Françoise Arnoul - "La Chatte sort ses griffes"
"Je n’ai jamais été vraiment interessée par ma carrière, je joue dans les films qui me plaisent avant tout"
Françoise Arnoul
"Cette bande pourrait retenir l'attention mais atmosphère malsaine des cabarets, des liaisons illégitimes,les passions les plus vulgaires s'y ajoutent à des scènes sensuelles et parfois même lascives" c'est par ces mots que La centrale catholique du cinéma salue l'entrée dans la carrière cinématographique de Françoise Arnoul en 1949 dans le film de Willy Rozier "L'épave" qui raconte les amours tumultueuses de Mario le scaphandrier avec une jolie garce (Francoise Arnoul) … Mario l’aime, elle préfère sa carrière de chanteuse. Marcadier, important industriel, va la lancer au détriment du pauvre Mario, il se suicidera en coupant son tuyau d'air et en s'engloutissant dans les profondeurs marines.
Françoise Arnoul, à tout juste 18ans, a été engagée par Rozieraprès des essais : " J'ai vu rentrer une petite jeune fille, et j'ai trouvé qu'elle avait quelque chose de particulier. Après les essais, je lui ai donné le premier rôle : je me suis fais engueuler par les commanditaires. J'ai tenu bon et avec raison : le film a très bien marché. "
Françoise Arnoul, Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch de son vrai nom,nait en 1931 à Constantine en Algérie, elle est la fille d'un officier supérieur Charles Gautsch et de Jeanne Gradwohl, qui avait été un temps comédienne avant son mariage sous le pseudonyme de Jeanne Henry. La famille revient à Paris en 1945. Françoise entre au lycée Molière où elle devient l'amie d’Hélène Roussel, la sœur d’une certaine Michèle Morgan. En 1946 elle rencontre Michèle Morgan à la première de "La Symphonie pastorale", un film de Marc Allégret, au Théâtre de l'Empire. Allégret lui propose un rôle dans un de ses films en préparation, "Les Lauriers sont coupés". Elle rencontre l'assistant d'Allégret, un certain Roger Vadim qui lui annonce qu'elle aura pour partenaire dans ce film une autre inconnue nommée Brigitte Bardot, finalement le film ne se fera pas, mais Françoise a décidé de son destin et elle s'inscrit au cours d'art dramatique Andrée Bauer-Thérond. Elle y côtoient Michel Drach, Roger Carel et Roger Hanin. Lors d’une audition au Théâtre de la Potinière, elle signe un contrat avec l’agence artistique Besnard. Elle décroche un bout rôle en 1948 dans « Rendez-Vous de Juillet » de Jacques Becker, mais la scène est coupée au montage.
"L'épave" - 1949
"Nous irons à Paris"
Mais en 1949 Willy Rozier la choisit pour le premier rôle dans "L'Épave".Le film auréolé d'un réputation de scandale (merci la Centrale catholique) est un franc succès et Françoise Arnoul y gagne son image de jeune garce perverse et peu farouche, fatale aux hommes.
L'indispensable Jean Pierre Bouyxou note dans son Encyclopédie du nu au cinéma"Françoise Arnoul n’avait pas pu, en 1949, montrer ses seins dans "L’épave" : elle n’avait que 18 ans et Willy Rozier, le réalisateur, n’avait pas osé braver l’ire des gardiens de la morale (rappelons que l’âge de la majorité était alors fixé à vingt et un ans et que la censure, en cette sinistre période d’après-guerre, était particulièrement vétilleuse). Elle fut donc doublée mais, crânement, attendit d’être majeure pour exhiber, sans tricher d’avantage, ses boites à lait dans Le fruit défendu (Henri Verneuil, 1952). Afin d’effacer définitivement toute frustration, elle récidiva –après avoir entre-temps, révélé son postérieur dans Le diable et les dix commandements (Julien Duvivier, 1961)- dans Der kongress amüsiert (Le congrès s’amuse, Geza Radvanyi, RFA, 1965). On n’avait rien perdu à patienter, car sa poitrine était beaucoup plus belle que celle qui lui avait primitivement été substituée".
Son deuxième film, quelques mois après "L'épave", ou elle joue, une fois n'est pas coutume un personnage primesautier, "Nous irons à Paris" de Jean Boyer est un gros succès populaire et lui assure la célébrité. Après on la voue à des rôles de fille aux mœurs légères, des rôles souvent pervers de personnages troubles et destructeurs dans des films aux titres évocateurs "Le Fruit défendu" (elle incarne une entraineuse démon du midi d'un Fernandel médecin de province - Henry Decoin 1952), " Dortoir des grandes" (Decoin 1953), "Les Amants de Tolède" (Decoin 1953) , "Les Compagnes de la nuit" (Henri Verneuil 1953), "La Rage au corps", "Secrets d'alcôve" (Ralph Habib 1954).... "Je jouais surtout des rôles de garce et de briseuse de couple." dit Françoise Arnoul.
"Fruit défendu" - 1952
"Les amants de Tolède " - 1953
Puis, en 1954 Jean Renoir, de retour des États Unis, lui offre le rôle de Nini aux côtés de Jean Gabin dans "French Cancan", une jeune blanchisseuse pleine de vie qui conquiert la scène du Moulin-Rouge. "Pour ce film on m’a mise en garde, car ce n’était pas mon registre habituel, beaucoup m’ont prédit un échec alors que ce film a eu un grand succès ! Après" French Cancan" j’ai retrouvé mon type de rôles habituels." raconte Françoise Arnoul qui démontre dans ce film qu'elle est une admirable actrice. Elle rencontre sur le tournage,un jeune attaché de presse, Georges Cravenne (futur créateur des César du cinéma) , ils se marieront en en 1956 (Le divorce est prononcé le 12 juin 1964).
En 1956 le dossier de presse du "Pays d'ou je viens", film de Marcel Carné, la présente ainsi :"Françoise Arnoul est devenue, en quelques années, l'une des vedettes les plus populaires tant en France qu'à l'Étranger. Elle est allée de succès en succès, sans tapage, par son talent et par son charme, et par une aptitude assez rare, à réussir dans tous les genres. On le vit bien, dès ses débuts, alors que « L''épave » révélait une jeune « vamp » très séduisante et « Nous irons à Paris », une fantaisiste pleine de gentillesse et d'esprit. Depuis, Françoise Arnoul a refusé de se « spécialiser »... Elle a tourné les rôles les plus divers, apportant à chacun de ses personnages ce qui fit leur succès, c'est-à-dire elle-même, sa façon d'être, son regard, son attrait... Et la « vamp » se révèle aujourd'hui dans « Le pays d'ou je viens», une ingénue au charme tendre, un personnage de conte de fées moderne, qui fera l'enchantement de tous ses admirateurs..."
Pour la petite histoire en 1957 elle est la marraine de la nouvelle station de métro Franklin D. Roosevelt (avec Zizi Jeanmaire et Ludmilla Tcherina) inaugurée dans la nuit du 1er au 2 mars 1957. Deux rames de six wagons dépouillés de leurs banquettes et transformés en plateforme offrirent à 3000 invités un fastueux buffet.
Tragique et fragile dans "Des gens sans importance" (1955) de Henri Verneuil,elle tourne aussi avec Roger Vadim (Sait-on jamais ? 1956), elle rencontre un nouveau succès populaire dans le rôle de l’espionne de "la Chatte" (1958), a tel point que le réalisateur Henry Decoin ressuscite le personnage (abattu dans le premier film) dans "la Chatte sort des griffes" (1959).
Terry Moore, Jean Gabin Françoise Arnoul à Canesen 1955
"Cargaison blanche" - 1957
«Le Chemin des écoliers» (1959) décrit la vie quotidienne des Français sous l'Occupation,occasion d'une scène culte où Alain Delon dessine sur les jambes de sa partenaire la couture des bas qu'il ne peut lui offrir. Elle tourne aussi avec Michel Deville (Lucky Joe, 1964) et fait un bout de chemin avec "la nouvelle vague" avec Pierre Kast dans "la Morte Saison des amours", (1960) et "Vacances portugaises", (1962).
En 1965, Françoise Arnoul venue saluer Simone Signoret et Yves Montand sur le tournage du film de Costa-Gavras,«Compartiments tueurs rencontre l'assistant-réalisateur Bernard Paul. Elle sera sa compagne jusqu’au décès de celui-ci en 1980. Elle met sa carrière entre parenthèses afin de l’assister dans le tournage de ses premiers films. "Bernard est une rencontre capitale. Le plus important alors était qu’il fasse ses films, plus important que ma carrière d’actrice, parce que pour moi l’amour a toujours été la chose qui comptait le plus dans la vie" dit-elle.
Elle collabore aussi avec des cinéastes alors quasi inconnus, l’Espagnol Roberto Bodegas dans "Des espagnoles à Paris" (Españolas en Paris, 1971), et Raúl Ruiz dans" Dialogues d’exilés" (Diálogo de exilados, 1974). Elle signe le manifeste en faveur de l’avortement en 1971. "Pour moi, il y a avant tout les êtres humains, tout ce qu’apporte la rencontre, l’addition d’un homme d’une femme et ce que cela fait de nous. Je ne suis pas féministe. J’ai participé simplement avec beaucoup de ferveur à des moments importants de la vie des femmes, comme la contraception. J’ai signé le Manifeste des 343, parce que cela me paraissait capital pour la vie des femmes, parce qu’il y en a trop qui en avaient souffert, qui en sont mortes."
"Le chemin des écoliers"
On la voit en 1976, dirigée par Bernard Paul, dans "Dernière sortie avant Roissy" (1976),un film sur les cités de la banlieue parisienne. Plus récemment, elle est apparue dans l’Éléphant, de Jean Marbeuf (1990) et dans les Années campagne, de Philippe Leriche (1992). En 1996, elle fait une apparition dans "Post coïtum, animal triste" de Brigitte Roüan. Elle doit sa dernière prestation cinématographique à Claude Faraldo pour "Merci pour le geste tourné". En 1995, elle a publié ses mémoires, "Un Animal Doué de Bonheur".
L'épave - 1949 -
Fruit Défendu - 1952 -
La rage au corps - 1954 -
Francoise Arnoul -
Willy Rozier
Willy Rozier (1901- 1983), champion de France de natation en 1925, il représente la France aux Jeux Olympiques de 1928. Il débute au début des années 30 comme acteur (d' "Autour d'une enquête" - Siodmak - 1931 à "La guerre des valses" - 1933 - Ludwig Berger). Il réalise ses premier films au milieu des années 30.
Systématiquement méprisé par la critique,il provoque le critique François Chalais en un duel resté célèbre, en 1948. Rozier reprochant au journaliste d'avoir au sujet de son film "56 rue Pigalle" : "Si Marie Déa [qui tenait le premier rôle dans le film] continue à tourner dans d'aussi piètres ouvrages, elle n'aura bientôt plus qu'un bel avenir derrière elle...".
C'est lui qui lance la carrière de Françoise Arnoul avec l'Epave et lui aussi qui donne à Brigitte Bardot son premier grand rôle dans " Manina, la fille sans voiles".... (dont le père de Brigitte Bardot fit d'ailleurs couper certaines scènes).
"Manina sans voiles" - 1952
Il passe au film d’aventures en 1954 avec la série des Callaghan ("Plus de whisky pour Callaghan", "À toi de jouer Callaghan", Callaghan remet ça" adaptés des romans de Peter Cheney) ou "Prisonniers de la brousse" avant de terminer sa carrière dans le genre érotique avec "Dany la ravageuse" (1971) et "Dora, la frénésie du plaisir". (1975).
Passionné de techniques, il met au point une caméra sous-marine, et d'aventures, il tourne en Amazonie, en Norvège, en Afrique, Willy Rozier réalisera de nombreux documentaires. De l' exotisme à l'’érotisme, une filmographie personnelle, populaire et résolument indépendante, celle d'un iconoclaste du cinéma français, Il s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête le 29 mai 1983.
bonjour mimi ; désolée pour ma petite absence mais je n'avais pas le moral et comme je ne voulais pas faire semblant ...mais aujourd'hui c'est les bras chargé de soleil que je viens te souhaiter une bonne journée bisous
http://lilimay.centerblog.net
BIZZZZZZZZZZOUXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
http://invention.centerblog.net
eceque elle es vivante l'artiste FRANCOISE ARNOUL
Ecrire un commentaire