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Date de création : 10.05.2008
Dernière mise à jour : 20.06.2016
21335 articles


Fables de Jean de La Fontaine...

L'Homme entre deux âges de Jean de La Fontaine

Publié à 18:57 par chezminette87
L'Homme entre deux âges de Jean de La Fontaine

 

L'HOMME ENTRE DEUX ÂGE ET SES DEUX MAÎTRESSES

 

Un homme de moyen âge,

Et tirant sur le grison,

Jugea qu'il était saison

De songer au mariage.

Il avait du comptant,

Et partant

De quoi choisir ; toutes voulaient lui plaire :

En quoi notre amoureux ne se pressait pas tant ;

Bien adresser n'est pas petite affaire.

Deux veuves sur son coeur eurent le plus de part ;

L'une encore verte, et l'autre un peu bien mûre,

Mais qui réparait par son art

Ce qu'avait détruit la nature.

Ces deux veuves, en badinant,

En riant, en lui faisant fête,

L'allaient quelquefois testonnant,

C'est-à-dire ajustant sa tête.

La vieille, à tous moments, de sa part emportait

Un peu du poil noir qui restait,

Afin que son amant en fût plus à sa guise.

La jeune saccageait les poils blancs à son tour.

Toutes deux firent tant, que notre tête grise

Demeura sans cheveux, et se douta du tour.

"Je vous rends leur dit-il, mille grâces, les belles,

Qui m'avez si bien tondu :

J'ai plus gagné que perdu ;

Car d'hymen point de nouvelles.

Celle que je prendrais voudrait qu'à sa façon

Je vécusse, et non à la mienne.

Il n'est tête chauve qui tienne :

Je vous suis obligé, belles, de la leçon." 

 

Jean de La Fontaine

 

Livre l - Fable 17

 

Image trouvée sur le net.

 

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La Mort et le Bûcheron de Jean de La Fontaine

Publié à 18:30 par chezminette87
La Mort et le Bûcheron de Jean de La Fontaine

 

LA MORT ET LE BÛCHERON

 

Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,

Sous le faix du fagot aussi bien que des ans,

Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,

Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.

Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,

Il met bas son fagot, il songe à son malheur.

"Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?

En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?

Point de pain quelquefois, et jamais de repos."

Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,

Le créancier, et la corvée,

Lui font d'un malheureux la peinture achevée.

Il appelle la mort. Elle vient sans tarder,

Lui demande ce qu'il faut faire.

"C'est dit-il, afin de m'aider

À recharger ce bois ; tu ne tarderas guère."

 

Le trépas vient tout guérir ;

Mais ne bougeons d'où nous sommes :

Plutôt souffrir que mourir,

C'est la devise des hommes.

 

Jean de La Fontaine

 

Livre l - Fable 16

 

Image trouvée sur le net.

 

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La Mort et le Malheureux de Jean de La Fontaine

Publié à 15:46 par chezminette87
La Mort et le Malheureux de Jean de La Fontaine

 

LA MORT ET LE MALHEUREUX

 

Un malheureux appelait tous les jours

La Mort à son secours.

"O mort, lui disait-il, que tu me sembles belle !

Viens vite, viens finir ma fortune cruelle !"

La Mort crut, en venant, l'obliger en effet.

Elle frappe à sa porte, elle entre, Elle se montre.

"Que vois-je ? cria-t-il, : ôtez-moi cet objet ;

Qu'il est hideux ! que sa rencontre

Me cause d'horreur et d'effroi !

N'approche pas, ô Mort ; ô Mort, retire-toi."

 

Mécénas fut un galant homme ;

Il a dit quelque part : "Qu"on me rende impotent,

Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme

Je vive, c'est assez, je suis plus que content."

Ne viens jamais, ô Mort ; on t'en dit tout autant.

 

Jean de La fontaine

 

Livre I - Fable 15

 

Image trouvée sur le net.

 

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Simonide préservé des Dieux de Jean de La Fontaine

Publié à 15:27 par chezminette87
Simonide préservé des Dieux de Jean de La Fontaine

 

SIMONIDE PRÉSERVÉ DES DIEUX

 

On ne peut trop louer trois sortes de personnes :

Les dieux, sa maîtresse et son roi.

Malherbe le disait ; j'y souscrit, quant à moi :

Ce sont maximes toujours bonnes.

La louange chatouille et gagne les esprits.

Les faveurs d'une belle en sont souvent le prix.

Voyons comme les dieux l'ont quelquefois payée.

 

Simonide, avait entrepris

L'éloge d'un athlète ; et la chose essayée,

Il trouva son sujet plein de récits tout nus.

Les parents de l'athlète étaient gens inconnus ;

Son père, un bon bourgeois ; lui, sans autre mérite ;

Matière infertile et petite.

Le poète d'abord parla de son héros.

Après en avoir dit ce qu'il en pouvait dire,

Il se jette à côté, se met sur le propos

De Castor et Pollux ; ne manque pas d'écrire

Que leur exemple était aux lutteurs glorieux ;

Élève leurs combats, spécifiant les lieux

Où ces frères s'étaient signalés davantage ;

Enfin l'éloge de ces dieux

Faisait les deux tiers de l'ouvrage.

L'athlète avait promis d'en payer un talent ;

Mais quand il le vit, le galand

N'en donna que le tiers ; et dit fort franchement

Que Castor et Pollux acquittassent le reste.

"Faites-vous contenter par ce couple céleste.

Je vous veux traiter cependant :

Venez souper chez moi ; nous ferons bonne vie :

Les conviés sont gens choisis,

Mes parents, mes meilleurs amis ;

Soyez donc de la compagnie."

Simonide promit. Peut-être qu'il eut peur

De perdre, outre son dû, le gré de sa louange.

Il vient : l'on festine, l'on mange.

Chacun étant en belle humeur,

Un domestique accourt, l'avertit qu'à la porte

Deux hommes demandaient à le voir promptement.

Il sort de table ; et la cohorte

N'en perd pas un seul coup de dent.

Ces deux hommes étaient les gémeaux de l'éloge.

Tous deux lui rendent grâce ; et pour prix de ses vers,

Ils l'avertissent qu'il déloge

Et que cette maison va tomber à l'envers.

La prédiction en fut vraie.

Un pilier manque ; et le plafond,

Ne trouvant plus rien qui l'étaie,

Tombe sur le festin, brise plats et flacons,

N'en fait pas moins aux échansons.

Ce ne fut pas le pis ; car pour rendre complète

La vengeance due au poète,

Une poutre cassa les jambes à l'athlète,

Et renvoya les conviés

Pour la plupart estropiés.

La Renommée eut soin de publier l'affaire :

Chacun cria miracle. On doubla le salaire

Que méritaient les vers d'un homme aimé des dieux.

Il n'était fils de bonne mère

Qui, les payant à qui mieux mieux,

Pour ses ancêtres n'en fit faire.

 

Je reviens à mon texte, et dis premièrement

Qu'on ne saurait manquer de louer largement

Les dieux et leurs pareils ; de plus, que Melpomène.

 

Souvent, sans déroger, trafique de sa peine ;

Enfin qu'on doit tenir notre art en quelque prix.

Les grands se font honneur dès lors qu'ils nous font grâce :

Jadis l'Olympe et le Parnasse

Étaient frères et bons amis.

 

Jean de La fontaine

 

Livre I - Fable 14

 

Image trouvée sur le net.

 

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Les voleurs et l'âne de Jean de La Fontaine

Publié à 14:59 par chezminette87
Les voleurs et l'âne de Jean de La Fontaine

 

LES VOLEURS ET L'ANE.

 

Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient :

L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre.

Tandis que coups de poing trottaient,

Et que nos champions songeaient à se défendre,

Arrive un troisième larron

Qui saîsit Maître Aliboron.

 

L'âne, c'est quelquefois une pauvre province :

Les voleurs sont tel ou tel prince,

Comme le Transylvain, le Turc et le Hongrois.

Au lieu de deux, j'en ai rencontré trois :

Il est assez de cette marchandise.

De nul d'eux n'est souvent la province conquise :

Un quart voleur survient, qui les accorde net

En se saisissant du baudet.

 

Jean de La Fontaine

 

Livre I - Fable 13

 

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Fable des Dragons de Jean de La Fontaine

Publié à 20:15 par chezminette87
Fable des Dragons de Jean de La Fontaine

 

LE DRAGON A PLUSIEURS TETES ET LE DRAGON A PLUSIEURS QUEUES.

 

Un envoyé du Grand Seigneur

Préférait, dit l'histoire, un jour chez l'Empereur,

Les forces de son maître à celles de l'Empire.

Un Allemand se mit à dire :

"Notre prince a des dépendants,

Qui, de leur chef, sont si puissants

Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée."

Le chiaoux, homme de sens,

Lui dit : "Je sais par renommée

Ce que chaque Electeur peut de monde fournir ;

Et cela me fait souvenir

D'une aventure étrange, et qui pourtant est vraie.

J'étais en un lieu sûr, lorsque je vis passer

Les cent têtes d'une Hydre au travers d'une haie.

Mon sang commence à se glacer ;

Et je crois qu'à moins on s'effraie.

Je n'en eus toutefois que la peur sans le mal :

Jamais le corps de l'animal

Ne put venir vers moi, ni trouver d'ouverture.

Je rêvais à cette aventure,

Quand un autre dragon, qui n'avait qu'un seul chef,

Et bien plus d'une queue, à passer se présente.

Me voilà saisi derechef

Détonnement et d'épouvante.

 

Ce chef passe, et le corps, et chaque queue aussi :

Rien ne les empêcha ; l'un fit chemin à l'autre. Je soutiens qu'il en est ainsi

De votre empereur et du nôtre."

 

Jean de La Fontaine

 

Livre I - Fable 12

 

* le "Grand Seigneur" est le sultan des Turcs

* l"Empereur" est le titre du souverain d'Allemagne

* le "chiaoux" ici est l'officier du gouvernement turc, envoyé comme ambassadeur

 

Image trouvée sur le net.

 

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L'Homme et son image de Jean de La Fontaine

Publié à 19:38 par chezminette87
L'Homme et son image de Jean de La Fontaine

L'HOMME ET SON IMAGE

 

Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux

Passait dans son esprit pour le plus beau du monde :

Il accusait toujours les miroirs d'être faux,

Vivant plus que content dans une erreur profonde.

Afin de le guérir, le sort officieux

Présentait partout à ses yeux

Les conseillers muets dont se servent nos dames :

Miroirs dans les logis, miroirs chez les marchands,

Miroirs aux poches des galands,

Miroirs aux ceintures des femmes.

Que fait notre Narcisse ? Il se va confiner

Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer,

N'osant plus des miroirs éprouver l'aventure.

Mais un canal, formé par une source pure,

Se trouve en ces lieux écartés :

Il s'y voit, il se fâche ; et ses yeux irrités

Pensent apercevoir une chimère vaine.

Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau ;

Mais quoi ? le canal est si beau

Qu'il ne le quitte qu'avec peine.

 

On voit bien où je veux venir.

Je parle à tous ; et cette erreur extrême

Est un mal que chacun se plaît d'entretenir.

Notre âme, c'est cet homme amoureux de lui-même.

Tant de miroirs, ce sont les sottises d'autrui,

Miroirs, de nos défauts les peintres légitimes ;

Et quant au canal, c'est celui

que chacun sait, le livre des Maximes.

 

Jean de La Fontaine

 

Livre I - Fable 11

 

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L'Hirondelle et les petits oiseaux de Jean de La Fontaine

Publié à 19:05 par chezminette87
L'Hirondelle et les petits oiseaux de Jean de La Fontaine
L'HIRONDELLE ET LES PETITS OISEAUX.

Une hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,
Et devant qu'ils fussent éclos,
Les annonçait aux matelots.
Il arriva qu'au temps que la chanvre se sème,
Elle vit un manant en couvrir maints sillons.
"Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux oisillons :
Je vous plains ; car pour moi, dans ce péril extrême,
Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?
Un jour viendra, qui n'est pas loin,
Que ce qu'elle répand sera votre ruine.
De là naîtront engins à vous envelopper,
Et lacets pour vous attraper,
Enfin mainte et mainte machine
Qui causera dans la saison
Votre mort ou votre prison :
Gare la cage ou le chaudron !
C'est pourquoi, leur dit l'hirondelle,
Mangez ce grain ; et croyez-moi."
Les oiseaux se moquèrent d'elle :
Ils trouvaient aux champs trop de quoi.
Quand la chènevière fut verte,
L'hirondelle leur dit : "Arrachez brin à brin
Ce qu'a produit ce maudit grain,
Ou soyez sûrs de votre perte.
- Prophète de malheur, babillarde, dit-on,
Le bel emploi que tu nous donnes !
Il nous faudrait mille personnes
Pour éplucher tout ce canton."
La chanvre étant tout à fait crue,
L'hirondelle ajouta : "Ceci ne va pas bien ;
Mauvaise graine est tôt venue.
Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien,
Dès que vous verrez que la terre
Sera couverte, et qu'à leurs blés
Les gens n'étant plus occupés
Feront aux oisillons la guerre ;
Quand reginglettes et réseaux
Attraperont petits oiseaux,
Ne volez plus de place en place,
Demeurez au logis, ou changez de climat :
Imitez le canard, la grue et la bécasse.
Mais vous n'êtes pas en état
De passer, comme nous, les déserts et les ondes,
Ni d'aller chercher d'autres mondes ;
C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr,
C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur."
Les oisillons, las de l'entendre,
Se mirent à jaser aussi confusément
Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre
Ouvrait la bouche seulement.
Il en prit aux uns comme aux autres :
Maint oisillon se vit esclave retenu.

Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres,
Et ne croyons le mal que quand il est venu.

Jean de La Fontaine


Livre I - Fable 08


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La Besace de Jean de La Fontaine

Publié à 17:32 par chezminette87
La Besace de Jean de La Fontaine
LA BESACE.

Jupiter dit un jour : "Que tout ce qui respire
S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur :
Si dans son composé quelqu'un trouve à redire,
Il peut le déclarer sans peur ;
Je mettrai remède à la chose.
Venez, singe ; parlez le premier, et pour cause.
Voyez ces animaux, faites comparaison
De leurs beautés avec les vôtres.
Etes-vous satisfait ? - Moi ? dit-il ; pourquoi non ?
N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché ;
Mais pour mon frère l'ours, on ne l'a qu'ébauché :
Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre."
L'ours venant là-dessus, on crut qu'il s'allait plaindre.
Tant s'en faut : de sa forme il se loua très fort ;
Glosa sur l'éléphant, dit qu'on pourrait encor
Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ;
Que c'était une masse informe et sans beauté.
L'éléphant étant écouté,
Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles :
Il jugea qu'à son appétit
Dame baleine était trop grosse.
Dame fourmi trouva le ciron trop petit,
Se croyant, pour elle, un colosse.
Jupin les renvoya s'étant censurés tous,
Du reste, contents d'eux. Mais parmi les plus fous
Notre espèce excella ; car tout ce que nous sommes,
Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous,
Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes :
On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain.
Le fabricateur souverain
Nous créa besaciers tous de même manière
Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui :
Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
Et celle de devant pour les défauts d'autrui.

Jean de La Fontaine

Livre I - Fable 07

La Génisse, la chêvre et la brebis en société avec le lion de Jean de La Fontaine

Publié à 15:55 par chezminette87
La Génisse, la chêvre et la brebis en société avec le lion de Jean de La Fontaine
LA GENISSE, LA CHEVRE ET LA BREBIS EN SOCIETE AVEC LE LION.

La génisse, la chêvre, et leur soeur la brebis,
Avec un fier lion, seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la chêvre un cerf se trouva pris.
Vers ses associés sitôt elle envoie.
Eux venus, le lion par ses ongles compta,
Et dit : "Nous sommes quatre à partager la proie."
Puis en autant de parts le cerf il dépeça ;
Prit pour lui la première en qualité de Sire :
" Elle doit être à moi, dit-il ; et la raison,
C'est que je m'appelle lion :
A cela l'on n'a rien à dire.
La seconde, par droit, me doit échoir encor :
Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant, je prétends la troisième
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième
Je létranglerai tout d'abord."

Jean de La Fontaine

Livre I - Fable 06