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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
L'archéologie est aujourd'hui une science reconnue avec ses professionnels, ses techniques, ses méthodes et ces bénévoles qui, dans un strict respect du site et de ce qu'il contient, mettent à jour une part de notre passé.
Mais l'archéologie a longtemps été l'objet de la convoitise des hommes, le moyen de valoriser sa propre personne sans méthodes adaptées, sans considération parfois pour le site fouillé. L'archéologie ne commence vraiment à se développer qu'au cours du XVIIIe siècle grâce à un événement dont la portée sera gigantesque. En 1732, une paysanne italienne se prend les pieds dans une pierre effleurant de la terre. Il s'agit de la partie visible de l'un des sites archéologique les mieux conservés au monde : Pompéï et Herculanum, deux cités romaines.
Pompéï
Cette découverte fabuleuse va susciter dans toute l'Europe un goût très prononcé pour l'Antiquité, que l'on redécouvre encore, mais ici par le biais d'une terre qui offre une partie préservée de la société romaine dans laquelle la vie s'est brusquement arrêté un jour de 79 avant JC. Tout s'est figé et ce témoignage de l'histoire amène des centaines de curieux, de scientifiques, de nobles, de voyageurs qui s'empressent de sortir les trésors de l'oubli de l'histoire et réapparut aussi subitement qu'ils avaient disparus.
Herculanum
Mais l'archéologie manque encore de rigueur et la fouille se traduit bien souvent par le vol pur et simple d'une partie des objets trouvés dans tel ou tel site et qui viennent embellir les demeures princières de toute l'Europe comme elles enrichissent ceux qui les vendent. La notion de préservation passait par la possession privée, le Louvre n'existait pas encore en tant que musée.
Le peintre Pannini représente ici des "Galeries de vues de la Rome antique" en 1758 où se succèdent des morceaux de marbres et des toiles soulignant l'omniprésence de Rome sous les Césars à travers des ruines ou des édifices symboles tel le Panthéon.
Au cours du XIXe siècle, les choses évoluent guère plus dans un premier temps pour adopter à la fin du siècle des techniques plus scientifiques et des études plus sérieuses. Le Louvre s'enrichit considérablement grâce aux multiples campagne de fouilles organisées en Italie, en Grèce ou en Egypte et cela dès l'Empire. La France, et il en est de même pour l'Angleterre et dans une moindre mesure de l'Allemagne, jouissent de leur autorité pour couvrir les frais de campagnes de fouille moyennant la possession de la plus grande partie des œuvres trouvées (c'est ainsi qu'aujourd'hui le British Museum et le Louvre regroupent une grande partie des plus belles œuvres quelle que soit l'époque ou la civilisation). Ces pays européens se disputent le monopole de tel ou tel chantier, c'est ainsi que l'Allemagne s'occupe des fouilles de la légendaire ville de Troie tandis que la France ou l'Angleterre s'attaquent à d'autres chantiers en Grèce comme Olympie ou Delphes. Il en est de même pour l'Italie ou l'Egypte.
Olympie
Entre étude scientifique et pillages officialisés, les fouilles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle engendrent des découvertes fabuleuses et contribuent nettement à mieux connaître les cultures antiques qui restent encore la base même de notre culture.
Delphes
Aujourd'hui, l'archéologie n'a plus cet aspect de "pillage organisé" et bénéficie, entre autre, grâce aux progrès de la science, d'outils fiables pour fouiller puis dater un site. C'est ainsi que les méthodes traditionnelles de datation comme le Carbone 14 ou la dendrochronologie couplées à la déontologie des professionnels donnent à l'archéologie une autorité scientifique qui supplante les usages moins scientifiques et plus personnels d'antan.
Mais le problème actuel de l'archéologie résulte surtout du fait du manque de temps auquel s'ajoute le manque d'argent qui rendent certains chantiers difficiles à exploiter comme il le faudrait. Et ceci est particulièrement vrai pour les campagnes dites de "sauvetage". Suite à une découverte lors de travaux urbains ou lors du tracé d'une autoroute ou d'une ligne de TGV, les travaux peuvent être arrêtés si des témoins apparaissent. Une équipe d'archéologues dispose alors d'un temps limité pour fouiller la zone concernée, un temps qui dépend de l'importance du site en question. Mais bien souvent le temps manque et certaines parties ne seront jamais fouillées et remplacées par le béton des constructions modernes.
Le plus bel exemple d'une fouille de sauvetage à grande échelle est celle qui s'est déroulée dans la ville antique d'Alexandrie fondée par Alexandre le Grand à la fin du IVe siècle lors de sa campagne orientale. Les fouilles menées par Jacques-Yves L'empereur ont mis à jour des vestiges d'une importance culturelle et historique extraordinaire à travers un cimetière antique gigantesque, les restes d'une statue de Ptolémée (photo ci-dessus lors de sa sortie de mer) ou les vestiges du fameux phare d'Alexandrie.
Angkor
(Unesco)
Angkor est l'un des principaux sites archéologiques de l'Asie du Sud-Est. Il renferme les magnifiques vestiges des différentes capitales de l'Empire khmer, qui rayonna du IXe au XVe siècle. L'art khmer, tel qu'il s'est développé à Angkor, exerça une influence profonde sur une grande partie de cette région, et joua un rôle fondamental dans l'évolution qui la caractérise. L'architecture khmère s'est largement développée à partir de celle du sous-continent indien, dont elle s'émancipa toutefois rapidement en développant ses propres caractéristiques, dont certaines se sont formées de manière indépendante, tandis que d'autres ont été empruntées aux traditions de cultures proches, donnant ainsi naissance à un nouvel horizon artistique dans l'art et l'architecture de l'Orient.
Au commencement du IXe siècle, les deux États qui couvraient le territoire du Cambodge actuel furent réunis par Jayavarman II, qui jeta les bases de l'Empire khmer, qui devait demeurer la principale puissance du sud-est de l'Asie pendant près de cinq siècles. L'un de ses sites se trouvait au centre du Cambodge, au nord de Tonle Sap (le grand lac) où un demi-siècle plus tard le fils de Jayavarman, Yashovarman, fonda Yashodapura (la ville prit ensuite le nom d'Angkor), qui devint alors capitale permanente de l'Empire khmer jusqu'au XVe siècle.
Différents éléments de la première ville se conformaient au schéma classique d'une capitale khmère : un périmètre fortifié longé par un fossé avec un temple d'État en son centre, fait en brique ou en pierre, et un palais en bois. On y trouvait aussi de nombreuses constructions privées, construites presque entièrement en bois, à l'intérieur de l'enceinte comme à ses abords. Le temple d'État de Roluos, le Bakong, et le temple construit à la mémoire des ancêtres de la dynastie royale, le Preah Ko, ont été édifiés autour de 880. Un autre élément essentiel de la capitale khmère, le grand réservoir d'eau, a été aménagé une dizaine d'années plus tard, avec en son centre un troisième temple construit au nord-est du Roluos, près de la colline de Phnom Bakeng, connue aujourd'hui sous le nom de Baray oriental.
La seconde capitale d'Angkor fut construite par Rajendravarman autour de 960, avec un temple d'État situé à Pre Rup. Il édifia aussi un temple, le Mebon oriental, sur une île artificielle qui se trouvait au centre du Baray oriental, ainsi que le merveilleux temple de Banteay Srei. Le fils de Rajendravarman, Jayavarman V, abandonna le site de Pre Rup pour un autre emplacement à Ta Kev où il construisit son propre temple d'État, qui fut consacré autour de 1000. Peu de temps après, il fut renversé par Suryavarman Ier , qui ordonna la construction des formidables fortifications qui entourent son palais royal et son temple d'État, le Phimeanakas, ainsi que de celle du grand Baray occidental.
Temple Phimeanakas
En 1050, son successeur construisit un nouveau temple d'État, plus impressionnant encore, le Baphuon. Les souverains successifs laissèrent peu d'édifices monumentaux, et il faut attendre l'arrivée au pouvoir de Suryavarman II, en 1113, pour que débute la dernière grande phase édilitaire du site. Il est en effet le bâtisseur du plus grand de tous les monuments khmers, Angkor Vat, dédié à Vishnou, et situé à l'intérieur d'une vaste enceinte. La mort de Suryavarman II, survenue vers 1150, fut suivie par une période de luttes intestines et de pressions extérieures qui culminèrent, en 1177, avec le sac d'Angkor par les Cham. La situation fut rétablie par Jayavarman VII, qui célébra son succès militaire en créant encore une nouvelle capitale à Angkor Thorn, et en lançant une campagne de construction sans précédent. Son temple d'État était l'imposant Bayon, dédié à Bouddha.
Temple Bayon
Un autre élément caractéristique du complexe d'Angkor est le système d'irrigation de toute la région, assuré par de grands réservoirs qui ont permis de développer l'infrastructure économique des différentes capitales khmères.
Histoire
Au début de 9eme siècle, les deux états qui constituent le Cambodge actuel furent réunis par Jayavarman II qui posait ainsi les fondations de 1'Empire Khmer qui fut pendant près de cinq siècles le plus puissant pouvoir de I 'Asie du Sud-Est. Pendant quelques années, la Cour a résidé au centre du Cambodge, au nord du Tonle Sap (Le grand Lac), la ou un demi-siècle plus tard, le fils de Yasovarman fit édifier Yasodhapura, qui restera la capitale permanente de 1'Empire Khmer jusqu'au 15eme siècle. Plus tard, cette ville recevra le nom d'Angkor (du Sanskrit "nagara" qui signifie capitale).
Jayavarman II
La première capitale fut Hariharalaya, a la place actuelle de Roluos. Cette première capitale respectait la forme classique des capitales khmeres; elle comprenait certains éléments fondamentaux dont une muraille défensive avec un fosse et en son centre le temple de l'état construit en brique ou en Pierre et le palais construit en bois. Les grands dignitaires de 1'Empire se faisaient également construire, aussi bien à l'intérieur qu'a l'extérieur de l'enceinte, des temples dédiés aux divinités hindous en particulier à Shiva. On y trouvait aussi un grand nombre de constructions laïques presque toutes en bois et elles aussi soit à l'intérieur soit à l'extérieur de l'enceinte. "Bakong", temple de l' Etat a Roluos et "Preah Ko", temple à la mémoire des ancêtres royaux furent édifiés vers 880. Le grand réservoir, autre trait caractéristique des capitales khmères, fut ajoute une décennie plus tard avec en son centre un troisième temple d'état "Lolei".
Temple Bakong
Yasodhapura a été construit au nord-ouest de Roluos sur la colline de Phnom Bakang. L'enceinte y est carrée, chaque côté mesure 4 kilomètres, on y trouve également un réservoir qui mesure 7 kilomètres, sur 1,8 kilomètre, il est maintenant dénomme le "Barai oriental". Le temple de l'Etat a été érigé au sommet de la colline de Phnom Bakang vers l'an 900.
Après une courte période pendant laquelle la capitale khmère fut transférée a Koh Ker a quelques kilomètres au Nord-Est d'Angkor, la seconde capitale d'Angkor même a été construite pendant les années 960 et suivantes par Rajendravarman, le temple d'Etat étant à Pre Rup. Cet empereur fit également réaliser un autre temple le "Mebon oriental" situe sur une ile artificielle au centre du "Barai oriental". Le gourou de Rajendravarman a fait construire le charmant temple de Banteay Srei à environ 25 kilomètres au Nord-Est d'Angkor.
Mebon oriental
Le fils de Rajendravarman, Jayavarman V délaissa le site de Pre Rup pour une autre dont le temple d'Etat édifié à Ka Tev fut consacré aux environs l'an 1000. Peu après, Jayavarman fut renverse par Suryavarman I à qui l'on doit les remarquables fortifications autour du Palais Royal et du temple de l'état "le Phimeanakas" ainsi que la construction du grand "Batai occidental" dont les dimensions atteignent 8 kilomètres sur 2,5 kilomètres. En 1050, son successeur fit édifier un nouveau temple d'état encore plus impressionnant le "Baphuon", au nord du précèdent.
Temple Baphuon
Les dirigeants suivants laissèrent peu de traces de grands monuments et ce n'est qu'avec Suryavarman II, en 1113, que recommença une autre grande période de construction. Ce souverain est à I 'origine de toutes les plus imposantes constructions khmères - Angkor Vat, situé à l'intérieur d'une grande enceinte et dédie à Vishnu, Thomannon et Chau Say Tevoda.
Angkor Vat
La mort de Suryavarman II aux environs de 1150 fut suivie d'une période de frictions internes et de pressions externes qui culminèrent en 1177 avec la destruction d'Angkor par les Chama. La situation fut redressée par Jayavarman VII qui célébra ses succès militaires en créant une autre capitale Angkor Thorn et en initiant une politique de constructions d'une ampleur encore jamais atteinte. Son temple d'état est la tour "Bayon" dédiée a Bouddha et parmi les autres monuments du règne de Jayavarman VII on peut citer Ta prohm, Pregh Khan. Ta Som et Banteay Srei.
Tour du Bayon
La magnificence de cette capitale était telle qu'aucun des successeurs de Jayavarman VII ne jugea bon de la remplacer. Aucun non plus ne décida, entre la mort de Jayavarman vers l'an 1200 et la fin de 1'Empire khmer dans la première moitié du quinzième siècle, d'ajouter le moindre grand monument à l'ensemble existant.
Le groupe d'Angkor qui comprend Roluos et Banteay Srei doit être considéré comme un tout dont la construction s'étale sur quelque trois siècles. Des chefs d'œuvres tels le "Bayon" et "Angkor Vat" doivent être vus dans leur contexte et associes aux temples et aux autres constructions en particulier le grand réservoir. Il est également essentiel de prendre en considération que cette région de jungle entre les divers monuments de briques et de pierres constitue une réserve de trésors archéologiques d'une extrême importance pour l'étude et l'interprétation de la culture khmère. Le système d'irrigation de toute la région, qui fonctionnait à partir des grands réservoirs et sur lequel reposait toute l'infrastructure économique des diverses capitales khmères est un autre élément qui confère une qualité exceptionnelle à l'ensemble d'Angkor.
Roluos
Le mystère de l’Atlantide est entré dans l'histoire par quelques phrases d'un dialogue de Platon. Les premières références connues de l’Atlantide apparaissent dans deux de ces dialogues, le Critias et le Timée.
L'énigmatique empire des Atlantes défie la sagacité des chercheurs depuis vingt-cinq siècles. Des milliers de volumes lui ont été consacrés. A peu près autant d'hypothèses ont été formulées sur la localisation de l’Atlantide. Trois sont sérieuses.
Le témoignage de Platon
Vers 355 avant notre ère, le Timée et le Critias fondent le mythe de l’Atlantide. Comme les autres œuvres du philosophe, les textes se présentent sous forme d’entretiens entre plusieurs personnes :
«Oui, Solon, il fut un temps, avant la plus grande destruction par les eaux, où la cité qui est aujourd'hui celle des Athéniens était, de toutes, la meilleure dans la guerre (..) En ce temps-là, on pouvait passer par cette mer (l'océan Atlantique?) Elle avait une île, devant ce passage que vous appelez les Colonnes d'Hercule (..) Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux (..) Cette puissance, ayant une fois concentré toutes ses forces, entreprit en un seul élan, d'asservir votre territoire et le nôtre, et tous ceux qui se trouvent de ce côté-ci du détroit. C'est alors, ô Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux de tous son héroïsme et son énergie. Car elle l'a emporté sur toutes les autres par la force d'âme et par l'art militaire (..) Mais, dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et d'une nuit terrible, toute votre armée fut engloutie d'un seul coup sous la terre, et, de même, l'île Atlantide s'abîma dans la mer et disparut. Voila pourquoi, aujourd'hui encore, cet océan est difficile et inexplorable, par l'obstacle des fonds vaseux et très bas que l'île, en s'engloutissant, a déposés."
Timée, traduction 1925
Ce passage du Timée, détaillé et confirmé dans le Critias (ou l'Atlantide), un autre des dialogues de Platon, entretient le « mystère atlante » depuis prés de vingt-cinq siècles.
Buste de Platon
Ces renseignements rapportés par Platon proviennent d'une tradition recueillie en Égypte par Solon, un des sages qui ont donné á Athènes ses premières lois. Les prêtres de Sais auraient communiqué au voyageur grec ce qu'ils savaient de la mystérieuse île et de l'empire qu'elle commandait.
Selon ces Égyptiens, neuf mille ans avant la venue de Solon, les ancêtres des Athéniens auraient repoussé des envahisseurs venus de l'Ouest, depuis un vaste continent «plus grand que la Libye et l'Asie réunies », situé en face des colonnes d'Hercule, nom antique du détroit de Gibraltar. (Pour les Grecs, la « Libye » était une vaste région de l'Afrique.)
Selon les prêtres de Sais, les Athéniens auraient réussi à triompher de cette redoutable puissance, mais au prix de terribles sacrifices. En fait, leur victoire finale n'aurait été acquise qu’après le cataclysme qui aurait détruit l'Empire atlante.
Si le Timée évoque la fin de l'île atlante, le Critias fournit davantage de renseignements sur son histoire, son organisation et ses ressources.
L’Atlantide selon Platon
Poséidon, le dieu des flots, aurait confié un titre royal à Atlas. Celui-ci aurait alors donné son propre nom et des lois au grand empire occidental.
D'après le récit de Platon, la richesse minière de l'île atlante était considérable. On y trouvait de l'or, mais on y fabriquait surtout de l'orichalque, que plusieurs historiens, dans ce cas précis, identifient à l'ambre des côtes baltiques de l'Europe.
Le sol était recouvert de forêts, qui fournissaient d'importantes quantités de bois pour la construction des bateaux. Bétail et gibier abondaient, ainsi que champs de céréales et vergers. Bref, l'île atlante était une sorte de pays de cocagne.
Une carte de l'Atlantide, éxécutée à l'époque classique d'après Platon et Diodore .
On y voyait, toujours selon le récit de Platon, de nombreux éléphants. La pierre y était de bonne qualité et permettait la construction de monuments impressionnants. L'ami de Socrate précise : « Les Atlantes tiraient cette pierre de dessous la périphérie de l'île centrale. Il y en avait de la blanche, de la noire et de la rouge. »
La force militaire des Atlantes était à la mesure des richesses de leur contrée : une flotte de mille deux cents navires, une armée de dix mille chars...
Bien entendu, les chiffres rapportés par Platon doivent être considérés avec méfiance. Ils n'en traduisent pas moins un ordre de grandeur impressionnant. Malheureusement, le Critias est resté inachevé et son auteur n'a pas eu le temps de nous raconter, en détail, la fin de l'Empire atlante.
A la recherche de l’Atlantide
Curieusement, l'existence d'un tel État n'a pas été confirmée par les autres récits qui nous restent de l'Antiquité. Dans les textes homériques, on trouve bien le nom d'Atlas, et l'île d'Ogygie, où règne la redoutable Calypso, qui pourrait éventuellement être l'Atlantide. Mais elle n'offre que peu de ressemblances avec le récit platonicien.
La lutte de Zeus contre les Titans, évoquée dans la cosmogonie écrite par Hésiode, pourrait également rappeler la guerre entre les Athéniens et les Atlantes. C'est une hypothèse risquée.
Déjà, á l'époque de Platon, on tend á mettre en doute l'authenticité du récit transmis par Solon.
Crantor de Soles, le premier commentateur de Platon, se serait rendu en Égypte pour vérifier, auprès des prêtres de Sais, la véracité des événements contés au Grec Solon au VIe siècle avant notre ère.
Il n'a pas dû trouver beaucoup de preuves : il n'existe aujourd'hui aucune source égyptienne pour confirmer le Critias et le Timée. Sauf, bien entendu, si l'on identifie les Atlantes à ces mystérieux Peuples de la mer et du nord venus déferler en Égypte vers la fin du IIe millénaire.
Les soldats des "Peuples de la Mer" apparaissent sur les murs du temple de Médinet Habou, en Egypte. Ces Peuples ont été vaincus par Ramsès III. Image kairoinfo4u.
Par la suite, de nombreux géographes et philosophes antiques refuseront de prendre au sérieux l'existence de l'île atlante.
Aristote, Strabon, Ptolémée ou Pline s'en moqueront ouvertement, tandis que Philon le Juif, Jamblique ou Proclus, philosophes de l'école néo-platonicienne d'Alexandrie, se contenteront de reprendre les propos de Platon, mais sans rien y ajouter.
Depuis la fin du XIXe siècle, de nombreuses théories se sont succédées.
Hattousa, située en Anatolie, était la capitale des Hittites. Implantée dans une sorte de cirque immense ponctué de petites collines, Hattousa était protégée par 6 km de fortifications.
Cette ville de montagne, actuelle Bogâzköy en Turquie, était à l’image de la puissance hittite. Ce peuple guerrier qui a fait trembler Ramsès II a pourtant accordé à la femme une place importante ce qui en fait une exception au sein des royautés orientales.
La capitale des Hittites
Les Hittites ont utilisé des monolithes gigantesques et ont su se servir du relief pour édifier les murailles de leur capitale.
Les grands rois hittites ont apporté chacun à leur tour des modifications et des agrandissements.
A l’intérieur d’un réseau de fortifications épousant magistralement le relief, des zones d’habitat, des forteresses voisinent avec les temples.
Les ruines d'Hattousa. Image Travelling Runes
Bâtie sur un piton rocheux, la maison royale est isolée du reste de la ville par de fortes murailles garnies de tours.
Un édifice renferme les archives. Dominant la ville, les temples sont constitués de plusieurs salles.
Les maisons étaient séparées par des jardins. Beaucoup d’entre elles étaient construites en briques crues ou en terre, puis blanchies à la chaux ou crépies. Ces abris précaires étaient faciles à rebâtir et répondaient aux besoins d’une population vivant dans un pays où les tremblements de terre sont fréquents.
Vestiges d'Hattousa. Image Willis Monroe
Seuls les bâtiments religieux étaient construits en pierre. Cinq sanctuaires ont été mis au jour. Chaque temple était consacré à un dieu ou une déesse. Le temple le plus important était consacré à Tarhunt, le dieu des orages, et à son épouse, Arinnitti, la déesse soleil, patronne du roi et de l’empire.
L’ameublement variait selon le niveau social. Les plus pauvres se contentaient d’une natte pour dormir et d’un brasero en terre cuite pour cuisiner et se chauffer.
La classe aisée disposait de sièges en bois, de tables et de lits. Dans le cellier, de grandes jarres permettaient de stocker les céréales, l’huile et les autres denrées.
Certaines demeures abritaient un four et sa meule à grains. Le pain et la bière étaient confectionnés à domicile.
Hattousa possédait deux portes monumentales: la porte des Lions et la porte Royale. Image Travelling Runes
Le vin était réservé aux plus riches.
Des marchés se tenaient à proximité des portes de la ville. Le prix des marchandises était fixé légalement à partir d’un étalon, le sicle d’argent de 8,4 g.
Cependant, le troc était largement répandu.
La vie quotidienne des Hittites
Les Hittites étaient bien sûr des guerriers. L’instrument essentiel de leur force militaire était le char tiré par deux chevaux et monté par trois hommes : un conducteur, un archer et un défenseur muni d’un bouclier.
Dans la capitale, on pouvait assister à des défilés de soldats montés sur des chars.
Les Hittites appréciaient la chasse. Les jeunes, armés d’arc et d’épieux, chassaient le lièvre, le sanglier ou le cerf avec des meutes de chiens.
Ils montaient également sur des chars pour chasser le lion ou l’antilope avec des javelots.
Fortifications d'Hattousa. Image Travelling Runes
Dans les rues, des jongleurs, des équilibristes et des montreurs d’ours constituaient un spectacle quotidien.
Les Hittites utilisaient l’alphabet cunéiforme. Les scribes rédigeaient des textes sur des tablettes dans toutes les langues de l’empire. On a mis au jour, à Hattousa, de nombreux documents qui nous renseignent sur l’organisation administrative et sur la vie quotidienne.
Le sanctuaire de Yazilikaya était bâti à 2 km d'Hattousa. Les hommes gravèrent dans la roche des représentations de dieux et de rois. Image Travelling Runes
Le roi gouvernait avec un conseil, le pankus, qui disposait de pouvoirs judiciaires.
La reine participait activement au gouvernement.
Les Hittites se divisaient en deux classes :
Les hommes libres s’organisaient selon une hiérarchie au sommet de laquelle se trouvaient les prêtres et les nobles.
Les esclaves étaient des serfs attachés à la terre. Ils avaient cependant le droit de posséder de la terre et des biens mobiliers. En cas de mariage, leur propriétaire ne pouvait les séparer de leur famille, ni s’emparer de leurs biens.
Jarres de stockage des denrées découvertes à Hattousa. Image Willis Monroe
Libre ou esclave, chacun vivait dans sa propre demeure.
Les Hittites ont ajouté à leur panthéon d’origine celui des populations soumises. Ils vénéraient de très nombreux dieux.
A chaque problème, épidémie ou défaite, les Hittites ont essayé de déterminer quelle était la faute commise vis-à-vis des dieux.
Si les Hittites ont réussi à soumettre les peuples voisins, ils n’ont jamais pu contrer la colère divine.
Karnak est l’un des temples les plus célèbres d’Egypte. C’est d’ailleurs en réalité un ensemble de temples qui sont regroupés autour du sanctuaire dédié au dieu Amon.
Karnak, en arabe Al-Karnak "Le village fortifié", se situe au nord de la ville moderne de Louxor. Les Egyptiens appelaient Karnak "Ipet-Sout".
Retracer l’histoire du temple de Karnak signifie parcourir une grande partie de l’histoire égyptienne. En effet, presque tous les pharaons de l’époque ont participé à l’embellissement de ce complexe.
Peu à peu, le temple de Karnak qui a été bâti sur un site du Moyen-Empire (1991-1785 avant notre ère) est devenu un ensemble hétérogène mais également le plus important centre économique du pays.
Le dieu Amon
Pour bien s’imprégner de tout le symbolisme de ce temple, il est impératif de comprendre l’importante du dieu Amon dans l’Egypte ancienne.
Amon a tout d’abord été un dieu modeste et local. Elever un dieu au rang de dieu principal a permis aux princes de réaliser une unification de l’Etat.
Dès la XIIe dynastie, Amon « le caché » prend la première place dans le panthéon égyptien.
Amon
En s’élevant au-dessus des autres dieux, il permet à Thèbes de devenir le premier centre religieux.
Il forme tout d’abord une triade avec Mout, son épouse, et leur fils Khonsou, dieu lunaire.
A Karnak, Amon est représenté sur tous les murs.
Amon est représenté par un homme coiffé de deux hautes plumes droites. Au Nouvel Empire, il est assimilé à Râ, le dieu du Soleil de l’Ancien Empire, et devient Amon-Rê.
Râ
Par lui, le pharaon est vraiment d’essence divine. Amon-Rê est un dieu social qui est lié à la vie de son peuple.
D’ailleurs, il est plus tard perçu comme un être réel, capable d’agir et d’intervenir dans les affaires humaines à travers les oracles.
Ramsès II
La XVIIIIe dynastie concentre les rites de la religion d’Etat sur Amon qui représente l’autorité du pouvoir absolu.
Selon les égyptologues, Karnak a été construit pour contrer la destruction potentielle du monde. Si Amon est autant représenté, c'est parce qu'une adulation sans limite devait lui être portée afin de préserver les biens et la fertilité du Nil.
La date des premières constructions est inconnue. On pense que les premiers travaux auraient débuté au Moyen Empire, sous Anteff II.
De nombreux pharaons ont embelli Karnak: Aménophis Ier, Thoutmosis Ier, Hatshepsout, Thoutmosis III et bien sûr Ramsès II. Cette liste n'est pas exhaustive.
Les pylônes de Karnak
Le pylône est une construction dont la masse monte en deux tours qui encadrent une porte. Les bas-reliefs de chaque pylône illustrent en général les hauts faits du souverain constructeur.
10 pylônes ont été construits et chaque pharaon essayait de construire un nouveau pylône plus beau que le précédent.
Le premier pylône mesure 113 mètres de large sur plus de 40 mètres de haut. Sa façade présente des rainures sur lesquelles étaient fixées d’énormes mâts ornés d’étendards.
Scène gravée. Karnak.
Les pylônes marquaient aussi des étapes dans la cérémonie qui accompagnait l’entrée et la sortie du dieu.
Ces pylônes n’ont pas été construits au hasard mais se trouvent tous dans le même axe. On peut facilement imaginer les somptueuses processions qui les traversaient.
Découverte de Karnak
Le temple d’Amon est un ensemble imposant dont les agrandissements se sont étalés sur 20 siècles.
L’aire de Karnak est constituée de trois enceintes, consacrées à trois divinités : Amon, Mout et Montou, le dieu faucon protecteur des princes de Thèbes de la XIe dynastie.
L'orientation de l'ensemble n'est pas due au hasard. L'axe nord-sud correspond à l'axe terrestre en fonction du cours du Nil, et l'axe est-ouest correspond à la course du soleil.
Dès l’arrivée au temple, on est subjugué par la beauté de la célèbre allée bordée de sphinx. Cette allée conduit au premier pylône qui donne sur l’entrée principale du temple.
Les sphinx ont une tête de Bélier, l’animal sacré d’Amon. Ils tiennent entre leurs pattes une statuette qui représente le pharaon Ramsès II.
Les murs de Karnak sont recouverts de scènes et de hiéroglyphes.
Le septième pylône est aujourd’hui partiellement détruit. Il était à l’origine flanqué de statues colossales du pharaon Thoutmosis III dont on ne peut voir maintenant que la partie inférieure.
Les processions s’approchaient du temple sur des barques, en remontant un canal artificiel du Nil.
Le premier pylône donne sur une grande cour. A gauche, il y a trois cellules qui abritaient les barques sacrées de la procession.
Allée des Sphinx
Le deuxième pylône permet d’accéder à la grande salle hypostyle. Dans cette salle, plus de 100 colonnes colossales soutiennent une nef de 50 m de long environ.
Karnak. Grande salle hypostyle.
Sur les murs et les colonnes sont représentées des scènes de campagnes militaires des pharaons Seti Ier et Ramsès II ainsi que les différentes phases du culte divin journalier.
Karnak. Horus et le pharaon.
Au nord de cette salle, s’articulaient autrefois des pièces dédiées au culte du dieu Amon. L’une d’elles s’appelle le « Jardin botanique ». Thoutmosis III la fit décorer de reliefs représentant la faune et la flore syrienne rapportées en Egypte.
Dans la deuxième enceinte, se situe la Salle des Fêtes. Là se déroulait la cérémonie rituelle du renouvellement du sacre du roi.
Bas-relief illustrant le renouvellement du sacre du pharaon.
Au sud de cette enceinte, se trouve le lac sacré du temple, symbole des premières eaux de la création. Sur les rives du lac, se dresse un grand scarabée en pierre. Au nord du temple consacré à Amon, se dresse un autre temple dédié à Montou et au sud, le complexe dédié à Mout, l’épouse d’Amon. L’ensemble de Karnak est parsemé d’obélisques et de statues en l’honneur des Dieux et des souverains.
Les obélisques sont nombreux à Karnak.
La plus imposante statue est celle de Ramsès II, haute de 15 m, qui se dresse dans la première cour du temple. Aux pieds du pharaon est sculptée l’image de sa fille et épouse, Bentanta.
Ramsès II
Les différents souverains qui se sont succédés ont également construit des temples secondaires comme celui de Ptah, d’Opet ou de Khonsou.
Une avenue bordée de sphinx relie les sanctuaires de Karnak et de Louxor.
Newgrange
Monument mégalithique d’Irlande
Dans la vallée de la Boyne, au nord de Dublin, au sommet de la verte colline de Newgrange, littéralement « nouvelle grange », des hommes de l’Age de Pierre ont édifié un tumulus de 80 m de diamètre sur 10 m de haut.
Newgrange est la plus grande et la plus élaborée des trois sépultures du néolithique découvertes dans cette vallée.
Mais, ce n’est pas un tombeau comme les autres. Il s’agirait en fait d’une sorte de cathédrale préhistorique élevée à la gloire du Soleil, symbole de vie.
Newgrange date de 3 200 avant notre ère. Ce monument mégalithique ainsi que les autres de Brú na Bóinne ont une fonction funéraire mais également cérémonielle et sociale.
Caractéristiques de Newgrange
Newgrange est le site le plus important et le mieux conservé de ce qui est appelé en gaélique Brú na Bóinne, une zone d’à peine 8 km² le long de la vallée de la rivière Boyne.
Elle englobe 30 monuments mégalithiques datant du néolithique.
C’est la plus importante concentration de constructions préhistoriques d’Europe.
Newgrange reçoit chaque année la visite de 200 000 personnes. Image Fachxx00
Newgrange est un tumulus de 80 m de diamètre environ qui renferme une vaste chambre funéraire en forme de croix.
Le monument est bordé d’un cercle de pierres constitué de 97 blocs, chacun mesurant plus de 3 m de long.
Presque tous sont richement décorés de gravures mégalithiques.
Vue aerienne de Newgrange. Image Kevin Lawver
L’entrée débouche sur une galerie de 19,85 m de long, bordée de part et d’autre de 43 piliers de près de 2 m de haut, pesant chacun 10 à 12 tonnes.
La dalle qui se tient aujourd’hui à droite du couloir d’accès est la pierre qui scellait autrefois l’entrée, séparant ainsi le monde des vivants de celui des morts.
A l’extrémité de cette galerie, un enchevêtrement de pierres massives forme une chambre cruciforme, la chambre funéraire.
Cette chambre fait 6,5 m de diamètre, et comprend trois grandes absides (renforcements voûtés).
Dans chacune d’entre elles, se trouve un bloc de pierre massif creux de plus de un mètre de diamètre, qui contenait les os humains incinérés.
Entrée du tumulus de Newgrange. Image Sedoglia
La majorité des monolithes de soutènement de la chambre funéraire et des absides sont magnifiquement décorés, surtout par des motifs en spirale et en zigzag, le plus admirable de tous étant la célèbre triple spirale.
On estime que 300 hommes ont été nécessaires pour la construction du monument et qu’il a fallu environ 20 ans pour l’achever.
A l’achèvement des travaux, la chambre et le couloir ont été scellés par un bloc de pierre et au cours des cérémonies religieuses ultérieures, personne ne fut admis à l’intérieur.
Dalle d'entrée de Newgrange décorée de motifs en triple spirale. Image Qole Pejorian
Les archéologues pensent que l’ouverture et l’étroit tunnel au-dessus de couloir servaient de « canal de communication » entre les vivants, à l’extérieur, et les morts, à l’intérieur.
Newgrange : le temple du Soleil
Alors qu’ils travaillaient à la restauration de Newgrange, entreprise en 1960, deux archéologues irlandais découvrirent une ouverture verticale pratiquée entre les dalles du toit. Cette brèche comportait une structure décorée.
En 1969, pressentant que cette ouverture avait une fonction particulière, ils décidèrent de se poster à l’intérieur du tombeau le 21 décembre, jour du solstice d’hiver.
Pilier décoré à l'intérieur du site. Image Qole Pejorian
A 9 h 54, un premier rayon direct pénétra par l’ouverture du toit et longea la galerie pour atteindre la pierre en cuvette de la chambre du fond.
Le mince rai de lumière s’élargit et embrasa soudain la tombe.
A 10 h 15, le Soleil disparaissait.
Il s’avéra ensuite qu’une fois par an, le 21 décembre, Newgrange est illuminé par le Soleil levant. A 10 h 15, la demeure des morts retrouve le repos de l’obscurité totale pour 364 jours.
Le 21 décembre, la chambre funéraire de Newgrange est illuminée par le Soleil. Image Sitomon
Ce n’est qu’après les fouilles de Michael J.O’Kelly qu’il apparut clairement que le solstice d’hiver, la renaissance de l’année, avait une grande importance dans les cérémonies religieuses et rituelles des agriculteurs de l’Age de Pierre.
Les mystères de Newgrange
Il a fallu attendre 1988 pour que toute la lumière soit faite sur Newgrange. Un astrophysicien, P.Ray, découvrit que la galerie centrale se trouvait au moment du solstice d’hiver, il y a 5 150 ans, en plein dans l’axe du levant.
A l’époque, le tombeau s’illuminait à l’instant précis de l’apparition du Soleil. Une telle précision ne pouvait évidemment pas être le fait du hasard.
Couloir d'accès entre le monde des vivants et celui des morts. Image Sitomon
La découverte de Ray fut d’une portée considérable pour les chercheurs qui étudient l’homme du néolithique, notamment en Irlande.
En effet, ces tumulus sont les seuls vestiges qu’ils puissent examiner car cette culture, qui remonte à 10 000 ans environ, s’éteignit sans laisser de traces écrites.
Les archéologues pensent que les hommes qui construisirent ces tombes appartenaient à une petite communauté de 3 000 personnes environ.
Cercle de pierres autour de Newgrange. Image Spud Murphy
La grande complexité de l’ouvrage ainsi que sa remarquable exécution montrent combien on a sous-estimé les facultés créatrices des sociétés préhistoriques.
Cependant, ce talent servait essentiellement à construire des tombes.
Le caisson du toit de Newgrange était ouvert tous les ans, le 21 décembre avant le lever du Soleil, pour laisser les premiers rayons solaires pénétrer dans la chambre.
Mais que se produisait-il ensuite ?
Le toit de la chambre est à encorbellement, et est maintenu en place par le poids du sol qui le surmonte. Image Sitomon
Les esprits des morts étaient-ils consultés sur l’année à venir ? Sacrifiait-on des hommes ou seulement des animaux ?
Quels étaient les individus de la société qui trouvaient leur repos éternel à Newgrange ? On a découvert deux tombes contenant les restes incinérés de trois corps au moins ainsi que des tablettes de marbre, quatre pendentifs, des perles d'os et une lame de silex.
Roche sculptée découverte sur le site. Peut-être un hommage à la fertilité. Image Kevin Lawver
De nombreuses petites tombes mégalithiques irlandaises contiennent les ossements de centaines de personnes incinérées, mais un petit nombre d’entre eux seulement ont été retrouvés à Newgrange.
Ceux-ci étaient peut-être des chefs faisant également offices de prêtres.
Cependant, il est également possible que les os appartiennent à des individus sacrifiés à l’inauguration du monument et que Newgrange n’ait jamais servi de chambre funéraire.
Pierres qui entourent le site de Newgrange. Image Drumminhands
Des systèmes sociaux évolués existaient certainement dans de nombreuses régions d’Europe dès 5 000 ans avant notre ère.
Le Soleil jouait un grand rôle dans les cérémonies mais on ne sait pas quelles autres observations astronomiques étaient pratiquées.
Par contre, dans tous les sites mégalithiques de la vallée ont été retrouvés des rochers gravés de cercles, triangles et zigzags, interprétés comme des représentations du Soleil, de la Lune et de l'homme.
Un millier d’années après son édification, Newgrange n’était plus qu’une simple butte sur laquelle des envahisseurs faisaient paître leurs troupeaux.