Hercule et les oiseaux du lac Stymphale,
amphore à figures noires, 560-530 avJC.
Les oiseaux du lac Stymphales
La sixième épreuve va, une nouvelle fois, solliciter les principales qualités d’Héraclès, à savoir sa force brute, sa vigueur physique et sa dextérité dans le maniement de l’arc. Eurysthée, via Coprée, ordonne au héros d’exterminer la nuée d’oiseaux qui terrorise la cité de Stymphale, voire toute l’Arcadie. Semblables à de gigantesques échassiers, les féroces volatiles possédaient d’étranges traits particuliers : leurs serres, leur bec et leurs ailes étaient faits d’airain ; quant à leurs plumes elles étaient en bronze ce qui provoquait d'infinis dégâts lorsque la multitude prenait son envol. Autrement dit, la mission ne s’apparenterait pas à une simple chasse à la perdrix.
Hercule et les oiseaux du lac Stymphale,
huile sur toile, Gustave Moreau, XIXème siècle.
Héraclès et Athéna, métope du temple
de Zeus à Olympie, Vème avJC.
Héraclès quitte Mycènes et s'élance vers le centre du Péloponnèse pour atteindre l'Arcadie. Tout au long de son trajet il constate les terribles dommages que provoquent les attaques incessantes des rapaces : non seulement les récoltes sont souillées par leurs fientes mais surtout les victimes picorées par les carnassiers se comptent par centaines lors de chaque assaut. Le héros mesure le désespoir des populations et, le cœur rempli de haine, il hâte le pas en quête de ces maudits oiseaux. Les gens qu'il rencontre le guident sur les traces des volatiles car tout le monde sait que le fils de Zeus est le seul à pouvoir supprimer le terrible fléau qui les frappe. Après quelques jours de recherche, Héraclès parvient finalement aux bords du lac Stymphale, tout près de la cité du même nom. D'horribles cris perçants permettent au héros de localiser leur refuge : une épaisse forêt située à l'autre extrémité du marais. Le pauvre Héraclès a beau se creuser la tête, il ne voit pas comment traverser ce lac ; en y jetant une pierre il s'aperçoit que les eaux sont trop épaisses pour y faire glisser une barque ; embarrassé par cette situation, le héros se frotte le menton : par quel miracle découvrirait-il une issue à cette impasse ? Et devant ses yeux ébahis, le prodige a bien lieu ; apparue de nulle part, la resplendissante déesse Athéna s'avance et lui tend deux petits objets en bronze, et après lui avoir indiqué du doigt la forêt ténébreuse, elle disparaît aussi vite qu'elle était venue. Encore troublé par cette apparition, Héraclès constate avec surprise que les deux objets sont des castagnettes...bien sûr, même s'il était loin de posséder l'oreille absolue, le héros avait appris, dans sa jeunesse, à jouer de nombreux instruments (son pauvre professeur Linos avait d'ailleurs vu d'un peu trop près sa lyre...), il fixe à ses doigts la paire de percussions, grimpe sur une petite colline et commence son concert. Le claquement des castagnettes, forgées par Héphaïstos, provoque rapidement un vent de panique chez les volatiles qui sortent de leur cachette dans un grondement indescriptible pour se lancer désespérément dans les airs. Héraclès profite de ce moment pour s'armer de son arc et tirer une centaine de flèches à la seconde ; les oiseaux tombent un par un sous les coups rageurs du héros, les corps s'abattent au sol, s'écrasent sur les arbres...jusqu'au dernier. Le silence envahit de nouveau la contrée jonchée de morceaux d'airain et de bronze ; Héraclès avait exterminé les oiseaux du lac Stymphale avec l'aide de celle qui le soutiendrait toujours dans les moments difficiles, la déesse Athéna.
Hercule et les oiseaux du lac Stymphale, huile sur toile,
Albrecht Dürer, XVIème siècle.
Héraclès archer, bronze, Antoine Bourdelle, 1909.
Acclamé par toute l'Arcadie, le héros reprend le chemin de Mycènes ; sur place, il informe la cour de son nouveau succès. Eurysthée ne se permît pas cette fois-ci de refuser un exploit appuyé par Athéna en personne. Avec ce sixième travail accompli, Héraclès clos ses aventures dans la péninsule du Péloponnèse, à partir de ce moment il va parcourir le monde méditerranéen dans sa totalité.
Héraclès et les oiseaux, amphores à figures noires,
peintre de Diosphos, Vème avJC.
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