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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Tourisme et histoire-Paris-Montparnasse-(1)

Publié à 11:17 par acoeuretacris Tags : Tourisme paris montparnasse
Tourisme et histoire-Paris-Montparnasse-(1)
PARIS - LA COUPOLE Intérieur du café de "La Coupole", à Montparnasse. Paris, vers 1930
 
Le quartier Montparnasse 
(partie 1) 
 
 
Un peu d’histoire 
 
Ce nom évoque un quartier de Paris tirant son originalité des nombreux artistes l’ayant habité et du Cimetière Montparnasse où reposent tant de célébrités. 
 
Ce quartier Montparnasse est bordé par le jardin du Luxembourg, il flâne entre le 6éme, le 14éme et le 15ème arrondissement, s’étirant jusqu’aux abords de Saint Germain des prés. De nombreuses stations de métro permettent de s’y rendre : Montparnasse-Bienvenüe, Notre-Dame des Champs, Saint Placide, Vavin, Raspail, Pasteur, Edgar Quinet, Convention... 
 
Le Mont Parnasse a depuis toujours été un lieu où on venait faire la fête, la limite de Paris fixée par Louis XIV, étant le boulevard du Montparnasse. Mais un événement hors du commun a réellement projeté le quartier dans sa spécificité. 
 
Tout commence le 30 mai 1780 : ce jour là, une fosse commune du charnier des Innocents s’effondre, ce cimetière ferme pour insalubrité. L’urgence d’implanter trois grandes nécropoles à l’extérieur de Paris, s’impose. En 1804, à l’est ce sera le Père-Lachaise, en 1825, au nord, Montmartre et en 1824 au sud, Montparnasse. 
 
Le terrain est pris sur des parcelles de la commune de Montrouge. Le vieux moulin qui se trouvait-là, a résisté à tout et s’y trouve encore, au milieu des sépultures. Ce cimetière fut rapidement complet, il s’agrandit en 1847, en 1878 puis en 1891. Il mesure maintenant 19 hectares et est coupé en deux par la rue Emile Richard. Cette rue mesure 382 m, ne comporte aucun numéro, personne n’habite cette rue ! 
 
 
Le cimetière 
 
L’entrée principale se situe au 3 Bd Edgar Quinet, il faut bien une journée complète pour saluer la centaine de personnalités inhumées là. La liste complète serait trop longue mais comment ne pas citer ces quelques noms ? 
Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (photo ci-contre), Charles Baudelaire, Robert Desnos, Georges Sand, Camille Saint Saëns, François Rude, Charles Garnier, Maupassant, Sainte-Beuve, Alfred Dreyfus, sans oublier les plus récents comme Jean Carmet ou Serge Gainsbourg... 
 
 
L’implantation du cimetière favorisa l’arrivée d’artistes, tout d’abord des artisans et sculpteurs en art funéraire particulièrement florissant au XIXéme siècle, puis l’installation de nombreuses tavernes, lieux de rencontre et de convivialité qui accueillirent plus tard peintres, poètes, intellectuels, photographes... 
 
 
 
 
 
Tombe de Sartre et S de Beauvoir 
 
 
Les « Montparnos » 
 
Cette appellation familière regroupe tous les artistes qui, entre les deux guerres, ont fait la notoriété de Montparnasse. 
 
L’exposition universelle de 1889 et la vie artistique déjà si riche de Montmartre, attirent de nombreux artistes qui vont choisir ce quartier populaire plus au centre de Paris et qui va devenir la plaque tournante de la modernité. Apollinaire, Gauguin, Matisse et « le douanier »Rousseau d’y installent. Deux cafés vont être les locomotives de ce mouvement : le Dôme et la Coupole. 
 
 
Le plus ancien fut le Dôme. Il ouvre ses portes en 1897. Dans ce café on pouvait rencontrer toute la bohème cosmopolite de l’époque, autour d’Apollinaire. Ils venaient de Russie, de Bulgarie, d’Italie, d’Espagne... On y voyait même Lénine et Trotski ! En 1902 le sculpteur Alfred Boucher inaugure « La Ruche ». Cette première Cité des Arts mérite qu’on s’y arrête. 
 
 
 
 
Le Dome 
 
 
La Ruche 
 
Au cours d’une promenade rue de Dantzig, Boucher achète un terrain de 5000m2. Il y érige un phalanstère, où de jeunes artistes pourraient travailler à peu de frais et en toute liberté dans une atmosphère conviviale et fraternelle. 
 
C’est l’ancien Pavillon des Vins de l’exposition Universelle de 1900 qui va être monté là par les équipes de Gustave Eiffel. Son nom « la ruche » vient de sa configuration : des ateliers en alvéoles autour d’un escalier central. Cet endroit devint une sorte de village cosmopolite accueillant des artistes venus de partout et particulièrement d’Europe Centrale. On pourra y voir Léger, Matisse, le douanier Rousseau, Chagall, Soutine, Modigliani descendu de Montmartre et voisin de Brancusi, Zadkine, se mêlant aux écrivains comme Paul Fort, Max Jacob, Apollinaire, Blaise Cendrars... Tous ces artistes créèrent ce qu’on devait appeler l’Ecole de Paris. 
 
La guerre de 14 est déclarée, les temps sont difficiles, aussi en 1915 Marie Vassilieff ouvre une cantine artistique dans son atelier. La cantine meublée de bric et de broc préparait à manger pour 45 personnes. La cuisine était faite sur un réchaud à gaz et un à alcool. Pour 65 centimes les artistes pouvaient manger un bouillon, de la viande et quelques légumes, du café ou du thé. C’était l’occasion de chanter, danser... Cette cantine ne désemplissait pas, au mur s’étalaient les toiles de Chagall, Modigliani, des dessins de Picasso ou de Fernand Léger ! 
 
 
 
 
La Ruche 
 
 
Malgré tout, la guerre marqua la fin d’une grande époque : certains partirent au front, Braque, Apollinaire, Kisling sont grièvement blessés, Cendrars perd un bras, Léger et Zadkine sont gazés. La mort de Boucher en 1934 plongea les derniers habitants dans le désarroi. Il ne restait que quelques anciens rejoints par des nouveaux comme l’acteur Alain Cuny. Après la seconde guerre, le bâtiment sombra dans l’oubli et en 1965, une menace de démolition fut mise en échec par un Comité de soutien conduit par Marc Chagall. Classée Monument historique en 1972, la Ruche a été restaurée et des artistes y travaillent dans 23 ateliers. 
 
Ce bâtiment se situe au 2 Passage de Dantzig, métro Convention ligne 12. On y accède par un portail en fer forgé provenant du Pavillon de la Femme de l’exposition Universelle. La visite se fait sur rendez-vous. 
 
 
La ligne de métro Nord-Sud (ligne 12) qui relie Montmartre à Montparnasse, inaugurée en 1910, fait « descendre » des artistes de Montmartre vers Montparnasse, comme Picasso, et l’ouverture du Boulevard Raspail font du carrefour Vavin le cœur vivant de Montparnasse. 
 
 
La Coupole 
 
Le second café d’artistes est la Coupole, crée en 1927. Elle a été fondée par deux anciens gérants du Dôme sur le terrain d’un ancien chantier de bois et charbons. Les architectes Lebouc et Barillet conçurent une vaste brasserie dont les nombreux piliers ont été décorés par les peintres de l’époque : Marie Vassilieff, Fernand Léger, Kisling...etc. Le dancing en sous-sol éclipsa rapidement celui de la Rotonde. Quatre cent dix huit personnes étaient employées dans cet établissement. 
 
 
A partir de cette date, le Dôme et la Coupole se « partagèrent » les personnalités. Au Dôme, Hemingway, Man Ray le photographe, Henry Miller, Blaise Cendrars, Claudel, Jammes, Breton... A la Coupole : Cocteau, Radiguet, Aragon, Elsa Triolet, Picasso, Foujita, Zadkine, Kisling, Sartre, Giacometti, Simone de Beauvoir..... 
 
 
Kiki de Montparnasse 
 
Durant les années folles, tous se retrouvaient autour d’expositions et de soirées folles : celles de la baronne d’Oettingen, du bal nègre avec Youki et surtout avec Kiki, reine de ces soirées. 
 
Cette jolie brune volcanique, au sourire éclatant s’appelait en réalité Alice Prin. Sa beauté et sa gentillesse en firent la coqueluche des artistes désargentés. Elle avait débuté en chantant à la terrasse de la Rotonde et dans une boîte à la mode, le Jockey. 
 
 
 
 
Kiki de Montparnasse 
 
 
De nombreux peintres la prirent comme modèle : Modigliani, Soutine, Picasso, Foujita, Derain..... Parmi tous ses amants, Man Ray, le photographe-cinéaste américain l’immortalisa sur pellicule dans un court métrage de 1928, appelé « l’étoile de mer » d’après un poème de Robert Desnos. 
 
 
On venait de loin pour la voir et l’entendre, sa photo faisait la une des magazines, elle avait tout : argent, bijoux, fourrures, voitures. Quand survint la Seconde Guerre mondiale, Kiki de Montparnasse vit la fin de sa gloire, puis la tragédie de la décrépitude. Elle bascula dans la misère, allant d’un café à l’autre, de table en table, pour faire les lignes de la main. Alcoolique et droguée, elle mourut en 1953, emportant avec elle le souvenir d’une immense richesse et de la gloire passée de Montparnasse. Seul Foujita, assista à son enterrement au cimetière de Thiais.