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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Un jour... une histoire... 15 mars 1667

Publié à 11:31 par acoeuretacris Tags : un jour 15 mars
Un jour... une histoire... 15 mars 1667

 

Gabriel Nicolas de La Reynie

 

15 mars 1667

Paris se dote d'une police moderne
 
 
 
Le 15 mars 1667, par un édit signé à Saint-Germain-en-Laye, le roi Louis XIV confie à Gabriel Nicolas de La Reynie (42 ans), un magistrat originaire de Limoges, la charge de lieutenant de police de Paris. C'est l'acte de naissance de la police moderne.
 
 
 
 
Une capitale indigne du Roi-Soleil
 
 

Le jeune roi, qui vit encore au Louvre, tolère mal l'insécurité et la saleté de la capitale. Paris, qui attire des gens de tout le royaume depuis le Moyen Âge, compte alors un demi-million d'habitants dont environ 30.000 larrons et mendiants.

 

Déguisés en estropiés, ces derniers, pendant la journée, harcèlent le chaland en tout point de la capitale. Mais la nuit, ils se replient dans un quartier mal famé adossé à l'ancienne enceinte de Charles V, près de la porte Saint-Denis. Ils «ne sont pas plutôt de retour chez eux, qu'ils se dégraissent, se débarbouillent et deviennent sains et gaillards en un instant» (Dictionnaire historique de Paris, 1779). Cette transformation proprement «miraculeuse» vaut au quartier l'appellation ironique de «Cour des miracles» !

 

Pour faire face à cette engeance, la capitale dispose avant la nomination de La Reynie de guets, gardes et polices inefficaces, mal gérées et rivales. Le gouvernement de Louis XIV tente aussi de chasser les mendiants de l'espace public. En 1656, il crée un «hôpital général des pauvres» qui regroupe plusieurs établissements hospitaliers de la capitale et somme les mendiants soient de s'y rendre, soit de quitter la ville. C'est un échec.

 

 

Un policier en odeur de sainteté
 

Le nouveau lieutenant de police prend à cœur sa tâche. Installé au Châtelet, près de la Seine et de l'île de la Cité, il rassemble sous son autorité tous les corps de police (commissariats, prévôté de l'île, archers et exempts du guet, compagnie du lieutenant criminel). Il se fait représenter dans les 17 quartiers de la ville par 48 commissaires de police.

 

Il liquide aussi la Cour des miracles. Se rendant sur place avec des sergents à cheval et des soldats du guet, il fait ouvrir six brèches dans l'enceint de Charles V puis avertit au porte-voix les occupants qu'il va investir le lieu et que les douze derniers qui n'auront pas fui à temps seront pendus ou envoyés aux galères. Les truands ne se le font pas dire deux fois et s'enfuient par les brèches sans demander leur reste.

 

La Reynie n'a obtenu qu'une victoire provisoire car d'autres Cours des miracles se reconstitueront au fil des ans, nourries par la misère qui chasse des campagnes quantité de malheureux.

 

La Reynie se signale aussi par son zèle et son efficacité dans l'«Affaire des poisons», un sordide fait divers qui va jeter une ombre sur le règne du Roi-Soleil. Suite à l'arrestation et l'exécution d'une empoisonneuse, la marquise de Brinvilliers, le 17 juillet 1676, il lance ses limiers dans les milieux interlopes de Saint-Denis, où se pratique le commerce des poisons (aimablement qualifiés de «poudre de succession» car ils facilient les héritages). De fil en aiguille, de découvertes en accusations, ils remontent ainsi jusqu'à la Cour de Versailles et à l'entourage du roi, jusqu'à compromettre gravement la maîtresse en titre de celui-ci, Madame de Montespan.

 

Le lieutenant de police, plus tard lieutenant général de police, a une vision extensive de sa mission. Il fait ainsi installer l'éclairage public dans les rues à l'aide de lanternes afin d'en diminuer l'insécurité. Il développe aussi le pavage des rues et l'adduction d'eau et engage avec méthode la lutte contre les incendies et les épidémies, faisant de Paris l'une des métropoles les plus propres d'Europe... À bout de forces, il ne se retirera qu'en 1697, entouré de l'estime générale.