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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Suite et fin
Sous Boniface, ce fut la lèpre qui envahit le pays. Ce prince mourut prisonnier de Charles d'Anjou, qui l'avait vaincu à Turin. Pierre vengea son neveu ; il éleva la Savoie au rang des puissances secondaires de son temps. Une tradition, qu'aucun témoignage sérieux ne confirme malheureusement, attribue à Philippe la convocation des premières assemblées nationales.
Un titre moins contestable, c'est l'heureux choix qu'il fit d'Amédée V pour son successeur. Ce prince et son fils Édouard constituèrent définitivement la puissance de leur maison. Sans avoir à lutter contre d'aussi grands obstacles, ils réalisèrent dans leur comté l'oeuvre que Louis XI poursuivit en France.
Leurs successeurs n'eurent plus qu'à suivre la voie qui leur avait été tracée. Sous Amédée VI, les frontières de la Savoie se déterminent d'une manière presque stable du côté du Valais, de la France et du Dauphiné. Ce prince acquiert les baronnies du pays de Vaud, se consolide à Genève et dans le Piémont.
Avant lui, Aymon, plus législateur que guerrier, avait créé à Chambéry un conseil suprême de justice qui fonctionna jusqu'en 1559, époque à laquelle il fut remplacé par le sénat de Savoie ; c'est à ce comte qu'on doit aussi la belle institution de l'avocat des pauvres et l'établissement des assises générales de Savoie, siégeant chaque année pendant le mois de mai. Amédée VII, après de nombreux démêlés avec Galéas Visconti, duc de Milan, avec le marquis de Montferrat et les Angevins de Naples, finit par ajouter aux conquêtes de ses ancêtres les vallées de la Stura, de Vintimille et de Nice. Ce fut le dernier comte de Savoie ; avant d'aborder la période des ducs, nous devons donner un souvenir aux hommes qui ont illustré le pays pendant l'époque que nous venons de parcourir.
Citons d'abord les deux saints Anselme : le premier, né dans la cité d'Aoste, en 1033, qui de bénédictin devint archevêque de Cantorbéry ; l'autre de la maison des seigneurs de Chignin, qui fut évêque de Belley en 1150 et prieur de la Grande-Chartreuse ; saint Bernard de Menthon, fondateur des hospices qui portent son nom et perpétuent le souvenir de ses vertus aux sommets des Alpes Pennines ; Gérard Nicolas, de Chevron, sacré pape à Rome, le 28 décembre 1058, sous le nom de Nicolas II ; Guillaume della Chiusa, originaire de Maurienne, moine bénédictin, le plus ancien chroniqueur de Savoie ; Pierre de Tarentaise, ami de saint Bernard, archevêque de Moutiers ; Geoffroy de Châtillon, devenu pape sous le nom de Célestin IV, en 1230 ; Pierre de Compagnon, né à Moutiers, archevêque de Lyon, cardinal, puis pontife, sous le nom d'Innocent V, à l'âge de quarante ans ; Guillaume de Gerbaix et Ginifred d'Alliages, tous deux grands maîtres des templiers, l'un en 1250, l'autre en 1285 ; Jean Gersen, né à Cavaglia, en Biellais, bénédictin de Verceil, l'un de ceux à qui on a attribué le célèbre livre de l'Imitation de Jésus-Christ ; Pierre de La Palud, de Varambon-en-Bresse, moine dominicain, le plus savant théologien de son temps, nommé patriarche de Jérusalem ; Étienne de La Baume, de Mont-Revel, premier maréchal de Savoie.
Aux dix-sept comtes succède, en 1391, dans la personne d'Amédée VIII, dit le Pacifique ou le Salomon, une série de quatorze ducs, dont voici les noms : après Amédée VIII, Louis, en 1440 ; - Amédée IX, dit le Bienheureux, en 1465 ; - Philibert Ier, surnommé le Chasseur, en 1472 ; à Charles Ier, surnommé le Guerrier, en 1482 ; - Charles-Jean-Amédée ou Charles II, en 1490 ; - Philippe, surnommé sans Terre, en 1496 ; - Philibert II, surnommé le Beau, en 1497 ; - Charles III, surnommé le Bon ou le Malheureux, en 1504 ; -Emmanuel-Philibert, surnommé Tête de Fer ou le Prince à cent yeux, en 1553 ; - Charles-Emmanuel, surnommé le Grand, en 1590 ; - Victor-Amédée Ier, en 1630 ; - François-Hyacinthe, en 1637 ; - Charles-Emmanuel II, en 1638.
Peu d'éloges et de panégyriques princiers valent ce que dit Olivier de La Marelle d'Amédée VIII. « En ce temps où l'Europe entière était en armes, le duc, homme de vertus singulières, était enclin a la paix ; il vécut sans guerre avec Français et Bourguignons et si sagement se gouverna parmi tant de divisions, que son pays de Savoie était le plus riche, le plus sûr, le plus plantureux de tous ses voisins. »
Les développements et la prospérité d'Annecy datent de ce règne. Chambéry reçut dans ses murs l'empereur Sigismond, qui, le jour même de son arrivée, en 1416, érigea en duché le comté de Savoie. L'ordre de Saint-Maurice fut créé par Amédée VIII, en 1434. Quoique le duc Louis fût loin de posséder les qualités de son père, et quoique son règne ait été beaucoup moins glorieux, ses alliances apportèrent aux souverains de Savoie le titre de rois de Chypreet de Jérusalem. Des froids excessifs, des pestes, des famines et des dissensions intestines concoururent à rendre malheureux le règne d'Amédée IX et la régence qui suivit.
Sous le règne suivant, -quoique le duc Charles ait été surnommé le Guerrier, la Savoie retrouva des jours meilleurs. La cour de ce prince était, disent les chroniqueurs du temps, une parfaite école d'honneur et de vertu. Ce fut à cette école que l'évêque de Grenoble conduisit, en 1488, son neveu Pierre du Terrail, qui devint depuis l'illustre Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche. Jeune alors, ce héros servit le duc Charles Ier, en qualité de page, et continua son service auprès de sa veuve Blanche de Montferrat. Ce règne vit fonder la première imprimerie que posséda la Savoie. Le premier imprimeur établi a Chambéry se nommait Antoine Neyret.
Nous avons peu de chose a dire des règnes qui suivent. La lutte continue entre la France et la, maison d'Autriche. Les ducs de Savoie continuent à pratiquer entre les deux puissances l'habile et prudente politique qui leur a toujours si bien réussi. Philibert le Beau épouse la célèbre Marguerite, descendante de Charles le Téméraire, fille de l'empereur Maximilien Ier, celle qui avait été fiancée a l'infant d'Espagne et au dauphin de France, celle qui, se croyant en danger de mort, avait fait elle-même ces deux vers pour lui servir d'épitaphe :
Ci-gît Margot, la gente demoiselle, Qu'eut deux maris et si mourut pucelle. |
Cette alliance dérangeait un peu l'équilibre de neutralité ; il en résulta même, en 1535, une invasion du pays par François Ier ; mais ce prince manquait de l'habileté qui consolide les succès, et la protection de Charles-Quint fut plus profitable à la maison de Savoie que ne lui avait été préjudiciable l'hostilité du monarque français.
Une des conditions de la paix de Cateau-Cambrésis, conclue le 3 avril 1559, entre l'Espagne et la France, c'est que le duc Emmanuel-Philibert, le principal négociateur du traité, obtiendra la main de Marguerite de Valois, soeur de Henri II. C'est dans le tournoi donné à la porte des Tournelles, pour célébrer cette union, que le roi Henri II fut accidentellement blessé a mort par le comte de Montgomery.
Il est un point, toutefois, sur lequel vient échouer toute la puissance, toute l'habileté des princes de Savoie : Genève, si longtemps enviée, si souvent attaquée, défend et consolide sa liberté. Le long règne de Charles-Emmanuel déroule une suite de tentatives obstinées dont le résultat définitif est de constater l'héroïsme de la cité et d'assurer son indépendance.
Avant d'arriver à la période des rois, il ne nous reste plus a relater que la persécution des barbets, dissidents dont les croyances avaient beaucoup de rapport avec celles des anciens Vaudois. Ils occupaient les vallées de Luzerne, de Saint-Martin, d'Angrogne et de la Pérouse. On intéressa Charles-Emmanuel II dans la question, en lui persuadant que les barbets voulaient créer une république au milieu des Alpes.
Il y eut donc chasse aux barbets, poursuites, pendaisons, massacres, de véritables dragonnades. Cromwell et la Suisse intervinrent en 1656, et malgré le pape la paix fut rétablie. La Savoie, pendant l'époque que nous venons de parcourir, a produit de nombreux personnages illustres ; les documents étant plus certains dans ces temps plus rapprochés, nous citerons leurs noms dans notre notice sur le lieu qu'ils ont illustré.
Après ses dix-sept comtes, ses quatorze ducs, la maison de Savoie compte jusqu'à ce jour une suite de huit rois : Victor-Amédée II, en 1684 ; - Charles-Emmanuel III, en 1730 ; - Victor-Amédée III, en 1773 ; - Charles-Emmanuel IV, en 1796 ; - Victor-Emmanuel Ier, en 1802 ; - Charles-Félix, en 1821 ; - Charles-Albert, en 1831 ; Victor-Emmanuel II, en 1849.
Avec Louis XIV renaissent les grandes guerres européennes ; elles appartiennent à un domaine historique qui n'est pas le nôtre ; détachons seulement de ces grandes pages quelques détails qui aient leur place dans notre cadre : dans la campagne de 1696, Victor-Amédée résuma de la plus éclatante manière la politique de sa maison ; en moins d'un mois, dit Voltaire, il fut généralissime de l'empereur et généralissime de Louis XIV.
Sous l'influence de ce puissant monarque, il y eut de nouvelles persécutions religieuses dans les montagnes de la Savoie, et cependant quand Victor-Amédée, à bout de patience et de concessions, voulut résister aux exigences de son puissant voisin, il n'eut pas de plus dévoués, de plus vaillants soldats que ces pauvres barbets et Vaudois contre lesquels il s'était fait l'exécuteur d'ordres si iniques et si barbares.
La France avait beau se manifester par des actes aussi déplorables, la Savoie était sans force contre l'attraction qui la poussait de ce côté. Claude Genoux en fait en ces termes la judicieuse remarque : « Lorsque les invasions de Henri IV, de Louis XIII, de Louis XIV eurent assimilé l'esprit savoyard à l'esprit français, alors la Savoie fut française : elle l'était non seulement par le cœur, par la raison, par la logique des faits, elle I'était encore par tempérament. Lors de ces quatre invasions successives, Annecy et Rumilly furent les seules villes qui firent un simulacre de résistance ; ce simulacre fut le chant du cygne de la nationalité savoyarde : cette nationalité appartenait à la France. »
Notons que ceci était écrit avant l'annexion, et par un enfant de la Savoie. L'émigration qui depuis le XVIe siècle amène chaque année dans les grandes villes de France des milliers de montagnards actifs et industrieux qui rapportent au pays, avec le fruit de leurs économies, le souvenir des lieux où ils ont vécu, l'empreinte des mœurs qu'ils ont traversées, cette émigration, dont l'importance augmente sans cesse, a achevé l'oeuvre de fusion, d'assimilation qui vient de s'accomplir.
Nous pourrions terminer ici notre tâche, car de plus en plus l'histoire des souverains s'isole de celle du pays ; plus la Savoie vient à nous, plus ses princes s'italianisent. C'est à la bataille de Superga, sous les murs de Turin, aux côtés du prince Eugène, que Victor-Amédée gagne son titre de roi. Cependant, c'est dans le château de Chambéry que se retira encore ce prince lorsque, fatigué des affaires, il eut abdiqué en faveur de son fils Charles-Emmanuel III.
La Savoie, sous ce prince, qui a néanmoins laissé une mémoire vénérée, paya cruellement les frais de la guerre, qui ne se termina qu'au traité d'Aix-la-Chapelle, en 1748. A diverses reprises, depuis 1733, et surtout de 1742 à 1747, l'armée franco-espagnole prit ses quartiers d'hiver dans ce pays pauvre et déjà épuisé. A tant de maux c'était une triste compensation que les réformes administratives et judiciaires qui ont honoré les dernières années de Charles-Emmanuel.
La Révolution française trouva sur le trône de Savoie Victor-Amédée III, qui ne méritait pas ses colères, mais qui n'était pas de taille à lui faire obstacle. En quelques jours, dans le mois de septembre 1792, les redoutes élevées sur le passage des Français étaient enlevées, 11,000 Piémontais étaient culbutés, le drapeau de la République flottait sur le château de Chambéry, et sur les murs de la ville était affichée la proclamation suivante : « Liberté, égalité ! de la part de la nation française. Guerre aux despotes, paix et liberté aux peuples - Donné à Chambéry le 24 septembre 1792, l'an IV de la liberté et le premier de l'égalité. - Signé : le général de l'armée française, Montesquiou. » Ce général n'avait avec lui que 12 compagnies de grenadiers, 12 piquets et 100 sapeurs.
Une assemblée nationale des Allobroges, composée de 665 députés, se réunit à Chambéry et vota l'annexion de la Savoie à la France. La Convention approuva cette délibération, et la Savoie devint le 84e département de la République et prit le nom de département du Mont-Blanc. Pendant vingt-deux ans, ce pays suivit les destinées de la France. Les armées de la République et de l'Empire comptèrent dans leurs rangs plus de 50 000 de ses enfants, parmi lesquels 800 officiers de tout grade et 20 généraux.
En 1814, Victor-Emmanuel Ier recouvra la plus grande partie de la Savoie, que le traité de Vienne du 15 novembre 1815 lui rendit tout entière. Jusqu'en 1847, ce pays resta courbé sous le joug d'un absolutisme impitoyable. A cette époque, le roi Charles-Albert opéra quelques réformes, et, le 4 mars 1848, le Statut constitutionnel inaugura le régime parlementaire.
La Savoie put renaître à la vie publique ; grâce aux libertés les plus étendues et à la sagesse prévoyante des princes qui l'ont gouvernée jusqu'en 1860, sa prospérité se développa considérablement. Les Savoisiens prirent une part glorieuse aux guerres de 1848 et 1849, que soutint le Piémont contre l'Autriche. Après l'abdication de Charles-Albert, vaincu à Novare, Victor-Emmanuel II, avec l'assentiment des populations et l'aide du comte de Cavour, son habile ministre, consacra toutes ses forces et ses constants efforts à rendre la liberté à l'Italie.
Il était dans les destinées de la Savoie de contribuer à l'accomplissement de ce grand projet et de se séparer de l'Italie juste au moment où le but si longtemps poursuivi venait d'être atteint. Comme compensation des sacrifices faits par la France et pour assurer notre frontière du sud-est, le traité du 24 mars 1860, sanctionné par un plébiscite, nous rendit cette antique province, qui est si incontestablement française.
Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871, ses habitants payèrent largement leur dette a la mère patrie, en fournissant un nombreux contingent à la ligne, a la mobile, aux mobilisés et aux francs-tireurs. Au moment de la guerre civile qui déchira la patrie après la conclusion de la paix avec l'Allemagne, plusieurs Savoisiens, craignant de voir la France tomber de nouveau de l'anarchie dans le despotisme, tournèrent leurs regards vers l'Italie, à laquelle ils avaient été si longtemps unis ; mais la consolidation d'un régime libéral a fait taire toutes ces velléités de séparatisme.
« Il est certain, dit un historien contemporain, que la Savoie est française par sa langue, par ses moeurs, par ses aspirations, par tout ce qui constitue l'existence d'un peuple ; il est certain aussi que, plus le régime politique et administratif de la France se rapprochera du régime de sage liberté et de bonne administration que la Savoie possédait avant 1860, et qu'elle eut plus d'une fois lieu de regretter depuis, plus ses populations seront attachées à la France. Dans les mauvais jours comme dans la prospérité, la France trouvera toujours le plus ferme appui et le plus constant dévouement chez les Savoisiens. »
Le département actuel de la Savoie est formé de la majeure partie de l'ancien département du Mont-Blanc. La population de la Savoie du XIXe siècle a toutes les qualités, mais aussi quelques-uns des défauts qui distinguent les populations des montagnes. Dans un pays où circulent lentement les idées, où mille obstacles naturels s'opposent à l'échange facile et rapide de ces idées et à la promptitude des communications, on vit généralement sur le passé, on conserve intacts, avec les traditions locales, comme un esprit de routine qui tue l'initiative individuelle, et cette fidélité a ce qui a existé autrefois qui fait repousser avec dédain le nouveau ou l'inconnu.
D'une part, si l'on se préserve ainsi de ces vices si répandus dans les autres pays ; si l'honnêteté primitive subsiste entière et forme le fond du caractère de chacun ; d'autre part aussi on est porté à s'isoler toujours, a vivre à l'écart, à voir dans son pays le meilleur, le plus beau de tous les pays ; on se méfie de l'étranger, et cette méfiance, souvent exagérée, subsiste longtemps encore malgré le commerce de chaque jour ; on n'accepte qu'avec une extrême réserve tout ce qui est nouveau ; on reste stationnaire, on attend. De là aussi cette lenteur calculée, souvent paresseuse, a procéder en toutes choses et qui se traduit dans les actes et les paroles des habitants des villes aussi bien que des habitants des campagnes.
En outre, la grande place que tient l'agriculture dans la Savoie du XIXe siècle, l'amour profond du sol natal et l'attachement à la terre ne font que rendre plus saillant son caractère, en expliquant cette ténacité inébranlable mise a la recherche d'un bien-être plus grand, cet esprit continu qui ne donne rien au hasard et cet amour, parfois exagéré, du lucre, que l'on retrouve, du reste, dans toutes les campagnes, quelles qu'elles soient.
En somme, une population foncièrement honnête, tenace et laborieuse, à laquelle on ne peut demander qu'un peu plus d'initiative et d'abandon. De toutes les populations françaises du XIXe siècle, celle de la Savoie tend le plus à émigrer. L'émigration hivernale ne peut qu'avoir un bon résultat, puisqu'elle pourvoit au bien-être des habitants qui retournent, au printemps, reprendre possession des hauteurs ; mais I'émigration des plaines a de graves conséquences ; elle dépeuple pour un certain nombre d'années les vallées les plus fertiles, pour porter les émigrants à courir la France, à s'expatrier même dans l'Amérique méridionale, une véritable colonie savoisienne étant déjà établie à Buenos-Aires.