Coco Chanel avec Salvador Dali en 1937
““L’élégance, c’est la liberté de bouger”
Le 5 février 1954 Mademoiselle réouvre sa maison de coutureaprès quinze années d'inactivité. Sa nouvelle collection, débute par un tailleur jersey qui fait toujours partie de la garde-robe des femmes d'aujourd'hui. Le vêtement signature de la grande maison descend dans la rue ; "universellement adopté et copié " mais jamais égalé.
Née à Saumur en 1883, Gabrielle Chanel est la deuxième fille d'Albert Chanel, camelot et de Mlle Jeanne Devolle, couturière. Sa mère meurt alors qu'elle n'a que douze ans. Elle devient demoiselle de magasin à Moulins, puis chanteuse de music-hall. Elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment "Coco", parce qu'elle chante "Qui qu'a vu Coco" . Ce surnom ne la quittera plus. Elle est remarquée par un jeune officier de cavalerie, Étienne Balsan, qui l’installe à Paris.
"Ma légende repose sur deux piliers indestructibles : le premier, c'est que je suis sortie on ne sait d'où, du music-hall, de l'opéra, ou du bordel... Le second, c'est que je suis la reine Midas. On m'a cru une intelligence des affaires, mais les affaires, les bilans m'ennuient. Pour additionner, je compte sur mes doigts" Coco Chanel
La petite robe noire - Marlene Dietrich en tailleur pantalon Chanel1933 - Chanel 1937
En 1909, à 26 ans, partie de rien elle commence avec des chapeaux. Un an après, elle ouvre boutique rue Cambon.En 1913, financée par son amant de l'époque Arthur Capel, dit "Boy", elle ouvre une boutique à Deauville et une autre à Biarritz en 1915. Première audace : des tenues en jersey, la matière réservée jusque là aux sous-vêtements,l'audace fait fureur. Viendront ensuite des ensembles pantalons, et dans les années 20, la fameuse petite robe noire. Ses liaisons masculines sont source d'inspiration : robes à motifs slaves au temps du grand-duc Dimitri, Dimitri Pavlovitch Romanoff, cousin du dernier tsar de Russie. Plus tard, elle emprunte au duc de Westminster, Hugh Richard Arthur Grosvenor, des éléments de costume masculin, comme le chandail, la pelisse, le béret de marin ou la veste en tweed, et les adapte à la panoplie vestimentaire de la femme. En 1918, la boutique parisienne de Chanel s'agrandit; elle emploie plus de 300 ouvrières, rembourse "Boy", refusant à jamais le statut de femme entretenue.
La maison devint célèbre aussi pour son parfum emblématiqueN°5 conçu en 1921. Ernest Beaux continua à créer des parfums pour Chanel, dont le N°22 (1922), le Cuir de Russie (1927), le Gardenia (1925), et le Bois des Îles (1926).
Ses amis sont sa seule famille,elle s’entoure d’artistes tels que Stravinsky, Lifar, Morand, Picasso, Diaghilev, Cocteau. Elle créera des costumes de scène pour Diaghilev (le Train bleu, 1924), et pour le cinéma, notamment, en 1939, pour la Règle du jeu de Jean Renoir.
Dans les années 30, elle fera face au succès de Schiaparelli, couturière d'origine italienne,amie des surréalistes, qui a ouvert sa maison en 1934, et à la grève de ses ouvrières, à sa manière autoritaire et imptoyable. En 1939, à l’annonce de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, elle licencie tout son personnel, elle ferme sa maison de couture. Les parfums Chanel suffisent largement à son train de vie
Coco Chanel et un mannequin en 1954
Chanel collection de 1956
Installée à l'Hôtel Ritz, parmi ses paravents en laque de Coromandel,elle y vit durant la Seconde Guerre mondiale avec l'officier allemand des services de renseignements Hans Gunther von Dincklage. Coco Chanel propose à Walter Schellenberg, chef des services de renseignements SS (qui accepte), de négocier une paix séparée avec Churchill, mais ne peut, par l'ambassade d'Angleterre à Madrid, prendre contact avec lui. On lui reprocha aussi des manoeuvres douteuses contre les frères Wertheimer, avec lesquels elle avait fondé en 1924 la Société des parfums Chanel. (Les hommes d'affaires détenait 70 % du capital, Chanel 10 %. Devant le succès du secteur parfum, les relations se tendent, Chanel a vendu la poule aux oeufs d'or sans le savoir). Les Wertheimer sont juifs. Ils sont partis aux Etats-Unis. En leur absence, l'entreprise doit être confiée à un administrateur aryen. Chanel tente avec l'aide de son amant de récupérer la société. Mais les Wertheimer ont organisé avant leur départ une vente fictive à leur ami Félix Amiot, un constructeur d'avions. Après la guerre, le prête-nom rend la société à ses vrais propriétaires.
L'antisémitisme de Channel semble bien avéré.Un membre de sa famille la qualifiera d' "atroce emmerdeuse" et précise que la dame avait sa grille de lecture: "Elle distinguait trois groupes. 1. Les Israélites, parmi lesquels elle plaçait les Rothschild. 2. Les juifs. 3. Les youpins. Selon les jours, elle classait les Wertheimer dans la deuxième ou la troisième catégorie." "Cette dame, qui d’ailleurs me voulait du bien, était décidément trop antisémite pour mon goût." dira Françoise Sagan. Seule, sans doute, l'amitié de Winston Churchill, qu'elle avait connu pendant sa liaison avec le duc de Wesminster, lui évite de graves ennuis à la Libération.
Elle quitte Paris et s’installe en Suisse.C'est d'un palace de Saint-Moritz qu'elle assiste au succès du "new-look". Christian Dior entrave à nouveau les femmes, à contre-courant des convictions de "Mademoiselle". Il lui faudra attendre quelques années encore avant de reprendre le combat sur son propre terrain.
Chanel en 1958 Parisienne de photographie
Chanel au Ritz - Chanel en 1964
En 1947 "Pierre Wertheimer [...] jugea que la générosité fut la seule revanche qu'il put prendre "et réaliste, il comprend aussi qu’il ne peut y avoir de Chanel sans Gabrielle Chanel. Il accepte de verser à Coco une redevance de 2 % sur toutes les ventes de ses parfums dans le monde. "Soit environ 1 million de dollars par an", précise Edmonde Charles-Roux. En 1954, Coco Chanel cèdera ses droits sur son nom à Wertheimer.
En 1953, à 70 ans, à la demande de ses commanditaires qui comptent sur sa présence pour relancer la vente des parfums,Chanel prépare son retour et réintègre la rue Cambon. Elle a du mal à imposer son style face aux jeunes créateurs comme Christian Dior qui s’est fait une renommée internationale. Sa première collection en 1954 est mal accueillie et lui vaut les salves de la presse qui l'avait portée aux nues (La couture est encore sous l’influence "new look", la taille bien prise et la jupe ample), mais défendue par le journal Elle (Hélène Lazareff en tête) et reconnue parle magazine américain "Life" et les acheteurs New-yorkais, Coco Chanel tient bon. Elle impose de nouveau des robes près du corps, une silhouette androgyne, des vêtements sobres. Le tailleur de tweed à motifs écossais, décoré de boutons-bijoux et orné d’une ganse de couleur contrastée fait une entrée fracassante, complété par une blouse de soie réalisée dans le tissu de la doublure. Perfectionniste "à en mourir", Mademoiselle pense à tout, à l'escarpin bicolore, qui allonge la jambe et raccourcit le pied, comme au catogan, qui ajoute au maintien. Roland Barthes définit le tailleur Channel "...Comme l'oubli du corps tout entier réfugié, absorbé dans la distinction sociale du vêtement". Il donne aux femmes ce qu'elle a toujours voulu pour elles: l'allure, le confort et le détachement. Le succès se manifestera dès sa seconde collection, son style retrouve les faveurs des femmes.
Jeanne Moreau "Les amants" 1958 - Delphine seyrig "baisers volés" 1968
Jackie Kennedy, Dallas, en Channel
Le tailleur Channel alliance parfaite de l'allure et du confort connaitra un succès mondial. Sans cesse réinventé à chaque nouvelle collection depuis plus d'un demi-siècle,il est devenu un symbole de l'élégance française. Il habille les actrices du moment, notamment Jeanne Moreau dans "les Amants" (1958) de Louis Malle, et Delphine Seyrig dans "Baisers volés" (1968) de François Truffault. Sa plus belle ambassadrice dans les années 60 est la première dame des Etats-Unis, Jackie Kennedy, icône américaine de la modernité et de l’élégance qui portait le fameux tailleur Chanel rose lors de l’assassinat de son mari à Dallas.
En 1955 Chanel lancement le sac matelassé en bandoulière devenu, un grand classique. Le succès est tel que ses ateliers ne peuvent satisfaire la demande croissante. La première eau de toilette pour homme, "Pour Monsieur", est lancée cette même année 1955 et Coco Chanel reçoit l’oscar de la mode honorant "la créatrice la plus influente du XX e siècle", des mains de Stanley Neiman Marcus, propriétaire des grands magasins de mode de Dallas. En 1959 le flacon du N°5 est exposé au musée d’Art moderne de New-York.
"Mais l'âge est là et, peu à peu, les ciseaux de la révolution ne servent plus qu'à couper l'uniforme de la haute bourgeoisie. Coco Chanel peste contre la minijupe et les libertés qu'elle n'habillera pas. Lorsqu'elle meurt, en 1971, la maison entre dans ce que Marie-Louise de Clermont-Tonnerre, directrice des relations extérieures, appelle 'un arrêt sur image'".Edmonde Charles-Roux... Dont elle ne sortira qu'avec l'arrivée de Lagersfeld.
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Chanel au Ritz 1937
Chanel et Serge Lifar 1937
Le tailleur Chanel
Coco Chanel
Coco Chanel 1935
Pour Coco Chanel, "il n’y a d’autre beauté que la liberté du corps".La "petite robe noire" épouse le corps des femmes et fait fi du corset. "La première, créée en 1926 par Mademoiselle Chanel et baptisée par les Américains la Ford en raison de son succès, a renvoyé toutes les robes compliquées au placard, explique Didier Ludot. Grâce à sa forme simple, proche du T-shirt, elle a bouleversé les garde-robes." Courte, elle permet les grandes enjambées. "La petite robe noire" est synonyme de liberté et d’élégance. Vogue écrit : "Maintenant qu’il est de mauvais goût de s’habiller en riche, le look de pauvre est à la mode. Des femmes fortunées se promènent en petites robes toute simples". Et déja elle est copiée à tout va. Elle accédera au rang de "classique" dans les années 50. Depuis elle ne s'est jamais démodée. Elle fait partie des basiques comme le jean, le sweat, la veste d’homme ou la chemise blanche. Elle s’adapte à tous les styles, allonge ou raccourcit, avec ou sans manches,avec ou sans décolleté. Une seule constante : le noir et une "philosophie" : "La petite robe noire exige une ligne simple, une coupe parfaite et une touche d'esprit" Suzy Menkes.Tous les couturiers et stylistes qui se respectent en ont dessiné leur version. Tour à tour adoptée par Edith Piaf, symbole des existentialistes, porte-drapeau du renouveau de la couture, uniforme de la bourgeoise, vêtement le plus "tendance", c'est cela sa magie.
c'était la classe maintenant on ressemble plus à rien ...bon weekend à toi mimi bisous
http://lilimay.centerblog.net
bonsoir ptite Mimi ,c'était vraiment l'élégance avant ,les femmes étaient des vraies femmes ,maintenant c'est du n'importe quoi.Meme sans porter du Chanel elles étaient femme.Bonne nuit ma Ptite Mimi.J'ai une sciatique qui me fait souffrir ,c'est l'horreur.Gros bisouuuuuuuuuuuus.Mumu.
http://mamatus.centerblog.net
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