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Monde : Libye

Omar al-Mukhṫār

Omar al-Mukhṫār

 

Omar al-Mukhṫār Muḥammad bin Farḥāṫ al-Manifī (20 août 1858 - 16 septembre 1931), surnommé « Cheikh des Moudjahidins », ou plus connu dans le monde arabe sous le surnom du lion du désert, est un cheikh musulman libyen connu pour avoir organisé la résistance armée à la colonisation italienne de la Libye au début du xxe siècle.

 

Origines

 

image

Son fils Mohammad Omar al-Mokhtar en 2013.

Il est l'une des plus célèbres figures des résistances arabes et musulmanes. Il est d'origine Arabe Adnanite (Arabes du Nord) de la tribu des Banu Hilal, plus précisément à la maison de Farahat, de la tribu arabe Bridan, qui est un ventre de la tribu Al-Manfah ou Al-Munif, qui appartient à Abdul Manaf bin Hilal bin Amer bin Sa`sa bin Mu`awiyah bin Bakr bin Hawazin, la première des tribus Hilalienne à entrer à Barqa. Sa mère est Aisha bint Muhareb.

 

Il perd son père Mokhtar Ben Omar à 16 ans, lorsque celui-ci fait route pour le pèlerinage musulman à La Mecque. Il reçoit une éducation au sein des mosquées de la confrérie Sanoussi. Pendant 8 ans, il suit des cours de sciences islamiques à l'institut supérieur. Ses qualités morales lui attirent l'admiration des cheikhs et la confiance de ses chefs. Il est nommé en 1897, par El-Sayed El-Mahdi, cheikh de la mosquée Al-Okour.

 

Il ne se marie qu'une seule fois et a un fils, nommé Mohammad Omar al-Mokhtar (1921-2018).

 

Invasion de la Libye par l'Italie

Dans le cadre de la doctrine du colonialisme développée durant la seconde partie du xixe siècle, l'Italie fraîchement unifiée décide de constituer son propre empire, jetant son dévolu sur la Libye alors administrée par l'Empire ottoman. La guerre italo-turque débute le 29 septembre 1911 et s'achève par l'accord de conciliation d'Ouchy-Lausanne en 1912 qui officialise le contrôle italien sur ce territoire ottoman.

 

Résistance d'Omar al-Mokhtar

Répondant aux directives de l'émir Mohammed Idriss el-Sanoussi, Omar al-Mokhtar se porte à la tête de la résistance à la colonisation italienne et adopte une stratégie de lutte contre les Italiens, fondée sur la formation d'un commandement militaire unifié, sur la collecte de taxes sur les animaux et les récoltes, alors que les tribus équipent les combattants en armes et en approvisionnements. Tous ces efforts font de la résistance un tissu socio-économique très solide.

 

Il engage une lutte de guérilla dans les forêts et vallées du Djebel al Akhdar (la montagne verte) surplombant la côte de Cyrénaïque dans l'est libyen. Cette stratégie lui permet de tendre de multiples embuscades à l'ennemi et de prendre de surprise l'armée italienne, mieux organisée, nombreuse et bien armée.

 

En 1922, quand le pouvoir devient fasciste, l'Italie dénonce tous ses accords avec Idriss El-Senoussi et reprend l'épreuve de force militaire. Idriss El-Senoussi doit se réfugier en Égypte cette même année et les tribus de la résistance exercent le commandement effectif sous la direction d'Omar al-Mokhtar.

 

Quand le mouvement de la résistance est en butte à des problèmes de ravitaillement en armes et en vivres, Omar al-Mokhtar demande l'aide d'Idriss El-Senoussi qui ne peut lui venir en aide en raison de ses propres difficultés financières.

 

Omar al-Mokhtar poursuit cependant sa lutte. La résistance s'engage dans de multiples combats et le cercle des activités des moudjahidins s'élargit dans le Djebel Akhdar, les tribus arabes se joignent aux rangs des combattants.

 

Les Italiens essaient de faire cesser son combat en lui proposant une somme mensuelle de 50 000 lires, en échange de la signature par Sayed Reda, représentant d'Idriss El-Senoussi dans le mouvement de la résistance, d'un traité de paix avec eux, mais Omar al-Mokhtar refuse par ces mots : « Notre foi profonde nous incite au djihad ».

 

Omar al-Mokhtar réussit à remporter plusieurs victoires contre l'armée italienne qui font sa renommée, dont les combats d'El-Kafra, El-Rahiba, Akila, El-Matmoura, Karassa.

 

Capture et exécution

article annexe : Dialogue entre O Al-Moktar et R Graziani

image

Photo d'Omar al-Mokhtar enchaîné après sa capture.

Le 12 septembre 1931, alors qu'il effectue une mission de reconnaissance à la tête de 40 cavaliers, Omar al-Mokhtar tombe dans une embuscade tendue par les Italiens. Il est arrêté et livré au commandement italien.

 

Graziani, le vice-maréchal du gouverneur général Baudina, de Tripoli et Cyrénaïque lui propose l'amnistie générale, à condition qu'il adresse un appel aux combattants (moudjahidins), les incitant à arrêter les combats. Mais Omar al-Mokhtar refuse l'offre, préférant la mort au déshonneur.

 

Le 15 septembre 1931, il est jugé rapidement en une heure et quart, et condamné à mort. L'exécution a lieu le 16 septembre 1931, 20 000 Libyens y assistent. Al-Mokhtar s'avance à pas sûrs, répétant la chahada (profession de foi musulmane), avant d'être pendu. Puis les Italiens transportent sa dépouille vers le cimetière d'El-Saberine à Benghazi et font garder sa tombe.

 

Commémoration

 

image

Omar al-Mokhtar représenté sur le drapeau du royaume de Libye, un symbole des insurgés libyens durant la Guerre civile libyenne de 2011.



image

Billet de 10 dinars.

La Libye considère le 16 septembre jour de deuil et de commémoration du martyr Omar al-Mokhtar. Un musée dédié à sa mémoire a été érigé; y sont exposées, les armes utilisées par Omar al-Mokhtar et ses compagnons contre les Italiens. Sous le régime de Mouammar Kadhafi, le billet de 10 dinars libyens de 2004 est frappé à l'effigie d'Omar al-Mokhtar.

 

Il existe aussi un pont du nom de Omar al-Mokhtar dans le Wadi al-Kuf et son portrait y est suspendu. On peut enfin encore voir la grotte où il se réfugiait souvent. Son mausolée, autrefois Place des Martyrs à Benghazi, a été déplacé récemment à Solouk, petite ville à 70 km au sud de Benghazi, où il fut pendu.

 

Durant la première guerre civile libyenne, les forces rebelles se réapproprient l'image d'Omar al-Mokhtar qui est utilisée pour symboliser une Libye libre et unie. Le héros national est représenté sur divers drapeaux et affiches des insurgés libyens.

 

La version actuelle de l'hymne national libyen Libye, Libye, Libye l'évoque.

 

Postérité

 

image

Mausolée.

Le personnage de Omar al-Mokhtar devient par l'intermédiaire du film américano-libyen, Le Lion du désert (Lion of the Desert), du réalisateur américain d'origine syrienne, Moustapha Akkad, le héros de l'un des épisodes les plus importants et symboliques de la résistance libyenne et, par extension, de la mythologie nationale libyenne. Le film le dépeint en une figure emblématique de la résistance anticolonialiste, et en un martyr de la cause nationale libyenne.

 

Omar al-Mokhtar est incarné dans le film par l'acteur mexico-américain Anthony Quinn.

 

 


Liens externes                                                  
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_al-Mokhtar

 
     
Notes et références                                                    
   
   
   
   
    Dialogue entre O Al-Moktar et R Graziani
    Le Lion du désert
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
 
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Mouammar Kadhafi

Publié à 14:44 par dessinsagogo55 Tags : sur vie place coup homme mort cadre pouvoir center centerblog merci
Mouammar Kadhafi

 

Mouammar Kadhafi, né vers 1942 à Qasr Abou Hadi (Libye italienne) et mort le 20 octobre 2011 dans les environs de Syrte (Libye), est un militaire et homme d'État libyen.

 

Officier des forces armées libyennes, Kadhafi arrive au pouvoir lors du coup d'État de 1969, qui renverse la monarchie. Il se distingue d'emblée par une politique volontariste visant à concrétiser les objectifs du panarabisme social. En 1977, il réorganise les institutions de la Libye en faisant du pays une Jamahiriya (littéralement un « État des masses »), gouvernée par le peuple lui-même selon un système de démocratie directe. En 1979, il renonce au poste officiel de chef de l'État, mais demeure de facto aux commandes de la Libye avec le titre de « guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste » (ou plus simplement « guide de la Révolution » ou « frère guide »), exerçant un pouvoir absolu en dehors de tout cadre temporel ou constitutionnel.

 

Sur le plan intérieur, son régime utilise les ressources financières de la Libye pour en développer les infrastructures, l'éducation et le système de santé ; les libertés politiques sont par contre quasi nulles et le pouvoir s'appuie sur un système de terreur et de surveillance constante de la population. Sur la scène internationale, Kadhafi milite pour le panarabisme et le panafricanisme ; il utilise en outre la manne pétrolière pour financer des organisations terroristes et autres mouvements de rébellion à travers la planète. Il est notamment accusé d'être le responsable de l'attentat de Lockerbie en 1988 et de l'attentat contre le vol 772 UTA en 1989, qui ont coûté la vie à 440 personnes. Sa politique vaut un temps à la Libye d'être isolée sur le plan international. Par la suite, au début des années 2000, il opère un changement d'attitude diplomatique et parvient à revenir en grâce en se positionnant en allié de l'Occident dans la « guerre contre le terrorisme ».

 

À partir de février 2011, son pouvoir, en place depuis plus de 41 ans, est menacé par une contestation populaire que la répression transforme rapidement en insurrection armée, puis en guerre civile. Lors de la prise de Tripoli par les rebelles en août 2011, Mouammar Kadhafi fuit la capitale. Il est peu après capturé, lynché et tué dans les environs de Syrte.

 

 
Liens externes                                                  
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouammar_Kadhafi

 
     
     
     
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Dialogue entre O Al-Moktar et R Graziani

Publié à 18:07 par dessinsagogo55 Tags : center image livre centerblog sur bonne vie moi monde homme coup mort dieu film pouvoir sommaire
Dialogue entre O Al-Moktar et R Graziani

 

 

Omar Al-Mokhtar, le 15 septembre 1931, à la veille de sa mort.  

 

 

DIALOGUE ENTRE OMAR AL-MOKHTAR ET LE GÉNÉRAL RODOLFO GRAZIANI.

 
« Conquise » à l’Empire ottoman lors de la guerre de 1911-1912, la Libye fait l’objet d’une intense campagne de « pacification » de la part du colonisateur italien à l’avènement du fascisme contraignant Idris al-Mahdi al-Sanussi à un exil égyptien.  Celui qui est le chef de la confrérie Sanussia depuis 1916, sera reconnu par les britanniques émir de la Cyrénaïque en 1946 avant de devenir roi de Libye sous le nom d’Idris Ier à l’indépendance du pays en 1951. Il sera déposé à la suite du coup d’état du capitaine Mouammar Kadhafi en 1969. De nouveau en exil au Caire, il y mourra en 1983, à l’âge de 94 ans.

Le colonel Rodolfo Graziani, arrivé en Libye en 1921, va donc se retrouver très vite en confrontation directe avec un autre chef, Omar Al-Mokhtar, surnommé le « Cheikh des militants », lequel parvient avec de faibles moyens à infliger plusieurs défaites à l’armée italienne. 

Voici le bref dialogue qu’eurent le général et nouveau gouverneur de la Cyrénaïque Rodolfo Graziani et Omar Al-Mokhtar, 3 jours après que ce dernier est tombé dans une embuscade, le 15 septembre 1931, au Palazzo del Governo de Benghazi, par l’entremise de l’interprète et capitaine Kalifa Kaled.

Le document est conservé aux archives de l’État de l’Eur et repris sans grande modification dans le livre de Rodolfo Graziani, Cirenaica pacificata (Milan, Mondadori, 1932). Dans ce  livre, le « prisonnier » est décrit comme un vieil homme diminué, modeste, aux pieds déformés par la goutte. Menotté et enchaîné, il tend une main à Rodolfo Graziani, qui la refuse. Son procès s’ouvre le même jour à 17h dans le salon du Palazzo del Littorio de Benghazi. Procès farce d’une heure et demie, qui conduira à l’exécution d’Omar Al-Mokhtar dès le lendemain, par pendaison, devant une foule de 20 000 Libyens, au milieu du camp de concentration de Solouk.


Omar Al-Mokhtar, le 15 septembre 1931, à la veille de sa mort.

Graziani:  Des milliers et des milliers de Libyens sont morts par ta faute. Cela en valait-il la peine?

Prisonnier: Ils sont morts en servant une bonne cause. Ils sont au paradis.

Graziani: C’est du fanatisme religieux.

Prisonnier: Non, c’est de la foi.

Graziani: Pourquoi as-tu combattu avec un tel acharnement le Gouvernement italien?

Prisonnier: Pour ma religion.

Graziani: Tu avais peu d’hommes et très peu de moyens. Tu espérais pouvoir nous chasser de la Cyrénaïque?

Prisonnier: Non, cela était impossible.

Graziani: Alors que te proposais-tu de faire?

Prisonnier: Rien. Je combattais voilà tout, le reste est entre les mains du destin.

Graziani: Mais le Coran dit qu’il est permis de mener un Djihad seulement si il y a un espoir de victoire, et cela pour éviter des souffrances inutiles aux populations. C’est bien ce que dit le Coran, n’est-ce pas?

Prisonnier: Oui.

Graziani: Je répète. Pourquoi alors as-tu combattu?

Prisonnier: Pour ma religion.

Graziani: Non, tu as combattu pour la confrérie Sanussia qui est une spéculation louche sur laquelle vous avez tous vécu, d’Idris jusqu’à toi, au grand damne des gens de la Cyrénaïque dont tu t’es toujours désintéressé. Voilà pourquoi tu as combattu, pas pour ta religion.

Prisonnier (ne répond pas, sourit en ricanant).

Graziani: Pourquoi as-tu refusé toute négociation de paix, pourquoi as-tu ordonné l’agression de Gars Benigden?

Prisonnier: Parce que depuis un mois j’attendais en vain une réponse à ma lettre adressée au Maréchal Badoglio.

Graziani: C’est faux. Tu as prémédité le refus de la pacification et la preuve en est cette proclamation signée par toi et publiée au Caire.

Prisonnier (ne répond pas)

Graziani: C’est toi qui a ordonné le meurtre des aviateurs Hueber et Beati?

Prisonnier: Oui. Du reste le chef assument toutes les fautes, à la guerre comme à la guerre.

Graziani: Quand il s’agit réellement de guerre, et non, comme dans ton cas, d’un assassinat de brigands.

Prisonnier: C’est une question de perspectives.

Graziani: Avec tes crimes tu as perdu tout droit à la clémence du Gouvernement.

Prisonnier: Mektoub, c’était écrit. Quand j’ai été capturé j’avais encore six cartouches, je pouvais tuer ou mourir en combattant. Et pourtant je ne me suis pas défendu.

Graziani: Et pourquoi tu ne t’es pas défendu?

Prisonnier: Mektoub, c’était écrit. Écoute, général, je suis vieux, offre-moi un siège.

Graziani: Assis-toi et écoute. Tu peux encore peut-être sauver ta vie. Tu es mesure, avec ton autorité, de faire se soumettre les rebelles du Djebel?

Prisonnier: En tant que prisonnier je ne peux rien. Et du reste je ne ferais jamais cela. Nous avons juré de tous mourir, l’un après l’autre, mais de ne pas nous soumettre. Je ne me serais jamais présenté de mon plein gré. C’est certain.

Graziani: Si nous nous étions connus plus tôt, nous aurions pu faire quelque chose de bon pour la pacification.

Prisonnier: Et ce jour-là ne pourrait pas être aujourd’hui?

Graziani: Trop tard. Tu viens de déclarer qu’en tant que prisonnier, tu ne peux plus rien.

Prisonnier (ne répond pas)

Graziani: Tu reconnais ces lunettes?

Prisonnier: Oui, ce sont les miennes. Je les ai perdues dans le combat de Uadi es-Sania.

Graziani: À compter de ce journal j’ai eu la certitude que tu allais tomber entre mes mains.

Prisonnier: Mektoub, c’était écrit. Rends-moi mes lunettes, je vois mal. Ou plutôt non, garde-les: maintenant tu nous tiens entre tes mains, elles et moi.

Graziani: Est-il vrai que tu te croyais protégé de Dieu parce que tu te battais pour une juste cause?

Prisonnier: Oui.

Graziani: Alors écoute. Devant mes troupes, de Nalut au Djebel de Cyrénaïque,tous les chefs rebelles se sont enfuis ou sont tombés entre mes mains. Mais personne n’est arrivé vivant entre mes mains. Alors pourquoi donc t’es tu retrouvé ici? Tu étais l’invincible, l’insaisissable, le protégé de Dieu? Et si c’était moi le vrai protégé de Dieu?

Prisonnier: Dieu est grand et ses desseins sont impénétrables.

Graziani: J’ai raison de croire que ta vie durant tu a été un homme fort. Je te souhaite de l’être encore, face à n’importe quelle éventualité.

Prisonnier: Inch Allah.

 

Film

https://www.youtube.com/results?search_query=le+roi+du+desert+film+complet

 

 

 

 

Le Lion du désert

Anthony Quinn

 

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