Descendant des chars rapides « BT », le T-34 est un char de combat moyen soviétique entré en service en 1940 au sein de l'Armée rouge. Il constitua un remarquable équilibre entre les trois composantes fondamentales qui caractérisent la qualité d'un blindé : la puissance de feu, la protection et la mobilité. Il joua un rôle essentiel sur le Front de l'Est au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce qui fait du char T-34 l'un des symboles de la victoire contre le nazisme. Char légendaire, le T-34 est considéré pour beaucoup comme le meilleur blindé des forces alliées et l'un des meilleurs chars de la Seconde Guerre mondiale. Certains généraux allemands, dont Ewald von Kleist et Heinz Guderian (spécialiste de la Blitzkrieg), reconnaissaient la supériorité du T-34 face aux panzers. Le premier disait que le T-34 était « le meilleur char du monde ».
Présent en faible nombre sur le front de l'Est lors de l'opération Barbarossa en 1941, le blindé souffrit du manque d'entraînement des équipages et de l'inexpérience de l'encadrement de l'Armée rouge, affaibli par les Grandes Purges staliniennes. Le T-34-76 (doté d'un canon de 76,2 mm) et le colossal KV-1 contribuèrent à ralentir l'avancée nazie pour permettre l'organisation de la défense et le déplacement des usines et de leurs ouvriers par millions vers l'Oural et la Sibérie. Une fois le front stabilisé à l'hiver 1941, le T-34-76 participa aux contre-offensives géantes lancées notamment par le général Gueorgui Joukov, lors de la bataille de Moscou et de la bataille de Stalingrad en 1942.
Le T-34-76 joua un rôle déterminant lors de la bataille de Koursk à l'été 1943. Mais, dépassé par les derniers panzers, les pertes furent sévères. L'expérience de la bataille de Koursk conduisit à l'évolution la plus importante et la plus réussie du T-34, lancée à l'automne 1943 : le T-34-85. Doté d'un canon de 85 mm, le T-34-85 constitua le fer de lance de l'Armée rouge de l'opération Bagration, à l'été 1944, jusqu'à la bataille de Berlin puis, après la chute du IIIe Reich, face à l'Armée impériale japonaise, lors de l'offensive de Mandchourie, en août 1945. L'économie planifiée socialiste permit à l'URSS de produire près de 60 000 chars T-34 de 1941 à 1945 — un exploit — malgré l'invasion nazie. Au total, 84 070 T-34 sortirent des usines du Bloc de l'Est de 1940 à 1958, ce qui en fait le second char le plus produit de tous les temps, derrière ses successeurs : les T-54 et T-55.
Sa capacité d'évolution, alliée à une facilité de construction et d'entretien, lui permirent d'être disponible en très grand nombre et lui assurèrent une longévité exceptionnelle. 27 pays l'utilisaient encore en 1996.
center;">Le Musée des blindés de Saumur (France) expose trois chars T-34 : un T-34-76 modèle 1941 et deux T-34-85 modèle 1944.
Les chars récents équipant l'Armée rouge au moment de l'invasion allemande : de gauche à droite, un BT-7, le prototype A-20, le T-34 modèle 1940 et le T-34 modèle 1941. La découverte du T-34, non signalée par les services de renseignement de l'Abwehr, sera une surprise si frappante pour l'État-major allemand que le général Von Kleist le considérera comme « le meilleur char du monde » ; l'URSS en produira 33 805 avant la fin de la Grande Guerre patriotique.
L'usine no 183 de Kharkov reçut l'ordre, le 14 octobre 1937, de construire un successeur au BT-7. Il en résulta le prototype « A-20 » qui, tout comme les « BT », avait la possibilité de rouler sur chenilles ou sur ses roues, une fois les chenilles ôtées. Les retours d'expériences des tankistes républicains utilisant des « BT » lors de la guerre d'Espagne décidèrent les autorités soviétiques à produire un prototype roulant uniquement sur ses chenilles, l'« A-32 ». Une version surblindée prit le nom d'« A-34 ». Le 31 mars 1940, le ministre de la Défense soviétique donna son accord pour la production de 150 exemplaires de l'A-34, sous le nom de « T-34 ». Mikhaïl Kochkine est considéré comme étant l'ingénieur concepteur du T-34, après avoir déjà fortement contribué au développement des BT.