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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
Malgré les persécutions dont il a été victime, le loup est aujourd’hui présent dans la plupart des pays de l’hémisphère nord.
Le loup arctique (Canis lupus arctos), une sous-espèce du loup gris, est un bel exemple des formidables capacités d’adaptation des loups.
Comme son nom l’indique, ce loup vit dans toute la région arctique.
Il existe en réalité plusieurs sous-espèces que l’on désigne sous l’appellation « loup arctique ». En arctique, ce loup blanc, appelé amarok (ou amaruk) par les Inuits, est l’un des prédateurs du caribou ou du bœuf musqué.
Sous l’appellation, loup arctique, on trouve le loup arctique (Canis lupus arctos)
Loup arctique
le loup du Groenland (Canis lupus orion)
Canis lupus orion
et le loup de Terre Victoria (Canis lupus bernardi), une sous-espèce malheureusement éteinte.
Canis lupus bernardi
Portrait du loup arctique
La morphologie des loups varie considérablement en fonction de leur aire de répartition. Le loup arctique peut atteindre 80 kg pour les plus grands spécimens.
La hauteur au garrot varie de 60 à 75 cm.
Loup arctique.image Tambako the Jaguar
La couleur de sa robe varie en fonction des saisons et des individus. En hiver, elle est d’un blanc immaculé ce qui le rend difficile à observer.
Il se fond parfaitement dans le paysage glacé de l'archipel Arctique septentrional. Cependant, tous les loups arctiques ne sont pas blancs. Leur pelage varie du blanc au presque noir en passant par le gris et le roux.
Le loup du grand Nord n'est pas toujours blanc.
Plus on progresse vers le nord, plus les loups ont un pelage fourni, constitué d’une sous-couche de poils laineux, qui permet au loup arctique de supporter des températures de – 57°C.
Imperméabilisés par une sécrétion naturelle, le sébum, les poils du loup l’isolent totalement de la pluie et de la neige.
L’été, il perd son pelage supplémentaire et prend une allure hirsute.
image Arrr !/ Steve Gregory
La vie sociale du loup arctique n’est pas fondamentalement différente de celle des autres sous-espèces.
La seule différence est l’habitat et le peu de proies au km². Ce biotope assez pauvre oblige le loup blanc à de grands déplacements afin de pouvoir trouver de quoi nourrir la meute.
La survie en Arctique
On peut délimiter les régions arctiques par un caractère commun : leur température moyenne ne dépasse pas 10°C pendant le mois le plus chaud, en juillet.
L’Arctique est une région couverte d’une immense banquise, dont la partie centrale est une masse d’eau gelée en permanence.
Elle flotte sur l’océan arctique.
En hiver, la banquise couvre 15 millions de km².
Loup arctique.image Tambako the Jaguar
Le loup de l’Arctique passe l’automne et l’hiver à errer seul ou en petites meutes, en quête permanente de nourriture.
Pendant ces mois d’obscurité, il peut survivre à des températures extrêmes et connaître des semaines de jeûne.
Etant donné le peu de proies, leur territoire peut être immense, jusqu’à 3 000 km². Si une autre meute s’aventure sur ce domaine, les conflits sont inévitables.
Au nord du cercle polaire, on appelle « toundra », les terres souvent plates et sans arbres. Pendant le bref été, une végétation rase pousse sur le sol gelé.
Les carnivores comme l’ours, le renard polaire ou le loup en profitent pour varier leur menu, se nourrissant de baies, de poissons, de crustacés ou d’insectes.
Loup arctique en approche.image Ber'Zophus
Le loup arctique en profite également pour se nourrir des nombreux oiseaux migrateurs qui viennent nicher avant de repartir.
Seul, le loup s’attaque aux lièvres arctiques et aux lemmings. Pour les proies importantes, tous les membres de la meute collaborent.
Ils suivent alors les migrations des troupeaux de caribous ou de bœufs musqués. Intelligents, ils séparent les jeunes ou les plus faibles du reste du troupeau.
Ils savent bien que ces individus ne pourront pas les distancer.
Un caribou ou un bœuf musqué peut nourrir une meute pendant plusieurs jours.
La cellule de base est souvent un groupe familial composé d’un mâle, d’une femelle et de leurs petits.
Pour des raisons de survie, les meutes ne sont pas très importantes, jusqu’à 15 individus maximum.
Couple de loups de l'Arctique.image Ber'Zophus
Après une période de gestation de neuf semaines, la femelle met au monde environ cinq petits.
Elle ne se reproduit qu’une fois par an. Pour donner à ses petits els meilleures chances de survivre.
Ils naissent dans une tanière creusée par la femelle. En Arctique, les tanières servent d’une année sur l’autre.
Les louveteaux, qui naissent aveugles, dépendant du lait de leur mère pendant les quatre premières semaines, puis la meute participe à l’alimentation, en régurgitant la viande ingérée.
Les jeunes sont les premières victimes du premier hiver. Nomades, ils doivent suivre la meute coûte que coûte. Maladies, famine, blessure sont les principales causes de mortalité.
Leur longévité dans un tel environnement dépasse rarement 10 ans.
Malgré tout, les populations, bien que faibles, restent à peu près stables. L’homme continue à chasser le loup, même en Arctique.
Les Inuits les chassent pour leur peau qui sert notamment à fabriquer des vêtements. Globalement, on estime la population à environ 10 000 loups.
Le plus gros danger est la fonte des glaces. En 50 ans, les scientifiques estiment que la banquise de l’Arctique a perdu 40% de son épaisseur et 10% de sa superficie. Les nouvelles sont pessimistes puisque la fonte des glaces s’accélère. Il se pourrait bien que dans 100 ans, la banquise ait totalement disparu.
Nous dépendons de l’équilibre des pôles car nous sommes reliées aux régions polaires par tout un réseau de courants marins.
De plus, que deviendront les animaux qui y vivent ?
Il existe chez le loup quelque chose de la nature à l’état pur. Le loup gris est l’animal sauvage par excellence. Farouches et secrets, les loups sont de véritables prédateurs mais pas pour l’homme.
Loin d'être un animal cruel, assoiffé de chair humaine, Canis lupus est intelligent et sociable, à l'image de son descendant, le chien.
Morphologie du loup
La tête du loup est beaucoup plus massive que celle du chien. Il possède 42 dents composées de six incisives, deux canines, huit prémolaires et six molaires.
La mâchoire supérieure a deux molaires en moins.
Jeune louve.Image Tambako the Jaguar
Ses canines ou crocs mesurent 6 cm dont 2 cm enchâssées dans la gencive. Elles lui servent à mettre à mort sa proie. Pour la dépecer, le loup utilise ses incisives tranchantes.
Les muscles de la mâchoire sont puissants et lui permettent de broyer des crânes ou de déplacer une proie trois fois plus lourde que lui.
Crocs du loup. Image Laenulfean
Comme le chien, le loup possède 5 doigts aux pattes avant et 4 aux pattes arrière. Les griffes ne sont pas rétractiles comme chez les félidés.
Les loups sont d’excellents coureurs de fond. Leur endurance leur permet de couvrir de longues distances, avec des pointes atteignant 45 km/h, voire même plus sur de courtes distances.
En Alaska, une meute a parcouru 1 126 km en 42 jours.
Le loup est un carnivore infatigable.
Le loup possède une faible vue frontale. Par contre, il dispose d’une formidable vision périphérique. Son champ visuel atteint 250°.
La nuit, ses yeux paraissent phosphorescents car, ils sont tapissés d’une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour.
Son sens le plus développé est sans conteste son ouïe.
Un loup en liberté peut vivre une dizaine d’années et jusqu’à 20 ans en captivité.
Vie sociale du loup
Les loups vivent en meute de 7 à 12 individus et entretiennent des liens sociaux très étroits. Dirigée par un couple dominant, la meute suit son chef.
Le mâle dominant impose sa loi. Image Dobak/ Derek Bakken
La meute la plus nombreuse jamais observée était composée de 36 membres et vivait en Alaska. Le couple dominant est uni pour la vie ; seul ce couple peut se reproduire. Cette limitation volontaire permet à la meute de pouvoir nourrir les petits.
Le loup dominant et sa femelle sont habituellement nommés « mâle et femelle alpha ». Viennent ensuite leurs subordonnés qui sont souvent plus jeunes.
Un loup dominant conserve son titre environ 3 ans en moyenne.
Il arrive souvent qu’il y ait un souffre-douleur dans une meute. Ce bouc émissaire est appelé « loup oméga ». Il subit les brimades de ses congénères, exactement de la même manière, que certains enfants à l’école.
Un loup dominant conserve son titre environ 3 ans en moyenne. L’époque du rut est l’occasion de remettre le pouvoir en cause. Ces luttes sont sans pitié.
Un loup dominant conserve son statut environ 3 ans.Image Laenulfean
Contrairement à ce que l'on croit souvent, le loup n'est pas un nomade. Chaque meute possède son territoire.
Le loup a un sens de la territorialité très poussé et tout intrus est tué sans pitié.
Des guerres territoriales peuvent s’engager entre meutes rivales.
Combat entre deux loups
La dimension du territoire est variable et est estimé en moyenne à 80 km² par individu.
Quand les loups quittent leur territoire, c’est pour suivre les déplacements du gibier. Ils obéissent ainsi à des impératifs de migration.
Le langage du loup
Hurler est un moyen de montrer l’unité du groupe et de toujours garder le contact. Le hurlement du loup s’entend à une distance de 8 à 10 km en terrain ouvert mais certains ont entendu des hurlements distants de 16 km.
Une meute hurlante peut s’entendre dans un rayon de 300 km².
Le loup hurle pour garder le contact.
Chaque loup possède un hurlement qui lui est propre.
On distingue chez le loup quatre types de vocalisation :
Après la mue, le poil devient hirsute. Image Arrr !/ Steve Gregory
Le langage du corps est également très important. On distingue principalement 4 expressions corporelles :
La satisfaction : le loup entrouvre sa gueule en ne montrant que le bout des crocs et sans froncer le museau
L’agressivité : le loup montre ses incisives et ses crocs en fronçant le museau, oreilles orientées vers l’avant et la queue droite dressée très haut
La soumission : le loup rabat ses oreilles sur sa tête, la queue est rabattue entre les pattes
La confiance : il dresse la queue en s’approchant d’un congénère
Le loup: un vrai prédateur
Le loup passe le tiers de son existence à traquer des proies. Malgré son intelligence et son opportunisme, il rentre souvent le ventre vide de sa chasse.
Seules 10% de leurs tentatives sont couronnées de succès.
Il se nourrit presque exclusivement de viande bien qu’à l’occasion il mange des fruits ou des plantes.
Il doit avaler 2 kg de viande par jour. Si une grosse proie se présente, il pourra alors jeûner une semaine.
Loup arctique qui peut atteindre 80 kg pour les plus grands spécimens.
Le loup n’hésite pas à attaquer des proies dix fois plus grosses que lui comme l’élan ou le bœuf. Ils chassent toujours en meute, harcelant et encerclant la proie jusqu’à la mise à mort.
Mais un loup ne tue que quand il a faim car chaque chasse demande à la meute beaucoup d'énergie. Le travail se fait en équipe, coordonné par le chef de meute.
Loup du Mexique (Canis lupus baileyi). Image Cliff 1066
Les scientifiques ont pu observer exceptionnellement un phénomène qu’ils nomment le « surplus killing ».
Celui-ci survient quand les loups se retrouvent face à des animaux domestiques comme les moutons. Ces proies, au lieu de se disperser, se regroupent. Le loup perd alors ses repères de prédateur et répète ses attaques sur le troupeau au lieu de mettre à mort une proie unique.
Le même comportement a été observé chez le renard dans un poulailler.
Une grosse prise attrapée
Les loups se nourrissent d’ailleurs plus souvent de petits mammifères comme les marmottes, les lapins ou les rats. Ces chasses, sans difficulté, s’opèrent seul.
On a constaté que les loups ne tuaient pas au hasard. Ils choisissent des animaux âgés ou affaiblis.
Un loup adulte peut engloutir 10 kg de viande en un seul repas. Sa mâchoire peut exercer une pression de plus de 150 kg/cm².
Reproduction du loup
Le couple dominant se montre particulièrement affectueux avant de s’accoupler. Ce couple se forme pour la vie et mène une entente parfaite.
Cependant, si l’un des deux partenaires disparaît, l’autre se remettra « en ménage ».
Pendant la période du rut, la femelle dominante harcèle les autres louves pour les empêcher de s’accoupler.
Bébé loup. Image Tambako the Jaguar .
Après 62 à 63 jours de gestation, 4 à 5 petits en moyenne de 300 à 500 g viennent au monde.
Les jeunes sont sourds et aveugles à la naissance. Leur mère les allaite pendant 1 mois 1/2. Le père est aussi attentif auprès de ses petits que la mère.
Femelle et ses petits
Les membres de la meute adorent s’occuper de la progéniture du couple. Les jeux font partie de l’apprentissage des louveteaux.
Les adultes surveillent et encadrent les jeux des jeunes. Les femelles du clan jouent le rôle de nurses ou même de mères de substitution si la mère biologique disparaît.
Quand les petits quittent la tanière, leur mère suivie de la meute, les emmène vers un endroit choisi à l’avance. Ce territoire d’été, appelé « site de rendez-vous » par les biologistes, permet au clan de passer la belle saison.
Ce n’est qu’à 8 mois que les louveteaux participent activement à la chasse.
Bébé loup qui fait ses premières vocalises
Les jeunes quittent la meute, en général, à la maturité sexuelle soit vers 22 mois. Soit, le jeune trouve un territoire et crée sa propre meute, soit il rejoint un clan existant.
Ce moment appelé « dispersion » évite la surpopulation sur un territoire et la consanguinité.
Le loup et l’homme
Haïs par les pionniers et les éleveurs, les loups sont devenus des ennemis à abattre en 1900. Il a été exterminé dans tout l’Ouest américain mais également en Europe.
Le dernier loup français aurait été tué dans le Limousin en 1937. C’est en 1992 que l’on aperçut, par hasard, deux loups dans le parc du Mercantour, dans les Alpes. On pense qu’ils venaient d’Italie. C’est seulement cette année là que le loup a obtenu le statut d’espèce protégée en France.
Il a également fait sa réapparition en Suisse, en Allemagne, en Finlande et même en Israël.
Le dernier loup français aurait été tué dans le Limousin en 1937
On estime la population de loups en France à une trentaine d’individus, contre 2 500 en Espagne ou 500 en Italie.
Confiné au Canada, en Alaska et au Groenland, le loup n’a été réhabilité en Amérique du Nord qu’en 1970.
Mais les éleveurs se sont opposés à leur réintroduction.
Il a fallu attendre 1995 pour qu’une loi autorise sa réintroduction dans le parc de Yellowstone dans l’Ouest américain. On compte actuellement environ 200 000 loups à travers le monde.
Le royaume du loup est aujourd'hui bien restreint.
Malgré de nombreuses violations dans différents pays, il est rassurant de constater avec quelle facilité le loup reconquiert les habitats d’où il avait été chassé.
Classification
Règne : Animalia
Phylum: Chordata
Sous-phylum: Vertebrata
Classe: Mammalia
Sous-classe : Theria
Infraclasse: Eutheria
Ordre: Carnivora
Sous-ordre : Caniformia
Famille : Canidae
Genre: Canis
Espèce : Canis lupus
Méconnu et craint, le loup a pendant longtemps terrorisé nos ancêtres, et notamment au Moyen Âge. Quand ce loup devenait un homme loup, baptisé loup-garou, l’effroi redoublait. Des légendes concernant des hommes qui se transforment en loups sont connues dès l’Antiquité. Le terme même de « lycanthropie » vient du nom d’un roi grec, Lycaon, souverain d’Arcadie, transformé par Zeus en loup parce qu’il avait osé servir, lors d’un banquet, de la chair humaine.
Ce que le vampire est à la Transylvanie, le loup-garou l’est à l’Europe du Nord et de l’Ouest.
Des dizaines d’hommes ont été condamnés parce qu’ils avaient été reconnus comme loups-garous par leurs contemporains.
Mais, quelles sont les origines de cette croyance toujours d’actualité dans certains pays ? Le loup-garou n’est-il qu’un mythe ?
Les origines du mythe du loup-garou
Beaucoup de récits liés au loup-garou prennent leurs racines dans la réalité. La difficulté est surtout de faire la part entre les faits réels et les affabulations.
Histoire et légende se mêlent étroitement.
Le mythe du loup-garou est fort ancien et commun à de nombreux peuples. Déjà au Ve siècle avant notre ère, Hérodote relate que les Grecs qui s’établirent sur les bords de la mer Noire considéraient les habitants de ces contrées comme des magiciens capables de se métamorphoser en loups.
Lithographie de la Légende rustique de George Sand, 1858, ( Paris, bibliothèque des Arts décoratifs).
Les Romains attribuaient, eux aussi, ces métamorphoses à la magie.
A partir du XVe siècle, le mythe se transforma en superstition religieuse. On fit état de philtres et d’onguents magiques ainsi que de pactes avec le Diable.
La rigueur des hivers à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne , la crainte du loup, encore très présent dans les forêts d’Europe au XVe et au XVIe siècle, peuvent expliquer l’ »épidémie » de loups-garous qui se produit à cette époque.
La peur du loup-garou (Bois gravé de L. Cranach, XVIe siècle).
Mais, la conviction qu’un homme peut se métamorphoser en un animal prédateur n’est pas propre au monde occidental.
L’homme-tigre, l’homme-léopard ou l’homme-crocodile jouent un rôle analogue dans les légendes indiennes ou africaines.
Dans la mythologie scandinave, des êtres humains, pour chasser, prenaient l’aspect d’un ours. L’origine du mythe vient d’ailleurs peut-être de la mythologie nordique, avec ses dieux, qui se métamorphosent en ours ou en loup.
La lycanthropie
Un homme ne peut en aucun cas se transformer en loup, pas plus qu’en tout autre animal. Par contre, certains malades se croient capables d’une telle métamorphose.
Le terme lycanthropie désigne en psychanalyse une affection dans laquelle le patient s’imagine être un loup.
Ce n’est qu’une hallucination car le malade ne présente bien sûr aucune métamorphose. Mais cette maladie explique les aveux dans certains procès.
Un loup-garou dévore un homme (Image du bestiaire médiéval).
La croyance dans la lycanthropie peut également tirer son origine d’une maladie génétique qui se manifeste par une pilosité faciale excessive.
Un cas classique de cette affection est celui de Petrus Gonsalvus, dont l’apparence hirsute lui valut le surnom d’ »Homme-loup de Bavière ».
Sa fille hérita de la maladie et un portrait la montrant avec un visage couvert de poils fut offert au roi de Bohême.
Il est à préciser que le père comme la fille se comportaient tout à fait normalement.
Le Petit Chaperon rouge et le Grand Méchant Loup. Cette fable enfantine traduit en fait l'inquiétude des hommes face au loup (Gravure de Gustave Doré pour les Contes de Perrault).
Les psychoses de lycanthropie peuvent aussi être dues à l’absorption de certaines drogues. Ainsi, un soldat américain se prit pour un loup-garou après avoir absorbé du LSD et de la strychnine alors qu’il se trouvait dans une forêt en Allemagne.
Certaines affaires de loups-garous sont liées à l’absorption de végétaux aux propriétés psychotropes.
Enfin, on connaît aujourd’hui une maladie dite « paranoïa zooanthropique » où des hommes se prenant pour des animaux, cherchent à boire du sang ou à manger de la chair crue.
Gilles Garnier, un loup-garou cannibale
Au XVIe siècle, une véritable psychose règne dans les campagnes. Des procès sont organisés et de nombreuses personnes sont ainsi exécutées car accusées de se transformer en loup. Mais, dans la plupart de ces procès, il y a effectivement des meurtres à caractère cannibale de commis.
A l’époque, nul ne doute de l’existence des loups-garous dans lesquels on voit la manifestation du diable.
Un loup-garou (Image populaire parue dans la presse sud-africaine)
L’un des plus célèbres procès se déroule en Franche-Comté en 1574. On y juge Gilles Garnier, accusé d’avoir tué plusieurs personnes, dont des enfants, et de les avoir dévorées après s’être transformé en loup.
C’est par un pacte passé avec le diable que Garnier aurait acquis la capacité de se transformer en loup.
Lors du procès, l’accusé lui-même a avoué avoir utilisé un onguent magique pour enduire son corps avant d’attaquer ses victimes.
Les « loups-garous » étaient assimilés aux sorcières et condamnés au bûcher.
Lycaon, le roi mythique, changé en loup par Zeus (Gravure du XVIe siècle)
En un peu plus de 100 ans, on a enregistré, seulement en France, 30 000 procès de loups-garous. Les minutes ont été conservées dans les archives locales.
Toujours au XVIe siècle, un certain Jacques Rollet fut arrêté après le meurtre de plusieurs enfants.
C’était un simple d’esprit pratiquant le cannibalisme. Il est certain que Rollet se prenait pour un loup. Il fut condamné à mort mais finalement on l’enferma dans un asile d’aliénés.
Les loups-garous modernes
A notre époque, la lycanthropie ne fait plus l’objet de superstitions religieuses. Cette maladie est connue et aucun esprit sensé ne peut encore croire à de telles affabulations.
Il n’en reste pas moins que de temps à autre des loups-garous sèment la terreur.
A Singapour, en 1957, une série d’agressions mystérieuses posa une énigme aux autorités anglaises.
On murmurait que des loups-garous s’attaquaient aux pensionnaires d’un foyer d’infirmières. Une nuit, l’une d’entre elles, se réveilla et vit « une horrible face bestiale, aux cheveux plantés si bas sur le front qu’ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait dépasser des crocs acérés ».
Ce mystère ne fut jamais éclairci. Cependant, nul doute qu’à force de se « monter la tête », l’une d’entre elles a fait un cauchemar.
Oliver Reed en loup-garou dans les années 1960
En 1975, un jeune anglais de 17 ans, se croyait sur le point de se transformer en loup-garou. Pour mettre un terme à ses souffrances morales, il se plongea un couteau dans le cœur.
Cette triste histoire montre que le mythe du loup-garou a toujours de l’emprise sur les esprits faibles ou malades.
Un loup qui hurle dans la nuit résonne comme un appel à la vie sauvage. Cela évoque aussi une certaine nostalgie de la nature.
Un loup hurle au crépuscule
L’homme, qui grâce à des pouvoirs magiques, se transforme en loup, en acquiert les capacités : puissance, rapidité, agilité, ruse, férocité …
Les enfants-loups
Si le mythe du loup-garou n’est qu’une légende, par contre, plusieurs cas d’enfants élevés par des loups se sont effectivement produits.
La plupart des cas d’enfants-loups modernes ont été répertoriés aux Indes. La surpopulation et l’extrême pauvreté en sont les causes.
Le cas le plus célèbre est celui des enfants de Midnapore. Ce sont deux fillettes, découvertes en 1920, dans la tanière d’une louve.
Emmenée à l’orphelinat de Midnapore, la plus jeune décéda rapidement, sans avoir réussi à marcher, ni à parler.
La seconde survit 9 ans à sa capture et apprit péniblement à se tenir debout et à prononcer quelques mots.
L'enfant-loup, Mowgli, est un mythe éternel (Illustration du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling)
En 1976, un enfant d’environ 8 ans, toujours aux Indes, fut trouvé alors qu’il jouait avec des louveteaux.
Hirsute, sale et avec des ongles aussi longs que des griffes, il fut confié aux Missionnaires de la Charité au nord de New Delhi.
Il y resta jusqu’à sa mort, en 1985.
Le plus surprenant dans ces tragiques histoires d’abandon d’enfants est la capacité des louves à élever des petits d’une autre espèce et surtout des petits d'homme comme nous l'a si bien conté sur grand écran Walt Disney dans le Livre de la Jungle, histoire adaptée du roman de Rudyard Kipling.
C’est probablement la plus grande énigme liée aux histoires de loups-garous.
Après son éradication totale en 1930, le loup a été réintroduit dans le parc de Yellowstone en 1995. L’histoire des loups de Yellowstone est le meilleur exemple de ce que l’homme peut faire mais aussi défaire.
L’extermination de Canis lupus a coûté des millions de dollars et sa réintroduction en a coûté autant.
Cette réimplantation a été possible grâce à un prélèvement de loups gris au Canada.
L’extermination du loup de Yellowstone
A la fin du 19e siècle, un programme d’extermination du loup a été lancé par le gouvernement américain. Ce canidé était accusé de massacrer le bétail.
Mais, l’homme était entièrement responsable de ce nouveau comportement de prédation. En effet, après avoir massacré tous les bisons de la région, le loup se retrouvait sans proie. Il s’est donc rabattu, en partie, sur le bétail domestique.
L’homme a répondu à ce nouveau problème en dépensant des millions de dollars pour abattre, empoisonner et même brûler vifs tous les loups de la région.
Les parcs nationaux n’ont pas été épargnés par cette folie sanguinaire. Le parc national de Yellowstone a été créé en 1872 avec près d’un million d’hectares.
Les gardes forestiers avaient comme mission de protéger la faune mais tout en assurant aux visiteurs la plus parfaite sécurité.
Ils avaient donc pour ordre d’éliminer tous les prédateurs et notamment le loup.
En février 1922, la dernière louve et ses 10 petits ont été abattus. En mai 1922, deux loups ont été tués dans une tanière.
Le massacre s’est achevé avec le dernier loup tué en 1926.
Loup photographié dans le parc de Yellowstone. image Direct Dish
Quelques années plus tard, les biologistes ont commencé à se rendre compte que la population d’ongulés augmentait de manière incontrôlée.
L’environnement se dégradait.
Le seul prédateur qui pouvait réguler les populations d’herbivores avait disparu. Sans le loup, tout l’écosystème se trouvait déséquilibré.
Réintroduction du loup à Yellowstone
A partir des années 1950, quelques écologistes ont commencé à parler de réintroduction du loup mais sans être écoutés.
Il a fallu attendre 1975 pour que l’administration du parc contacte John L.Weaver. Cet homme est à la base de la réussite de la réimplantation du loup gris.
Parc de Yellowstone. image Allegri
A la demande des autorités, il a parcouru pendant un an le parc afin de savoir si quelques loups avaient survécu.
Il n’en a trouvé aucun.
En 1978, il a conseillé aux administrateurs de réintroduire le loup dans l’écosystème de Yellowstone en y transférant des loups canadiens.
Cette proposition a déclenché la colère des propriétaires de ranchs locaux.
Encore une fois, il a fallu attendre 1995 pour arriver à bout de toutes les barrières légales.
Sans le loup, les herbivores prolifèrent à Yellowstone. image Tom J.Byrne
Des scientifiques et des gardes forestiers ont capturé des loups canadiens et leur ont implanté des émetteurs afin de suivre leurs déplacements.
Le 12 janvier 1995, les premiers loups sont arrivés à Yellowstone : 14 loups formant 3 meutes distinctes.
L’impact positif des loups à Yellowstone
Après avoir passé 10 semaines dans un enclos pour s’habituer à leur nouveau domaine, la première meute, constituée d’un couple et de leurs deux louveteaux, a été relâchée au cœur de Yellowstone.
Les bisons sont également protégés dans le parc. image Savannah Grandfather
Elle a passé sa première journée à se reposer puis, à la nuit, elle est partie en chasse sur cet immense territoire encore inconnu.
Elle a parcouru chaque jour près de 20 km en tuant un élan tous les 3 ou 4 jours. Elle ne s’attaquait qu’aux individus malades ou âgés.
Loups qui viennent de tuer un ongulé à Yellowstone. image Emerald isle druid/ Patrick Bell
Ainsi, les individus sains peuvent continuer à se reproduire tout en assurant une bonne qualité génétique.
Après l’installation des 3 meutes, la population d’élans a diminué d’environ 20%. Cette population, sans prédateur, avait atteint les 40 000 têtes.
Cette régulation a renforcé la bonne santé des troupeaux et a diminué la pression sur l’environnement.
Le loup peut aujourd'hui vivre en sécurité au sein du parc. image Justin Brockie
De nombreuses espèces ont bénéficié de la réintroduction du loup. On a pu observer une augmentation de la population de renards roux et de pygargues à tête blanche.
Ces animaux, comme la pie, le corbeau ou le coyote, ont pu se nourrir des carcasses laissées par les loups.
Le parc de Yellowstone ressemble aujourd’hui beaucoup plus à ce qu’il était il y a 200 ans avant l’arrivée de l’homme.
Le coyote a bénéficié de la réintroduction du loup à Yellowstone. image Travelinknu
Depuis 2002, on compte 10 meutes de loups dans le parc.
L’homme a enfin compris que les prédateurs, comme le loup, jouent un rôle irremplaçable dans l’équilibre naturel de l’écosystème.
Au sommet de la chaîne alimentaire, Canis lupus joue son rôle de régulateur des ongulés et permet à d’autres espèces de survivre.
Le loup a toujours suscité peur, fascination et une foule de croyances. Ce canidé est un prédateur qui su développer, malgré les persécutions de l’homme, de formidables capacités d’adaptation.
Canis lupus est le plus grand représentant de la famille des Canidés. Le chien appartient lui aussi à cette grande famille.
Origines et ancêtres du loup
Le loup fait partie de la famille des canidés qui comprend de nombreuses espèces dont le chacal, le chien sauvage comme le dhole ou le chien domestique, le coyote, le renard ou le lycaon.
Loup gris
Apparus il y a environ 40 millions d'années en Amérique du Nord, les premiers ancêtres du loup ne pesaient pas plus de 3 kg.
L'un de ses tout premiers ancêtres est sans doute le miacis, un mammifère ressemblant un peu à une martre. Il était arboricole et c'est également un ancêtre des félidés.
Cependant, Hesperocyon a vraiment marqué une étape décisive dans l'avènement de la lignée des canidés. Hesperocyon gregorius était un chasseur habile et gracile.
Leptocyon va jouer un rôle prédominant dans l’évolution de cette famille. C’est le premier ancêtre de la lignée du loup qui remonte à près de 25 Ma.
Certains de ses descendants quitteront l’Amérique du Nord, il y a 5 Ma, et partiront conquérir d’autres continents.
Le loup moderne a fait son apparition il y a environ 2 millions d'années. Sa physionomie était très proche de celle que l'on connaît aujourd'hui.
Squelette d'Hesperocyon gregorius
Canis dirus « chien terrible » était un grand loup qui vivait au Pléistocène. On a retrouvé 1 600 fossiles conservés dans les fosses à goudron en Californie.
On suppose qu’ils devaient être attirés par les animaux qui s’enlisaient et se trouvaient eux-mêmes pris au piège.
Ce loup avait un crâne plus volumineux que celui de nos loups actuels, des dents plus puissantes et des pattes plus courtes.
Squelette de Canis Dirus. image Postdlf
Il mesurait 2 m de long et vivait certainement en meute.
Contrairement à la majorité des canidés qui sont pour la plupart omnivores, le loup est un carnivore véritable.
Classification des loups
La classification des loups a fait l’objet de nombreuses controverses. Jusqu’à récemment, les scientifiques reconnaissaient deux espèces :
Aujourd’hui, bien que tous ne soient pas encore d’accord, une seule espèce est reconnue : Canis lupus
Loup roux. image Auburnxc
Il y a également de nombreuses controverses sur le nombre de sous-espèces du loup gris. D’ailleurs, de récentes recherches génétiques ont permis de regrouper plusieurs sous-espèces en une seule.
On peut les classer par répartition géographique, cependant, il est plausible qu’il y ait eu plusieurs vagues de migrations entre les loups d’Eurasie et d’Amérique du Nord.
Loup de l'Arctique
La nomenclature SITI valide 38 sous-espèces dont 10 sous-espèces éteintes:
Canis lupus albus (Loup de Sibérie)
Canis lupus arabs (Loup d’Arabie)
Canis lupus arctos (Loup arctique)
Canis lupus baileyi (Loup du Mexique)
Canis lupus campestris (loup des steppes)
Canis lupus chanco (Loup de Mongolie)
Canis lupus columbianus (Loup de Colombie)
Canis lupus crassodon (Loup de Vancouver)
Canis lupus dingo (Dingo)
Canis lupus familiaris (Chien domestique)
Canis lupus filchneri
Canis lupus floridanus ((anciennement sous-espèce de loup rouge)
Canis lupus fuscus (Loup d'Oregon)
Canis lupus griseoalbus (Loup des prairies)
Canis lupus hudsonicus (Loup de l’Hudson)
Canis lupus irremotus (Loup des Rocheuses septentrionales)
Canis lupus labradorius (Loup du Labrador)
Canis lupus ligoni (Loup de l’archipel Alexandre)
Canis lupus lupus (Loup gris commun)
Canis lupus lycaon (Loup du Canada ou loup de l'Est)
Canis lupus mackenzii (Loup de Mackenzie)
Canis lupus manningi (Loup de la Terre de Baffin)
Canis lupus nubilus (Loup des Grandes Plaines)
Canis lupus occidentalis (Loup d'Alberta)
Canis lupus orion (Loup du Groenland)
Canis lupus pallipes (Loup des Indes)
Canis lupus pambasileus (Loup d’Alaska)
Canis lupus rufus (Loup rouge)
Canis lupus tundrarum (Loup de la Toundra)
Sous-espèces éteintes :
Canis lupus alces (loup de la péninsule de Kenai)
Canis lupus beothucus (loup de Terre-Neuve)
Canis lupus bernardi(loup de Terre Victoria)
Canis lupus floridanus ((anciennement sous-espèce de loup rouge)
Canis lupus gregoryi (anciennement sous-espèce de loup rouge)
Canis lupus hattai (Loup d’Hokkaido)
Canis lupus hodophilax (Loup d’Honshu)
Canis lupus mogollonensis (Loup Mongollon)
Canis lupus monstrabilis (loup du Texas)
Canis lupus youngi (Loup des Rocheuses méridionales)
Répartition géographique
Les loups sont présents dans la plupart des pays de l’Hémisphère Nord. En Europe occidentale, les effectifs restent faibles. Par contre, on comptabilise environ 100 000 loups en Russie.
Ils sont également nombreux en Asie, notamment en Chine et en Mongolie.
En Australie, on ne trouve que le dingo (Canis lupus dingo).
Dingo de Nouvelle-Guinée. image Cyclewidow
La morphologie du loup varie considérablement en fonction de son habitat. Le loup blanc arctique (Canis lupus arctos) atteint 80 kg alors que le loup d’Arabie (Canis lupus arabs ) ne dépasse pas les 25 kg.
Le loup des steppes (Canis lupus campestris), à la robe grise-brune, est également d’assez petite taille.
Le loup au pelage gris est l’espèce la plus répandue en Amérique du Nord. On rencontre également des sous-espèces au Tibet ou au Proche-Orient.
Loup gris photographié dans le parc de Yellowstone. image Dobak/ Derek Bakken
Le loup roux ou loup rouge (Canis lupus rufus) possède des pattes plus longues, des oreilles plus grosses et un pelage plus ras à la teinte roussâtre. Cette sous-espèce est plus légère.
Classification
Règne : Animalia
Phylum : Chordata
Sous-phylum : Vertebrata
Classe : Mammalia
Sous-classe : Theria
Infraclasse : Eutheria
Ordre : Carnivora
Sous-ordre : Caniformia
Famille : Canidae
Genre : Canis
Espèce : Canis lupus
Le loup roux ou rouge (Canis lupus rufus) est actuellement considéré comme une sous-espèce de loup gris (Canis lupus). Ce canidé a été pendant longtemps classé comme une espèce à part entière. La controverse n’est d’ailleurs pas finie. D’autant plus que certaines études génétiques pourraient démontrer que le loup roux est un hybride entre le coyote et le loup gris.
Quoi qu’il en soit, le loup rouge est endémique aux Etats-Unis et plus particulièrement dans le Sud-Est. Il y a été réintroduit récemment après son éradication totale en 1975. Il est donc actuellement présent en Caroline du Nord et dans les zones montagneuses du Tennessee. Son biotope actuel n’est donc pas celui qu’il avait avant d’être persécuté par l’homme.
Portrait du loup roux
Bien plus léger que le loup gris, Canis lupus rufus possède des pattes beaucoup plus fines. Il ressemble d’ailleurs beaucoup au coyote.
Sa fourrure est moins dense et ses oreilles plus étroites. Ce loup pèse entre 20 et 40 kg mais la moyenne se situe à environ 24 kg.
Loup roux. Image Auburnxc
Les mâles sont un peu plus grands que les femelles.
La robe mélange diverses teintes: cannelle, fauve, gris et du noir tandis que le dos est généralement noirâtre.
En hiver, la couleur fauve est dominante. Comme pour les autres loups, il y a une mue annuelle en été.
Il lui arrive de se dresser sur ses pattes arrières pour observer les alentours ce qui est inhabituel chez un loup.
Reproduction
Le couple dominant est le seul à pouvoir se reproduire au sein de la harde. Les autres membres participent activement à l’éducation des jeunes.
La période de reproduction s’étend de janvier à mars. Après une période de gestation de 60 à 63 jours, la femelle met au monde 3 à 6 chiots.
Des portées de 12 chiots ont déjà été observées.
Jeune Canis lupus rufus. Image Law Keven
Les jeunes restent sous la protection de la meute pendant un an. Les louveteaux atteignent alors leur maturité sexuelle et partent fonder leur propre meute ou se faire adopter par un autre clan.
Bien évidemment, le fait que la population soit disséminée et très réduite, pose un problème quant aux habitudes reproductives normales.
Pour éviter la consanguinité, les louveteaux partent et se reproduisent dans d’autres meutes. Dans le cas du loup rouge, les échanges sont très limités.
Cette belle teinte fauve lui a valu son nom de loup rouge. Un bébé de quelques mois. Image Law Keven
En liberté, la longévité est en moyenne de 4 ans. En captivité, le loup roux peut atteindre 14 ans et même plus.
Mode de vie
Le loup rouge est principalement nocturne. Chaque meute possède son domaine et se montre très territoriale.
Le clan est en principe constitué d’un couple dominant, le mâle et la femelle « alpha » et de leur progéniture.
Avant d’être éradiquée, cette sous-espèce vivait en meute beaucoup plus importante. Un terrier est creusé pour élever les chiots.
Le loup gris peut également posséder une fourrure rousse mais elle est plus dense. Image Tambako the Jaguar
Les vocalisations du loup roux sont à mi-chemin entre ceux du coyote et ceux du loup gris. Le langage du corps est très important et comme chez tous les loups est codifié. Le faciès peut exprimer la satisfaction, l’agressivité ou la soumission.
La position de la queue est également importante ; quand elle est dressée, c’est un signe de confiance, s’il l’a dresse très haut et gonfle les poils, c’est un signe d’agressivité.
Le langage des odeurs reste le plus important car l’odorat est le sens le plus développé des loups. Les marquages olfactifs pratiqués sur le territoire protègent en principe le clan de toute intrusion.
Les clans vivent en harmonie mais, comme chez tous les canidés, des conflits territoriaux peuvent se produire.
Image Skibler
Chaque clan chasse sur son territoire en se déplaçant par secteur. Pendant environ une semaine, un secteur est passé au peigne fin avant d’entamer un nouveau secteur. Le loup roux chasse principalement les rongeurs et les petits mammifères.
Une meute importante peut chasser des cerfs ou des porcs sauvages. Ils sont charognards à l’occasion car comme tous les canidés, le loup rouge est un opportuniste.
Le loup roux est lui-même la proie des autres sous-espèces de loups et des coyotes. Les louveteaux peuvent être la proie des grands rapaces ou des alligators.
Conservation
Le loup rouge est un bon régulateur des populations de rongeurs. Sa mauvaise réputation auprès des éleveurs a été très exagérée car le bétail domestique n’a jamais été sa proie principale.
Cela n’a pas empêché le loup roux d’être exterminé. En 1967, 14 individus ont été placés dans un parc.
Ce sont eux qui sont à l’origine de la population actuelle qui a été réintroduite.
On comptabilise plus de 200 individus qui sont réimplantés dans quelques zones.