A Beni-Hassan, cultures verdoyantes et palmeraies bordent les deux rives du Nil, en cette année 1890. Ce spectacle magnifique s'offre aux yeux de Percy A. Newberry, qui remonte le fleuve à la tête d'une expédition financée par l'Egypt Exploration Fund.
Le but de l'expédition est de retrouver des preuves évidentes de l'émigration de familles sémitiques dans la vallée du Nil.
Or, ces preuves, l'archéologue et son équipe savent qu'elles se cachent dans un réseau de sépultures situé là, à mi-chemin entre Memphis et Thèbes.
La vallée du Jourdain qui sépare Israël de la Jordanie à partir de la mer Morte
Ils vont devoir remuer des masses d'éboulis et de vestiges provenant de colonnes brisées, avant de parvenir jusqu'à l'ultime demeure de Chnem-Hotep.
Le prince Chnem-Hotep régnait sur la région vers 1900 avant notre ère., sous le règne du pharaon Sésostris II.
Dans une petite antichambre, des inscriptions hiéroglyphiques immortalisent ses faits et gestes. Dans une vaste salle taillée dans le roc, des peintures aux couleurs intactes ornent les parois latérales.
On voit s'y dérouler le film de la vie du prince : jeux, moissons, chasses, danses.
Or, sur la paroi située au nord, on peut voir un portrait de Chnem-Hotep entouré d’un groupe de silhouettes étranges : ces personnages ne portent pas les mêmes costumes que les Égyptiens, leur peau est blanche et leur profil particulièrement accusé.
Qui étaient ces étrangers que deux fonctionnaires royaux placés au premier plan présentaient à leur maître ?
Une observation attentive de la peinture murale attire l'oeil sur un papyrus que l'un des deux fonctionnaires tient à la main.
Sur ce papyrus est inscrite la réponse à notre question : il s'agit d'« habitants des sables », de Sémites. Leur chef s'appelait Abishaï et il était arrivé en Égypte avec trente-six membres de sa tribu, hommes, femmes et enfants. Parmi les cadeaux qu'il offrait au prince se trouvait de la stribine (un cosmétique) pour sa femme.
Le châtiment de la femme de Lot, changée en statue de sel (Iconographie religieuse de 1870)
En ces époques lointaines, guerres et famines étaient monnaie courante. Ceux qui désiraient se rendre en Égypte devaient passer par une sorte de douane et régler un certain nombre de formalités.
Ils devaient indiquer leur identité, la raison de leur voyage et la durée du séjour. Un scribe écrivait soigneusement tout cela à l'encre rouge sur un papyrus, et un messager portait le document à l'officier des gardes frontières qui accordait ou non l'autorisation d'entrée, en application de directives fort précises établies par l'administration royale et prévoyant jusqu'au nombre de nomades qu'il fallait refouler.
Mais le fait le plus important que révèle cette peinture, c'est bien que, six siècles avant le départ des Hébreux d'Égypte, des nomades sémites, avec armes, familles et bagages, demandèrent l'hospitalité à ce même pays.
Que fuyaient-ils ? Quelle catastrophe, quel horrible souvenir ?
Ruines de Qumran. Région de la mer Morte. Image LollyKnit
De plus, et cela n'a pas contribué à éclaircir la question, la région de la mer Morte est restée pratiquement inexplorée jusqu'à une date récente. Aucun savant n'eut jamais l'idée d'aller la voir et de l'étudier avant 1848, année durant laquelle les États-Unis organisèrent une expédition ayant pour but de l'explorer.
Mais si la mer Morte a livré facilement les secrets de son hydrographie, il n'en fut pas de même pour la disparition de Sodome et de Gomorrhe, dont le mystère resta entier.
L’énigme de Sodome et Gomorrhe résolue
Il faut attendre le début de notre siècle pour que l'on s'intéresse à nouveau à Sodome et Gomorrhe, grâce à des fouilles entreprises en Palestine.
Une nouvelle génération de chercheurs se mit alors en quête de ces deux villes, qui devaient être situées dans la « vallée de Siddim ». A l'extrême pointe sud-est de la mer Morte, on retrouva les restes d'un établissement humain d'une certaine importance, qui s'appelait encore Zoar.
La Galilée. Image hoyasmeg
Grande était la satisfaction des archéologues, car l'une des cinq riches cités qui avaient refusé de payer le tribut à Kédor-Laomor s'appelait ainsi. Cependant, les fouilles entreprises ne donnèrent rien de positif, les ruines en question se révélant celles d'une ville qui avait existé là durant le haut Moyen Age.
Quant à l'antique Zoar du roi de Bela et à ses voisines, on n'en trouva pas la moindre trace, bien que plusieurs indices relevés aux environs de la Zoar moyenâgeuse attestent que le pays fut très peuplé à une époque reculée.
S'il existe bien aujourd'hui une certitude, c'est que toutes les recherches pour retrouver Sodome et Gomorrhe resteront vaines, car on a désormais percé le mystère de leur disparition.
On peut dire que c'est à des géologues que revient l'honneur d'avoir apporté la preuve définitive des causes et du déroulement de la fin de Sodome et Gomorrhe.
Les bords de la mer Morte. Image James Byrum
La vallée du Jourdain fait partie intégrante d'une gigantesque crevasse de la croûte terrestre. En plus d'un endroit de cette crevasse, on peut déceler des traces d'activités volcaniques. Dans les montagnes de Galilée, en Jordanie orientale, plus précisément sur les rives d'un affluent du Jourdain appelé Jabbock, et dans le golfe d'Agaba, on rencontre du basalte et des traînées de lave.
La mer Morte, elle-même, occupe une très forte dépression de la croûte continentale entre deux plaques lithosphériques, la sous-plaque du Sinaï et la plaque arabique.
Avec le fond de cette crevasse, la vallée de Siddim (y compris Sodome et Gomorrhe) fut un jour précipitée vers les profondeurs de la terre. La géologie a permis de dater cet événement avec une relative précision.
En 1951, le savant américain Jack Finegan confirma les premières estimations. Il semble que c'est vers 1 900 avant notre ère que se produisit le cataclysme qui détruisit Sodome et Gomorrhe.
Petra en Jordanie. Image paalia
Une étude de tous les témoignages littéraires, géologiques et archéologiques permet de conclure que les villes de la plaine étaient situées dans une région à présent recouverte par des eaux qui envahirent lentement la partie méridionale de la mer Morte, et que leur destruction résulta d'un grand tremblement de terre, sans doute accompagné d'explosions, d'éclairs, de dégagements de gaz naturel et d'un incendie généralisé.
Dans les profondeurs, tout au long de la crevasse, dormaient des forces volcaniques que libéra l'affaissement de terrain.
Dans la haute vallée du Jourdain, près de Bashan, on trouve encore des cratères de volcans éteints. Depuis des temps immémoriaux, ces régions sont fréquemment secouées par des séismes. On a même retrouvé un écrit du Phénicien Sanchuniathon confirmant l'explication géologique de la destruction de Sodome et Gomorrhe.
Désert près de la mer Morte. Image Chadica
En voici le contenu : « La vallée de Siddim sombra et devint un lac dégageant sans cesse des vapeurs et dépourvu de poissons, exemple de vengeance et de mort pour le sacrilège. »
Plus on se rapproche de l'extrémité sud de la mer Morte et plus la région devient inhospitalière, sauvage, désertique et lugubre.
On peut compter sur les doigts d'une main les groupes de nomades qui, chaque année, empruntent l'une des vallées.
Une quantité innombrable de petits ruisseaux strie le terrain rougeâtre : celui-ci devient alors dangereux, sinon mortel pour qui n'est pas sur ses gardes. Les marais se prolongent jusqu'à la vallée désertique d'Agaba, qui finit à la mer Rouge.
Une crête de 45 m s'étend, à l'ouest de la rive méridionale, vers le Negeb, en direction nord-sud, sur 15 km.
Cette petite chaîne de montagnes est constituée presque exclusivement de cristaux de sel, et ce phénomène naturel lui donne, au soleil, autant de brillant qu'un diamant.
Frontière entre la jordanie, la syrie et Israel. Image specialkrb
Cette chaîne, les Arabes l'appellent Djebel Ousdoum, un très vieux nom où s'est conservé le radical du mot Sodome. Ébranlés par les eaux de pluie, des rochers sont tombés au pied de la montagne. Ils ont des formes très curieuses : certains sont dressés comme des statues et leurs contours évoquent à peu près celui du corps humain. On pense alors à la légende de la femme de Lot transformée en colonne de sel. Les montagnes salines sont situées non loin de l'emplacement de la vallée de Siddim.
Ces nombreux éléments nous apportent une foule de détails sur le caractère particulièrement atroce du cataclysme qui s'est abattu sur les habitants de la vallée. Ceux qui purent s'éloigner du centre de la catastrophe risquaient encore l'empoisonnement par les gaz, et tout ce qui se trouve au voisinage de la mer de sel se recouvrit en très peu de temps d'une croûte caractéristique.
Il est donc bien évident qu'on ne retrouvera pas Sodome et Gomorrhe. La mer Morte les garde en son sein et ne les rendra jamais.
Non loin de la vallée, à 3 km au nord d'Hébron, les Arabes vénèrent un sanctuaire, qu'ils appellent sanctuaire de «la colline de l'ami de Dieu ». Une légende, donc, assez réaliste !
Pétra. Image Argenberg
La Bible a donc effectivement relaté une catastrophe qui s’est produite. Cette catastrophe avait cependant des causes naturelles et non divines.
Quant à savoir si le vice et la corruption régnaient en maître dans ces riches citées, c’est une autre histoire….
Bonsoir mimi quel billet! bravo petra trop trop beau et se rappeller cette histoire de sodome et gomohre !
je viens te souhaiter un tres beau week-end
bisou Mella xx
http://mellala.centerblog.net
GROS BISOUUUUUUUUUUUUUUU
http://invention.centerblog.net
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