Dans le jardin des extrêmes, certaines fleurs se distinguent par leur taille mais aussi par leur odeur.
La plus petite fleur du monde, Wolffia arrhiza, est originaire d’Amérique du Sud tandis que la plus grande, Rafflesia arnoldii, nous vient d’Asie.
Paradoxalement, Rafflesia arnoldii est également une des fleurs qui dégage l’odeur la plus nauséabonde.
Cependant, ce n’est pas elle qui détient le record de l’odeur la plus fétide.
La plus petite fleur du monde
Wolffia arrhiza est une lentille d’eau. C’est non seulement la plus petite fleur mais également la plus petite des plantes à fleurs.
Originaire du Brésil, la plante mesure entre 0,5 et 1 mm et sa fleur est deux fois plus petite.
Cependant, cette lentille d’eau, malgré sa petite taille, peut représenter un danger pour la faune aquatique.
En effet, les lentilles d’eau recouvrant par milliers les mares et les étangs au point de devenir une entrave à la photosynthèse.
Cette plante ne possède pas de racines. Elle flotte simplement à la surface des eaux dormantes.
Wolfia arrhiza, la plus petite fleur du monde. Image Christian Fisher
Wolffia punctata, une autre lentille d’eau, arrive juste après avec un diamètre de 0,5 à 0,7 mm.
Ces minuscules plantes ont été découvertes par le naturaliste français Weddell. Elles croissaient sur les feuilles de la plus grosse des plantes à fleurs d’eau douce, la victoria d'Amazonie (Victoria amazonica).
Victoria d'Amazonie (Victoria amazonica) . Image Addictive Picasso
Cette plante tire son nom de la reine Victoria et du cours d’eau sur lequel elle prospère.
Elle détient un autre record. De toutes les plantes à fleurs, c’est celle dont la croissance est la plus rapide.
Victoria amazonica. Image Belgian Chocolate
En l’espace de six jours seulement, ses minuscules bourgeons épineux deviennent des feuilles larges de 90 cm.
Adultes, elles atteignent 3 m de diamètre. La fleur est très éphémère et fane au bout de deux jours.
La plus grande fleur du monde
La plus grande fleur simple du monde est Rafflesia arnoldii. La rafflésie est un parasite des racines des lianes sauvages dans les jungles épaisses de l’Asie du Sud-Est, en particulier de Malaisie et de Bornéo.
Elle pousse également en Indonésie.
Elle n’a pratiquement ni racines, ni tige, ni feuilles. En revanche, sa fleur peut atteindre 1 m de large, 2cm d’épaisseur et peser jusqu’à 10 kg.
Elle évoque le cœur d’un chou rouge monstrueux.
Rafflesia arnoldii. Image Antoine Hubert
Hôte invisible pendant un ou deux ans des lianes, elle se met à pousser subitement et en quelques mois atteint sa taille adulte.
La rafflésie dégage malheureusement une odeur nauséabonde qui rappelle celle de la viande pourrie.
C’est d’ailleurs cette odeur qui attire les insectes qui joueront le rôle de pollinisateurs.
Cette plante est rare et protégée. Il est vrai que la pollinisation est difficile car mâle et femelle doivent s’ouvrir au même moment. L’éclosion n’intervenant que durant moins d’une semaine, elle se reproduit très peu.
La fleur la plus nauséabonde
Si la rafflésie sent très mauvais, ce n’est rien à côté de certaines espèces qui appartiennent à la famille des Aracées.
L’Arum titan (Amorphophallus titanum) est encore plus impressionnant que la rafflésie. Son inflorescence est la plus grande du monde.
Note : En botanique, l’ inflorescence est la disposition des fleurs d’une plante les unes par rapport aux autres. Par exemple, la grappe ou les épis sont des inflorescences.
Rafflesia arnoldii conserve par contre le record de taille de la plus grande fleur simple.
L’Arum titan peut dépasser 2 m de haut et peser jusqu’à 70 kg. Vous pouvez notamment en admirer au Jardin botanique national de Belgique qui se situe près de Bruxelles. Deux spécimens ont en effet fleuri pendant l’été 2008, ce qui est très rare.
Arum titan (Amorphophallus titanum). Image Jef Poskanzer
Son odeur est l’une des plus repoussantes du monde et sert à attirer les mouches transportant le pollen.
Les Aracées sont des adeptes des odeurs fortes. Arum rupicola possède une fleur dans laquelle les mouches viennent déposer leurs œufs.
Lorsqu’elle s’ouvre, elle dévoile tout autour de ses graines naissantes un véritable grouillement d’asticots.
L’odeur est plus que fétide.
La plante la plus étrange
Toujours dans la famille des Aracées, Helicodiceros muscivorus est une plante bien surprenante. Appelée petit dragon mange-mouches ou arum mange mouches, on ne la trouve que dans quelques îles de Méditerranée, Sardaigne, Corse et Baléares.
Cette plante rare vit en symbiose avec les mouettes. Ces dernières se rassemblent au moment de la reproduction et construisent leurs nids avec divers matériaux.
Le nid est encombré d’excréments, de nourriture régurgitée et même d’oisillons morts. Ce sont donc des endroits idylliques pour les mouches à viande.
L’arum semble avoir compris que c’était aussi une aubaine pour elle. Elle pousse au milieu des nids et fleurit au moment de la reproduction des mouettes.
Chaque plante fabrique des inflorescences formées de la spathe qui ressemble à une grande assiette d’où émerge une sorte de massue, le spadice, portant des fleurs minuscules.
Les mouches accourent vers la spathe qui est tachetée de gris-vert et parcourue de veinules imitant à la perfection la viande en décomposition.
La plante dégage d’ailleurs une odeur de chair en décomposition.
Helicodiceros muscivorus ou Arum mange mouches. Dessin de Louis van Houtte. 1849
Les insectes sont apparemment fous de cette odeur et inspectent donc la spathe à la recherche de nourriture et pour y pondre leurs œufs.
Mais, un piège les attend.
Le spadice est enfoncé dans les tissus de la spathe où se forme une cavité.
Les mouches arrivent à l’entrée de cette cavité qui les attire avec sa couleur rouge, ses poils denses et une odeur encore plus attractive.
Elles tombent dans la chambre florale et y pondent leurs œufs. L’odeur de pourriture et l’humidité semblent les rendre totalement hystériques.
La plupart ne pourront plus ressortir du piège, pas plus d’ailleurs que les asticots qui y naîtront.
L’arum mange-mouches a besoin des insectes pour sa pollinisation. Les fleurs femelles fleurissent en premier et les mâles ensuite.
Les mouches porteuses de pollen pollinisent les fleurs femelles puis sont emprisonnées par la belle pendant trois jours jusqu’à ce que les fleurs mâles fleurissent à leur tour. Les insectes survivants emportent alors du pollen en s’échappant du piège car les poils qui bloquent l’entrée de la chambre se flétrissent.
Tout est donc parfaitement coordonné. La fécondation des fleurs femelles est assurée par les insectes chargés de pollen qui meurent peu après.
Par contre, les mouches vierges de pollen sont séquestrées puis se chargent à leur tour de pollen, sortent du piège et vont assurer la fécondation des fleurs mâles.
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