Momie animale d’Egypte
Les Egyptiens sont célèbres pour leurs momies. Les hommes n’étaient pas les seuls à bénéficier de cette technique de conservation. En effet, les embaumeurs de l’Egypte ancienne momifiaient également les animaux.
Pourquoi des animaux momifiés ?
Il semble que quatre raisons ont poussé les Egyptiens à momifier des animaux :
Le défunt pouvait avoir ainsi de quoi se nourrir dans l’au-delà
Le défunt partait accompagné de ses animaux familiers
Certains animaux sacrés bénéficiaient ainsi de la même attention que les hommes
Les momies animales étaient des dons faits aux dieux
Certains animaux, qui ont été retrouvés momifiés, se sont fait piéger. Les mouches et les scarabées, par exemple, étaient attirés par l’odeur de la chair humaine en décomposition. Ils se posaient alors sur le corps et se retrouvaient piégés par la résine le recouvrant. Ils étaient ainsi embaumés par accident.
Momie d'un chat. Image Claire L. Evans
Par contre, des millions d’animaux ont été embaumés volontairement. On a retrouvé des chiens, des chats, des singes, des oiseaux, des poissons et même des serpents.
Les taureaux sacrés étaient également embaumés.
Technique de momification animale
Selon le type d’animal, les embaumeurs utilisaient des techniques différentes. Par exemple, un taureau sacré était embaumé de la même manière qu’un homme :
Les organes vitaux, excepté le cœur, étaient retirés
Le corps était desséché au natron (du sel), puis bourré de tissus et de paille pour redonner une apparence de vie au corps
Le corps était placé sur une table puis recouvert de natron sec avant de le laisser sécher lentement
Une fois desséché, le corps était lavé. La peau était ointe d’huile et de parfums, et on enduisait le corps d’une couche de résine de pin chaude pour empêcher les moisissures
On plaçait souvent de faux yeux dans les orbites
L’étape finale consistait à envelopper le corps de bandelettes en lin
Après l’emmaillotement, de la résine était versée sur la momie pour l’imperméabiliser et la durcir
Taureau ou veau momifié. Image Son of Groucho
Les animaux qui n’étaient pas sacrés étaient embaumés plus simplement. Par exemple, les oiseaux étaient plongés dans la résine fondue, puis emmaillotés.
Les poissons étaient vidés, séchés et bandelettés.
Les crocodiles qui étaient vénérés étaient parfois momifiés avec leurs œufs.
Certaines momies d’oiseaux de proie portent un masque humain. On a cru pendant longtemps qu’il s’agissait d’enfants.
Les serpents étaient offerts au dieu-créateur Atoum notamment. Après momification, ils étaient placés dans des boîtes.
Le taureau Apis
En dehors des dieux à tête animale, le culte des animaux eux-mêmes est un élément fondamental de la religion égyptienne.
L’un des premiers animaux ainsi déifiés est le taureau Apis de Memphis qui au cours de l’histoire a été identifié avec Rê, Osiris et Ptah.
Divinité agraire, Apis est le symbole de la puissance fécondante. Ce dieu porte entre ses cornes le Disque solaire et l’uræus, symboles de Rê.
La reine Hatschepsout se livre à une course rituelle accompagnée d'Apis. Temple de Karnak
Le taureau qui devait être momifié à sa mort était choisi pour ses marques et en particulier pour la tache en forme de losange sur son front.
A la mort du taureau, il était momifié, placé dans un sarcophage en granit et enterré dans des catacombes : le Serapeum de Saqqarah.
On choisissait alors un nouveau taureau Apis et le cycle continuait.
Les sépultures animales
Les animaux, comme les hommes, étaient enterrés dans des cimetières. Certaines espèces bénéficiaient de leur propre nécropole. Il existe un vaste cimetière de chats à 80 km au nord-est du Caire, à Boubastis. C’est un centre religieux consacré à la déesse-chatte Bastet.
Déesse Bastet. Basse Epoque. Paris, Musée du Louvre
Une partie du cimetière humain de Saqqarah était réservée aux animaux. Des millions d’ibis, de babouins, de faucons, de chacals ou de chiens y furent enterrés dans les catacombes.
Dieux de l’Egypte et forme animale
Dans l’Egypte ancienne, chaque province possède son dieu. Il y a à l’origine 126 divinités principales: animaux, plantes ou objets.
Des centaines d’autres dieux s’ajoutent à ces dieux principaux. D’abord de forme animale, ils ont très vite été représentés de façon anthropomorphe, gardant une tête ou des attributs animaux.
Thouëris est une déesse bienfaisante à tête de crocodile et à corps d’hippopotame. Elle protège en particulier les femmes enceintes.
Thouëris. Image Boston Public Library
Dieu Sebek : le crocodile était un être sorti des ondes comme le Soleil, et rarement un mangeur d’hommes. Dès le Moyen Empire, on comptait une multitude de temples voués à ce dieu puissant. A Crocodilopolis, dans le Fayoum, il était le maître universel.
Jeune crocodile momifié.
Bastet: d’abord déesse-lionne et maléfique, Bastet s’est transformée en divinité bénéfique. Elle est adorée par ses fidèles, dans son temple de Bubatis en Basse-Egypte, sous les traits d’une chatte, et associée aux joies de l’existence.
Anubis: le dieu des morts prend la forme d’un chien ou d’un chacal. Les chacals étaient associés à la mort car ils vivaient près des cimetières.
Anubis.
Sekhmet: déesse-lionne à la puissance destructrice. C’est la fille du Soleil et elle protège le dieu Rê. Déesse du carnage et des batailles, elle protège le roi en détruisant ses ennemis.
La légende raconte que les dieux, pour arrêter sa folie meurtrière, ont répandu du sang mélangé à de la bière pour l’endormir.
Sekhmet. Image astique
Dieu Bès : Apparu tardivement, il réuni des traits de diverses divinités mineures. Figure difforme et grotesque, il éloigne le mauvais œil et fait peur aux divinités malfaisantes.
Bès. Image La case photo de Got
Divinité familière que l’on clouait à la porte des maisons, il est souvent représenté vêtu d’une peau de lion aux vertus protectrices.