« Vous allumez un feu : une flamme jaillit et donne de la lumière. Feu et lumière sont presque confondus, mais quand on dit feu, on sous-entend la cause : la lumière est une conséquence, il n’y a pas de lumière sans feu. Mais ce qu’est le feu lui-même, on ne le sait pas, c’est un mystère. On ne peut le connaître qu’à travers ces deux manifestations : la lumière et la chaleur.
La Sainte Trinité est une des représentations symboliques de ce grand mystère du feu. Le feu, c’est le Père. Du Père procèdent le Fils – ou le Christ – qui est la lumière, la sagesse, et l’Esprit Saint qui est la chaleur, l’amour. »

« L’Initiation est une ascèse qui apprend à l’homme à vaincre ses faiblesses et toutes ses tendances inférieures. On peut la comparer à cet orifice étroit que le serpent recherche dans la terre ou le rocher afin de se débarrasser de sa vieille peau. C’est pourquoi Jésus disait : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mène à la perdition. » Le disciple se prépare à passer par la porte étroite qui lui enlèvera sa vieille peau. Et au lieu de se troubler et d’avoir peur, il doit se réjouir de devenir un homme nouveau avec des pensées, des sentiments, des comportements nouveaux dignes d’un fils ou d’une fille de Dieu.
On peut dire qu’au cours de son existence tout être humain passe nécessairement par deux portes : celle de la naissance et celle de la mort. Mais il existe aussi une troisième porte, celle de l’Initiation, et cette porte-là, seuls peuvent la franchir les êtres capables d’un grand travail de purification et de détachement. »

« Jusqu’à ce que leurs enfants atteignent la majorité, les parents sont tenus responsables des fautes qu’ils commettent. Lorsqu’ils font des dégâts, à l’école ou ailleurs, c’est aux parents qu’on va se plaindre et on leur demande de réparer les dommages. S’ils refusent, ils sont traînés devant la justice. C’est ce qui se passe aussi en nous. Si nous nous laissons aller à de mauvaises pensées, de mauvais sentiments, c’est comme si nous avions des enfants terribles qui vont partout dans le monde invisible commettre des dégâts, et la justice divine nous demandera des comptes.
Vous direz que vos pensées et vos sentiments sont incontrôlables et que vous n’en êtes pas responsable. Détrompez-vous. De même que vous êtes responsable de vos actes, vous êtes responsable de vos pensées et de vos sentiments ; c’est un des principes essentiels de la Science initiatique. Car les pensées et les sentiments sont des entités vivantes et agissantes que vous avez le devoir d’éduquer. Les lois humaines ne vous jugent que sur vos actes, mais les lois divines vous jugent aussi sur vos pensées et vos sentiments. »

« Les deux principes masculin et féminin, qui sont les deux principes de l’esprit et de la matière, ont leur origine dans les régions célestes. Mais ces deux principes agissent dans tous les plans, car c’est dans tous les plans que se manifeste leur polarité. Vous-même, quand vous travaillez, vous êtes l’esprit qui agit sur la matière. C’est déjà vrai quand vous voulez fabriquer un objet ou même simplement préparer un repas. Mais c’est encore plus vrai pour l’activité spirituelle. Dès que vous prenez conscience de la nécessité d’améliorer certaines choses en vous et que vous décidez de faire ce travail, vous vous polarisez : il y a le principe masculin – vous-même, votre esprit – et le principe féminin – votre matière psychique – sur laquelle vous voulez travailler…
Vous devez donc apprendre à distinguer le moi du non-moi, et vous éloigner de ce que vous appelez ordinairement votre moi, mais qui en réalité n’est pas vous, pour vous approcher de ce qui est véritablement vous : votre Moi divin. C’est alors que commence le véritable travail de l’esprit sur la matière. »

« Celui qui veut réellement progresser sur le chemin divin tâche de rester dans l’ombre le plus longtemps possible. Non seulement il ne se met pas en avant, mais il n’est pas non plus pressé d’y être poussé par d’autres qui ont reconnu en lui une autorité spirituelle. Pour accepter le rôle de guide spirituel, il faut être psychiquement très bien armé et très bien protégé, ce qui nécessite plusieurs incarnations de discipline et d’efforts.
Rien n’est plus difficile que de guider les humains dans leur vie psychique. Celui qui n’est pas suffisamment préparé ne peut que rencontrer des difficultés et recevoir des coups. Les autres exigent trop de lui, et comme il n’est pas en état de répondre à ces exigences, il est continuellement exposé aux critiques, aux reproches, aux menaces même : sa vie devient un enfer. Plus que toute autre responsabilité, celle de guide spirituel demande une longue préparation. »

« On rencontre certaines personnes très sensibles, très médiumniques, qui sont dans des états déplorables parce qu’elles n’ont aucun moyen de se défendre contre les entités astrales. C’est bien d’être sensible au monde invisible, mais à condition d’avoir d’abord exercé son discernement et sa volonté. Pour entrer en contact avec le monde invisible, on doit d’une façon ou d’une autre s’abandonner à l’influence des esprits. Or tous les esprits ne sont pas favorablement disposés à l’égard des humains. Certains parmi eux, voyant des créatures sans défense, ne cherchent qu’à les égarer, à se servir d’elles et à prendre leurs forces. Et après quelque temps, ces malheureuses sont complètement épuisées et désaxées.
Il ne suffit pas d’être attiré par les sciences occultes. Un véritable Maître vous dira d’attendre, de vous préparer, et le jour où il verra que vous vous êtes suffisamment purifié et renforcé, c’est lui-même qui fera tomber le voile, et alors tout ce que vous vouliez connaître vous sera découvert. »

« Poursuivez sans relâche le travail spirituel que vous avez entrepris, et laissez ce travail vous recommander auprès des autres. Ne vous imposez pas à eux ; c’est votre travail qui doit parler, pas vous. Il ne faut pas cacher ses aspirations à une vie nouvelle faite de beauté, de lumière, de dépassement de soi, mais il ne faut pas non plus les afficher. Puisque vous travaillez sur vous-même, puisque vous avez appelé l’esprit pour qu’il modèle et sculpte votre être intérieur, laissez-le s’exprimer à travers les traits de votre visage, votre maintien, vos gestes.
Restez simple et naturel, ne cherchez pas à attirer l’attention par des manières artificielles. Puisque vous suivez un enseignement spirituel, comprenez que vos qualités de sagesse, de pureté, de bonté, de noblesse, transparaîtront dans votre expression, dans votre attitude, sans que vous ayez besoin de prendre des poses et des airs inspirés. Même à votre insu, c’est votre travail intérieur qui rendra témoignage de vous. »

« Le but de la vie, c’est… de vivre, tout simplement. Et on ne peut vivre qu’en tissant des liens avec toutes les existences qui peuplent l’univers : les esprits de la nature, mais aussi les anges, les archanges, toutes les divinités, jusqu’au Créateur Lui-même qui a mis sa vie en chaque être et en chaque chose.
Tout ce qui est en nous et autour de nous ne cesse de nous parler de la présence divine. Mais pour les humains, c’est extraordinaire, cela ne suffit pas ; ils voudraient que Dieu vienne Se montrer à eux en personne ! Bien qu’en réalité, pour beaucoup, cela non plus ne suffirait pas : ils s’arrangeraient pour ne rien voir, ne rien entendre, ne rien sentir. Il faudrait que Dieu se manifeste à eux au milieu du tonnerre et des éclairs pour casser leurs carapaces. Mais voilà, Il ne le fait pas. Il laisse les humains chercher en eux-mêmes les moyens de Le découvrir. »

« Vous ne savez pas encore quelle attitude adopter vis-à-vis de vos défauts. Plus un défaut est grand, plus vous vous sentez effrayé, humilié, impuissant devant lui, alors que vous devriez au contraire être fier et vous sentir fort. Vous pensez que je plaisante ? Pas du tout. Réfléchissez : qui a formé ce défaut ? C’est vous. Consciemment ou inconsciemment, vous l’avez fabriqué, alimenté, il est le fruit de vos désirs ou de votre entêtement.
Un défaut est tout d’abord quelque chose de minuscule – une pensée, un sentiment, un mouvement négatif que vous avez accepté en vous et nourri. Peu à peu il a grossi comme une boule de neige que vous auriez roulée, et il a fini par devenir une montagne qui obstrue votre chemin. Alors, puisque c’est vous qui en êtes le père, plus un défaut est grand, plus il prouve votre puissance ! Et si c’est vous qui l’avez fait ce qu’il est devenu, pourquoi ne seriez-vous pas capable de l’affaiblir, de l’amoindrir ? Il faut lui couper les vivres. »

« Lorsque votre âme quitte le corps pendant le sommeil, elle ne reste pas inactive : elle voyage, elle contemple l’immensité, elle communie avec les esprits célestes, elle se renforce dans la connaissance de l’amour, de la sagesse et de la vérité. À son retour, elle rapporte le souvenir de ces richesses qu’elle tâche d’imprimer dans le cerveau. Même si vous n’en êtes pas tout de suite conscient, comme ces grandes vérités laissent en vous une empreinte éthérique, elles finissent par apparaître un jour à votre conscience.
Voilà comment il arrive que vous receviez soudain une inspiration, une révélation. Il y a eu tout à coup un instant propice où votre cerveau se trouvait dans de bonnes dispositions, et une vérité que vous portiez depuis longtemps en vous a jailli. Pour que ces expériences soient de plus en plus fréquentes, vous devez vous imposer une grande discipline de vie. À partir du moment où par un travail de purification vous développerez votre sensibilité au monde divin, votre cerveau enregistrera plus facilement les révélations que vous avez reçues pendant le sommeil. »