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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Tourisme et Histoire - Bordeaux - Chronologie histoire-

Publié à 11:55 par acoeuretacris Tags : tourisme bordeaux chronologie histoire
Tourisme et Histoire - Bordeaux - Chronologie  histoire-

Premiers occupants (Néolithique / -56)

Peu de traces subsistent des premiers occupants du site qui a vu naître Bordeaux. L'existence d'un dolmen et d'un menhir retrouvés dans la ville est certainement une fable. En revanche, les travaux urbains effectués au 19e siècle ont montré les traces d'une occupation humaine : la vallée du Peugue était occupée assez tôt au Néolithique et le peuplement est bien attesté déjà tout au long de l'Age du Bronze.

Ce n’est qu’à partir du 6e siècle avant Jésus Christ (av. J.-C.), que l’archéologie atteste de la présence de bâtiments sur la terrasse de grave du Mont Judaïque et du Puy Paulin. Cette longue avancée de terre ferme, en contact avec le fleuve à l’une de ses extrémités, domine alors, au sud un bassin intérieur marécageux formé par la rivière de la Devèze et ses confluents, et au nord les marais de Bruges et les palus des Chartrons. Elle n’a jamais cessé d’être occupée depuis.

Tête celtique mise à jour

lors des fouilles au Grand-Hôtel
En 600 av. J.-C., alors que les Grecs fondent la cité de Massalia au bord de la Méditerranée, l'agriculture, notamment céréalière, et l'élevage s'intensifient autour de la bourgade installée sur le Puy Paulin.

A partir du milieu du 5e siècle avant J.-C., les peuples celtes de La Tène envahissent une première fois la Gaule et s’y installent. C’est à la deuxième vague de cette invasion, vers 300 av. J-C., que l’on fait généralement remonter l’arrivée à Bordeaux de ses pères fondateurs : les Bituriges Vivisques. De récentes découvertes archéologiques remettent cette hypothèse en cause et repoussent leur venue près de deux siècles plus tard ! Des Bituriges Vivisques déplacés par les Romains et non plus envahisseurs.

Quoi qu’il en soit, c’est bien à partir du 3e siècle avant J.-C. que les habitants de la future Burdigala apprennent à tirer parti des lieux. Située dans le creux abrité d’un méandre de la Garonne, fleuve lui-même parcouru de puissantes marées comme autant d’aubaines pour les navires qui veulent le remonter ou le descendre, le site détient naturellement les clefs de l’estuaire de la Gironde et de l’océan. Au carrefour des voies de communication, entre l’Atlantique et la Méditerranée, entre les pays de Loire et les Charentes vers les Pyrénées et la péninsule ibérique, la ville devient une place commerciale essentielle sur la route de l’étain. Un voyage qui commence dans les mines de Cornouailles de l’actuel Pays de Galles pour desservir le monde antique, grand consommateur de ce métal, nécessaire avec le cuivre pour fabriquer le bronze.

Fibule provenant
des fouilles du Chapeau Rouge

Vient ensuite, au 1er siècle av. J.-C., le tournant historique de la guerre des Gaules. Jules César décrit ainsi le territoire qu’il allait conquérir : "L’ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui, dans sa langue, se nomme Celte, et, dans la nôtre Gaulois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne."

Il faudra deux ans à son jeune légat, Crassus, pour vaincre les Aquitains en 57 et 56 av. J.-C.

Gallo-romains (-56 / 4e siècle)

En se soumettant à Rome en 56 av. J.-C., Burdigala devient un "emporium" du monde romain, l’un des comptoirs commerciaux d’un vaste empire qui s'étendra bientôt de l’Angleterre à l’Egypte.
Les navires grecs, bretons, ibères ou celtes se côtoient dans le port de la ville. On y échange toujours l’étain, mais aussi des outils, de la céramique grecque ou du cuivre d’Espagne, du blé et des produits méditerranéens. Le vin commence rapidement à être produit sur place après l’adaptation d’un cépage importé d’Albanie, la "biturica".

Les Piliers de Tutelle
Aquarelle d'Auguste Bordes, vers 1840

Pour faire face au trafic grandissant, un port intérieur est construit : le bassin Navigère. Libre de toute enceinte, Burdigala s’étend rapidement vers les plateaux de Saint-Michel, de Sainte-Eulalie, de Saint-Seurin. Ses 125 hectares voient pousser un forum, un amphithéâtre, un temple, des thermes, des maisons parmi les plus luxueuses de Gaule. Sa population atteint 20 000 habitants.

Burdigala joue désormais un rôle important dans la vie économique du monde romain. De "civitas stipendaria" (cité soumise à l’impôt), elle devient, au 2e siècle, un "municipe" (cité dont les habitants jouissent de certains droits de la citoyenneté romaine).

A la fin du 2e siècle, elle supplante Mediolanum Santonum (Saintes) en tant que capitale de l’Aquitaine seconde, l'une des trois régions administratives de l'Aquitaine romaine. C’est sans doute également l’époque où le christianisme pénètre dans la ville.

Détail d'une mosaïque
d'une maison d'habitation urbaine

Au milieu du 3e siècle, les invasions germaniques en Gaule sont suivies de soulèvements. Elles aboutissent à la création d’un empire gaulois sécessionniste en 260. Cette période de rivalités et de coups d’état voit Tetricus, gouverneur de Burdigala, accéder à la tête de la Gaule. Il est consacré dans sa ville en 270 et se maintient au pouvoir jusqu’en 274, année qui marque le retour de la Gaule dans l’Empire romain.

Après une invasion par les Germains (Francs et Alamans ?), au plus tard en 276 et des destructions, dont la réalité est discutée aujourd’hui par les historiens, Burdigala et son port se retranchent derrière de solides remparts de neuf mètres de hauteur. Construits entre 278 et 290, en partie avec les pierres provenant d’anciens monuments, ils réduisent l’espace de la ville à une trentaine d’hectares. Burdigala ne compte plus que 15 000 habitants environ.

Bordé sur 450 mètres à l’est par la Garonne, ce "castrum" est percé de quatre portes, dont l’une, la "porta Navigera", laisse passer les bateaux vers la Garonne. "L'enceinte carrée de ses murailles élève si haut ses tours superbes que leur sommet aérien perce les nues. On admire au dedans les rues qui se croisent, l'alignement des maisons et la largeur des places fidèles à leur nom ; puis les portes qui répondent en droite ligne aux carrefours," écrit Ausone, qui y voit le jour en 310.

Avant de devenir le précepteur de Gratien, fils de l'empereur Valentinien, puis préfet des Gaules et consul, ce célèbre lettré et politicien est élève, grammairien (professeur de lettres), puis rhéteur (professeur de rhétorique) à l’université de Burdigala, fondée en 286.

Le rayonnement de cette nouvelle institution attire des lettrés du nord de la Gaule, de Syracuse (actuelle Sicile) ou d’Athènes (Grèce).

Reconstitution de Bordeaux au 4e siècle.
Gravure sur bois d'après le dessin de M. de Fonrémis,
extraite de La Vie de Saint Delphin
par le Père de Moniquet, 1893

En 333, l’Itinerarium Burdigalense, plus ancien témoignage connu d’un chrétien d’Occident en Terre sainte, est rédigé par un pèlerin parti de Burdigala pour Jérusalem. Le christianisme se répand, la conversion de grands personnages comme Ausone, Paulin de Nole et Sulpice Sévère en témoigne. L’église-cathédrale dédiée à Saint-Etienne est édifiée au cours du 4e siècle.

Premiers chrétiens et invasions (5e s. / 12e s.)

Au début du 5e siècle, l’Empire romain d’Occident est menacé par la vague des Huns, conduits par Attila depuis l’Asie centrale. Poussés par ces envahisseurs, les peuples germaniques abandonnent leurs terres et se déplacent à leur tour vers l’Ouest. En 406, les Vandales traversent le Rhin et envahissent la Gaule. Ils arrivent à Burdigala, à l’automne 408, dévastent le pays, avant de continuer leur chemin vers l’Espagne.

Après avoir pillé Rome en 410, les Wisigoths entrent à leur tour en Aquitaine et investissent Burdigala en 414. Ils négocient la paix avec l’empereur romain Honorius, qui leur offre, en 418, le Sud-Ouest de la Gaule, en échange de leur aide contre les Huns. En 475, Euric, roi des Wisigoths, arrache l’indépendance de son royaume à l’Empire romain moribond. Le territoire Wisigoth, s’étend alors de la Loire au sud de l’Espagne, avec Tolosa (Toulouse) comme capitale. Euric séjourne souvent à Burdigala avec sa cour.

Les Wisigoths démolissent
la cathédrale Saint-André.
Gravure extraite de
La Vie de Saint Delphin
par le Père de Moniquet, 1893

Pour chasser les Wisigoths, les évêques aquitains en appellent au chef des Francs, Clovis, qui s’est converti au catholicisme. En 507, il fait une entrée triomphale à Burdigala avec son armée, après avoir vaincu Alaric II à Vouillé, près de Poitiers. Clovis passe l’hiver dans la ville avec son armée avant de chasser définitivement les Wisigoths au delà des Pyrénées. Il meurt en 511, laissant l’ébauche d’un royaume que ses descendants, les Mérovingiens se disputent plusieurs générations durant.

Vers la fin du 6e siècle, les Vascons, originaires de l’actuelle Navarre espagnole, franchissent les Pyrénées et lancent des raids en territoire mérovingien. Ils sont tenus en respect par Charibert, tout nouveau roi d’Aquitaine. Son assassinat à Blaye en 631, marque un bref retour de son domaine dans le royaume franc en tant que duché héréditaire, car, en 673, l’Aquitaine redevient indépendante.

Dans ce chaos, l’Eglise est passée sans heurt des prélats gallo-romains aux évêques francs. A la fin du 7e siècle, Burdigala compte au moins neuf édifices de culte. A l’intérieur de son enceinte : la cathédrale, la basilique Sainte-Marie, la basilique Saint-Pierre et l’église Saint-Rémi. A l’extérieur : l’ancienne église-cathédrale Saint-Étienne, la basilique Saint-Martin de la Montagne Judaïque, la première basilique Saint-Seurin, les monastères de Sainte-Croix et de Sainte-Eulalie.

Sarcophage à décor végétal

En 720, les Arabes franchissent les Pyrénées. Le duc d’Aquitaine Eudes les vainc à Toulouse, mais ne peut contenir la progression de l’armée d’Abd-al-Rahman, qui pille Bordeaux en 732, avant d’être arrêtée près de Poitiers par Charles Martel. En 781, Charlemagne fait de l’Aquitaine un royaume qui va du Rhône à l'Atlantique. Il nomme un représentant à Bordeaux : le comte Seguin. En 844, Bordeaux voit arriver les drakkars des Vikings sur la Gironde. Ils sont repoussés une première fois, puis une seconde en 845, mais en 848 la ville est prise, incendiée et sa population est massacrée.

En 877, l'Aquitaine se scinde en deux : un duché de Gascogne au sud de la Garonne et un duché d'Aquitaine, qui s’étend à la Saintonge et au Poitou avec Bordeaux comme capitale. Les comtes d'Auvergne, de Toulouse et de Poitiers se querellent. En 973, Guillaume Fièrebrace, comte de Poitiers, se fait reconnaître le titre de duc d'Aquitaine par le roi de France, Hugues Capet. A la fin du 9e siècle, l’Aquitaine, prise en main par les familles comtales et ducales, s’éloigne du royaume.

En 1032, le duc de Gascogne Sanche-Guillaume étant mort sans héritier mâle, son héritage passe à la dynastie des comtes de Poitiers. Bordeaux devient alors la principale ville, sinon la capitale, d’une grande Aquitaine allant de la Loire aux Pyrénées.
Au cours du 11e siècle, l’Église profite d’une paix relative pour organiser le diocèse de Bordeaux. Deux tiers des églises de la ville remontent à cette période. L’abbaye de la Sauve-Majeure est édifiée à la fin de ce siècle sur le plateau de l’Entre-deux-Mers et connaît un exceptionnel rayonnement. Elle est à la tête d’importants prieurés dans le diocèse de Bordeaux, de possessions sur la rive droite de la ville et de maisons, entre autres, dans le quartier de la Rousselle. C’est certainement à cette époque qu’apparaît le château ducal de l’Ombrière, qui est plusieurs siècles durant, l'un des centres de pouvoir de la ville.

Sous la couronne d'Angleterre (12e siècle/ 1453)

Le 12e siècle marque le véritable redéploiement de Bordeaux. Les nouveaux arrivants affluent, venus des campagnes alentours et des régions voisines. Ils s’installent dans les faubourgs de Tropeyte et Tutelle au nord, de Saint-Martin et Saint-Seurin à l’ouest, et surtout dans celui de Saint-Éloi au sud. Le port intérieur ne sert plus guère. Seul, le cours de la Devèze, allant de la porte Navigère à la Garonne, est fréquenté par de petits bateaux connus sous le nom d’anguilles de Saintonge. Les activités portuaires se reportent en bord de Garonne, sous les remparts de la ville.

Transcription du Traité de paix
entre Philippe Le Bel 4e du nom
et Edouard 1er du nom, roi d'Angleterre
et duc de Guienne, août 1286.
Livre des Bouillons, manuscrit sur vélin,
15e-16e siècles
(archives municipales)

Le 1er août 1137 voit le mariage à Bordeaux d’Aliénor d’Aquitaine avec Louis VII, roi de France, dans la cathédrale Saint-André. Leur union est dissoute quinze ans plus tard, le 21 mars 1152. Au mois de mai suivant, l’ex-reine de France mais toujours duchesse d’Aquitaine, épouse en seconde noce Henri Plantagenêt, duc de Normandie et comte d’Anjou. Les possessions du couple dépassent alors celles du roi de France, leur suzerain.

En 1154, Henri Plantagenêt reçoit la couronne d’Angleterre, devient Henri II et vient tenir sa cour à Bordeaux à la Noël 1156, afin de recevoir l’hommage de ses vassaux gascons et aquitains. C’est le début d’une série de conflits de plusieurs siècles entre les deux monarchies, avec Bordeaux et l’Aquitaine au premier plan.

En 1202, l’armée du roi de France, Philippe-Auguste envahit la Normandie, l’Anjou, la Saintonge. A la fin de l’été 1204, elle est aux portes de Bordeaux, mais ne franchit pas la Garonne.

En 1206, Alphonse VIII de Castille, qui avait épousé Aliénor d’Angleterre, l’une des filles d’Aliénor et d’Henri II, revendique la Gascogne. Une expédition le mène aux portes de Bordeaux, où il dévaste le faubourg Saint-Éloi hors des remparts. Il échoue à entrer dans la ville.

En avril 1206, la ville se dote d’institutions municipales, dont les jurats, ses notables, choisissent librement un maire. Un sénéchal représente le roi d’Angleterre.

En 1224, les hostilités reprennent. Les Bordelais résistent et aident le jeune prince Richard de Cornouailles, frère cadet du roi d’Angleterre, à reconquérir la Gascogne. Pendant ce temps dans la ville, de grandes familles de négociants se disputent le pouvoir.
En 1249, les élections municipales donnent lieu à un affrontement dans le quartier Saint-Éloi entre les partisans des Coloms et des Solers. Cette instabilité conduit le prince Édouard à modifier les institutions municipales en 1261 : le maire est désormais nommé par le prince ou son représentant.

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