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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Parcs, réserves naturelles, .. - Réserve naturelle du Marais de Lavours -

Publié à 18:34 par acoeuretacris
Parcs, réserves naturelles, .. - Réserve naturelle du Marais de Lavours -
Région : Rhône-Alpes
Département : Ain (01)
Communes : Culoz, Béon, Ceyzérieu, Flaxieu, Pollieu
Superficie : 474 hectares
Création : Décret du 22 mars 1984

Historique du Marais de Lavours

COMMENT LE MARAIS S'EST-IL FORME ?

Voici 15 000 ans, le climat se réchauffe et les glaciers donnent naissance à un immense lac qui recouvre toute la vallée. Le Rhône et le Séran s'y déversent, et charrient des quantités énormes de sédiments. Peu à peu, le lac post-glaciaire se vide, laissant place aux futurs marais de Lavours et de Chautagne. Il n'en reste aujourd'hui que le lac du Bourget, situé dans une cuvette plus profonde. Dans le marais de Lavours, les débris de plantes tombent sur le sol très inondé et s'accumulent : la tourbe commence à se former, au rythme d'1 mètre par millénaire. Actuellement, le centre de la tourbière présente une épaisseur de 10 mètres.

ACTIVITES HUMAINES

Le Marais de Lavours est, pendant longtemps, exploité pour sa tourbe et son argile. Depuis le 12ème siècle, l'élevage est cependant l'activité essentielle du marais : les moines, puis les paysans y mènent leurs bêtes, à des périodes bien précises. En été, le marais est aussi fauché intégralement, et le foin (la blache) est utilisé pour pailler les vignes et sert de litière pour le bétail. A cette époque, le marais est source de revenus pour les hommes.
Tout bascule à la fin du 19ème siècle. Les crises agricoles et l'exode rural laissent un marais qui petit à petit se boise.
A partir de 1970, le Marais de Lavours intéresse de nouveau l'agriculture. Une grande partie des prairies est labourée et drainée pour permettre la culture des céréales, surtout le maïs. Des plantations de peupliers sont réalisées.

CREATION DE LA RESERVE NATURELLE

Les cultures intensives auraient pu continuer à s'étendre si l'intérêt écologique du marais n'avait pas été révélé par des biologistes.
Le premier projet de réserve naturelle date de 1972. La FRAPNA et le Groupe Ain-Nature en sont à l'origine. La Réserve Naturelle du Marais de Lavours est finalement créée le 22 mars 1984. Douze ans de négociation entre les différents acteurs locaux ont été nécessaires.

Un sentier de découverte sur pilotis, long de 2,4 km, permet de pénétrer au cœur du marais. Le visiteur peut découvrir les richesses de la réserve naturelle grâce aux panneaux pédagogiques disposés le long du sentier et à l'intérieur des observatoires.

Des visites guidées de la réserve naturelle sont proposées par l’équipe d’animation de la Maison du marais.

PROTECTION DE :

La flore

Le marais de Lavours, à la transition du Jura et des Alpes, ouvert vers la vallée du Rhône, recèle une flore très riche et diversifiée.
La végétation s'organise en fonction des types de sol (limoneux et argileux au bord du Séran, tourbeux au centre du marais) et selon la profondeur de la nappe phréatique.
Dans les prairies tourbeuses, à coté des hautes gentianes pneumonanthes et des pimprenelles, se dissimulent de nombreuses plantes plus discrètes, comme la Parnassie des marais, l'Hydrocotyle, et des plantes carnivores telles que le Rossolis à feuilles longues et la Grassette. Quelques joyaux d'orchidées vivent là : l'Orchis des marais, le Spiranthe d'été et le liparis de Loesel. Dans les prairies limoneuses, on remarque la Violette élevée, la Fritillaire pintade et l'imposante Euphorbe des marais.

Les Cryptogames (les plantes sans fleurs)

Plus de 400 espèces de champignons ont été inventoriées.
L'étude des algues, des lichens, des bryophytes (les mousses et les hépatiques) et des ptéridophytes (les fougères) de la réserve naturelle est en cours.

Les phanérogames (les plantes à fleurs)

Le premier inventaire botanique du marais de Lavours date de 1876 ! Aujourd'hui, 371 espèces de plantes ont été recensées, mais chaque année apporte de nouvelles découvertes.

LE ROSSOLIS Á LONGUES FEUILLES (Drosera longifolia ou D. anglica)

Le Rossolis à longues feuilles est une petite plante carnivore, vivace, haute de 10 à 20 centimètres. Les feuilles sont disposées en rosette. Le limbe, étroit et allongé au bout d'un long pétiole, porte de nombreux poils glanduleux sur la surface supérieure. Les petits insectes sont attirés et viennent s'y engluer : certains poils sont sensibles au contact et lorsq'un insecte se pose, ils provoquent le rabattement du limbe dans sa longueur, qui emprisonne la proie. La digestion s'effectue grâce à des glandes qui sécrètent des enzymes et peut durer plusieurs jours.

En juillet-août, les petites fleurs blanches situées à l'extrémité d'une longue hampe florale s'épanouissent, donnant ensuite chacune un fruit, ou capsule, contenant les graines.
La position de la hampe florale permet de différencier plusieurs espèces de rossolis : chez les rossolis à feuilles longues, elle part du centre de la rosette des feuilles.

Le Rossolis à feuilles longues vit préférenciellement dans les marais alcalins comme le marais de Lavours, mais on peut aussi le trouver dans les tourbières à sphaignes. Il a besoin de zones où la tourbe est à nu pour que ses graines germent et il ne supporte pas le couvert des herbacées qui peuvent coloniser son biotope : le Marisque (Cladium mariscus), le Roseau (Phragmites australis), etc.

En dépit de sa protection sur tout le territoire national, le Rossolis à feuilles longues est en forte régression à cause de la dégradation des marais et des tourbières : drainage, mise en culture ou boisement.

Dans le marais de Lavours, une population bien fournie se développe au niveau des résurgences.

Par contre le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), inféodé aux milieux acides, n'est présent que de manière marginale dans le marais de Lavours.

LE LIPARIS DE LOESEL (Liparis loeselii)

Le Liparis de Loesel est une petite orchidée, haute de vingt centimètres au maximum, qui fleurit de juin à juillet. L'inflorescence est composée de deux à huit fleurs de couleur jaune verdâtre, qui forment un épi lâche.

Cette plante est peu spectaculaire et peut facilement passer inaperçue pour un oeil non-averti. Cependant, sa valeur patrimoniale est grande, puisque le Liparis de Loesel est en forte régression en Europe, notamment en France. Ainsi, sur tout le territoire métropolitain, ne subsitent plus qu'une cinquantaine de localités où l'on trouve cette orchidée. Cela est dû à la modification ou à la perturbation de son biotope que constituent les marais alcalins, comme le marais de Lavours, ou encore les zones humides sur sables en arrière des cordons dunaires littoraux.

Le Liparis de Loesel bénéficie d'une protection en France qui interdit sa cueillette, sa mutilation, ainsi que toute transaction le concernant.
Il est protégé en Europe au titre de la "Directive Habitats" et enfin, il figure dans la liste des espèces les plus menacées de France.

Dans le marais de Lavours, la restauration des prairies humides sur tourbe a permis la réapparition de plusieurs dizaines de pieds de Liparis de Loesel. C'est un fait connu : souvent, les seules mesures de protecion ne suffisent pas et il faut permettre à la plante de retrouver un habitat propice à son développement.

LA GENTIANE PNEUMONANTHE (Gentiana pneumonanthe)

La Gentine pneumonanthe est une plante vivace qui mesure entre 10 et 60 cm et qui fleurit de juillet à octobre. Son calice est divisé jusqu'à la moitié et sa corolle est de couleur azure foncé.

On trouve la Gentiane pneumonanthe dans les pelouses, les landes humides et dans les marais acides ou alcalins. Son aire de répartition occupe une grande partie du territoire national, où elle s'observe jusqu'à l'étage montagnard. Toutefois, elle est répartie de manière inégale en France et reste assez rare. De plus, on a noté une certaine régression ou disparition de cette plante en plusieurs endroits.

La Gentiane pneumonanthe ne bénéficie d'aucun statut de protection particulier dans le département de l'Ain. En revanche, elle est protégée en Isère. L'intérêt de cette plante est primordial pour les relations qu'elle entretien avec une espèce de papillon devenue très rare : l'Azuré des mouillères (Maculinea alcon). En effet, ce papillon pond ses oeufs exclusivement sur l'inflorescence de la Gentiane pneumonanthe, qui de ce fait devient essentielle à la survie de cet insecte. Elle n'est pas rare dans le marais de Lavours ; cependant ce n'est qu'en juillet 1998 qu'ont été découvertes les premières pontes d'Azuré des mouillères, dans une prairie sur tourbe qui avait été débroussaillée durant l'hiver précédent. Encore une fois, la restauration des prairies humides s'avère indispensable pour que réapparaissent des espèces qui semblaient disparues et qui n'attendaient en fait qu'un petit coup de pouce pour reconstituer leurs populations.

LA PIMPRENELLE OFFICINALE (Sanguisorba officinalis)

Cette rosacée ne bénéficie d'aucun statut de protection et ne paraît ni rare ni menacée, en France ou régionalement, malgré une répartition très inégale. Elle est commune dans l'Ain, surtout en altitude, et très abondante dans le marais de Lavours, sur sols tourbeux et limono-argileux.

Sa valeur patrimoniale provient du fait qu'elle est l'unique plante-hôte pour deux espèces de papillons azurés remarquables : l'Azuré de la Sanguisorbe (Maculinea telejus) et l'Azuré des paluds (Maculinea nausithous). La Pimprenelle, comme la Gentiane pneumonanthe, peut être broutée par les bovins et les chevaux : le plan de pâturage respectera donc certaines précautions.

LA FAUNE

Le Marais de Lavours est particulièrement riche en invertébrés : deux faunes y cohabitent, l’une d’origine septentrionale, relique des glaciations, et l’autre méridionale, remontant par la vallée du Rhône. Fait rarissime, les trois espèces de papillons Maculinea inféodés aux marais vivent dans la réserve naturelle, et une quatrième occupe les pelouses sèches à proximité.
Le Marais de Lavours abrite de nombreux amphibiens, comme la Grenouille rieuse, qui est plutôt liée à la vallée du Rhône, le Triton palmé, la Grenouille agile très abondante dans les prairies humides, la Rainette verte et le Crapaud sonneur à ventre jaune, qui affectionne les ornières en forêt.
Les oiseaux les plus remarquables vivent dans les prairies inondables, les roselières et les étangs : Courlis cendré, Busard des roseaux, Bécassine des marais, Gorgebleue à miroir, Locustelle luscinioïde…

Les mammifères les plus couramment observés sont le Sanglier, très abondant, et le Chevreuil. Le Castor, le Renard, le Putois et le Cerf fréquentent aussi la réserve naturelle. Chez les petits mammifères, on notera l’abondance de la Musaraigne musette et du Rat des moissons dans les prairies humides, qui offrent également des territoires de chasse aux chauves-souris.

LA BÉCASSINE DES MARAIS

La Bécassine des marais (Gallinago gallinago) fréquente les milieux ouverts pourvus d'une végétation dense et une humidité au sol persistant toute l'année. Cette humidité lui permet de s'alimenter en forant le sol avec son bec pour en extraire de petits animaux tels que vers, larves; mollusques et crustacés.
Le site choisi pour la nidification est une zone à végétation basse et hétérogène sur substrat riche en matière organique.
Elle est probablement nicheuse dans les prairies à Carex elata, où les touradons et le sol très humide lui conviennent bien : plusieurs mâles chanteurs ont été entendus au printemps 2002. Toutefois, il n'existe aucune mention ancienne concernant la nidification de la bécassine des marais dans le marais de Lavours.
La préservation des zones humides est essentielle pour la survie de cette espèce.

LE CRAPAUD SONNEUR Á VENTRE JAUNE

L'eau qui stagne dans les ornières laissées par le passage d'un tracteur ou dans une flaque sur un chemin forestier suffit à héberger le Sonneur à ventre jaune. D'une taille de 2 à 3 cm, ce petit anoure se reproduit dans ces modestes points d'eau très peu profonds. Il s'agit d'une espèce cependant très aquatique car les adultes possèdent, à l'instar des poissons, une ligne latérale qui leur permet de détecter, sous l'eau, des vibrations.
La raréfaction du Sonneur en Europe inquiète les protecteurs de la nature. En protégeant une population assez nombreuse, la Réserve Naturelle du Marais de Lavours joue pleinement son rôle de conservatoire pour des espèces en danger d'extinction.

LA GORGEBLEUE Á MIROIR

Ce splendide passereau tout en couleurs arbore un plastron bleu brillant particulièrement visible chez les mâles adultes. Seules trois populations nicheuses de gorgebleues, éloignées les unes des autres, sont implantées dans notre pays (Ouest : entre Bretagne et Gironde, extrême Nord et Centre-Est)

L'essentiel des gorgebleues de l'Est de la France se répartit dans les marais de Chautagne et de Lavours. Les gorgebleues sont apparues dans le Marais de Lavours dans les années 1980 en provenance des marais de Chautagne où elles furent trouvées nicheuses pour la première fois en 1972. En 2002, on dénombrait 35 mâles chanteurs dans la Réserve Naturelle.
Les oiseaux arrivent à la mi-mars et les mâles marquent leur territoire en se mettant en évidence sur des points élevés : buissons, piquets de clôture, tas de branches...


Au coeur du marais, les gorgebleues affectionnent les zones où les jeunes aulnes se mêlent à la phragmitaie en lisière des cultures, des couloirs pare-feu où la végétation est fauchée. La proximité d'un petit canal, la présence d'eau stagnante, même de faible profondeur, dans la tourbière apparaissent comme des éléments essentiels. Depuis leur poste de surveillance, les oiseaux s'élancent en chantant, ailes écartées et queue rousse étalée. Ils se laissent lentement tomber comme de petits parachutes au milieu des graminées. Ces exhibitions et poursuites démontrant une forte rivalité entre mâles ont pour but d'attirer les femelles au comportement toujours discret.

Dans les secteurs les plus favorables, on a pu compter trois ou quatre mâles chanteurs cantonnés à l'hectare. Mais cette densité est trompeuse car elle n'est pas uniforme et dépend beaucoup de la structure végétale. Le nid est dissimulé dans une touffe, presque au sol. Dans le Marais de Lavours, nous savons que les premiers jeunes sont volants au mois de mai.

La migration débute en août. Les migrateurs retardataires traînent encore dans la dernière décade d'octobre.

Les gorgesbleues prennent le chemin de la Camargue (un oiseau bagué le 14 juin entre Lavours et Flaxieu est contrôlé dans le delta du Rhône le 24 août de la même année) avant de suivre les côtes Est espagnoles. Pendant l'hiver, elles se répartissent en Afrique du Nord et peuvent descendre jusqu'au Sahel.

LES AZURES

L'Azuré de la Sanguisorbe (Maculinea teleius), l'Azuré des paluds (Maculinea nausithous) et l'Azuré de mouillères (Maculinea alcon) éguayent encore quelques marais de France, mais pour combien de temps ?

Les papillons adultes pondent, en juillet-août, dans les capitules de jeunes plantes de la Grande Pimprenelle (Sanguisorba officinalis) pour les deux premiers et sur la corolle de la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) pour le troisième. Les jeunes chenilles se nourrissent aux dépens des pièces florales : étamines, pistils, rachis. Quelques semaines plus tard, les chenilles se laissent tomber au sol. Leur survie dépend alors de leur adoption par des fourmis rouges du genre Myrmica.

Chaque Maculinea ne peut s'associer qu'avec une fourmi particulière : l'espèce Myrmica rubra pour l'Azurée des paluds, l'espèce Myrmica scabrinodis pour l'Azuré des mouillères. La chenille ne laisse rien au hasard. En effet, elle possède une glande sur le dessus de l'abdomen qui secrète un miellat sucré, fort apprécié des fourmis. En outre, la chenille émet une odeur qui semble inhiber les instincts carnassiers de l'hyménoptère. Transportées dans la fourmilière, les chenilles de nos Maculinea vont se nourrir du couvain (les oeufs et les larves) de l'hôte. La chrysalidation a lieu en mai-juin de l'année suivante et le papillon adulte éclot en début d'été. Il sort de la fourmilière tôt le matin, profitant d'une relative tranquilité des fourmis. Cette sortie présente un risque réel pour le papillon, qui peut alors fort bien être consommé comme une proie banale.

La complexité d'un tel cycle, faisant intervenir trois partenaires, explique la précarité des populations des Maculinea partout en Europe. Les marais peuvent être drainés, ce qui élimine la plante-hôte ; même protégés, ils évoluent vers le boisement s'ils ne sont pas entretenus. Lorsque le milieu se ferme, les papillons ne trouvent plus les conditions nécessaires à la ponte. Il faut donc mettre en place une gestion du marais qui tienne compte des exigeances des trois partenaires.

LES ODONATES

Les libellules (ou odonates) représentent un élément important de la faune des milieux aquatiques. Comme prédateurs, elles jouent un rôle non négligeable dans la régulation d'une partie des invertébrés de ces biotopes. Comme proies, elles contribuent au maintien d'autres espèces animales (oiseaux par exemple). C'est pourquoi les libellules sont de bons indicateurs de la richesse faunistique des eaux douces.

C'est à l'état adulte que l'on connait le mieux les odonates. La grande majorité des libellules volent en plein jour. Les adultes se déplacent presque exclusivement à l'aide de leurs ailes ; ce sont des voltigeurs hors pair. Leur vol se remarque par une extrême aisance et leur rapidité. Les plus grosses libellules peuvent atteindre 40 kilomètres à l'heure. Elles peuvent planer, puis brusquement changer de direction, pratiquer des virages sur l'aile, exécuter du "sur place" ou même voler en arrière...

Les libellules sont d'actifs carnivores. Les adultes s'attaquent tout spécialement aux insectes volants. La dimension de leurs proies, très variable, est proportionnée à la taille de la libellule et à ses pièces buccales. Leurs très gros yeux, constellés de
10 000 à 30 000 facettes, et l'extrême mobilité de leur cou, permettent aux libellules de voir dans toutes les directions et de repérer une proie dans un rayon d'environ 20 mètres. Il existe deux types de comportements de chasse : à l'affût à partir d'un support, ou au vol. Dans le premier cas, l'insecte posé sur un perchoir, s'élance vers la proie repérée, s'en empare à l'aide de ses pattes antérieures et de ses mandibules, puis revient le plus souvent à son point de départ pour consommer sa victime. Dans le second cas, qui intéresse surtout les odonates de grande taille, les proies sont attaquées et dévorées en plein vol.

LES ARAIGNÉES

Dans le marais de Lavours, on recense actuellement plus de 180 espèces, soit presque 12% de la faune française. On y trouve des espèces qui sont parmi les plus grosses d'Europe : l'Argiope fasciée et les dolomèdes qui peuvent dépasser les 2 cm.

Les araignées sont toutes carnivores. Elles capturent leurs proies (insectes, araignées) de façon très variée selon les espèces. Certaines sont diurnes et d'autres nocturnes. Les unes construisent une toile géométrique bien régulière. Elle peut être située à différents niveaux dans la végétation, être verticale ou inclinée et de taille variable. D'autres espèces font une toile en nappe horizontale surmontée d'un réseau de fils entrecroisés, d'autres encore une simple petite nappe tendue sur une micro-dépression du sol. Divers types de toiles existent encore, mais surtout, beaucoup d'araignées n'en constituent pas.

Les unes chassent "à courre" en se précipitant sur les proies qu'elles rencontrent au hasard de leurs déplacements. Il y a aussi celles qui chassent "à l'affût", en se postant sous la corolle d'une fleur ou dans un recoin du sol en attendant l'arrivée d'un insecte. Enfin, les salticides ou araignées sauteuses repèrent une proie dont elles vont s'approcher très lentement jusqu'à être à portée de saut et bondir sur leur victime.

Par cette multiplicité des modes de prédation et par leur grand nombre d'espèces et d'individus, les araignées jouent un rôle très important dans le fonctionnement des écosystèmes terrestres et en particulier sur la régulation des populations d'arthropodes.