Comme le cosmos en ce temps-là était rond, les marins Shadoks croyant débarquer chez les Gibis ont débarqué chez eux, volé leur propre fusée et sont repartis…
Au bout d'un certain temps, naturellement, ils redébarquèrent chez eux mais, comme il faisait encore un peu nuit, ils retournèrent se coucher en attendant d'être reçus triomphalement.
Les Shadoks voyant leur fusée revenue, recrièrent : "Victoire ! Victoire ! Notre fusée marche ! Elle est partie toute seule. Elle est revenue toute seule !" Et ils s'empressèrent de la retransporter de l'autre côté pour procéder, incontinent, à de nouveaux essais.
Les marins en se réveillant crièrent : "A l'abordage ! A l'abordage ! Les Gibis nous ont trahis. Ils ont repris leur fusée." Et ils repartirent aussitôt pour la chercher.
Il va sans dire que la chose dura comme ça pendant assez longtemps. Et pendant que ces pitoyables bestioles tournaient en rond, les Gibis cultivaient tranquillement leur jardin et récoltaient des graines d'usine pour les emmener sur la Terre.
Quand ils plantaient une graine d'usine, la terre se transformait petit à petit en ce qu'il fallait. Tout cela se reliait ou se reliait pas, selon ce qui était écrit dans la graine et, au bout de tant ou tant de saisons, elle donnait, selon les cas, des bananes, des montres suisses, des noix de coco, des barres de fer ou des bulldozers.
Mais à un moment, les Gibis s'arrêtaient et s'écriaient : "C'est l'heure des Shadoks ! C'est l'heure des Shadoks !" Et ils courraient au bord de la planète pour les voir passer. Mais un jour, malheureusement, le jeu cessa. Les Shadoks ne passèrent pas et les Gibis étaient un peu tristes car ils commençaient à s'y attacher.
Qu'étaient devenus les pauvres marins Shadoks ?….