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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Infos santé - Lutter contre l'obésité...

Publié à 15:17 par acoeuretacris
Infos santé - Lutter contre l'obésité...

Indépendamment de la composition du repas, se nourrir très tard pourrait accélérer singulièrement la prise de poids.

 

Lutter contre l'obésité en mangeant à la bonne heure

 

Des expériences chez des souris suggèrent que le fait de se nourrir la nuit contribue à l'obésité.

 

Manger comme un roi le matin, comme un prince à midi et comme un pauvre le soir ?

Le dicton populaire est en train de se confirmer scientifiquement. Pour prévenir l'obésité, il faut manger sainement, mais aussi à la bonne heure, affirment des chercheurs américains dont les travaux ont été publiés jeudi dans la revue Obesity. Ainsi, il vaudrait mieux dîner à 18 heures qu'à minuit, si l'on est soucieux de son poids. Selon leurs expériences réalisées chez des souris, se nourrir très tard, à l'heure où l'on est censé dormir, pourrait contribuer singulièrement à une prise de poids, indépendamment de la composition du repas.

 

Le principal auteur de l'article, Fred Turek (neurobiologiste à l'université de Chicago, Illinois), est l'un des grands spécialistes des recherches biologiques et génétiques sur les cycles veille/sommeil. Il y a quatre ans, il avait démontré que des souris souffrant de troubles du rythme de l'horloge biologique (dus à la mutation d'un gène appelé clock) avaient tendance à manger à heures irrégulières et à grossir davantage que des animaux soumis au même régime mais sans anomalie génétique.

 

Cette fois, l'équipe américaine a focalisé son travail sur les interactions entre les horaires des repas et le poids. «Les travailleurs postés, qui ont une tendance au surpoids et à l'obésité, sont un de nos centres d'intérêt, justifie Deanna Arble, un des coauteurs de l'article d'Obesity.Leur emploi du temps les contraint à s'alimenter à des horaires qui sont en conflit avec le rythme naturel de leur organisme. C'est ce qui nous a conduits à penser que manger à une mauvaise heure pourrait contribuer à faire grossir.»

 

Pour le vérifier, les chercheurs ont comparé deux groupes de souris soumises au même type d'alimentation (plutôt riche en graisses) mais à des horaires différents. Les unes étaient nourries sur la période de douze heures correspondant à leur cycle naturel d'éveil (la nuit, puisqu'il s'agit d'animaux nocturnes), les autres pendant leur période habituelle de sommeil. Après six semaines de ce régime, les premières avaient augmenté leur poids de 20 %, les secondes de 48 %. Statistiquement, la différence est très significative, alors que l'apport calorique et les dépenses énergétiques étaient pourtant comparables dans les deux groupes.

 

«Une meilleure compréhension du rôle du rythme circadien sur la régulation du poids pourrait avoir des implications importantes dans la lutte contre l'épidémie actuelle d'obésité», estiment les chercheurs américains. Peut-on dès à présent extrapoler ces résultats à l'espèce humaine, et optimiser son rythme alimentaire pour tenter de maîtriser son poids ? Le Dr Alain Delabos, nutritionniste (Rouen), en est persuadé… depuis vingt ans. «L'important en nutrition, c'est de savoir manger le bon aliment, en bonne quantité, et, ce qui est le plus essentiel, au bon moment », assure ce praticien, auteur de nombreux ouvrages sur la chrono-nutrition, terme qu'il a d'ailleurs inventé et déposé. Selon lui, la ration de graisses (et notamment de graisses saturées) devrait ainsi diminuer au cours de la journée. «Le petit déjeuner et le déjeuner sont des repas prévisionnels ou provisionnels. Le dîner est un repas complémentaire, il doit être léger. On pourrait même s'en passer», précise encore le Dr Delabos. Mais pour d'autres nutritionnistes et chercheurs, les bases scientifiques sur le sujet ne sont pas encore assez solides pour des applications en nutrition humaine.

 

«Cette publication importante est effectivement la première à montrer un lien entre le moment de la prise alimentaire et une altération du métabolisme, mais elle n'est pas exploitable immédiatement», estime ainsi Claude Gronfier, chronobiologiste à l'Inserm (Lyon), qui pointe des faiblesses de l'étude. D'abord, son effectif est limité, et ces souris sont soumises à un régime particulier, très riche en graisses. «Par ailleurs, note-il, on les force, ces souris, à manger à un “mauvais” moment, et on les expose également à de la lumière, ce qui peut contribuer à désynchroniser l'horloge biologique.»

 

Les salariés de nuit, qui représentent 20 % des travailleurs dans les pays industrialisés, ont effectivement souvent des problèmes de surpoids, ajoute le chercheur. Leur horloge biologique ne serait en quelque sorte jamais à l'heure. Mais qu'en est-il pour un individu lambda qui ne décale ses repas du soir que de quelques heures ? Les scientifiques sont pour le moment incapables de répondre à cette question. Même s'ils considèrent qu'il s'agit d'un domaine de recherche très prometteur.