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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
Terres Australes et Antarctiques Françaises
(T.A.A.F.)
L’île Saint-Paul, l’île Amsterdam, l’archipel Crozet, l’archipel Kerguelen et la Terre Adélie.
Les Terres australes et antarctiques françaises sont, depuis la loi du 6 août 1955, un Territoire d’Outre-Mer doté de l’autonomie administrative et financière.
Les TAAF sont constituées de :
l’île Saint-Paul (7 km2), l’île Amsterdam (54 km2), l’archipel Crozet (115 km2), l’archipel Kerguelen (7215 km2), et la Terre Adélie (432000 km2).
Ils sont situés dans la zone sud de l’océan Indien et sur le continent antarctique, soit à plus de 12000 kilomètres de la métropole.
Une collectivité d’outre-mer à la fois classique...
Les Terres australes et antarctiques françaises sont, depuis la loi du 6 août 1955, un Territoire d’outre-mer doté de l’autonomie administrative et financière.
Cette collectivité d’outre-mer, possédant l’autonomie administrative et financière, a été créée par la loi du 6 août 1955 abrogeant le décret de 1924 qui rattachait alors ces terres au gouvernement général de Madagascar. Le décret n° 2008-919 du 11 septembre 2008 pris pour l’application du statut des Taaf est le principal texte de développement.
Les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) sont formées par l’archipel de Crozet, l’archipel des Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam, la terre Adélie et les îles éparses (depuis la loi du 21 février 2007) : Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India dans le canal du Mozambique et Tromelin au nord de la Réunion.
L’ensemble de ces terres procure à la France une Zone Economique Exclusive (ZEE) de plus de 2 500 000 de km² riches en ressources marines.
La collectivité dispose d’un budget d’environ 26 millions d’euros, alimenté par des ressources propres (impôts, taxes de mouillage, droits de pêche, philatélie, tourisme…) et par une subvention du secrétariat d’État à l’outre-mer. Une grande partie de ce budget est consacrée aux charges d’affrètement des deux navires qui assurent la desserte maritime des districts. Comme les autres territoires d’outre-mer, elle est associée à l’Union européenne, en tant que PTOM (pays et territoires d’outre-mer) et bénéficie à ce titre d’un régime spécial, en particulier des financements du FED.
Le siège est installé depuis 2000 à Saint-Pierre de la Réunion où il regroupe près de 40 personnes. Il accueille le bureau du préfet, le cabinet du préfet, le secrétariat général et les différents services : technique (ST), administratif et financier (SAF), gestion des écosystèmes et des milieux naturels (GEMIN), postes, informatique et télécommunications (SPIC), défense et sécurité civile (SDSV), communication, tourisme et boutiques et cellule juridique. L’antenne parisienne des Taaf abrite le service médical et la philatélie.
...et originale
Depuis leur découverte, ces îles ont connu une histoire marquée par de multiples tentatives de mise en valeur (élevage du mouton et usine baleinière à Kerguelen, conserverie de langoustes à Saint-Paul…), qui toutes échouèrent, quelquefois tragiquement. Aujourd’hui, les districts subantarctiques n’ont pas de population permanente, mais accueillent selon les bases de 50 à 100 personnes (scientifiques et personnels techniques) qui y séjournent de six mois à un an. Les îles Éparses accueillent des garnisons militaires et des météorologues relevés tous les 30 à 45 jours.
Les bases sont desservies par la mer, avec le Marion Dufresne, au départ de la Réunion vers les trois districts austraux, et avec l’Astrolabe, depuis Hobart en Australie vers le district antarctique de terre Adélie. Les îles Éparses sont ravitaillées par avion militaire. Cet isolement implique la mise en place par l’administration des Taaf d’une chaîne logistique complexe, indissociable de l’affirmation de la présence française..
Il s’agit d’un territoire où la France exerce sa souveraineté dans trois contextes différents :
dans les Terres australes (Crozet - Kerguelen - Saint Paul et Amsterdam), cette souveraineté n’a jamais été contestée par aucun pays. Même si elle n’est pas menacée, il est nécessaire de l’affirmer pleinement, à la fois par la présence de bases occupées en permanence et par une surveillance de l’immense zone économique de 200 milles nautiques qui entoure ces îles.
en Antarctique, la souveraineté française sur la terre Adélie s’exerce dans le contexte du Traité international de Washington de 1959 qui a gelé toutes les revendications territoriales et affirmé la liberté de la recherche scientifique sur tout le continent. Elle doit donc être compatible avec les exigences du Traité qui a été complété en 1991 par le Protocole de Madrid sur la protection de l’environnement et qui fait de ce continent "une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science".
dans les îles Éparses, où la souveraineté est assurée par une garnison militaire et une mission météo.
Peu d’endroits au monde abritent encore des populations animales de l’importance de celles des Taaf : manchot empereur, grand albatros, manchot royal, éléphant de mer, otarie d’Amsterdam, pétrel géant, skua, gorfous, sternes…qui se comptent par milliers suivant les saisons et les espèces.
Les Taaf ont créé en octobre 2006 une réserve naturelle couvrant une superficie d’environ 700 000 hectares dans les îles subantarctiques. Cette réserve est de très loin la plus grande de France. En protégeant les écosystèmes terrestres et marins exceptionnels des Kerguelen ou de l’archipel Crozet, elle permettra aux chercheurs de continuer à mener des travaux essentiels pour la connaissance et la protection de la biodiversité. Les îles Eparses sont également classées en réserve naturelle par arrêté préfectoral.
Le territoire des îles Wallis et Futuna constitue un archipel de trois îles principales : Wallis, Futuna et Alofi.
Situées entre les îles Fidji à l’ouest, les iles Samoa à l’est et les îles Tonga au sud-est, elles appartiennent à l’Océanie polynésienne. Plus de 2. 000 km les séparent de la Nouvelle-Calédonie. Le climat est de type équatorial.
L’île de Wallis (Uvéa est le nom polynésien donné à l’île par ses habitants) à 200 km au nord-est de Futuna, d’une superficie de 75,64 km², porte le nom du premier marin qui la découvrit en 1767, le Capitaine Samuel WALLIS.
Futuna (46,28 km²) et l’îlot voisin d’ Alofi (17,78 km²), séparés par un chenal de 2 km, furent découverts en 1616 par des navigateurs hollandais. Ils leur donnèrent le nom des "îles Horn". Ces îles au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récifs, sont difficiles d’accès par la mer. Toutefois, l’Anse de Sigave permet aux bateaux d’y mouiller en toute tranquillité.
Le chef du territoire, administrateur supérieur du territoire, a le rang de préfet.
Histoire
Peuplée de Polynésiens en provenance des Iles Tonga pour Wallis et des Samoa pour Futuna, les deux îles, visitées par des navigateurs au XVIIème siècle, ne connaissent pas de présence européenne notable avant le XIXème siècle et l’implantation de missions catholiques. Les trois royaumes d’Uvéa, d’Alo et de Sigave signent un traité de protectorat avec la France, ratifié en 1887.
Utilisées par les Etats-Unis comme base avancée pendant la Seconde Guerre Mondiale, Wallis et Futuna choisissent de devenir Territoire d’Outre-Mer par référendum en 1959. Le statut du territoire est fixé par la loi du 29 Juillet 1961.
Brève histoire du peuplement de l’Océanie
Les données les plus récentes de l’archéologie, associée à des recherches en linguistique et en génétique, attestent que les migrations humaines de l’Asie vers l’Océanie se sont déroulées sur 50.000 ans.
C’est tout d’abord, il y a 40.000 ans, l’Australie qui accueille ses premiers habitants - les Aborigènes d’aujourd’hui alors qu’elle est encore soudée à l’actuelle Nouvelle-Guinée. Le niveau de la mer étant plus bas qu’aujourd’hui du fait de la période glaciaire, de nombreuses portions de terre alors émergées permettaient la circulation des populations humaines, ainsi d’ailleurs que des animaux et des plantes.
Séparée du continent australien au septième millénaire avant notre ère, l’actuelle Nouvelle-Guinée accueille, il y a environ 10.000 ans, des cultivateurs de taros qui ont vraisemblablement introduit le porc dans la région, à partir de leur lieu de dispersion, l’Asie du sud-est.
Les ancêtres des Océaniens insulaires actuels ont, au cours des quatre derniers millénaires, fait souche sur les divers archipels du Pacifique, encore vierges de toute présence humaine. Ces migrants plus récents ont implanté leur civilisation de l’Indonésie à l’île de Pâques et jusqu’à Hawaï. Ils appartiennent à une même famille linguistique et culturelle, celle des Austronésiens, qui est aujourd’hui répartie en trois grands groupes géographiques dans le Pacifique : les Polynésiens à l’est, les Micronésiens au nord-ouest et, plus au sud, les Mélanésiens.
Les institutions coutumières
Une spécificité du territoire : trois royaumes dans la République.
Si le territoire forme une entité administrative, l’organisation coutumière, respectée par la République, distingue trois royaumes : celui d’Uvéa à Wallis et ceux d’Alo et de Sigave à Futuna qui se confondent avec les circonscriptions administratives.
A Uvéa, le roi (hau), qui porte le titre de LAVELUA, est le chef de la hiérarchie coutumière. Il est assisté d’un Premier Ministre (Kalae-Kivalu) et de cinq Ministres : Mahe Fotuaika, chargé de l’environnement et des affaires maritimes ; Ului Monua, chargé de l’agriculture ; Kulitea, chargé de la justice et de la culture ; Fotua Tamai, chargé de la santé ; Mukoi Fenua, chargé de la jeunesse. Le conseil des Ministres est assisté du Pului’Uvéa, chef de la police. Le LAVELUA nomme sur proposition de la population, les chefs de district, appelés " faipule " qui ont eux-mêmes autorité sur les chefs de village, les " Pule Kolo ". Ces derniers, qui peuvent lever les corvées d’intérêt général, sont plébiscités ou destitués par la population au cours d’assemblées générales, dites " fono " qui ont lieu le dimanche dans une case commune appelée " fale fono ".
A Futuna, l’île est divisée en deux royaumes : Sigave et Alo qui comprennent au total 15 villages :
Chaque roi (sau) est détenteur de l’autorité coutumière pour son royaume. Le Tuiagaifo à Alo et le Tui’sigave à Sigave sont assistés de 5 Ministres appartenant à des villages différents, d’un chef de cérémonies et d’un chef de la police.
Il est à noter que le roi de Sigave qui porte actuellement le titre de Tui’sigave, peut porter également celui de Tamolevai, Keletaona ou Safoka, selon la famille à laquelle il appartient. Dans les deux royaumes, les chefs de villages sont désignés par un conseil des anciens.
Statut
La loi n° 61-814 du 29 juillet 1961 "garantit aux populations du territoire le libre exercice de leur religion, ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes tant qu’elles ne sont pas contraires aux principes généraux du droit…" (art. 3). Le territoire est représenté au Parlement de la République par un député et un sénateur. Une personnalité, désignée par le Gouvernement, siège au Conseil économique et social.
Histoire de la Nouvelle Calédonie
Le peuplement du Pacifique sud est récent. L'homo sapiens venu d'Asie émigra vers la Mélanésie à partir de 4000 ans av. JC. Les plus anciennes traces de colonisation de la Nouvelle-Calédonie datent de 1300 av. JC. La Nouvelle-Zélande, encore plus méridionale, ne fut peuplée par les Maori que 900 ans av. JC.
On compte deux périodes "préhistoriques" calédoniennes:
-La période Koné, de 1300 av. JC à 1000 ans après JC, archéologiquement définie par l'art potier Lapita et Podtanéan. Les villages sont essentiellement côtiers.
-La période Naïa-Oundjo: de 1000 ans à l'arrivée des européens. Le peuplement gagne l'intérieur des terres, partout où la nature le permet.
James Cook découvre la Nouvelle-Calédonie en 1774. Plusieurs navigateurs français y accostent par la suite: La Pérouse, Entrecasteaux, Kermadec. Les santaliers s'intéressent à l'archipel. James Paddon, un commerçant anglais, est le premier à s'installer, sur l'île Nou, devenue actuellement une presqu'île de Nouméa. Les missionnaires catholiques arrivent en 1843. C'est le 24 septembre 1853 que l'amiral Fébvrier-Despointes prend possession de l'île au nom de la France. Nouméa (Port-de-France jusqu'en 1866) est créée en 1854.
L'amiral Fébvrier-Despointes sur le billet de 5000 francs pacifique
Les gouverneurs sont militaires jusqu'en 1884. La colonisation libre et agraire n'est guère encouragée au début. En 1864 s'y ajoute celle d'origine pénitentiaire. Le bagne créé par Napoléon III accueillera, souvent dans des conditions dramatiques, 40.000 prisonniers dont 5 000 communards, parmi lesquels Louise Michel célèbre révolutionnaire anarchiste. Le bagne principal de l'île Nou servait de gare de triage pour les fermes pénitenciaires de la brousse. Son rôle déclinera progressivement jusqu'à sa fermeture en 1897.
Cette époque est marquée par de nombreuses révoltes de la population kanak, dont la plus célèbre est celle menée en 1878 par le grand chef Ataï.
La colonisation civile démarra vraiment en 1892, sous l'impulsion du gouverneur Feuillet, mais les cyclones, les insurrections indigènes et l'isolement des côlons firent s'écrouler les espoirs agricoles (culture du café).
Les 2 guerres mondiales virent les calédoniens participer aux champs de bataille européens. Nombreux furent les fusiliers kanak qui partirent défendre la lointaine république et ne rentrèrent pas au pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, 50.000 soldats américains engagés dans la bataille du Pacifique séjournent en Nouvelle-Calédonie. 4 grands aérodromes sont contruits. Le caillou devient le porte-avion du Pacifique.
Le seul vrai développement économique vint de la découverte du nickel par Jules Garnier en 1863. La "ruée du nickel" débuta en 1870. Mais la production n'atteignit des chiffres significatifs qu'à partir de 1960.
En 1946, la Nouvelle-Calédonie devient un territoire d'Outre-mer. Les années qui suivent la Libération sont marquées par la démocratisation et la généralisation du suffrage universel.
La Baie des Citrons pendant la 2ème guerre mondiale
La loi Defferre appliquée en 1957 accorda une large autonomie à la Nouvelle-Calédonie, administrée par une Assemblée Territoriale. L'Union Calédonienne, un nouveau parti pluri-ethnique et autonomiste rassemblant les kanaks et les petits colons blancs, ayant l'aval de l'église et des syndicats, remporte les élections. Les kanaks accèdent pour la première fois à des responsabilités politiques. La tendance s'inverse à partir de 1963: l'état français, inquiet de l'importance croissante des kanaks dans la vie politique, limite les pouvoirs de l'Assemblée sur fond de boom du nickel. Le consensus multi-racial prend du plomb dans l'aile avec l'encouragement à l'immigration des wallisiens, néo-hébridais puis français métropolitains. L'Union Calédonienne perd le contrôle de l'Assemblée en 1972. Les kanaks perdent l'espoir d'un régime d'autonomie.
Cette période de l'histoire calédonienne a fait l'objet d'une omerta. Elle n'était pas enseignée aux jeunes dans les années 90. Omerta plutôt passive qu'active. Les responsables politiques de l'époque sont encore bien présents. Les enseignants craignent les retours de bâton en traitant cette période sensible.
Les années 80 sont marquées par la montée du mouvement indépendantiste kanak. La gauche française favorise la création du FLNKS, Front de libération national kanak socialiste, pour contrer le RPCR, Rassemblement pour la Calédonie dans la République, affilié à la droite française. Les tentatives de répression du mouvementet le blocage des institutions accroissent les tensions, qui atteignent leur point culminant avec les évènements d'avril 1988: des barrages sont mis en place par le FLNKS à travers tout l'archipel, une prise d'otages tourne au massacre à Ouvéa: 4 gendarmes sont tués lors de l'attaque des kanaks, les autres sont pris en otages, 2 militaires et 19 kanaks sont tués lors de l'assaut donné à la grotte où ils se sont réfugiés.
La signature des accords Matignon (26 juin 1988) apaise les tensions politiques et engage le rééquilibrage économique par la création de 3 provinces semi-autonomes. Un référendum d'auto-détermination pour l'indépendance est prévu en 1998. Bien qu'en France cet accord ait été ratifié par les français à 80% (la Constitution a du être aménagée pour le nouveau statut calédonien), localement le "oui" ne fit que 57%, le "non" l'emporta à Nouméa "la blanche" et les kanaks eux-mêmes se divisèrent profondément. Au point que leurs leaders signataires de l'accord, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné, furent assassinés par un extrémiste kanak.
En 1998, inquiets des conséquences d'un probable "non" à l'indépendance (la démographie et les divisions du camp kanak n'était pas favorable aux indépendantistes), les signataires des accords de Matignon annulèrent le référendum. Les accords de Nouméa furent signés: le vote pour l'indépendance est reporté à 2014. La Nouvelle-Calédonie obtient une large autonomie: l'état français n'assure que les fonctions régaliennes: armée, police, fournit des enseignants et finance l'accession à l'auto-suffisance. Les calédoniens ne pouvaient qu'approuver ce pactole: 72% votèrent oui. Le premier Congrès autonome a été élu en 1999.
Chefs kanaks en tenue cérémonielle, 19è siècle
L'histoire de mayotte
Les plus anciennes traces de l’île remontent au 8e siècle.. Les 1ers arrivants auraient été des Bantous venus d'Afrique de l'Est, suivis par les Swahilis. A partir du 9ème siècle, les marchands Arabes et Perses jette l'encre sur l'ile, apportant avec eux l'Islam. Des poteries du IX ème siècle, découvertes dans le sud de l'Ile, témoignent aussi des premiers échanges avec la Grande Ile "Madagascar".
Entre le 15ème et le 18ème siècle, on assiste à une migration de la population malgache sur la région sud de l'ile. Le 18ème siècle est marqué par des guerres entre les "Sultans Batailleurs" des différentes îles des Comores. Le Sultan Andriantsouly, alors en guerre avec le Sultan Andriani, veut en finir et recherche la protection de la France en lui cédant Mayotte le 25 avril 1841 contre une rente annuelle de 1000 piastres.
De son côté, la France, ayant perdu l’île de France (Maurice) sous Napoléon au profit de l’Angleterre, en quête d’un abri maritime sûr, procède, par l’intermédiaire du capitaine Passot, à l’achat de Mayotte.
La position de Mayotte dans le Canal du Mozambique était aussi stratégique pour la marine militaire dans la région. A cette époque, les premiers colons Français arrivent à Mayotte et cultivent la canne à sucre, à l'instar de Maurice et la Réunion qui ne laisseront pas sa chance à Mayotte puisque ces cultures furent abandonnées au début des années 1900. De nombreuses épices furent aussi introduites et sont encore cultivées aujourd'hui mais leur production, restée très artisanale diminue d'année en année.
En 1886, un protectorat est établi avec les trois autres îles des Comores, la Grande Comores, Anjouan et Mohéli ; elles sont placées sous l'autorité du Gouverneur de Mayotte. En 1912, l'archipel des Comores devient une province de la Colonie de Madagascar L'archipel des Comores, dont Mayotte fait partie, devient un Territoire d'Outre-mer en 1946 et obtient son indépendance en 1976, Seule la population de Mayotte choisit de rester française, devenant en 1976 une Collectivité Territoriale française. Le 2 juillet 2000, la population se prononce en faveur du statut de Collectivité Départementale
En Mars 2009, les mahorais sont appelés aux urnes pour décider de l’évolution de statutaire de leur île. Il prévoit si le oui l'emporte, la transformation progressive de l’île en Département et région d’outre-mer en 2011. Cette évolution voulue depuis longtemps par les élus sera progressive.
Les prestations sociale commenceront à être mise en place en 2012 et s’étalera sur 25 ans. Le droit fiscal (taxe d’habitation, taxe foncière…) rentrera en vigueur en 2014.
Mayotte est situé à l’entré Nord du Canal du Mozambique. Son plus haut sommet, le Mont Bénara culmine à 653 m.
Le volcanisme a laissé notamment un cratère, occupé par le Lac Dziani situé sur Petite Terre. D’une superficie de 376 km2, Mayotte comprend deux îles principales, la Petite Terre et la Grande Terre. Mayotte, protégée du courant d’alizé oriental par Madagascar, jouit d’un climat tropical maritime comprenant deux saisons :
- une saison sèche et tempérée de mai à octobre
- une saison chaude ou saison des pluies de novembre à avril arrosée par la mousson venant du nord-ouest.
Les températures moyennes sont de 27° de décembre à mars et de 24° de mai à septembre et les précipitations vont de 1000mm par an dans le Sud à 2000 mm dans le centre de l’île
Histoire de la Guadeloupe
Département n° 971
La Guadeloupe fut découvertele 4 novembre 1493 parChristophe Colomb. Le nom de l'île fut donné par ce dernier lors de son débarquement à Sainte-Marie de Capesterre, pour rendre hommage à "Santé Maria de Guadeloupe de Estramadura". L'île était à l'époque peuplée par les indiens Caraïbes, peuple guerrier originaire de la région du Venezuela.Ils appelaient alors leur île"Caloucæra" ou "Karukéra", ce qui signifiait "l'île aux belles eaux". Les Caraïbes avaient chassé les Arawaks ou Taïnos, peuple plus pacifique établi dans les îles depuis la fin du IIIème siècle jusqu'au IXème siècle.
Les indiens furent vite décimés par les premiers colons espagnols, les épidémies, et l'alcool.
Elle fut occupée par la Compagnie des Iles de l'Amériquele 28 juin 1635(les premiers Français), puis par la Compagnie des Indes occidentales en 1666. Elle revint à la Couronne en 1674.
En 1644, commença la culture de lacanne à sucre, assurant ainsi la prospérité de l'île.
Aucun esclave noir n'y fut importé dans les dépendances de la Guadeloupe, l'île sèche de la Désirade, l'archipel des Saintes et Saint Barthélémy, le manque de surface agricole n'a jamais permis la culture de la canne à sucre. De ce fait la population blanche d'origine ne connut jamais le métissage comme les Marie Galantais. Les Saintois et les Saint Barth préservent leur blancheur, garantie essentielle de leur identité culturelle. Il est vrais qu'ils sont les descendants les plus purs de bretons et de normands, marins, flibustiers et colons, installés sur ces rochers qui leur servent de patrie depuis le XVIIème siècle.
En 1759, pendant la guerre des Sept ans (1756-1763), la Guadeloupe est occupée par les Anglais qui fondent le port de Pointe à Pitre. En 1763, le traité de Paris met fin à la guerre et restitue la Guadeloupe et la Martinique à la France.
C'est en 1775 que l'île obtient son autonomie vis à vis de la Martinique, et qu'elle se lance dans l'exportation massive de cacao.
La révolution propagent ses idées et provoque la guerre civile dans les îles.
Avec l'abolition de l'esclavage proclamée par la Convention le 4 février 1794, les esclaves se révoltent et les affranchis réclament l'égalité politique. Les Anglais viennent en aide aux propriétaires terriens royalistes et occupent l'île pendant deux mois avant que les Républicains avec à leur tête Victor Hugues, émissaire de la Convention, appuyés par les esclaves et ses 1500 hommes se rendent maîtres de l'île et exécutent beaucoup de royalistes.
En 1802, Napoléon rétablit l'esclavage et poursuit le combat contre les Anglais pour la conquête des îles.
En métropole dès 1842, Lamartine, Barbès et Victor Schoelcher réclament l'émancipation des esclaves, qui aboutira à l'abolition par les décrets du 4 mars et du 27 avril 1848. 87 000 guadeloupéens noirs devenaient citoyens français et délaissèrent, pour une bonne partie, les très durs travaux des champs, la production de sucre tombe de 33000 à 12000 tonnes.
A partir de 1853 les colons de l'époque organisèrent l'immigration de travailleurs libres Hindous, les "coolies", afin de pallier à la crise de main d'œuvre, ce qui enrichit la population de l'île d'une nouvelle ethnie.
En 1912, la population s'élève à 212 000 habitants. Durant la première guerre mondiale, 30 000 Antillais combattent dans les rangs alliés 20 000 d´entre eux furent tués, blessés ou faits prisonniers. 1928 est l'année qui connut le pire cyclone du siècle pour les insulaires.
Deux années après, le régime douanier métropolitain s'applique aux Antilles françaises.
Le 19 mars 1946, l'île devient un département français.
A partir de 1982 avec la mise en place progressive de la décentralisation, les idées indépendantistes faiblissent.
Histoire de la Martinique
Département n° : 972
L’histoire de la Martinique est liée à celle de l’arc caribéen, donc à la colonisation européenne et à l’esclavage pratiqué durant deux siècles par les Espagnols, les Anglais, les Français et les Hollandais. Néanmoins, la présence humaine aux Caraïbes est attestée bien avant l’arrivée des Européens. Ainsi, des archéologues ont trouvé en Martinique des outils en pierre dont l’ancienneté est estimée à plus de 3000 ans. En réalité, l'histoire connue de l’île commence 1500 ans avant Christophe Colomb quand s'y installent les Arawaks, provenant du continent américain.
1. Les amérindiens
Les premiers occupants connus sont les Arawaks venus du Venezuela vers 300 ou 400 ans avant notre ère. En 295 avant notre ère, une éruption de la montagne Pelée fait fuir les Arawaks qui quittent l’île pour n’y revenir que vers l’an 400. Vers 1200 de notre ère, une nouvelle civilisation amérindienne, provenant des côtes guyanaises, apparaît dans les Antilles : les Caraïbes. Aussi appelés Kalinas, ces amérindiens sont, à l’opposé des Arawaks dont la civilisation repose sur la culture du manioc, très agressifs. Ils sont anthropophages et exterminent la quasi totalité du peuple Arawak à la notable exception des femmes.
Lors de son quatrième voyage, Christophe Colomb débarque en Martinique le 15 juin 1502 il se trouve face à face avec le redouté peuple Caraïbe. Les Amérindiens appellent alors l’île Madinina (l'île aux fleurs), Colomb la rebaptise du nom de Martinique en l’honneur de Saint Martin. Craignant les Caraïbes, les Espagnols ne s’intéressèrent plus à la Martinique, laissant la place aux Français et aux Anglais. Finalement, on peut légitimement se demander si les Caraïbes de cette époque n’eurent pas une vie bien meilleure que celle des Taïnos, peuple pacifique résidant notamment sur l’île d’Haïti et soumis en esclavage.
On note ironiquement que les seules communautés amérindiennes encore présentes dans la Caraïbe sont celles des Caraïbes (en Dominique) qui ont donc finalement bien raison de résister à l’implantation des blancs. Ces derniers jouissent d’ailleurs d’une certaine aura dans l’inconscient collectif martiniquais. Ainsi persiste dans les esprits le mythe, la légende ou le fait historique (à chacun sa version !) qui voudrait que le dernier des Caraïbes de Martinique, refusant de se rendre à l’envahisseur se soit jeté du haut d’un rocher appelé depuis lors le « tombeau des Caraïbes ».
2. La traite des esclaves
Le cardinal de Richelieu, au nom du roi Louis XIII, créé la Compagnie des Isles d’Amérique (1635-1650) afin de coloniser les îles des Petites Caraïbes. La véritable conquête de la Martinique commence avec l’arrivée d’un aventurier français, Pierre Belain d’Esnambuc, le 15 septembre 1635. En 1550, on pratique déjà la monoculture de la canne à sucre.
Les premiers contacts entre les Caraïbes et les Français ne se révèlent pas au départ réellement agressifs. Devant la petitesse des îles, et devant la diminution de leurs terres, les Caraïbes opposent une forte résistance aux Français. Après plusieurs années de conflits, tant avec les Anglais qu’avec les Caraïbes, les Français sous la gouverne de Beausoleil finissent par chasser définitivement les Caraïbes de l’île. Les survivants se réfugient dans les îles de la Dominique et de Saint-Vincent.
Les Espagnols sont les premiers à importer des Africains dans leurs colonies afin de remplacer les populations amérindiennes, décimées par les maladies et les conditions de travail accablantes. Les populations noires d’Afrique sont sensées mieux supporter le travail forcé dans un climat tropical jugé difficile (décidément, les perceptions évoluent !). En Martinique, les Français débutent la traite négrière dès 1635 afin de fournir la main-d’œuvre nécessaire à la culture de la canne à sucre. De 1656 à 1814, Anglais et Français occupent successivement la Martinique. Le traité de Paris de 1814 marque le rattachement définitif de la Martinique à la France.
En 1673 est créée la Compagnie du Sénégal, qui a pour objectif de départ de déporter les esclaves noirs vers la Caraïbe et à la Guyane françaises. La traite devient alors une véritable industrie. Selon les estimations, plus de 700 000 esclaves sont déportés vers la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Domingue entre 1673 et 1789 (dont 600 000 pour la seule île de Saint-Domingue. En 1745, la Martinique à elle seule compte environ 80 000 habitants dont 65 000 esclaves. Pour comprendre comment 65 000 hommes peuvent se laisser asservir par 15 000 autres, nous relirons avec beaucoup d’intérêt le Discours sur la Servitude Volontairede La Boetie. Il est également à noter que le fameux Code Noir, qui aurait pu être, s’il avait été réellement respecté, une véritable amélioration de la condition nègre, prépare déjà bien avant l’heure l’abolition de l’esclavage. En effet, après le baptême obligatoire, l'Africain devient officiellement un Nègre, perdant toute identité, à commencer par son nom, puis est marqué au fer rouge. Asservir les esprits pour maintenir l’esclavage même sans les chaînes, c’est peut-être là la vraie signification du Code Nègre et sa justification.
3. L’abolition de l’esclavage
Victor Schoelcher, sous-secrétaire d'État à la Marine chargé des colonies, est l’un des auteurs du décret d'abolition du 27 avril 1848, confirmé dans la Constitution du 4 novembre 1848. En Martinique, la date officielle de l’abolition est pourtant le 22 mai. Pourquoi donc ? En fait, avant même l’arrivée du décret officiel dans l’île (songez aux délais de transport par bateau !), les esclaves se rebellent et exigent leur libération immédiate. Devant l’ampleur du mouvement, et à la demande du conseil municipal de Saint-Pierre, le général Rostoland, gouverneur de l’île, proclame : « l'esclavage est aboli à partir de ce jour à la Martinique, et que le maintien de l'ordre public est confié au bon esprit des anciens et des nouveaux citoyens français ». Nous avons donc là trois dates potentielles pour l’abolition de l’esclavage : le 27 avril pour le décret national, le 22 mai pour la rébellion noire et le 23 mai pour un « décret local »…A vous de choisir la votre, pour la part des martiniquais, c’est déjà tout fait. Bien que pour ma part, je me poserai certaines questions, car abolition ne signifie pas égalité avec le peuple blanc, puisqu’au Code Noir succède le Code de l'indigénat également appliqué dans d’autres colonies françaises (comme l’Algérie), limitant fortement les droits des noirs. Donc je vote pour une abolition non en 1848, mais en 1945…Donc qu’après on ne vienne pas nous dire que l’esclavage « ça fait déjà 150 ans que c’est fini ».
Devenu député de la Martinique et de la Guadeloupe, Victor Schoelcher souhaite même la départementalisation pour les quatre « vieilles » colonies (Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion). L’Histoire lui donne finalement raison en 1945 (date de la départementalisation de ces territoires), ce que ne manqueront d’ailleurs pas de faire remarquer les partisans de cette évolution statutaire. Histoire de les embêter, nous pourrions tout aussi bien leur rappeler que ce même Victor Schoelcher considère dans ses écrits que les îles de la Caraïbe, si petites, et si semblables, ont pour vocation d’être réunies dans un seul et même ensemble politique. L’Histoire lui donnera-t-il raison là encore ?
4. Les nouveaux arrivants
La suppression de l'esclavage pose problème à des îles dont l’économie de plantation repose sur l’exploitation gratuite du travail des noirs. On cherche donc à les remplacer par d’autres. Ainsi, de 1853 à 1885, la France importe plusieurs milliers de travailleurs immigrants (dénommés «coolies») à partir comptoirs français de l’Inde. Considérés comme dociles, ces «coolies» signent pour travailler aux Caraïbes pour une durée de cinq ans. Certains restent sur place à la fin de leur contrat, fondent une famille et deviennent des Martiniquais à part entière, tout en conservant leur religion et leurs habitudes culinaires. 25 000 indiens (ou « coolies » selon les termes des colons) sont introduits en Martinique entre 1848 et la fin du XIXième siècle. Du fait d'une surmortalité importante (dûe aux maladies et aux mauvais traitements) et d'une demande de rapatriements forte (contrairement à la Guadeloupe, la Martinique ne disposait déjà que de peu de terres disponibles à expiration des contrats, d'où une présence indienne plus marquée aujourd'hui en Guadeloupe), la communauté indienne diminue considérablement en quelques années.
Vers la fin du XIXième siècle, un millier de Chinois débarquent également dans l'île puis des immigrants provenant de la Syrie et du Liban. C’est ce qui explique la diversité ethnique et culturelle des îles de la Caraïbe, creusets de rencontres entre des peuples originaires de tous les continents. Au delà du cliché n’oublions pas que ces « rencontres » et mélanges se font dans la douleur. Ce qui expliquent encore pourquoi aujourd’hui, bien que cohabitant dans une relative harmonie dénuée de véritables conflits, les différents groupes ethniques de la Martinique n'en continuent pas moins de se méfier les uns des autres et de jouer des rôles sociaux plus ou moins en accord avec leur couleur de peau.
5. La condition noire
En 1898, on compte 175 000 habitants en Martinique, dont 150 000 Noirs et mulâtres (85 %), 15 000 Indiens (8,5 %) et 10 000 Blancs (5,7 %). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la fin de l'esclavage en 1848, ne rime pas avec la fin de "l'importation" d'hommes en Martinique. En effet, entre 1853 et 1885, plus de 29 000 noirs sont amenés d'Afrique avec contrat et garantie de retour gratuit.
Les noirs demeurent toujours dans une situation précaire. La IIIe République marque cependant certaines avancées, avec le suffrage universel masculin et les progrès concernant l’enseignement public obligatoire, laïc et gratuit (1881). Il n’en demeure pas moins que les Blancs héritiers des esclavagistes, dits Békés, conservent les terres et le pouvoir économique. Une nouvelle classe semble naître : celle des mulâtres, qui, à la croisée des deux communautés blanche et noire, dispose de davantage de privilèges que la seconde sans en avoir autant que la première. Parmi ces privilèges figure en bonne place l’accès à l’éducation, qui permet aux mulâtres de gravir les échelons sociaux en accédant bien souvent d’abord aux professions libérales (médecins, avocats…) pour également se trouver en bonne position dans les secteurs commerciaux. La mentalité dominante est alors celle du « chapé la po » : c’est à dire, pour les femmes, faire en sorte que sa progéniture soit la plus blanche que possible afin de pouvoir sortir de la misère. Jusqu’à aujourd’hui, on peut encore trouver des traces de cet état d’esprit.
Histoire de la Réunion
N° département : 974
Jusqu'au milieu du XVIIème siècle, l'île qu'on n'appelait pas encore la Réunion était inhabitée. Elle a reçu la visite des navigateurs arabes, portugais, anglais, hollandais. Elle était une escale appréciée sur la route du commerce en raison de l'abondance de l'eau douce, à proximité immédiate des rivages. On la retrouve sur de nombreuses cartes, sous des noms divers. Les Français lui ont trouvé une première utilité :celle de prison, ou plutôt de lieu de relégation pour des mutins indésirables à Madagascar. Le royaume tentait alors de prendre pied dans le sud de la Grande Ile, 700 km plus à l'Ouest. En l'an de grâce 1638, la petite île volcanique était devenue Bourbon, "possession du roy". Il avait suffi pour cela d'y planter une pierre gravée sur le littoral (aujourd'hui commune de... La Possession).
L es premiers mutins y sont débarqués en 1643. Ils découvrent une prison de rêve, couverte de forêts, de gibiers et de rivières. Les premiers colons, accompagnés de serviteurs malgaches, s'y installent à partir de 1663. L'intérêt de l'île perdue se révèle progressivement. La Compagnie des Indes Orientales va la gérer d'une main de fer pendant un siècle, jusqu'à sa faillite en 1767. La culture du café se développe, le système de l'esclavage se met en place.
Les colons blancs achètent leur main d'œuvre à des négriers qui arrachent hommes, femmes et enfants aux côtes malgaches et est-africaines. La population blanche des origines, qui avait commencé à se métisser avec ses premiers serviteurs de couleur, femmes malgaches ou indo-portugaises, devient largement minoritaire.
A la fin du XVIIIème siècle, les plantations de café disparaissent rapidement, bientôt remplacées, à partir de 1815, par les champs de cannes à sucre. Pendant la Révolution, l'île a brièvement changé de nom. Les Sans-culottes la rebaptisent Réunion, symbole de la rencontre des troupes révolutionnaires à Paris, en 1790. De 1810 à 1815, elle est ensuite passée sous contrôle anglais, avant d'être rendue au Roi de France.
L' île redevenue Bourbon prospère au XIXème, grâce à la canne. Le "roseau sucré" fait la fortune de la colonie. La lointaine France achète à prix d'or les pains de sucre moulés dans des dizaines d'"usines" attenantes aux propriétés coloniales. Les grands domaines s'étendent, l'intérieur montagneux de l'île est progressivement mis en valeur, les cirques se peuplent.
En 1848, l'esclavage est aboli. Mais la canne nécessite toujours plus de main d'œuvre : appel est fait à des volontaires indiens et africains... dont les conditions d'existence seront bien proches de celles des esclaves.
La société de plantation perdure jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, au rythme des crises de l'économie sucrière. De nouvelles cultures apparaissent. Une orchidée aux formes de liane, venue d'Amérique, fait naître des rêves d'opulence chez les colons : la vanille. Ses gousses séchées s'arrachent sur le Vieux Continent. Mais elle se reproduit mal dans l'île. Jusqu'au jour où un esclave de Sainte-Suzanne, Edmond Albius, découvre un moyen simple et efficace de féconder sa fleur, d'un simple geste de la main.
Les champs de vanille s'étendent, le label "Bourbon" devient une référence mondiale, encore reconnue aujourd'hui. A cette époque, la Réunion découvre également qu'elle peut produire du géranium et du vetiver qui, une fois distillés, donnent des huiles essentielles appréciées des grands parfumeurs. De nouvelles cultures odorantes prospèrent dans les hauteurs propices de l'Ouest et du Sud. Mais la richesse de la terre ne profite pas à tous et les cours sont à la baisse.
La population souffre dans une colonie oubliée. La France préfère miser sur l'immense Madagascar toute proche. Le 19 mars 1946, l'île obtient le statut de Département d'Outre-Mer. Elle devient française à part entière. Le mouvement s'accélère à partir des années 60 :la Réunion s'équipe, la jeunesse s'éduque, l'économie se diversifie et se développe. Le niveau des infrastructures locales n'a aujourd'hui plus rien à envier à la plupart des départements de métropole. Depuis le milieu des années 90, le tourisme rapporte davantage de recettes que la canne à sucre, la vanille, le géranium et le vétiver réunis.
HISTOIRE DE LA GUYANE
N° Département : 973
Découverte
C'est au cours de son troisième voyage, le 5 août 1498, que Christophe COLOMB longe pour la première fois les cotes de la Guyane. Deux ans plus tard, Vicente PINZON explore ce territoire en empruntant l'Oyapock. Les populations indigènes sont alors amérindiennes et se répartissent essentiellement sur le littoral. Traités comme des êtres inférieurs, ceux-ci font rapidement preuve d'une féroce hostilité à l'égard des immigrants. Plusieurs missions de mise en valeur de l'Ile de Cayenne se soldent par de cuisants échecs.
amérindiens
La colonisation
Les grandes compagnies doivent revoir leur position et entreprendre des négociations avec le chef indien Cépérou. En 1643, celui-ci permet néanmoins au gouverneur du Cap Nord, PONCET de Brétigny, de s'installer sur la colline de Cépérou, surplombant l'Île de Cayenne. Ainsi naît la ville de Cayenne. Malgré cela la colonisation de la Guyane est loin d'être une chose acquise. S'ils ont réussi à neutraliser l'hostilité des populations locales, les Européens vont connaître les plus grands déboires avec l'environnement naturel.
Fort Cépérou
A partir de 1669, les premiers esclaves noirs sont amenés en Guyane pour tenter de valoriser cette terre qui manque cruellement de main d'œuvre. Le café, le cacao et d'autres cultures font leur apparition. Il faudra attendre presque un siècle de plus pour qu'une tentative soit de nouveau envisagée. En 1763, alors que la France est terriblement affaiblie par sa défaite dans la guerre de sept ans, CHOISEUL organise une vaste opération destinée à peupler et à valoriser la Guyane. Les gravures publicitaires que les recruteurs projetaient dans les villages miséreux de France, présentaient la Guyane française comme une terre promise (climat idéal, équipements prévus pour l'accueil, ambiance camaraderie dans le travail, etc..). L'expédition de Kourou : c'est 14000 Européens qui vont alors débarquer à Kourou dans des conditions épouvantables.
La plupart d'entre eux vont mourir dans d'atroces conditions ( fièvre jaune, syphilis et dysenterie auront raison des espoirs de ces colons ). Tentant de fuir la maladie, quelques survivants s'installent sur les îles du Diable, rebaptisées par la suite Iles du Salut. Ceux qui retrouvent finalement la santé retournent en France. C'est de leurs récits que naîtra l'image terrible de la Guyane qui, aujourd'hui encore, lui porte préjudice.
Colons
Après cet échec, l'histoire le la Guyane va connaître une période trouble, sans que règne une véritable autorité. Napoléon 1er envoie donc un nouveau gouverneur, Pierre MALOUET, qui est à l'origine de la modernisation de la Guyane. Dès lors on expédie des tonnes d'épices, de bois et de textiles vers la métropole. Cette période de prospérité dure jusqu'a la révolution française. Au début du XIXè siècle, la France subit les effets de la défaite de Trafalgar. Aussi le anglais et les Portugais décident d'occuper la Guyane. Ils débarquent à Cayenne en 1809 et occupent le territoire pendant huit ans, sans toutefois perturber la vie quotidienne des habitants.
Marché en Guyane
Abolition de l'esclavage
Peu à peu, un nouveau souffle de liberté se répand en Guyane. A l'initiative de V. schœlcher , l'esclavagisme est officiellement aboli en 1848 sur les territoires français, le principe d'affranchissement implique que tout esclave touchant le sol français est déclaré libre. Cette décision provoque la fuite massive des esclaves placés sous la coupe des propriétaires brésiliens. Ces derniers réagissent très violemment : en mai 1851, ils se rendent à Mapa pour récupérer 200 esclaves en fuite. Cette affaire soulève le délicat problème des limites du territoire français. Les combats sont alors de plus en plus fréquents aux abords de la frontière, d'autant plus que l'on vient de découvrir de l'or et que le territoire est de plus en plus convoité. En 1900, le verdict tombe et la Guyane perd 26000 Km².
Au même moment, des tonnes d'or sont extraites de la rivière Inini, un affluent du Haut-Maroni, dans le sud-ouest du pays. C'est le début de la ruée vers l'or de la Guyane, qui amènera de nombreux émigrants provenant essentiellement des Antilles.
Avec une économie en déclin, le dépeuplement entraîné par la fermeture du bagne, et un état sanitaire déplorable, la Guyane obtient en 1946 le statut de département français. Le Gouvernement prend rapidement des mesures sanitaires qui ont des résultats immédiats, mais la balance commerciale reste déficitaire, avec des coûts de production élevés.
En 1965, le Centre Spatial Guyanais se construit à Kourou, et l'activité spatiale devient rapidement un élément important de l'économie et de la vie guyanaise.
Statue de V. Schoelcher