Sisteron, la perle de Haute Provence
Un peu d'histoire
Sisteron ou « Segustero » à l'époque romaine, était une ville importante de la Narbonnaise. Elle est située en Région Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le département des Alpes-de-Haute Provence.
La Via Sinistra reliait entre elles la voie Domitienne et la voie Aurélienne.
A la fin du Vème siècle, Sisteron reçoit un siège épiscopal, et subit les incursions qui ont ravagé la Provence.
Après Charlemagne, Sisteron fait partie du Royaume d’Arles.
Puis de 1209 à 1481, la ville appartient à l’état Provençal que Charles III lèguera à Louis XI.
En 1481, Sisteron devient ville du Royaume de France. Puis en 1516 : François Ier s'arrête à Sisteron de retour de Marignan ; Le chevalier Bayard y tient garnison. De 1560 à 1600 la ville est le théâtre de luttes entre Protestants et Catholiques et, sous Henri IV, la cité n’est plus que ruines.
Sisteron
1639 : le prince polonais Casimir V, roi de Pologne en 1648, accusé de complot contre la France est enfermé dans le donjon de la citadelle. Le cachot où fut détenu le prince a été reconstitué.
Autrement, les XVIIème et XVIIIème siècles y seront sans histoires.
1815 : le 5 mars, lors de la marche de Napoléon Ier vers Grenoble, l'empereur arrive à Sisteron, dont le maire est royaliste, précédé du général Cambronne, venu s'assurer que le passage était sûr.
1942-1944 : la citadelle a servi de prison aux Allemands.
1944 : le 15 août, les B26 « Marauder » français et des « forteresses volantes » américaines du 42th Bomber Wing tentent de couper le pont ferroviaire et le pont routier de la Durance. On déplorera plus de 300 victimes civiles. Une partie de la ville fut détruite, et la citadelle gravement endommagée.
Aujourd’hui Sisteron a retrouvé son rythme de cité provençale. Elle est, plus que jamais la "clef de la Provence".
La cathédrale de Sisteron
La Via Domitia
De Bello Gallico (Guerre des Gaules) de Jules César nous montre la rapidité avec laquelle ses légions ont progressé sur le sol gaulois, et rares sont les occasions où il va entreprendre des travaux routiers pour faciliter le passage de ses soldats.
Cela prouve qu'il y avait en Gaule un réseau routier et que les communications étaient satisfaisantes. Les ingénieurs reprendront ces tracés, les mettant aux normes des « viae ».
La première décision prise sera la création d'une route
(supervisée par le consul Cneus Domitius Ahenobarbus) qui reprit le tracé de la hérakléenne et de la route empruntée par Hannibal. La Via Domitia, qui porte son nom, c’était la coutume, est la première route construite, et ce dès -118.
Le développement des voies romaines en Gaule va prendre son essor sous le principat d'Auguste. Les travaux des axes de la Gaule furent confiés par Auguste, à son gendre Marcus Vipsanius Agrippa qui choisit la ville de Lugdunum / Lyon comme origine de ces voies. Strabon les décrit: « Lyon se trouve au milieu de la Gaule comme l'Acropole au milieu d'une ville… c'est pourquoi Agrippa en fit le point de départ des grandes routes qu'il ouvrit. Au nombre de quatre, l'une va chez les Santons et en Aquitaine, la seconde se dirige vers le Rhin, la troisième vers l'océan, la quatrième gagne la Narbonnaise et le rivage de Marseille ».
L'extension des routes se fait jusqu'au milieu du IIIe siècle (premières incursions des Francs et des Alamans).
Pont romain de St-Thibery
Les premières grandes voies :
La Via Aurelia : plus récente, voie du littoral, par Antibes, Fréjus, Brignoles, Aix-en-Provence, Salon-de-Provence et Saint Gabriel.
La Via Domitia : lien entre l'Italie et l'Espagne. Elle arrivait en Gaule au Col de Montgenèvre passait ensuite par Sisteron, Apt, Cavaillon, Beaucaire, Nîmes, Montpellier, Narbonne et le Col du Perthus. Cette route, de 500 kilomètres, traversait la Narbonnaise entre les Alpes et les Pyrénées.
Le col de Montgenèvre est un col des Alpes françaises culminant à 1850 m. Historiquement le plus commode et le plus fréquenté des les cols transalpins. Sur le versant français, la via y accédait par le sillon durancien, qu’elle rejoignait à Sisteron, et était jalonnée d’agglomérations montagnardes : Gap, Chorges, Embrun et Briançon.
Elle traversait la région, devenue la Haute Provence, y laissant des chaussées, bornes, gués, ponts mais aussi une langue (le latin), des chiffres (romains), des façons de boire et de manger, et bien d’autres choses.
Reliant Rome au sud de l’Espagne, la Via Domitia, jalonnée de relais routiers, d’ouvrages d’art, de lieux de culte, fait revivre une partie de notre histoire. Elle était jalonnée par les cités de Briançon, Gap, Sisteron, Apt, Cavaillon, Nîmes, Béziers, Narbonne, et Ruscino/Château Roussillon et passait les Pyrénées au col de Panissars près du Perthus.
Ambrussum traves de chariots
La Province Narbonnaise
La province romaine de Gaule la plus ancienne s’étendait des Alpes aux Pyrénées et de la Méditerranée au lac Léman, aux Cévennes et à la Montagne Noire. Qualifiée à sa création à la fin du II ème siècle avant J-C, de Province Transalpine, avec pour capitale Narbonne, elle prit sous Auguste, en 22 avant notre ère, le titre de Narbonnaise.
A l’est de la Durance, les Alpes, occupées par des royaumes indépendants soumis tardivement, ne furent transformées en provinces romaines qu’au 1er siècle de notre ère (Alpes Maritimes, Alpes Cottiennes, Alpes Graies).
La construction des voies antiques
Les romains ont fait preuve de techniques très élaborées et utilisaient des instruments de visée performants : groma, dioptra, chorobate.
La route elle-même, formée de longs tronçons rectilignes et dont le profil était amélioré par des passages en remblai ou en déblai, était construite en couches superposées. Dans les passages difficiles, en montagne, la chaussée pouvait être, taillée dans le roc et maintenue par des murs de soutènement bâtis.
C’était en campagne une voie de terre, dallée qu’en certains endroits (villes, gués) et les ornières ne sont que la conséquence d’un roulage intensif. Les chantiers routiers avainet des équipes nombreuses, ingénieurs terrassiers, et des réquisitions de manœuvre indigène.
Narbonne Via Domitia
Les stations routières
Des gîtes (mansiones) étaient aménagés à partir de bourgades existantes ou par créations ; entre eux, des relais (mutationes). Du Rhône aux Alpes, toutes ces stations sont bien localisées.
Les bornes milliaires
Des pierres de 2 à 4 mètres de haut, colonnes ou piliers, implantées tous les milles (1480 m) indiquaient la distance à certaines villes de l’itinéraire. Pour la voie domitienne, on a des bornes au nom d’Auguste (3 av. J-C), de Tibère (32 ap. J-C), de Claude (41 ap. J-C), d’Antonin le Pieux (144 ap.J-C), etc. Aucune borne n’a été retrouvée sur le tronçon Apt - Mont Genèvre.
Militaire à sa création, la voie domitienne est devenue une, des plus grandes voies publiques de l’Empire Romain. Le service des postes de l’administration romaine en est un de ces principaux utilisateurs.
Les ouvrages d’art
Ponts et gués étaient nombreux : chaque traversée de cours d’eau était aménagée. Les ponts en grand appareil sous le Haut Empire ou en petit appareil au II ème siècle mais aussi enbois, en montagne, ce que confirme Strabon. Les ruisseaux modestes étaient franchis par des gués construits.
La citadelle de Sisteron
La citadelle de Sisteron surplombe la ville. Construite sur un éperon rocheux, c'est la première chose que l'on voit en arrivant. La citadelle était un verrou stratégique sur la route menant des Alpes à la Méditerranée.
Citadelle de Sisteron Vue de l'ouest
La Durance a joué un rôle très important dans l'histoire
Durant l'Antiquité, et jusqu'au XIXe siècle, la Durance était réputée pour sa traversée difficile, ses crues brutales et son débit inconstant. La largeur de son lit, la force et la faible profondeur de son courant, et les changements de son cours après les crues rendaient la navigation très difficile. De la même façon, tous ces facteurs rendaient son franchissement difficile : il fallait parfois plusieurs bacs pour traverser, reconstruire le câble (traille) support, et les rives instables et abruptes rendaient son accès difficile. Les gués étaient difficiles à établir, souvent emportés : les seuls durables sont ceux de Mirabeau et de Pertuis, utilisables en-dehors des crues.
Citadelle de Sisteron Vue intérieure
Classée monument historique, la citadelle est la pièce maîtresse de la ville. Jehan Erard, sous Henri IV, puis Vauban l'ont marquée de leur empreinte. Le rocher a de tout temps été fortifié, mais l'oppidum des Voconces a été détruit lors de l'invasion romaine (27 av. J.-C.), le castrum romain aussi ainsi que le châtel du haut Moyen Âge.
Commerce du vin sur la Durance époque gallo-romaine
Ce n'est qu'au XIe que l'on trouve mention du « château » de Sisteron.La citadelle est constituée d'un ensemble d'ouvrages d'époques diverses. Le rempart supérieur, chemin de ronde, et son donjon datent du XIIe. Sa situation en fait un enjeu disputé pendant les guerres de Religion. Après les destructions Jehan Erard, ingénieur militaire de Henri IV adapte, de 1590 à 1597, un étagement d'ouvrages bastionnés auquel viendra se souder le rempart dès le XIVe.
Citadelle de Sisteron - Une échauguette
En 1692, Vauban, après l'invasion par le duc de Savoie Victor-Amédée II, conçoit pour Sisteron un plan de défenses intéressant la ville et la forteresse. De cet ambitieux projet, seuls la poudrière et le puits seront réalisés. De 1842 à 1860, le comté de Nice et la Savoie n'étant pas encore en France, d'ultimes travaux furent entrepris.
La chapelle « Notre-Dame du château » remonte au XIVe siècle et est un chef-d’œuvre de proportions où joue la dichromie d'un grès doré et d'un calcaire gris. Aux trois quarts détruite en 1944, la chapelle restaurée sert de cadre à des expositions.
Citadelle de Sisteron - La guérite du diable
Depuis 1956, la citadelle est l'objet d'une restauration exemplaire.
Un musée a été aménagé. Une salle est consacrée au retour de l'île d'Elbe. La citadelle ne sera démilitarisée qu'en 1920.
Le rocher de Baume
L’anticlinal de Naux qui fait partie de l'anticlinorium de Laragne, est traversé par la Durance, à Sisteron, dans une « clue ». Ce terme est spécifique à la région, le terme consacré, en géologie est « cluse ».
Sisteron Rocher de la Baume
Sisteron Rocher de la Baume
Cette barre est tithonique et comporte une charnière déversée vers le sud et les bancs de ce rocher sont biseautés par une surface de chevauchement. Dans la partie haute de la crête les couches du Tithonique du flanc sud de l'anticlinal des Naux se renversent vers le sud. Elles sont en outre perturbées par des plissotis ainsi que par deux failles pentées vers le nord.
Les amis sont les anges qui nous soulèvent quand nos ailes n'arrivent plus à se rappeller comment voler.
Passe une tres belle journée ,et un bon week end,gros bisous ,amicalement
LARA
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Sisteron est une ville "magique" : tu quittes les montagnes pour entrer en Provence à cet endroit précis !
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