Manuscrit Bamoun

Manuscrit composé de folios tenus serrés par deux couvertures de cuir non tanné et rassemblés par un lacet de cuir (longueur 180 cm). Sur la page de garde, on lit un titre en caractères bamoun, sous lequel est porté au crayon " Acte de Naissance Foumban ".

Les 580 pages de ce manuscrit, inscrites recto verso à l'encre, sont en papier blanc d'origine allemande H & P Hand Linen. On reconnaît le dernier alphabet a ka u kuet on repère l'utilisation du signe de croix pour noter les décès.

L'histoire "vraie ?" de l'écriture Bamoun

Ceci n'est pas un mythe. C'est une histoire vraie advenue il y a tout juste cent ans en pays bamoun, dans la région de Foumban, au centre du Cameroun.

Autrefois, les Bamoun se servaient d'autres écritures.

Une nuit, le sultan N'Joya eut un songe ; un homme se présenta à lui et lui dit : "Roi, prends une planchette et dessine une main d'homme, lave ce que tu as dessiné et bois." Le roi prit une planchette, dessina une main d'homme.

Le lendemain, le roi prit à nouveau une planchette et dessina une main d'homme ; il lava la planchette et but l'eau qui avait servi à ce lavage. Puis il appela beaucoup de gens et leur dit : "Si vous dessinez toutes sortes de choses différentes et que vous parvenez à toutes les nommer, je ferai un livre qui parlera sans qu'on l'entende."

"A quoi bon, répondirent les gens, quoiqu'on fasse, on ne réussira pas."

"Si vous réfléchissez bien, cela réussira, reprit le roi. Allez dessiner des choses différentes et ensuite, vous m'apporterez ce que vous aurez fait." Ils s'en allèrent et firent ce qui leur était commandé, puis vinrent présenter leur travail au roi.

Le roi lui-même, de son côté, avait fait des essais. Il appela deux de ses amis, Mama et Adjia pour l'aider à comparer le travail qui avait été fait de part et d'autre. Par cinq fois le roi essaya, mais en vain, d'obtenir le bon résultat ; ce fut la sixième tentative qui réussit.

L'écriture était trouvée. Le roi rassembla ses gens et leur apprit les nouveaux caractères. Les gens apprirent bien, pour la plus grande satisfaction du roi N'Joya.