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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Préhistoire - Néolithique - premiers villages -

Publié à 15:01 par acoeuretacris Tags : préhistoire néolithique village
Préhistoire - Néolithique - premiers villages -
 
Néolithique 
 
 
Les premiers villages. Guerre. Rites funéraires 
 
 
Devenu cultivateur et éleveur, l’homme du néolithique n’est plus un nomade à la recherche de moyens de subsistance. Grâce à un outillage plus perfectionné, la production alimentaire augmente et il peut s’organiser en collectivité.
Regroupées en villages, les nouvelles communautés forment des embryons de ville, centre d’un nouvel ordre social.
Au néolithique, alors que l’Europe reste attachée au village agricole, l’Orient voit naître les premiers villages puis les premières villes.
 
 
 
Du campement au village 
 
 
Au paléolithique, les hommes construisent des habitations faciles à démonter. L’avènement de l’agriculture va modifier cet état de chose.
Le travail des champs et le stockage des récoltes exigent un habitat plus stable. Il est donc normal que les premiers villages soient nés au Proche-Orient, berceau de la révolution agricole.
 
 
 
 
 
Village néolithique de l'île de Chypre (VIe millénaire avant notre ère). By Wessex Archaeology 
 
 
Cependant, il faut souligner que cette chronologie n’est pas aussi formelle. En effet, au Mexique, la domestication de la courge a précédé d’au moins 1 000 ans la sédentarisation des Indiens. 
 
 
Les natoufiens, principalement implantés dans les actuels Israël et Jordanie,  habitaient déjà des maisons en dur il y a 12 000 ans. Leur économie reposait pourtant essentiellement sur la chasse et la cueillette.
A moitié enterrées dans des fosses circulaires, leurs demeures constituent cependant les premiers hameaux de brique.
 
 
 
Les premiers villages 
 
 
Les premières constructions rectangulaires apparaissent il y a 10 000 ans à Çatal Höyük, en Anatolie.
Cette innovation architecturale permet d’agrandir progressivement l’espace habitable. Faites de briques crues enduites d’une couche de plâtre, les maisons adossées les unes aux autres, communiquent entre elles par des cours intérieures.
 
 

L’accès s’effectuait par des toits en terrasse. Cette ville ne possédait aucune rue. Chaque maison avait une pièce principale équipée d’un foyer et d’un four. 
 
 
 
 
Reconstitution 3D de Çatal Höyük. By Open Knowledge 
 
 
Çatal Höyük  pouvait loger plusieurs centaines de personnes. Ce site s’étale sur environ 15 hectares. Les maisons sont recouvertes de nombreuses peintures dont certaines semblent évoquer des scènes mythiques : vautours attaquant des hommes sans tête,  culte du taureau.
Les morts sont parfois enterrés sous les maisons et le crâne déposé dans la demeure.
 
 
 
 
 
Crânes déposés dans une demeure. By Open Knowledge 
 
 
Les plans des habitations ont été constamment améliorés. Grâce à la chaux et au plâtre, inventés il y a 9 600 ans environ, les murs sont enduits et les sols isolés. 
 
 
A Sawwan, un site irakien vieux de 8 000 ans, les habitations sont entourées d’un muret d’enceinte. 
 
 
 
 
Les figures féminines sont très abondantes au néolithique (Museum of Anatolian Civilization) . By Brewbooks 
 
 
Les habitations deviennent plus raffinées avec la céramique. A Oueili, en Irak, des carrelages ont été exhumés sur ce site vieux de 7 500 ans.
Les bâtisses montrent que l’espace se spécialise. En effet, la salle centrale servait manifestement de salle à manger.
Au milieu se trouvait un foyer et une plate-forme percée d’un trou, peut-être destinée à supporter une jarre d’eau.
Les deux autres espaces étaient réservés au repos.
 
 
 
 
 
Céramique peinte. IVe millénaire. (Musée d'Israël).  dinosoria.com 
 
 
Un peu partout, la civilisation néolithique s’étend. L’ensemble de l’Europe va être colonisé en trois millénaires.
Cependant, en Europe, la surface des villages est beaucoup plus modeste.
 
 
 
 
 
Vestiges du village de Skara Brae en Ecosse. By Basykes 
 
 
Les hommes quittent leurs huttes de branchage recouvertes de peau pour de grandes maisons en torchis. A Skara Brae, en Ecosse, le bois se faisant rare, les habitants ont construit les premières maisons de pierre, avec un foyer central et des banquettes latérales en guise de lit. 
 
 
 
 
Maison de Skara Brae. By Lil Jim 
 
 
On peut en déduire que si les espaces à l’intérieur des habitations se sont spécialisées, il en a été de même pour les activités humaines.
En effet, il fallait des maçons, des tailleurs de pierre, des céramistes ou des tisserands.
 
 
 
Naissance de la  guerre 
 
Au début du néolithique, l’amélioration de la production agricole a des effets bénéfiques. Dans un premier temps, les conditions de vie s’améliorent et la démographie explose.
Aux alentours de 2 000 ans avant notre ère, cette population est passée à 100 millions alors qu’elle n’était que d’environ 10 millions au début du néolithique.
 
 
 
Ces masses humaines de plus en plus importantes rentrent en concurrence. Poussées par le besoin de protéger leurs biens, des communautés établissent leurs villages sur des hauteurs escarpées ou à l’abri derrière des murailles, comme à Jéricho. 
 
 
Les conflits territoriaux devaient certainement exister bien avant mais c’est au néolithique que la notion de « guerre » apparaît. 
 
 
Cette thèse est confirmée par des traces d’incendies violents et de nombreux fragments de squelettes humains qui portent des séquelles de coups et de blessures. 
En Languedoc, en France, vers le milieu du IIIe millénaire avant notre ère, les hameaux de la culture de Fontbouisse regroupent plusieurs familles dans de longues maisons de pierre sèche, à l’intérieur d’une grande enceinte basse, flanquée de tours rondes. 
 
 
 
 
Reconstitution du village préhistorique de Cambous 
 
 
La guerre apparaît avec l’instinct de propriété. On a retrouvé des charniers où les hommes sont jetés pêle-mêle, le crâne enfoncé, des pointes de silex enfoncées entre les côtes.
Certains restes humains démontrent que les vainqueurs pratiquaient un cannibalisme rituel. En effet, des restes humains ont été retrouvés mélangés à des aliments dans les ruines calcinées de certains villages fortifiés de l’Hérault ainsi que sur d’autres sites en Europe.
 
 
 
Qui dit guerre, dit guerriers. Apparemment, dès cette époque, les guerriers tendent à dominer ceux qu’ils défendent.
La société devient donc de plus en plus hiérarchisée comme en témoignent les sépultures.
 
 
 
 
 
Mégalithe d'Irlande. By James Shiell 
 
 
Des tombes beaucoup plus riches sont construites avec d’énormes blocs de pierre. Ces sépultures sont les mégalithes. 
 
 
Rites funéraires au néolithique 
 
Alors que les néandertaliens déposaient dans une simple fosse le défunt accompagné de quelques offrandes (fleurs par exemple), les sépultures du néolithique témoignent de rapports étroits entre le monde des morts et celui des vivants. 
 
 
La plupart des défunts sont inhumés mais l’incinération existe aussi. 
 
 
Les morts sont enterrés en position fœtale, allongés sur le dos. La plupart du temps, les villages se dotent de cimetières. 
 
 
 
 
Squelette exhumé à Çatal Höyük. By Open Knowledge 
 
 
Vers 3 500 avant notre ère, apparaissent les premières sépultures collectives, probablement familiales, et la hiérarchisation de la société se perpétue dans les tombeaux.
Les tombes des chefs se distinguent des autres par des objets somptueux.
 
 
A Varna, en Bulgarie, ces tombes renferment de nombreux bijoux et même de l’or pour les plus riches. 
 
 
Le culte des crânes est propre au néolithique. ‘Ain Ghazal, en Jordanie, est l’un des plus grands sites néolithiques connus.
Vers 6 000 ans avant notre ère, le village abritait environ 2 000 personnes.
 
 
 
 
 
Crâne de Jéricho. VIIème millénaire. Jérusalem. (Musée des Antiquités) .  dinosoria.com 
 
 
On a retrouvé de nombreuses petites figurines d’argile d’animaux, principalement des bovins. Les figurines humaines sont plus rares et toutes, à une exception près, sont décapitées. Elles se présentent sous la forme de corps acéphales ou de têtes seules. 
 
 
 
 
Figurine animale retrouvée en 2002 à Çatal Höyük. By Open Knowledge . 
 
 
Les morts étaient généralement enterrés sous le sol des maisons. Après une période plus ou moins longue permettant la décomposition, la fosse funéraire était rouverte et on en ôtait le crâne. 
 
 
 
 
Corps enterré sous une maison à Çatal Höyük. By Open Knowledge 
 
 
Des crânes étaient ré-enterrés ailleurs mais certains recevaient un traitement particulier. Les traits du visage étaient reconstitués à l’aide de plâtre. 
 
 
 
 
Crâne humain provenant de Jéricho. Les traits du visage sont modelés en plâtre et des coquilles de porcelaine remplacent les yeux. (VIIe millénaire avant notre ère). Jérusalem, Musée des Antiquités.  dinosoria.com 
 
 
Les enfants de moins de 15 mois étaient traités sans égards et étaient jetés pour la plupart sur des décharges.
Certains adultes, environ un tiers des restes funéraires,  ont également été retrouvés dans des décharges. Leurs têtes n’avaient pas été décapitées. Celai suggère qu’ils ne bénéficiaient pas du même respect.
 
 
 
Qu’est-ce qu’une ville ? 
 
Certaines agglomérations du néolithique sont très importantes. Cependant, les spécialistes estiment que ce n’est pas le nombre qui fait la ville mais l’organisation de l’espace.
Une ville doit comporter notamment des bâtiments publics, des bâtiments liés au pouvoir, au culte, au commerce ou aux loisirs.
 
 
 
Les villages de  Çatal Höyük  ou  de ‘Ain Ghazal  ne répondent pas à cette définition. On ne peut donc pas parler de ville avant la naissance des grandes cités d’Egypte, de Mésopotamie et de la vallée de l’Indus.