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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Archéologie - Chichen Itza -

Publié à 17:20 par acoeuretacris Tags : chichen itza archeologie
Archéologie - Chichen Itza -
Dans le Yucatán, au Mexique, on peut admirer Chichén Itzá, l’une des principales cités Maya. Cette ancienne métropole est située entre Merida et Cancan. Bien que le peuple Maya soit le plus connu, plusieurs peuples ont occupé ce site entre les IVe et Xe siècles.

A la fin du Xe siècle, Chichén Itzá est occupée par les Itzás, un peuple proche des toltèques qui donne son nom à la ville et la rebâtit.

Chichén Itzá signifie en yucatèque « cenote des bas » ou plus communément« Bord du puit des Itzás ».
Rituels et sacrifices se sont déroulés sur ce site pendant plusieurs siècles.

Quetzalcóatl: Le Serpent à plumes

Les Toltèques et les Aztèques l’appelaient Quetzalcóatl, les Mayas, Kukulcán. Le « serpent avec les plumes de l’oiseau quetzal » (traduction littérale du nom), était le protecteur des prêtres et des souverains, le maître de la sagesse et des vents.

Sculpture représentant le Serpent à plumes. Image M I L I N T O C

Dans le panthéon maya, peuplé de divinités sanguinaires, Quetzalcóatl- Kukulcán n’exigeait des fidèles que des sacrifices de serpents, d’oiseaux et de papillons.

Pourtant, on sait que de nombreux sacrifices humains se sont déroulés en l’honneur de ce dieu.

Le quetzal est un oiseau d’une très grande beauté. A l’époque des Mayas, tuer un quetzal était passible de la peine de mort.

Quetzal à Teotihuacan. Image kudumomo

Les plumes de l’oiseau étaient si précieuses qu’elles étaient utilisées comme monnaie. Les conquistadors et leurs descendants ont tué par milliers ce magnifique oiseau jusqu’en 1895, date de l’interdiction.

Quetzal. Image toryporter

Aujourd’hui, le quetzal vit en populations réduites dans quelques parcs protégés.

La découverte de Chichén Itzá

Selon une légende, le dieu-roi toltèque Quetzalcóatl conquit la plus florissante ville maya du Yucatán au IVe siècle.
Au XVIe siècle, l'évêque espagnol, Diego de Landa, chargé de christianiser les Mayas du Yucatán, apprit que des fidèles accomplissaient régulièrement des pèlerinages en un lieu sacré. Il découvrit alors que tout près des ruines d'une ancienne ville, se trouvait un grand puits naturel vénéré depuis toujours par les indigènes.

Puits sacré appelé cenote. Image Ramonbaile

Diego de Landa raconte dans La Relacion de las cosas de Yucatán que des hommes et des femmes sont jetés vivants dans les eaux troubles et profondes d'un puits que les Espagnols appellent « cenote », une hispanisation du mot maya dzonot.
Peu à peu, il apprit qu'il s'agissait en fait de sacrifices humains pratiqués dans le cadre d'un très ancien culte de l'eau et de la fertilité. Quant aux vestiges près du puits, c'était ceux d'une des plus belles cités mayas : Chichén Itzá.

El Castillo. Image Jimg944

John Stephens et Frederick Catherwood s'y rendirent en 1814 pour y entreprendre les premières recherches archéologiques. Celles-ci seront poursuivies par des spécialistes nord-américains et en 1900, par le célèbre archéologue Edward Thompson, qui descendit dans le fameux puits sacré.

Les nombreuses campagnes de fouilles ont permis de libérer de splendides édifices de l'emprise de la jungle.

L’histoire de Chichén Itzá

Chichén Itzá a été érigée sur un site occupé dès le IVe siècle de notre ère. La ville connut son apogée grâce à une tribu qui venait du sud.

Les constructions en style puuc « colline » remontent à cette époque. Ce sont des constructions basses, arborant des mosaïques de petites pierres aux motifs géométriques.

Gros plan sur le mur des crânes . Image theilr

À la fin du Classique (800-950 après J.-C.), alors que les villes mayas des Basses Terres avaient commencé à péricliter et à perdre leurs habitants, une tribu, les Itzas, fonda un petit centre dont la vie dépendait essentiellement du culte du cenote Sacré (puit sacré).

Le jaguar est très présent à Chichén Itzà. Image Jimg 944

Les sources archéologiques et historiques attestent ensuite l'arrivée à Chichén Itzà d'une nouvelle ethnie, les Toltèques, vers la fin du Xe siècle. Ces derniers venaient de Tula, laquelle avait été pendant plusieurs siècles la capitale du plateau mexicain après la chute de Teotihuacàn.

Des documents historiques d'origine toltèque nous apprennent que vers 987, une grande partie de la population la quitta sous le commandement de son roi Ce Acatl Topiltzin qui, destitué par son frère maudit Tezcatlipoca, avait entrepris un long périple dans les territoires mexicains pour échouer finalement au Yucatàn.

D'énormes têtes de serpents sont présentes sur l'ensemble du site. Image Flem007_uk

Le souverain et ses sujets s'installèrent à Chichén Itzà, où ils fondèrent leur nouvelle capitale qu'ils embellirent de monuments grandioses. Les sources et la tradition historiques assimilent Ce Acatl Tolpitzin et Quetzalcóatl, le Serpent à plumes dont le culte et l'iconographie imprègnent tous les monuments du site.

Cet édifice était un pavillon où l'élite se retrouvait pour le jeu de balle. Image Jimg944

Les Mayas yucatèques vénérèrent cette divinité toltèque qui supplanta les divers cultes des ancêtres sous le nom de Kukulcán.
Vers 1000 après J.-C., Chichén Itzà se transforme en un grand centre urbain dont les innombrables monuments reflètent la fusion entre la culture maya de la fin du Classique et celle des Toltèques.

Bas-relief. Guerrier décapité. Image Alaskan Dude

L'art de Chichén Itzá porte l'empreinte d'une classe dirigeante beaucoup plus militarisée que celle des villes qui se sont épanouies dans les Basses Terres aux siècles précédents. Tout comme à Tula, on perçoit nettement la présence d'une véritable idéologie guerrière.

Chichén Itzá a été abandonnée par la population vers 1400 pour des raisons inconnues.

Jeu de la balle

Au nord-ouest du centre cérémoniel se trouve le terrain du jeu de balle. C'est actuellement le plus grand de Méso-amérique avec une superficie de 7 000 m². Il est dominé à l’est par le temple des Jaguars.

Le terrain se composait, en règle générale, de deux constructions rectangulaires parallèles, entre lesquelles se déroulait le jeu de la balle.

On connaît mal les règles de ce jeu et on ne sait toujours pas de façon certaine si l’on sacrifiait en fin de partie les perdants ou le capitaine de l’équipe perdante.

Ce jeu revêtait une grande importance, symbolique et religieuse, chez les Mayas. Les adversaires représentaient les forces cosmiques, par exemple le Soleil contre la Lune, ou, parfois, les dieux des Enfers contre les dieux célestes.

Vue panoramique sur le jeu de balle. Image Paul Mannix

Deux équipes s'affrontaient, occupant chacune une moitié de terrain. Du fond du terrain, un joueur frappait de la main la balle, qui devait arriver, après n'avoir fait qu'un seul rebond, sur le mur du terrain adverse.

Les murs latéraux étaient jalonnés d'anneaux en pierre. Le joueur qui parvenait à faire passer la balle dans l'anneau obtenait un point exceptionnel pour son équipe.

On pratiquait également ce jeu pour que les dieux se multiplient et que le cosmos continue d'exister.

Durant les cérémonies du jeu, on se livrait parfois à des sacrifices humains et, à cette occasion, les victimes (souvent des prisonniers de guerre) étaient décapitées. La tête symbolisait l'astre, représenté par une balle en caoutchouc sur le terrain.

Anneau du jeu de balle. Image Bill Hails

Certaines représentations prouvent que des sacrifices se déroulaient en fin de match. L’un des bas-reliefs qui orne le mur du jeu de balle représente la décapitation d’un joueur devant ses camarades.

Les bas-reliefs des murs du terrain illustrent avec précision la terreur des joueurs.

Cela peut sembler sanguinaire mais dans le Popol Vuh, texte religieux qui se rapporte à la création du monde, les dieux-héros affrontent les démons dans le jeu de balle.

Ce n’était donc pas une simple compétition entre deux équipes mais bel et bien l’avenir de tout un peuple qui était symboliquement en jeu.

Le mur des crânes

Appelé également mur des Crânes, le tzompantli est peut-être le monument le plus macabre de Chichén ltzà.

Mur des crânes. Image Jimg944

Il reflète une société complètement obsédée par les sacrifices humains. Il s'agit d'une plateforme rectangulaire en pierre dont les côtés sont tapissés d'une frise continue de bas-reliefs figurant des crânes embrochés.

C'est une réplique du tzompantli d'origine qui était en fait une sorte de râtelier en bois sur lequel on enfilait les crânes des victimes décapitées. On pense que ces dernières étaient des prisonniers de guerre ou bien des membres de l'équipe perdante au jeu de balle.

Détail du mur des crânes. Image Star 5112

La présence de tels objets a été attestée à Tula bien sûr, mais aussi à Tenochtitlàn, la capitale des Aztèques dont certaines coutumes étaient d'origine toltèque.

Le Castillo

Cette pyramide est le plus grand et le plus emblématique monument de Chichén Itzà. Elle est surmontée du temple de Kukulcán, le Serpent à plumes

Devant ce monument, trône un Chac-Mool, divinité couchée, qui tient dans ses mains un plateau. Il servait de dalle d’autel lors des sacrifices.

El Castillo . Image kyle simourd

Quand les Espagnols débarquent en 1514 et y installent leurs canons, qui, du sommet de la tour, dominent tous les environs, ils le baptisent El Castillo (le Château).

La pyramide de 30 m de haut se décline sur neuf étages. Des escaliers, au total 365 marches (une pour chaque jour du calendrier), grimpent sur ses quatre côtés jusqu'au temple.
C'est de là que, aux équinoxes (en général le 21 mars et le 23 septembre), se manifeste toute la beauté de la construction. Ces jours-là, les arêtes des neuf niveaux de la pyramide créent un jeu d'ombres sur l'escalier, qui semble se transformer en corps de serpent, ondoyant vers le bas, vers la base de la pyramide, où deux grandes têtes de serpent sculptées dans la pierre, la gueule ouverte, complètent cette vision magique du reptile couvert de plumes descendant de son temple.

Têtes de serpent sculptées dans la pierre. Image Jimg944

Une large voie cérémonielle, sacbeob en langue maya, relie l'esplanade dominée par l'immense Castillo au cenote Sacré, le grand puits d'origine karstique dans lequel on jetait les victimes sacrifiées à Chac, dieu de la Pluie et de la Fertilité.

Le Caracol ou l’observatoire

Appelée Caracol « escargot » par les Espagnols, cette étrange bâtisse est une tour cylindrique, coiffée à l'origine d'une fausse voûte érigée sur deux plates-formes superposées. À l'intérieur, une sorte d'escalier en colimaçon, d'où le nom choisi par les conquistadores, conduit à une chambre dont les fenêtres étaient orientées de façon à permettre l'observation des astres et de certains phénomènes comme les solstices et les équinoxes.

Caracol ou observatoire. Image Jimg944

Cet observatoire est une nouvelle preuve de l’ingéniosité humaine. Il est vraiment navrant que les Espagnols venus du Vieux Continent se soient acharnés sur ce qui restait de la culture raffinée des Mayas et que, pour justifier un tel gâchis, ils n'aient rien trouvé de mieux à faire que qualifier les indigènes de « sauvages barbares ».

Caracol. Image J Barcena

En brûlant leurs palais et textes sacrés, ils ont anéanti un extraordinaire patrimoine de connaissances scientifiques et astronomiques, des notions qui n'ont pu être dépassées qu'à l'époque moderne. Nous ne saurons jamais jusqu'où l'Homme serait arrivé si l'intolérance n'avait pas, comme toujours, prévalu.

Le temple des Jaguars

L’un des plus célèbres monuments de Chichén Itzá est le temple des Jaguars. Ce sanctuaire religieux est orné de têtes de jaguars et de serpents.

A l’intérieur du temple, on peut admirer un jaguar sculpté dans la pierre d’où se détachent des applications de jade.

Jaguar en pierre dans le temple. Image Paul Mannix

Le jaguar est présent partout à Chichén Itzá. Ce symbole de la classe guerrière toltèque est présent dans le temple des Guerriers ou dans celui des Mille colonnes.

Tous ces monuments sont richement décorés de bas-reliefs et de sculptures : jaguars dévorant des cœurs humains, guerriers, prêtres, aigles et serpents à plumes.

El Castillo éclairé la nuit. Image Lightmatter

Un peu partout, on peut voir des têtes de serpents, aux gueules béantes, qui ornent la base des piliers.

Caractérisée par des crocs de félin, l’image du Serpent à plumes est propre à ce site. On l’assimile au culte de Quetzalcóatl.

Le temple des Guerriers

À l'est du tzompantli s'élève la masse imposante du temple des Guerriers et, tout près de là, le groupe des Mille Colonnes.
Les colonnes, autrefois recouvertes de stuc et peintes, représentent des guerriers en armure.

Temple des guerriers. Image Jimg944

Cette grande pyramide à degrés fut probablement érigée au XIIe siècle de notre ère. Le temple est dédié à Vénus, l’Etoile du Matin.
Là encore, en haut du temple des Guerriers, se dresse un Chac-Mool. Cette pratique des sacrifices était devenue obsessionnelle à cette époque.

Image Jimg944

Ce type d'autel était encore utilisé à l'époque de la Conquête pour immoler les victimes destinées aux sacrifices. Les quatre massifs de la pyramide sont recouverts de frises où alternent les scènes glorifiant les ordres militaires toltèques - les Aigles et les Jaguars - et les descriptions de sacrifices sanglants.

Le groupe des Mille Colonnes . Image Ramonbaile