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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Milieu naturel et écologie
La répartition des méduses dans le monde est très vaste puisqu'on les retrouve sous toutes les latitudes. Dans les zones polaires des deux hémisphères on n'en rencontre que quelques espèces ; en revanche, elles sont d'une grande diversité dans les zones tempérées. Elles sont très nombreuses dans les zones côtières et colonisent pour la plupart les eaux peu profondes des océans.
Les méduses s'installent dans tous les milieux aquatiques, y compris les eaux douces. Dans les mers d'Europe, elles apparaissent plutôt en saison chaude ; mais, dans les zones intertropicales, et dans le lac Tanganyika, où les conditions sont plus stables, on les rencontre tout au long de l'année. L'aurélie, qui vit dans des eaux superficielles jusqu'à 200 m, est souvent considérée comme une méduse des eaux polluées, car sa planula se fixe sur les substrats de zones portuaires et industrielles pour se transformer en scyphistome ; la petite taille de celui-ci lui permet de ne pas être détecté, mais, dès qu'il libère ses éphyrules, celles-ci envahissent les bassins. Ce phénomène a pris une grande ampleur en mer du Nord, où les scyphistomes se fixent à proximité des centrales thermiques, qui rejettent des eaux à température constante, entre 16 et 20 °C.
Si les petites méduses ont une durée de vie qui ne dépasse pas 2 à 3 mois, on sait, en revanche, peu de choses sur celle des scyphoméduses. Pelagia et Aurelia semblent ne pas dépasser l'année. Quant aux différentes formes de Rhizostoma, leur taille variant de 70 à 90 cm est peu compatible avec une croissance rapide, surtout avec leur type d'alimentation. Que dire alors de Cyanea avec ses 3 m de diamètre et ses tentacules de 50 m, que l'on rencontre dérivant à la limite des eaux très riches en plancton venant de l'Antarctique et des eaux tempérées provenant du sud des océans ?
Toutes les méduses qui peuplent les eaux peu profondes sont des espèces épipélagiques que l'on rencontre dans les eaux qui recouvrent la plate-forme continentale, jusqu'à 300 m de profondeur par opposition aux espèces bathypélagiques, que l'on rencontre plus au large, au-dessous de 300 m et jusqu'à plus de 2 000 m de profondeur. Les méduses typiques de ces eaux profondes, comme Peryphilla peryphilla, Atolla wyvillei ou Octophialucium funerarium, sont citées dans tous les inventaires des grandes expéditions océanographiques. Elles adoptent toutes une belle couleur rouge sombre, alors qu'en surface domine la couleur bleue, aussi bien chez les méduses Cyanea et Rhizostoma que chez les siphonophores Vellela et Porpita.
Les méduses ne se déplacent pas toutes de la même façon. Certaines espèces, comme Scolionema suvaense, se fixent avec des ventouses sur les feuilles des herbiers sous-marins ; d'autres, telle Cladonema radiatum, sautent comme des puces ; enfin, Eleutheria dichotoma rampe sur le fond sans pouvoir nager.
Tout au long d'une journée de vingt-quatre heures, les méduses effectuent des déplacements vers la surface puis redescendent. Ces mouvements, appelés « migrations nycthémérales », sont certainement liés à l'éclairement solaire, puisqu'on a vu des méduses apparaître lors d'une éclipse de soleil. La recherche de nourriture est l'explication la plus souvent avancée, notamment pour justifier la remontée d'espèces qui vivent à plus de 300 m de profondeur, là où la densité d'animaux est très faible. En fait, il s'établit une succession logique. Le phytoplancton (l'herbe marine) vit dans les eaux superficielles ; les animaux qui le consomment viennent le « brouter » à la fin d'une journée de photosynthèse, lorsqu'il est bien gorgé d'amidon et d'autres substances qu'il vient de synthétiser. Les carnivores suivent le mouvement avec un décalage dans la nuit ; ils parviennent vers la surface entre 20 h et 24 h. Les siphonophores sont les derniers : ils attendent la fin de la nuit.
En Méditerranée, la pélagie, Pelagia noctiluca, envahit périodiquement les côtes, depuis des siècles. Des études effectuées à la fin des années 1980 de la série chronologique des années avec Pelagia et sans Pelagia ont mis en évidence une périodicité des années à Pelagia d'environ 12 ans vérifiée sur 200 ans d'observations. Ces « floraisons » semblent déclenchées par l'établissement de hautes pressions accompagnées d'un déficit de pluviosité. Ces fluctuations, associant le climat et Pelagia, passent par un processus où interviennent la qualité de l'eau et la nature de l'alimentation végétale ou animale. Reste à expliquer comment le système écologique de haute mer réagit pour produire autant de méduses.
Mais le phénomène de fluctuation des pélagies se modifie. En effet, depuis le début des années 2000, cette espèce semble proliférer en permanence. Une explication probable est le réchauffement climatique : les eaux hivernales, moins froides, n'entraînent plus la mort de ces méduses.
On constate désormais la prolifération de nombreuses espèces de méduses dans tous les océans et mers du monde. L'origine du phénomène n'est pas entièrement élucidée, mais, outre le changement climatique, la surpêche pourrait être impliquée. Celle-ci, induisant la raréfaction des prédateurs des méduses tels les thons et les tortues, provoquerait la pullulation de ces dernières. De plus, la surpêche entraîne la disparition des poissons compétiteurs des méduses dans leur alimentation, augmentant mécaniquement les ressources alimentaires de ces dernières et favorisant ainsi leur développement.
Le plus grand ennemi de la méduse semble être la méduse elle-même, comme on l'a observé en élevage ! Mais, même si on connaît certains de ses prédateurs, dont les oiseaux de mer, il est difficile d'en dresser un inventaire, car, une fois avalée, elle ne laisse aucune trace dans un estomac. La meilleure méthode consisterait à rechercher les cnidocytes, ou cellules urticantes. Ainsi, chez certains mollusques doridiens (des nudibranches), les cnidocytes des méduses avalées sont accumulés dans des excroissances dorsales et gardent même leur pouvoir urticant. Un phénomène original de réutilisation des cellules.
Les tortues sont également friandes de méduses, et l'une des raisons avancées pour l'augmentation du nombre de Pelagia est la baisse du nombre des tortues due à la pêche intensive et à la dégradation de leurs territoires de ponte.
Les méduses servent fréquemment d'abri pour des commensaux. Elles hébergent ainsi de jeunes poissons, comme les caranx, qui sont immunisés contre leurs toxines et profitent des restes de repas ou des réjections pas totalement digérées. Le parasitisme semble assez rare chez les méduses (sauf chez les premiers stades des narcoméduses). Des larves de crustacés hypériens peuvent toutefois se développer sous l'ombrelle, qu'elles dévorent ensuite pour la transformer en une sorte de tonneau gélatineux de protection.