Le T-14 Armata (en russe : T-14 Армата, appellation d'usine : Objet 148) est un char de combat russe. Son développement a commencé après l'abandon du programme T-95 (Objet 195). Il a été présenté le
9 mai 2015 lors du défilé militaire célébrant le 70e anniversaire de la victoire dans la Grande Guerre patriotique.
La dislocation de l'URSS a marqué un coup d'arrêt dans le développement des futurs chars de combat soviétiques, l'abandon de nombreux programmes militaires qui s'est ensuivi a forcé la Russie à adopter une version revalorisée du T-72B, le T-72BU qui prendra l'appellation de T-90 après la guerre du Golfe. Néanmoins, le bureau d'études d'Uralvagonzavod a continué le développement d'un char de combat de nouvelle génération devant un jour succéder au T-90, l'Objet 195. En avril 2010, le ministère de la Défense russe cesse de financer le développement de l'Objet 195, jugeant ce dernier obsolète, obligeant Uralvagonzavod à poursuivre le développement de son futur char de combat sur fonds propres. En octobre 2010, le commandant en chef des forces terrestres de la Fédération de Russie, Alexandre Postnikov annonce lors d'une interview qu'une nouvelle famille de blindés lourds dénommée Armata est en cours de développement
Prototypes
Le 6 mai 2015, le char T-14 apparait pour la première fois en public, il participe alors à la répétition de la parade du défilé militaire du 9 mai célébrant le 70e anniversaire de la victoire dans la Grande Guerre patriotique.
En mai 2018, environ une vingtaine de T-14 étaient en période de tests avec les forces armées russes. La production en série était prévue pour 2019-2020, mais de récurrents retards et problèmes de conception ont fait reculer cette date. Son coût, selon les médias russes en 2016, est de 250 à 400 millions de roubles (4 à 6,5 millions d'euros au taux de février 2017).
En 2019, la livraison prend du retard. Pour Michael Peck de The National Interest, cela est dû aux difficultés liées à la mise en place des innovations dont bénéficie le char, et aux surcoûts engendrés. L'armée russe limite alors ses commandes d'Armata, et préfère probablement se concentrer sur la modernisation des T-72, T-80 et T-90 existants.
En février 2020, on annonçait 500 T-14 et 400 T-90M pour 2027.
En avril 2020, Denis Mantourov, chef du ministère russe de l'Industrie et du Commerce annonçait sur la chaîne de télévision Rossiya-1 que les livraisons du char T-14 devraient commencer en 2021
Retard dû à la situation géopolitique actuelle
En ce début 2019, le responsable russe Youri Borisov, le vice-ministre russe de la Défense, ne fait que confirmer ce dont on pouvait se douter. Ainsi, en septembre 2017, Uralvagonzavod (UVZ) avait levé le voile sur une nouvelle version du char T-90, dotée d'un canon lisse 2A46M-4 de 125 mm et de technologies issues du programme Armata, en particulier au niveau du blindage. Et il fut annoncé que ces chars modernisés allaient commencer à être livrés à l'armée russe à partir de 2018. En novembre 2021, toujours en essais, son entrée en service est annoncé pour 2024 . En outre, les unités blindées russes ont reçu – ou sont en train de recevoir – des chars T-72 et T-80 remis au goût du jour.
Caractéristiques techniques
Vue de profil d'un T-14.
D'une masse de 55 tonnes en ordre de combat, le char T-14 possède une tourelle inhabitée, sa protection est assurée par un système de protection active Afganit. Ses trois membres d'équipage prennent place dans un unique compartiment situé entre le blindage frontal et le compartiment du carrousel à munition de 125 mm.
Armement
Le T-14 est armé d'un canon de 125 mm à âme lisse, monté dans une tourelle inhabitée, le 2A82-1M. Celui-ci est un développement ultérieur du canon 2A66 testé à la fin des années 1980 sur l'Objet 187. Le gain de puissance est réalisé grâce à une augmentation du volume de la chambre, lui permettant d'utiliser des charges propulsives plus volumineuses et donc plus puissantes. Le 2A82 peut éventuellement recevoir un tube de 152 mm, il porte alors la dénomination 2A83, ce dernier ayant été testé sur l'Objet 195 mais ce nouveau canon ne peut pas être accueilli par la caisse du T-14.
L'alimentation du canon est réalisée par un carrousel automatisé d'une contenance de 32 obus situé dans le panier de la tourelle inhabitée, l'éjection des culots vides se fait par une trappe sur le flanc gauche de la tourelle.
Une mitrailleuse coaxiale 6P7К PKTM de 7,62 mm et une mitrailleuse 6P7К PKTM du même calibre, montée sur le viseur Hawkeye viennent compléter l'armement principal.
Optiques et conduite de tir
Le T-14 utilise la conduite de tir Kalina. Le chef de char dispose d'un viseur panoramique gyrostabilisé Hawkeye monté au sommet de la tourelle. Il intègre une voie jour et nuit (thermique), en l'absence d'oculaire, l'image est observée sur un écran plat. L'opérateur de la tourelle dispose d'une version modifiée du viseur gyrostabilisé SOSNA-U, ce dernier incorpore une voie jour et nuit (thermique) ainsi qu'un télémètre laser. Ces deux viseurs sont conçus et produits par la société biélorusse Peleng. Ces trois systèmes sont aussi présents sur le T-90MS.
Armement
Le T-14 est armé d'un canon de 125 mm à âme lisse, monté dans une tourelle inhabitée, le 2A82-1M. Celui-ci est un développement ultérieur du canon 2A66 testé à la fin des années 1980 sur l'Objet 187. Le gain de puissance est réalisé grâce à une augmentation du volume de la chambre, lui permettant d'utiliser des charges propulsives plus volumineuses et donc plus puissantes. Le 2A82 peut éventuellement recevoir un tube de 152 mm, il porte alors la dénomination 2A83, ce dernier ayant été testé sur l'Objet 195 mais ce nouveau canon ne peut pas être accueilli par la caisse du T-14.
L'alimentation du canon est réalisée par un carrousel automatisé d'une contenance de 32 obus situé dans le panier de la tourelle inhabitée, l'éjection des culots vides se fait par une trappe sur le flanc gauche de la tourelle.
Une mitrailleuse coaxiale 6P7К PKTM de 7,62 mm et une mitrailleuse 6P7К PKTM du même calibre, montée sur le viseur Hawkeye viennent compléter l'armement principal.
Optiques et conduite de tir
Le T-14 utilise la conduite de tir Kalina. Le chef de char dispose d'un viseur panoramique gyrostabilisé Hawkeye monté au sommet de la tourelle. Il intègre une voie jour et nuit (thermique), en l'absence d'oculaire, l'image est observée sur un écran plat. L'opérateur de la tourelle dispose d'une version modifiée du viseur gyrostabilisé SOSNA-U, ce dernier incorpore une voie jour et nuit (thermique) ainsi qu'un télémètre laser. Ces deux viseurs sont conçus et produits par la société biélorusse Peleng. Ces trois systèmes sont aussi présents sur le T-90MS.
Mobilité
Gros plan sur le train de roulement du char de combat T-14, on peut apercevoir l'un des deux pots d'échappement sur le déport de caisse, à la hauteur du 7e galet de roulement et, juste à côté, l'échappement du groupe auxiliaire de puissance.
Train de roulement
Il comporte sept galets de roulement en acier et quatre rouleaux porteur sur lesquels reposent des chenilles à connecteurs à deux demi-corps disposant de semelles en caoutchouc amovibles. Le premier, le deuxième et le septième galet disposent chacun d'un amortisseur rotatif. Les galets de roulement font 70 cm de diamètre et sont dotés de cerclages en caoutchouc.
Motorisation
Le char est propulsé par un moteur diesel turbocompressé A-85-3A à douze cylindres ayant une puissance nominale de 1 500 chevaux à un régime de 2 000 tr/min. Développé par CTZ, il a la particularité d'avoir ses pistons disposés non pas en 'V' mais 'X' afin de limiter l'encombrement du bloc moteur.
Le développement de ce moteur avait commencé au début des années 1980 sous le nom de A-85-2 et il avait été testé à la fin de cette décennie sur l'Objet 186 et l'Objet 187. Pour des raisons de fiabilité, le moteur est actuellement réglé à 1 200 chevaux.
D'une cylindrée avoisinant les 35 litres, le moteur affiche une consommation spécifique de carburant de 160 g/kWh et son poids à sec, sans la poutre de refroidissement, est de 1 550 kg.
Transmission
Le T-14 reprend une transmission de conception similaire à celle proposée sur le T-90MS, la boîte de vitesses mécanique est désormais robotisée tandis que le système de direction est piloté électroniquement. Pour des raisons de coûts et de complexité, la boîte de vitesses du T-14 n'intègre pas de convertisseur de couple et ne permet donc pas le passage des rapports sous couple.
Le T-14 devient le premier char russe à pouvoir enfin effectuer un pivot sur place sans avoir recours au blocage de la chenille intérieure (ripage) et contrairement à ses prédécesseurs tel que le T-90 et T-72, la dépose du groupe motopropulseur peut être effectuée d'un seul tenant, à l'aide d'une grue.
Blindage
Le char russe fait appel à plusieurs systèmes de protection mêlant un système soft-kill (contre-mesures électromagnétiques), un hard-kill (protection active anti-projectile), les blindages classiques et les dispositifs de survie après impact. L'Armata bénéficie de toute cette expérience technologique et sa tourelle présente une architecture très optimisée pour intégrer plusieurs équipements et systèmes. La détection des menaces fait appel à quatre antennes radar couvrant 360° ainsi que des détecteurs d'alerte laser très visibles sur l'avant de la structure. En fonction de la nature de la menace (vecteur vitesse, distance, altitude), le T-14 peut déclencher soit l'éjection d'une munition tueuse du système Afganit (les gros tubes positionnés en éventail situés à la base de la tourelle) qui détruira le projectile, soit orienter l'un des deux paniers mobiles à grenades fumigènes situés sur le toit pour créer un rideau opaque qui s'interposera entre le char et le lanceur ennemi. Douze lanceurs verticaux sont montés sur la tourelle et sont probablement destinés à l'éjection de leurres infrarouges (ou paillettes) afin de détourner les missiles de type « tire et oublie ».
Marc Chassillan, ingénieur d'armement, écrit dans la revue Défense nationale23: « Le glacis avant présente une épaisseur de plus de 70 centimètres si l'on en juge par les lignes de rupture entre la partie inclinée et le toit du châssis. Cela forme un bloc composite capable de contrer non seulement les flèches mais aussi les charges creuses de fort diamètre. Il est prolongé par une série de briques réactives horizontales qui protège l'équipage contre les attaques verticales type bombelettes. D'épaisses jupes latérales (composite sur le premier tiers avant, réactive de type Relikt sur le deuxième tiers) couvrent les flancs du châssis et des grilles statiques anti-RPG (lance-roquettes) prennent le relais à hauteur de la cloison pare-feu du moteur (troisième tiers). La partie inférieure de la pointe avant voit sa protection améliorée grâce à la présence de la lame d'auto-enfouissement en acier classique des chars russes. La tourelle n'a pas, à l'évidence, fait l'objet des mêmes efforts de protection balistique pour les raisons évoquées plus haut. Les photos suggèrent que les capotages qui carènent l'armement et les équipements sont de faible épaisseur, en n'assurant une protection que contre les projectiles de faible calibre. C'est sans doute là une faiblesse potentielle de l'Armata dans sa configuration actuelle dont le système d'arme pourrait être neutralisé au moyen de munitions explosives ou de moyen calibre. »
Versions
Le châssis de l'Armata sert de plate-forme pour d'autres véhicules blindés, tels que le canon automoteur 2S35 Koalitsiya-SV (d'abord construit sur le châssis du T-9024), le véhicule de combat d'infanterie T-15 (Objet 149), le dépanneur T-16 (Objet 152) et l'on envisage des versions dronisées.