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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Monde marin - La méduse-La méduse et l'homme-

Publié à 09:45 par acoeuretacris Tags : monde marin
Monde marin - La méduse-La méduse et l'homme-

 Un animal au nom mythique

 

Inspiré des légendes de la mythologie grecque, le nom des méduses évoque un monde de mystères où évoluent silencieusement ces animaux gélatineux souvent extraordinaires.

 

La science attribue d'abord aux méduses des noms de la mythologie grecque

L'histoire des méduses commence dès l'Antiquité. Leur redoutable piqûre inspire Aristote, qui les nomme Acapheles (« ortie », en grec) ; Pline préfère le nom de « poumon marin », car, lorsqu'il nage, le rhizostome ressemble à un poumon qui respire. Ces deux appellations traversent tout le Moyen Âge, jusqu'à la grande période du siècle des Lumières. Au XVIIIe siècle, la mode emprunte alors très largement à l'Antiquité, après la découverte de Pompéi. L'architecture en témoigne (l'église de la Madeleine à Paris et les salines royales d'Arc-et-Senans), et rien n'y résiste : des astronomes aux naturalistes, les références à l'Antiquité ne tarissent pas. C'est en effet au XVIIIe siècle, en 1730-1750, que le Suédois Carl von Linné choisit le nom de « méduse » pour désigner ces animaux dont les tentacules lui font penser aux cheveux de Méduse, l'une des trois Gorgones, monstres dont la chevelure est faite de serpents et dont le regard pétrifie quiconque le croise.

   Linné n'utilise le terme de « méduse » que pour un seul genre, classé parmi les vers, dans lequel il range les dix-huit espèces connues à l'époque. Péron et Lesueur, dans leur superbe monographie créant plus d'une vingtaine de genres, suivent son exemple et font intervenir toute la mythologie grecque dans leur nomenclature, avec, bien entendu, une préférence pour les personnages des légendes de la mer, puisant largement dans les noms des Néréides et des Océanides, les filles d'Océanos et de Téthys, par exemple : Aequorea, Oceania, Laodicea, Liriope... Mais ce sont surtout les personnages liés au mythe de Méduse qui entrent dans la nomenclature : Persa, dédiée à Persée qui a tué Méduse, Pegasia et Chrysaora, dédiées au cheval ailé Pégase et au guerrier Chrysaor, nés de la tête ou du sang de Méduse après sa mort, Cassiopea andromeda, qui associe dans une même espèce la mère Cassiopée et sa fille Andromède, délivrée par Persée du monstre marin, jusqu'au genre Cetosia, en l'honneur de Cetos, la mère de Méduse.

   Actuellement, pour attribuer un nom aux espèces nouvellement découvertes, une commission de spécialistes recommande, par un code international, une nomenclature privilégiant les caractères morphologiques des animaux.

 

Longtemps confondues avec des plantes

Si le problème de la place des méduses dans le règne animal a été vite résolu, il n'en a pas été de même pour les polypes. Après avoir été assimilés à des minéraux comme les stalagmites, ils ont longtemps été assocués au monde végétal, et les termes empruntés à la botanique sont très employés pour les nommer. Ainsi ceux de plantes marines ayant un comportement semblable à celui des sensitives, comme le mimosa. Au XVIIIe siècle, en effet, on ne sait pas encore que, pour la méduse comme pour beaucoup d'autres animaux, le polype est un stade antérieur de l'animal sexué.

   C'est par l'étude du corail que la nature animale de ces organismes a été mise en évidence. Cette découverte, faite par le Français Peyssonel en 1723, a quelque peu bousculé la communauté scientifique de l'époque, notamment l'Académie des sciences, qui ne l'a d'ailleurs pas reconnue ; et c'est à l'Anglais Ellis qu'elle a été le plus souvent attribuée.

   Les études portant sur les méduses et leur physiologie sont très récentes, et ce n'est qu'au milieu du

 XIXe siècle que les chercheurs danois Sars et Steenstrup ont découvert la complexité du cycle de vie de ces organismes à partir de l'étude d'une petite anthoméduse qui porte désormais le nom de Corymorpha(ou Steenstrupia) nutans.

 

Le phénomène de fossilisation

Il peut paraître surprenant que des animaux sans squelette comme les méduses aient laissé des empreintes identifiables dans les sols géologiques des temps anciens.

   Pour comprendre aisément le phénomène de fossilisation des méduses, il suffit d'observer des Pelagia, qui, portées par les courants, s'échouent moribondes sur le rivage, n'ayant plus assez d'énergie pour repartir vers le large, ou des aurélies rejetées par la marée sur les plages de la Manche. Les derniers soubresauts de ces amas de gelée sont suffisants pour que le sable pénètre tous les orifices et interstices de l'ombrelle. Puis, les bactéries qui vivent en permanence sur le corps des aurélies (on en a compté plus d'une vingtaine d'espèces) forment une sorte d'enveloppe protectrice, comme un linceul. La fossilisation commence ainsi. En comptant, plusieurs jours durant, le nombre de méduses échouées dans les cordons de laisse de basse mer, à chaque marée, on peut avoir une bonne représentation de ce qu'est un « faciès à méduses » dans les couches géologiques. Cependant, la reconnaissance et la détermination des espèces de méduses est extrêmement difficile dans ces terrains géologiques.

 

Le venin des méduses et les découvertes de la médecine

Si la Méduse de la légende terrorisait les anciens, car elle pétrifiait (au sens propre) tout humain qui croisait son regard, les méduses qui peuplent les rivages restent un objet de crainte. Le venin qu'elles injectent à leurs proies pour les tétaniser et les ingurgiter tranquillement peut en effet être très dangereux pour l'homme. C'est ainsi que les côtes du nord de l'Australie sont particulièrement surveillées lors des invasions estivales de méduses telles Mastigias ou Catostylus mosaïcus, dont les piqûres sont assez redoutables, sans toutefois être mortelles, au contraitre de celles de Chironex fleckeri, cuboméduse australienne, qui entraînent la paralysie en quelques minutes, puis la mort.

   Pourtant, paradoxalement, les méduses ont contribué à une découverte médicale capitale. De nombreux médecins et physiologistes ont étudié la nature du venin de la méduse. En particulier, les Français Charles Richet et Paul Portier, qui effectuaient leurs études à bord de la Princesse Alice, le yacht de recherche du prince Albert Ier de Monaco. En découvrant l'hyper-sensibilisation aux toxines des physalies, ils ont mis en évidence les mécanismes qui régissent l'anaphylaxie. En effet, l'injection de certaines substances à un organisme peut, non pas l'immuniser, mais au contraire le rendre plus sensible à ces substances si celles-ci sont injectées de nouveau, même à dose minime, plusieurs jours après. L'organisme qui réagit alors est dit « en état d'anaphylaxie ». Cette découverte, fondamentale pour la médecine, car elle ouvrait la voie aux explications sur le phénomène très complexe de l'allergie, a été couronnée par le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1902.

   D'autres chercheurs ont révélé tout l'intérêt des études sur ce groupe zoologique. Car, s'il ne possède pas d'organes hautement différenciés, il apporte beaucoup de réponses sur le fonctionnement du corps. Les recherches sur les organes des sens sont particulièrement intéressantes. Les analyses faites sur les ocelles, cellules de la vue, renseignent sur le passage des stimuli nerveux. Et les statocystes, organes sensoriels informant la méduse de sa position par rapport au champ de gravitation, ont fourni de précieuses indications sur les problèmes d'équilibre en apesanteur, si nécessaires aux voyageurs de l'espace. D'ailleurs, 2 478 méduses ont fait partie du vol spatial de la navette Columbia lancée en juin 1991.

 
 Les méduses des côtes australiennes

Au début du XIXe siècle, l'Empire napoléonien continue la politique des grands voyages d'exploration du siècle précédent. L'expédition Baudin, qui part en 1800 de France, est organisée pour explorer les côtes d'Australie, continent encore mal connu à l'époque.

   Deux naturalistes français, Charles Alexandre Lesueur et François Péron, sont membres de l'expédition et se lient d'amitié. Entre 1800 et 1804, date de retour de l'expédition, ils récoltent, à eux deux, plus de 100 000 échantillons, dont 2 500 espèces animales nouvelles, qui, à leur retour, viennent enrichir les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris.

   Charles Alexandre Lesueur est également dessinateur et réalise sur place des croquis et dessins de tous ces animaux. Ses représentations de méduses, conservées au musée du Havre, sont d'une remarquable précision et d'une grande beauté. Certaines de ses planches ont illustré quelques grands ouvrages de zoologie tels le Règne animal de Georges Cuvier et l'Histoire des animaux sans vertèbres de Jean-Baptiste Lamarck. Elles peuvent être considérées comme les premières véritables illustrations modernes des méduses.

 

Une méduse des eaux polluées

L'aurélie, Aurelia aurita, est une méduse des eaux polluées, qui vit aisément dans les ports et les eaux salées où la température est plus élevée. Elle apprécie également la proximité des centrales thermiques en mer du Nord, par exemple, qui rejettent des eaux à température constante, entre 16 et 20 °C.

   Ces conditions de température stable trompent les polypes qui ne reconnaissent plus les saisons et n'ont donc plus de repos hivernal. Ils émettent alors constamment des éphyrules, d'où des concentrations de méduses au niveau des circuits de refroidissement. Elles y sont si nombreuses qu'elles colmatent ces circuits. Mais ce banal incident pourrait bien se transformer au fil des années en désastre, car il se produit justement dans des aires de nurseries des jeunes harengs. C'est donc tout l'équilibre biologique de ces régions qui est menacé. Heureusement, l'aurélie ne se nourrit de jeunes poissons qu'au stade d'éphyrule, car, au-delà de 50 mm de diamètre, elle change de régime alimentaire et se nourrit en partie de phytoplancton.

 

La méduse dans le langage commun

La méduse hante depuis longtemps l'imaginaire des hommes, mais elle a également imprégné la mémoire populaire. Pourtant il y a peu d'expressions imagées qui font référence à l'animal et à la légende, si ce n'est « être médusé » ou « être pétrifié », formules qui expriment la stupeur, la terreur, l'émotion.

   Mais les méduses vont bien au-delà de cette simple représentation. En reprenant ce nom de méduse, Linné lui-même ne voyait que l'aspect extérieur de la mortelle Gorgone aux cheveux de serpents et au regard pétrifiant, et l'aspect urticant de l'animal aux nombreux tentacules.

   Dans la mythologie grecque, du sang qui s'écoule lorsque Persée tranche la tête de Méduse naissent Pégase, le cheval ailé, et le guerrier Chrysaor. Persée offre la tête de Méduse à Athéna, qui en orne son bouclier. Est-ce pour perpétuer ce côté protecteur du mythe que l'on retrouve des représentations de Méduse sur les armures de la Renaissance, sur les ponts de Saint-Pétersbourg comme à l'entrée des portes cochères ?

   La Méduse de la mythologie a inspiré les peintres et les sculpteurs. Outre les nombreuses représentations antiques, on la retrouve sur le grand camée de France, sur de nombreux tableaux de la Renaissance, et, plus récemment, sur un plat de Modigliani ou dans une œuvre de Dali, où elle orne le front de sa femme Gala.

   Les méduses, elles, ont moins fasciné les écrivains et les artistes. Elles figurent toutefois dans le roman Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne (1870). Elles ont eu l'honneur d'un film, l'Année des méduses(de Christopher Frank, 1984), dont la dernière séquence illustre dramatiquement le phénomène d'anaphylaxie.

   La crainte du contact des tentacules les fait redouter. Pourtant elles sont recherchées en Chine pour la délicatesse de leur parfum dans la cuisine et pendant des siècles elles ont servi d'engrais.

Commentaires (2)

Collette


C'est beau, mais j'espere que je ne les croiserai pas cet été, que ce ne sera pas l'année de la méduse.
http://oulala.centerblog.net


mumu
bonjour Mimi ,comment vas-tu en ce jeudi matin.et bien ,il y a à dire sur les méduses,c'est beau quand meme dans l'eau moins quand elles s'échouent sur les plages.Je te fais de gros bisoussssssssss.Mumu.
http://mamatus.centerblog.net


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