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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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La plus célèbre des fêtes niçoises
Comme le Carioca, le Niçois manifeste un attachement à son passé, ses traditions, sa culture mais également il est ouvert aux influences culturelles internationales, depuis le XVIIIème siècle, Nice a accueilli de nombreux hivernants, venus du monde entier.
Le Carnaval a été au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle, le témoignage le plus éclatant de la convivialité entre les Niçois et leurs hôtes de passage. Cette grande fête a même servi de modèle à Rio, qui a développé son grand carnaval après le passage de l'empereur Pedro II à Nice en 1888. Même effet, pour la grande parade de Pasadena, qui a lieu le 1er janvier, à l'occasion du Tournament of Roses, près de Los Angeles. Elle avait été créée vers 1890 après le passage à Nice d'un membre influent du Comité de Pasadena.
Le Carnaval de Nice a également servi de modèle aux carnavals de la Nouvelle Orléans, Québec, Viareggio, au siècle dernier, et tout récemment à celui de Tahiti en 1997 et Bradford en Angleterre, en 1995.
Le Carnaval de Nice a la chance d'avoir l'un des plus riches et longs passés dans l'histoire des carnavals du monde. Il apparaît en 1294, lorsque les chroniques signalent la venue du comte de Provence Charles II, "pour y passer les jours joyeux du carnaval".
Du Moyen Age au XIXe siècle, le Carnaval se déroule dans un style différent selon l'époque. Au Moyen Age, une fête de bals et de mascarades; au siècle des Lumières, les bals masqués se déroulent à la mode vénitienne, en milieu fermé. Les festins de Carême, à Cimiez, clôturent le cycle Carnaval-Carême dans une atmosphère qui inspira le poète niçois Rancher.
Le carnaval change d'aspect lors du séjour, en 1830, du roi Charles-Félix. Pour la première fois, un "corso" fut organisé sur le Cours Saleya, en hommage aux souverains. A bord de voitures et de calèches, fleuries et décorées, les notables niçois défilèrent en "riches costumes" sous le balcon du Palais Royal.
Très vite, les batailles de projectiles deviennent le jeu essentiel de la fête. A partir de 1892, les confetti de papier détrônent les confetti de plâtre, réservés au Mardi-Gras jusqu'en 1955 et dont les batailles mémorables sont ancrées dans la mémoire des Niçois.
En 1873, un Comité organisateur du Carnaval, composé de riches hivernants et de membres de la bourgeoisie niçoise, institua une distribution de prix lors d'un premier défilé de chars. De nombreuses initiatives sont à mettre à l'actif des Comités des Fêtes successifs : batailles de fleurs sur la Promenade en 1876, trains "du plaisir" sur la ligne PLM en 1877, char de Sa Majesté en 1882, palais-loggia en 1890, Madame Carnaval en 1893, chanson officielle en 1905, illuminations électriques en 1921.
Aujourd'hui, le carnaval niçois devient le terrain privilégié de la créativité des carnavaliers, qui caricaturent dans le meilleur style grotesque aussi bien les scènes de la vie niçoise que les évènements internationaux. Il nous donne ainsi un témoignage inestimable et incomparable sur la vie de nos contemporains à travers la vision humoristique des carnavaliers.
En 2006, ce char a connu beaucoup de succès. Il représente Don Villepin et Sarko Pança, tentant d'attaquer le moulin où des socialistes ont trouvé refuge
Les carnavaliers niçois subissent l'influence de Gustave-Adolphe Mossa qui a su imposer un style, un art spécifique. Le peintre et sculpteur Alex Mignone, élève d'Alexandre Sidro, reste l'un des derniers détenteurs de ce savoir faire, véritable trésor de notre patrimoine d'art populaire.
De nos jours, Nice dispose de carnavaliers talentueux dans l'art de concevoir de gigantesques automates-robots mécanisés. Mais c'est également à Nice, que les expériences pilotes de carnaval avec la participation des jeunes des banlieues et le savoir faire des lycées professionnels ont commencé dès 1993, sous l'impulsion de l'association Carnaval Sans Frontières, notamment. Elles ont servi d'exemples au Carnaval de la Biennale de Lyon et à la Carnavalcade de Saint Denis, pendant le Mondial 98.
Aux origines du Carnaval Européen
Le Carnaval est de nos jours célébré à divers moments de l'année selon les pays ou les régions. Fête européenne d'hiver par excellence, comme les grands carnavals de Nice, Venise, Tenerife, Viareggio, Cologne, elle connaît son apothéose au moment du Mardi Gras et étend sa renommée par-delà l'Atlantique à Rio, Trinidad, La Nouvelle Orléans, Québec.
Déjà, au XIIIe siècle, le Carnaval de Nice connaissait la notoriété et il demeure encore une grande fête populaire de nos jours. À la fin du siècle dernier, il était devenu le Carnaval le plus important d'Europe. Tous les membres les plus illustres du Gotha européen et mondial venaient séjourner l'hiver à Nice et participaient au Carnaval. Le Carnaval de Nice correspond à la fois à l incarnation de l'identité culturelle niçoise - par la richesse et la force de son imagerie populaire et à la rencontre d'autres fêtes et cultures. Chaque année, il donne aux Niçois une opportunité spontanée de revivre une période colorée de leur histoire. L'espace carnavalesque devient le cœur d'une cité qui bat et vibre de tous ses feux.
Pour retrouver les origines de cette fête, il faudrait retourner très loin dans le passé, peut-être, au temps de l'homme préhistorique… Fête païenne à l'origine, canalisée par l'Église au Moyen Âge qui l'insère dans le cycle précédant la période de Carême, Carnaval prend place pendant les "jours gras" (Mardi Gras), ou durant le cycle entre Noël et Mardi Gras. "Carne levare, levamen", "enlève la chair", est l'une des définitions étymologiques les plus usitées au sujet du Carnaval. Elle fait allusion à la période où l'on "ôte la chair", où l'on consomme une dernière fois de la cuisine grasse avant d'entrer en Carême ou "quadragésime" (période de quarante jours pendant laquelle les chrétiens devaient consommer de la cuisine maigre, jusqu'à Pâques). "Carrus navalis", "char naval", est une autre définition avancée pour rapprocher les origines du carnaval, au char naval ou barque voiturée, sur laquelle Dionysos, le dieu venu de la mer, pénétrait dans les îles grecques pour célébrer les fêtes dignes de son nom. Aussi, avant d'entrer en Carême, période d'abstinence et de cuisine maigre, le carnaval était la dernière fête qui donnait lieu à des débordements licencieux de la part des participants, à "des excès permis", pour reprendre la célèbre formule de Freud. Dans l'espace urbain, une mise en scène fantastique se crée, avec des rites respectés au cours des siècles, et des rôles joués par des personnages voisins du monde du Merveilleux, du Fantastique, issus de la mythologie populaire du Carnaval. Parmi ces "rôles", apparaît celui fondamental, de l'Homme Sauvage : Végétal, feuillu, ou animal (ours, cerf, bélier, chèvre, symbole de fécondité et de régénération de la Nature ou Conducteur des "âmes des morts" qui errent pendant la période carnavalesque, entre le Monde des Ténèbres et le Ciel… L'espace carnavalesque devient un lieu de médiation entre le royaume des morts et celui des vivants.
Le roi Carnaval amené sur le lieu de son supplice, le Mardi-Gras
Sa Majesté Carnaval est brûlé sur la plage de Nice le soir du Mardi-Gras
Le masque grotesque, masque déguisement, alors investi d'un sens sacré, quasi magique, est l'attribut essentiel de la fête carnavalesque. On en retrouve la trace dans les principales civilisations de la Méditerranée : en Égypte, en Palestine, en Grèce. Cette dernière porte de nombreuses représentations de masques sur des vases grotesques, des fresques murales, qui représentent des danseurs masqués. Il s'agissait de comédies carnavalesques que l'on appelait "Cosmos", ou bien de fêtes tumultueuses en l'honneur du culte de Dionysos.
Saturnales et Lupercales au temps des Romains en décembre et février, étaient l'objet de débordement licencieux de la part des participants ; l'on assistait à l'inversion des sexes (les hommes se déguisaient en femmes) et à l'inversion des rôles (L'esclave devenait le maître pour une journée). L'Église chrétienne ne parvint pas malgré ses critiques constantes et ses condamnations à réprimer le caractère païen et libertin du Carnavalqui connaît une vie féconde pendant le Moyen Age, et se développe dans plusieurs cités médiévales en Italie, France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Espagne…
De nos jours, la signification symbolique du Carnaval a perdu beaucoup de son sens, mais la fête demeure avec des aspects et un calendrier différent selon les régions. Fêtes d'hiver, les Carnavals méditerranéens privilégient les grands défilés de chars en carton-pâte qui sont l'œuvre d'artistes talentueux comme les carnavaliers de Nice, Viareggio, Putignano (Italie), Patras (Grèce), Malte ou Valencia, en Espagne. Très original et traditionnel en même temps, le Carnaval de Santa Cruz de Tenerife, (Canaries), implique la population entière que ce soit pour les défilés de comparsas influencés par les musiques afro-brésiliennes et cubaines, ou bien le fantastique rituel de l'Enterrement de la Sardine.
Enterrement de la sardine
Le corso carnavalesque
Le corso carnavalesque fait penser a une immense bande dessinée où les carnavaliers donnent libre cours a leur imagination tout en retrouvant les thèmes traditionnels du carnaval : allégories héritées du maniérisme et du baroque, ou mise en scène particulière de la nature. et de son bestiaire (avec l’Ours ou la Chauve-souris. animaux-totems. Les géants monstrueux, Hommes sauvages, Ogres, King-Kong des temps modernes avalent et recrachent leurs victimes de comédie dans un univers fantastique diabolique proche de celui des contes de fées et d’Alice au pays des merveilles.
Le petit monde du carnaval évolue au cours des ans. Les carnavaliers pastichaient volontiers les événements politiques et sociaux avant 1914, puis, ente les deux guerres, Carnaval, héros gargantuesque, choisit davantage la satire locale. Il subit aussi l’influence des années folles et se montre friand d’exotisme. Il tourne le dos à la politique rejette les crises : joyeux fêtard a la conquête de l’amour en 1934, il est millionnaire de la loterie nationale en 1937 et chante La joie en 1939 ! après la guerre Carnaval devient un ambassadeur de Nice, capitale de la Côte d'Azur. Il règne dans un univers de soleil et de féerie parmi quelques bons dragons ou babau) carnavalesques.
King Kong
J. Chirac et la coupe du monde