Pourquoi le climat évolue t-il ? L’homme a t-il le pouvoir de limiter les conséquences de l’élévation de la mer ?
Notre époque, l’Holocène, est caractérisée par un niveau de la mer exceptionnellement bas. Cependant, ce niveau des mers était encore moins élevé, d’environ 100 m, au plus fort de la dernière période glaciaire il y a 18 000 ans.
La formation et la fonte des calottes polaires qui se sont succédées tout au long de l’histoire de la Terre ont eu un impact sur l’évolution ou la diminution du niveau de la mer.
Les variations importantes du niveau marin à l’échelle planétaire ne sont pas uniquement dues à des changements climatiques.
Le réchauffement climatique est actuellement au cœur de tous les débats ; les scientifiques essayent de prévoir pour la faune et la flore les conséquences de ce réchauffement mais également l’élévation des océans que cela provoquerait.
Pourquoi existe t-il des variations importantes du niveau de la mer ?
Ces variations sont appelées « eustatisme ». Elles peuvent avoir deux causes principales :
Les plaques de la lithosphère se déplacent. Quand elles s’écartent, des océans s’élargissent. Quand elles se rapprochent, ils se rétrécissent.
C’est ce que l’on appelle communément la dérive des continents.
Il en résulte une modification du niveau des eaux à l’échelle mondiale. Ces variations sont lentes, de l’ordre d’un centimètre par millénaire.
A l’échelle humaine, ces variations du volume des cuvettes océaniques sont insignifiantes.
Aurore boréale au Groenland. Image Nick Russill
Les changements climatiques provoquent une variation du volume des eaux océaniques. Ces variations sont beaucoup plus rapides et visibles à l’échelle d’une vie humaine.
Pourquoi le climat évolue t-il ?
Les scientifiques ont pu établir que les fluctuations climatiques s’expliquent par des changements dans le rayonnement reçu du Soleil par la Terre.
Des changements réguliers et lents se produisent dans le degré d’inclinaison de l’axe de la Terre, dans son inclinaison vers le Soleil et dans l’orbite de la Terre autour du Soleil.
Les deux derniers millions d’années, par exemple, se sont caractérisés par une alternance d’époques glaciaires et d’époques interglaciaires.
La périodicité de ces cycles est d ‘environ 100 000 ans.
Iceberg sur la mer arctique. Image Ville Miettinen
Chaque cycle est différent avec ses pics et ses creux. Ils forment ce que l’on appelle les cycles de Milankovitch.
Actuellement, nous sommes dans une période interglaciaire qui a commencé à la fin du Pléistocène, il y a environ 10 000 ans.
Les températures sont de 4 à 6 degrés plus élevées dans les régions de haute altitude qu’elles ne l’étaient au maximum de froid de la dernière glaciation.
Il faut savoir que notre période interglaciaire est plus froide que beaucoup d’autres. Lors de certaines périodes de réchauffement, des singes et des hippopotames évoluaient en Angleterre.
Ces cycles ont influencé les climats de la Terre. Cependant, il a fallu que se forme la calotte arctique pour faire basculer toute la planète dans une série d’épisodes glaciaires qui n’est pas encore terminée.
Au début de l’Oligocène, il y a 32 millions d’années, l’Antarctique était couvert d’une calotte glaciaire. Il n’y avait pas encore de glace en Arctique.
Antarctique. Image cloudzilla
L’époque suivante est le Miocène qui a débuté il y a 23 millions d’années. Le climat est alors devenu plus chaud et beaucoup plus sec.
Durant le Miocène, ce sont les forces tectoniques qui ont perturbé les modes de circulation dans l’atmosphère et les océans :
Edification des grandes chaînes de montagnes (Montagnes Rocheuses, Andes et Himalaya)
Fermeture de la Méditerranée
Baisse générale du niveau des mers
Un nouveau refroidissement se fit sentir à la fin du Miocène, il y a 5 millions d’années.
Au Pliocène, le climat continua à se rafraîchir et l’Antarctique gela entièrement.
Au début du Pléistocène, il y a environ 1,8 millions d’années, notre planète entra dans une période de glaciation et de périodes interglaciaires.
Arctique. Image Ville Miettinen
Les végétations arctiques et subarctiques firent leur apparition dans l’hémisphère Nord. A l’échelle géologique, la calotte arctique est donc très récente.
D’après les archives fossiles, ces changements ont considérablement réduit la diversité de la faune et de la flore du monde entier.
Tout au long du Pléistocène, de vastes couches de glace ont recouvert l’hémisphère Nord puis se sont retirées, environ une vingtaine de fois.
Le niveau des mers va t-il continuer à monter ?
Au maximum de la dernière glaciation, il y a 18 000 ans, le niveau des mers a atteint son record le plus bas car une grande partie de l’eau de la planète était immobilisée sous forme de glace.
Des inlandsis (calottes de glace immenses) recouvraient le Canada et la Scandinavie.
Bien sûr, les terres émergées étaient plus étendues. Par exemple, à la place de la Manche actuelle, il y avait une vaste terre gelée.
Mais, il y a 15 000 ans, le réchauffement du climat commença et en une dizaine de milliers d’années les grandes calottes de glace qui recouvraient une bonne partie de l’hémisphère Nord disparurent.
L'Antarctique est peuplé d'une faune bien adaptée au froid. Image Barry Thomas
Toute cette eau retourna dans les océans et le niveau commença à s’élever pour atteindre pratiquement le niveau actuel.
La vitesse de remontée du niveau de la mer fut assez rapide, en moyenne 1 cm par an.
Actuellement, il y a environ 24 millions de kilomètres cubes d’eau sous forme de glace sur Terre.
Cette glace est surtout présente sur le continent Antarctique et au Groenland.
Que se passerait-il si cette glace fondait ?
Nous entrons là dans le domaine des spéculations. Il n’y a pas si longtemps, les prévisions étaient très alarmistes avec des prévisions d’élévation de l’ordre de 70 m.
Depuis, les études se sont affinées et les scientifiques estiment que la montée des eaux serait comprise entre 3 et 7 m.
La dernière estimation, publiée dans la revue Science par J.Bamber (Université de Bristol), annonce une élévation de 3 m maximum.
Ce qui est certain c’est que le niveau de la mer continue à monter.
Au cours du 20e siècle, cette élévation a été comprise entre 1 et 2 mm par an. L’activité humaine (effet de serre) a contribué à cette élévation dans une proportion de deux tiers.
Parmi les autres causes, il y a principalement la fusion des glaciers de montagne.
Bien que l’on parle beaucoup de la fonte de la calotte glaciaire Antarctique, à ce jour, rien n’indique qu’elle a restitué de l’eau à l’océan mondial.
Au plus fort de la dernière période interglaciaire, il y a 125 000 ans, le niveau de la mer est monté de 5 ou 6 m car la partie occidentale de la calotte glaciaire de l’Antarctique s’est désintégrée.
Cette région est sous haute surveillance grâce à des satellites.
Antarctique. Image cloudzilla
D’après un compte-rendu du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat), publié en 2001, il faut s’attendre à une élévation de 14 à 80 cm sur les 100 prochaines années.
Le 21e siècle pourrait bien connaître une élévation du niveau des mers trois fois supérieure à celle du 20e siècle.
Mais, attention, il ne faut pas en déduire que le niveau s’élève de manière égale sur l’ensemble du globe.
En réalité, la mer monte dans certaines zones comme par exemple en France en Languedoc et en Camargue, tandis qu’elle baisse dans d’autres régions.
L’homme a t-il le pouvoir de limiter les conséquences de l’élévation de la mer ?
Si nous ne pouvons pas empêcher l’élévation du niveau de la mer, nous pouvons par contre en limiter les conséquences.
En limitant l’activité humaine polluante, nous pouvons cesser d‘accélérer le réchauffement climatique.
Mais, limiter les gaz à effet de serre ne suffira pas si nous continuons à saccager notre environnement.
La déforestation est par exemple catastrophique. Nous le savons mais cela ne nous empêche pas de continuer le massacre.
Amazonie au Brésil. Image Daniel Zanini H
Actuellement, au Pérou et en Equateur, les gouvernements ont accordé de nouvelles concessions aux groupes pétroliers multinationaux, dont le groupe franco-britannique Perenco.
Ces nouvelles exploitations minières et pétrolières entraînent l’expropriation des populations indiennes, la déforestation massive de la forêt amazonienne et donc de multiples désastres environnementaux.
Indiens qui vivent dans la forêt amazonienne au Pérou. Image chany crystal .
C’est une véritable guerre du pétrole qui se déroule actuellement et malgré des dizaines de morts, la communauté internationale reste muette et les médias français semblent subitement devenus aphones.
Apparemment, la vie de quelques dizaines de milliers d’Indiens et les trésors de la forêt amazonienne pèsent moins lourds que les intérêts financiers occidentaux.
Forêt amazonienne au Pérou. Image Alex Guerrero
Pendant ce temps là, on nous déverse à longueur d’antenne une démagogie à faire vomir qui nous vante les mérites du développement durable et des couches-culottes biodégradables.
Il est évident que certaines zones urbaines sont vouées à disparaître car elles ont été construites de manière inconsidérée beaucoup trop près du littoral.
En France, la Camargue, la Petite Camargue, les côtes du Languedoc, les rives du Grand Rhône, sont les zones les plus concernées par la montée des eaux.
Camargue. Image Shaun Dunphy
L’érosion des plages est la plus forte sur la côte d’Aquitaine et sur les côtes du Cotentin.
Il est bien sûr impossible de donner la liste complète au niveau mondial à moins d’écrire un ouvrage de 500 pages.
Je vais donc me contenter de donner quelques exemples.
Le Delta du Nil fait partie des zones les plus touchées. Ce problème risque d’être d’autant plus grave que la plaine deltaïque est très peuplée.
Le Caire en Egypte, au bord du Nil. Image Gary Denham
Globalement, tous les grands deltas méditerranéens seront touchés au cours du 21e siècle par ce phénomène.
Les îles coralliennes verront leur superficie diminuer et connaîtront une diminution dans leur ressource en eau potable.
L’avenir est plutôt sombre pour les archipels des océans Indien et Pacifique.
L’homme devra accepter un retrait stratégique face à la montée des eaux. Il faut prévoir de lourds investissements pour protéger les secteurs stratégiques, telles que les grandes agglomérations ou les complexes industriels. Certains aménagements devront être éloignés du rivage.
Tous ces aménagements ont un coût que les pays les plus pauvres ne pourront pas supporter. L’aide internationale sera donc primordiale.
Le problème le plus délicat à régler sera le déplacement des populations.
La population mondiale a doublé en une quinzaine d’années sans que les gouvernements concernés se préoccupent des ressources disponibles.
Une diminution des terres entraînera obligatoirement une diminution des ressources.
Village de Kulusuk au Groenland. Image Ville Miettinen
Si des mesures drastiques ne sont pas prises pour contrôler la démographie mondiale, famine et pauvreté ne pourront que s’accentuer.
Les changements climatiques entraînent de multiples conséquences. Il est temps d’arrêter de faire’ croire au grand public que trier avec conscience ses ordures ménagères ou payer de multiples écotaxes, suffiront à régler tous les problèmes.
L’écologie « paillette » fait sûrement le bonheur des marques et des publicités mais se révèle totalement inefficace.
Sans une réelle implication de tous les gouvernements et la mise en place d’un programme international privilégiant les intérêts de l’humanité au détriment des intérêts financiers d’une minorité, nous continuerons à constater les dégâts sans rien résoudre.
COUCOU.J ESPERE QUE TU AS BIEN PROFITé DE CE LONG WEEKEND AVEC LE SOLEIL QUI ETAIT AU RENDEZ VOUS.JE TE SOUHAITE UN BON MARDI.BISOUS D AMITIEES
http://pommereinette.centerblog.net
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