Les critiques sont vives de la part de l'opposition après l'allocution d'Emmanuel Macron, dimanche 15 juin, en direct de l'Elysée, la quatrième intervention du chef de l'Etat depuis le début de la crise du coronavirus. Jean-Christophe Lagarde (UDI), Damien Abad (LR) et Sébastien Chenu dénoncent tous les trois une forme d'auto-satisfaction du président. À gauche, la députée LFI Manon Aubry estime que la question du racisme et des violences policières a été balayée "d'un revers de main". David Corman, député européen EELV regrette un discours "un peu light" sur l'écologie.
Un discours du "déni "
"Il y une grande inquiétude pour moi dans ce discours, c'est le déni quelque peu surréaliste sur le bilan de la crise sanitaire", a réagit Damien Abad, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale. "Cette crise sanitaire a entraîné malheureusement beaucoup de pertes humaines en France, beaucoup de dysfonctionnements dans les hôpitaux, des pénuries de masques, des pénuries de tests. Là-dessus, j'ai senti un certain déni, qui est embarrassant.", recense Damien Abad qui estime également que des "allers-retours" de l'éxécutif ont ébranlé la confiance des Français en Emmanuel Macron.
La réouverture des écoles "est ridicule"
Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national pointe lui aussi un "manque d'humilité" de la part du président de la République lorsqu'il déclare "nous n'avons pas à rougir de notre bilan. Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix, par nos actions". "Emmanuel Macron n'a pas su gérer cette crise. Ça a été un fiasco", juge Sébastien Chenu. Le responsable RN est particulièrement critique de l'annonce du retour obligatoire de tous les élèves en classes, à l'exception des lycéens, à partir du 22 juin. "La mesure de d'Emmanuel Macron de rouvrir les écoles pour huit jours, avec un caractère obligatoire, c'est ridicule. Il y a un côté ridicule dans tout cela".
La question du racisme et des violences trop vite évacuées
À gauche, Manon Aubry, députée européenne La France Insoumise estime qu'Emmanuel Macron n'a pas été à la hauteur lorsqu'il a évoqué la question du racisme et des violences policières. Il "balaie d'un revers de la main des questions sur lesquelles on l'attendait spécifiquement ces derniers jours et ces dernières semaines, au vu de la mobilisation forte contre des pratiques racistes et des violences". Le chef de l'Etat a déclaré que "nous serons intraitables face au racisme, à l'antisémitisme et aux discriminations". La députée LFI considère que "c'est rappeler des règles qui existent déjà". "Que va-t-il faire pour s'assurer que l'ensemble des procédures de L'IGPN ne finisse pas nulle part, comme c'est le cas à l'heure actuelle ?", s'interroge Manon Aubry.
Un manque de remise en question
David Cormand, député européen Europe-Écologie-Les Verts, estime, pour sa part, que l'intervention présidentielle a manqué de contenu : "C'est un peu light", "Il y avait très peu d'éléments précis dans ce qu'a indiqué le président de la République ce soir." David Corman s'est dit "étonné par ce discours sur l'écologie" .
"Aujourd'hui, notre modèle productif est un modèle prédateur de notre environnement. On a toujours l'impression qu'il utilise les mots de l'écologie, mais avec un référentiel qui est selon moi très daté", juge David Corman. L'élu écologiste note tout de même une "bonne nouvelle" : le plan de rénovation thermique des bâtiments même s'il doute qu'un budget suffisant soit réellement débloqué.
Un président trop focalisé sur sa réélection
Même s'il reconnaît "un certain nombre de satisfactions dans les annonces du président", comme "la réouverture des cafés et restaurants en Île-de-France", Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI, décrit le discourt d'Emmanuel Macron comme "une espèce d'auto satisfecit" qui l'a dit-il, "déçu". "Il a dit quand dans les autres pays, rien n'a été fait autant qu'en France. Sauf que pratiquement aucun autre pays comparable au notre n'a subi une crise aussi violente qu'en France.", poursuit le patron du parti centriste. Pour Jean-Christophe Lagarde, Emmanuel Macron semble plus préoccupé par sa réélection que par la situation économique du pays.
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