Archeologie - Massada -

Publié à 14:59 par acoeuretacris Tags : massada archeologie
Archeologie - Massada -
Le nom de Massada, qui vient du terme araméen mezad (forteresse), est aujourd'hui le symbole de la résistance face à l’oppression.


Situé à côté de la Mer Morte, le piton rocheux de Massada a été le théâtre de l'un des épisodes les plus dramatiques de l'histoire du peuple juif face au puissant empire Romain.

Certes, Massada est tombé mais cette victoire des Romains n’a été en fait qu’une amère défaite.

Si la forteresse de Massada a été prise, par contre, nul n’a réussi à faire plier les Zélotes. Mourir plutôt que l’esclavage, telle a été la devise des réfugiés.

La conquête romaine du Proche-Orient

Vers le milieu du Ier siècle avant notre ère, les Romains renversent la dynastie sacerdotale et royale des Maccabées et étendent leur pouvoir sur la Palestine. Mais le peuple Juif n’accepte pas le joug des oppresseurs.

La population fomente de nombreuses rébellions contre l'autorité en place. Zélote est le nom donné aux membres d’un mouvement nationaliste juif, qui joua un rôle actif dans la révolte juive de 66-70 contre l’occupant romain.
En 66 de notre ère, la première grande révolte juive éclate et plonge, pendant quatre longues années, la région dans une guerre terrible, remportée par Titus.

Titus. Image Wallyg

Le futur empereur conquiert de haute lutte Jérusalem en 70 après J.-C. et l'abandonne à ses soldats, qui la saccagent, la détruisent et la pillent sauvagement, sans épargner le grand Temple, centre du culte de la religion juive.

Maquette qui reconstitue le Temple et la forteresse de Jérusalem. Image Joshua Paquin

Un an plus tard, au cours d'un défilé triomphal dans les rues de Rome, Titus célèbre ses victoires en terre juive.


Pour cela, il exhibe les objets du culte du Temple de Jérusalem. Cette scène est immortalisée sur la voûte interne de l'arc de Titus, élevé par Domitien à Rome.

Arc de Titus. Image Antmoose

Sur l'un des reliefs figure le candélabre à sept branches (la menora), volé à Jérusalem, posé sur une chaise à porteurs et porté par un groupe d'hommes.

Image Nicholas Thompson

Cependant, Titus est loin d’avoir soumis toute la Palestine. En effet, un millier de rebelles, les Zélotes, qui ont pris aux Romains la forteresse de Massada, en 66 de notre ère, résistent encore à l'envahisseur.

La construction de Massada

La forteresse fut édifiée sur l'ordre de Hérode Ier le Grand, monté sur le trône de Judée au Ier siècle avant notre ère grâce au soutien des Romains.

Hérode dut s'imposer à son peuple par la force, après avoir pris Jérusalem à l'issue d'un siège interminable. Malgré cette victoire, son autorité resta menacée.

Jérusalem aujourd'hui. Image Weitwinkel subjektiv

Selon Flavius Josèphe, célèbre historien juif : « On dit en effet qu'Hérode avait fait construire cette forteresse [Massada] comme un refuge pour lui-même, en prévision d'un double danger : l'un venant du peuple juif [...], l'autre, plus grand et plus inquiétant, venant de la reine d'Egypte Cléopâtre. »

Piton rocheux de Massada. Image Jay P

Dans ce contexte très instable, constamment menaçant, le roi, allié des Romains, veut assurer ses arrières en cas de révolte et mettre sa famille à l'abri.

Voilà pourquoi il fait construire la forteresse de Massada où ses architectes élèvent également un somptueux palais.

La forteresse de Massada

Les vestiges de la forteresse ont été exhumés par des archéologues israéliens dans les années 1950 et 1960.
Les fouilles ont ramené à la lumière une grande quantité d'objets, de monnaies et de squelettes, probablement ceux des zélotes suicidés.
Les fouilles permirent de localiser le palais d'Hérode.

Image Jay P

Sur la première terrasse, les archéologues ont découvert les vestiges d'une petite salle de bains.

Les corps d'un homme d'une vingtaine d'années, d'une femme et d'un enfant gisaient non loin de la vasque, peut-être une famille, trois des neuf cent soixante juifs qui se sont suicidés durant l'assaut romain.

La deuxième terrasse, construite un peu plus haut que la première, à laquelle elle était reliée par un escalier creusé dans la roche, abrite un édifice circulaire qui soutenait probablement une colonnade. Cet espace devait être consacré également aux loisirs de la cour et de la famille royale.

Remparts. Image Jonas B

La troisième terrasse, le point culminant de la forteresse de Massada, abritait les pièces de la villa-palais.
Au sud du palais se dressaient de grands thermes publics construits à la mode romaine, où se succédaient un caldarium (partie des thermes romains où se trouvaient piscines chaudes et bains de vapeur), couvert d'un plancher reposant sur plus de deux cents piliers d'argile (les suspensurae) et percé d'ouvertures par lesquelles arrivait l'air chaud, un petit frigidarium (partie des thermes ou l’on prenait les bains froids) , un tepidarium (partie des thermes romains dont l’atmosphère était tiède) et un vestiaire (apodyterium).

Vestiges d'une petite salle de bain. Image Edi Weissmann

Comment a-t-on pu construire des thermes dans une région aussi aride ?

Hérode a ordonné la construction d'un système de collecte de l'eau de pluie, articulé autour d'un réseau de petites rigoles acheminant l'eau dans de grandes citernes creusées à même la roche, et d'un aqueduc convoyant l'eau d'un oued voisin.


Au sud et à l'est des thermes, les chercheurs ont retrouvé les vestiges des magasins, où l'on stockait d'énormes quantités de blé, de vin, d'huile, de légumes et de dattes.

Citerne d'eau. Image Jay P

Au sud du secteur des entrepôts et des thermes, trônait une construction carrée se composant d'une cour centrale autour de laquelle se pressaient une série de pièces. C'est probablement là que siégeaient les responsables de l'administration de la forteresse d'Hérode ou les officiers de la garnison.

Plus au sud, on aperçoit les ruines d'une chapelle paléochrétienne d'époque byzantine, qui témoigne de la présence, entre le Ve et le Vle siècle de notre ère, de moines sur le plateau de Massada.

Entrepôt. Image Yon Keltron

Non loin de la chapelle byzantine, on aperçoit les ruines du plus grand bâtiment de Massada.

Cet édifice était peut-être un palais destiné aux cérémonies officielles.

Massada possédait tous les attributs d'une véritable forteresse royale.


Cette fortification, défendue par trente tours et comprenant près de soixante-dix casemates (petites constructions indépendantes), était constituée d'une muraille double abritant des magasins, des réserves d'armes, etc.

L’occupation de Massada par les zélotes

Lorsque les zélotes conquirent la forteresse lors de l'insurrection juive contre Rome et l'occupèrent durant six ans, ils apportèrent de nombreuses modifications au complexe hérodien.

Afin d'accueillir un grand nombre de familles, toutes les salles furent transformées en logements et plusieurs pièces du palais subdivisées en unités indépendantes. Par ailleurs, il existe des preuves de l'existence d'une salle affectée au bet midrash, c’est-à-dire aux études religieuses.

image Edi Weissmann

Les archéologues ont aussi découvert en plusieurs endroits des tas de pierres arrondies de 40 kg environ chacune. Ces pierres étaient utilisées comme projectiles afin de repousser les assaillants.

On a également identifié trois bassins.


Les spécialistes estiment qu'ils étaient réservés à certains bains rituels par immersion, une pratique propre à la religion hébraïque. Ce bain rituel, le mikve, repose sur les principes rigides de la loi hébraïque.

Les archéologues ont également identifié une structure rectangulaire qui est certainement une synagogue.
Elle aurait été construite par les rebelles avec des matériaux récupérés dans les bâtiments de l'époque hérodienne.

Vestiges de la synagogue. Image Yon Keltron

Les fragments de quatorze rouleaux en parchemin découverts en plusieurs points de la forteresse sont d'une grande importance pour l'étude des différents textes de la Bible.

Lors des campagnes de fouilles, on a mis au jour plus de sept cents ostraka (fragments de poterie), qui nous fournissent d'autres indices sur les rebelles pris au piège sur le rocher de Massada. Ces ostraka portent des inscriptions en hébreu ou en araméen, mais aussi en grec et en latin. La plupart d'entre eux ont été retrouvés à proximité des entrepôts et semblent indiquer qu'un système de rationnement des vivres fut adopté pendant le siège.

Image Edi Weissmann

Si les fouilles permirent de reconstituer la forteresse dans son ensemble et le mode de vie de ses occupants, quelques questions restent sans réponse. Les archéologues ne savent toujours pas pourquoi une garnison romaine est restée à Massada après la conquête de Silva.

De même, des fragments de céramique attestent que la forteresse était occupée au début de l'époque arabe, mais personne ne sait pourquoi elle fut abandonnée après le passage des moines byzantins.

La conquête de Massada

À la base du rocher, les restes des fortifications édifiées par les Romains lors du siège sont nettement visibles.
Les pentes abruptes du plateau rocheux de Massada, d’une superficie d'environ 600 m sur 300 m, se situent au bord du désert de Judée.


Le piton rocheux domine la mer Morte du haut de ses 400 m. Sa situation exceptionnelle en fait une forteresse naturelle presque inexpugnable.

Du haut de Massada, on aperçoit la mer Morte. Image Jay P

En 72 après J.- C., le gouverneur romain de Palestine, Flavius Silva, marche sur Massada à la tête de la Xe Légion, décidé à briser cette poche de résistance.
Tout autour du plateau, Silva met en place un redoutable dispositif guerrier.

Vestiges du principal camp romain. Image Jay P

Il fait construire un mur renforcé de onze tours et de huit camps retranchés, dans le but d'empêcher les assiégés de s'enfuir. La principale supériorité de l'armée romaine réside dans son équipement : engins de tir perfectionnés (catapultes, scorpions, balistes) et machines à enfoncer les murailles (béliers et hélépoles).

Mais pour pouvoir utiliser ces armes, il est impératif que les Romains se rapprochent du sommet.

Casque et armure en bronze d'un soldat romain. Image Mharrsch

Or, sur le versant ouest du site, surplombant quasiment le principal camp des Romains, se détache une large corniche nommée "la Blanche". Pour y accéder, le gouverneur a fait construire une rampe en terre battue et en pierres (celle qui mène aujourd'hui encore à Massada).

C'est par là que les Romains attaquent la forteresse. Jaillissant d'une tour en bois, au bord de la rampe, des légionnaires, armés de catapultes, tentent d'ouvrir des brèches, tandis que, en bas, d'autres ébranlent les murailles à coups de bélier.

Rampe romaine. Image Jay P

Pendant ce temps, les occupants de la forteresse consolident les bastions en construisant un terre-plein soutenu par une assise en bois, qui ne résiste pas aux flèches incendiaires des assaillants, car le vent propage l'incendie, qui menace désormais l'intérieur de la forteresse.

Le sacrifice héroïque

Dans l'une des pages les plus poignantes de la Guerre des Juifs, l'historien Flavius Josèphe rapporte les mots d'Éléazar Ben Yaïr, le chef des zélotes assiégés à Massada par les Romains, en 73 apr. J.-C. : « Tant que nos mains peuvent empoigner une épée, elles nous font une généreuse faveur : mourons tant que l'ennemi ne nous a pas encore réduits en esclavage et, en hommes libres, disons adieu à la vie avec nos femmes et nos enfants. »

Et il raconte qu'au cours de cette nuit dramatique, après avoir étreint ceux qui leur étaient chers, les zélotes se sont suicidés en masse. Le lendemain matin, parvenus au sommet du rocher, les Romains n'ont trouvé que 960 cadavres et les cendres fumantes d'énormes quantités de vivres. Ce n'est pas ainsi qu'ils comptaient mater la révolte.

Corniche "La Blanche" qui mène à Massada. Image Jay P

Nous connaissons le chef des zélotes car son nom apparaît sur plusieurs ostraka.

Selon certaines études, ces ostraka seraient la preuve d'un tirage au sort parmi les dix chefs de la rébellion, lors du dernier jour de siège, après quatre années d'héroïque résistance, lorsqu'il devint évident que tout espoir était perdu. Flavius Josèphe, l'historien juif de langue latine, raconte que chacun des hommes dut tuer les membres de sa propre famille et suivit, ensuite, les mêmes règles en participant à un tirage au sort:

« Le vainqueur dut tuer les neuf autres, puis se donner la mort ».

Vue aérienne de Massada. Image Edi Weissmann

Flavius Josèphe nous apprend également que les habitants de Massada cultivaient les terres vierges du plateau et que, avant de se donner la mort, ils ont brûlé les bâtiments afin que les Romains ne puissent pas s'en emparer ni profiter de leurs biens, mais ne touchèrent pas aux réserves, pour que l'ennemi comprenne qu'ils s’étaient suicidés au nom de la liberté et non parce qu'ils étaient affamés.

Massada est le symbole du sacrifice extrême accompli par les juifs pour la liberté. Pourtant, le Talmud ne mentionne pas l'épisode de la résistance et du suicide des zélotes. L'unique source écrite est le témoignage de Flavius Josèphe, qui a rencontré deux femmes ayant survécu au massacre en se cachant dans une conduite d'eau. Mais Flavius Josèphe était considéré comme un traître.


C'était un juif qui avait pris le parti des Romains. Ainsi, au fil des siècles, la mémoire collective a oublié cet événement, et le rocher de Massada avec lui. Jusqu'à ce que le poète Isaac Lamdan écrive en 1920 un poème intitulé précisément Massada. C'est ce récit qui a inspiré le soulèvement du ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale.

Image Edi Weissmann

Encore aujourd'hui, la citadelle perchée sur son rocher, visitée chaque année par des milliers de touristes, est un lieu hautement symbolique de la culture nationale d'Israël. C'est la raison pour laquelle les recrues de l'Armée célèbrent le début du service militaire en prononçant sur le sommet de la montagne les mots suivants, lourds de signification : « Massada ne tombera plus. »

Mammifères - le babiroussa -

Publié à 14:37 par acoeuretacris Tags : mammifère babiroussa
Mammifères - le babiroussa -
Au sein de la famille des porcs, les Suidés, le babiroussa (Babyrousa babyrussa) est considéré comme le plus primitif. Ce porc sauvage est endémique à l’Asie. Son nom provient du malais, babi « porc » et rusa « cerf », en référence aux « défenses » imposantes du mâle comparées aux bois du cerf..
Le babiroussa est reconnaissable à sa peau très ridée avec de grands plis.
 
 
Actuellement, il reste deux sous-espèces : 
  • Babiroussa des Célèbes (Babyrousa babyrussa celebensis)  
  • Babiroussa de l'île Togian  (Babyrousa babyrussa togeanensis) 
En dépit de la ressemblance entre le babiroussa et les autres suidés, des études des fossiles suggèrent que cet animal soit plutôt lié à l’hippopotame. 

Mais, la comparaison anatomique interne montre une parenté avec les porcs. 
 
Portrait du babiroussa 
 
 
Ce suidé pèse de 43 à 100 kg. Les mâles sont plus grands que les femelles. Selon la sous-espèce, la peau peut être grise et  brunâtre (Babyrousa babyrussa celebensis) ou brune et noirâtre (Babyrousa babyrussa togeanensis). 
 
 
 
 
Mâle babiroussa. By boazyw 
 
 
Les mâles portent des canines supérieures qui se développent vers le haut et qui peuvent atteindre 30 cm de long. 
 

Les canines supérieures transpercent la peau de la face. Les canines inférieures, également très développées, sont utilisées pour se battre. 
 
 
Chez la femelle, les canines supérieures sont petites ou absentes. 
 
 
 
 
Femelle babiroussa. By Joachim S.Müller 
 
 
Les canines supérieures sont fragiles et ne servent qu’à protéger le visage. 
Etant plus spécialisé que les autres porcs, le babiroussa se sert peu de son museau pour déterrer de la nourriture. 
 

Son menu se compose de feuilles, de fruits et de champignons. 
 
 
Habitat et mode de vie 
 
 
Ce porc sauvage vit dans l'île de Célèbes (ou Sulawesi) qui se trouve en Indonésie ainsi que dans les petites îles voisines.   Il préfère les forêts tropicales humides mais évolue également près des fleuves et des lacs. 
Le babiroussa est principalement actif le matin. Le reste de la journée est consacré à la sieste. C’est un porc rapide et un bon nageur. Il peut atteindre facilement les îlots à la nage. 
 
 
Il se construit un terrier dans la boue avec de la paille ou des végétaux afin d’y dormir. 
 
 
Le mâle est solitaire tandis que la femelle vit au sein d’un clan familial composé de jeunes et de quelques adultes. 
 
 
La communication orale se compose de gémissements et de grognements. 
 
 
 
 
Babiroussa. By Recursion see recursion 
 
 
Ce ne sont pas des animaux très territoriaux bien qu’en captivité on ait pu observer des mâles marquer leur territoire avec de la salive. 
 
 
Reproduction 
 
 
Dans un secteur donné, les mâles se battent pour pouvoir s’accoupler avec plusieurs femelles. La période de gestation dure en moyenne 153 jours. 
 

La femelle met au monde un ou deux jeunes qui pèsent en moyenne 700 grammes. Très précoces, les jeunes commencent à manger de la nourriture solide entre le 3e et le 10e jour après leur naissance.
Dès 6 à 8 mois, ils sont sevrés.
 
 
 
 
 
Crâne de Babiroussa. (Zoological Museum Bologna). By Curious Expedition 
 
 
Ils pourront commencer à se reproduire dès l’âge d’un an. 
 
En captivité, le babiroussa peut vivre jusqu’à 24 ans. 
 
 
Le babiroussa et l’homme 
 
 
En Indonésie, le babiroussa est chassé pour sa chair mais également pour être apprivoisé. Ce porc fait l’objet de recherches médicales. 
 

En effet, les canines qui transpercent la peau ne provoquent aucune infection.  Or, chez l’homme, si on introduit par exemple un cathéter, il y a un risque d’infection. Les chercheurs espèrent donc, en étudiant le babiroussa, pouvoir éviter cette complication. 
 
 
 
 
Impressionnantes canines du babiroussa. By boazyw 
 
 
La chasse excessive ainsi que la destruction de l’habitat a provoqué un déclin important des populations. Actuellement, on estime qu’il reste 4 000 individus à l’état sauvage. 
 
 
L’espèce est donc classée comme vulnérable. Il est d’ailleurs à souligner que trois sous-espèces sont déjà éteintes. 
 
 
Il y a quand même un espoir pour le babiroussa car il se reproduit bien en captivité. Des programmes de réintroduction sont en œuvre en Indonésie. 
 
 
 
Classification 
 
Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Sous-embranchement: Vertebrata
Classe: Mammalia
Sous-classe: Theria
Infraclasse: Eutheria
Ordre: Artiodactyla
Famille: Suidae
Genre: Babyrousa
Espèce: Babyrousa babyrussa
 
 

Lacs - Etangs - Le lac Victoria -

Publié à 09:10 par acoeuretacris Tags : lacs victoria
Lacs - Etangs - Le lac Victoria -
Le lac Victoria ou Nyanza (encore appelé lac Ukéréoué - Ukerewe -, ou Nalubaale) est le plus grand lac d'Afrique et (selon les sources) le quatrième ou le deuxième au monde en termes de superficie avec 68 100 km2. Il doit son nom à l'explorateur britannique Speke qui fut en 1858 le premier européen à l'atteindre, et qui le baptisa en l'honneur de la Reine Victoria.

Situé en Afrique de l'Est, au cœur d'une zone densément peuplée, il est bordé par le Kenya au nord-est, l'Ouganda au nord et au nord-ouest, la République Démocratique du Congo à l'ouest et la Tanzanie au sud. Occupant une dépression encadrée par les deux branches de la vallée du grand rift, il est la source du Nil Blanc, le plus long affluent du Nil.

Traversé par l'équateur, le lac Victoria est peuplé d'une faune et d'une flore tropicale variée mais menacée par la surexploitation des ressources naturelles et la destruction des milieux.

Le lac Victoria vu depuis l'espace.

Topographie

Le lac Victoria se situe en Afrique de l'Est, au cœur des grands lacs africains ; il est traversé par l'équateur au Nord. Ses états riverains sont le Kenya au nord-est, l'Ouganda au nord et au nord-ouest et la Tanzanie au sud. D'assez faible profondeur (40 mètres en moyenne, 83 mètres au maximum) et situé à 1 133 mètres d'altitude, le lac occupe une dépression formée par des mouvements tectoniques et encadrée par les deux branches de la vallée du grand rift formé il y a quatre millions d'années.
Grossièrement rectangulaire avec 320 kilomètres de longueur (du nord au sud) et 275 kilomètres de largeur (d'est en ouest), le lac possède des rives très découpées formant de nombreuses péninsules, presqu'îles, baies, caps et plus de 3 000 îles, la plupart inhabitées.

Le lac Victoria à la frontière de trois pays

Géologie

Il y a quatre millions d'années, le rift Est-africain commence à se constituer par le jeu de failles normales qui forment des horsts et des grabens organisés sur deux axes parallèles. Le léger soulèvement des bords de ces rifts provoque la formation d'une dépression peu marquée dans les terrains précambriens érodés situés entre eux. Certains cours d'eau, capturés par cette cuvette, ont alors commencé à la remplir entre 750 000 et 400 000 ans, donnant naissance au lac Victoria.

La faible profondeur du lac et son fort rapport surface/volume le rendent vulnérable aux changements climatiques. Les carottages géologiques réalisés dans les sédiments ont montré que le lac Victoria s'est asséché au moins trois fois depuis sa formation. Ces cycles d'assèchement sont probablement liés aux glaciations durant lesquelles les précipitations ont globalement diminué. Le dernier assèchement du lac remonte à 17 300 ans et son remplissage à 14 700 ans.

Le Lac Victoria entre les deux branches de la Vallée du grand rift

Climat et hydrologie

Le lac Victoria est soumis à un climat tropical dont les températures oscillent entre 16 et 27 °C. De mai à juillet, les vents du sud provoquent des déplacements de la masse d'eau vers le nord. Les pluies sont réparties tout au long de l'année mais deux périodes plus humides se distinguent en avril et en septembre-octobre. La moyenne annuelle des précipitations s'élève à 1 450 mm.

Le bassin versant voit une douzaine de cours d'eau se jeter dans le lac dont la Kagera, le plus important venant de Tanzanie, du Burundi et du Rwanda. L'émissaire du lac Victoria, le Nil Blanc (Bahr-el-Abiad), s'écoule vers le nord pour se jeter dans le lac Kyoga puis le lac Albert et enfin le Nil. La portion du Nil Blanc située entre le lac Victoria et le lac Kyoga est aussi appelée Nil Victoria et serait née entre 12 000 et 14 000 ans av. J.-C. Les affluents, dont le débit varie beaucoup au cours des saisons, fournissent moins de 20 % des eaux du lac, le reste provenant des pluies. Les pertes sont en partie dues au débit sortant du Nil Blanc mais aussi à l'évaporation (variable selon les saisons et le vent) qui représente une perte de 31 à 124 millimètres par mois.

La rivière Kagera, affluent du lac Victoria

Jusque dans les années 1960, le lac Victoria était assez bien équilibré au niveau hydrologique et ne subissait pas de fortes variations de niveau. En 1962, le niveau est brusquement monté à la suite de fortes pluies et s'est maintenu par la suite, bien que présentant une légère diminution. À partir de 2004, un changement important s'est amorcé avec une diminution du niveau du lac de deux mètres en deux ans. La cause de cette baisse serait le manque de pluies qui agit aussi bien directement sur le lac que sur les apports des affluents.

Variation du niveau du lac Victoria mesurée à Jinja.

Biodiversité

Il y a 14 000 ans, après le remplissage du lac, la faune aquatique des rivières a colonisé le lac Victoria. Ayant soudainement accès à un habitat vierge, les espèces se sont diversifiées, occupant toutes les niches écologiques. C'est ainsi que sont apparues, selon la théorie actuelle, les nombreuses espèces endémiques d'haplochromis. Après l'introduction de la perche du Nil, l'eutrophisation de l'eau et l'invasion par la jacinthe d'eau, cette biodiversité a fortement diminué. Il semble cependant que certains haplochromis commencent à s'adapter à ces nouvelles conditions, notamment en modifiant leurs habitudes alimentaires.

Faune

Mammifères

Dans les marais à papyrus, l'antilope sitatunga (Tragelaphus spekeii), aux sabots longs et fendus adaptés à la marche en terrain marécageux, peut encore être rencontrée bien que devenue rare. Une autre antilope, le grand cobe des roseaux (Redunca redunca), peut elle aussi être aperçue sur les rives.
En ce qui concerne les mammifères plus adaptés au mode de vie aquatique, l'hippopotame (Hippopotamus amphibius) et la loutre à joues blanches du Cap (Aonyx capensis), sont courants.
Dans certaines zones plus sèches vit l'impala (Aepyceros melampus), mammifère ressemblant à une gazelle ou à une antilope.

Antilope sitatunga

Oiseaux

Le lac Victoria est un lieu de passage de très nombreux oiseaux migrateurs mais c'est aussi le milieu de vie d'un grand nombre d'espèces résidentes.
Dans les marais denses, de nombreux animaux trouvent abri et nourriture. C'est là que vit le Bec-en-sabot (Balaeniceps rex) qui se nourrit de poissons, de batraciens, de jeunes tortues et qui est actuellement classé comme espèce vulnérable. On y trouve aussi des oiseaux typiques des marécages à papyrus tel que le Cisticole de Carruthers (Cisticola carruthersi), la Rousserolle des cannes (Acrocephalus rufescens), le Gobemouche des marais (Muscicapa aquatica), la Bouscarle à ailes blanches (Bradypterus carpalis) et deux espèces menacées, le Chloropète aquatique (Chloropeta gracilirostris) et le Gonolek des papyrus (Laniarius mufumbiri).

Dans les eaux plus libres, on peut rencontrer l'échasse blanche (Himantopus himantopus) mais aussi des cormorans (grand cormoran, Phalacrocorax carbo, et cormoran africain, Phalacrocorax africanus) ainsi que divers hérons (le crabier blanc Ardeola idae) et aigrettes (aigrette garzette, grande aigrette). La mouette à tête grise (Larus cirrocephalus) et la sterne Hansel (Sterna nilotica) se rencontreront souvent dans les zones d'eau libre plus éloignées de la rive.

Grande aigrette

Dans la savane arborée qui entoure le lac, on peut observer le martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis), oiseau très coloré appartenant à la même famille que les martin-pêcheurs. Près de la rive, on peut parfois apercevoir l'œdicnème vermiculé (Burhinus vermiculatus) ou bien le barbican guifsobalito (Lybius guifsobalito), oiseau noir à gorge rouge intense, ou bien encore divers souïmangas, oiseaux nectarivores à ne pas confondre avec des oiseaux-mouches, dont le souimanga à ceinture rouge (Nectarinia erythrocerca). L'autour unibande (Kaupifalco monogrammicus), rapace amateur de lézards, de serpents, de petits mammifères et de jeunes oiseaux, est souvent observé dans ce biotope.

Martin-chasseur du Sénégal

Reptiles et batraciens

Le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus) a presque disparu de cette région d'Afrique. Il est essentiellement victime de la chasse faite pour obtenir sa peau. Il se nourrit de proies vivantes comme des oiseaux, des lézards, des tortues, des insectes, des crustacés, des mollusques et des batraciens.
Au lac Victoria, la ponte a lieu à la fin décembre et en janvier, à la saison sèche lorsque les eaux baissent. Les œufs sont déposés dans le sable où ils incubent pendant trois mois.
Le lac abrite plusieurs espèces de tortues d'eau douce endémiques comme Pelusios williamsi ou Emydura victoriae.
Les varans du Nil (Varanus niloticus), qui subissent la prédation du crocodile, n'hésitent pas en retour à piller le nid de ce dernier.

Dans ces zones vivent également des batraciens, notamment une espèce endémique : Xenopus victoriae.

Crocodiles du Nil

Poissons

Le lac Victoria contient plus de 500 espèces de poissons dont 300 endémiques appartenant au genre Haplochromis et deux espèces endémiques de tilapias appartenant au genre Oreochromis (Oreochromis esculentus et Oreochromis variabilis). (Les Haplochromis du lac Victoria regroupent plusieurs espèces mais aussi plusieurs genres).

La perche du Nil (Lates niloticus)ou Capitaine et le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus) ont été introduits dans le lac par l'Homme.

Il existe aussi une espèce de protoptère, ou dipneuste africain (Protopterus aethiopicus), poisson pulmoné obligé de respirer régulièrement à la surface.

Depuis l'introduction de la perche du Nil dans les années 1950 par les colons britanniques, plus de 200 espèces endémiques d’Haplochromis ainsi que l’Oreochromis esculentus ont disparu et de nombreuses espèces sont menacées comme le protoptère qui semble même en voie de disparition.

Le tilapia du Nil, une espèce introduite

Insectes

Les eaux du lac Victoria sont colonisées par des insectes aquatiques, les notonectes entre autres, et par de nombreuses larves d'insectes. On assiste périodiquement au-dessus des eaux du lac à l'apparition de véritables nuages d'insectes. Ces derniers se forment lorsque les nymphes de certaines espèces (trichoptères, Chaoborus, Simuliidae, éphémères, odonates, chironomes, moustiques, etc) se transforment en adultes et prennent leur envol.

La majorité sont inoffensifs mais peuvent être gênants pour les habitants du voisinage.

Certains moustiques peuvent transmettre des maladies telles que la malaria, la fièvre à chikungunya et la fièvre jaune. Sur les rives, des rassemblements périodiques de têtes de bétail attirent la glossine, ou mouche tsé-tsé, capable de transmettre la maladie du sommeil dont le responsable est le trypanosome (protozoaire). Les simulies peuvent aussi transmettre des maladies due à un nématode parasite (onchocercose  filariose).

Tête de simulie présentant un parasite Onchocerca volvulus sortant au niveau de l'antenne gauche.

Autres arthropodes

Les crustacés sont nombreux dans le lac Victoria. On trouve de nombreuses espèces de copépodes (Cyclops, Diaptomus, etc), d'ostracodes et de cladocères (Daphnia, Bosmina, Leptodora, Chydorus, etc).

Il semble qu’il y ait eu un changement drastique dans les proportions d’espèces de crustacés formant le zooplancton du lac Victoria au cours du XXe siècle. Les espèces de copépodes de l'ordre des Cyclopoida ont augmenté de 8 % à 97 % de la biomasse entre 1927 et 1990 alors que les copépodes de l'ordre des Calanoida (comme Diaptomus) et les cladocères ont diminué de 50 et 40 % en 1927 jusqu’à 2 et 1 % en 1990. Cette modification est peut-être due davantage à l'eutrophisation des eaux qu'aux modifications de la faune prédatrice du lac.

Copépode du genre Cyclops

Autres invertébrés

Les mollusques sont eux aussi nombreux avec 126 espèces et sous espèces dans le lac dont certaines sont endémiques : gastéropodes (Pila ovata, Bellamya unicolor, Biomphalaria glabrata, Melanoides tuberculatus) et lamellibranches (genres Pisidium, Mutella, Coelatura et Sphaerium).

Le lac Victoria héberge quelques espèces d'annélides, de sangsues et d'oligochètes (comme Alma emini) et des rotifères (genres Brachionux et Anuraenopsis). Une méduse endémique d’eau douce, Limnocnida victoriae, est également présente dans les zones littorales et des éponges (comme Spongilla nitens) dans les habitats rocheux.

On trouve aussi deux espèces de crustacés supérieurs endémiques de la région : une crevette (Caridina nilotica) et un crabe (Potamonautes niloticus).

Flore

La région du lac Victoria est actuellement occupée par des savanes boisées entrecoupées de vastes étendues cultivées. Dans le Nord s'étendait jadis une grande forêt qui prolongeait celle du bassin du Congo mais il n'en reste plus que des lambeaux.
Dans les zones marécageuses, sur la rive ou à faible profondeur, on trouve différentes espèces comme des Poaceae (Miscanthus violaceus, Leersia hexandra), des sphaignes (genre Sphagnum), une Melastomataceae (Dissotis brazzaei), des roseaux du genre Phragmites, des massettes (genre Typha), des potamots (genre Potamogeton) et des nénuphars (Nymphaea caerulea, Nymphaea lotus).

Nymphaea lotus

Le long des berges, à l'abri des vagues, se dresse une importante végétation qui pénètre jusque dans l'embouchure de certains affluents. On trouve parmi ces plantes le papyrus(Cyperus papyrus), qui atteint quatre à cinq mètres de hauteur. Le papyrus poussait toute l'année tout le long du Nil il y a quelques milliers d'années mais aujourd'hui, on ne le trouve plus que dans le Sud du Soudan et autour du lac Victoria où il couvre de grandes étendues. On peut aussi trouver dans les mêmes zones des fougères (Cyclosorus interruptus var. striatus), des ficus (comme Ficus verruculosa) et des plantes de la famille des Limnophyton (Limnophyton obtusifolium).

papyrus

Macre nageante

Dans les zones calmes on trouve des végétaux aquatiques comme l'utriculaire (genre Utricularia), des Hydrocharitaceae (Hydrilla verticillata, genre Vallisneria), la mâcre nageante ou châtaigne d'eau (Trapa natans) dont le fruit est comestible, une Poaceae appelée hippo grass, soit « herbe à hippopotame » (Vossia cuspidata) et des plantes du genre Ceratophyllum. Toutes contribuent à créer des habitats pour de nombreux petits animaux. La pistie ou laitue d'eau (Pistia stratiotes) semble avoir disparu à cause de la prolifération d'un autre végétal, la jacinthe d'eau (Eichornia crassipes).

Jacinthes d'eau

Bonjour, bon début de week end....

Publié à 08:44 par acoeuretacris Tags : bonjour
Bonjour, bon début de week end....

 

 Couleurs d'Automne

 

 

 Arbres remplis de fruits qu'en cette saison la nature
 Nous donne généreusement !
Gaieté dans les vignes où les raisins bien mûrs
 Sont cueillis en chantant.
 
Premiers brouillards et champignons cachés des bois
 Nonnettes voilées, bolets bais...
Sous les noyers les enfants cherchent les dernières noix
 Que le vent fait tomber.
 
Dans un grand champ un percheron retourne la terre
En fumant des nasaux
Pendant qu'une volée d'oiseaux se battent à l'arrière
Pour quelques vermisseaux !
 
De temps à autre, des aboiements cassent le silence
Mêlés de coups de feu ...
Cache-toi petite biche des chasseurs sans clémence,
Si tu veux vivre heureuse,
 
Dans les sous-bois colorés et les arbres chargés
D'or, de feu et d'argent.
Tes amis les cerfs se battent comme des enragés,
Pour toi, jeune et charmante !
 
Pourtant chaque soir le soleil rétrécit sa course
En voyageur pressé.
Et chaque nuit : la Petit' Ours se colle à la Grand' Ours
Sans jamais renoncer !
 
Premiers cheveux blancs qu'on voit dans un miroir
Dès l'automne de l'âge,
Derniers vols d'hirondelles qui sentent venir le froid
Et partent vers les plages...
 
C'est la rentrée, les marrons sont tombés ; les feuilles
Voltigent au vent du Nord
L'enfant tout joyeux saute, les poursuit et les cueille
En sortant de l'école,
 
Et des plus belles couleurs, il s'en remplit les mains,
Puis les porte à sa mère,
Qui pour ne pas décevoir, garde précieusement :
Ce trésor éphémère

(Jean-Claude Brinette)

Bonne journée à tous....

image

Bonne soirée, à demain...

Publié à 20:46 par acoeuretacris Tags : bonsoir
Bonne soirée, à demain...

 


Ami image

 

Je t’offre

 

Mon silence
Pour mieux t’écouter

 

Mon sommeil
Pour te reposer

 

Mon toit
Pour cacher ta douleur

 

Le creux de mon épaule
Pour abriter tes peurs

 

Ma main
Pour réchauffer la tienne

 

Mes larmes
Pour assécher ta peine

 

Mon rire
Pour réveiller tes joies

 

Un poème
Pour apaiser ton âme

 

Et que la vie m’épargne
De t’offrir ces cadeaux 

 

(Florence Foucart)

 

bonne et douce nuit à tous...

à demain....

 

 

 

Mammifères - Le lémur -

Publié à 17:55 par acoeuretacris Tags : mammifère lémur
Mammifères - Le lémur -
 
Chez les Romains, le lémure était le spectre d'un individu décédé, un fantôme.Le nom latin de lémur convient effectivement très bien à ce peuple fantôme des forêts de Madagascar. 
 
 
On regroupe communément sous la dénomination de « lémuriens » tous les prosimiens de l'île de Madagascar afin de les différencier des autres prosimiens (loris, galagos et tarsiers), dont ils se distinguent par leur histoire, leur répartition et bon nombre de caractères. Quant au nom de «lémur», il correspond à un genre de la classification, celui des makis, forme sans doute la plus représentative des lémuriens. 
 

Bien avant l’émergence de l’homme, les ancêtres des lémuriens hantaient les forêts vierges. Aujourd’hui, ces prosimiens sont en grand danger d’extinction. 
 
 
Qui sont les prosimiens ? 
 
 
Situons ces animaux par rapport aux simiens, sous-ordre des primates qui regroupe tous les singes, dont les plus illustres sont les grands pongidés (gorilles, chimpanzés...), et l'Homme lui-même. 
 

Les prosimiens forment quant à eux le sous-ordre cousin. Êtres essentiellement arboricoles, ce sont, comme leur nom l'indique, des primates moins avancés, développés à partir d'ancêtres représentant l'étape évolutive précédant l'apparition des singes. 
 
 
 
 
Indri (Indri indri) 
 
 
Les restes fossiles tendent à prouver que les deux branches se sont séparées très tôt à partir d'une souche prosimienne primitive commune. 
 
 
Tous les prosimiens ont en commun un certain nombre de caractéristiques, conséquences du passage du mode de vie terrestre primitif au mode de vie arboricole : 
 
 
 La clavicule : cet os, qui relie le membre antérieur au corps, est particulièrement utile pour les déplacements dans les arbres car il réduit la charge sur les muscles lorsque l'animal est suspendu par les bras. Elle a joué un rôle majeur dans le développement de la brachiation chez les simiens, qui semble être l'une des clés de l'évolution des formes anthropomorphes vers l'hominisation. 
 
 
 
 
Maki vari (Varecia variegata variegata) By Xiops 
 
 
Les mains et les pieds à cinq doigts : le pouce opposable forme une pince. Ils permettent d'agripper fermement les branches. 
 

Les ongles, remplaçant les griffes sur la plupart des doigts, achèvent la préfiguration de la main simienne et humaine 
 
 
 
 
Mains d'un lémur noir (Eulemur macaco) By Lemait 13 
 
 
La nécessité de se déplacer dans un milieu à trois dimensions a également influencé les autres sens. 
Les yeux se sont agrandis et déplacés vers l'avant, offrant une vision binoculaire permettant la perception du relief, donc une meilleure estimation des distances lors des sauts de branche en branche. 
 

Réduction de l'odorat, devenu moins essentiel, et qui se manifeste par un raccourcissement du museau au cours de l'évolution. 
 
 
 
 
Regard d'un maki catta By Belgian Chocolate 
 
 
Mais la conséquence majeure de tous ces changements est l'augmentation de la taille et des performances du cerveau. Le déplacement dans les arbres, nécessitant dès le départ une excellente coordination motrice et le traitement rapide d'informations visuelles de plus en plus importantes, a fortement contribué à son développement. 
 
 
 
 
Maki catta (Lemur catta) By Swh 
 
 
La réduction des lobes olfactifs, du fait de la moindre importance de l'odorat, a également libéré de la place pour l'expansion du cortex, siège des capacités intellectuelles. 
 
 
Les lémuriens de Madagascar 
 
Les lémuriens ne se rencontrent qu'à Madagascar et dans quelques îles voisines. Des événements géologiques survenus à la fin de l'ère secondaire ont déterminé leur évolution. 
 
 
Sous l'effet de la dérive des continents, Madagascar commença à se séparer de l'Afrique durant la période Jurassique. Quoique peu éloignée, elle en était déjà isolée lorsque les prosimiens primitifs firent leur apparition, au début du Tertiaire. II est possible que des individus aient atteint l'île en dérivant sur des radeaux végétaux. 
 
 
 
 
By Peter Antula 
 
 
Dès lors coupés du réservoir de population initial, ils allaient connaître une évolution différenciée, aboutissant aux familles de lémuriens que nous connaissons actuellement, qui ont cependant conservé beaucoup de caractères primitifs. Leurs homologues continentaux produisirent les loris, galagos et tarsiers, présents en Afrique et en Asie. 
 
 
Les Lémuriens aujourd’hui 
 
Les lémuriens ont développé une étonnante diversité de formes, qui se manifeste tant dans la structure physique que dans le mode de vie et le régime alimentaire. 
 
 
 
 
Lémur à ventre roux (Eulemur rubriventer) By Tim Ellis 
 
 
Les lémuriens se répartissent en 5 familles, réunissant 13 genres et 30 espèces. 
  • Les Lémuridés (Lemuridae) comprennent 10 espèces. On y range les genres Lemur, Hapalemur et Varecia. Le plus connu est le maki catta 
 
  • Les Daubentonidés (Daubentoniidae) avec une seule espèce, le aye-aye qui reste un cas unique parmi tous les primates de part la conformation de sa main 
 
  • Les Mégaladapidés (Megaladapidae) avec 7 espèces qui sont strictement nocturnes. Les lépilémurs passent la journée dans un demi-sommeil, dissimulés dans les arbres 
 
  • Les Indridés (Indriidae) avec 5 espèces. Ce sont les plus grands de tous les prosimiens. Outre les indris, on y regroupe les sifakas 
 
  • Les Chirogalidés (Cheirogaleidae) avec 7 espèces. Appelés lémurs nains, ce sont les chirogales, les microcèbes et le phaner à fourche 
 
 
 
Maki vari roux (Varecia variegata rubra) 
 
 
Madagascar offrait jadis des milieux d'une richesse exceptionnelle. Les lémuriens disposèrent dès le départ d'une grande diversité de sources alimentaires. Dans les forêts malgaches, il est aujourd'hui fréquent de voir se côtoyer plusieurs espèces exploitant le même milieu. 
 
 
 
 
Lémur noir mâle (Eulemur macaco) 
 
 
Toutefois, afin de ne pas entrer en compétition alimentaire, ces animaux ont développé des régimes et des cycles journaliers diversifiés. Se nourrissant à des heures différentes de la journée ou de la nuit, d'aliments très variés et dans des étages forestiers distincts, ils évitent ainsi de se faire concurrence. 
 
 
Alimentation des lémuriens 
 
Si la plupart des lémuriens sont végétivores, leur régime alimentaire varie énormément d'une espèce à l'autre. 
 

Parmi les plus surprenants, citons le maki mongos (Lemur mongoz) qui, durant la saison sèche, compose 80 % de ses repas de nectar qu'il lèche sur les fleurs. 
 
 
 
 
Maki catta . By Swh 
 
 
Le phaner à fourche (Phaner furcifer) s'est également spécialisé: environ 90% de sa nourriture est constituée de gomme, qu'il récolte à la surface des troncs et des branches des arbres. Il les complète par quelques insectes et arthropodes. 
 
 
Autres spécialistes, les hapalémurs ont un régime à base de bambou. Leur survie dépend donc des forêts de bambous, qui sont malheureusement menacées de disparition. 
 
 
L'un d'eux, l'hapalémur gris d'Alaotran (Hapalemur griseus alaotrensis) est même confiné aux rivages d'un lac du même nom, dans l'est du pays, vivant dans une végétation lacustre de phragmites et de papyrus. 
 
 
 
 
L'Hapalemur griseus est le plus petit des lémuriens de bambou. By Swh 
 
 
D'une façon générale, les makis  ont un régime alimentaire assez flexible, consommant selon les saisons et les lieux, les feuilles et les fruits de plantes très variées. 
 
 
Les lépilémurs possèdent de petits territoires, mais cela ne leur pose guère de problèmes dans la mesure où ils se nourrissent à 90 % de feuilles, ressource la plus abondante de la forêt vierge. 
 
 
L'indri (Indri indri) est également phyllophage, mais son statut est plus précaire: il est le plus grand des lémuriens, et sa survie ne dépend que de 60 à 80 espèces végétales différentes, plantes côtières et d'altitude qu'il trouve rassemblées dans les reliefs bordant l'océan Indien, à l'est de l'île. 
 
 
 
 
Indri . By Blegian Chocolate 
 
 
Le sifaka, ou propithèque de Verreaux, est quant à lui adapté aux environnements de type semi-désertique que l'on rencontre dans le sud de Madagascar; c'est le seul lémurien capable de passer une journée sans boire. 
 
 
 
 
Un sifaka . By Belgian Chocolate 
 
 
Certaines espèces se sont montrées très adaptables du point de vue alimentaire. Ainsi, lorsque le tamarinier, qui n'existait pas à l'origine sur l'île fut introduit par les marchands arabes, les makis catta de la région de Berenty ont commencé à consommer ses gousses en quantité. Plus récemment, ils ont adopté les bananes, apportées dans la réserve par les touristes. 
 
 
 
 
By Kabir Bakie 
 
 
Quant au maki brun (Eulemur fulvus), les chercheurs furent surpris de voir les premiers spécimens mis en captivité manger de la viande. Ils ont depuis été observés dans la nature se gavant de mille-pattes géants (Sphaerotherium sp.), gros comme une balle de golf lorsqu'ils sont enroulés sur eux-mêmes. 
 
 
Avec l’aye-aye, les lémurs nains (à l'exception du phaner à fourche) ont un régime à dominante insectivore. 
 
 
 
 
Aye-aye 
 
 
À Madagascar, juillet et août sont des mois d'hiver frais et secs, période plus difficile pour les lémuriens.
Les fruits se faisant rares, beaucoup d'espèces réduisent leur activité en conséquence, passant plus de temps à dormir. Le chirogale moyen (Cheirogaleus medius) et le chirogale de Milius (Cheirogaleus major) entrent même en léthargie durant toute la période sèche, d'avril à octobre, cachés dans un arbre creux.
Leur température interne s'abaisse alors et leur organisme vit sur les réserves de graisse emmagasinées sous leur peau et dans leur queue. Il s'agit là d'un comportement totalement inhabituel chez les primates.
 
 
 
Mode de vie des lémuriens 
 
 
La vie sociale des lémuriens est très variée selon les espèces. 
Les lémuriens vivant en groupe sont également très territoriaux ; c’est le cas des makis catta qui vivent selon un système matriarcal. 
 
 
Les dominances sexuelles sont beaucoup moins marquées chez l'indri et les sifakas par exemple. En effet, comme l'Homme, ceux-ci tendent beaucoup plus à organiser leur vie sociale autour d'une cellule familiale complète: le père, la mère et leurs petits. L'indri défend lui aussi son territoire, mais au moyen de chants. 
 
 
 
 
Lémur noir femelle 
 
 
Au réveil, le matin, il monte dans la canopée et salue le jour par des chœurs puissants, pouvant êtres perçus par l'oreille humaine jusqu'à 5 km de distance. Chaque individu surveillant attentivement les voisins, un chant soigneusement minuté commence alors. Le résultat mélodieux constitue en fait un marquage auditif à l'adresse des détenteurs des territoires adjacents, qui savent ainsi où se trouvent les autres et évitent les conflits. 
 
 
Beaucoup d'autres lémuriens nocturnes, tels l'aye-aye et les lémurs nains, sont considérés comme solitaires car ils sont souvent observés seuls. En fait, il semble que les individus géographiquement voisins entretiennent certaines relations sociales, leurs territoires de prospection alimentaire se chevauchant fréquemment. Ils semblent apprécier les contacts réguliers avec leurs semblables, qu'ils rencontrent plusieurs fois par nuit. 
 
 
 
 
 
Un lémurien en train de faire une petite sieste . By Lord Biro 
 
 
Juste avant le début de la période de reproduction, les mâles de lémuriens se montrent très actifs. Chez le maki catta, c'est le moment où ils changent de groupe social, peut-être dans l'espoir de s'accoupler avec les femelles « d'à côté ». Certains sifakas de Verreaux mâles pratiquent également ce genre d'échanges, apparemment en fonction de leur statut social au sein du groupé. Même les espèces habituellement solitaires, comme l’aye-aye, sont souvent observées en couple durant cette période. 
 
 
La reproduction des lémuriens 
 
 
Le retour de la saison des amours est marqué par le début des parades. Chez l'indri, elles démarrent en janvier. Ouvrant les bras en signe d'invitation, les couples entament un doux corps à corps, chacun s'enroulant autour du partenaire. La partie peut durer jusqu'à 15 minutes. 
 
 
Contrairement aux petites espèces comme les chirogales, qui donnent naissance à deux portées de quatre petits entre septembre et mars, l'indri se reproduit lentement. Il n'atteint sa maturité sexuelle qu'à l'âge de trois ans et les femelles ne mettent bas qu'une seule fois tous les deux ou trois ans. 
 
 
 
 
Une femelle maki catta et son petit . By Banoffi 
 
 
Comparée à des mammifères non primates de taille similaire, la durée de gestation des lémuriens est longue. 
Si des jumeaux naissent parfois chez le maki catta, la portée normale ne compte qu'un seul petit. En revanche, les chirogales et microcèbes en ont deux, voire trois, et le maki varié jusqu'à cinq. 
 
 
Les petits du groupe des lémurs nains naissent dans les cavités des arbres, au sein d'un nid de feuilles. Ils sont nus, très peu développés et sont alors les seuls parmi les lémuriens à avoir yeux fermés. 
 
 
 
 
Genre Hapalemur . By Lemait 13 
 
 
Le plus souvent, leur mère doit les transporter dans sa bouche, bien qu'ils soient capables de grimper et d'agripper les branches quelques heures après leur venue au monde. 
 
 
Chez la plupart des autres lémuriens, les jeunes s'accrochent sous le ventre de la mère durant quelques semaines, passant ensuite sur son dos. Plusieurs mois peuvent s'écouler, jusqu'à cinq chez l'indri, avant qu'ils soient capables de suivre seuls la troupe. 
 
 
 
 
By Belgian Chocolate 
 
 
De tous les primates, c'est le chirogale mignon qui présente le développement le plus rapide; le jeune est indépendant au terme de 4 mois et pleinement mature vers 7 à 8 mois. Cela reste toutefois très long comparé aux mammifères non primates de taille semblable. 
 
 
 
 
Maki vari roux . By Lel Butcher 
 
 
Maki catta
Gestation : 136 jours Indépendance: 5 mois Plein développement: 12 mois Maturité sexuelle: de 24 à 30 mois Longévité: 15 à 18 ans en captivité, probablement beaucoup moins dans la nature.
 
 
Lépilémur mustélin
Gestation: 135 jours Indépendance: 5 mois environ Plein développement: de 10 à 12 mois Maturité sexuelle: 18 mois Longévité: 15 ans en captivité.
 
 
 
Indri
Gestation: 162 jours Indépendance: 8 à 12 mois Plein développement: 2 ans Maturité sexuelle: 3 ans Longévité: plus de 20 ans dans la nature s'il est protégé des chasseurs.
 
 
 
La protection des lémuriens 
 
 
A Madagascar, 75% de la forêt a disparu depuis l’arrivée de l’homme, il y a 2 500 ans. 
 
 
De nos jours, la majorité des sols de l'île sont devenus stériles. Sans manteau végétal protecteur ni racines pour la retenir, la terre est emportée par les pluies tropicales, qui provoquent une érosion considérable. 
 
 
 
 
By Belgian Chocolate 
 
 
Au milieu de ce tableau désolant, quelques actions positives existent tout de même; un projet visant à replanter certaines régions des hauts plateaux avec des essences forestières autochtones, afin de recréer une forêt semi-naturelle, a été lancé. À long terme, elle pourrait retrouver son aspect originel, quand les plantes et les animaux l'auront recolonisée à partir des forêts subsistant aux alentours. 
 
 
À Madagascar, les lémuriens sont protégés par la loi. Malheureusement, beaucoup sont encore la cible des chasseurs: ils finissent dans les assiettes ou sont vendus dans les villes comme animaux de compagnie. 
 
 
 
 
 
 
Maki catta . By Mahorogers 
 
 

Animaux - Lémuriens - Le maki catta -

Publié à 17:09 par acoeuretacris Tags : maki catta animaux lémuriens
Animaux - Lémuriens - Le maki catta -
Ce lémurien est l’un des mieux connus. Le Maki catta (Lemur catta) possède une vie sociale organisée et très hiérarchisée. Très socialisé, le maki catta vit en petits groupes, à Madagascar, sous la domination des femelles.

C’est le plus terrestre des lémuriens, passant plus de la moitié de son temps à terre.

Portrait du maki catta

Le corps est gris, teinté de brun sur le dos et plus clair sur le ventre et l’intérieur des membres.

Sa tête blanche porte des marques noires sur le sommet du crâne, et orange vif au bout du museau et autour des yeux.

La queue est annelée de blanc et de noir.


Ce lémurien de taille moyenne pèse de 2,3 à 3 kg environ.
Le maki catta possède, sur chaque avant-bras, un éperon corné associé à une glande. II s'en sert pour scarifier les branches et y déposer une substance odorante, sans doute pour marquer son territoire.

image Dead slug

Le maki catta se déplace à la manière d'un félin et de ce fait, ses membres postérieurs sont plus courts que ceux des lémuriens qui sautent verticalement de branche en branche.

Mode de vie du Maki catta

Le maki catta a développé un mode de vie exclusivement diurne, donc réglé par l'alternance jour/nuit (rythme dit nycthéméral).
Ce lémurien est réputé pour parcourir la forêt en groupes parfois nombreux et bruyants, à la recherche des arbres fruitiers nourriciers.

image Martin

Cette espèce a développé un mode de vie hautement socialisé. Pour elle, le contact avec les semblables est essentiel. Les membres d'un groupe se toilettent mutuellement, portent beaucoup d'intérêt aux bébés de leurs congénères, se reposent ensemble durant les fortes chaleurs de midi et dorment dans les mêmes arbres la nuit.

image Wordman 1

Par temps frais, les makis catta se serrent les uns contre les autres pour se tenir chaud. Ces contacts s'accompagnent de ronronnements proches de ceux des chats, qu'ils émettent également lorsqu'on les caresse ou qu'on leur donne une sucrerie
Les lémuriens vivant en groupe sont également très territoriaux.

Défendre ses terrains de nourrissage est en effet essentiel lorsque, comme eux, l'on côtoie des bandes voisines comptant de 15 à 30 individus; ces derniers auraient tôt fait de dépouiller de ses fruits un arbre laissé sans surveillance. Et quand on sait que certains n'en produisent que tous les deux ou trois ans, la perte peut être significative.

image Maharogers

Parmi tous les lémuriens de Madagascar, ce sont les makis catta qui possèdent les territoires les plus vastes; ils varient normalement de 6 à 23 hectares environ. Mais les altercations avec les membres de groupes voisins sont relativement rares, les tournées de repas étant généralement organisées de façon à éviter les rencontres.

Si toutefois il advient une confrontation, les mâles laissent aux femelles le soin de régler le problème, lesquelles s'affrontent dans un ballet de sauts et de poursuites d'intimidation. Car chez le maki catta, les groupes, très hiérarchisés, sont dominés par les femelles. Les mâles suivent généralement à l'arrière, n'étant pas autorisés à boire ou à manger avant les représentantes du « sexe faible ».

image Tajai

Chez le maki catta, les odeurs constituent des messages qui jouent un rôle prépondérant dans les relations sociales.


On observe souvent l'animal en train de scarifier sur son passage les branches des arbres à l'aide de l'éperon corné qu'il porte sur avant-bras. Ce faisant, il dépose également les sécrétions odorantes de la glande associée.

On ne sait précisément s'il s'agit d'un marquage territorial; toujours est-il qu'il intervient plus fréquemment en période de reproduction.

La reproduction

C'est également durant cette période de reproduction, en avril, que l'on assiste aux combats entre mâles pour la possession des femelles fécondables.

Deux prétendants se font face, la menace suprême consistant alors à frotter l'une contre l'autre les glandes odorantes situées sur le bras et l'avant-bras.

Au summum de l'excitation, les protagonistes dressent leur queue enduite de sécrétions puis la dirigent vers l'adversaire en la secouant pour en projeter les effluves. Le vainqueur est celui qui parvient à imposer les siens.

image Kabir Bakie

Les femelles dominantes pratiquent également ces « combats d'odeurs » lors des luttes territoriales avec les groupes voisins. Mais c'est surtout chez les mâles que l'affrontement risque de dégénérer en une attaque plus directe, le combat-saut au cours duquel les rivaux bondissent l'un sur l'autre, bras tendus, chacun essayant de planter ses canines dans le dos de l'adversaire. Ils s'infligent parfois de sérieuses blessures.

image Craig Wilkinson

Le maki catta est supposé disposer d'une gamme de 15 vocalisations différentes, audibles jusqu'à 1 000 m de distance par l'oreille humaine.


Gestation : 136 jours Indépendance: 5 mois Plein développement: 12 mois Maturité sexuelle: de 24 à 30 mois Longévité: 15 à 18 ans en captivité, probablement beaucoup moins dans la nature.
1 petit (exceptionnellement 2)


Classification

Règne: Animalia
Embranchement : Chordata
Sous-embranchement : Vertebrata
Classe : Mammalia
Sous-classe : Placentalia
Ordre : Primates
Sous-ordre : Strepsirrhini
Infra-ordre : Lemuriformes
Famille : Lemuridae
Genre : Lemur
Espèce : Lemur catta

Animaux - Lémuriens - L'Aye-aye

Publié à 16:55 par acoeuretacris Tags : aye aye animaux lémuriens
Animaux - Lémuriens - L'Aye-aye
L’aye-aye (Daubentonia madagascariensis) constitue une exception parmi les lémuriens parce qu'il porte des griffes à tous les doigts, sauf sur le gros orteil. Au lieu d'agripper les branches comme la plupart des primates, il grimpe en plantant ses griffes dans le bois.

Nocturne, l'aye-aye ne sort qu'à la nuit noire. En voie d’extinction, il est très difficile à observer dans la nature.
Endémique à l’île de Madagascar, l’aye-aye est un être étonnant qui doit, pour survivre, lutter contre les superstitions des populations.

Portrait du aye-aye

Découvert en 1780 à Madagascar, ce petit lémurien d’environ 2,5 kg est l’un des mammifères les plus surprenant de notre planète.
L’aye-aye est surtout insectivore. La main de l'aye-aye porte un majeur griffu, long et grêle, accessoire très utile pour se nourrir.

Ses larges pavillons auditifs très sensibles, semblables à ceux des chauves-souris, captent le moindre bruit émis par les insectes cachés dans le bois. Une fois ses proies repérées, il insinue son majeur osseux et très fin dans les fissures et sous l'écorce des arbres pour les déloger.

À certaines époques de l'année, un arbre, l'eugenia, produit des excroissances semblables à des balles, remplies d'un tissu spongieux dont l'aye-aye raffole tout particulièrement. L'animal attaque d'abord l'écorce de ses incisives dont la structure et la croissance permanente évoquent tout à fait celles des rongeurs.


II introduit ensuite son long doigt pour récolter la pulpe odorante. L’aye-aye aime aussi les fruits; son doigt spécialisé se révèle particulièrement utile pour gratter la chair tendre de la noix de coco.

Mains d'un aye-aye

L'aye-aye vit seul ou en couple, notamment au moment de la reproduction. Bien qu’il soit considéré comme solitaire, les observations ont prouvé que ce lémurien entretient des relations sociales avec les individus géographiquement proches.


Il semble apprécier ses contacts et rencontre ses congénères plusieurs fois par nuit.

Aye aye en plein festin nocturne. image Joachim S.Muller

Reproduction

La reproduction est lente car une femelle ne met au monde qu'un seul petit tous les 2 ou 3 ans. La période de reproduction a lieu entre octobre et février.

La gestation dure entre 152 et 172 jours. A la naissance, le petit pèse en moyenne 109 grammes.

La journée, la femelle se repose avec son bébé dans un nid de feuilles construit dans un arbre à environ 10 m au-dessus du sol.
Le bébé est sevré au maximum à 20 semaines. Il atteindra sa maturité sexuelle à 2,5 ans.

En captivité, le record de longévité est de 23,3 ans.

Un messager du mal

Considéré comme un messager du mal par les paysans malgaches, l'aye-aye a payé un lourd tribut à la peur des villageois.


Lorsqu'un aye-aye est aperçu près d'un village, on consulte l'Ombiasy, le sage et sorcier local. Et bien que l'animal soit protégé par la loi, il fait souvent l'objet d'une mise à mort rituelle... à moins que l'Ombiasy ne le déclare sans danger.

Beaucoup de vieux malgaches vivent encore dans ces superstitions; heureusement, les jeunes y sont de moins en moins sensibles.


Mais si l'aye-aye fait moins peur, il est toujours autant attiré par les noix fraîches dans les cocoteraies, dont il vient se délecter la nuit. Un geste que ne lui pardonnent pas les exploitants qui, généralement, le tuent à coup de bâton.

Bébé aye aye

La destruction des habitats forestiers malgaches a réduit la population des aye-ayes.

II y a une quarantaine d'années, on considérait même l'animal définitivement éteint. Ce sont les zoologues français Jean-Jacques Petter et sa femme qui le signalèrent à nouveau en 1956, dans une petite forêt du nord-est de l'île.

image Joachim S.Muller

Mais ces populations sont aujourd'hui très clairsemées, dans la zone côtière du nord et les forêts pluviales de la côte orientale.

Classification

Règne: Animalia
Phylum: Chordata
Sous-phylum: Vertebrata
Classe: Mammalia
Sous-classe: Theria
Infraclasse: Eutheria
Ordre: Primates
Famille: Daubentoniidae
Genre: Daubentonia
Espèce: Daubentonia madagascariensis

Mammifères - L'addax -

Publié à 16:46 par acoeuretacris Tags : mammifère addax
Mammifères - L'addax -

 

Autrefois trop chassée, cette magnifique antilope des steppes arides d’Afrique du Nord, a failli disparaître. L'addax ne survit aujourd'hui que dans une réserve du Tchad.


L’addax (Addax nasomaculatus) est parfaitement adapté aux zones arides d’Afrique. L'addax est également appelé antilope à nez tacheté.

 

Les Bédouins avaient l’habitude d’entraîner leurs chevaux en pourchassant ces antilopes, et seules les meilleures montures pouvaient rattraper l’addax sur de courtes distances.

 

 

Addax. By Mean and Pinchy

 

L’addax a des pattes musclées se terminant par de larges sabots qui, comme les « sabots-raquettes » des rennes, l’empêchent de s’enfoncer dans le sable mou.

 

Bien adapté à ce climat aride, il n’absorbe pas la moindre goutte d’eau sous forme liquide. Il se contente de celle contenue dans les végétaux qu’il mange.
Néanmoins, il doit parcourir de grandes distances pour trouver des pâturages.

 

L’hiver, une épaisse crinière brune apparaît sur son cou et ses épaules. Magnifiques trophées, les cornes du mâle et de la femelle sont annelées et forment deux tours de spirales.

 

Autrefois, les addax se déplaçaient par troupeaux de 1000 individus ou plus. Mais, ils ont été décimés par les chasseurs en jeep qui mitraillaient les animaux depuis leur véhicule et appelaient cette boucherie « chasse sportive ».

 

Aujourd’hui, les troupeaux ne comptent plus que quelques centaines de têtes et ce splendide animal a totalement disparu du sud de l’Algérie et de la Libye.

 

La République du Tchad a créé une réserve pour protéger les derniers spécimens.

 

 

 

Classification

Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Sous-embranchement: Vertebrata
Classe: Mammalia
Sous-classe: Theria
Infraclasse: Eutheria
Ordre: Artiodactyla
Famille: Bovidae
Sous-famille: Hippotraginae
Genre: Addax
Espèce: Addax nasomaculatus

 

Hauteur au garrot : 0,98 à 1,08 m
Longueur des cornes : jusqu’à 1,08 m
Poids : 100 à 125 kg pour le mâle ; 60 à 90 kg pour la femelle
Nombre de petits : 1 après la saison des pluies

Mammifères - Qu'est ce qu'un mammifère ?

Publié à 16:29 par acoeuretacris Tags : mammifère introduction
Mammifères - Qu'est ce qu'un mammifère ?

 

Felis catus (Caline pour les intimes... ma felis catus à moi !!)

 

Un mammifère est un animal qui fait partie des Vertébrés et qui est à sang chaud. Il nourrit son jeune de lait et n'a qu'un seul os à la mâchoire inférieure. Le coeur possède quatre cavités.

 


La plupart des mammifères ont des poils et donnent naissance à des jeunes vivants. Il y a des exceptions. Certains mammifères comme les baleines ou les dauphins ont peu ou pas de pilosité. D'autres mammifères, comme les Monotrèmes, pondent des oeufs.

 


L'autre exception est la chauve-souris qui est le seul mammifère capable de voler.

 

Les 26 ordres de mammifères sont divisés en trois principaux groupes basés sur leur système de reproduction.

 

Les plus primitifs sont les mammifères ovipares qui forment l'ordre des Monotrèmes. Exemple: Ornithorynque.

 

Les Marsupiaux regroupent les mammifères qui donnent naissance à des jeunes quasi larvaire. Ces derniers terminent leur développement dans une poche. Exemple: Kangourou. Les Marsupiaux sont répartis en sept ordres.

 

Les autres ordres regroupent les Placentaires. Ces mammifères donnent naissance à des petits à un stade avancé de leur développement. Le jeune se développe à l'interieur du corps de la femelle grâce au placenta.

 

La nomenclature

Pour éviter toute confusion avec les noms courants qui changent selon la langue, les scientifiques utilisent des noms latins pour désigner les groupes d'organismes.

 

 Ce nom latin sert de référence universelle. Exemple: le chat domestique = Felis catus

 

La classification linnéenne

Le chat domestique nous servira d'exemple.

Il appartient au Règne animal; phylum des Chordés (animaux dotés d'une corde dorsale); sousphylum des Vertébrés (système nerveux protégé par une colonne vertébrale); classe des Mammifères; sous-classe des Euthériens (mammifères à placenta); ordre des Carnivores (dents adaptées pour manger de la viande); famille des Félidés (tous les félins); genre Felis (petits félins); espèce: catus.

Ainsi aucun autre organisme ne partage le nom d'espèce Felis catus.

Ce qui nous donne:

Règne: Animalia
Phylum: Chordata
Sousphylum: Vertebra
Classe: Mammalia
Sous-classe: Eutheria
Ordre: Carnivora
Famille: Felidae
Genre: Felis
Espèce: catus