action painting années 50 animaux
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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Jackson Pollock et Lee Krasner - 1949
Action painting, les peintres dans l'arène
"Ce qui doit passer sur la toile n’est pas une image, mais un fait, une action" Harold Rosenberg
Le terme Action Painting, littéralement "peinture d’action" ou "peinture gestuelle",est proposé en 1952 par Harold Rosenberg dans un article de la revue "Art News" afin de caractériser le travail d'une des deux grandes tendances de l'école de New-York jusqu'alors regroupées sous le terme ambigu d'Expressionnisme abstrait. Harold Rosenberg définit ainsi l'Action Painting : "A un certain moment, les peintres américains [...] commencèrent à considérer la toile comme une arène dans laquelle agir, plutôt que comme un espace dans lequel reproduire, recréer, analyser ou “exprimer” un objet réel ou imaginaire. Ce qui devait passer sur la toile n’était pas une image, mais un fait, une action. Ce n'est plus avec une image dans l'esprit que le peintre approchait de son chevalet ; il y venait, tenant en main le matériau qui allait servir à modifier cet autre matériau placé devant lui. L'image sera le résultat de cette rencontre..."
Dans cette "peinture d'action", c'est l'acte physique de peindre qui est privilégié,seule importe la révélation contenue dans l'acte. Le geste pictural, devient expression en soi, cette évolution annonçant les happenings où la performance se fera spectacle. À ce courant se rattachent en particulier les Jackson Pollock, Willem de Kooning, Franz Kline.
Jackson Pollock "Stenographic" 1942
Jackson Pollock "The Key" 1946
Jackson Pollock, Jack "The Ripper"
Pollock est né dans le Wyoming en 1912, il s'installe à New-york en 1930 où il connaît une misère extrême durant les années de crise, dès 1936, il souffre des conséquences de son alcoolisme Il s'intéresse à la peinture murale des artistes mexicains Orozco et Siqueros, puis en fréquentant le cercle de Peggy Gugenheim au surréalisme. Il a l'occasion de voir les œuvres d'André Masson, inventeur du dessin automatique, exposées au Museum of Modern Art, qui lui ouvrent la voie d'une peinture "gestuelle". Il a vécu fort modestement durant la majeure partie de sa vie dans sa ferme de Long Island, aux côtés de sa femme Lee Krasner, peintre elle aussi. Sa mort prématurée en 1956, dans un accident automobile, n'a fait que renforcer sa stature mythique, il est le protagoniste majeur de l’une des avant-gardes les plus fécondes de l'art du xxe siècle.
Il est exposé pour la première fois par Peggy Guggenheim en 1943 dans sa galerie "Art of this Century", sans grand succès , si ce n'est auprès du critique Clement Greenberg (Greenberg soutiendra Pollock tout au long de sa brève carrière) qui voit dans l'oeuvre de Pollock et plus particulièrement dans deux toiles "Guardians of the Secret" et "Male and Female" un talent volcanique, explosif et trouble.
A la suite de Hans Hofmann, Jackson Pollock utilise dès 1947 le "dripping" et le "pouring": la couleur est égouttée ("dripping") ou déversée ("pouring") de manière aléatoire sur une toile, généralement de très grand format, posée à même le sol, la peinture, dans l’instant où elle se trouve entre la main de l’artiste et le support pictural, échappe à toute influence volontaire; " j’aborde la peinture comme on aborde le dessin ; c’est-à-dire directement. Je ne travaille pas à partir de dessins, je n’utilise pas d’esquisses en couleur ni de dessins en vue d’une peinture définitive. Je pense qu’aujourd’hui…plus la peinture est immédiate et directe ..plus nombreuses sont les possibilités d’affirmer sa pratique ." disait-il. Ses drippings, exposés à partir de 1947 à la galerie new-yorkaise de Betty Parsons le rendent célèbres (Life titrait en 1949 «Pollock est-il le plus grand peintre vivant?») . Clement Greenberg, théoricien fervent d'une abstraction postcubiste à l'américaine sut très tôt voir la part considérable d'élaboration esthétique dans les toiles de Pollock "the dripper" là ou d'autres ne voyait qu'agitation d'un excité, déguisé en cow-boy et souvent ivre, en proie à des états d'âme. "C'est seulement quand je perds contact avec le tableau que le résultat est un gâchis. Autrement, il y a harmonie totale, échange facile, et le tableau est réussi" disait Pollock.
Jackson Pollock "Lavender Mist Number 1" 1950
Jackson Pollock "convergence " 1952
Pour Jackson Pollock, il s’agit de distribuer sur l'ensemble du tableaul’énergie pure de la matière picturale. L’attention n’étant plus captée par l’émergence d’un détail ou d’un point précis de la surface, ses peintures sont all-over "c’est-à-dire couvertes d’un bord à l’autre [...] et suggèrent ainsi la possibilité de répéter le tableau au delà de son cadre à l’infini".
La période des drippings (1947-1951) verra naitre entre autres "Full Fathom Five" (1947), ou sont intégrés divers éléments : clous, semences, boutons, clefs, monnaie..; noyés, perdue dans un enchevêtrement de lignes et recouverts de peinture… ou "Sea Change" (1947), "Alchemy" (1947) et "Autumn Rythm : Number 30" (1950).
Fin 1952, Pollock expose pour la première fois à Paris et voit une rétrospective de son oeuvre organisée par Clement Greenberg. Son travail prend une nouvelle direction, il réintroduit des figures humaines. Son chef d'oeuvre de cette période est sans doute "Portrait and dream" ou à coté d'un visage dans un enchevêtrement de lignes on devine des corps enlacés, paradigme du déchirement de Pollock entre figuration et abstraction.
En novembre 2006, une toile peinte en 1948par Jackson Pollock s’est échangée dans une vente privée, sans enchères et de gré à gré, 140 millions de dollars, devenant ainsi la toile la plus chère du monde.
Jackson Pollock "Ocean Greyness " 1953
Elaine et Willem de Kooning 1953
Willem de Kooning
Willem de Kooning est né en 1904 aux Pays Bas,il suit les cours de l’Académie des beaux-arts de Rotterdam. En 1926 il s'embarque pour les États-Unis et s'installe à New York. Il se lie avec les premiers abstraits américains et en 1935 et décide de se consacre à la peinture. Atteint depuis 1989 d'Alzheimer, il meurt en 1997.
En 1936 il travaille sous la direction de Fernand Légerà une peintre murale pour le port d'embarquement des "French Lines" à New-York. Il partage jusqu'en 1947 un atelier avec Arshile Gorky. Ses premières œuvres sont des représentations, à la limite de l’abstraction, de silhouettes masculines, inspirées du surréalisme et de Picasso.
Sa première exposition personnelle a lieu à New-york en 1948.L' action painting de Willem de Kooning est faite de coups de brosse ou de couteau très visibles, gestuels et vigoureux, dont "Asheville" en 1948 et "Excavation" en 1950 sont particulièrement représentatifs.
En 1950 il reprend une série intitulée Women, commencée à la fin des années 40,"Les premières des Women sont assises convenablement, comme dans les portraits réalisés par Ingres au XIXe siècle. Progressivement, les figures deviennent plus tourmentées.. En robe d’été ou en maillot de bain, debout ou assises, les Women de cette époque sont captivantes, obsédantes... De Kooning peignait femme après femme, pour finir par atteindre une impasse infranchissable, un blocage. Il mettait alors son tableau hors de sa vue. Une visite de l’historien Meyer Schapiro sauva probablement cette œuvre, et permit en tout cas de conclure qu’elle devait rester dans l’état où elle était. De Kooning passa alors aux Walkyries qui constituent la série des Women numérotées de II à VI. " Sally Yard. Philippe Sollers raconte que De Kooning "supprimait souvent ses tableaux, et ceux qu’il gardait étaient désignés par lui d’un dédaigneux : non à détruire".
Willem de Kooning "Painting" 1948
Willem de Kooning "Excavation" 1950
Il expose cette série, exécutée de façon agressive,sur le mode de l’action painting, à la matière picturale épaisse, chair aux roses et rouges dominants (« la chair est la raison pour laquelle on a inventé la peinture ») en 1953. Et en 1954 il exposera sa toile peut être la plus "célèbre Marilyn Monroe".
De Kooning a toujours refusé de choisir entre abstraction et figuration,pratiquant l'une et l'autre approche de même qu'il refusa toute affiliation "Personnellement, disait-il , je n'ai besoin d'aucun mouvement. [...] De tous les mouvements, c'est le cubisme que je préfère. Il y avait cette atmosphère merveilleuse, fragile, de réflexion [...]. Le cubisme est devenu un mouvement, il ne s'est pas posé comme tel. Il y a une force en lui, mais ce n'était pas un mouvement forcé."
À la fin des années cinquante, il réalise des œuvres plus abstraites.En 1962 De Kooning obtient la nationalité américaine. En 1968 une grande rétrospective de son œuvre a lieu au Stedelijk Museum de Rotterdam et dans les plus grands musées américains. En 1969 il se tourne vers la sculpture et réalise des bronzes.
Willem de Kooning - "Woman I" 1950 - "Marilyn Monroe" 1953
Franz Kline
Franz Kline
Franz Kline est né en 1910 dans ville minière de Pennsylvanie,il fait des études artistiques à Philadelphie, Boston et Londres avant de s'installer à New York. A Londres il rencontre sa future femme, une danseuse du Sadler's Wells Ballet Company , Elizabeth Vincent Parsons . Entre 1938 et 1957 Kline déménagera 14 fois pour cause de loyer impayé. En 1946 sa femme atteinte de schizophrénie est internée pour 6 mois et en 1948 elle le sera de nouveau, cette fois jusqu'en 1960. En 1952 il enseigne au Black Mountain College(Caroline du Nord), puis au Pratt Institute à Brooklyn, et enfin à la Philadelphia Museum School of Art. Kline meurt à New York en 1962.
Dans les années quarante, sa peinture est figurative.En 1943 il rencontre Willem de Kooning. On date de 1948 son passage à Action Painting, année ou De Kooning fait découvrir à Kline les possibilités du travail à l'aide d'un épiscope et le pousse à étudier des images agrandies de certains de ses dessins. "Un dessin de 4 par 5 pouces d'un rocking chair…surgit dans une gigantesque touche noire qui éradique toute image, la touche étendue comme une entité en elle-même, sans relation à une autre entité que celle de sa propre existence" Franz Kline
Franz Kline 1941
Franz Kline sans titre 1948
Il expose seul pour la première fois en 1950 une série de onze grands format sen noir et blanc à la Egan Gallery.Même si ces œuvres semblent jaillir d'un geste purement spontané, l' émail noir inscrit les trajectoires du geste sur la surface.,de nombreuses esquisses les précèdent sur du papier journal ou des feuilles d'annuaire.
Pour lui la peinture en noir en blanc n'est pas un choix intellectuelmais un processus qui s'est développé logiquement à partir de dessins au pinceau. De lui Clement Greenberg dira que ses œuvres ont "la tension évidente qui s'identifie avec la peinture moderniste depuis Cézanne. Kline aussi a "démonté" son art ".
Robert Rauschenberg lui, déclarera :"J'aimais l'expressionnisme abstrait, mais j'ai été très attentif à ne rien en apprendre. J'ai toujours pensé qu'il y avait assez de place pour tout le monde. Je n'avais pas à envier Willem De Kooning. Le seul que j'ai quand même un peu envié, c'est Franz Kline . On apprend toujours de ses pairs, mais il faut l'utiliser comme un avantage, non le subir comme un poids."
Il réintroduit la couleur dans son travail en 1955.Parmi ses derniers tableaux, figurent Dahlia (1959) ou Meryon (1960-1961).
Franz Kline Pinting two 1954
Excellente description du painting. bizzzz
http://haurore.centerblog.net
parfois touchants, très expressifs: je n'échangerais pourtant pas pour mes tableaux paysage classiques: une chose de découvrir dans une expo, et là, c'est passionnant, une autre de les adopter à l'année: mais là, à découvrir ainsi, dans leur contexte, je me passionne! Bises, ton amie
http://questiondopinion.centerblog.net
belle description sur le recherche gestuelle.
http://lepolsk.centerblog.net
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