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Tortue sillonnée ou tortue de savane
La tortue sillonnée, également appelée tortue de savane (Geochelone sulcata), est la plus grosse tortue terrestre après la tortue géante des Galápagos et la tortue géante des Seychelles. La tortue sillonnée peut atteindre un poids de 100 kg.
Portrait de la tortue de savane
Le mâle est plus imposant que la femelle. Cette dernière atteint un poids de 60 kg.
Plus aplatie que celle de la plupart des tortues terrestres, la carapace est constituée de larges écailles quadrangulaires sillonnées, d’où son autre nom. Cette carapace, de couleur marron clair tirant vers le jaune, peut mesurer jusqu’à 80 cm de long.
A l’âge adulte, les mâles ont une fourche jugulaire très développée qui leur permet de retourner éventuellement un rival lors des combats pour l’accouplement.
image alkuden
Retournée sur le dos, son poids énorme l’empêche bien souvent de se remettre sur ses quatre pattes et elle finit par mourir d’épuisement et de soif.
Elle est répandue dans les savanes au sud du Sahara, atteignant au nord l’extrême sud de l’Algérie.
Protection de la tortue sillonnée
Cette tortue a été longtemps la tortue terrestre la plus vendue en animalerie car elle se reproduit très bien en captivité.
Mais aujourd’hui, comme toutes les tortues terrestres, la tortue sillonnée est protégée. Elle est en annexe B du règlement européen, ce qui signifie que lors de l’acquisition, le vendeur doit donner une facture ou un papier de cession prouvant l’origine licite de l’animal.
Les habitants du Sahel l’utilisent parfois, vivante, comme tabouret.
Image Kaptain Kobold
La tortue de savane se fait de plus en plus rare. L’augmentation des populations humaines et l’avancée vers le sud du désert sont les principales causes de sa raréfaction.
Autrefois commune au Sénégal, elle en a presque disparu, mais un programme de sauvegarde a été entrepris dans le pays.
En captivité, il est préférable de prévoir un enclos très solide. Cette tortue est un véritable bulldozer et quand elle a décidé de passer à un endroit, rien ne l’arrête.
De plus, elle exige une grande quantité d’aliments et beaucoup d’espace ainsi qu’un logis qui devra être chauffé toute l’année.
Comportement de la tortue de savane
Particulièrement adaptée à la vie dans les régions sèches, elle creuse un énorme terrier qui peut atteindre plusieurs mètres de profondeur.
Elle s’y abrite de la chaleur et de la dessiccation.
Bien que diurne, elle sort surtout aux heures les plus fraîches de la journée.
Image MaestroBen
Principalement herbivore, elle consomme également des excréments d’animaux et des charognes pour les protéines qu’elles contiennent. Elle ne néglige pas non plus les insectes.
Comme toutes les tortues, elle est en fait opportuniste et donc omnivore.
Reproduction
En liberté, la reproduction a lieu après la saison des pluies.
Mais, en captivité, l’espèce se reproduit presque toute l’année. Il est important de fournir à la femelle un lieu approprié pour qu’elle puisse pondre.
Le sol doit être meuble tel que du sable.
Le nombre des couvées peut atteindre 6 par an, avec une moyenne de 15 œufs par couvée mais la ponte peut aller jusqu’à 30.
L’incubation dure de 3 à 4 mois à une température de 28 à 30°C. Elle place ses œufs dans un trou de 30 à 40 cm qu’elle recouvre.
Les jeunes grandissent assez vite les premières années, atteignant près de 3 kg à l’âge d’un an.
Avec les étoiles d’or qui rayonnent sur sa carapace noire, la tortue rayonnée de Madagascar (Geochelone (Astrochelys) radiata) est l’une des plus belles tortues de terre.
La tortue rayonnée est également appelée tortue étoilée de Madagascar.
Cette tortue de 50 à 60 cm pour un poids d’environ 15 kg possède une carapace noire, fortement bombée. Elle se pare d’étoiles d’or aux branches allongées.
Seule la vieillesse parvient à altérer la beauté de la tortue étoilée dont les dessins jaunes s’effacent peu à peu.
La tortue rayonnée vit dans le sud de Madagascar, dans les savanes sèches, là où poussent les figuiers de Barbarie.
Ces grands cactus lui servent de nourriture et lui offrent l’ombre dont elle a besoin. En effet, elle craint le soleil.
La fraîcheur du matin et du crépuscule lui convient mieux, et celle des journées de pluie davantage encore.
Image Notorious SIG
Malheureusement, depuis quelques années, les figuiers de Barbarie sont détruits par une chenille, et le sud de Madagascar prend peu à peu des allures de désert.
Perdant sa nourriture et son refuge, la belle tortue rayonnée devient de plus en plus rare.
Accouplement entre deux tortues rayonnées. Image Wired After Midnight
D’autant plus que sa chair savoureuse fait qu’elle a été pendant longtemps chassée et exportée.
Bien que des mesures de protection aient été prises, l’espèce n’est pas encore sauvée.
Une jeune tortue rayonnée. Image Julia Klarman
La femelle pond entre 8 et 15 œufs de 40 à 45 mm de diamètre. Déposés dans le sol, ils sont enterrés et recouverts de sable ou de cailloux.
Leur coquille épaisse supporte parfaitement d’être un peu secouée lorsque la femelle tasse la terre avant de les abandonner.
La tortue rayonnée en captivité
Il lui faut un grand terrarium: 200 x 100 cm de type désertique. Aménagez un abri. Mettez du substrat d'éclats de bois et un récipient d'eau.
Température: Jour: point chaud à 35°C et point froid à 25°C. Nuit 22°C environ
Humidité: 70% minimum
Eclairage: par lampe ou néon. UV impératifs
Alimentation: Végétaux, figuiers de Barbarie, figues, courgettes, concombres
Classification
Règne: Animalia
Embranchement :Chordata
Sous-embranchement: Vertebrata
Classe: Reptilia
Ordre: Testudines
Famille: Testudinidae
Genre: Geochelone
Espèce: Geochelone radiata
Tortue de Grèce ou tortue marginée
Après la tortue d’Hermann et la tortue turque, la tortue grecque (Testudo marginata) est la troisième espèce de tortue terrestre d’Europe.
On la trouve en Albanie, en Grèce et en Sardaigne notamment.
Classification de la tortue grecque
Dans le sud-ouest du Péloponnèse, on a découvert en 1995 des tortues d’apparence semblable à la tortue marginée, mais en version réduite, ne dépassant pas 22 à 24 cm.
Elles ont été décrites comme une espèce nouvelle sous le nom de Testudo weissingeri. Mais, il se pourrait qu’il ne s’agisse que d’une sous-espèce de Testudo marginata.
Tortue grecque . Image Richard Mayer
En 1992, la population de Sardaigne a été décrite comme une sous-espèce à part, Testudo marginata sarda, mais par la suite on a considéré qu’il ne s’agissait que d’une forme de Testudo marginata.
Portrait de la tortue de Grèce
Cette magnifique tortue se distingue par sa longue carapace évasée sur les côtés et l’arrière ce qui rappelle les casques allemands de la Seconde guerre mondiale.
En Sardaigne, elle est connue depuis plusieurs siècles. On pense qu’elle y a été introduite par les peuples ligures.
Ses biotopes sont la garrigue, le maquis et les forêts.
C’est la plus grande des tortues méditerranéennes puisque sa taille oscille entre 24 et 40 cm. Elle pèse de 3 à 5 kg. Les femelles sont plus lourdes que les mâles car elles ont une circonférence plus importante.
Le mâle adulte est légèrement plus grand.
La carapace est de forme allongée. Les écailles postérieures de la carapace (écailles marginales postérieures) sont très développées et forment une sorte de « jupe ».
A l’âge adulte, sa couleur est noirâtre avec souvent une large tache jaune sur chaque écaille de la carapace.
En captivité, la couleur est souvent plus brune.
Accouplement de tortues marginées. Image Massimo Finizio
Comme toutes les tortues terrestres de la famille des testudinidés, elle est essentiellement herbivore.
C’est une espèce diurne au tempérament dynamique. Elle se promène tout au long de la journée.
En captivité, elle devient rapidement familière et mange dans la main de son propriétaire.
La tortue marginée est en annexe II de la convention de Washington et en annexe A du règlement européen.
L’importation est interdite en Europe. Les spécimens nés en captivité peuvent être vendus avec un certificat original et une puce électronique.
Terrarium et reproduction en captivité
Les jeunes spécimens doivent être élevés dans un terrarium à l’intérieur de la maison. Le terrarium de 60 x 40 x 40 cm doit être chauffé.
Point chaud : 30 à 32°C
Point froid : 24°C
La nuit, la température est ramenée à 20-24°C. Il faut rajouter un bac d’eau pour qu’elles puissent boire et se baigner.
Adultes, les tortues peuvent vivre en extérieur quasiment toute l’année si vous habitez dans une région chaude.
Il suffit d’aménager un enclos grillagé avec des cachettes et des coins d’ombre sans oublier le bac à eau.
Petite tortue grecque. Image Richard Mayer
Pour la reproduction, il faut respecter une période d’hibernation. La température doit descendre entre 5 et 10°C de manière progressive.
Avant l’hibernation, la tortue doit avoir l’estomac vide. Cette hibernation dure environ 4 mois (novembre à mars).
Une fois les femelles et les mâles remis ensemble, l’accouplement pourra commencer.
La femelle pond de 5 à 10 œufs, une à trois fois par an. Les oeufs doivent être placés en incubation à une température de 30 à 31°C.
Les petits sortent au bout de 60 à 70 jours.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Ordre Chelonii
Famille Testudinidae
Genre Testudo
On attribue à la tortue une lenteur légendaire. Pourtant, la tortue d’Hermann (Testudo hermanni) est capable de marcher rapidement et d’escalader des obstacles. Cette tortue de terre vit dans les terrains broussailleux du sud de l’Europe.
Jadis, la tortue d'Hermann peuplait la moitié du sol français. La tortue d’Hermann ne survit plus aujourd’hui que dans deux départements.
Classification et habitat
La tortue d’Hermann fait partie de la famille des Testudinidae. Il existe deux sous-espèces :
Testudo hermanni hermanni qui vit essentiellement à l’ouest, forme occidentale
Testudo hermanni boettgeri qui vit à l’est, forme orientale
Testudo hermanni hermanni est originaire du sud de l’Europe. C’est elle que l’on trouve dans le sud de la France. On l’a trouve également en Espagne et en Italie.
Testudo hermanni boettgeri vit en Europe du Sud-Est : Croatie, Macédoine, Roumanie, Bulgarie, Grèce et Turquie.
La destruction des forêts a obligé cette tortue à occuper le maquis méditerranéen.
Caractéristiques de la tortue d’Hermann
La tortue d’Hermann possède des écailles à la coloration jaune olive avec des régions noires. Le plastron est jaune marron clair avec des zones noires.
Pour les deux sexes, on trouve sur la pointe de la queue une griffe cornée.
Tortue d'Hermann. par Christine Letourneau
Il existe une différence de taille entre les mâles et les femelles :
T. h. hermanni : mâles jusqu’à 14 cm et femelles jusqu’à 16,5 cm
T. h. boettgeri : mâles jusqu’à 19 cm et femelles jusqu’à 20 cm avec un maximum de 26 cm
Le record de longueur appartient à une femelle de T. h. boettgeri que l’on a retrouvée en 1918 en Bulgarie et qui mesurait 30,3 cm.
Le mâle possède un plastron légèrement concave alors qu’il est plat chez la femelle. En outre, le mâle possède une queue plus longue et plus grosse.
Mode de vie
La tortue d’Hermann aime la chaleur comme tous les reptiles et elle a besoin de maintenir la température de son corps entre 25° et 30°C.
Cependant, en cas de sécheresse, elle peut mourir de déshydratation. Aussi, en été, cette tortue préfère sortir aux heures les plus fraîches de l’aube ou du crépuscule.
Elle entre en léthargie de novembre à avril.
Les incendies de forêts, en région méditerranéenne, ainsi qu’un braconnage intensif font peser une grave menace sur l’une des seules tortues terrestres d’Europe.
La tortue d’Hermann est strictement protégée. En France, son commerce et sa détention sont interdits.
Tortue d'Hermann. par Christine Letourneau
Dans les pays où elle est très abondante, comme l’Albanie, la tortue d’Hermann peut causer de sérieux dégâts dans les potagers.
Cette tortue se déplace bruyamment dans son environnement. Elle peut marcher relativement vite et surtout très longtemps pour rechercher sa nourriture.
Il arrive même qu’elle franchisse des obstacles impressionnants.
Elle apprécie les pousses tendres des végétaux, les fruits mais s’accommode également à l’occasion d’escargots et de limaces.
Cependant, c’est une tortue avant tout végétarienne.
La tortue d’Hermann boit très peu sauf lorsqu’il fait très chaud.
En captivité, l’erreur la plus courante est de leur donner exclusivement de la salade et des tomates. C’est un menu très pauvre qui créé de graves problèmes de croissance.
L’idéal est qu’elles puissent se nourrir d’herbes naturelles comme elles le font dans leur biotope d’origine.
Il est très déconseillé de leur donner des protéines d’origine animale.
Reproduction et comportement
Bien que peu agressive, la tortue d’Hermann manifeste parfois sa mauvaise humeur en soufflant avec force.
A l’époque de la reproduction, à partir du mois d’avril, de violents combats s’engagent entre les mâles.
Les fortes griffes que portent ces tortues à l’extrémité des pattes occasionnent parfois de graves blessures aux combattants.
Pendant la parade nuptiale, le mâle poursuit la femelle en lui mordant les pattes et la tête. Cela peut d’ailleurs provoquer de graves lésions.
Il utilise l’éperon corné de sa queue pour stimuler la femelle au niveau de la région cloacale.
La femelle enfouit dans le sable, en mai et juin, ses œufs blanchâtres dont le diamètre est d’environ 35 mm.
Les jeunes voient le jour entre la fin août et début septembre. Selon la température de la terre dans laquelle les œufs ont été enfouis, il naîtra des mâles ou des femelles.
Au-dessus de 31,5 °C : uniquement des femelles
Au-dessous de 31,5°C : uniquement des mâles
En captivité, cette tortue peut devenir centenaire mais la longévité moyenne est de 70 ans.
Classification
Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Classe: Reptilia
Ordre: Testudines
Famille: Testudinidae
Genre:Testudo
Espèce: Testudo hermanni
Deux espèces de tortues géantes vivent aujourd’hui sur terre. La première est la tortue géante des Galápagos (Geochelone nigra), dans l’océan Pacifique. La deuxième est la tortue géante des Seychelles (Geochelone gigantea),au nord de Madagascar, dans l’océan indien.
L’une et l’autre ne doivent leur survie qu’à la protection totale dont elles bénéficient aujourd’hui.
Portrait de la tortue géante des Seychelles
Très proche parente de la tortue géante des Galápagos, la tortue des Seychelles a failli être décimée par les marins autrefois.
En effet, elle était chassée pour servir de stock de nourriture sur les navires.
Tortue géante des Seychelles. Image Camera Eye
Aujourd’hui, la tortue géante des Seychelles ne vit plus que sur l’île d’Aldabra. Autrefois, elle peuplait toutes les îles des Seychelles et Madagascar.
Toutefois à Aldabra, grâce aux mesures de protection, cette espèce vit encore en assez grand nombre.
C’est avec plaisir que pour une fois, on peut dire que cette tortue n’est plus menacée d’extinction.
Son impressionnante carapace semble aussi dure et solide que du roc. Mais il n’en est rien. N’ayant aucun ennemi naturel, la tortue a vu, au fil des siècles, sa carapace dure se muer en une sorte de bouclier de cuir très épais.
Aussi, peut-on la blesser quand on la transporte après une capture. L’animal peut se blesser également lui-même.
Geochelone gigantea. Image tiarescott
La carapace d’une tortue n’est pas une simple armure inerte posée sur son dos. Elle est connectée à ses centres nerveux. Si on touche la carapace, la tortue réagit.
Cependant, si la moelle épinière et la colonne vertébrale ne sont pas atteintes, la tortue ne souffre pas outre mesure, car sa carapace se régénère rapidement.
Qu’elles soient marines, terrestres ou d’eau douce, les tortues ont toutes un point commun : les dents de leurs ancêtres ont été remplacées par un bec corné.
Geochelone gigantea. Image tiarescott
On considère que l’espérance de vie moyenne d’une tortue se situe aux alentours de 50 ans. Différents records de longévité ont été enregistrés pour la tortue géante des Seychelles : 137 ans, 189 ans et même 200 ans.
Mais, ces records sont assez rares.
La tortue géante des Seychelles devient adulte très tôt. Cela compense une ponte assez modeste, composée de 10 à 20 œufs.
Les œufs ont une taille respectable de 5 à 7 cm de diamètre et pèse entre 65 et 80 grammes chacun.
Tortue géante des Seychelles en plein repas. Image tiarescott
Une tortue adulte pèse jusqu’à 300 kg pour une longueur d’1,25 mètre environ.
La saison des amours est la seule période de l’année durant laquelle les tortues recherchent la compagnie de leurs semblables.
Cependant, quand les conditions l’exigent, elles savent développer une vie de groupe. Sur l’Atoll d’Aldabra, les tortues géantes partagent les mêmes rituels, mangent et se reposent en groupe.
Zoom sur une patte de Geochelone gigantea. Image Jon Inghram
On retrouve la même vie collective sur les îles Galápagos avec l’autre espèce de tortue géante.
Les pontes collectives sont une autre preuve que la vie en groupe existe chez les tortues.
Classification
Règne: Animalia-- animaux
Phylum: Chordata
Sous-phylum: Vertebrata
Classe: Reptilia
Ordre: Testudines
Famille: Testudinidae
Genre: Geochelone
Espèce: Geochelone gigantea
La tortue charbonnière, Geochelone carbonaria, vit au plus profond des forêts tropicales d’Amérique du Sud.
On a baptisé cette tortue terrestre, tortue charbonnière à pattes rouges, afin de la différencier d’une espèce très proche, Geochelone denticulata ou tortue charbonnière à pattes jaunes qui vit également en Amérique du Sud.
Geochelone carbonaria est un animal légendaire pour les Indiens qui la surnomment « jabouti » ou « jabuti ».
Ayant voulu s’envoler sur le dos d’un vautour pour aller jouer de la flûte à l’occasion d’une fête, la tortue est tombée des airs. Sa carapace bosselée est le résultat de cette chute.
La tortue charbonnière n’est pas très répandue en captivité, du moins en Europe, car elle est délicate à élever dans de bonnes conditions.
Geochelone denticulata a un mode de vie identique. Les conseils pour l'élevage en captivité sont les mêmes que pour Geochelone carbonaria.
Portrait de la tortue charbonnière
C’est une tortue dont la taille varie de 25 à 40 cm environ. Certains spécimens peuvent être plus grands ; le record de longueur est de 51 cm.
La carapace est lisse et allongée, d’une couleur souvent sombre agrémentée d'aréoles jaunes ou orange.
Le plastron est presque entièrement jaune avec des parties noirâtres.
La tête, la queue et les pattes sont noires avec des taches jaunes, orange et rouges.
Tortue charbonnière à pattes jaunes, Geochelone denticulata. (dinosoria)
La coloration peut varier en fonction de leur région d’origine. Certaines populations ont par exemple la tête essentiellement jaune ou presque rouge.
Le dimorphisme sexuel est marqué. Dans la plupart des cas, le mâle présente un rétrécissement en forme de sablier de la carapace et un plastron fortement concave. Celui de la femelle est plat.
Le mâle possède une queue plus longue et plus large pour la plupart des spécimens. Le mâle est généralement plus grand que la femelle.
Geochelone denticulata . (dinosoria)
L’autre espèce très proche est la tortue charbonnière à pattes jaunes, Geochelone denticulata, qui est d’ailleurs la plus grande tortue d’Amérique du Sud.
Sa taille moyenne varie de 40 à 50 cm mais certains spécimens peuvent être beaucoup plus grands.
Mode de vie de la tortue charbonnière
Cette tortue se montre active le matin et le soir. Elle vit dans la savane humide et les forêts tropicales couvertes. L’aire de répartition comprend Panama, l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, le Paraguay et certaines îles des Caraïbes.
La tortue charbonnière a besoin de chaleur et d'humidité. (dinosoria)
Elle est difficile à observer dans son milieu naturel car elle préfère rester dans l’épaisseur des forêts.
Elle a besoin d’un milieu chaud et humide. Elle craint le soleil direct et reste à l’ombre une bonne partie de la journée.
C’est une tortue surtout herbivore qui chaque matin se met en quête de végétaux et de fruits juteux dont elle se nourrit essentiellement en liberté (80% de son alimentation).
Bébés Geochelone carbonaria de quelques semaines. Béatrice SCHMITZ
Elle complète son menu avec des insectes, des champignons et des invertébrés ainsi que quelques charognes si elle en a l’occasion. Elle ne rechigne pas non plus sur les fèces d’autres animaux.
Solitaire, elle ne rencontre ses congénères que pour la reproduction.
Reproduction
Il ne semble pas y avoir de période de reproduction très marquée en liberté. Les accouplements s’effectuent toute l’année.
Les mâles, comme c’est souvent le cas chez les tortues, peuvent se battre pour avoir le droit de s’accoupler.
La femelle pond ses œufs dans un nid creusé et camouflé par de la végétation. Le nombre d’œufs est très variable, 2 à 12.
La litière végétale en décomposition favorise l’incubation des œufs.
Bébés Geochelone carbonaria de quelques semaines. Béatrice SCHMITZ
La durée moyenne d’incubation est de 150 jours. Les bébés, à la naissance, mesurent un peu moins de 5 cm pour un poids moyen de 28 grammes.
Leur croissance est très rapide les deux premiers mois puis se ralentit.
Les bébés n’atteindront leur taille adulte que vers 18-20 ans. Leur longévité est d’environ 50 ans.
La tortue charbonnière et l’homme
En Amérique du Sud, Geochelone carbonaria est appréciée pour sa chair. La chasse est d'ailleurs excessive. De plus, la destruction de l’habitat a fortement fait diminuer les populations.
Cette tortue est cependant protégée.
La tortue charbonnière en captivité
En captivité, cette espèce est délicate à maintenir dans de bonnes conditions. Elle est réservée aux éleveurs expérimentés.
C’est une espèce très sensible aux changements de température car elle est habituée, dans son milieu naturel, à une température chaude et une atmosphère humide toute l’année.
Elle est bien sûr très sensible au froid qu’elle ne supporte absolument pas.
Elle supporte également très mal le soleil direct.
Geochelone carbonaria est très sensible aux changements de température. Béatrice SCHMITZ
L’idéal est une zone dont la température varie de 24° à 29°C le jour et 21° à 23°C la nuit. Il lui faut beaucoup d’espace et de grandes zones d’ombre si elle peut être maintenue en plein air.
Le niveau d’humidité doit être élevé.
Autant dire que ce n’est pas une tortue qui peut être achetée sur un coup de tête. Renseignez-vous auprès d’un éleveur spécialisé avant toute acquisition.
Classification
Règne: Animalia
Phylum: Chordata
Classe: Reptilia
Ordre: Testudines
Sous-ordre: Cryptodira
Famille: Testudinidae
Genre: Geochelone
La Tortue terrestre ou Tortue de terre
La tortue terrestre est également appelée « tortue de terre » ou encore « tortue de jardin ». La tortue appartient à la classe des reptiles et à l'ordre des Testudines.
L’ordre des Testudines regroupe 13 familles de tortues marines, d’eau douce et terrestres et 262 espèces.
Toutes les tortues terrestres peuvent rétracter leur cou sous leur carapace en le courbant en forme de S.
La tortue terrestre habite tous les continents. Elle peut vivre en milieu tropical, en zone aride et même désertique.
Les tortues terrestres ont toutes en commun une alimentation quasiment végétarienne (phytophage).
En liberté, elles sont herbivores, frugivores et folivores. Donc, leur alimentation est polyvalente puisqu’elles se nourrissent autant de feuilles, d’herbes, de fleurs, de fruits ou de racines.
La Tortue Géante des Galápagos (Geochelone nigra)
La tortue géante est l’un des plus impressionnants reptiles actuels. Egalement appelée « tortue éléphantine », elle possède des pattes énormes qui font penser à celles de l’éléphant. Sa carapace, très lourde, rend ses déplacements plutôt lents. Une tortue des Galápagos se déplace à une vitesse moyenne inférieure à 0,50 Km/h.
Sa carapace est bombée et ses pieds sont munis de griffes.
Tortue des Galapagos. Par Grund.
Pendant la période de reproduction, la femelle creuse un trou dans le sol et y enfouit ses œufs. Elle pond jusqu’à 17 œufs. Elle les quitte après la ponte. L’incubation dure de 3 à 8 mois. La reproduction s’effectue tout au long de l’année.
Les tortues des Galápagos empruntent les mêmes passages à travers la végétation pour rejoindre les points d'eau de l'île. Depuis des siècles, elles ont creusé de véritables sillons
Adulte, elle peut mesurer jusqu’à 1,20 m de long et peser plus de 220 kg. C’est une championne de la longévité car elle peut vivre plus de 150 ans.
La tortue géante est une solitaire. Elle ne vit que dans les îles des Galápagos (Equateur). En principe, elles affectionnent surtout les parties les plus sèches des îles. C’est dans les plantes cactées qu’elles puisent l’essentiel du peu d’eau nécessaire à leur organisme.
Cependant, elles s’aventurent sur les flancs volcaniques. L’eau y est abondante. Elles peuvent ainsi se vautrer dans les mares et se nourrirent de fruits et de fleurs.
On dénombre environ 13 000 tortues géantes sur l’ensemble de l’archipel. Elles restent toute leur vie dans la même carapace car celle-ci est composée d’écailles qui grandissent tous les ans.
Tortue des Galapagos. Image Grund
Parmi les autres espèces de tortues géantes, on en trouve dans l’océan indien : îles Aldabra et archipel des Seychelles.
Il n’y a pas si longtemps, il y en avait encore à Madagascar, à la Réunion et sur l’île Maurice.
Malheureusement chassée, la tortue géante est en voie de disparition malgré qu’elle soit aujourd’hui sous haute protection.
La Tortue du désert (Gopherus agassizii)
La tortue du désert n’est active qu’au lever et au coucher du soleil. Elle passe les heures chaudes de la journée dans un terrier.
Elle n’en sort que de courts instants pour se nourrir, de cactus généralement.
Tortues du désert. (Terra Nova)
La tortue boîte (Terrapene carolina)
Cette tortue terrestre d’environ 22 cm de long vit exclusivement aux Etats-Unis. On l’aperçoit généralement après la pluie ou au lever du jour.
Son régime alimentaire est très varié : vers de terre, limaces, insectes ou baies sauvages
Tortue boîte. (Terra Nova)
La tortue des steppes (Testudo horsfieldii)
Depuis quelques années, cette tortue est importée en Europe en grande quantité pour être revendue dans les animaleries.
Mais, son importation ne se passe pas toujours dans de bonnes conditions ; de ce fait, son adaptation en captivité peut être difficile.
Il existe trois sous-espèces de Testudo :
Testudo horsfieldii horsfieldii
Testudo horsfieldii kazakhstanica
Testudo horsfieldii rustamovi
L’attribution du genre est encore débattue. Selon certains auteurs, cette tortue devrait faire partie du genre Agrionemys.
La tortue des steppes est présente au sud de l’ex-URSS, en Iran, Afghanistan et au Pakistan. Elle affectionne les terrains en friche, les zones arides ou sablonneuses.
Elle est de taille assez réduite puisqu’elle ne dépasse pas, adulte, les 22 cm.
C’est une tortue diurne. Elle hiberne l’hiver et l’été, elle se cache dans son terrier. Elle est craintive et en captivité, il est indispensable de lui fournir des cachettes pour qu’elle se sente en sécurité.
Photo tortue des steppes. Richard Mayer
Elle craint l’humidité et si vous en achetez une, vous ne la verrez sortir qu’en juillet et août. Elle n’est pas conseillée pour les débutants car difficile à maintenir en captivité. De plus, elle ne se reproduit pas bien sous nos latitudes.
Les tortues centenaires
S’il est vrai que les tortues peuvent vivre très longtemps, les centenaires restent l’exception. L’espérance de vie moyenne d’une tortue est de 50 ans.
Différents records de longévité ont été enregistrés, notamment chez les tortues terrestres : 137 ans, 189 et même 200 ans pour une tortue géante des Seychelles.
Tortue géante des Seychelles . Image Huyder.
La chasse, la maladie ou de mauvaises conditions de captivité rendent désormais ces records très exceptionnels.
Une exception parmi les tortues terrestres
Il existe une tortue terrestre dont la carapace, à peine ossifiée, est flexible. Vivant sur des pentes rocheuses, la Malacochersus tornieri peut ainsi se glisser dans des anfractuosités. Elle se gonfle d’air et les bords de sa dossière épousent les reliefs de sa cachette.
Comment connaître l’âge d’une tortue terrestre ?
Les étapes de la vie d’une tortue s’inscrivent sur sa carapace. En effet, les rainures s’ajoutent de saison en saison sur l’écusson corné.
Ces rainures peuvent être parfois très espacées. Cela signifie que certaines périodes sont plus propices que d’autres à la croissance.
Il suffit de compter les bourrelets de croissance d’une écaille : chacun correspond à une année de vie.
A partir de 12 ans, la croissance est moins régulière. Les bourrelets deviennent moins visibles. Les scientifiques estiment l’âge en fonction de la taille et du poids de l’espèce.
Par exemple, une tortue d’Hermann femelle de 17 cm a entre 40 et 60 ans.
Hibernation et rythmes solaires
Comme tous les reptiles, les tortues sont dépendantes de la température. Leur activé est liée aux rythmes solaires.
Pour les tortues terrestres qui vivent dans les zones désertiques, la seule solution est de creuser le sol et de s’y enfouir pour se protéger du soleil.
Dans les régions froides, les espèces hibernent. Elles creusent des abris souterrains profonds et vivent sur leurs réserves de graisse.
Protection des tortues terrestres
Toutes les tortues terrestres sont protégées par la convention de Washington. Pour la plupart des espèces, le règlement européen les place en Annexe B. Cela signifie qu’en cas d’acquisition, le vendeur doit vous fournir un justificatif prouvant l’origine licite de l’animal.
Pour certaines espèces, telle la Testudo marginata ou tortue marginé, l’importation en Europe est interdite.
Par contre, les individus nés en captivité peuvent être vendus avec un certificat original et une puce électronique.
Toutes les espèces de tortues terrestres vivant sur le sol français sont protégées. Leur commerce comme leur détention sont interdites.
Les populations de tortues terrestres régressent partout. En France, la tortue d’Hermann peuplait jadis la moitié du territoire. Aujourd’hui, elle ne subsiste que dans deux départements.
Leur biotope se réduit partout à travers le monde : autoroutes, urbanisation, cultures … Les incendies de forêts font également des ravages.
On ne saurait trop vous conseiller de ne pas participer à cette hécatombe en achetant des tortues en magasin.
Les conditions de vie en milieu domestique sont plus que précaires. Une gestion de la température et de l’alimentation ne s’improvise pas.
Malheureusement, tant que les gens suivront un effet de mode, le destin de ces tortues achetées souvent sur un coup de tête sera de finir dans une poubelle.
Dans toutes les régions du monde, les problèmes écologiques s’ajoutent à l’exploitation à but alimentaire ou commercial des tortues.
Par exemple, en Afrique, les tortues sont uniquement tuées afin d’utiliser leurs carapaces bombées comme des sortes de « vanity cases ».
Plus de 30% des tortues sont menacés d’extinction si aucune mesure n’est rapidement prise.
Les tortues (Testudines) ont une histoire qui remonte à plus de 200 millions d’années. La tortue a connu les dinosaures et traversé toutes les crises climatologiques.
Aujourd’hui, il existe plus de 293 espèces de tortues qui ont conquis les mers, les rivières et les terres.
Durant ces dernières années, l’extermination des tortues s’est accélérée. La Turtle Survival Alliance (TSA) a été créée pour tenter de stopper l’extinction de ces merveilleux reptiles. Actuellement, environ 42% des espèces sont en voie d’extinction.
L'origine des tortues
L’origine des tortues fait toujours l’objet de controverses. Les tortues sont les seuls vertébrés dont les ceintures pelviennes et scapulaire sont enfermées dans une cage formée par les côtes soudées aux os plats. Les plus anciens fossiles qui présentent ces caractères datent du Trias, il y a 220 millions d’années.
Mais déjà à cette époque, elles étaient très diversifiées et avaient colonisées le monde entier.
La tortue a su s'adapter à tous les environnements. Image Zevotron
La plus ancienne tortue, connue à ce jour, est Proganochelys. Cette tortue d’eau douce qui vivait au Trias supérieur était déjà dotée de toutes les caractéristiques de nos tortues actuelles.
La différence réside dans le fait qu’elle avait encore des dents et qu’elle mesurait près d’un mètre de long.
Ses fossiles ont été mis au jour en Allemagne et en Thaïlande.
Proganochelys . Roger Lauret
On n’a pas encore trouvé de formes intermédiaires qui pourraient nous dire quels étaient les ancêtres des tortues. Une chose est sure, Proganochelys avait déjà une longue histoire évolutive.
Tortue marine photographiée en Australie. Image Leonard Low
Après l’apparition des premières tortues, deux sous-groupes se séparent qui correspondent aujourd’hui à 2 sous-ordres :
Les tortues Pleurodires (pleurodira): elles rétractent la tête sur le côté, à l’horizontale. Les Pleurodires regroupent des tortues palustres.
Les tortues Cryptodires (Cryptodira): elles rétractent leur tête en S, verticalement.. Les Cryptodires regroupent les tortues marines, les tortues terrestres et certaines espèces aquatiques.
Reconstitution de tortues marines. Image Mark Jaquith
D’autres caractéristiques différencient ces deux sous-groupes comme notamment le fonctionnement des mâchoires.
Proterochersis qui vivait à la même époque que Proganochelys pliait le cou pour rentrer la tête. Cela indique que la différenciation entre Pleurodires et Cryptodires avait déjà eu lieu à cette époque.
Les tortues terrestres
Dès le Crétacé et jusqu’à un passé récent, il existait de gigantesques tortues terrestres : les meiolaniidés (Meiolaniidae).
Elles ont été découvertes en Amérique du Sud et en Australie.
Elles mesuraient jusqu’à 2,5 m de long. Leurs crânes étaient pourvus de grandes cornes. Elles ne pouvaient pas rentrer la tête dans leur carapace.
Crâne de Meiolaniidé . Roger Lauret
Un peu comme les ankylosaures, elles possédaient une massue osseuse au bout de la queue pour se défendre.
Les derniers meiolaniidés vivaient encore sur l’île de Lord Howe, il y a 120 000 ans.
Des fossiles de Meiolania, une autre tortue à cornes, ont été datés de moins de 150 000 ans sur une île à quelques kilomètres de l’Australie.
Fossile de Meiolania . Roger Lauret
Les tortues de mer : Archelon
Les tortues marines se sont développées au Crétacé inférieur. Mais des gisements comme Solnhofen (Allemagne) ou Cerin (France) ont livré les premiers fossiles de tortues marines datés du Jurassique.
Ces tortues montrent des doigts allongés qui devaient soutenir une palmure importante. Elles devaient sans doute vivre dans les lagunes et les zones côtières.
Fossile de Protostega gigas, une tortue marine. Elle possède de grandes nageoires mais une carapace peu développée. Roger Lauret
Au Crétacé, certaines tortues vont conquérir les océans.
La carapace s’allège alors considérablement et les membres se transforment en palettes natatoires.
Archelon était l’une des plus grandes tortues de mer. Archelon ischyros mesurait plus de 4 m de long et son poids est estimée à environ 2 tonnes. On pense que sa carapace était recouverte d’un cuir épais et non de plaques osseuses afin d’alléger le poids. C’est le cas de la tortue luth actuelle.
Archelon. Image Zachary Tirrell
Chez d’autres tortues marines, des pointes défensives se développèrent. Elles devaient certainement dissuader les mosasaures et autres prédateurs marins.
Tortue luth
Archelona disparu au Crétacé supérieur (Campanien).
Adaptabilité et diversité
Les tortues ont parcouru des millions d’années grâce à leur grande adaptabilité aux différents environnements.
Bébés tortues. Image Clearly Ambiguous
Certaines espèces actuelles sont des spécialistes du camouflage telle la tortue aquatique Chelus fimbriatus.
D’autres possèdent des carapaces avec des éperons.
Il existe des tortues carnivores comme les tortues-alligators, capables de casser un manche à balai d’un coup de bec.
La tortue possède un bec corné puissant. Image Audrey jm529
Leur longue évolution est une véritable réussite. Il n’est pas étonnant qu’elles aient survécu à de nombreuses extinctions.
Après tant de chemin parcouru sans encombre arriveront-elles à survivre à leur principal prédateur : l’homme ?