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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Les départements-(histoire)- Cher - 18 -

Publié à 11:33 par acoeuretacris Tags : départements
Les départements-(histoire)- Cher - 18 -

 

(partie 1)

 

(Région Centre)

Le département du Cher a été formé de la plus grande partie de l'ancienne province du Berry ; son histoire est donc celle de cette province, et naturellement elle remonte à celle des Bituriges, qui lui ont donné son nom. Les Bituriges étaient l'une des plus anciennes et des plus puissantes tribus gauloises ; ils habitaient sur les bords du Cher (Carus) et obéissaient s à un roi qui résidait à Avaricum (Bourges).

Au VIIe siècle avant J.-C., à l'époque où Tarquin l'Ancien régnait à Rome, ils avaient la souveraine puissance sur le pays des Celtes. Leur roi Ambigat, vieillard que recommandaient ses vertus et ses richesses, voyant que son peuple était devenu trop considérable, et que le sol, malgré sa fertilité proverbiale, menaçait de devenir insuffisant, engagea Sigovèse et Bellovèse, ses neveux, jeunes guerriers ennemis du repos, à aller chercher un autre séjour dans les contrées que les dieux leur indiqueraient par les augures, leur permettant d'emmener avec eux autant d'hommes qu'ils voudraient, afin que nulle nation ne pût repousser les nouveaux venus. Bellovèse s'établit dans cette partie de l'Italie que les Romains appelèrent dans la suite la Gaule cisalpine, et Sigovèse dans là Norique, pays qui forme aujourd'hui la Bohême et la Bavière. Les Bituriges envoyèrent dans la suite de nouvelles colonies en Italie, et il est probable que leur chant de guerre se fit entendre jusque sur le bords du Tibre, lorsque les Gaulois, conduits par Brennus, vinrent, en 390, brûler Rome naissante.

Quelques siècles plus tard, lorsque César voulut passer dans les Gaules, il prit avec lui des Gaulois cisalpins et les ramena dans leur ancienne patrie. Ces braves soldats l'aidèrent à vaincre Vercingétorix, que le général romain poursuivit à travers le pays des Arvernes, et jusque dans celui des Bituriges, où il forma le siège d'Avaricum. César lui-même, dans le septième livre de ses Commentaires, fait voir par la manière dont il décrit ce siège combien il fut meurtrier. La ville fut enfin prise et ruinée par les Romains. La plupart des Bituriges quittèrent le pays, qui était dévasté, et allèrent. s'établir dans d'autres contrées.

Les traces de la civilisation naissante de ces temps reculés sont très rares aujourd'hui dans la département ; quelques tombelles ou tumuli, aux environs de Bourges, aux lieux dits : la Butte-Barral, la Butte-des-Prés-Fichaux et celle des Vignes-du-Château ; les menhirs ou pierres levées de Graçay, que l'on nomme dans le pays les Pierres folles ; quelques tumuli à Pierrefitte, dont le nom lui-même est l'indice de monuments mégalithiques, tels sont les seuls témoins muets de ces temps éloignés. Les Bituriges avaient vaillamment résisté à l'invasion romaine ; ils succombèrent et restèrent fidèlement soumis à leurs vainqueurs. Sous la domination romaine, leur pays fit partie de l'Aquitaine, et, sous Auguste, leur ville, qui avait été rebâtie et s'était considérablement agrandie, fut la métropole de cette province et servit constamment de résidence au préfet romain ; c'est alors que cette capitale perdit son nom d'Avaricum ; elle obtint le droit de cité, accordé aux villes privilégiées, et fut désignée sous le nom civitas Biturigensium, puis simplement de Bituriges. Lors de la division de l'Aquitaine en trois parties, sous Honorius, le Berry forma la première Aquitaine, et Bourges en fut toujours la capitale. C'est à peu près vers le milieu du IIIe siècle que le christianisme fut prêché dans le pays qui nous occupe ; son premier apôtre fut, dit-on, saint Ursin ; il fut favorablement accueilli par la population, et le sénateur Léocadius lui donna une des salles de son palais pour établir une église.

La période gallo-romaine a laissé quelques traces dans le département du Cher ; la vieille enceinte de Bourges est encore visible, et cette ville dut, ainsi que les grandes cités de l'empire posséder un cirque, des naumachies, des palais et des portes triomphales. Le cirque occupait l'emplacement de l'ancien couvent des Ursulines, et l'on voit encore dans les caves de cet établissement les restes des loges qui renfermaient les animaux féroces. On trouve aux environs de Bourges les ruines d'un aqueduc souterrain qui, probablement, conduisait les eaux de quelque source éloignée à la ville.

A Alichamps, lieu autrefois considérable, où venaient se croiser trois voies romaines, des fouilles ont fait découvrir des inscriptions, des colonnes miliaires, des vases, etc. A Drevant, sur le Cher, on montre l'emplacement d'un théâtre : on y a trouvé, en outre, des fragments de statues, des tombeaux, des pierres sculptées, des chambres pavées ou revêtues de marbre. A Alléan, près de Bau-, on voit encore les vestiges d'un camp ; à Maubranches, à Soye, à Celle-sur-Cher, on a trouvé des inscriptions, des poteries. Mais nous nous garderons bien d'attribuer à Vercingétorix les restes d'un vieux camp que l'on rencontre entre Maubranches et Nohant ; l'antiquaire doit être très sobre de ces pompeuses attributions, basées sur des témoignages trop légers, et dont la fragilité n'a servi que trop souvent à battre en brèche la science qu'il chérit.

Lors de la chute de l'empire romain et de l'invasion des barbares, les plaines de la fertile et plantureuse Aquitaine tombèrent au pouvoir des Wisigoths ;. Euric, leur roi, en rit la conquête vers l'an 475 ; ce ne fut pas sans résistance de la part des Bituriges, car il n'entra. dans leur capitale qu'après avoir échoué dans un premier siège. Mais les Wisigoths se rendirent bientôt odieux aux populations chrétiennes de la première Aquitaine par les persécutions de toute nature qu'ils leur firent endurer ; ils étaient ariens, c'est-à-dire qu'ils niaient la divinité de Jésus-Christ ; ils dévastèrent donc les églises et les monastères, en haine des chrétiens.

Aussi, lorsque Clovis eut, en 511, battu et tué Alaric Il, fils d'Euric, à la bataille de Vouillé, les évêques des villes d'Aquitaine ouvrirent-ils avec empressement les portes de leurs cités à ce prince, qui venait de reconnaître le Dieu de Clotilde et d'être baptisé par l'archevêque de Reims saint Remi. Dans les partages que firent entre eux les descendants de Clovis, le pays qui nous occupe fit toujours partie du royaume d'Orléans, et il fut gouverné par un comte qui résidait à Bourges. Les ducs d'Aquitaine s'en emparèrent vers la fin de la première race ; mais ils en furent chassés par Charles Martel . Bourges s'étant de nouveau déclarée pour les Aquitains et leur duc Waïfre, qui lui avait donné Cunibert pour comte, Pépin accourut et, après un siège de peu de durée, s'empara de la ville, la ruina et jeta Cunibert dans un cloître. Charlemagne établit dans le Berry des gouverneurs ou comtes, qui, dans la suite, rendirent leur gouvernement héréditaire, comme la plupart de ceux des autres grandes villes.

Le premier de ces comtes de Berry ou de Bourges fut Humbert, nommé en 778. Depuis cette époque jusqu'en 926, on en compte dix-huit, parmi lesquels on cite Gérard, qui régnait dès l'an 838. Dépouillé de son comté par Charles le Chauve en 867, il fut momentanément remplacé par Egfried ; mais ses hommes mirent le feu à la maison où était le nouveau comte, lui coupèrent la tète et jetèrent son corps dans les flammes. Gérard rentra ainsi en possession de son comté, malgré la volonté royale, frappée alors d'impuissance par la turbulence des comtes et les invasions incessantes des Normands. Il était encore comte de Bourges en 872, époque à laquelle il fut remplacé dans sa dignité par le duc Boson, beau-frère de Charles le Chauve et grand chambellan de Louis le Bègue, roi d'Aquitaine.

Louis le Bègue ayant succédé à son père, Charles le Chauve, au trône de France, Boson crut le moment favorable pour se déclarer indépendant ; mais il fut renversé, en 878, par Bernard Ier marquis de Septimanie. Celui-ci, parent de cet Egrried tué par Gérard en 867, réclama son héritage ; il fut appuyé par le comte du Maine et Gozlin, évêque de Paris, son oncle, et parvint à s'emparer du comté de Bourges. Mais bientôt il en chassa l'évêque Frotaire, s'empara des biens de l'Église et exigea des habitants un serment de fidélité contraire à celui qu'il devait lui-même au roi ; aussi fut-il excommunié par le concile de Troyes et attaqué, en 879, par une armée que Louis le Bègue avait donnée à Boson, son oncle, rentré en grâce auprès de lui. Boson, maître de Bourges, le fut bientôt de tout le pays. Dans la suite, il fit la paix avec Bernard et lui donna un fief.

A sa mort, arrivée en 886, il eut pour successeur Guillaume Ier le pieux qui était déjà comte d'Auvergne. Guillaume II, qui succéda à ce dernier, fut souvent en guerre avec la roi Raoul ; ce dernier lui enleva même son comté et le lui rendit en 927, après l'avoir forcé à lui rendre hommage. Après la mort de Guillaume Il, arrivée en 926, .le roi Raoul supprima le titre de comte de Berry, donna la propriété de Bourges au vicomte de cette ville et décida qu'à l'avenir ce vicomte, le seigneur de Bourbon, le prince de Déols et les autres barons du Berry relèveraient immédiatement de la couronne.

Geoffroy, dit Papabas, que quelques historiens font fils de Guillaume II, fut le premier vicomte de Bourges. C'est pendant son gouvernement que la France fut envahie et dévastée par les Hongrois, dont les contemporains nous ont fait un portrait si effroyable que le souvenir s'en est conservé dans la tradition de l'Ogre, terreur de notre enfance. Geoffroy eut trois successeurs du même nom que lui : Geoffroy II, dit Bosebebas ; Geoffroy III, le Noble ; Geoffroy IV, le Meschin ; tous prirent part aux grands événements qui signalèrent l'enfantement de la monarchie capétienne.

Étienne, fils de Geoffroy IV, était vicomte de Bourges en 1061 et mourut sans postérité. Eudes Herpin ou Arpin lui succéda dans la vicomté de Bourges ; il avait épousé Mahaud de Sully, fille et héritière d'Étienne ; d'ailleurs, il prétendait lui-même descendre de Guillaume Ier, le Pieux. Ce sixième et dernier vicomte de Bourges vivait en 1090, lors de la ferveur des premières croisades. En 1101, se disposant à partir pour la terre sainte avec le duc d'Aquitaine, il vendit au roi Philippe Ier sa vicomté pour soixante mille sous d'or. Il se distingua pendant la croisade, fut pris à la bataille de Rama, le 27 mai 1102, et eut beaucoup de peine à se racheter. Enfin il revint en France et se fit moine dans la célèbre abbaye de Cluny, fondée par Guillaume Ier environ 180 ans auparavant ; il n'y mourut qu'en 1109 et y fut enterré. Le Berry fut la première province réunie au domaine de la couronne.

A l'époque où la vicomté de Bourges rentrait ainsi au domaine royal, sa juridiction ne s'étendait pas sur tout le Berry ; les possesseurs des grands fiefs du pays s'étaient rendus indépendants, et l'on avait vu s'élever les seigneurs de Sancerre, de Montfaucon, de Charenton, de Germigny, de Vierzon, de Mehun, etc. Les maîtres de ces fiefs, suzerains eux mêmes d'un grand nombre de vassaux, couvrirent le pays d'un réseau de forteresses, destinées à la fois à protéger les campagnes et à les maintenir dans l'obéissance. Les rois, devenus maîtres du Berry, durent forcer ces fiers barons à rentrer dans le devoir et à leur prêter hommage.

En 1140, le diocèse de Bourges fut violemment troublé à la mort de l'archevêque Albéric. Dès le temps de Charlemagne, les évêques de Bourges avaient pris le titre d'archevêques et de primats d'Aquitaine, ce qui leur donnait des droits sur les quatre archevêchés de Bordeaux, d'Auch, de Narbonne et de Toulouse. Les chanoines du grand chapitre, dont l'institution remontait à Charlemagne, ayant demandé au roi la permission d'élire un nouvel archevêque, celui-ci les y autorisa, à condition qu'ils ne nommeraient pas Pierre de La Châtre, neveu du chancelier de l'Église romaine ; mais le pape Innocent II investit lui-même ce prélat du pallium, prétendant qu'il fallait « accoutumer ce jeune homme (le roi de France) à ne pas prendre la licence de se mêler ainsi des choses de l'Église. »

Louis VII, furieux, jura que, tant qu'il porterait la couronne, Pierre ne posséderait l'église de Bourges ni autre en son royaume. Il ordonna la confiscation du temporel de l'archevêché et mit garnison dans le château de Saint-Palais et dans plusieurs autres places. Pierre de La Châtre, à son retour de Rome, se vit donc refuser l'entrée de Bourges par les gens du roi et fut obligé de se retirer sur les terres que possédait en Berry le vieux comte de Champagne Thibaut, grand ami du clergé et brouillé alors avec le roi. Le pape, de son côté, fulmina une bulle contre Louis le Jeune et mit en interdit tous les lieux habités par ce prince, qui, de même que son aïeul Philippe Ier, ne put, trois ans durant, mettre le pied dans une ville ou dans une bourgade sans que le service divin y fût à l'instant suspendu.

Louis VII, pour se venger, dévasta la Champagne, prit d'assaut la forte place de Vitry et l'incendia ; plus de treize cents personnes qui s'étaient retirées dans la principale église périrent alors dans les flammes. Cependant, après trois ans de résistance, le roi se soumit et rétablit lui-même Pierre de La Châtre dans son siège. Depuis ce temps, ils vécurent en bonne intelligence, et le roi abolit même en sa faveur une coutume des temps barbares, qui permettait de piller la maison de l'archevêque après sa mort et d'en emporter les meubles. Les guerres suscitées entre Louis VII et Henri Il d'Angleterre, à la suite de la répudiation d'Éléonore de Guyenne, eurent des suites sanglantes pour les pays du Cher, qui alors limitaient les possessions françaises et anglaises. Les citadelles furent souvent prises et reprises, les villes et les villages livrés aux flammes, les campagnes ravagées. Des bandes de pillards, connues sous les noms de cottereaux, routiers, brabançons, parcouraient le pays, dévastant et tuant sans pitié. Les seigneurs du Berry, effrayés, prirent les armes pour les repousser et les mirent complètement en déroute près de Dun-le-Roi, en juillet 1183. Au XIVe siècle, les combats recommencèrent avec les Anglais. Le Prince Noir, fils d'Édouard III, 'traversa le Berry, brûla les faubourgs de Bourges. Mais le duc Jean, dont nous allons parler, aidé par le comte de Sancerre et Du Guesclin, les chassa du pays.

Le Berry, rentré sous le gouvernement royal, demeura pour toujours partie intégrante de la France ; les rois le firent administrer par des baillis, des prévôts et des gouverneurs ; Bourges conserva cependant quelques privilèges de son ancienne juridiction municipale jusqu'en 1474, époque à laquelle le Berry fut assigné comme apanage par le roi Jean à son troisième fils, Jean, après avoir été érigé en duché-pairie. Il y eut alors à Bourges deux juridictions : celle du duc, qui était exercée par son sénéchal et ses autres officiers, et celle du roi, qui était représentée par le bailli de Saint-Pierre-le-Moutiers, qualifié juge des exemptions du Berry, et qui siégeait pour cela à Sancoins. Les causes d'exemption concernaient les cas royaux et les procès des principales églises et monastères du diocèse de Bourges.

Jean Ier, duc de Berry, était né en 1340. Ce jeune prince s'était trouvé à la désastreuse bataille de .Poitiers, n'y avait pas été fait prisonnier, mais avait été donné en otage pour son père. Il resta neuf ans en Angleterre et n'en revint qu'en 1365, après la mort du roi Jean. Pendant tout le cours du règne de Charles V, son frère, il combattit les Anglais en Guyenne comme lieutenant du brave Du Guesclin. Sous Charles VI, il fut gouverneur du Languedoc, et il exerça de grandes vexations dans cette province et dans quelques autres qui n'étaient pas de son apanage ; mais il ménagea toujours le Berry comme son patrimoine et y rit même beaucoup de bien en le dotant de grands établissements et de bâtiments considérables. C'est à lui que la ville de Bourges fut redevable d'une Sainte-Chapelle, bâtie, dit-on, sur le modèle de celle de Paris, et d'un palais magnifique dont il ne reste plus de, traces. Pendant les premiers accès de la terrible maladie de Charles VI, son neveu, il gouverna absolument le royaume.

Commentaires (1)

coeurdelouve
Coucou
Je te remercie pour ta visite sur mon blog et je te souhaite une bonne journée, bisous.
http://coeurdelouve.centerblog.net


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