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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Archéologie - Les momies en Egypte -

Publié à 11:17 par acoeuretacris Tags : momie egypte archeologie
Archéologie - Les momies en Egypte -
Momie en Egypte

L’Egypte est sans conteste la terre des momies. Loin des villes, les embaumeurs momifiaient tous les corps, du paysan au pharaon ainsi que de nombreux animaux.


Dans l’Egypte ancienne, la mort n’était pas considérée comme une fin. La momie revêtait une importance fondamentale pour qu’énergie et fluide puissent permettre au défunt de passer dans l’au-delà où il devait renaître.

L’histoire est truffée d’anecdotes assez stupéfiantes. Les ressuscités du vendredi saint en font partie.
Durant 300 ans, on a raconté que des morts sortaient une journée entière dans un cimetière égyptien.

La momie égyptienne a toujours fasciné les Européens. A tel point qu’à la fin du Moyen Age, la mode est de se « régaler » de mummie.

Les ressuscités du vendredi saint

« Tous les morts enterrés dans ce cimetière sortent toute la journée de leurs tombeaux, demeurent immobiles et privés de sentiments au regard de tous et, la solennité terminée, rentrent dans leurs sépulcres. Le phénomène se reproduit tous les ans et il n’y a pas d’adulte au Caire qui l’ignore. »

C’est ainsi qu’en 1483, un Européen, B. de Breydenbach, rapporte les fantastiques évènements qui se produisent chaque année au Caire.

La résurrection intervient le jour de la fête du saint à qui est dédiée la mosquée située à proximité.

Du 15e au 18e siècle, le miracle est régulièrement rapporté par les voyageurs occidentaux.

Selon les époques, son emplacement change, les ressuscités sont musulmans, chrétiens ou des Egyptiens de l’Antiquité.


La date du miracle varie également. Au 15e siècle, il est fixé au vendredi saint.

Vue du Caire. Gravure de 1810

Les voyageurs recueillent les faits ou en sont témoins : « Les cadavres surgissent brusquement de la terre, restent en surface sans bouger, pendant un instant, puis sont à nouveau engloutis par les sables. »

Pour assister à ce spectacle, le public vient en masse, toutes confessions mêlées. Juifs, chrétiens et musulmans prient et passent la nuit sur place au cours de laquelle de grandes réjouissances sont organisées.

Entre Dieu et diable

Au Caire, on rapporte que les morts qui quittent leur sépulture sont des sceptiques qui ne croyaient pas à la résurrection.


Pour les punir ou pour donner un avertissement aux vivants, Dieu les a condamnés à se livrer à ces apparitions terrifiantes.


Les voyageurs occidentaux y voient plutôt l’intervention du diable.

Momie égyptienne.

Quelques mauvaises langues font part de leurs doutes et parlent même de supercherie. Laissons à cet évènement sa part de mystère et de mysticisme.

Les mangeurs de cadavres

Si les Egyptiens vénèrent leurs morts, les Européens en font le commerce dans le même temps. A la fin du Moyen Age, un remède miracle appelé « mummie » est censé soigner toutes sortes de maux : douleurs gastriques, blessures.


Rapidement, il est prescrit à toute occasion.
A l’origine, cette substance est fabriquée à partir des corps desséchés d’antiques momies. Le remède parvient chez les apothicaires sous trois formes :

  • Morceaux de cadavre
  • Pâte noirâtre
  • Poudre obtenue en consumant les corps

 

Certains fabricants égyptiens considérant que la recherche de momies est trop fastidieuse, trouvent plus commode d’utiliser des cadavres plus récents et nettement plus frais.

Corps desséché naturellement (Egypte ancienne)

Ce remède a tant de succès que le roi de France lui-même, François Ier, ne se déplace jamais sans sa mummie.
Ce sinistre commerce reste florissant en Europe jusqu’à la fin du 17e siècle. A ce moment là, les fabricants sont lourdement imposés en Egypte et finissent par cesser cette activité.

La momification en Egypte

Il est évident que les anciens Egyptiens n’ont pas embaumé leurs parents et leurs pharaons pour guérir les problèmes gastriques des Occidentaux.


D’ailleurs, ce remède était bien pire que le mal et occasionnait douleurs et vomissements.

C’est Hérodote qui a rédigé la première description connue de la méthode de momification des anciens Egyptiens.


L’ensemble du processus demandait environ 70 jours.

Masque funéraire.

Dès 3000 avant notre ère, l’Egypte affirme sa croyance en une vie future. Elle pense que la préservation du corps humain dans son intégrité est indispensable pour accéder à cette nouvelle existence. C’est pourquoi elle invente la momification.

Momie de Ramsès II. Image Boston Public Library

Pour les Egyptiens, la vie après la mort est bien plus importante que la vie terrestre. La personne comprend un corps auquel sont associés plusieurs principes spirituels qui, libérés après la mort, restent liés au cadavre.

L’ »akh » est un principe immortel, une force divine représentée par un ibis, que seuls possèdent le roi et les dieux.


Le « ba », symbolisé par un oiseau à tête humaine, est un principe spirituel plus indépendant du corps, qui reprend sa liberté après la mort.

Vignette du Livre des morts.
Le ka est représenté sous la forme d'un oiseau (Musées royaux du Cinquantenaire, Bruxelles).

Les prêtres embaumeurs utilisaient des crochets qu’ils passaient dans les narines du mort. Ils retiraient d’abord le cerveau qui était traité à part.

En effet, les Egyptiens pensaient alors que le coeur était l'organe principal "le centre de contrôle". Ils jugeaient par contre le cerveau inutile et le jetaient.

Momie

Avec un couteau de silex, ils incisaient le corps du côté gauche et enlevaient les viscères. Les poumons, l'estomac, les intestins et le foi étaient conservés dans les vases canopes (urnes).

Vases canopes qui contiennent les organes momifiés. Image mamamusings

Après l'éviscération, commençait l'étape de la dessication.


Le corps, vidé de ses viscères et du cerveau, était enduit d’aromates, recousu et plongé pendant 70 jours dans un bain de natron, ou sel de sodium, qui desséchait le cadavre.
L'objectif était de faire perdre le plus d'eau possible au corps, pour le laisser totalement desséché et flétri.

Le dieu Anubis prépare la momie de Sennedjem (Thèbes ouest).

Le corps était alors entouré de longues et fines bandelettes de toile trempées dans une résine odorante.


Des textes, des bijoux et des amulettes étaient disposés entre les linges. Les prêtres touchaient les oreilles, le nez et la bouche du mort avec des instruments magiques qui lui garantissaient l’usage de ses sens dans l’au-delà.

On plaçait souvent de faux yeux dans les orbites et une perruque sur la tête.

Le masque placé sur la momie n'était pas censé être ressemblant. Il montrait plutôt ce à quoi le défunt voulait ressembler dans sa nouvelle vie

Pendant tout l’Ancien Empire, seuls les pharaons avaient droit à la momification. Les dignitaires y accédèrent ensuite ainsi que les paysans et les artisans.

Cette tradition qui a toujours fasciné les Occidentaux n’est certainement pas étrangère au mythe des ressuscités du Caire.