char B1 Bis.
Un prototype de véhicule générateur de fumée fut transformé à partir de l'ACG2. Il était équipé de dix-neuf conteneurs, chacun avec 165 litres contenant un liquide produisant une fumée grâce à un compresseur.
Le pistolet automatique modèle 1935A (« A » pour Alsace) fut réglementaire dans l'Armée française de 1937 à 1962. Ses brevets rachetés par SIG donnèrent naissance au P210.
Présentation
Conçu par l'ingénieur franco-suisse Charles Petter (capitaine dans la Légion étrangère et chevalier de la Légion d'honneur), le 1935A fut produit par l'usine de Cholet de la SACM (85 000 exemplaires). Son mécanisme est celui du Colt M1911 légèrement modifié. Il tire en simple action. Sa platine est amovible. La production du PA 35A débuta en 1937, mais de façon limitée et, après correction des défauts de jeunesse, les premières armes ne furent livrées que durant l'été 1939. Cela retarda sa mise en service et au jour de l'armistice en juin 1940 seulement 10 000 exemplaires avaient été fabriqués. L'occupant l'adopta également sous le nom de pistole 625 (f) et s'en fit livrer 24 600 entre 1940 et 1944. L'usine de Cholet en livra 50 400 neufs entre 1946 et 1950. L'arme fut également en service dans la gendarmerie nationale, les CRS et la préfecture de police de Paris. Il souffrait uniquement d'une munition "faible".
Données numériques
Munition : 7,65 mm Long
Longueur : 19,5 cm
Canon : 11 cm
Masse à vide : 670 g
Chargeur : 8 cartouches
Pour en savoir plus
Les Armes de Poing de L'Armee française 1858-2004 par J. Huon & E. Medlin, Editions Crepin Leblond, Avril 2005.
Revolvers & pistolets automatiques français par Daniel Casanova, Etai, Septembre 2015.
Le mortier Stokes-Brandt de 81 mm Mle 27/31 fut réglementaire dans l'armée de terre française durant la Seconde Guerre mondiale. Conçu par Edgar Brandt, il est une amélioration du mortier britannique Stokes. Bien conçu, il a été construit sous licence et copié par de nombreux pays.
Historique
Il entra en service en France à partir du début des années 1930 et est tellement bien conçu que tous les mortiers de calibres 3", 8 cm, 81,4 mm, 82 mm de la Seconde Guerre mondiale en sont des copies plus ou moins conformes construites on non sous licence. Les munitions utilisées par les différentes armées étaient souvent compatibles. On trouve notamment les Granatwerfer 34 allemand, l'Ordnance ML 3 inch Mortar britannique[réf. nécessaire], le mortier 82-PM-41 soviétique, le mortier M1 de 81 mm américain, le mortier Type 99 81 mm japonais et le mortier M1935 italien.
Des versions pour fortifications avec chargement par l'arrière fut créées, en France, c'est le mortier de 81 mm modèle 1932.
Technique
Amélioration du mortier britannique Stokes, il est conçu et fabriqué par les Établissements Brandt. C'est une arme simple et efficace, chargé par la bouche, la munition étant mise à feu en tombant sur un percuteur fixe. Il nécessite une équipe de 3 hommes. Il est démontable en 3 fardeaux et muni d'un bipied.
L'appareil de pointage du mortier construit aux États-Unis diffère de celui du mortier français qui est semblable à celui du mortier de 60 mm.
Munitions
Les différents obus sont amorcés avec deux types de fusées :
Les fusées instantanées qui provoquent l'explosion dès que le projectile touche le sol. La nappe d'éclats est par conséquent très rasante et fauche une surface très importante. Cet amorçage convient pour attaquer des épaulements peu enterrés et non couverts ou bien contre de l'infanterie à découvert.
Les fusées à retard provoquent l'explosion quand le projectile est déjà enfoncé dans le sol. Ce type d'amorçage convient pour détruire des emplacements enterrés. Mais tout obus qui n'atteint pas l'objectif projette des éclats qui pour la plupart restent au fond de l'excavation. La gerbe dangereuse est donc très limitée.
Obus explosifs légers
Ils possèdent une charge relativement faible en explosif, leur donnant un effet analogue à celui d'un obus de 75 mm (mais avec une pénétration moindre). Ces projectiles sont employés normalement.
Projectiles français :
FA 1924-1927; poids complet: 3,250 kg; portée maximale : 2 000 m.
FA 1932; caractéristiques similaire à l'obus précédent, mais avec 6 ailettes au lieu de 8.
Projectile américain :
HE M43; poids complet: 3,130 kg, portée maximale : 3 200 m.
Obus explosifs à grande capacité
Leur forte charge explosive provoque des effets similaires à celui d'un obus de 155 mm. Mais leur poids important diminue fortement leur portée.
Projectile français:
M1935, poids complet: 6 kg 900; portée maximum : 1 000 m.
Projectiles américain:
HE M45; poids complet: 6,080 kg ; portée maximale : 1 275 m;
HE M45B1; poids complet: 6,820 kg ; portée maximale : 1 275 m ; projectile amorcé avec retard;
FS M57 (fumigène), poids complet: 5,400 kg ;
WP M57 (phosphore), poids complet: 5,150 kg ;
HS M57 (obus à gaz), poids complet: 4,700 kg .
Organigramme
Dans l'armée de terre française des années 1930/1940, on trouve un groupe de 2 mortiers au sein de la section d'engin, dans la compagnie d'armes lourdes de chaque bataillon d'infanterie
La mitrailleuse Saint-Étienne modèle 1907 est la mitrailleuse lourde standard de l'armée française en 1914.
Histoire
Mitrailleuse Saint Étienne Mle 1907 utilisée par des soldats français au début de la première Guerre mondiale.
En 1893, le capitaine baron Adolf Odkolek von Újezd (de), un officier austro-hongrois, invente et construit un modèle de mitrailleuse qui utilise les gaz de propulsion des cartouches pour mouvoir la culasse et lancer le mouvement automatique, système dit « par emprunt des gaz ». Il propose cette invention à la société privée Hotchkiss qui l'adopte et construit le modèle 1897 et 1900.
Le gouvernement français achète une série limitée de modèles 1900 mais préfère faire produire ses mitrailleuses par ses arsenaux, pour éviter d'avoir à payer une redevance à une société privée. À sa demande, l'atelier de construction de Puteaux (APX) produit donc le modèle 1905 qui bénéficie de deux innovations : un système de récupération des gaz vers l'avant et un mécanisme qui permet de régler la cadence de tir de 8 à 650 coups par minute. Toutefois, ce modèle souffre de problèmes de refroidissement et s'avère techniquement très compliqué à produire et à entretenir. C'est pourquoi les modèles déjà commandés sont envoyés aux colonies ou équipent les fortifications.
Le gouvernement commande alors à la Manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS) une version améliorée et simplifiée, le modèle 1907, qui comprend cependant deux fois plus de pièces que le modèle Hotchkiss concurrent (64 pour 32).
En 1916, le modèle 1907 est modifié et devient le modèle 1907 T (T pour "transformé"). Il reçoit notamment un grand régulateur annulaire des gaz, pour modifier la cadence de tir, un système de visée qui compense les effets de la chaleur et un engrenage d'alimentation modifié pour s'adapter aux bandes d'alimentation en tissu de 300 cartouches. Toutes les mitrailleuses sont peu à peu modifiées.
Le modèle 1907 est construit par les manufactures d'armes de Saint-Étienne (30 000) et de de Châtellerault (11 000) avec une cadence de production mensuelle maximum de 1 900 armes. Ses problèmes de refroidissement et d'entretien demeurent sur le terrain et en font une arme peu appréciée. Le métal dans lequel il est produit ne résiste pas à la surchauffe. La complexité de son mécanisme est incompatible avec l'environnement boueux et poussiéreux des tranchées. À partir de juillet 1917, il est retiré des unités de première ligne et remplacé par la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914. La production cesse en novembre 1917.
Les exemplaires restants sont envoyés aux colonies et 4 720 exemplaires sont destinés à équiper l'armée italienne. L'automitrailleuse Autoblinda Ansaldo-Lancia 1ZM en intègre trois qui seront rapidement remplacées par des Fiat-Revelli Mod. 1914 (it). Certains exemplaires remis à l'armée américaine auraient servi lors de l'opération du Mexique en 1917. En 1917 aussi, pour aider à sa reconstitution, l'armée grecque en reçoit environ 2 000 exemplaires dont un certain nombre sont installés ultérieurement sur la ligne Metaxas et qui sont utilisés jusqu'à l'invasion allemande de 1941. En 1940, elle est toujours en service en petit nombre dans l'armée française, auprès des unités de deuxième catégorie comme arme de fortification ou comme arme antiaérienne
Autres caractéristiques
Parmi les autres caractéristiques :
rayures : 4 rayures à gauche
refroidissement : par air
pièce de sécurité : le levier d'armement ou la crémaillère du système d'inversion du mouvement.
conditionnement des munitions : barrettes rigides de 25 coups et, à partir de 1916, bandes flexibles en tissus de 300 cartouches (Mle 1907 T)
poids du tripode :
Mle 1907 : 32,7 kg
Mle 1915 : 26,5 kg
Principes de fonctionnement
Mitrailleuse Saint Étienne Mle 1907 prise par la Wehrmacht en 1940.
Le principe de fonctionnement de la mitrailleuse modèle 1907 est celui de l'emprunt des gaz vers l'avant.
Un orifice (évent) situé à mi-canon capte les gaz de propulsion de la balle qui poussent un piston vers l'avant. Le mouvement se transmet alors à une tige reliée à un système d'axe et de came destiné à transformer le mouvement avant en mouvement arrière afin de déverrouiller la culasse et la faire reculer. Dans la phase de recul de la culasse, l'étui utilisé est éjecté.
Dans la phase de retour provoquée par un ressort de rappel le long de la tige de transmission, la cartouche qui est au-dessus de la plaquette rigide d'alimentation est alors introduite sur une rampe par un système d'engrenage. Elle est introduite dans la chambre, la culasse se verrouille puis le percuteur frappe l'amorce pour faire partir la balle.
L'arme comprend deux détentes, une détente fixe pour le coup par coup et une détente mobile pour le tir en rafale. Le système de réglage de la cadence intervient au niveau de la quantité de gaz admis dans le tube d'emprunt des gaz grâce à des trous de taille variable mis en correspondance et commandés par un anneau autour du canon.
Ce système a pour effet de limiter le recul de la mitrailleuse puisque mouvement vers l'avant et mouvement vers l'arrière se contrarient ce qui donne une stabilité certaine pour le tir.
En revanche, il est assez compliqué, s'adapte mal aux conditions des tranchées et la boue le contrarie facilement.
De plus, il a des difficultés sérieuses de refroidissement. Pour les limiter, le constructeur a prévu une alimentation par plaquettes rigides, qui limitent la consommation de munitions et permet ainsi, dans les phases de rechargement, de laisser se refroidir le dispositif de manière satisfaisante. En 1916, un système d'alimentation par bande en tissus de 300 cartouches est introduit. Ce système n'est employé que pour les armes de fortification ou à usage antiaérien.
Mise en œuvre
L'arme est servie par quatre hommes, un caporal chef de pièce, un tireur, un chargeur et un aide chargeur. Deux pièces constituent une section commandée par un lieutenant, secondé par un sergent adjoint auxquels s'ajoutent un télémétreur et un armurier. En 1914, chaque division d'infanterie est ainsi dotée de 24 mitrailleuses (4 fois 6), indifféremment St Étienne Mle 1907, Hotchkiss Mle 1900 ou 1914 voire des mitrailleuses Puteaux Mle 1905 à raison d'une section par bataillon soit trois sections par régiment d'active (3 bataillons) et deux par régiment de réserve (2 bataillons).
Unité collective
L'unité collective comprend un tripode dénommé « Affut-trépied modèle 1907C » composé d'un trépied stable, d'une partie pivotante, d'une vis pour régler la hausse de la mitrailleuse et d'un petit siège pour le tireur.
En 1915, ce tripode est standardisé pour pouvoir servir indifféremment le modèle 1907 et le modèle 1914 Hotchkiss pour laquelle un adaptateur est toutefois nécessaire au niveau de la vis de hausse. Il peut être employé en position « dressé » avec les deux pieds avant déployés ou « à genou » avec les deux pieds avant repliés. Il reçoit le nom de modèle 1915 « omnibus ». À cette occasion, il est allégé de 6,2 kg.
Parmi les autres accessoires : un cache flamme, un affut antiaérien et un dispositif de visée avant et arrière, un périscope et des pièces détachées dont un canon de rechange et un kit d'entretien. Il y a aussi, dans chaque deuxième section de la compagnie de mitrailleuses, un télémètre à coïncidence de 80 cm Barr & Stroud ou Bauch & Lomb. La mitrailleuse peut être portée sur un bat. L'arme se divise alors en trois fardeaux.
Elle peut être aussi portée sur une voiturette tractée par 2 animaux