Date de création : 09.04.2012
Dernière mise à jour :
07.11.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
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Par Anonyme, le 23.09.2024
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Par Anonyme, le 08.09.2024
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Par Anonyme, le 26.06.2024
Yves Montand, nom de scène d'Ivo Livi, né le 13 octobre 1921 à Monsummano Terme (Italie) et mort le 9 novembre 1991 à Senlis (France), est un chanteur et acteur français d'origine italienne, naturalisé en 1929.
Issu d'une famille ayant fui l'Italie fasciste, le jeune Ivo Livi grandit à Marseille et se passionne pour le cinéma, notamment pour les comédies musicales américaines, admirant Fred Astaire et ses numéros de claquettes. D'abord dans les cabarets marseillais, puis dans des salles et en tournée, il se fait un nom dans la chanson et finit par monter à Paris après la guerre. Grâce au soutien d'Édith Piaf, il devient une vedette du music-hall français, avec des chansons comme Les Feuilles mortes, C'est si bon, Mais qu’est-ce que j’ai ?, Rien dans les mains, rien dans les poches ou encore La Bicyclette.
Son succès musical l'amène vers le cinéma. Il parvient à s'imposer en tant qu'acteur avec son premier grand rôle dans Le Salaire de la peur (1952), film multiplement récompensé, ainsi qu'au théâtre dans Les Sorcières de Salem en 1955. Son passage sur les scènes de Broadway le conduit à tourner Le Milliardaire (1960), film musical hollywoodien, où il joue aux côtés de Marilyn Monroe. La consécration critique arrive avec la trilogie politique de Costa-Gavras (Z, L'Aveu et État de siège), qui lui confère son statut d'acteur engagé.
Acteur à succès tout au long des années 1960, 1970 puis 1980, il tourne sous la direction de grands réalisateurs français tels que Henri-Georges Clouzot, Jean-Pierre Melville, Henri Verneuil, Costa-Gavras, Claude Sautet ou encore Alain Corneau, alternant les drames, les films politiques, les polars et les comédies. Un grand nombre de ses films sont devenus des classiques du cinéma français, comme Paris brûle-t-il ? (1966), Le Diable par la queue (1969), Le Cercle rouge (1970), La Folie des grandeurs (1971), César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul… et les autres (1974), Le Sauvage (1975), Police Python 357 (1976), I… comme Icare (1979) et le diptyque Jean de Florette / Manon des sources (1986).
Connu pour son engagement politique à gauche, Montand interprète de nombreux films et chansons engagés, dont ceux de Costa-Gavras dénonçant les extrémismes. Militant du Mouvement de la paix et des Droits de l'homme, il donne notamment un récital à l'Olympia en soutien aux Chiliens après le coup d'État de Pinochet.
Avec Simone Signoret, qu'il épouse en 1951, il forme l'un des couples les plus célèbres du cinéma français.
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Filmographie
1945 : Étoile sans lumière de Marcel Blistène : Pierre
1946 : Les Portes de la nuit de Marcel Carné : Diego
1948 : L'Idole d'Alexander Esway : Fontana
1950 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque, dans le sketch no 4 : Raoul, le chanteur des rues
1951 : Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi), de Luciano Emmer - uniquement chanson
1951 : L'Auberge rouge de Claude Autant-Lara (non crédité au générique, n'apparaît que par son interprétation de la narration chantée)
1951 : Mon ami Pierre de Paula Neurisse et Louis Félix - Uniquement le commentaire -
1952 : Paris chante toujours de Pierre Montazel : lui-même
1953 : Le Salaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot : Mario
1953 : La Route du bonheur (Saluti e baci) de Maurice Labro et Giorgio Simonelli : lui-même (participation)
1954 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) d'Alessandro Blasetti et Paul Paviot : Vasco
1954 : L'Air de Paris de Marcel Carné - Uniquement la voix
1955 : Les héros sont fatigués d'Yves Ciampi : Michel Rivière
1955 : Napoléon de Sacha Guitry : le Maréchal Lefebvre
1955 : Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara : M. Léon
1956 : Hommes et Loups (Uomini e lupi) de Giuseppe De Santis : Ricuccio
1957 : La Rose des vents (Die Windrose) de Joris Ivens et Yannick Bellon, dans le sketch : Un matin comme les autres - Yves
1957 : Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau : John Proctor
1957 : Un dénommé Squarcio (La grande strada azzurra) de Gillo Pontecorvo : Giovanni Squarcio
1958 : Premier mai (Festa di maggio) de Luis Saslavsky : Jean Meunier
1958 : Les Vikings (The Vikings) de Richard Fleischer - Uniquement la narration -
1958 : Django Reinhardt de Paul Paviot : voix off récitant
1959 : La Loi (La legge) de Jules Dassin : Matteo Brigante
1960 : Le Milliardaire (Let's Make Love) de George Cukor : Jean-Marc Clément / Alexander Dumas
1961 : Sanctuaire (Sanctuary) de Tony Richardson : Candy
1961 : Aimez-vous Brahms ? (Goodbye Again) d'Anatole Litvak : Roger Demarest
1962 : Ma geisha (My Geisha) de Jack Cardiff : Paul Robeix
1963 : Le Joli Mai de Chris Marker - Uniquement la narration -
1965 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras : l'inspecteur Grazziani, dit « Grazzi »
1966 : La Guerre est finie d'Alain Resnais : Diego Mora
1966 : Paris brûle-t-il ? (Is Paris Burning?) de René Clément : Marcel Bizien
1966 : Grand Prix de John Frankenheimer : Jean-Pierre Sarti
1967 : Vivre pour vivre de Claude Lelouch : Robert Colomb
1968 : Un soir, un train d'André Delvaux : Mathias
1969 : Mister Freedom de William Klein : le Capitaine Formidable
1969 : Z de Costa-Gavras : le député
1969 : Le Diable par la queue de Philippe de Broca : le baron César
1969 : Dieu a choisi Paris de Gilbert Prouteau - Uniquement la voix
1970 : L'Aveu de Costa-Gavras : Artur
1970 : Melinda, (On a Clear Day You Can See Forever) de Vincente Minnelli : Dr Marc Chabot
1970 : Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville : Jansen
1971 : La Folie des grandeurs de Gérard Oury : Blaze
1972 : État de siège de Costa-Gavras : Philip Michael Santore
1972 : Tout va bien de Jean-Luc Godard : Jacques
1972 : César et Rosalie de Claude Sautet : César
1973 : Le Fils de Pierre Granier-Deferre : Ange Orahona
1973 : Les Deux Mémoires de Jorge Semprún - Uniquement la narration -
1974 : La Solitude du chanteur de fond de Chris Marker (documentaire)
1974 : Le Hasard et la Violence de Philippe Labro : Laurent Bermann
1974 : Vincent, François, Paul... et les autres de Claude Sautet : Vincent
1974 : Vive la France de Michel Audiard - documentaire, uniquement le narrateur -
1975 : Section spéciale de Costa-Gavras (simple apparition)
1975 : Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau : Martin
1976 : Police Python 357 d'Alain Corneau : l'inspecteur Marc Ferrot
1977 : Le Grand Escogriffe de Claude Pinoteau : Morland
1977 : La Menace d'Alain Corneau : Henri Savin
1977 : Le fond de l'air est rouge de Chris Marker - participation -
1978 : Les Routes du sud de Joseph Losey : Jean Larréa
1979 : Clair de femme de Costa-Gavras : Michel
1979 : I… comme Icare d'Henri Verneuil : le procureur Henri Volney
1981 : Le Choix des armes d'Alain Corneau : Noël Durieux
1982 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau : Victor Valance
1983 : Garçon ! de Claude Sautet : Alex
1985 : Tempête de neige sur la jungle de Jacques-Yves Cousteau - documentaire, uniquement narration -
1986 : diptyque Jean de Florette et Manon des sources de Claude Berri : César Soubeyran dit « le Papet »
1987 : Beyond Therapy de Robert Altman - uniquement le narrateur
1988 : Trois Places pour le 26 de Jacques Demy : lui-même
1991 : Netchaïev est de retour de Jacques Deray : Pierre Marroux
1992 : IP5 : L'île aux pachydermes de Jean-Jacques Beineix : Léon Marcel
Le prénom César est plusieurs fois présent dans sa filmographie, on peut citer, par ordre chronologique :
Le baron César du Diable par la queue de Philippe de Broca.
Dans La Folie des grandeurs de Gérard Oury, il est Blaze, le valet de Don Salluste / Louis de Funès, lequel lui fait endosser l’identité du brigand César.
César, le macho craquant de César et Rosalie, de Claude Sautet, avec Rosalie/Romy Schneider.
Et enfin, le Papet César Soubeyran de Marcel Pagnol, dans les films de Claude Berri, Jean de Florette et Manon des sources.
1945 : Silence...antenne de René Lucot - court métrage -
1949 : La Ville et ses chansons de Jacques Planche - court métrage
1953 : Étoiles au soleil de Jacques Guillon : lui-même - court métrage
1966 : Rotterdam Europort de Joris Ivens - court métrage, uniquement le commentaire
1966 : Le Cours d'une vie : Louis Lecoin de Jean Desvilles et Jacques d'Arribehaude - court métrage, uniquement le commentaire
1969 : Le Deuxième Procès d'Arthur London de Chris Marker - moyen métrage
1969 : Jour de tournage de Chris Marker - court métrage
1974 : T'es fou Marcel... de Jean Rochefort - court métrage
1974 : Una mariposa en la noche d'Armando Bo - court métrage, uniquement la voix
1977 : Jacques Prévert de Jean Desvilles - court métrage, documentaire : uniquement voix off
Yves Montand cumule 94 739 993 entrées sur 39 films répertoriés au box office, en France. À Paris, Le Salaire de la peur reste son meilleur chiffre avec 1 601 140 entrées.
Ses films ont été également exportés principalement :
en Italie depuis le succès du Salaire de la Peur qui fera finalement 3 300 000 entrées, exploitation d’abord sporadique puis de plus en plus régulière ;
en Espagne de manière régulière à partir de 1965 avec Compartiment tueurs.
Grand Prix reste l’un de ses plus beaux succès à l’étranger avec 1 720 456 en Espagne et 3 500 000 en Italie.
Dans le tableau, sont comptabilisées et classées les entrées France des films auxquels Yves Montand a participé. Pour certains films, l’année de comptabilisation diffère avec l’année de tournage et de production pour des raisons de sortie et d’exploitation en salle différée.
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Michel Audiard, né le 15 mai 1920 à Paris 14e et mort le 28 juillet 1985 à Dourdan (Essonne), est un dialoguiste, scénariste et réalisateur français de cinéma, également écrivain et chroniqueur de presse.
S'inspirant de la gouaille du peuple parisien, les dialogues de Michel Audiard constituent l'un des meilleurs témoignages de l'irrévérence détachée propre aux années 1960. Parfois qualifié d'anarchiste de droite, un des seuls regrets qu'on lui connaisse3 est de ne pas avoir eu le temps d'adapter à l'écran le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.
Il est le père du scénariste et réalisateur Jacques Audiard
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Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, baptisé le 15 janvier 1622 à l'église Saint-Eustache de Paris et mort le soir du 17 février 1673 à son domicile de la rue de Richelieu, est le plus célèbre des comédiens et dramaturges de langue française.
Issu d'une famille de marchands parisiens, il s'associe à 21 ans avec une dizaine de camarades, dont trois membres de la famille Béjart, pour former la troupe de l'Illustre Théâtre, laquelle, en dépit de débuts prometteurs et malgré la collaboration de dramaturges de renom, ne parvient pas à s'imposer durablement à Paris. Engagés à Pâques 1646 dans une prestigieuse « troupe de campagne » entretenue par le duc d'Épernon, gouverneur de Guyenne, puis par plusieurs protecteurs successifs, Molière et ses amis Béjart parcourent pendant douze ans les provinces méridionales du royaume. Au cours de cette période, Molière compose quelques farces ou petites comédies en prose et ses deux premières comédies en cinq actes et en vers. De retour à Paris en 1658, il devient vite, à la tête de sa troupe, le comédien et auteur favori du jeune Louis XIV et de sa cour, pour lesquels il conçoit de nombreux spectacles, en collaboration avec les meilleurs architectes scéniques, chorégraphes et musiciens du temps. Il meurt brutalement, à l’âge de 51 ans.
Grand créateur de formes dramatiques, interprète du rôle principal de la plupart de ses pièces, Molière a exploité les diverses ressources du comique — verbal, gestuel et visuel, de situation — et pratiqué tous les genres de comédie, de la farce à la comédie de caractère. Il a créé des personnages individualisés, à la psychologie complexe, qui sont rapidement devenus des archétypes. Observateur lucide et pénétrant, il peint les mœurs et les comportements de ses contemporains, n'épargnant guère que les ecclésiastiques et les hauts dignitaires de la monarchie, pour le plus grand plaisir de son public, tant à la cour qu'à la ville. Loin de se limiter à des divertissements anodins, ses grandes comédies remettent en cause des principes d'organisation sociale bien établis, suscitant de retentissantes polémiques et l'hostilité durable des milieux dévots.
L'œuvre de Molière, une trentaine de comédies en vers ou en prose, accompagnées ou non d'entrées de ballet et de musique, constitue un des piliers de l'enseignement littéraire en France. Elle continue de remporter un vif succès en France et dans le monde entier, et reste l'une des références de la littérature universelle.
Sa vie mouvementée et sa forte personnalité ont inspiré dramaturges et cinéastes. Signe de la place emblématique qu’il occupe dans la culture française et francophone, le français est couramment désigné par la périphrase « la langue de Molière ».
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Louis-Philippe Ier, ou simplement Louis-Philippe, né le 6 octobre 1773 à Paris (France) et mort le 26 août 1850 à Claremont House, Surrey (Royaume-Uni), est le dernier roi à avoir régné en France, entre 1830 et 1848, avec le titre de « roi des Français ». Bien moins traditionaliste que ses prédécesseurs, il incarna un tournant majeur dans la conception et l'image de la royauté en France.
Premier prince du sang sous la Restauration (car descendant de Louis XIII), le prince Louis-Philippe a, au cours de sa vie, porté successivement les titres de duc de Valois (1773-1785), duc de Chartres (1785-1790) et enfin celui de duc d’Orléans (1793-1830) avant d’accéder à la couronne en 1830, son cousin Charles X ayant été renversé par les « Trois Glorieuses », des 27, 28 et 29 juillet 1830.
Dix-huit ans à la tête d’un royaume en profondes mutations sociales, économiques et politiques, Louis-Philippe – par la monarchie de Juillet – a tenté de pacifier une Nation profondément divisée avec les armes de son époque : mise en place d’un régime parlementaire, accession de la bourgeoisie aux affaires manufacturières et financières, permettant un essor économique de première importance en France (révolution industrielle).
La branche cadette des Bourbons, la maison d’Orléans, accède alors au pouvoir. Louis-Philippe n’est pas sacré roi de France mais intronisé roi des Français. Son règne, commencé avec les barricades de la révolution de 1830, s’achève en 1848 par d’autres barricades, qui le chassent pour instaurer la Deuxième République. La monarchie de Juillet, qui a été celle d’un seul roi, marque en France la fin de la royauté. Elle fait suite à la monarchie dite « conservatrice » que constitue la Restauration entre 1814 et 1830. La monarchie de Juillet est dite « libérale », et le monarque doit renoncer à la monarchie absolue de droit divin (absolutisme). L’idéal du nouveau régime est défini par Louis-Philippe répondant à la fin de janvier 1831 à l’adresse que lui envoie la ville de Gaillac : « Nous chercherons à nous tenir dans un juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal ». Cependant, la chute du régime qu’il a fait naître a pour principales causes d'une part la paupérisation des « classes laborieuses » (paysans et ouvriers) et d'autre part le manque de compréhension de la part des élites de la monarchie de Juillet pour les aspirations de l’ensemble de la société française.
Après une agitation, le roi remplace le ministre François Guizot par Adolphe Thiers, qui propose la répression. Reçu avec hostilité par la troupe stationnée au Carrousel, devant le palais des Tuileries, le roi se résout à abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, comme nouveau roi sous le nom de Louis-Philippe II, en confiant la régence à sa belle-fille, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, mais en vain. La Deuxième République est officiellement proclamée dans la foulée.
Louis-Philippe se voulait être un « roi citoyen » à l'écoute du pays réel, appelé au trône et lié au pays par un contrat dont il voulait tirer sa légitimité. Cependant, il n'a pas répondu au désir d’élargissement du corps électoral, pour les plus conservateurs en baissant le cens, pour les plus progressistes en établissant le suffrage universel.
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Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (19e arrondissement) et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».
Biographie
Henri Désiré Landru est issu d'une famille modeste. Il est né en 1869, au 41, rue de Puebla (aujourd'hui avenue Simon-Bolivar), dans le quartier de Belleville à Paris. Il est le fils cadet de Julien Alexandre Silvain Landru, 34 ans, chauffeur aux Forges de Vulcain (qui se suicida au bois de Boulogne le 28 août 1912), et de Flore Henriquel, 34 ans, couturière et blanchisseuse à domicile (décédée en 1910). Le couple avait déjà une fille, Florentine Marguerite Landru (née en 1854). La famille est établie à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame, où Landru a passé l’essentiel de son enfance heureuse.
Il fréquente l'école des Frères de la rue de Bretonvilliers et y fait de bonnes études, remarqué pour ses aptitudes en dessin et en mathématiques. Il est enfant de chœur à l'église Saint-Louis-en-l'Île où sa famille s'est installée quelques années plus tôt et il y officie parfois comme sous-diacre en 1888, si bien que ses parents envisagent de le faire entrer au séminaire. Il ne parvient pas à réaliser des études supérieures en architecture, mais devient en 1889 commis d’architecte chez les sieurs Bisson-Alleaume-Lecoeur.
En 1889, il ment pour séduire Marie-Catherine Remy, jeune femme qui habite chez sa mère blanchisseuse rue Saint-Louis-en-l'Île, prétendant travailler dans son cabinet d'architecte en tant que technicien. Il l'épouse le 7 octobre 1893 après ses trois années réglementaires de service militaire accompli au 87e régiment d'infanterie de Saint-Quentin et au cours duquel il atteint le grade de sergent. Le couple a quatre enfants :
En 1922, juste après l'exécution de leur père, Marie-Henriette, Maurice-Alexandre et Charles-Eugène Landru demandent officiellement de substituer le nom de naissance de leur mère, Remy, à celui de Landru.
De 1893 à 1900, il pratique une dizaine de métiers (comptable, employé de commerce, cartographe, entrepreneur de travaux tel que couvreur, plombier, etc.) et change quinze fois d'employeur.
La naissance des quatre enfants met le couple dans la difficulté financière, aussi cherche-t-il à faire fortune en fondant une prétendue fabrique de bicyclettes à pétrole avec laquelle il commet sa première escroquerie : il organise une campagne de publicité nationale, spécifiant que toute commande doit être accompagnée d'un mandat représentant un tiers du prix. Les commandes affluent alors qu'il n'a pas investi pour les fabriquer, et il disparaît avec l'argent sans jamais livrer les bicyclettes. Ces différents échecs l'affligent d'un sentiment de déréliction mythomaniaque. Landru avait cependant officiellement et légalement déposé, en 1899, un brevet de bicyclette à moteur auprès de l'Institut national de la propriété industrielle.
Allant d'escroquerie en escroquerie, dissimulé sous de faux noms, il collectionne les condamnations à des peines d'amende et de prison (deux ans en 1904, treize mois en 1906), mais, après une tentative de suicide dans sa geôle, parvient à sortir de détention grâce aux expertises de médecins psychiatres qui le déclarent dans « un état mental maladif qui, sans être de la folie, n'est plus du moins l'état normal ».
En 1909, il est condamné à trois ans de prison ferme pour escroquerie : à la suite d'une annonce matrimoniale, il avait fêté ses fiançailles avec une certaine Jeanne Isoré, puis s'était fait remettre les titres de celle-ci avant de disparaître.
Dès sa sortie de prison, il monte une nouvelle escroquerie, une carambouille : il achète un garage, qu'il revend immédiatement sans avoir payé le précédent propriétaire. La justice l'identifie assez vite comme étant l'auteur de ce délit, et il prend la fuite. En 1914, il est condamné par contumace pour cette affaire à quatre nouvelles années de prison. S'agissant de sa troisième condamnation à une peine de plus de trois mois, le verdict est assorti de la peine accessoire de relégation, c'est-à-dire qu'il est condamné à être déporté à vie au bagne de Guyane. Landru, qui a déjà connu la prison, sait que la détention en Guyane se passe dans des conditions extrêmement difficiles avec un taux de mortalité très élevé. Il est dès lors possible, mais ce n'est là qu'une conjecture, que cette condamnation ait joué un rôle dans sa transformation en assassin : faisant déjà l'objet d'une quinzaine de plaintes, il ne pouvait tout simplement plus se permettre d'être reconnu par l'une de ses victimes.
Pour se procurer des revenus, Landru va, à partir de 1914, franchir le pas qui le conduira à l'échafaud. À l'instar de Johann Otto Hoch (en) et de George Joseph Smith (en), il se fait passer pour un homme veuf, esseulé et disposant d'une certaine aisance, et entreprend de séduire des femmes seules qui, sans être véritablement riches, possèdent quelques économies et surtout, mènent une vie suffisamment isolée de leur entourage.
Simulant une prospérité qui n'est que de façade, il leur fait miroiter le mariage et les invite à séjourner brièvement dans une villa isolée qu'il loue, d'abord à La Chaussée-près-Gouvieux, près de Chantilly (Oise). Il loue ensuite une nouvelle villa en Seine-et-Oise (actuel département des Yvelines), à Vernouillet où il assassine quatre personnes. Mais il doit abandonner cette résidence à la suite d'un banal contrôle dans le train : contrôlé avec un billet périmé, il avait été obligé de produire des papiers mentionnant cette adresse. Craignant que la police ne s’y présente, il décida d’abandonner les lieux en août 1915. Il s'établit alors à Gambais (toujours en Seine-et-Oise). Le choix de la villa de Gambais fut motivé par son isolement (elle était à 300 m de la maison la plus proche) et par les dépendances et le sous-sol. Il y commet au moins sept autres meurtres.
En outre, la Belle Époque et la Première Guerre mondiale voient le développement du travail des femmes : les midinettes, grisettes, trottins, parfois obligées de pratiquer la prostitution occasionnelle pour survivre, sont autant de femmes seules susceptibles d'être ses victimes puisqu'il se présente dans ses annonces comme un homme veuf et aisé, capable de subvenir à leurs besoins. Enfin, le premier conflit mondial laisse de nombreuses veuves qui ne souhaitent pas demeurer longtemps en deuil, mais veulent se remarier pour améliorer leurs faibles pensions.
Sa première victime est Jeanne Cuchet, lingère et veuve de 39 ans qu'il rencontre en février 1914 dans le jardin du Luxembourg. Ses victimes suivantes sont « recrutées » par des annonces matrimoniales publiées dans des quotidiens. À force d'éloquence, il fait signer à ses victimes des procurations lui permettant ensuite de faire main basse sur leurs comptes bancaires. Il ne lui reste plus qu'à assassiner ces femmes, puis à faire disparaître leur corps. On supposera par la suite qu'il brûlait certaines parties des corps dans le fourneau des villas qu'il louait : bien qu'étant assez isolée, la maison de Gambais est suffisamment proche des autres habitations pour qu'à plusieurs reprises l'attention du voisinage ait été attirée par certaines odeurs nauséabondes s'échappant de la cheminée à des périodes où le chauffage intensif n'était pas indispensable. Toutefois, comme Henri Landru se montre assez discret dans l'accomplissement de ses crimes, ces faits resteront dans l'ombre tant que n'éclatera pas l'affaire. De plus, il bénéficie du contexte trouble de la Première Guerre mondiale ; ainsi, alors qu'il est fiché comme escroc en fuite pour sa précédente condamnation, il peut se permettre, sans courir le risque d'être arrêté, de rentrer de temps en temps auprès de son épouse et de ses enfants, qui le croient brocanteur, et qu'il fait profiter du produit de ses crimes.
Landru utilise plus de 90 pseudonymes. Lorsque l'une de ses victimes lui demande des papiers d'identité afin d'organiser le mariage promis, il prétend être originaire des régions du Nord occupées par l'Allemagne, ce qui rend impossible la vérification de son identité. Selon la psychiatre des hôpitaux Francesca Biagi-Chai, qui a repris les expertises judiciaires de l'époque, c'est ce contexte de guerre qui transforme la psychose latente ordinaire de Landru en schizophrénie mortifère : puisque les soldats tuent pour une raison, cet homme cultivé, soucieux de subvenir aux besoins de sa famille mais aussi amoureux d'une chanteuse dont il a été l'amant, trouve lui aussi une raison économique de tuer en série des femmes pourtant pas très riches. C'est dans un contexte non sans similitudes que la Seconde Guerre mondiale engendrera à son tour un Marcel Petiot.
À la fin de 1918, le maire de Gambais reçoit une lettre d'une certaine Mme Pellat, lui demandant des nouvelles de son amie Mme Anne Collomb qui, fiancée à un M. Dupont, s'était établie avec lui à Gambais ; le maire répond qu'il ne connaît pas cette personne. Quelque temps plus tard cependant, l'édile reçoit une lettre d'une certaine Mlle Lacoste, qui lui demande des nouvelles de sa sœur, Célestine Buisson, laquelle se serait également installée à Gambais avec un M. Frémyet.
Frappé par la similitude de ces demandes, le maire met en contact les deux familles qui se rendent compte que Dupont et Frémyet semblent être la même personne : les deux disparues ont répondu à des annonces de rencontre similaires parues le 16 mars 1915 dans L'Écho de Paris et le 1er mai 1915 dans Le Journal. Les deux familles s'unissent pour porter plainte contre X auprès du parquet de la Seine. Une enquête de police menée par l'inspecteur Jules Belin permet alors d'établir que la villa en question baptisée « l'Ermitage », appartient à un certain Monsieur Tric, qui la loue à un Monsieur Frémyet, résidant à Rouen. Dupont/Fremyet est introuvable à Rouen, mais son courrier est réexpédié chez M.Guillet, demeurant boulevard Ney à Paris, c’est-à dire à l’adresse de Célestine Buisson.
L’enquête piétine. Les recherches sur cette personne demeurent vaines jusqu'à ce que, le 8 avril 1919, une voisine de Mlle Lacoste reconnaisse le mystérieux homme au bras d’une nouvelle amie et sortant d'un magasin de faïences rue de Rivoli à Paris, où il avait acheté de la vaisselle. Alerté, Jules Belin parvient à localiser l'individu, nommé Lucien Guillet, grâce au vendeur du magasin qui avait enregistré l'adresse de ce client qu'il devait livrer. Ce Lucien Guillet est arrêté à son domicile 76, rue de Rochechouart, le 12 avril 1919, jour de ses cinquante ans par les inspecteurs Brandenburger et Jules Belin. Ils retrouvent à son domicile un brevet au nom d'Henri Désiré Landru et un petit carnet sur lequel sont inscrits onze noms, dont ceux des deux disparues sur lesquelles enquêtait Jules Belin. Une autre version veut que pendant son transport hippomobile vers les bureaux des brigades mobiles, Landru sorte un petit carnet noir de sa poche et tente de le jeter par la fenêtre, mais que le brigadier Riboulet s'en empare.
L’affaire Landru fera immédiatement la une des journaux — où son nom est parfois orthographié « Nandru » —, ce qui déclenchera de nombreux témoignages spontanés qui aideront l’enquête. La police aura connaissance en quelques jours des villas de Gambais et de Vernouillet, mais aussi de garages que Landru louait à Neuilly et à Clichy pour y stocker les affaires de ses victimes. L'examen des archives de Landru — et en particulier son registre de comptes, méticuleusement tenu — révèle une vaste opération d'escroquerie au mariage : pas moins de 283 femmes sont entrées en contact avec Landru à la suite d'annonces matrimoniales passées par celui-ci dans des journaux, mais beaucoup d'entre elles ne deviennent pas ses victimes, car elles ne sont pas assez isolées de leur entourage ou n'ont pas assez de biens. Dans le carnet « traduit » par le brigadier Riboulet, la découverte par le commissaire Dautel des noms de onze femmes déclarées officiellement disparues conduit le juge Bonin à inculper Landru de meurtres dès le 14 avril 1919.
Des perquisitions ont lieu chez Landru, 76 rue de Rochechouart à Paris, mais aussi dans les deux villas qu'il louait successivement, à Vernouillet, puis à Gambais, conduisant à la découverte à Gambais de débris supposés humains dans un tas de cendres retrouvé dans un hangar, dans la cheminée, et dans la cuisinière ; on trouve également des agrafes, des épingles, des morceaux de corset, des boutons en partie brûlés. En tout, la police retrouve 4,176 kg de débris d'os calcinés, dont 1,5 kg provenant de corps humains, ainsi que 47 dents ou fragments de dents. Le médecin légiste annonce à la presse que ces os correspondent à trois têtes, cinq pieds et six mains.
Le 28 juin 1919, les enquêteurs Kling et Beyle font brûler dans la cuisinière une tête de mouton et un gigot de sept livres : ils constatent que le tirage est excellent et que la graisse de la viande assure une parfaite combustion. De même, dans un garde-meuble (un garage loué à Clichy par Landru), les enquêteurs retrouvent du mobilier ayant appartenu à l'une des victimes. Landru, après avoir fait disparaître ses « fiancées », se rendait à leur domicile, déménageait les meubles avec son fils (qui prenait son père pour un entrepreneur) et les entreposait, avant de les revendre aux enchères.
Les papiers personnels de Landru sont examinés, en particulier sa comptabilité, qui révèle l'achat de plusieurs scies à métaux, de scies à bûches et de beaucoup de charbon ; les noms des fiancées y sont même associés à des heures qui paraissent, pour les enquêteurs, constituer les heures des crimes : (« 12 avril 1917 Mlle Babelay 4 h soir ; 1er septembre 1917 Mme Buisson 10 h 15 ; 26 novembre 1917 Mme Jaume 5 h ; 5 avril 1918 Mme Pascal 17 h 15 »).
L'un des éléments les plus accablants est fourni par des reçus de billets de train : Landru achetait, lors de ses déplacements en train à Vernouillet ou Gambais, un aller-retour (pour lui) et un aller simple (pour la fiancée). Interrogé sur ce sujet, l'accusé avance plusieurs explications : il lui restait un billet aller simple à utiliser ; ces notes trouvées dans le carnet mentionnent un tarif et non une dépense ; acheter un aller-retour pour la fiancée aurait été un manque de tact. Cette défense ne convainc pas.
Il semble aujourd'hui acquis, tant par les analystes que par les historiens, que les victimes étaient découpées et que les corps (tronc, jambes, bras) étaient soit enterrés dans des bois, soit jetés dans des étangs, tandis que les têtes, les mains et les pieds étaient incinérés (vraisemblablement dans la cuisinière de la villa).
La police se livra à une enquête sans précédent afin de savoir si Landru avait fait d'autres victimes que celles mentionnées dans son carnet. Elle chercha et retrouva une grande partie des femmes avec lesquelles il avait été en contact. On n'attribua donc à Landru que les assassinats des onze personnes présentes sur la liste de son carnet. Un doute subsiste toutefois sur une éventuelle douzième victime en mai ou juin 1916, d'autant que Landru parla souvent de « douze femmes » à son procès.
Le 18 août 1920, le juge Bonin récapitule toutes les charges : le dossier de plus de 5 000 pièces est si volumineux que le substitut Gazier, chargé d'établir le réquisitoire définitif, profite des vacances du juge Bonin pour l'étudier dans le cabinet du magistrat. Le dossier d'instruction contient un important faisceau de présomptions, mais aucune preuve irréfragable. Landru n'avoue rien pendant ses nombreux interrogatoires, parlant seulement à deux aliénistes pour tenter de les manipuler et de se faire passer pour irresponsable.
Landru est accusé du meurtre de onze personnes :
février 1915 : Jeanne Cuchet née Jamast, lingère, veuve d'un commerçant, 39 ans, disparue à Vernouillet ;
février 1915 : André Cuchet, fils de Jeanne Cuchet, 17 ans, vendeur dans une lingerie, disparu à Vernouillet ;
26 juin 1915 : Thérèse Laborde-Line, née le 12 août 1868 à Chascomús (Argentine), séparée d'un mari aubergiste, 46 ans, disparue à Vernouillet ;
3 août 1915 : Marie-Angélique Guillin, née Pelletier le 15 avril 1863 à Bellavilliers (Orne), ancienne gouvernante, 52 ans, disparue à Vernouillet ;
8 décembre 1915 : Berthe-Anna Héon, 55 ans, née au Havre, veuve, femme de ménage, disparue à Gambais ;
27 décembre 1916 : Anna Collomb, 44 ans, veuve, secrétaire dans une compagnie d'assurances, disparue à Gambais ;
12 avril 1917 : Andrée-Anne Babelay, 19 ans, domestique chez une cartomancienne, disparue à Gambais ;
1er septembre 1917 : Célestine Buisson, veuve, femme de ménage, disparue à Gambais ;
26 novembre 1917 : Louise-Joséphine Jaume, 38 ans, séparée à partir de 1916 de son époux Paul Jaume et en instance de divorce, disparue à Gambais ;
5 avril 1918 : Anne-Marie Pascal, née le 5 novembre 1880 à Toulouse, divorcée, couturière, 37 ans, disparue à Gambais ;
13 janvier 1919 : Marie-Thérèse Marchadier, née le 27 octobre 1881 à Bordeaux, ancienne prostituée tenancière d'une maison de passe rue Saint-Jacques, à Paris, connue sous le nom de la belle Mytèse, 37 ans, disparue à Gambais (où la police retrouvera les cadavres de ses trois chiens, étranglés).
Le procès-fleuve qui passionna les contemporains s'ouvre, après deux ans et demi d'instruction, le 7 novembre 1921 devant la cour d'assises de Seine-et-Oise siégeant à Versailles. La cour est présidée par le président Gilbert assisté de Messieurs Schuler et Gloria, assesseurs ; M. Godefroy officie comme avocat général ; Landru choisit comme avocat Me Vincent de Moro-Giafferri, assisté de Me Auguste Navières du Treuil tandis que les parties civiles sont représentées par Me Lagasse et Me Surcouf.
Le procès à grand spectacle attire le Tout-Paris (Mistinguett, Raimu, Berthe Bovy ou Colette, alors chroniqueuse judiciaire) et même l'aristocratie étrangère, sous le charme de l'humour provocateur de l'accusé. Au cours du procès, le jeune artiste peintre René Aubert réalise des dessins destinés à la presse.
La cuisinière dans laquelle Landru était supposé avoir fait brûler les corps de ses victimes est même transportée dans la salle d'audience.
Landru nie jusqu'au bout être l'auteur des crimes dont on l'accuse, concédant toutefois avoir volé et escroqué ses supposées victimes. Il fait preuve à diverses reprises d'une éloquence souvent provocante devant la Cour, allant, par exemple, jusqu'à s'exclamer : « Montrez-moi les cadavres ! ». Landru est également renommé pour certaines de ses réparties, certaines attestées par les témoins de l'époque, d'autres apocryphes :
À l'huissier chargé de lui remettre la liste des jurés : « Il n'est pas vraiment utile de se déranger, surtout un dimanche, pour si peu de choses ».
Au président : « Ma mémoire est surmenée par ces longs débats » — « Chaque fois qu'on voit sur mon carnet un chiffre en haut d'une page, on en déduit que ce fut l'heure où j'accomplissais un crime ! » — (le président) « Voyons Landru, toutes ces femmes... vos enfants ne disaient rien ? » — (Landru) « Quand je donne un ordre à mes enfants, moi, monsieur le Juge, ils obéissent. Ils ne cherchent pas le pourquoi ni le comment. Je me demande comment vous élevez les vôtres ! »
« Vous parlez toujours de ma tête, Monsieur l'avocat général. Je regrette de n'en avoir pas plusieurs à vous offrir ! »
« Moi ? J'ai fait disparaître quelqu'un ? Eh bien, ça alors ! Si vous croyez ce que racontent les journaux ! »
(Le président) « Vous pleurez, Landru : vous éprouvez le besoin de libérer votre conscience ? » — (Landru) « Oui, je pleure mes fautes, je me repens... j'ai des remords... je pleure parce que je pense qu'avec tout le scandale fait autour de mon nom, on a appris à ma pauvre femme que je l'avais trompée. »
« Si les femmes que j'ai connues ont quelque chose à me reprocher, elles n'ont qu'à déposer plainte ! »
Alors que Landru vient de déclencher l'hilarité du public par une nouvelle repartie, le président menace : « Si les rires continuent, je vais demander à chacun de rentrer chez soi ! », ce à quoi Landru réplique : « Pour mon compte, monsieur le Président, ce n'est pas de refus ».
Son avocat, Vincent de Moro-Giafferri, le défendit en mettant en place une scène qui eut lieu pendant sa plaidoirie : il affirma que des victimes avaient été retrouvées et allaient venir se présenter devant la cour d'assises. Le public et les jurés tournèrent la tête vers la porte que le « ténor du barreau » avait alors désignée, et après avoir laissé planer le suspense, souligna le fait que tous ceux qui avaient tourné la tête vers la sortie avaient ainsi démontré leur manque de conviction concernant la réalité des assassinats imputés à son client, mettant en évidence l'absence de preuves formelles contre Landru, faute de cadavre retrouvé. L'avocat général rétorqua du tac au tac que Landru, lui, n'avait pas tourné la tête vers la porte…
Mais, face à une série de témoignages accablants et un faisceau de présomptions convaincantes, Moro-Giafferi ne peut lui éviter d'être condamné à mort : au terme de huit heures de délibérations, les jurés déclarent Henri Désiré Landru coupable de onze meurtres et le condamnent à la guillotine le 30 novembre 1921. Le président de la République Alexandre Millerand rejette le 24 février suivant le recours en grâce déposé.
Alors qu'on vient chercher Landru dans sa cellule à 5 h 25 du matin pour le conduire à l'échafaud, l'aumônier se serait approché et lui aurait demandé « Mon fils, croyez-vous en Dieu ? », Landru lui ayant répondu « Monsieur le curé, je vais mourir et vous jouez aux devinettes ». Landru est guillotiné à l'entrée de la prison de Versailles à l'aube du 25 février 1922 par le bourreau Anatole Deibler, qui note dans son carnet « 6 h 10. Temps clair ». Landru a demandé comme dernière volonté de pouvoir se laver les pieds, ce qui lui a été refusé par peur d'un suicide. Peu avant son exécution, alors qu'on lui propose un verre de rhum et une dernière cigarette, Landru décline l'offre et répond : « Ce n'est pas bon pour la santé. ». À son avocat qui, avant son exécution, lui demandait si, finalement, il avouait avoir assassiné ces femmes, Landru répondit : « Cela, Maître, c'est mon petit bagage... ».
Il fut enterré dans la partie réservée aux condamnés à mort du cimetière des Gonards à Versailles. Sa famille prit en charge l'inhumation et la mise en place de sa tombe surmontée d'une simple croix en bois mentionnant les seuls prénoms Henri Désiré comme requis par la loi pour tout supplicié. La concession ne fut plus redemandée par la famille au terme des cinq ans, fin octobre 1927 et la tombe fut dépouillée de ses ornements.
Landru est toujours inhumé dans le même cimetière, mais rien n'indique l'emplacement de sa tombe, comme de nombreuses autres tombes de condamnés, inhumés en ce cimetière.
De son incarcération en 1919 jusqu'à son exécution en 1922, il aurait reçu plus de 4 000 lettres d'admiratrices dont 800 demandes en mariage. Cette fascination érotique porte un nom, l'hybristophilie.
Conséquences de l'affaire
Fernande Segret, artiste lyrique, dernière maîtresse de Landru avec qui il vivait maritalement lors de son arrestation, avouera pendant l'instruction que celui-ci avait tenté de l'empoisonner par deux fois. Après l'affaire, elle fit carrière dans un cabaret parisien, puis partit travailler comme institutrice au Liban. S'estimant diffamée par le film Landru de Claude Chabrol en 1963, elle obtint 10 000 francs de dommages et intérêts de la part du producteur du film. À la date anniversaire de la demande en mariage faite par Landru, le 21 janvier 1968, elle se jeta dans les douves du château de Flers, non loin de la maison de retraite où elle s'était retirée. Dans sa chambre, il y avait deux photos : l'une de sa mère, l'autre de Henri Désiré Landru.
La Villa Tric de Gambais fut pillée par la foule, puis vendue à un restaurateur qui la rebaptisa Au Grillon du Foyer et aménagea une partie de la bâtisse en musée. Le restaurant ferma ses portes en 1940 et la maison fut ensuite revendue à des particuliers.
La cuisinière de la villa de Gambais aurait été acquise dans un premier temps par un collectionneur américain. Deux journaux français des années 1950 affirment au contraire qu'elle aurait été vendue aux enchères le 23 janvier 1923 par le palais de justice de Versailles pour 4 200 francs, à Anglade, directeur du Musée Grévin, la fonction du commissaire-priseur étant tenue par Béguin, receveur des Domaines en Seine-et-Oise. Depuis, elle a été rachetée par l'animateur, producteur et humoriste Laurent Ruquier. Passionné par le personnage, il a écrit une pièce sur le sujet, en 2005, mise en scène par Jean-Luc Tardieu au théâtre Marigny avec Régis Laspalès dans le rôle principal.
Un ancien médecin légiste aurait conservé un carton contenant des restes humains numérotés supposés être les os découverts dans la cuisinière de Gambais. En 1955, à la demande de ce médecin légiste, ce carton aurait été enterré au pied d'un saule pleureur du jardin des plantes de Paris.
Un dessin, représentant le fameux fourneau à charbon de la villa de Gambais, exécuté de la main même de Landru et intitulé non sans humour : Les Causes célèbres, un accusé témoigne fut remis par ce dernier à son avocat, Me Navières du Treuil, assistant de Me de Moro Giafferi, alors que ce dernier le pressait de lui dire s'il était ou non coupable. Il portait au dos, écrit de façon assez sibylline, une phrase qui est une forme d'aveu. Longtemps après, selon les dernières volontés de Me Navières du Treuil et après un délai de circonstance, le document fut transmis au Garde des Sceaux de l'époque (1981) Me Robert Badinter, qui à son tour en avertit l'historien et homme de télévision Alain Decaux, lequel relata l'affaire Landru dans une de ses émissions historiques ainsi que dans sa série de chroniques C'était le xxe siècle.
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Charles VIII, dit « l'Affable », né le 30 juin 1470 au château d'Amboise, où il est mort le 7 avril 1498, est roi de France de 1483 à 1498.
Fils de Louis XI, il est le septième et dernier roi de la succession directe de la maison capétienne de Valois, qui règne sur la France depuis 1328 (Philippe VI).
Âgé de treize ans à la mort de son père (30 août 1483), Charles est placé sous la tutelle de sa sœur Anne, régente du royaume, qui continue de gouverner après la majorité du roi avec son époux Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu.
Fiancé en 1482 (traité d'Arras) à Marguerite, fille de Maximilien d'Autriche, alors régent de l'État bourguignon, Charles VIII entre en conflit avec celui-ci à propos du mariage de la duchesse Anne de Bretagne, qu'il épouse en 1491, rompant ses fiançailles avec Marguerite et cassant le mariage de Maximilien avec Anne. En contrepartie, il signe le traité de Senlis (1493), par lequel il restitue à Maximilien le comté d'Artois et le comté de Bourgogne (actuelle Franche-Comté).
En 1494, au nom des droits de la maison d'Anjou sur le royaume de Naples, il lance la France dans la première guerre d'Italie (1494-1497).
Il meurt accidentellement à la suite d'un choc de sa tête contre le linteau d'une porte du château d'Amboise.
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Émile Zola est un écrivain et journaliste français, né le 2 avril 1840 à Paris et mort le 29 septembre 1902 dans la même ville. Considéré comme le chef de file du naturalisme, c'est l'un des romanciers français les plus populaires, les plus publiés, traduits et commentés dans le monde entier. Il a durablement marqué de son empreinte le monde littéraire français. Ses romans ont connu de très nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision.
Sa vie et son œuvre ont fait l'objet de nombreuses études historiques. Sur le plan littéraire, il est principalement connu pour Les Rougon-Macquart, une fresque romanesque en vingt volumes dépeignant la société française sous le Second Empire qui met en scène la trajectoire de la famille des Rougon-Macquart, à travers ses différentes générations et dont chacun des représentants, d'une époque et d'une génération particulière, fait l'objet d'un roman.
Zola peint la société du second Empire dans sa diversité, mettant en évidence sa dureté envers les ouvriers (Germinal, 1885), ses turpitudes (Nana, 1880), mais aussi ses succès (l’avènement des grands magasins dans Au Bonheur des Dames, 1883). Dans une recherche de la vérité qui prend pour modèle les méthodes scientifiques, Émile Zola accumule sur chaque sujet observations directes et documentation. Par son sens aigu du détail « qui sonne juste » et de la métaphore efficace, par le rythme de ses phrases et de ses constructions narratives, il crée un monde fictif puissant, habité par des interrogations angoissées sur le corps humain et le corps social.
Les dernières années de sa vie sont marquées par son engagement dans l'affaire Dreyfus avec la publication en janvier 1898, dans le quotidien L'Aurore, de l'article intitulé « J'accuse… ! » qui lui a valu un procès pour diffamation et un exil à Londres la même année.
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Émile Loubet, né le 30 décembre 1838 à Marsanne (Drôme) et mort le 20 décembre 1929 à Montélimar (Drôme), est un homme d'État français. Il est président de la République française du 18 février 1899 au 18 février 1906.
Avocat de profession, il est élu député de la Drôme en 1876. Après avoir été ministre des Travaux publics, il est président du Conseil de février à décembre 1892. Il est en parallèle ministre de l'Intérieur, fonction qu'il conserve dans le premier gouvernement Ribot. En 1896, il accède à la présidence du Sénat.
En 1899, seul candidat en lice, il est élu président de la République après la mort soudaine de Félix Faure. Son mandat est notamment marqué par la fin de l'affaire Dreyfus, par l’affaire des fiches, et par le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État à l'initiative d’Aristide Briand. À l'issue de son septennat, il se retire de la vie politique dans la Drôme.
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Roland Dumas, né le 23 août 1922 à Limoges (Haute-Vienne), est un avocat et homme politique français.
Proche de François Mitterrand, il a été notamment ministre des Relations extérieures de 1984 à 1986 et des Affaires étrangères de 1988 à 1993. Il a ensuite présidé le Conseil constitutionnel de 1995 à 2000.
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