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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
La science de la physique, comprenant la mécanique, la lumière, la chaleur et le son, c'est-à-dire tout ce qui est d'influence physique dans le monde, ne peut être suspecté d'une manière précise d'avoir eu son origine dans la magie. Cependant, nous pouvons croire que la magie a ouvert le chemin à une intelligence de nature, qui a fait que l'homme a fouillé dans l'arbre des connaissances, duquel sont sorties les autres branches des sciences... ou du moins des recherches sur d'autres sciences, qui auraient pu avoir leur origine dans la magie.
Il est étonnant de s'arrêter un instant, pour considérer le développement de cette grande science et constater ce que les connaissances du monde ont pu nous apporter, et réaliser ensuite que tout cela avait une origine dans la magie. La magie qui a apporté un grand pouvoir aux humains, est devenue le plus amusant de tous les arts. Les sciences dont la magie était la base, sont maintenant devenues la base de la magie. L'art tout entier est relié à ces sciences et, fouillant dans les mystères de la magie, cela nous conduis immédiatement à l'étude de ces mêmes sciences.
La magie utilise la physique, la mécanique, l'optique, l'électricité, la chimie, et la psychologie pour obtenir ses effets. En apprenant la magie, vous apprenez également un peu de ces sciences. Au début des temps, les gens avaient développé un intérêt pour les sciences au travers de leur croyance à la magie et aujourd'hui, on fait exactement le contraire !
La connaissance obtenue par l'étude de la magie ajoute beaucoup à notre vouloir d'apprendre, elle nous aide dans nos occupations de tous les jours, dans notre vie sociale et dans notre profession de magicien. Nos tours dépendent tous de ces sciences. Plusieurs tours dépendent de l'optique, de la physique de la lumière, de la chaleur ou du son, d'autres dépendent de la mécanique, mais tous dépendent de la psychologie pour arriver à leur effet.
A part de ce matériel éducatif que la magie nous procure, elle fait peut-être également s'élargir le cerveau, en augmentant notre pouvoir de penser à une telle étendue, qu'il est impossible d'évaluer sa portée au travers de notre vie. Pour apprendre la magie, il faut avoir une discipline et une forte concentration qui sont... un bon entraînement pour le cerveau. Quand à sa présentation, cela suppose de penser à nombre de choses à faire en même temps. La maîtrise de la magie nous donne l'occasion de nous garder alertes et bien éveillés et surtout d'être vifs d'esprit, toutes qualités que l'on doit posséder pour devenir un bon magicien.
De par la nature du travail du magicien, il est normal que le secret soit très important, car le magicien dépend du mystère, lequel dépend du secret. La magie est intéressante tant que le public peut être mystifié. L'habileté de faire que certaines choses se produisent, tandis que d'autres ne se produisent jamais, est nécessaire au succès du magicien.
Autrefois, le magicien gardait ses mystères avec vénération et respect. En expliquant ses secrets, on ne fait que crever un ballon d'amusement et d'étonnement. Le monde veut des miracles, il veut croire aux miracles...
Dans le monde d'aujourd'hui nous avons besoin d'imaginaire, d'inspiration et de rêves. C'est au magicien que revient la tâche d'accomplir tout cela. Les rêves sont plus importants que les statistiques, et la vie est un art plutôt qu'une tenue de livres. Il faut apprendre à croire et à rêver. L'art du magicien est de conduire les gens sur une terre d'enchantement, une terre féerique pleine de merveilles.
On peut diviser la faculté de raison de l'être humain en trois modes : l'analyse, la synthèse et le jugement. L'analyse prend les choses en morceaux. La synthèse les place ensemble. Le jugement décide de l'ensemble.
Une chose intéressante au sujet de la synthèse : une fois qu'elle a placé tous les morceaux ensemble et qu'elle a pu résoudre le tout, immédiatement elle perd de l'intérêt et elle commence à chercher autre chose. Il faut se souvenir de ce pouvoir de synthèse des humains, de manière à conserver l'intérêt et l'étonnement de tous, mais sans pour cela leur donner la solution des problèmes.
N'expliquez jamais à un public le secret de vos tours et protégez votre confrère magicien, en protégeant ses secrets. Dans votre apprentissage de magicien, il vous est confié le soin de vous protéger vous-même. Vous le devez à votre confrère magicien, aussi bien qu'à vous-même, pour protéger la profession que vous ferez peut-être un jour.
Conservez en mémoire tous ces principes et vous en profiterez au maximum. Tout comme un acteur sur la scène qui entre dans son personnage et fait tressaillir son public, essayez d'entrer dans votre rôle de magicien, et vous apporterez ainsi le bonheur et l'émerveillement à toutes les personnes qui vous entourent.
si vous aussi, vous voulez devenir magiciens
Voici quelques conseils qui vous seront très utiles dans l'art de la prestidigitation. Au départ, il faut comprendre qu'il y a une grande différence entre un magicien et une personne qui fait des tours. C'est exactement comme le pharmacien qui peut vendre un médicament, mais cela ne fait pas de lui un médecin.
La formation d'un magicien n'est pas différente de la formation d'un autre corps professionnel. Vous pouvez être entraîné dans la mécanique et être habile à rencontrer n'importe quelle situation imprévue, mais cela n'est pas toujours suffisant. Un musicien n'est pas une personne qui se contente de jouer de la musique. Il doit d'abord être entraîné à combiner des notes pour en faire une harmonie, il doit connaître la bonne mesure, les mathématiques et l'histoire de la musique, afin d'être en mesure de comparer les valeurs.
Un appareil magique n'est pas différent d'un instrument de musique. Le magicien doit également apprendre à travailler avec ses appareils. Une personne joue du violon, et s'il y a un manque d'harmonie, immédiatement on fait la grimace, ou on se bouche les oreilles. De même, une personne peut jouer assez bien pour réussir à nous faire danser, tandis qu'un autre musicien, qui met toute son âme dans le morceau interprété, peut soulever l'admiration de millions de personnes.
La supériorité dans le domaine de la magie n'est pas due à la quantité de matériel qu'un magicien possède, ou transporte avec lui. Au contraire, plus il aura de bagage, moins habile sera l'illusionniste. Ceci s'explique souvent par le fait que la plupart des appareils employés sont mécaniques, et qu'ils ne demandent aucune habileté de la part du magicien.
Dix tours de magies bien exécutés par un magicien qui a soigné sa présentation, pour obtenir le maximum d'effet sur les spectateurs, vaudront mieux que cent tours avec une tonne de bagage, entre les mains d'un gâcheur qui veut donner l'impression d'être un maître de la magie.
Les tours les plus intéressants pour les spectateurs sont généralement ceux qui sont présentés avec des objets d'usage courant, tels que pièces de monnaie, cartes, cordes, mouchoirs... Ce sont les méthodes les plus simples d'opération qui produisent toujours les plus grands effets sur un public.
Au tout début, les magiciens faisaient volontiers appel aux tables couvertes de draperies. Un assistant s'y tenait souvent caché et, afin de faciliter le miracle, passait ses mains par des trous pratiqués dans l'étoffe. Des illusions utilisant les dernières découvertes de l'optique, de la chimie ou de la mécanique se développèrent au fur et à mesure qu'apparaissaient boîtes, tubes et étuis perfectionnés. Mais ce qui a toujours assuré le succès du magicien à travers les âges, beaucoup plus que les trucs utilisés, c'est sa personnalité et ses dons d'acteur. Les tours ne sont que le soutien du comédien habile à amuser son auditoire, même si ce dernier en connaît les effets et en devine les causes. C'est la manière de présenter les tours qui donne l'illusion de la magie et permet qu'on s'amuse à être dupé.
En 1920, le magicien anglais Selbit, dont le vrai nom était Percy Tibbles, étonna ses spectateurs avec une grande illusion où il sciait par le milieu une jeune femme enfermée dans une caisse, séparant les morceaux de la caisse pour montrer qu'elle avait bien été coupée. Puis, il les réunissait à nouveau. L'enthousiasme fut immense: tout le monde voulut voir cette illusion. La publicité faite dans les journaux fut telle que Selbit eut à ce moment-là jusqu'à neuf compagnies présentant le tour de « la femme coupée en deux » dans tous les théâtres. Il inventa nombre d'illusions qui furent largement exploitées par d'autres magiciens.
Un autre grand illusionniste, Horace Goldin, mit au point au cours de ses représentations à New York une autre méthode pour scier une femme en deux. Dans la version de Goldin, au lieu d'être enfermée complètement dans une caisse, la jeune fille restait partiellement visible tout au long du numéro, car ses mains, ses pieds et sa tête sortaient par des trous pratiqués aux extrémités de la caisse. En 1924, Goldin avait six compagnies faisant la tournée des théâtres américains, sciant caisses et jeunes filles aussi souvent que le public l'exigeait et tant que des billets pouvaient être vendus... A ses débuts, Goldin ne s'était intéressé à la magie que pour amuser ses amis et ses clients, mais il était vite devenu fort connu en Angleterre (où il résidait) et en Europe où il avait fait quelques tournées. Il lança son numéro de la femme sciée en faisant circuler en ville des ambulances publicitaires et en postant des infirmières et des brancardiers dans le hall d'entrée des théâtres... «au cas où la scie glisserait !». Quand l'intérêt du public se mit à faiblir, Goldin supprima la caisse et se mit à scier la jeune fille sur une table avec une scie circulaire à moteur.
Parmi les versions modernes et bien plus transportables de vieilles illusions, se trouvent de nouveaux grands trucs stupéfiants, citons par exemple celui de l'anglais Robert Harbin : « la femme zig-zag ». Une jeune fille placée dans une armoire très étroite est découpée en trois morceaux par de grandes lames d'acier, et l'on voit le centre de son corps se déplacer sur le côté, se séparant de sa tête et ses pieds. La magie a de tous temps existé et il y aura des magiciens aussi longtemps qu'il y aura des hommes pour s'amuser de leur surprise.
La carrière de Harry Blackstone (1885-1965) débuta à la belle époque du "music-hall". Derrière les rideaux fermés de la scène, on pouvait entendre le bruit ronflant d'un moteur. Lorsque les rideaux s'ouvraient, Blackstone vêtu de blanc s'avançait vers le centre de la scène où tournait une énorme scie circulaire. Blackstone se saisissait d'une planche et la coupait en deux, puis s'approchant du public avec ces deux morceaux de bois, il expliquait ce qui allait se passer. Son assistante était alors installée sur la plate-forme de la scie, puis il coupait à vue ce qui était apparemment le ventre de l'infortunée. Ensuite, il inversait la formule magique et son assistante venait saluer le public, indemne.
Quand il présentait ses illusions, Blackstone n'avait pas la lourdeur de ses prédécesseurs Kellar et Thurston. Les temps avaient changé et le public aussi. Les foules qui se bousculaient à l'entrée des théâtres n'appréciaient plus guère les spectacles lents des grands magiciens du passé. Avec tact et allure, s'appuyant sur une mise en scène en accord avec son époque, Blackstone apporta du nouveau à la magie. Il faisait son entrée sur scène en cape et costume de soirée, puis il lançait ses gants blancs en l'air qui se changeaient en colombes. Pour terminer son spectacle, il présentait un numéro où le magicien est menacé par un voleur à barbe blanche, brandissant un revolver. Il disparaissais mystérieusement pour ne réapparaître qu'au moment de saluer son public, sous les traits de l'homme aux favoris blancs. Le public admirait ce maître du spectacle dont la technique était rodée par plusieurs années de tournées. De nos jours, il n'y a plus guère d'endroit dans le "show-business" où l'on puisse s'enrichir de ce genre d'expérience...
Au fil des années, Blackstone présenta des pièces magiques ponctuées de plusieurs illusions, s'articulant au sein d'un contexte dramatique. Parmi ces numéros, on trouvait « le cheval qui s'évapore » (parfois remplacé par un dromadaire !) et le fameux tour de « la corde indienne ». Dans un autre tour, Blackstone, ligoté devant un énorme canon, disparaissait dans une énorme bouffée de fumée lorsque le canon faisait feu. Un peu plus tard, l'Indien barbu qui avait tiré le coup de canon, enlevait son déguisement et l'on reconnaissait Blackstone. S'il utilisait « la femme flottante » comme clou de son spectacle, il avait également créé d'autres illusions comme celle du mouchoir emprunté dans la salle et qui dansait sur scène un étonnant ballet fantôme. Il faisait également flotter en l'air un verre de lait, et même une ampoule électrique qui brûlait sans être reliée à aucun fil. Il faisait disparaître une cage et l'oiseau qu'elle contenait. Bientôt, dans le monde entier, des magiciens firent flotter des dames dans les airs, mais généralement de façon moins spectaculaire que Blackstone et Thurston. Ayant renoncé aux spectacles réguliers vers 1955, Blackstone se retira à Hollywood (Californie) et il se contenta d'apparitions occasionnelles à la télévision.
Howard Thurston (1869-1936), a sans doute créé l'un des plus grands spectacles de l'histoire de la magie de scène, il employait des douzaines d'assistants, de mécaniciens et autres corps de métier, avec des tonnes de matériel et de décors. Lors des tournées annuelles qu'il effectua aux États-Unis et qui se poursuivirent pendant vingt-huit ans, le transport de son matériel exigeait des wagons entiers, presque autant que pour un cirque. Au plus fort de son succès, Thurston dirigea des ateliers de la taille d'une petite usine, regroupés dans un studio de cinéma transformé. Plus de trente mécaniciens des plus habiles y fabriquaient les nouvelles illusions et les accessoires destinés aux prochaines tournées. Ces appareils remplissaient quatre entrepôts. On a estimé que durant toutes ces années, Thurston devait avoir dépensé environ un million de dollars pour mettre au point ces illusions qui ont enchanté une génération d'Américains. L'illusion "La dame et le lion" fut mise au programme du spectacle de Thurston en 1910 et fut présentée jusqu'en 1929. Il utilisait deux grandes cabines que l'on pouvait voir vides au début du numéro, la dame entrait dans la cabine de droite et les rideaux des deux cabines étaient fermés. Quand on dévoilait la première cabine, on y découvrait un lion en cage à la place de la partenaire, tandis que la dame apparaissait dans une cage de métal suspendue à l'intérieur de la seconde cabine.
Entre les mains de Thurston, la lévitation atteignit les sommets du spectaculaire. Cette illusion nécessitait à elle seule une installation de scène tout à fait indépendante, une musique appropriée, des accessoires encombrants et toute une garde-robe de costumes spéciaux. Le public ne voyait évidemment jamais la machinerie qui pesait plus d'une tonne et remplissait huit grandes caisses. Il fallait, dans chaque nouvelle salle, installer un réseau de fils d'acier pratiquement invisibles et un treuil caché, boulonné au plancher. Pour arriver à une illusion parfaite, des semaines entières furent nécessaires pour régler les éclairages. Des assistants, vêtus en Indiens, apportaient sur scène une chaise à porteurs tout à fait vide, et la princesse Fernanda y apparaissait soudain. Thurston l'hypnotisait, frappait dans ses mains, et elle tombait en arrière dans les bras de deux hommes qui la déposaient sur un canapé. La musique s'arrêtait et, sur l'ordre de Thurston, la princesse s'élevait lentement jusqu'à plus d'un mètre du sol. On évacuait le divan, puis un cerceau de métal était passé autour de son corps pour bien prouver que rien ne la soutenait. On faisait ensuite passer le cerceau dans l'assistance pour qu'il soit examiné. Plusieurs spectateurs montaient même sur scène pour toucher la main de la femme et tourner autour de son corps suspendu. Sur un nouvel ordre de l'illusionniste, on enveloppait la princesse d'un drap et elle flottait à présent au-dessus de la rampe, surplombant la première rangée des spectateurs, puis revenait au centre de la scène. «Je vais vous montrer maintenant quelque chose dont vous vous souviendrez votre vie entière !» s'écriait Thurston. Il tirait le drap : la princesse avait disparu ! Thurston a gagné et perdu plus d'un million de dollars, il fut sans doute le plus grand illusionniste des États-Unis, pendant presque 30 ans!
Harry Houdini (1874-1926), à l'âge de 20 ans, commença sa carrière avec sa première femme dans les cirques et les petites troupes, faisant des numéros de magie et de transmission de pensée. Leur vie n'était ni facile, ni très lucrative, mais ils étaient jeunes et survécurent... Houdini en profitait pour se faire de la publicité, se débarrassant de ses menottes dans les postes de polices locaux. Puis, il ajouta à son spectacle un numéro dans lequel il s'échappait d'une camisole de force et ce fut un désastre, car il sortait de la camisole en se cachant derrière un rideau ! Le public supposa bien entendu qu'il se faisait aider par un assistant. Plusieurs années plus tard, le même public étaient tenu en haleine durant 90 minutes de spectacle, pendant lesquelles Houdini se contorsionnait, luttant contre la mort et le temps : Houdini avait trouvé son style inimitable.
A la fin de 1912, à l'âge de 38 ans, Houdini revint en Europe après une tournée de succès aux États-Unis. Il ajouta à son spectacle l'évasion la plus extraordinaire de sa carrière : "La Chambre aux Tortures". On remplissait d'eau un coffre de bois, qui avait été examiné auparavant, les côtés de ce coffre étaient faits de verre et à l'intérieur, on plaçait une cage de métal. Houdini, les chevilles emprisonnées dans une plaque de métal, était descendu la tête en bas, à l'intérieur de la cage. Le haut de la cage était verrouillé et un rideau placé autour du coffre. La mise en scène dramatique amenait le public au comble de la tension. Des assistants se tenaient aux quatre coins du coffre (en cas d'urgence !), tandis que les musiciens jouaient un hymne incantatoire. Deux minutes plus tard, le public accroché au bord de leurs sièges, était soulagé de voir apparaître sur scène Houdini, mouillé mais sain et sauf.
Houdini devint une vedette mondiale de la magie, passé maître dans l'art de se libérer de menottes et de chaînes, s'échappant de prisons et de coffres. Il acquit sa célébrité en s'extrayant de camisoles de force, suspendu à un filin au-dessus de la rue, du haut d'un immeuble de plusieurs étages. Houdini présenta également le célèbre tour de la Malle des Indes. Sa version lui apporta ses premiers succès et il la conserva à son programme toute sa vie durant. Il se faisait ligoter dans un sac et enfermer dans une malle cadenassée et entourée de cordes. Son assistante, bien souvent Madame Houdini, tendait un rideau devant la malle. En quelques secondes, Houdini se libérait et repoussait le rideau : il s'était débarrassé de ses liens et c'était Madame Houdini qu'on retrouvait dans la malle, aussi étroitement ligotée qu'il l'avait été quelques instants auparavant !
Dans les théâtres, Houdini brillait de tous ses feux, les salles étaient pleines et les foules se bousculaient à chaque fois qu'il réussissait une évasion...
Harry Kellar (1849-1922), fut certainement le chef de file des illusionnistes américains du début du siècle. Kellar commença sa carrière comme assistant du "fakir d'Ava", puis dans une troupe de spiritualistes qui était très populaire à cette époque : "Melville Fay et les Frères Davenport". Cette troupe avait eu beaucoup de succès en Europe et aux États-Unis, en communiquant avec les morts et en invoquant les esprits. Ils se tenaient pieds et poings liés dans un cabinet, tandis que des objets tournoyaient dans les airs et que des cloches sonnaient. Harry Kellar se fit connaître en présentant un nouveau tour, la cage à oiseau qui disparaît. Cette cage fut inventée par Buatier de Kolta et grâce à son style, Kellar en fit un numéro si spectaculaire que pendant la tournée suivante, un amoureux des bêtes, s'imaginant qu'un serin était tué chaque soir, fit un scandale qui amena Kellar à faire une représentation spéciale pour la Société Protectrice des Animaux... Cela lui valut une publicité qu'il n'aurait jamais pu s'offrir !
Kellar se concentra sur ses facultés de comédien et présenta la magie comme si le public assistait à des miracles véritables. On rapporte que lorsqu'il faisait pousser des fleurs, s'éteindre une lampe, apparaître des esprits ou lorsqu'il présentait sa version de la lévitation de Maskelyne, toutes ces expériences théâtrales transportaient dans un monde étrange tous ceux qui y assistaient, un monde dans lequel la magie devenait réalité. Nombre de ses numéros et de ses tours s'inspiraient, au début, des spectacles de Maskelyne. Il reprit et améliora considérablement ce qui était considéré comme la meilleure illusion de scène, la femme volante. Faire flotter quelqu'un dans les airs est une des illusions les plus anciennes et elle fit presque obligatoirement partie de tous les grands spectacles de magie du XIXe siècle. Kellar dépensa des milliers de dollars à perfectionner cette illusion.
En dehors de ses prouesses d'artiste, Kellar fut l'un de ceux qui firent le plus de publicité et on compte nombre de lithographies splendides qui étaient destinées à promouvoir son spectacle. Dans presque toutes ses affiches, on retrouvait le portrait du magicien entouré de petits diables rouges, perchés sur ses épaules, murmurant à son oreille ou dansant autour de lui. Thurston, Blackstone, Carter et la majorité des magiciens de ces années-là ont utilisé ce genre d'affiche. Ce fut cependant Kellar le premier. A la fin du XIXe siècle, le spiritualisme était à la fois une croyance et un passe-temps populaire et Kellar se servit de cette mode avec habileté, se servait de diables dans sa publicité, sur ses en-têtes de lettres et même sur ses cartes de Noël ! Jusqu'à sa mort il passa son temps à trouver de nouveaux numéros, gardant toujours un vif intérêt pour la magie et continuant à correspondre avec plusieurs de ses contemporains. Il se retira au plus haut de sa gloire dans une retraite confortable, car il avait su faire de bons investissements...
Jean-Eugène Robert (1805-1871) fût très tôt passionné par la mécanique et apprit l'Art de l'horlogerie chez son cousin. Il connaissait déjà la magie, mais lorsque par erreur, on lui donna un livre intitulé "Amusements scientifiques" au lieu d'un livre d'horlogerie, il eut la certitude de pouvoir inventer et de présenter des tours de magie. Toutefois, il continua dans l'horlogerie et lorsqu'en 1830 il épousa la fille d'un éminent horloger, il ajouta le nom de sa femme au sien, et c'est sous le nom de Robert Houdin qu'il ouvrit un studio à Paris. Mais sa fascination pour la mécanique ne le quitta pas et s'ajouta à son intérêt pour les choses mystérieuses. C'est pendant les années qui suivirent que sortirent de sa fertile imagination des automates qui lui valurent une médaille à l'Exposition de Paris en 1844.
Un aristocrate, fasciné par les inventions mystérieuses de Robert Houdin, l'installa dans un charmant petit théâtre. Après un départ assez lent, ses merveilles et son habilité de magicien, firent les délices de Paris... Au début, durant presqu'un an, Houdin n'attira pas les foules, jusqu'au jour où il commença à présenter un numéro de double vue, dans lequel son fils, les yeux bandés et assis sur la scène, décrivait des objets qui appartenaient à des personnes de l'assistance. Ce numéro fit tellement sensation que le public s'empressa de venir voir ce nouveau clairvoyant. Dans un de ses tours, on pouvait voir un arbre mécanique qui donnait des oranges, et dans lesquelles, on retrouvait un mouchoir qui avait été emprunté à une personne de l'assistance. Ce mouchoir était lâché dans les airs par des papillons. Dans un autre tour, des paniers de fleurs sortaient d'un foulard de soie et divers objets étaient produits d'une corne d'abondance montrée vide. Ensuite, des cages remplies d'oiseaux, des chapeaux et finalement son jeune fils sortaient d'une petite valise. Pendant ce temps, un cuisinier mécanique allait et venait dans sa boutique, en portant des gâteaux et des petits pains. Mais il n'y avait pas que des fééries mécaniques !
Parmi ses étonnants numéros on se souvient surtout de "La Suspension éthérée" : son fils de six ans montait sur un tabouret, des perches étaient placées sous ses bras, puis Robert Houdin lui faisait respirer de l'éther pour l'endormir. Ensuite, il enlevait le tabouret et l'enfant restait suspendu entre les perches. Il retirait une perche tandis que le garçon continuait à dormir. Finalement, Robert Houdin soulevait doucement le corps de son fils, de manière à l'amener dans une position horizontale, comme suspendu dans l'air, aussi léger que les vapeurs d'éther... Chaque fois qu'il présentait cette illusion, c'était un tonnerre d'applaudissements. En 1856, le gouvernement français envoya Robert Houdin en Algérie, pour y donner un spectacle de magie, afin de diminuer l'influence néfaste qu'avaient les marabouts sur les tribus arabes. Il fit une impression si fantastique, que les chefs de tribus se présentèrent à lui, avec un parchemin et la promesse de garder leur loyauté à la France. Houdin donna son dernier spectacle au Grand Théâtre de Marseille.
Les premiers Magiciens
Les exploits des magiciens durent depuis tant de siècles qu'on ne peut dire avec exactitude quand ils ont commencé. Cet art de l'illusion est sans doute né dans les fabuleux pays d'Orient. Les explorateurs qui s'aventurèrent dans les contrées mystérieuses de l'Inde et de l'Orient en ramenèrent des contes fantastiques remontant à la nuit des temps. Mais leurs récits sont colorés de tant d'imagination qu'il est difficile de séparer le réel de la fantaisie pure. L'Inde fut dit-on le berceau de miracles comme la croissance instantanée d'un manguier hors d'une graine, sous les yeux des spectateurs, ou encore la transformation de baguettes de bois en serpents...
Les tours de passe-passe devaient être une forme d'amusement courante au temps des Égyptiens, puisqu'on a trouvé une scène illustrant le célèbre jeu des gobelets et des muscades sur les parois d'un tombeau de Beni Hassan, datant d'environ 2 500 ans avant Jésus-Christ. Le papyrus Westcar fait état d'une représentation, donnée sur ordre du roi, par un prestidigitateur nommé Dedi au palais de Chéops. Dedi pouvait couper la tête d'une oie et la lui remettre. Si les magiciens Égyptiens distrayaient déjà leur public avec des gobelets et des boules 2 000 ans avant Jésus-Christ, les prestidigitateurs chinois enclavaient des anneaux de métal comme le font nos magiciens modernes. Le riz leur sautait d'une main à l'autre, et ils faisaient apparaître des bocaux où nageaient des poissons rouges. Au Japon, les grands classiques consistaient à transformer un morceau de papier en papillon, à faire passer une corde au travers d'un cou ou à faire jaillir des fontaines d'eau.
En Europe, durant la première moitié du XVIIIe siècle, les magiciens étaient des amuseurs ambulants qui donnaient leur spectacle dans la rue ou lors de foires, accompagnant les jongleurs, les acrobates et les conteurs. Parfois, ils étaient invités à présenter leur spectacle dans les châteaux. Leur répertoire se limitait aux trucs courants: encore les gobelets aux muscades, couper et réparer des cordes et s'enfoncer des couteaux dans les mains, les bras ou le corps. Les tours de cartes devinrent populaires en Europe dès que les jeux imprimés furent suffisamment bon marché pour que chacun puisse acquérir le sien. A travers tout le Moyen Age et jusqu'à la moitié du XVIIIe siècle, le bateleur portait généralement une sorte de grand tablier, muni d'une vaste poche contenant les objets dont il avait besoin pour présenter ses trucs. Cette poche servait aussi à cacher ses mains lorsqu'il voulait échanger ou empalmer quelque objet. Les bateleurs de foires et les magiciens exerçant chez les nobles et les riches introduirent rapidement des tours de cartes dans leur répertoire. Nombre de ces premiers tours comportaient des manipulations, des prédictions ou des combinaisons mathématiques. L'image qu'on avait du magicien était celle d'un amuseur ambulant, pratiquant en plein air et sortant de multiples objets de la grande poche de son tablier ou du sac qu'il portait sur l'épaule. C'est peut-être de là que vient l'expression «avoir plus d'un tour dans son sac»...