Caractères généraux
On peut définir les Crustacés comme des Arthropodes à respiration branchiale, munis de deux paires d'antennes, chez lesquels chaque anneau porte, au côté ventral, une paire d'appendices articulés; les téguments, formés de chitine sont imprégnés de matière calcaire, qui leur donne une grande dureté, et c'est cette dernière particularité qui leur a valu leur nom. Comme chaque fois qu'il s'agit de définir un groupe nombreux d'animaux, il faut noter ici que chacun de ces caractères, en particulier, peut se trouver infirmé.
Fig 1 -Gammarus pulex (Crevette des ruisseaux). - a, tête (les sept anneaux qui la forment sont fondus en une seule pièce); 8 à 14, anneaux du thorax; 15 à 21, sept anneaux de l'abdomen; at, antennes de la première paire; at', antennes de la seconde paire; 7', appendice représentant une patte-mâchoire; 8'-14', les sept paires de membres thoraciques; 15-20', les six paires de pattes abdominales.
En général, on peut compter chez les Crustacés vingt anneaux, portant chacun des appendices; mais, d'une part, on peut assez souvent constater une réduction plus ou moins prononcée de ce nombre d'anneaux et, d'autre part, on les voit parfois se multiplier et atteindre un chiffre double : nous citerons des exemples de ces modifications à propos des Cladocères, Ostracodes (réduction), Branchiopodes (augmentation du nombre). Tous les anneaux restent parfois distincts, malgré leur nombre et, d'autres fois, ils se soudent ou se fusionnent, de façon à n'être plus marqués que par leurs appendices (fig. 1 et 2). Il y a, au reste, tous les passages entre ces types variés. Chez la plupart des Crustacés, les anneaux qui forment la tête se soudent entre eux avec le thorax, pour donner naissance à ce que l'on appelle le céphalothorax, mais il est des espèces, même parmi celles qui sont très élevées en organisation, chez lesquelles les anneaux céphaliques restent presque tous distincts; on peut compter sept anneaux céphaliques, dont l'un porte les yeux, les deux suivants les antennes et les autres les pièces buccales. Les yeux sont d'ordinaire composés : ils peuvent avoir la cornée lisse ou présenter des facettes; parfois, on voit des cristallins très distincts les uns des autres, à la périphérie de l'organe; les deux yeux peuvent se fusionner et donner l'apparence d'un organe impair, comme chez beaucoup d'Entomostracés; on rencontre parfois aussi des yeux simples, comme chez les Cyames, Apus, etc., qui possèdent d'ailleurs, en même temps, des yeux composés. Fait remarquable, chez certaines espèces des grandes profondeurs, les yeux peuvent être remplacés par des épines plus ou moins développées. Enfin, un certain nombre d'espèces, parmi les Crustacés qui vivent dans les lieux obscurs, sont dépourvues de tout appareil oculaire.
Fig 2 - Squilla maculata. - a, tête dont deux anneaux sont distincts; 1, premier anneau céphalique; 2, second anneau céphalique; c, carapace, correspondant aux anneaux 5 à 9; 10, dixième anneau dont une portion seule est visible; at, antennes internes; at', antennes externes; 7', première patte-mâchoire; 8'-14', les sept paires de pattes thoraciques; 15'-20', pattes abdominales.
Les antennes des Crustacés, au nombre de deux paires, sont extraordinairement variables par tous leurs caractères; ce sont d'ordinaire des sortes de fouets grêles et articulés, sièges du toucher; leurs fonctions, au reste, peuvent varier comme leur forme, et ces organes peuvent s'adapter à la nage, devenir des instruments de préhension, ou se transformer en appareils de fixation. L'appareil buccal est en règle générale formé de nombreuses pièces, mais il n'y a absolument rien de fixe à cet égard et les éléments qui le forment peuvent être plus ou moins réduits. Chez les formes élevées (fig. 3), on peut trouver, en outre de la lèvre supérieure, une paire de mandibules, pourvues d'un palpe articulé et deux paires de mâchoires de structure compliquée. Ces trois paires d'organes appartiennent aux quatrième, cinquième et sixième segments céphaliques et correspondent aux mandibules, mâchoires et lèvre inférieure des Insectes. Il s'ajoute fréquemment à cet appareil, chez les formes les plus différenciées, deux, trois et même cinq paires de pattes, appartenant aux anneaux suivants et qui se transforment en appendices buccaux, mais dont la nature primitive est pleinement démontrée.
Fig 3 - Pièces buccales de l'Ecrevisse. - a, mandibule (4e anneau); b, première mâchoire (5e anneau); c,seconde mâchoire (6e anneau); d, première patte-mâchoire(7e anneau); e, deuxième patte-mâchoire (8e anneau) f, troisième patte-mâchoire (9e anneau).
Le thorax est typiquement formé de sept anneaux, plus ou moins nettement visibles, plus ou moins soudés entre eux et avec la région céphalique; les sept paires d'appendices qu'il porte présentent, suivant les genres, les modifications les plus variées : ils peuvent constituer des organes de marche, de natation, de préhension, de respiration, de tact, de fixation, etc., tous différents les uns des autres; leurs changements de forme sont si étendus qu'il ne peut être question de les étudier ici et que nous n'en parlerons qu'à propos des différents types chez lesquels il est plus intéressant de les examiner. L'abdomen est formé de six anneaux ; beaucoup d'auteurs admettent cependant l'existence d'un septième anneau terminal, rudimentaire, important en taxonomie pour les caractères qu'il présente et qui reçoit le nom de telson; l'abdomen est aussi très variable par ses caractères, même si on ne le considère que chez les formes élevées tout le monde sait, par exemple, que la partie du corps repliée et que l'on appelle vulgairement la queue chez les Crabes, n'est autre chose que l'abdomen, si développé au contraire chez des formes voisines, comme les Homards et Langoustes. Aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner si, chez certaines formes (Aselles, par exemple) il est réduit à une seule pièce, encore très large à la vérité, et si, chez d'autres (Caprelles, Cyames), il est réduit à un ou deux petits tubercules : c'est le thorax qui prend la prédominance dans ces derniers cas. Les anneaux abdominaux portent aussi chacun une paire d'appendices, mais on peut appliquer à ces organes ce que nous avons dit des pattes thoraciques : ils peuvent présenter les variations les plus étendues.
Fig 4 - Système nerveux d'un crustacé Macroure (Ecrevisse). - a, anus; an, nerf entonnaire; a'n, nerf antennulaire; c, commissure oesophagienne; gn1, ganglion sus-oesuphagien; gn2, ganglion sous-oesophagien; gn6, cinquième ganglion thoracique; gn7 dernier ganglion thoracique; gn13, dernier ganglion abdominal; œs, section transversale de l'œsophage; n, nerf optique; sa, section transversale de l'artère sternale; sgn, nerf stematogastrique.
Il faut ajouter, à la suite de cette longue revue des modifications que peuvent présenter les anneaux du corps des Crustacés, qu'il existe des formes (ex. les Lernées), chez lesquelles toute trace de division du corps disparaît : l'animal est alors vermiforme. Le système nerveux des Crustacés a la disposition générale qu'il présente chez les autres Arthropodes normaux; il est situé, pour sa plus grande masse, au côté ventral du corps; une paire de ganglions existe pour chaque anneau et des filets nerveux les réunissent, formant deux chaînes parallèles, plus ou moins nettement soudées entre elles et qui courent dans toute la longueur du corps, se rendant vers l'oesophage; en ce point les deux chaînes nerveuses se relèvent et, embrassant l'oesophage, viennent se perdre à la partie supérieure dans les ganglions céphaliques (fig. 4). D'une manière générale, on peut dire que le système nerveux que nous venons de décrire, suit toutes les modifications que peuvent présenter les anneaux et que ses différentes parties peuvent entrer en plus ou moins complète coalescence. C'est chez les Crabes que le maximum de coalescence est nécessairement réalisé (fig 5).
Fig 5. - Chaîne ganglionnaire d'un Crabe (Carcinus maenas). - gc, ganglions cérébroïdes c, connectif constituant le collier oesophagien; cm, commissure caractéristique des Crustacés; gth, ganglions thoraciques; os, ouverture livrant passage à l'artère sternale.
Des ganglions céphaliques, soudés en une seule masse, se détachent tous les nerfs des organes des sens. Il existe aussi, chez les Crustacés élevés en organisation du moins, un système nerveux dit de la vie végétative. Nous avons dit plus haut quelques mots des organes du tact et de la vision; nous aurons peu de chose à dire ici sur les autres organes des sens. L'appareil de l'ouïe est localisé, chez les espèces supérieures, dans le premier article des antennes antérieures; il varie de structure, mais est toujours excessivement simple : il peut avoir, chez d'autres formes, un siège tout différent et être situé, par exemple, dans les lamelles caudales; il est inconnu chez un très grand nombre de types. La faculté de percevoir les odeurs existe aussi chez les Crustacés, parfois même elle est très développée; les organes de ce sens semblent être situés sur les antennes antérieures et revêtir l'aspect d'appendices de forme plus ou moins conoïdes, plus ou moins semblables à des poils, mais toujours en saillie.
L'appareil digestif des Crustacés libres est complet; il peut être très réduit chez les formes parasites. Chez les types supérieurs (fig. 6), il commence par un oesophage court et large, muni de valvules et d'un appareil musculaire puissant. L'estomac, de forme arrondie, présente à son intérieur un système de plaques très dures, de nature chitineuse, d'agencement compliqué, qui jouent un rôle important dans la trituration des aliments et sont très variables suivant les cas; des glandes variées déversent leur produit dans le tube digestif : leurs homologies ne sont pas toujours faciles à établir; la plus volumineuse, sinon la plus connue, est celle que l'on trouve si développée chez les Crabes, par exemple; elle est de couleur jaune et on l'appelle vulgairement le foie; un autre système de glandes digestives bien développé, du moins chez les types élevés, est formé par les longs tubes grêles appelés appendices pyloriques, qui débouchent à la partie antérieure de l'intestin moyen.
Fig. 6. - Appareil digestif de l'Ecrevisse. - oe, oesophage; v, contour de l'estomac; v', les gastrolithes (vulgairement yeux d'écrevisse); v", foie; i, intestin; r, rectum ; a ouverture anale.
Fig. 7. - Schéma du système circulatoire des Crustacés Décapodes (Homard). - ac, antennes internes; ae, antennes externes; o, oeil; t, telson; c, coeur; pc, péricarde; ac, artère céphalique; ao, artères ophtalmiques; aa, artères antennaires; ap, artère postérieure; at, bifurcation de artère abdominale se rendant au telson; as, artère sternale; av, artère sternale antérieure; ai, artère abdominale inférieure; br, branchies; v, sinus médian abdominal; v', sinus médian thoracique; vbr, canaux branchiocardiaques. - Les flèches indiquent la direction du cours du sang.
L'appareil circulatoire des Crustacés nous arrêtera aussi un instant. Il est facile, en enlevant avec quelque précaution la carapace d'un Crabe vivant, par exemple, de voir le coeur, organe de forme polygonale, bien reconnaissable à ses contractions rythmiques; le coeur est enveloppé d'un péricarde dans lequel arrive, par un système de vaisseaux, le sang qui provient des branchies; des ouvertures en nombre variable permettent au sang contenu dans le péricarde d'arriver dans le coeur qui va le chasser dans les artères; le retour du sang dans le péricarde, pendant la contraction du coeur, est empêché par les bords des ouvertures de communication de ce dernier, qui jouent le rôle de valvules en s'appliquant l'un contre l'autre. Le mécanisme cardiaque est toujours le même, quelle que soit la forme du coeur, et cette forme est très variable. Les artères, plus ou moins nombreuses, qui partent du cœur ne se terminent pas, après s'être ramifiées, dans un système capillaire qui se rattacherait aux veines : le sang tombe dans les lacunes, entre les organes et c'est dans les lacunes que les veines puisent le sang qu'elles doivent conduire aux branchies (fig. 7). L'appareil circulatoire des Crustacés, comme on peut s'y attendre, va se dégradant de plus en plus, au fur et à mesure que l'on descend vers les formes inférieures. Le sang, dont la couleur est très variable, contient le plus souvent de nombreux éléments amiboïdes; il est coagulable chez les espèces élevées. La respiration des Crustacés se fait très généralement à l'aide des branchies et même, dans les cas où ces animaux sont adaptés à la vie terrestre, comme certains Crabes, des modifications spéciales de la cavité branchiale viennent maintenir l'humidité des lamelles respiratoires; en d'autres cas, chez certains Cloportes, par exemple, l'existence se passe dans un milieu suffisamment humide pour permettre ce mode de respiration.
Reproduction
La reproduction des Crustacés se fait par des oeufs; chez certaines formes, fréquentes dans les eaux douces, les mâles sont très rares, ou sont inconnus à certaines époques de l'année, aussi fait-on rentrer dans la parthénogénèse leur reproduction à ces moments-là, ou même leur mode de reproduction habituelle. Les sexes sont séparés en règle générale (exception, Cirrhipèdes, Cymothoïdes); il arrive souvent que le dimorphisme sexuel soit considérable, au point que, pour certains types, les mâles et les femelles ont été décrits comme formant des genres différents (Ancée, par ex.). C'est surtout chez les parasitesque s'exagèrent ces différences (Cirrhipèdes, Bopyre, etc.).
coucou
pas le temps de te lire
chez moi repos total le lundi je préfère pas bloguer ce jour mais spécialement pour toi je viens t'offrir le plus gros bisou de mon panier.
pour ton gentil com
a+
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